[FB]Un Doc, un Apprenti et d'la Magouille. [PV Akira Grey]

L'histoire se passe il y a six mois. Las Camp est synonyme de terreur. Les gangs y sévissent et chacun essaye de s'imposer afin de prendre le pouvoir de cette île. Le p'tit Bishop, lui, ne craint pas la guerre. Non pas qu'il sache se battre non mais il est un des rares doc encore présent, les autres s'étant enfuis ou étant tombés sur le champ de bataille. On a besoin de ses services donc on le fait pas trop chier. Il vit sa vie tranquille dans son petit taudis au milieu de la grande ville, qui est l'endroit le plus 'en sécurité' de Las Camp. Ils soignent principalement les habitants de la ville et ne se mêle pas des affaires entre bandes. Retrouvons-le dans sa p'tite taverne habituelle ...

**********

Je suis pénard, assis à ma table habituelle qui se situe à peu près au milieu de la taverne. Petit endroit assez tranquille où y'a rarement des bagarres ou autres. Faut dire, c'est pas un endroit pouilleux, c'est pas le luxe non plus, mais les brigands s'aventurent pas ici. Six tables avec quatre chaises chacune, un bar traditionnel, un piano pour les artistes musiciens, ambiance de western, jeu de fléchette, tête d'animaux empaillés, tableaux de cow-boy. Un style p'tet particulier mais qui a son charme. Comme à mon habitude, sale habitude, je préviens de suite, je sors ma p'tite seringue. Une dose de morphine par injection intraveineuse, mon goûter. Par contre, c'est une des seules fois où je prends ma dose dans la taverne. Incroyable cette saloperie ! Ca vous fait taper un trip méchant et le pire, c'est que si vous en prenez une ou deux fois, paf, vous êtes devenus accro. Du coup, testez jamais le bazar, c'est pas bon pour la santé. Paradoxal hein qu'un doc prenne de la drogue, fume des clopes, et pas que des clopes, boit de l'alcool... Bah ouais, faut bien mourir de qu'que chose et puis mon système immunitaire doit être le plus balèze du monde donc no soucis. Autre petit problème de ces substances, ça coute bonbon. Bon moi j'achète les composants et j'les fabrique, du coup, ça réduit un peu le prix, c'est ça le bonheur d'être un p'tit chimiste. Boum ! En deux minutes ça fait effet, ça attaque vite, autre avantage. Le serveur se pointe.

"Hé Bishop, la même chose que d'habitude ?"

"Hé Mike, t'as changé de couleur ? T'es tout vert et bleu et rouge et jaune et ouahhh ! Ouais t'peux me mettre un cocktail arc-en-ciel avec toutes les couleurs du monde et des flocons de neiges. C'est bon les flocons de neige ... Et rajoute une cuisse d'éléphant rose, rôti au feu mouillé. Je t'aime Mike."

"Ok ... Alors ça sera un verre d'eau pour la 12."

"Le 12, tu sors ... Uhuhuhuhu."

J'dis vraiment ça moi ? Mon cerveau est passé en mode 'off' là ou bien ? J'l'avais dit hein que c'était une vraie p'tite merde la morphine. Attention au dosage aussi, prends-en peu ça f'ra rien, prends-en d'trop et la Mort viendra t'chercher. J'ai la banane sur le visage, effet secondaire du produit. On m'apporte mon cocktail arc-en-ciel. Le mélange de couleur est génial, le patron qui fait office de barman est vachement doué. J'le bois d'une traite. Gloups. C'est puissant. J'ai l'impression qu'y a un feu d'artifice dans mon bide. Je lève les bras au ciel, je vais voler et aller pioncer sur les nuages ! J'en profiterai pour récupérer quelques gouttes de pluie magiques et je deviendrai immortel. Mouahaha que je suis intelligent. Mais soudain, quelqu'un rentre dans le bar.

"Aidez moi, mon mari est blessé."

Je me lève d'un bond. Cet homme est en train de mourir, il faut l'aider, j'accours près de lui.

"Oh non mon Dieu, cet homme va mourir. Que quelqu'un l'aide !!" dis-je en étant totalement paniqué, apeuré. Je fais alors un pas sur le coté et remonte le torse.

"Hé ! Heureusement pour vous, je suis le seul et unique médecin de l'île !" reprends-je d'un air assuré, petit pas de coté encore.

"Ah merci merci, nous sommes sauvés." continue-je d'un air rassuré, re-pas de coté.

"Mais je vous en prie, tout le plaisir est pour moi."

J'viens de jouer une scène de théâtre digne des plus grands dramaturges. Les quelques personnes ici présentes m'acclament, m'ovationnent, je suis un acteur grandiose, merveilleux. Un parfait dialogue, ou monologue, ça dépend comment on voit les choses. Je salue mon public et lui envoie des tonnes de baisers. Une larme ruisselle sur mon visage, vraiment, je suis touché par la gratitude que tout le monde me porte. Quel homme tu es mon p'tit Bishop. Je repars en direction de ma chaise, le spectacle est fini. Je me retourne et vois un type ensanglanté avec une femme qui le porte. Cet homme est blessé, il faut l'aider enfin, qu'on appelle un médecin ou je sais pas moi.

"Qu'on appelle un Doc, allez chercher Bishop ! ... hé ... Mais c'est moi Bishop ! Alexander Bishop, à votre service ma chère" dis-je en tendant la main vers la femme.

Elle a l'air choquée la pauvre, pas facile de voir son homme au seuil de la mort. On allonge le gusse sur la table et j'me prépare à l'examiner. La demoiselle a pas l'air très rassurée mais le patron lui parle de mon talent de doc. J'suis pas à cent pour cent de mes capacités, pas sûr que je sois à ne serait-ce que vingt pour cent mais bon, pas le choix hein Bishop, ça t'apprendra à faire le con. Je regarde autour de moi, besoin d'un coup de main sur ce coup, ma vision étant pas au top, étant pas tout court car j'vois des formes bizarroïdes avec des couleurs flashy, j'vois un p'tit lutin qui danse sur le bar, la tête de jaguar sur le mur est en train de me faire un discours sur le bien et le mal. Pas bon la morphine, pas bon du tout. Je regarde l'assistance, une personne me marque, un homme-lion ! Il doit être fier et fort, c'est lui qu'il me faut. Je le pointe du doigt.

"Viens m'aider ô magnifique créature ! Commence par enlever les habits multicolores et très laid du patient et décris-moi les blessures. Mike, va me chercher un verre de jus de licorne, une bouteille de rhum, des couverts en métal métallique et la boite de Pandore."

Traduction : un verre d'eau, de l'alcool, des ustensiles pour la chirurgie et l'armoire à médoc du bar. L'homme-lion se bouge, il est temps de passer aux choses sérieuses.
    Quelque part sur la plage de Las camps…

    La barque s’arrêta net. Akira ouvrit les yeux et tomba sur un ciel étrangement noir, comme si
    une maison avait brulée tout prêt. Il senti un liquide froid sur son nez, puis une deuxième fois sur sa joue, encore une autre et une autre. Il se mit à pleuvoir doucement, le genre de petite pluie qui durait longtemps et qui était particulièrement agaçante. Akira se releva et regarda où il était arrivé. Le chaos. C’était une ville en ruine, en cendre, une ville morte. A peine eut-il vu ça qu’Akira entreprit de remettre la barque à l’eau pour partir sur une ile nettement plus accueillante. Pourtant il ne put pas mettre son plan a exécution, se souvenant qu’il manquait sérieusement de vivre…. Il soupira grandement et débarqua sur cette drôle d’ile, ne voulant pas s’éterniser.
    Il marcha un moment, zigzagant entre les ruines des maisons avant d’enfin arriver dans un endroit vivant. Les gens avaient l’air désespérés, et particulièrement pauvres. Voyant qu’il ne pourrait pas trouver une boutique tout seul il demanda a un homme fébrile assis au sol qui lui indiqua une taverne non loin. Il se perdit dans la ville avant d’enfin trouver l’établissement, pas très accueillant… Akira y entra et
    se posa au bar demandant des provisions.


    « -hé mon p‘tit, ça va te couter bonbon tout ça ! J’espère que tu as assez, on fait pas de
    cadeau ici
    ! »

    ….oups….


    Il regarda les quelques berrys qu’il possédait et soupira. Il ne pouvait pas voler la nourriture juste devant le nez du patron… il était bloquer sur cette ile…. Sa tête s’effondra dans ses bras et une aura sombre l’entoura. Il était foutu. Comment allait-il trouver de l’argent sur cette ile ? Une multitude de question et de pensées négative lui passa par la tête, désespérant de plus en plus.


    "Hé Mike, t'as changé de couleur ? T'es tout vert et bleu et rouge et jaune et ouahhh ! Ouais t'peux me mettre un cocktail arc-en-ciel avec toutes les couleurs du monde et des flocons
    de neiges. C'est bon les flocons de neige ... Et rajoute une cuisse d'éléphant rose, rôti au feu mouillé. Je t'aime Mike
    ."

    Quelle étrangeté… l’homme était complètement sec ou il ne savait pas trop quoi, et Akira en rigola doucement, écoutant attentivement la conversation entre l’homme à la blouse (oui parce qu’il portait une blouse….) et le serveur. Il eut un nouveau petit fou rire, le faisant un moment oublier
    sa galère présente. Soudain quelqu’un entra violement dans le bar. Une femme trainant difficilement sur ses épaules un homme salement amoché. Akira les regarda d’un œil distrait, c’était bien dommage pour elle, elle avait l’air d’y tenir à cet homme. Pourtant le dingue se leva et se mit à paniquer avant de devenir très sérieux. Là c’est sur se mec est fous à lier. Il se mit à faire un dialogue tout seul, changeant de caractère toute les 3 secs. Puis il s’applaudit… et Akira rigola (très rare soit dis en passant) se mec était dingue, il l’aimait bien !
    C’est alors qu’il pointa le doigt vers lui et lui demanda de venir l’aider. Ah… parce qu’il était médecin ? Autant dire qu’Akira ne lui faisait pas confiance sur ce point. Il se leva pourtant et lui obéi, curieux de voir se qu’il allait faire. Bon il n’avait pas compris la fin de la phrase, mais il s’en foutait c’était pas pour lui. Retirant avec un certain dégoût les vêtements de l’homme, il lui dénuda le torse puis
    enleva son pantalon pour le laisser en caleçon.
    Le serveur revient avec des affaires dont Akira n’aurait jamais soupçonné l’existence dans la phrase du « doc ‘ » et les déposa prêt de la table tandis qu’Akira se mit à lister les dégâts sur le corps de l’homme.


    « -Hum, il possède de nombreuses blessures, coupures de sabres exactement…. Une marque de balle, qui l’a frôlé je pense. Et…*il souleva le bras de l’homme qui gémit* un bras casser. »


    Il reposa le bras et regarda le docteur. Quand il était petit, il s’était toujours dit qu’être docteur c’était cool, pouvoir faire des expériences sur les autres, pouvoir les soigner, ou au contraire, bien savoir les points qui font mal tout se genre de truc. Autant dire que ça le faisait rire de pouvoir jouer quelques secondes au docteur. Peut-être serait-il utile d’apprendre quelques trucs pour son futur équipage… de toute façon il était coincer sur cette satané ile…
      L'Homme-lion vient à coté de moi et exécute mes pseudo-ordres. Il m'annonce de nombreux coups de sabres et une semi-pénétration de balle. Ah, un bras en miettes aussi, on traitera cette blessure en dernier lieu. Revenons sur les coupures de lame. T'es bien gentil mon p'tit fauve mais ça me dit rien sur les endroits et la profondeur de celles-ci. Alala, plus personne s'intéresse à la médecine de nos jours, que des p'tits cons les jeunes ! Je jette un coup d'œil au corps du gusse. Un champs de pomme de terre avec des rivières en plein milieu, c'est ce que je vois. J'en conclue donc que les rivières sont l'endroit où il y a des plaies et que l'eau est le sang. Uhuh ! P'tet fou mais pas con le Bishop. Finalement, j'vais p'tet pouvoir le sauver le gaillard. Il pousse des gémissements, va falloir lui donner un p'tit anti-douleur. J'dis 'petit' car c'est une sorte d'expression. Ca sera bien sûr de la morphine pour lui. Par chance, je possède encore une seringue qu'est pleine dans la poche droite de ma blouse. Je la sort. Le liquide à l'intérieur est de couleur noire, un noir ténébreux. Encore ma vue qui me joue des tours. Je contemple les rivières et évalue tant bien que mal leur position. Biceps du bras droit, dessus de l'avant-bras droit, paume de la main gauche, triceps du bras gauche, épaule gauche, épaule droite, trois sur le torse, deux sur le ventre, deux sur la cuisse de la jambe droite, cuisse de la jambe gauche, tibia de la jambe gauche. Mais surtout, un fleuve géant qui part du milieu de la clavicule gauche jusqu'au niveau du rein droit. J'ai relevé les plus grosses coupures, celles qu'il faudra soigner en premier lieu. J'ai zappé l'endroit où la balle l'a touché, rien vu d'anormal dans ce champs, juste des plants de patates quoi. La seringue en main, je fais un peu mon kéké à faire du pen spinning. Thumbaround, fingerpass, sonic, je gère tout ! Mais aujourd'hui, le destin est pas avec moi. L'objet me glisse entre les doigts et à l'aide de moult jonglages, j'arrive tant bien que mal à le récupérer. Bon, maintenant j'le tiens fermement, faut l'aider ce pauvre malheureux. Je m'empare du bras gauche, celui qui est pas cassé et pique le type sans vraiment avoir pris soin de vérifier que j'étais dans la veine. De la veine, j'en ai, car j'suis tombé en plein dedans. Injection faite, ça va aller mieux mon p'tit gars. Je repointe du doigt l'Homme-lion d'une main, un habitant du village de l'autre main.

      "Prenez le corps et amenez-le chez moi. Blessures pas trop grave mais j'peux pas le soigner ici, y'a que du matos de branquignole, le patron me regarde bizarre, ta gueule boss, je sais bien que c'est moi qui te fournit tous les trucs."

      Durant ces derniers mois, j'ai pris l'habitude des effets de la morphine et ils deviennent de moins en moins fort pour une même dose. Du coup, j'suis plus qu'à moitié dans les vapes. A première vue, les blessures semblent pas mortelles. Si madame a su trainer le type sur plusieurs mètres, pourquoi pas en faire un p'tit peu plus ? Je tourne les talons et me voila face aux portes battantes, style saloon hein, ça passe bien avec le reste du bar. Je place ma main gauche sur ma vis et affiche un sourire démoniaque. Pourquoi le sourire ? Cherchez pas loin, c'la morphine.

      [FB]Un Doc, un Apprenti et d'la Magouille. [PV Akira Grey] Sans_t10

      "Ici le commandant de bord Bishop qui vous parle. Nous partons en direction de l'infirmerie. N'attachez pas vos ceintures, vous n'en avez pas. Tenez bien le blessé, faut pas qui tombe en plein vol. A dans deux minutes messieurs les passagers."

      Je tends les bras vers l'extérieur, comme pour faire les ailes d'un oiseau et cours vers le dehors du bar. Je vole ! Je regarde pas derrière moi. Façon, s'ils veulent pas laisser crever ce mec, faut qu'ils se magnent le cul c'est tout. Durant le cours trajet bar-maison, je fais le répertoire complet de l'aviation : boucle, tonneau, vrille, la totale ! Quelques gouttes de pluie mais aucune grosse turbulence. Arrivé devant la porte de mon chez moi, je toque pour qu'on m'ouvre la porte. Toc toc toc.

      "Bishop ! Grouille-toi ! Y'a un gars en train de crever qu'arrive !"

      J'ouvre la porte, entre chez moi, referme la porte et rouvre enfin celle-ci.

      "Vous avez d'la chance que je sois chez moi mon cher monsieur, je vois alors le blessé qui arrive avec un Homme-lion et un autre habitant du village. Mettez les bouchées double !! Dans la pièce du fond, le lit d’hôpital !"

      Une fois tout le monde rentré chez moi, on ferme la porte et on se dirige vers le lieu des consultations.

      "Docteur Bishop in da place !!"
          Akira regarda le médecin puis le patient avec un air interloqué. Ce mec était définitivement fou. Il agitait sa seringue dans tout les sens, il l’a fit presque tombé. Akira ne savait pas trop comment il avait pu le rattraper, le « docteur » avait surtout pas l’air très net, comme s’il avait trop bu ou quelque chose dans le genre (se qu’Akira ne voulait même pas savoir). Il magnait l’objet médical très étrangement, au pif serait exact mais hypothèse totalement impossible pour un médecin voyons.
          Le jeune homme regarda le patient et pria pour lui. C’est sur il ne s’en sortirait pas. Pourtant Bishop ordonna à l’assemble, surtout à lui surtout, de porter le malade chez lui. Bizarrement à ce moment là le dingue semblait lucide…enfin ce n’était qu’une impression. Mais après quelques secondes seulement, il reparti dans son délire et passa les portes de la taverne tel un avion… Akira haussa un sourcil et rigola, il était vraiment amusant celui là, dommage pour la femme qui allait perdre son mari.
          Akira attrapa l’homme malgré tout et le porta, suivant le médecin fou jusque chez lui. Sur le chemin cependant, il se rendit compte que l’homme dégoulinait de sang (et tachait tout ses vêtements !). Il soupira et enleva le bandage blanc de sur son sabre et enveloppa rapidement comme il put l’homme.

          [FB]Un Doc, un Apprenti et d'la Magouille. [PV Akira Grey] 16039210

          [ HRP : non non, je n’ai pas mis cette image parce que je le trouvait beau gosse, nan mais ! ]

          Il se remit à marcher et imagina le lieu de vie du médecin. Ce serait mentir de dire qu’Akira n’avait pas pensé qu’il vivait dans une cabane en carton, il était tellement étrange. Pourtant ce fut bien devant une maison qu’ils arrivèrent. Et de nouveau une scène étrange se passa. Et de nouveau Akira fit les yeux ronds. Après son monologue (ou dialogue), Alexander les fit entrer et le jeune homme déposa le souffrant sur la table des consultations.
          Il regarda Alexander et se dit que si ce médecin arrivait à le soigner dans son état, Akira ferait tout pour devenir son élève. C’était fou mais il relevait le pari.


        [DSl pour la courteur et ele temps de reponse, beaucoup de problemes perso et perte de motiv ^^"]
          Les deux types déposent le mourant sur la table d'auscultation. Je rabaisse le dossier et le blessé est ainsi allongé. Je choppe un tiroir de mon bureau et le dépose sur un p'tit meuble qu'est à coté de la table. Tout est parfaitement rangé à l'intérieur du compartiment. Scalpel, seringue, canule, ciseaux, masque, gant, thermomètre, et encore un tas d'autre objet très utile pour les opérations. Il n'y a que cette infime partie de ma maison qui est rangée (le tiroir), le reste est un capharnaüm géant. Les produits sont stockés n'importe comment dans les armoires. Pas d'ordre alphabétique, chronologique, pas de tri concernant le type de produits. Rien, on case là où il y a de la place c'tout. Mais pour ce tiroir, c'est une autre chose. Chaque accessoire à l'intérieur est toujours propre et il ne manque jamais rien. C'est mon kit de chirurgie express. Passons aux choses sérieuse. Première chose à faire : on se lave les mains, on enfile des gants et un masque. L'équipement étant préalablement stérilisé, pas besoin de s'occuper de cette tâche.

          "Lavez-vous les mains, j'vous enfile une paire de gants et un masque. Ensuite, vous f'rez pareil pour moi."

          Le Bishop délirant est resté dans la rue. Plus de place à la folie dans cette pièce. L'état du gars s'est empiré, il faut faire vite. Mes assistants s'exécutent, nous voici prêt. Je recouvre pleinement ma vision, le p'tit débarbouillage à l'aide de l'eau fraiche m'a visiblement réveillé les méninges. L'Homme-lion a foutu l'camp lui aussi et le jeunot qui le remplace ressemble pas vraiment à un fauve. Des cheveux dans les tons bleus, yeux verts et une gueule de mi-ange mi-démon. L'autre gusse est un homme lambda quelconque, les yeux bruns, les ch'veux brun, le gars qui sort du moule en somme.

          Je trifouille donc à l'intérieur du corps de notre patient. J'm'occupe d'abord de la blessure la plus importante. J'vois qu'il y a hémorragie interne au niveau du pectoral gauche. Une artère qu'a pété.

          "Clamp."

          Lambda, c'est ainsi que nous l'appellerons, réagis pas. Suis-je bête, il sait pas c'est quoi un clamp ce gugusse.

          "Les ciseaux avec l'extrémité courbée bizarroïde ..."

          Tout de suite, ça va mieux. Il se saisit de l'objet, me le passe, et je clampe l'artère. J'demande ensuite à l'ex-fauve de faire comme moi. Dois pas y'avoir beaucoup d'autres hémorragies de la sorte mais j'vais le laisser gérer le p'tit gars. Lambda reste à coté de la boite, c'est lui qui passe les ustensiles. C't'un boulot de merde mais ça permet au chirurgien de rester concentré sur ce qu'il a à faire. 'Temps d'faire connaissance.

          "Au fait, c'est quoi ton nom ?"

          Ca s'ra plus facile de communiquer par la suite comme ça. Moi, j'me présente plus, j'pense avoir répéter un bon nombre de fois que j'm'appelais Bishop. Une fois la première étape effectuée, stopper les hémorragies, faut éponger le sang qui gicle à l'intérieur de ce bon monsieur. On y voit rien avec tout ce liquide rouge. J'suis p'tet passé à coté de qu'que chose. Lambda, l'inconnu et moi-même nous saisissons alors de ouate et épongeons le surplus de sang. Chose faite. J'me rappelle c'que m'avait dit le p'tit gars : une balle l'a frôlée. Maintenant que j'vois correctement, j'inspecte l'type pour voir si, oui ou non, y'a une quelconque cartouche qui a élu domicile dans le corps du blessé. Impact au bras droit, effectivement, la balle a traversé la chair, y'a pas à la sortir. Reste plus qu'à désinfecter toutes les plaies et croyez-moi, y'en a vraiment pas mal. On soignera le bras cassé demain matin, quand il aura repris un peu de force. J'ai surement oublié d'le mentionner mais une des toutes premières choses que j'ai faite, c'est une perfusion de sang. J'pense qu'il en a perdu pas mal et il aurait pu crever si j'avais été prendre une poche dans le frigo. Tout ça pour dire que c'est fini pour le moment.

          Faut maintenant passer par la plus chiante des étapes : laver tout l'équipement. On fait 'la vaisselle' en papotant un peu, du coup, ça semble un peu moins contraignant comme tâche. Je renvois Lambda chez lui. Le pauvre avait rien demandé et il s'était retrouvé mêlé à cette histoire de par ma faute. Pour le p'tit jeune, c'est un autre sentiment que j'ai envers lui. J'ai l'impression qu'il a pris un peu de 'plaisir' - tout est relatif - durant l'opération. C'était comme s'il avait déjà pris un bistouri en main avant ce jour. L'est temps de briser le silence.

          "Alors p'tit gars, qu'est-ce t'en penses de Bibi ?"