L'histoire se passe il y a six mois. Las Camp est synonyme de terreur. Les gangs y sévissent et chacun essaye de s'imposer afin de prendre le pouvoir de cette île. Le p'tit Bishop, lui, ne craint pas la guerre. Non pas qu'il sache se battre non mais il est un des rares doc encore présent, les autres s'étant enfuis ou étant tombés sur le champ de bataille. On a besoin de ses services donc on le fait pas trop chier. Il vit sa vie tranquille dans son petit taudis au milieu de la grande ville, qui est l'endroit le plus 'en sécurité' de Las Camp. Ils soignent principalement les habitants de la ville et ne se mêle pas des affaires entre bandes. Retrouvons-le dans sa p'tite taverne habituelle ...
Je suis pénard, assis à ma table habituelle qui se situe à peu près au milieu de la taverne. Petit endroit assez tranquille où y'a rarement des bagarres ou autres. Faut dire, c'est pas un endroit pouilleux, c'est pas le luxe non plus, mais les brigands s'aventurent pas ici. Six tables avec quatre chaises chacune, un bar traditionnel, un piano pour les artistes musiciens, ambiance de western, jeu de fléchette, tête d'animaux empaillés, tableaux de cow-boy. Un style p'tet particulier mais qui a son charme. Comme à mon habitude, sale habitude, je préviens de suite, je sors ma p'tite seringue. Une dose de morphine par injection intraveineuse, mon goûter. Par contre, c'est une des seules fois où je prends ma dose dans la taverne. Incroyable cette saloperie ! Ca vous fait taper un trip méchant et le pire, c'est que si vous en prenez une ou deux fois, paf, vous êtes devenus accro. Du coup, testez jamais le bazar, c'est pas bon pour la santé. Paradoxal hein qu'un doc prenne de la drogue, fume des clopes, et pas que des clopes, boit de l'alcool... Bah ouais, faut bien mourir de qu'que chose et puis mon système immunitaire doit être le plus balèze du monde donc no soucis. Autre petit problème de ces substances, ça coute bonbon. Bon moi j'achète les composants et j'les fabrique, du coup, ça réduit un peu le prix, c'est ça le bonheur d'être un p'tit chimiste. Boum ! En deux minutes ça fait effet, ça attaque vite, autre avantage. Le serveur se pointe.
"Hé Bishop, la même chose que d'habitude ?"
"Hé Mike, t'as changé de couleur ? T'es tout vert et bleu et rouge et jaune et ouahhh ! Ouais t'peux me mettre un cocktail arc-en-ciel avec toutes les couleurs du monde et des flocons de neiges. C'est bon les flocons de neige ... Et rajoute une cuisse d'éléphant rose, rôti au feu mouillé. Je t'aime Mike."
"Ok ... Alors ça sera un verre d'eau pour la 12."
"Le 12, tu sors ... Uhuhuhuhu."
J'dis vraiment ça moi ? Mon cerveau est passé en mode 'off' là ou bien ? J'l'avais dit hein que c'était une vraie p'tite merde la morphine. Attention au dosage aussi, prends-en peu ça f'ra rien, prends-en d'trop et la Mort viendra t'chercher. J'ai la banane sur le visage, effet secondaire du produit. On m'apporte mon cocktail arc-en-ciel. Le mélange de couleur est génial, le patron qui fait office de barman est vachement doué. J'le bois d'une traite. Gloups. C'est puissant. J'ai l'impression qu'y a un feu d'artifice dans mon bide. Je lève les bras au ciel, je vais voler et aller pioncer sur les nuages ! J'en profiterai pour récupérer quelques gouttes de pluie magiques et je deviendrai immortel. Mouahaha que je suis intelligent. Mais soudain, quelqu'un rentre dans le bar.
"Aidez moi, mon mari est blessé."
Je me lève d'un bond. Cet homme est en train de mourir, il faut l'aider, j'accours près de lui.
"Oh non mon Dieu, cet homme va mourir. Que quelqu'un l'aide !!" dis-je en étant totalement paniqué, apeuré. Je fais alors un pas sur le coté et remonte le torse.
"Hé ! Heureusement pour vous, je suis le seul et unique médecin de l'île !" reprends-je d'un air assuré, petit pas de coté encore.
"Ah merci merci, nous sommes sauvés." continue-je d'un air rassuré, re-pas de coté.
"Mais je vous en prie, tout le plaisir est pour moi."
J'viens de jouer une scène de théâtre digne des plus grands dramaturges. Les quelques personnes ici présentes m'acclament, m'ovationnent, je suis un acteur grandiose, merveilleux. Un parfait dialogue, ou monologue, ça dépend comment on voit les choses. Je salue mon public et lui envoie des tonnes de baisers. Une larme ruisselle sur mon visage, vraiment, je suis touché par la gratitude que tout le monde me porte. Quel homme tu es mon p'tit Bishop. Je repars en direction de ma chaise, le spectacle est fini. Je me retourne et vois un type ensanglanté avec une femme qui le porte. Cet homme est blessé, il faut l'aider enfin, qu'on appelle un médecin ou je sais pas moi.
"Qu'on appelle un Doc, allez chercher Bishop ! ... hé ... Mais c'est moi Bishop ! Alexander Bishop, à votre service ma chère" dis-je en tendant la main vers la femme.
Elle a l'air choquée la pauvre, pas facile de voir son homme au seuil de la mort. On allonge le gusse sur la table et j'me prépare à l'examiner. La demoiselle a pas l'air très rassurée mais le patron lui parle de mon talent de doc. J'suis pas à cent pour cent de mes capacités, pas sûr que je sois à ne serait-ce que vingt pour cent mais bon, pas le choix hein Bishop, ça t'apprendra à faire le con. Je regarde autour de moi, besoin d'un coup de main sur ce coup, ma vision étant pas au top, étant pas tout court car j'vois des formes bizarroïdes avec des couleurs flashy, j'vois un p'tit lutin qui danse sur le bar, la tête de jaguar sur le mur est en train de me faire un discours sur le bien et le mal. Pas bon la morphine, pas bon du tout. Je regarde l'assistance, une personne me marque, un homme-lion ! Il doit être fier et fort, c'est lui qu'il me faut. Je le pointe du doigt.
"Viens m'aider ô magnifique créature ! Commence par enlever les habits multicolores et très laid du patient et décris-moi les blessures. Mike, va me chercher un verre de jus de licorne, une bouteille de rhum, des couverts en métal métallique et la boite de Pandore."
Traduction : un verre d'eau, de l'alcool, des ustensiles pour la chirurgie et l'armoire à médoc du bar. L'homme-lion se bouge, il est temps de passer aux choses sérieuses.
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Je suis pénard, assis à ma table habituelle qui se situe à peu près au milieu de la taverne. Petit endroit assez tranquille où y'a rarement des bagarres ou autres. Faut dire, c'est pas un endroit pouilleux, c'est pas le luxe non plus, mais les brigands s'aventurent pas ici. Six tables avec quatre chaises chacune, un bar traditionnel, un piano pour les artistes musiciens, ambiance de western, jeu de fléchette, tête d'animaux empaillés, tableaux de cow-boy. Un style p'tet particulier mais qui a son charme. Comme à mon habitude, sale habitude, je préviens de suite, je sors ma p'tite seringue. Une dose de morphine par injection intraveineuse, mon goûter. Par contre, c'est une des seules fois où je prends ma dose dans la taverne. Incroyable cette saloperie ! Ca vous fait taper un trip méchant et le pire, c'est que si vous en prenez une ou deux fois, paf, vous êtes devenus accro. Du coup, testez jamais le bazar, c'est pas bon pour la santé. Paradoxal hein qu'un doc prenne de la drogue, fume des clopes, et pas que des clopes, boit de l'alcool... Bah ouais, faut bien mourir de qu'que chose et puis mon système immunitaire doit être le plus balèze du monde donc no soucis. Autre petit problème de ces substances, ça coute bonbon. Bon moi j'achète les composants et j'les fabrique, du coup, ça réduit un peu le prix, c'est ça le bonheur d'être un p'tit chimiste. Boum ! En deux minutes ça fait effet, ça attaque vite, autre avantage. Le serveur se pointe.
"Hé Bishop, la même chose que d'habitude ?"
"Hé Mike, t'as changé de couleur ? T'es tout vert et bleu et rouge et jaune et ouahhh ! Ouais t'peux me mettre un cocktail arc-en-ciel avec toutes les couleurs du monde et des flocons de neiges. C'est bon les flocons de neige ... Et rajoute une cuisse d'éléphant rose, rôti au feu mouillé. Je t'aime Mike."
"Ok ... Alors ça sera un verre d'eau pour la 12."
"Le 12, tu sors ... Uhuhuhuhu."
J'dis vraiment ça moi ? Mon cerveau est passé en mode 'off' là ou bien ? J'l'avais dit hein que c'était une vraie p'tite merde la morphine. Attention au dosage aussi, prends-en peu ça f'ra rien, prends-en d'trop et la Mort viendra t'chercher. J'ai la banane sur le visage, effet secondaire du produit. On m'apporte mon cocktail arc-en-ciel. Le mélange de couleur est génial, le patron qui fait office de barman est vachement doué. J'le bois d'une traite. Gloups. C'est puissant. J'ai l'impression qu'y a un feu d'artifice dans mon bide. Je lève les bras au ciel, je vais voler et aller pioncer sur les nuages ! J'en profiterai pour récupérer quelques gouttes de pluie magiques et je deviendrai immortel. Mouahaha que je suis intelligent. Mais soudain, quelqu'un rentre dans le bar.
"Aidez moi, mon mari est blessé."
Je me lève d'un bond. Cet homme est en train de mourir, il faut l'aider, j'accours près de lui.
"Oh non mon Dieu, cet homme va mourir. Que quelqu'un l'aide !!" dis-je en étant totalement paniqué, apeuré. Je fais alors un pas sur le coté et remonte le torse.
"Hé ! Heureusement pour vous, je suis le seul et unique médecin de l'île !" reprends-je d'un air assuré, petit pas de coté encore.
"Ah merci merci, nous sommes sauvés." continue-je d'un air rassuré, re-pas de coté.
"Mais je vous en prie, tout le plaisir est pour moi."
J'viens de jouer une scène de théâtre digne des plus grands dramaturges. Les quelques personnes ici présentes m'acclament, m'ovationnent, je suis un acteur grandiose, merveilleux. Un parfait dialogue, ou monologue, ça dépend comment on voit les choses. Je salue mon public et lui envoie des tonnes de baisers. Une larme ruisselle sur mon visage, vraiment, je suis touché par la gratitude que tout le monde me porte. Quel homme tu es mon p'tit Bishop. Je repars en direction de ma chaise, le spectacle est fini. Je me retourne et vois un type ensanglanté avec une femme qui le porte. Cet homme est blessé, il faut l'aider enfin, qu'on appelle un médecin ou je sais pas moi.
"Qu'on appelle un Doc, allez chercher Bishop ! ... hé ... Mais c'est moi Bishop ! Alexander Bishop, à votre service ma chère" dis-je en tendant la main vers la femme.
Elle a l'air choquée la pauvre, pas facile de voir son homme au seuil de la mort. On allonge le gusse sur la table et j'me prépare à l'examiner. La demoiselle a pas l'air très rassurée mais le patron lui parle de mon talent de doc. J'suis pas à cent pour cent de mes capacités, pas sûr que je sois à ne serait-ce que vingt pour cent mais bon, pas le choix hein Bishop, ça t'apprendra à faire le con. Je regarde autour de moi, besoin d'un coup de main sur ce coup, ma vision étant pas au top, étant pas tout court car j'vois des formes bizarroïdes avec des couleurs flashy, j'vois un p'tit lutin qui danse sur le bar, la tête de jaguar sur le mur est en train de me faire un discours sur le bien et le mal. Pas bon la morphine, pas bon du tout. Je regarde l'assistance, une personne me marque, un homme-lion ! Il doit être fier et fort, c'est lui qu'il me faut. Je le pointe du doigt.
"Viens m'aider ô magnifique créature ! Commence par enlever les habits multicolores et très laid du patient et décris-moi les blessures. Mike, va me chercher un verre de jus de licorne, une bouteille de rhum, des couverts en métal métallique et la boite de Pandore."
Traduction : un verre d'eau, de l'alcool, des ustensiles pour la chirurgie et l'armoire à médoc du bar. L'homme-lion se bouge, il est temps de passer aux choses sérieuses.