Bienvenu à Las Camp. Du moins c'est ce que dis le panneau, car entre les odeurs de pisse et la tension ambiante, dans ce trou tout veut votre peau ou votre pognon. Vous avez beau être sûr de votre force, impossible de se déplacer avec la conscience tranquille et justement, une silhouette encapuchonné vient vous taper dans l'épaule. Puis deux, et trois. Pas un mot n'est prononcé de leur part, et alors que vous prenez conscience de la situation, l'étrange groupe en réalité constitué d'une petite vingtaine d'individus entre dans un bar derrière vous.
Des coups de feu retentissent alors, des hommes tombent des fenêtre fuyant pour leur vies et des ordres sont gueulés à tue-tête! En moins d'une minute le calme reviens, et les silhouettes ressortent à visage découverts, traînant derrière elles moult individus menottés et tirant même quelques cadavres... Vous venez d'assister à un raid de la marine façon force spéciale. Tout ce petit monde repart aussi vite qu'ils sont venus.
Tous ? Non, l'une d'entre eux s'assoit au bar comme si de rien n'était, commandant même un verre au tenancier médusé dont on vient de descendre la clientèle...
Voilà quelques années que le colonel Matheson avait récupéré la garnison et surtout l'autorité sur Las Camp. Pourtant, même avec l'aide d'une certaine Sissy, une commandante qui m'est inconnue, force était de constater que les unités sur places puent. Peu importe la brigade ou la section, tout les marins ici méritent à peine d'être qualifiés de bleusailles. Même les nouveaux-venus de la 102e avaient plus d'entrain, et pourtant ces derniers sortent tout droit du bagne de Tequila Wolf... c'est dire. Et je m'inclue moi aussi naturellement.
J'ai beau être d'une faiblesse évidente dans ma division, ici je serais probablement nommée Lieutenant-Colonel sur l'heure. Tout les abrutis de la 480e locale discutent les ordres, rechignent, craignent pour leur vie à la moindre ruelle sombre... Une belle brochette d'incapables. Pas de bol pour moi, j'ai été désigné par Kattar pour materner ces trouffions. Mon colonel veut que je m'endurcisse, au risque de finir dans la gueule du premier monstre marin venu le cas contraire. Je pense surtout que monsieur veut se faire bien voir sur place. Le coup classique diront certains...
Mais bon, est-ce que j'ai mon mot à dire? Clairement pas. Alors quand on m'a débarqué comme une pionne dans un internat, j'ai dû immédiatement prendre part à un raid très certainement organisé sur le tas pour donner le change, et faire comme si la 480e était compétente. Notre cible était simple; "le Baron Baskets", un soi-disant dealer proxénète trafiquant de chaussures (???) aussi connu pour être un alcoolique notoire. Pour être tout à fait honnête, je crois pas un mot du cv de ce gars-là, mais admettons.
S'ensuivit une après-midi d'enfer à faire la tournée de tout les bars du coin pour le trouver, tout les pires endroits crades ou ta bière a plus de chance d'être de la pisse passée dans un alambique qu'une vraie boisson potable. Le tout sous couverture bien évidemment... et quand je dis couverture je veux dire littéralement: on était en uniforme recouvert d'un long poncho sale histoire de faire couleur locale. Une vaste blague. On cuisait là-dessous! Heureusement l'avis de recherche de gars était parfaitement claire, et c'est dans une taverne a l'enseigne tombante qu'on lui mit le grappin dessus.
Passablement énervée de cette journée pourrie, c'est malgré tout avec le plus grand calme que j'ai appréhendé le suspect et ses quelques comparses sur place.
Non.
J'ai pourri tout le bar, retournant les table pour mieux briser les crânes de ses sbires dessus, et attrapant le Baron mon cul pour fusionner mes godasses à moi avec son menton à lui. Le tout se déroula en une fraction de secondes, tant l'effet de surprise et le déferlement de violence les laissèrent bouche-bé, incapable de réagir. Amateurs.
Tandis que mes "collègues" débarrassait le plancher avec leur prises, à savoir deux ou trois forbans encore debout et au moins autant dont le sort n'était pas clair, j'attrapais nonchalamment un pichet vide parmi les débris et entrepris de m'accouder au bar lâchant d'un souffle au serveur encore présent:
Glaçons.
Le-dit garçon rempli le broc de glaçon sans plus de question (dieu merci) tandis que je laissais tomber mon poncho désormais inutile. Dessous était clairement indiqué mon grade, brodé sur l'écusson de mon uniforme: sergent d'élite. Une distinction peu commune dans ce bled. Le bar se désemplit vite et il ne restait à l'intérieur que quelques types assommés par l'action (ou assommés dans l'action, c'est selon).
Je coulais de sueur, et je ne me fit pas prier pour croquer ma boisson solide à pleine dents. Putain de climat, comparé aux neiges éternelles de Tequila Wolf tout paraît chaud ici. J'entrepris de redresser un tabouret histoire de ne pas m'effondrer sur le bar, découvrant mes bras et mon cou meurtri des cicatrices infligées par les fers du bagne. Les yeux mi-clos de colère et de souffrance, je posais mon menton sur le comptoir quand le dernier marin se retourna avant de quitter l'établissement:
Sergent! Sauf votre respect on vous attends à la caserrr...
Dis un mot de plus le trouffion et je t'apprends à lacer tes putains de scratch avec tes oreilles. Si c'est pour retourner boire un thé avec les deux autres colonels de mes deux, autant déserter tout de suite plutôt que de m'infliger ça. En tout cas ce pauvre type devait avoir mangé le fruit de la lecture des pensées, car il fit demi-tour sans un mot. Le temps que cette bande de crétins rentrent à la caserne et mettent au courant Kattar, j'aurais bien gagnée deux heures de tranquillité.
Tu me remet la même chose, merci.
Et c'est en sirotant le fond de mon pichet gelé que j'entrepris de profiter de la fin de mon après-midi, priant pour que le sort ne me réserve pas plus de mauvaises surprises.
Des coups de feu retentissent alors, des hommes tombent des fenêtre fuyant pour leur vies et des ordres sont gueulés à tue-tête! En moins d'une minute le calme reviens, et les silhouettes ressortent à visage découverts, traînant derrière elles moult individus menottés et tirant même quelques cadavres... Vous venez d'assister à un raid de la marine façon force spéciale. Tout ce petit monde repart aussi vite qu'ils sont venus.
Tous ? Non, l'une d'entre eux s'assoit au bar comme si de rien n'était, commandant même un verre au tenancier médusé dont on vient de descendre la clientèle...
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Voilà quelques années que le colonel Matheson avait récupéré la garnison et surtout l'autorité sur Las Camp. Pourtant, même avec l'aide d'une certaine Sissy, une commandante qui m'est inconnue, force était de constater que les unités sur places puent. Peu importe la brigade ou la section, tout les marins ici méritent à peine d'être qualifiés de bleusailles. Même les nouveaux-venus de la 102e avaient plus d'entrain, et pourtant ces derniers sortent tout droit du bagne de Tequila Wolf... c'est dire. Et je m'inclue moi aussi naturellement.
J'ai beau être d'une faiblesse évidente dans ma division, ici je serais probablement nommée Lieutenant-Colonel sur l'heure. Tout les abrutis de la 480e locale discutent les ordres, rechignent, craignent pour leur vie à la moindre ruelle sombre... Une belle brochette d'incapables. Pas de bol pour moi, j'ai été désigné par Kattar pour materner ces trouffions. Mon colonel veut que je m'endurcisse, au risque de finir dans la gueule du premier monstre marin venu le cas contraire. Je pense surtout que monsieur veut se faire bien voir sur place. Le coup classique diront certains...
Mais bon, est-ce que j'ai mon mot à dire? Clairement pas. Alors quand on m'a débarqué comme une pionne dans un internat, j'ai dû immédiatement prendre part à un raid très certainement organisé sur le tas pour donner le change, et faire comme si la 480e était compétente. Notre cible était simple; "le Baron Baskets", un soi-disant dealer proxénète trafiquant de chaussures (???) aussi connu pour être un alcoolique notoire. Pour être tout à fait honnête, je crois pas un mot du cv de ce gars-là, mais admettons.
S'ensuivit une après-midi d'enfer à faire la tournée de tout les bars du coin pour le trouver, tout les pires endroits crades ou ta bière a plus de chance d'être de la pisse passée dans un alambique qu'une vraie boisson potable. Le tout sous couverture bien évidemment... et quand je dis couverture je veux dire littéralement: on était en uniforme recouvert d'un long poncho sale histoire de faire couleur locale. Une vaste blague. On cuisait là-dessous! Heureusement l'avis de recherche de gars était parfaitement claire, et c'est dans une taverne a l'enseigne tombante qu'on lui mit le grappin dessus.
Passablement énervée de cette journée pourrie, c'est malgré tout avec le plus grand calme que j'ai appréhendé le suspect et ses quelques comparses sur place.
Non.
J'ai pourri tout le bar, retournant les table pour mieux briser les crânes de ses sbires dessus, et attrapant le Baron mon cul pour fusionner mes godasses à moi avec son menton à lui. Le tout se déroula en une fraction de secondes, tant l'effet de surprise et le déferlement de violence les laissèrent bouche-bé, incapable de réagir. Amateurs.
Tandis que mes "collègues" débarrassait le plancher avec leur prises, à savoir deux ou trois forbans encore debout et au moins autant dont le sort n'était pas clair, j'attrapais nonchalamment un pichet vide parmi les débris et entrepris de m'accouder au bar lâchant d'un souffle au serveur encore présent:
Glaçons.
Le-dit garçon rempli le broc de glaçon sans plus de question (dieu merci) tandis que je laissais tomber mon poncho désormais inutile. Dessous était clairement indiqué mon grade, brodé sur l'écusson de mon uniforme: sergent d'élite. Une distinction peu commune dans ce bled. Le bar se désemplit vite et il ne restait à l'intérieur que quelques types assommés par l'action (ou assommés dans l'action, c'est selon).
Je coulais de sueur, et je ne me fit pas prier pour croquer ma boisson solide à pleine dents. Putain de climat, comparé aux neiges éternelles de Tequila Wolf tout paraît chaud ici. J'entrepris de redresser un tabouret histoire de ne pas m'effondrer sur le bar, découvrant mes bras et mon cou meurtri des cicatrices infligées par les fers du bagne. Les yeux mi-clos de colère et de souffrance, je posais mon menton sur le comptoir quand le dernier marin se retourna avant de quitter l'établissement:
Sergent! Sauf votre respect on vous attends à la caserrr...
Dis un mot de plus le trouffion et je t'apprends à lacer tes putains de scratch avec tes oreilles. Si c'est pour retourner boire un thé avec les deux autres colonels de mes deux, autant déserter tout de suite plutôt que de m'infliger ça. En tout cas ce pauvre type devait avoir mangé le fruit de la lecture des pensées, car il fit demi-tour sans un mot. Le temps que cette bande de crétins rentrent à la caserne et mettent au courant Kattar, j'aurais bien gagnée deux heures de tranquillité.
Tu me remet la même chose, merci.
Et c'est en sirotant le fond de mon pichet gelé que j'entrepris de profiter de la fin de mon après-midi, priant pour que le sort ne me réserve pas plus de mauvaises surprises.
Dernière édition par Alba Nona le Jeu 24 Aoû 2023 - 22:49, édité 2 fois