Une discussion d'adultes

Depuis son passage sur Jaya, le révolutionnaire errait dans les mers depuis des mois, seul et sans objectif précis. C’était du moins ce que laissait présager son expédition solitaire. Des retrouvailles poignantes avec quelques-uns de ses plus proches alliés qui promirent de garder secret son retour. Mais comme lui avait Jonas Mandrake, s’il avait réussi à le retrouver, parce qu’il connaissait son petit protégé par cœur, l’institution révolutionnaire a pu en faire de même en employant de plus gros moyens. Cette analyse resta dans un coin de la tête de l’Atout durant son pèlerinage. Cette information ne serait pas confirmée tant qu’il n’y aura pas eu de confrontation avec ses pairs qui, pour l’instant, le laissaient tranquille.

Après tout, l’annonce de son retour pouvait bien attendre. Il était encore trop tôt. Pour l’heure, le jeune homme devait réponses à ses propres questions et prendre une décision sur son avenir. De l’extérieur, si l’on voyait un simple fou voyager au gré des courants, la réalité était quelque peu différente. En effet, sans être un grand navigateur, on savait Terminus Island était un arrêt presque inévitable pour les perdus, les sans honneur, les perdants, les ratés… n’échouaient ici que ceux qui n’avait pas la stature pour prétendre à plus. Et ils étaient nombreux. Ragnar, on le savait, n’en faisait absolument pas partie. Il avait déjà prouvé sa valeur au monde entier.

Mais il approchait pourtant l’attol. Au sein du DRAGONS, grands décisionnaires et figures iconiques du mouvement révolutionnaire, existait une rumeur selon laquelle la tête pensante se dissimulait sur Terminus Island. Mais l’Atout ne savait pas où il avait entendu une telle chose. Comment l’avait-il appris ? Le lui avait-on réellement dit une telle chose ? Sans paniquer, il s’aperçut que son esprit était embrumé. Et il savait qu’un tel phénomène lui était déjà arrivé auparavant, mais ne se souvenait plus qui l’avait provoqué. Voilà quelques minutes que les réponses à ses questions s’effaçaient les unes après les autres. Un seul ordre résonnait dans son esprit : avancer vers cette plateforme, cette petite ville construite sur pilotis.

Après avoir amarré son navire sur le petit port du lieu, le révolutionnaire sauta directement et avec agilité du bastingage jusqu’au sol artificiel. Il était encapuchonné par une longue cape noire, dans le seul et unique but de conserver son identité secrète. Quiconque s’habillait de cette manière attirait forcément le regard des autres. Néanmoins, quiconque tentera de le toucher ou de le questionner sur son identité, se verra envoyer paitre. Cet endroit normalement réputé pour être triste semblait maintenant retrouver des couleurs. L’ambiance était plus festive. De l’échec naissait de nouveaux objectifs, une sorte de renaissance. Plutôt que des dépressifs, on pouvait ici trouver des personnes déterminées à changer de vie.

Mais l’Empereur ne comprenait toujours pas ce qui l’avait poussé à suivre cette destination. Et moins encore ce qui l’entraîna à entrer dans ce bar isolé de tout, vide de monde, dans lequel le tavernier lui posa sa chope de bière sans avoir eu besoin de la commander. Inutile de résister. Ragnar récupéra sa chope et s’assit à une table, à l’opposé de la seule entrée et sortie, mais le regard toujours face à celle-ci. S’il ne comprenait pas à qui ou à quoi réagissait son corps, il sentait qu’une personne franchirait cette porte. Dans une ambiance presque lugubre, au cœur d’une petite et jeune ville en construction, l’Atout leva sa chope en direction de sa bouche quand la porte s’ouvrit enfin.

Qu’était-ce cette étrange sensation ? La choppe déjà vidée de son contenu, alors que Ragnar ne se rappelait pas en avoir bu une goutte. Comme tous les autres, il leva les yeux à l’apparition de cette femme. Charmante, rayonnante, mais il en avait vu d’autres. Or, dans ce décor austère et cette ambiance morbide, ce petit bout de femme semblait redonner des couleurs à ce monde obscur. Et à cet instant, le révolutionnaire s’aperçut qu’il n’était pas seul dans ce bar, que d’autres misérables se trouvaient à ces côtés. Mais pourquoi se sentait-il si misérable ? Pourquoi est-ce que tout allait si vite et si lentement à la fois ? L’avait-on drogué ? Manipulé ? une voix dans sa tête le rassurait sur sa destination. C’était bien ici qu’il devait se trouvait.

Perdu dans ses songes, une voix s’éleva parmi les autres murmures et le sortit de sa prison mentale. C’était justement la serveuse. Elle se présenta naturellement à lui. Tout autour, les autres semblaient hostile à ce que leur poupée prit la décision de s’adresser à cet inconnu encapuchonné. Ne craignait-elle pas d’être agressée par un homme désespéré ? Après tout, tous ceux s’arrêtant ici le faisait de manière définitive. Depuis combien de temps étaient-ils tous ici ? L’infirme a dû en voir des choses, lui. Il s’agissait néanmoins du plus dangereux de tous. Bien que perturbé par des facteurs dont il ignorait tout, Ragnar pouvait encore utiliser son empathie pour ressentir certaines émotions. Il regarda son interlocutrice qui attendait réponses à ses questions, puis décida de découvrir. Après tout, qui voudrait bien lui faire la peau dans un tel lieu ?

« Inutile de me présenter, je pense que tout le monde me connait ici. », dit-il en faisant glisser la capuche le long de ses cheveux et laissant à la serveuse le plaisir d’observer son visage. « C’est bien la première fois que je mets les pieds ici. Quant à ce qui m’emmène, je l’ignore, mademoiselle. Je n’ai pas échoué ici, à l’instar des personnes se trouvant autour de nous ; je n’ai pas de famille en ces lieux ; je ne me suis pas perdu ; j’ai traversé une bonne partie de ce monde. Alors, qu’est-ce qui m’amène ici selon vous ? Des murmures, une légende, je l’ignore. »

Il observa le contenu de sa chope, de nouveau pleine, puis but une bonne gorgée en sachant qu’il aura probablement oublié qu’il l’avait fait. Il pouvait s’exprimer clairement, comme auparavant, mais doutait de ce qu’il disait. Il eut pour idée de ne pas trop en dire, d’observer la réaction de cette dénommée Rayon de Lune, mais craignait de s’être lui-même corrompu.

« Pensez-vous pouvoir m’aider à trouver des réponses ? »

« Un corbeau, hein ? Ce monde regorge de choses toutes plus étonnantes les unes que les autres. »

Ragnar ignorait totalement d’où pouvait venir ce corbeau, et surtout comment avait-il pu annoncer sa venue, alors que lui-même ignorait où il allait. Une aventure encore une fois des plus intéressantes. Il ne s’agissait pas ici d’une bataille ou d’un assassinat, mais bien de mystères auxquels il n’avait pas de réponse. Par ailleurs, ce corbeau en avait bien trop dit. Cette Rayon de Lune appartenait-elle à l’Armée Révolutionnaire ? Que pouvait-il bien lui répondre ? Tous les autres écoutaient attentivement la conversation. Mais un étrange sentiment le poussait à croire qu’il ne craignait rien en ces lieux, entourés de ces gens.

« Hem. Votre corbeau ne semble pas détenir l’entière vérité, ni toutes les informations. Des raccourcis ont été pris par ce dernier. J’aurais presque préféré que mon histoire soit aussi simple. », fit-il avant de boire du gorgée de sa chope.

Le regard las, il observa la rayonnante serveuse qui lui souriait.

« Perdu, je le suis. Mais est-ce réellement une fatalité ? Par expérience, je dirais bien que non. Chaque fois que je me suis perdu, égaré dans les abysses, la lumière a jailli de moi. Elle peut aussi jaillir de chacun d’entre vous. Ce lieu peut porter le nom de terminus, ce n’en est pas un. »

En prononçant ces paroles, il réalisa qu’il avait autrefois été porteur d’espoirs. De son point de vue, s’il était lui-même capable de surmonter toutes les épreuves, alors n’importe qui le pouvait. S’il avait réussi à donner espoir à ces désespéré, alors il en serait satisfait. Vivre sans espoir n’avait aucune saveur. Certes un court instant, mais il était passé par cette phase, à un moment de sa vie. Des souvenirs de son périlleux parcours survinrent quand la serveuse le réveilla de ses songes. Il prit quelques instants pour réfléchir aux questions posées.

« Si Lui est la réponse à mes questions, alors c’est bien lui que je cherche. Pourquoi maintenant ? Excellente question, Rayon de Lune. J’ai probablement vu la mort de si près que j’ai quelque peu changé ma conception des choses. La vie est courte et je dois agir au plus vite. Différemment. »

Il vida le contenu de sa chope et la posa sans délicatesse sur la table, juste avant de plonger ses yeux dans celle de la demoiselle.

« Maintenant, dis-moi où est-Il ? »

De toute sa carrière, jamais il n’avait rencontré une personne capable de maîtriser ses émotions à un tel niveau. Cela lui rappela Niklas Aldo, le télépathe, capable de contrôler ses pensées ainsi que celles des autres. S’il ne pouvait pas le décrire avec précision, le révolutionnaire pouvait « voir » sa silhouette dans cette obscurité. Quand le dénommé Freeman lui proposa du thé, l’Atout ne sut pas trop quoi répondre. Des tas questions lui brouillaient l’esprit. Il n’avait pas réellement soif avec les chopes de bière, mais cela allait peut-être lui permettre de tenir la discussion. Il accepta.

« Volontiers. », dit-il en s’asseyant.

Et maintenant ? Que pouvaient-ils se dire ?

« C’est assez déstabilisant de ne pas pouvoir te regarder dans les yeux, confrère. La maîtrise de tes émotions m’empêchent de savoir ce que tu penses, mais le regard aurait pu me permettre d’en savoir davantage. »

Toujours dans une obscurité profonde, l’Empereur sentit l’Excuse déposa sa tasse devant lui, sur une petite table basse. Ragnar la saisit après un remerciement, l’humecta et trempa légèrement ses lèvres. Le contenu n’était pas empoisonné. Dans sa profession, le révolutionnaire savait pertinemment que tout pouvait arriver et ce n’était certainement pas Freeman qui lui en voudra pour ces précautions. Il but une petite lampée et apprécia la forte teneur en menthe poivrée. Mais il n’était pas ici pour goûter et évaluer les thés. Pourquoi était-il ici ?

« J’ignorais où j’allais. J’ignore encore ce qui m’a amené ici. Et j’ignore qui tu es, Adam Freeman. Une légende ? Un mirage ? Une connaissance ? Un collègue ? J’ai plusieurs théories mais qui sait laquelle est la bonne. Alors, qui es-tu ? »

Plus il écoutait le dénommé Adam Freeman et plus il ressentait un étrange sentiment. Comme un malaise. Ce dernier représentait effectivement le successeur direct de Dragon, mais personne ne pouvait prétendre l’avoir déjà rencontré, d’où cette légende qui circulait au sujet de son existence. Quand il mentionna le « visage invisible et immortel » de la Révolution, l’Atout en avait presque le cœur net et avait pratiquement obtenu sa réponse. Un nom mais pas un visage. Un nom indélébile marqué dans la tête de chaque opposant à la cause. Un nom qui faisait réfléchir quiconque souhaitait s’en prendre à l’Armée Révolutionnaire.

« Finalement, c’est aussi clair que de l’eau de roche, camarade. J’ai parfaitement compris les enjeux, les intérêts qui se cachent derrière cette – pardonne-moi – supercherie. Et ce n’est pas péjoratif car l’idée est absolument brillante. », fit-il en buvant une gorgée de sa tasse de thé.

Freeman était à la fois personne et tout le monde. Ragnar lui-même, dissimulé dans la pénombre, pouvait prétendre être Freeman. Il sourit à cette idée. Mais cela ne tiendra pas indéfiniment et quelqu’un devra un jour assumer ce rôle de leader de la cause révolutionnaire. L’Empereur avait-il réellement envie d’une telle responsabilité ? Lui qui hésitait déjà à reprendre ses fonctions ?

« Tu as raison. Inutile de me parler à visage découvert. Je ne vous connais pas assez pour savoir lequel de mes confrères, ou du moins ex-confrères, se tient aujourd’hui face à moi. Certainement pas Kardelya, je connais toutes ses gestuelles sur le bout de des doigts. D’ailleurs, comment s’en sort-elle en tant que Guerre ?
Ensuite, j’aimerais parler de mon avenir au sein de notre honorable cause. Mon ancien poste – qui ne m’appartient pas - a été récupéré par mon honorable Excuse et ne me sied probablement plus. »

S’il avait volontairement montré un désintéressement à l’idée de voir le visage de son interlocuteur, il ne s’attendait certainement pas à tomber sur Shiro Fuuryuko, amiral de la marine, réputé comme étant le plus sage d’entre eux. Ragnar en avait parfaitement conscience, si un duel démarrait entre les deux, il n'avait aucune chance de s’en sortir. Néanmoins, quelque chose le chiffonnait. Il retrouva son calme rapidement.

« Alors ça, pour une surprise ! Quel sens de la mise en scène ! »

Si c’était un piège, l’Atout ne l’expliquait pas. Il n’avait émis aucune communication à ses partenaires et, jusqu’à preuve du contraire, était considéré comme mort. Dans le cas où la localisation de Freeman était grillée, c’était toute l’organisation qui était compromise. Dernière option : Shiro était Freeman.

« Notre chef est un amiral de la marine, un des plus grands défenseurs, chiens de garde de notre ennemi. Intéressant. Je comprends bien qu’il ne s’agit pas de le crier sur tous les toits pour des raisons évidentes, mais pourquoi n'avons-nous jamais pris le moindre avantage sur l’ennemi avec une telle position ? Le pire est probablement le fait d’avoir attaqué des bases révolutionnaires et tués des frères et des sœurs… Qui est au courant ? »

Ragnar apprenait avec surprise que de « nombreuses » personnes étaient informées de l’identité secrète de Freeman. Concernant les membres du DRGAONS, c’était plutôt logique, mais que cela s’élargissait à d’autres atouts l’étonnait. L’affaire Jaya attisa sa curiosité, sauf qu’il n’était pas ici pour ça. De nombreuses choses semblaient prendre place en son absence et cela l’inquiétait autant que ça le rassurait.


« Défection ? Nous n’avons pas les mêmes informations. En ce qui me concerne, j’ai été laissé pour mort. Sans une certaine personne à mes côtés, je ne serais probablement plus de ce monde. Le temps de me remettre, aussi bien physiquement que psychiquement, me voici devant toi aujourd’hui. »


Et d’ailleurs, l’amiral passa rapidement à l’essentiel, esquivant une partie des propos. Il pouvait tout à fait le comprendre, le temps était compté pour un homme jouant un double-jeu.

« J’ai tendance à croire que seul un fou ne ressent pas la peur. Affronter l’ennemi ne m’effraie pas plus que ça, c’est plutôt le contraire. Ce qui me fait peur, davantage encore en te voyant face à moi, c’est l’inactivité du mouvement. J’ai peur de l’épuisement et de l’essoufflement. Vois-tu, Shiro, je crains que la flamme ne s’éteigne jour après jour. Il nous faut un coup d’éclat pour raviver cette flamme. De quelle guerre dois-je avoir peur ? Aujourd’hui, je n’en vois aucune.  »

Le voyage avait été long, trop long pour s’éterniser dans une discussion qui n’avançait pas. Ragnar avait appris à manier sa langue aux côtés de Suelto, surtout face à des politiciens tels que Shiro, qui prétendait être Freeman. Faire l’historique de la Révolution pour prouver que tout allait bien, par exemple, était clairement une manœuvre de politiciens. Certes, l’Armée Révolution s’était reconstruite, consolidée et renforcée. Néanmoins, à l’heure actuelle, la situation ne semblait pas être celle imaginée par cet homme qui se tenait face à lui. Les soutiens, les alliés, la puissance de la révolution… Un très beau discours. L’Atout se tint le menton. Il termina sa tasse, la posa délicatement sur la table se trouvant face à lui et s’adossa confortablement sur son siège, jambes croisées et menton posé sur la paume de sa main.

« N’est-il courageux ou indécent de dire à celui se trouvant sur le terrain que ses œillères l’empêchent de voir la réalité ? D’autant plus que mon rôle n’a pas été uniquement de servir de bouclier à la cause. J’ai aussi négocié des traités, réalisé des alliances… Bref, je ne pensais pas devoir étaler mon curriculum vitae à un camarade. Et j’imaginais encore moins qu’un homme aux nombreuses casquettes puisse douter de mon analyse. Finalement, ne serait-ce pas tes nombreuses fonctions qui t’empêchent de voir la vérité ? Après toutes ces années à servir la marine, quelle garantie avons-nous de ta fidélité ? »

Avoir comme chef, l’un des chefs de son pire ennemi devait représenter un avantage certain. Mais aussi un fardeau et potentiellement une bombe à retardement. On pouvait rapidement basculer d’un côté comme de l’autre.

Il ne sourcilla pas. Son regard ne quitta pas un seul instant celui l’Amiral.

« Autre chose, Shiro : je n’ai pas abandonné mon poste. On m’a simplement remplacé. »

L’Atout écouta attentivement ce que l’Amiral avait à lui dire. Une longue tirade sur les liens sacrés qui unissaient les membres de l’Armée Révolutionnaire. Cette fraternité réellement et Ragnar y tenait. Si une hiérarchie existait, on ne la mettait pas en valeur avec des protocoles tous plus ennuyeux les uns que les autres. Si la marine avait quelques bons attraits, celle-ci n’en faisait pas partie.

La seconde partie concernant les actions de Guerre, leur utilité et leur pertinence, n’était pas dénuée de sens. L’Empereur préférait éviter les batailles, qui engendrait forcément la perte d’amis et camarades. Les négociations étaient de loin plus rentables pour tout le monde. Hélas, cette option ne se présentait pas toujours. Adam Freeman était le mieux placé pour savoir l’intérêt d’avoir une armée puissante et d’en faire usage. Étant l’ennemi numéro un, il devait se défendre. L’attaque étant la meilleure défense, des opérations devaient être montées.

Le troisième point abordé, et pas des moindres, concernait la confiance à avoir les uns envers les autres. Quand on occupait de tels postes, aussi bien Shiro qui menait un double-jeu, ou bien Ragnar qui était en représentation permanente dans le monde, donner sa confiance était un acte presque héroïque. On ne pouvait faire confiance à personne. L’envisager donnait des nausées, mais quiconque au sein des DRAGONS pouvait être un agent à la solde du Gouvernement Mondial, comme l’était l’Amiral pour la Révolution. L’ancien Guerre avait un avis tranché sur la question. Il décida d’éviter soigneusement cette question.

« Disons que je n’ai rien vu qui puisse m’inquiéter pour la suite. Alors, Adam, ou Shiro, quelle est la suite ? »