Devant les plans que lui montra Béhémoth, l’artisan eut un instant de surprise, de recul et de réflexion. Sa bouche grande ouverte, interloqué. Il n’avait jamais vu une hache aux dimensions pareilles. On venait généralement le voir pour des sabres et des épées, parfois même pour des fers ou des chaînes, mais pour un projet pareil, cela tenait de l’exception qui confirmait la règle ; Le forgeron sourit, se détendant malgré le physique singulier de son nouveau client. Jamais il n’avait travaillé sur aussi grand, aussi démesuré, aussi fantasque ! Il sut qu’il avait affaire à un vrai passionné d’armes et de métal en discutant, posant des questions qui soulevaient débats. La dernière fit sourire le jeune homme aux lèvres bleues.
- Et comment vous en servir, si vous voulez de l’acier pur, cela va peser un quintal, voir une tonne… Quid de sa maniabilité ? Fit le forgeron en se penchant vers Behnime. Le gamin lui répondit simplement….
- Occupez vous de la construction, je m’occupe de l’utilisation, vous en faites pas, patron.
Et une poignée de mains plus tard, le tour était joué. Diplomatie était en gestation. Il faudrait une semaine, lui avait assuré l’armurier d’un air débonnaire. Une hache mesurant dans les deux mètres, à double tranchant, capable de faucher des rangs d’ennemis si bien maniée ? C’était dans ses cordes, c’était même un défi qu’il souhaitait relever au fond de lui, mais dont il n’avait jamais eu conscience auparavant.
Behnime n’avait plus qu’à attendre. Le pire. Ou le meilleur peut être. Il s’installa près d’une fontaine et ouvrit son étui à violon. L’instrument à corde vola dans ses mains, les cordes furent pincées, l’archet déposé savamment contre elles, et il cala le tout sous son menton. Cela faisait des lustres qu’il n’avait pas eut l’occasion de s’entrainer à son maniement. Les premières notes firent la grimaces, grinçantes et presque toutes bonnes à jeter. Puis plus il devint souple, plus la mélopée entêtante, et le rythme nostalgique l’emporta … Loin de tout ça. De ce monde de fou, qui cherchait à lui faire perdre la boule. Loin de sa folie sous jacente. Loin de ses troubles causées par une enfance abjecte. La musique adoucit les mœurs, dit-on.
S’ils savaient comme cette phrase était juste. Et à quel point c’était ironique dans son cas. L’oiseau de mauvaise augure, le corbeau de carnage, le sanguinaire … Prit à faire du violon. Son visage reflétait une douceur inavouée, insondable, et surtout inopinée. Secrète. Elle n’était jamais là que quand il se plongeait dans sa musique, et cherchait dans les tréfonds de son âme à répondre à la question qu’il ne se posait jamais : Es-tu un mauvais bougre, Behnime.
Il stoppa la musique. Deux yeux le fixaient.
- Assurément que je suis un mauvais type. Je suis même le pire. Et pas un meilleur musicien. Ce serait trop facile de croire le contraire. Il haussa les épaules pour lui, et plongea son regard fauve qui redevint inexpressif, dans ceux de la jeune femme qui l’observait secrètement depuis quelques minutes.
- Quoi, tu veux ma photo ? Qu’il lâcha à tue tête, autant pour elle que pour lui. Il fit une grimace, qui se partageait entre la drôlerie et la colère. Il pouvait s’emporter à tout moment, comme une cocotte minute sous pression. Comme le lait sur le feu.
Attention, danger.
- Et comment vous en servir, si vous voulez de l’acier pur, cela va peser un quintal, voir une tonne… Quid de sa maniabilité ? Fit le forgeron en se penchant vers Behnime. Le gamin lui répondit simplement….
- Occupez vous de la construction, je m’occupe de l’utilisation, vous en faites pas, patron.
Et une poignée de mains plus tard, le tour était joué. Diplomatie était en gestation. Il faudrait une semaine, lui avait assuré l’armurier d’un air débonnaire. Une hache mesurant dans les deux mètres, à double tranchant, capable de faucher des rangs d’ennemis si bien maniée ? C’était dans ses cordes, c’était même un défi qu’il souhaitait relever au fond de lui, mais dont il n’avait jamais eu conscience auparavant.
Behnime n’avait plus qu’à attendre. Le pire. Ou le meilleur peut être. Il s’installa près d’une fontaine et ouvrit son étui à violon. L’instrument à corde vola dans ses mains, les cordes furent pincées, l’archet déposé savamment contre elles, et il cala le tout sous son menton. Cela faisait des lustres qu’il n’avait pas eut l’occasion de s’entrainer à son maniement. Les premières notes firent la grimaces, grinçantes et presque toutes bonnes à jeter. Puis plus il devint souple, plus la mélopée entêtante, et le rythme nostalgique l’emporta … Loin de tout ça. De ce monde de fou, qui cherchait à lui faire perdre la boule. Loin de sa folie sous jacente. Loin de ses troubles causées par une enfance abjecte. La musique adoucit les mœurs, dit-on.
S’ils savaient comme cette phrase était juste. Et à quel point c’était ironique dans son cas. L’oiseau de mauvaise augure, le corbeau de carnage, le sanguinaire … Prit à faire du violon. Son visage reflétait une douceur inavouée, insondable, et surtout inopinée. Secrète. Elle n’était jamais là que quand il se plongeait dans sa musique, et cherchait dans les tréfonds de son âme à répondre à la question qu’il ne se posait jamais : Es-tu un mauvais bougre, Behnime.
Il stoppa la musique. Deux yeux le fixaient.
- Assurément que je suis un mauvais type. Je suis même le pire. Et pas un meilleur musicien. Ce serait trop facile de croire le contraire. Il haussa les épaules pour lui, et plongea son regard fauve qui redevint inexpressif, dans ceux de la jeune femme qui l’observait secrètement depuis quelques minutes.
- Quoi, tu veux ma photo ? Qu’il lâcha à tue tête, autant pour elle que pour lui. Il fit une grimace, qui se partageait entre la drôlerie et la colère. Il pouvait s’emporter à tout moment, comme une cocotte minute sous pression. Comme le lait sur le feu.
Attention, danger.