Mort à Big Foot !

An'i s'approchait discrètement du rivage, dissimulé dans une petite barque précornienne qu'il avait "empruntée" à son village natal. Les vagues tumultueuses de la mer de Grand Line se brisaient contre les parois rocheuses qui entouraient l'île, créant un bruit assourdissant qui contrastait avec la sérénité de l'endroit. Alors que la barque glissait sur le sable blanc, une brume épaisse enveloppait peu à peu l'horizon, ajoutant une touche de mystère à l'atmosphère déjà chargée de tension.

L'île se dressait devant An'i comme un joyau caché. Les falaises abruptes étaient recouvertes d'une végétation luxuriante, mais ce qui attirait immédiatement son regard étaient les vastes champs de bananiers qui s'étendaient à perte de vue. Les arbres majestueux se dressaient fièrement, leurs feuilles d'un vert éclatant dansant sous la caresse du vent. Les régimes de bananes, lourds et savoureux, pendaient en grappes abondantes, créant des arcs de couleurs allant du vert vif au jaune doré.

Les habitants de l'île, très pauvres, s'étaient spécialisés dans la culture de ces fruits. Des rangées ordonnées de bananiers s'étiraient dans toutes les directions, formant un paysage aussi exotique que luxuriant. Les champs étaient entretenus avec soin, chaque plante recevant l'attention nécessaire pour assurer une récolte abondante.

Les cultures de bananes étaient d'une diversité étonnante. Certaines variétés étaient petites et délicates, leurs fruits sucrés fondant en bouche. D'autres étaient plus imposantes, leurs régimes massifs se courbant sous le poids de multiples bananes. Les habitants de l'île connaissaient les subtilités de chaque variété, cultivant des bananes pour différentes occasions et utilisations.

Dans cette merveilleuse plantation, An'i s'avançait avec prudence, veillant à ne pas perturber le précieux équilibre de ce monde. Les sentiers entre les champs étaient étroits, mais bien entretenus, révélant le savoir-faire et le soin apportés à la culture des bananes. Alors qu'il se frayait un chemin, il pouvait entendre le doux murmure du vent à travers les feuilles, comme un écho mélodieux du commerce florissant de la banane.

L'odeur sucrée des fruits mûrs flottait dans l'air. Le jeune homme décrocha l'un de ces fruits qu'il croqua sans vergogne. Les bananes, dans leurs différentes stades de maturité, embaumaient l'atmosphère d'un parfum enivrant. C'était un paradis pour les amateurs de ce fruit exquis, un lieu où la richesse se mesurait en régimes juteux et savoureux.

Alors qu'An'i poursuivait sa progression à travers les champs, il pouvait apercevoir des habitants de l'île vaquant à leurs tâches quotidiennes. Des hommes et des femmes, vêtus de vêtements colorés et pratiques, s'affairaient à la récolte de ces fruits, vérifiant leur maturité et les cueillant avec précaution. D'autres étaient assignés au tris, les préparant pour le commerce.

Des étals improvisés étaient installés à proximité des champs, où les habitants vendaient fièrement leur récolte. Les bananes étaient disposées avec soin, formant un éventail de couleurs et de tailles, attirant l'œil des acheteurs potentiels. L'activité grouillante du marché ajoutait une touche de vie à cette île autrement paisible.

An'i observait tout cela avec une fascination dissimulée. Bien qu'il se cachait dans l'ombre de ses propres intentions mauvaises, il ne pouvait s'empêcher d'admirer le travail acharné et l'ingéniosité des habitants de l'île. Leur dépendance à l'égard du commerce de la banane était évidente, et il savait que perturber ce fragile équilibre aurait des conséquences dévastatrices.

Alors qu'il poursuivait son avancée vers l'intérieur de l'île, An'i gardait en tête l'ampleur de la tâche qui l'attendait. Il était conscient que sa présence ne serait pas la bienvenue parmi ces paisibles cultivateurs de bananes, mais il était prêt à tout pour accomplir sa mission, même si cela signifiait perturber le commerce prospère et plonger l'île dans le chaos.

Son objectif était simple : profiter de la venue de la Marine afin de mettre l'île à feux et à sang. Convaincu que l'apocalypse est le catalyseur nécessaire pour que Joy Boy émerge et réalise sa vision d'un monde meilleur, An'i n'a d'autre choix que de répandre le chaos.

Le jeune homme aperçu alors sa destination : une auberge bruyante des plus classiques. Il remit sa capuche pour recouvrir ses cornes et se mit en marche.
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*** Un peu plus loin de là ***



Le soleil se levait doucement sur l'horizon alors que le groupe de Marines, dirigé par le Commodore Haberer, débarquait sur l'île. Ils avaient été envoyés en mission pour enquêter sur un conflit émergent entre les cultivateurs de banane et une jeune chercheuse qui était accusée de graves dégradations sur les cultures. Le Commodore Haberer était un homme d'âge mûr, arborant une carrure imposante et des cheveux grisonnants soigneusement peignés en arrière. Son regard perçant témoignait de son expérience et de sa détermination à résoudre cette situation délicate.

À ses côtés se tenait son fils unique, Karl, un jeune officier plein de fougue et d'ambition. Il avait hérité de l'allure robuste de son père, avec des cheveux bruns soigneusement coiffés et des yeux brillants d'intelligence et de détermination. Sa jeunesse transparaissait dans ses mouvements vifs et sa démarche déterminée. Malgré son âge, Karl avait déjà fait ses preuves sur le terrain et avait gagné le respect de nombreux membres de la Marine.

La relation entre le Commodore et son fils était exceptionnellement fusionnelle. Haberer aimait Karl de tout son cœur et voyait en lui l'avenir prometteur de la Marine. Il était fier de la discipline et du dévouement que son fils manifestait dans l'exercice de ses fonctions. Chaque regard entre eux était empreint d'amour et de respect mutuel. Pour le Commodore, Karl était bien plus qu'un fils, c'était son protégé, son héritier. Il l'avait formé avec rigueur et l'avait poussé à donner le meilleur de lui-même. Dans chaque mission, il cherchait à transmettre son expérience et ses valeurs à son fils, le préparant ainsi à porter haut les couleurs de la Marine dans l'avenir. Pour lui, Karl était l'incarnation de la justice et de la loyauté, et il croyait fermement en son potentiel de leader.

Alors qu'ils se dirigeaient vers le cœur de l'île, le Commodore observait Karl avec une fierté teintée d'émotion. Il se remémorait les moments passés ensemble, les entraînements intensifs, les leçons de vie et les précieux conseils donnés à son fils. Chaque instant était gravé dans sa mémoire, et il était heureux de voir Karl devenir un homme accompli et respecté.

La mission actuelle était une occasion pour Karl de démontrer sa compétence et son dévouement envers la Marine. Haberer avait une confiance absolue en son fils et savait qu'il prendrait les bonnes décisions, même dans les situations les plus difficiles. Il considérait cette mission comme un test, une étape cruciale dans le parcours de Karl vers un avenir brillant.

Ensemble, le Commodore Haberer et son fils Karl se frayaient un chemin à travers les bananiers et les plantes touffues de l'île. Après de longues minutes de marche, ils arrivèrent au centre d'un petit village dans lequel les cultivateurs les attendaient de pieds fermes. Les visages graves, ils s'apprêtaient à raconter leur histoire.
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Le village se dressait devant eux, tel un tableau triste et délabré, témoignant de la pauvreté qui régnait sur l'île. Les maisons modestes étaient construites avec des matériaux de récupération, leurs murs défraîchis et leurs toits de tôle rouillée. Les fenêtres étaient souvent brisées ou obstruées par des morceaux de bois. Çà et là, des vêtements en lambeaux pendaient aux fils à linge, marquant la lutte quotidienne des habitants pour maintenir un semblant de dignité.Au centre du village, trônait un marché pittoresque, où les étals débordaient de bananes. C'était la seule richesse tangible que possédait ce village, la seule ressource capable de les maintenir à flot. Les bananes étaient empilées en pyramides précaires, leur peau jaune vif contrastant avec l'environnement sombre et déprimant. Les cultivateurs, leurs visages marqués par la fatigue et les années de labeur, faisaient tout leur possible pour vendre leurs précieuses récoltes, espérant gagner quelques pièces pour subvenir aux besoins de leur famille.

Les villageois étaient rassemblés autour de ces étals, scrutant chaque client avec un mélange d'espoir et d'inquiétude. Leur survie dépendait de la vente de ces bananes, de leur capacité à convaincre les acheteurs de choisir leurs produits plutôt que ceux des concurrents. Le désespoir flottait dans l'air, mêlé à l'odeur sucrée et entêtante des bananes mûres.

Chaque bouchée de banane représentait un souffle d'espoir pour ces villageois. Le fruit jaune et courbé était bien plus qu'une simple nourriture pour eux. Il était leur lien avec le monde extérieur, leur unique moyen de subsistance dans cette île isolée et démunie. Les cultivateurs consacraient leurs journées entières à la culture de ces bananes, veillant sur chaque plant, espérant une récolte abondante qui apporterait un peu de répit à leur vie précaire.

Dans ce village pauvre, chaque banane avait une valeur incalculable. Les villageois travaillaient sans relâche, malgré l'épuisement et les difficultés, pour faire pousser ces fruits délicieux et nourrissants. Chaque vente représentait un espoir de sortir de la misère, de construire un avenir meilleur pour leurs enfants.

Les bananeraies étaient leur trésor, leur unique ressource dans un monde où l'abondance était rare. Chaque plante, chaque feuille, chaque fruit représentait un symbole d'espérance dans cette mer de difficultés. Leur vie était intimement liée à ces bananes, et leur survie dépendait de la préservation de ces cultures fragiles.

Le Commodore Haberer et son fils Karl furent accueillis par une foule en ébullition alors qu'ils pénétraient dans le village des cultivateurs de bananes. Le chaos régnait, les agriculteurs se lamentant et exprimant leur frustration face à la destruction massive de leurs cultures. Le visage du Commodore se durcit, tandis que Karl observait attentivement la scène, cherchant à comprendre l'ampleur du problème.

Au milieu de la cacophonie, un homme âgé s'avança vers eux, le visage empreint d'une détresse palpable. Ses vêtements en lambeaux et son regard épuisé témoignaient de la pauvreté qui frappait le village. Il s'adressa au Commodore d'une voix chargée d'émotion.

" - Commodore Haberer, nous sommes au bord de la ruine ! Une créature monstrueuse détruit nos bananeraies ! Des hectares entiers sont réduits en poussière chaque nuit ! Nous avons tout essayé pour l'arrêter, mais nous sommes impuissants face à cette bête dévastatrice ! "

Le vieil homme baissa la tête, épuisé par les luttes constantes pour leur survie. Les autres cultivateurs se joignirent à lui, exprimant leur désespoir et leur colère face à la situation.

"C'est une abomination, Commodore !" s'écria un autre cultivateur. "Nous avons tout donné pour ces bananes, elles sont notre unique moyen de subsistance. Sans elles, nous sommes condamnés à la misère. S'il vous plaît, traquez cette créature et tuez-la !"

Une voix féminine, ferme mais teintée de tristesse, s'éleva de la foule. Vêtue de vêtements modestes, son visage portait les marques de la fatigue et de l'inquiétude.

" - Je vous en prie, écoutez-moi ! " plaida-t-elle. "Cette créature n'est pas ce que vous croyez. Il s'agit en réalité d'un Gigantopithèque, une espèce de singe préhistorique. Je l'ai recueilli lorsque j'étais étudiante en biologie marine près de Little Garden. Je l'ai sauvé de la noyade et je l'ai ramené bébé sur notre île. Il a grandi ici, loin des regards curieux, en paix."

La jeune femme regarda les cultivateurs, cherchant à dissiper leurs craintes. Son visage reflétait une détermination sincère, teintée d'une affection profonde pour l'animal qui avait trouvé refuge auprès d'elle.

"Je vous assure qu'il n'est pas dangereux. J'ai étudié son comportement pendant des mois, cherchant à comprendre son adaptation à notre environnement. Il est pacifique et respectueux de la nature qui l'entoure. Cette créature est un témoignage de l'évolution extraordinaire qui a lieu dans notre monde. Nous devons la préserver, la comprendre et trouver un moyen de coexister en harmonie."

La jeune femme s'efforçait de convaincre les cultivateurs de la valeur de cet être unique. Elle ressentait une connexion profonde avec le Gigantopithèque, une responsabilité envers lui et envers l'équilibre fragile de l'écosystème de l'île.

"Je vous en supplie, ne laissez pas la peur dicter nos actions. Ensemble, nous pouvons trouver une solution pacifique, un moyen de protéger nos cultures tout en préservant cette espèce rare. Son seule défaut est d'être un peu trop gourmand... mais comprenez le il a besoin de se nourrir !" "Et nous non peut-être ?!"

La jeune femme espérait que son plaidoyer toucherait le cœur des cultivateurs, qu'elle parviendrait à éveiller leur compassion et leur ouverture d'esprit. Dans l'attente de leur réponse, l'air était lourd de tension et d'incertitude. Karl observait la scène avec attention, ressentant la détresse des agriculteurs et le déchirement de la jeune chercheuse. Il se tourna vers son père, cherchant des réponses.

Le Commodore Haberer fit un pas en avant, imposant sa présence. Son regard sévère se posa tour à tour sur les cultivateurs et la jeune chercheuse.

" - Je comprends votre détresse, votre besoin de préserver vos moyens de subsistance", déclara-t-il d'une voix ferme mais empreinte de compassion. "La Marine est ici pour protéger et servir. Nous enquêterons sur cette créature, mais je vous demande de nous fournir toutes les informations dont vous disposez. Nous devons comprendre la nature de cette menace avant de prendre une décision. "

Les cultivateurs échangèrent des regards incertains, tandis que la jeune chercheuse saisissait l'opportunité de s'expliquer.

" - Je vous promets que je ferai tout mon possible pour trouver une solution pacifique", déclara-t-elle, les yeux brillants d'une détermination sincère.

Le Commodore Haberer fixa la jeune femme, évaluant sa détermination et son engagement. Finalement, il hocha la tête, signifiant son accord.

" - Nous vous laisserons une chance de prouver vos intentions, mais sachez que nous ne tolérerons aucune menace directe envers les cultivateurs", déclara-t-il avec fermeté.

Karl observa attentivement la jeune chercheuse, son esprit en ébullition, cherchant une solution pour résoudre ce dilemme complexe. Après un moment de réflexion, il prit la parole d'une voix empreinte de sincérité.

" - Et si nous ramenions cette créature sur Little Garden ?" proposa-t-il.

La chercheuse baissa la tête, visiblement bouleversée par la proposition de Karl. Elle releva lentement les yeux, une lueur de tristesse mêlée de détermination brillant dans son regard.

"Je comprends ton idée, Karl, mais ce n'est malheureusement pas possible", répondit-elle d'une voix chargée d'émotion. "Cette créature est devenue dépendante de la présence des bananiers. Elle a grandi en captivité, loin de son habitat naturel. Si nous la ramenons sur Little Garden, nous condamnerons ce magnifique animal à une mort certaine."

Karl baissa la tête, comprenant la gravité de la situation. Il avait été pris de court par l'attachement profond entre la chercheuse et l'animal.

Le village, dépeint dans une palette de couleurs sombres et délabrées, semblait attendre avec impatience une lueur d'espoir. Karl sentait le poids de la responsabilité qui reposait sur leurs épaules. Ils devraient résoudre ce conflit délicat, trouver un équilibre entre les intérêts des cultivateurs et la protection de la créature.

Dans cet instant crucial, le Commodore et son fils étaient déterminés à faire preuve de sagesse et de justice, guidés par leur amour pour la Marine et leur désir de préserver la vie des villageois tout en trouvant une solution durable pour la culture des bananes.
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Karl avait pris la décision de passer la nuit dans l'auberge du village, à la grande satisfaction de son père, le Commodore Haberer. Ce dernier était fier de voir son fils s'investir autant dans cette mission, de vouloir comprendre les villageois de plus près et de s'imprégner de leur réalité. Il lui avait donné sa bénédiction et lui avait souhaité une bonne nuit avant de regagner le navire.

Alors qu'il s'installait à une table près de la fenêtre, Karl ne put s'empêcher de penser à l'étrange rencontre qu'il avait faite plus tôt dans la journée. Un homme très maigre, du nom de Richard, lui avait indiqué cette auberge. Il était apparu de nulle part, portant des vêtements en lambeaux, mais son regard avait quelque chose de mystérieux et de captivant. Il avait affirmé connaître un endroit où Karl pourrait se mêler aux villageois et comprendre leurs préoccupations. Maintenant, Karl se demandait qui était vraiment cet homme énigmatique.

Alors qu'il observait la pièce, le jeune marine remarqua un homme solitaire assis au comptoir. Ses yeux se posèrent sur lui, captivé par sa présence imposante et son allure mystérieuse. Cet homme se nommait An'i. Leurs regards se croisèrent brièvement et Karl sentit un frisson parcourir son échine. Il décida de s'approcher, curieux d'en apprendre davantage sur cet étranger intrigant. Était-il natif de l'île ? Ses cornes étaient-elles réelles ? Le jeune homme avait entendu parler d'un peuple avec cet attribut mais il n'en avait jamais rencontré.

Les deux hommes se saluèrent et engagèrent la conversation. Au fur et à mesure qu'ils parlaient, Karl se rendait compte de la profondeur de la personnalité d'An'i. Il était intelligent, charismatique et ses paroles semblaient porter un poids certain. Une connexion particulière s'établit entre eux, comme si leurs esprits se comprenaient au-delà des mots prononcés.

Les heures passèrent rapidement tandis qu'ils échangeaient des histoires, des rires et des verres. Le tenancier de l'auberge, épuisé, s'était endormi derrière le comptoir. Karl et An'i prirent une bouteille derrière le comptoir mais laissèrent quelques berrys dans un bol en guise de compensation. Pièces qui furent récupérées discrètement par le jeune pirate quelques minutes plus tard.

Karl, sous l'effet de l'alcool, sentit ses inhibitions s'estomper. Ses yeux se posèrent sur An'i, attiré par sa beauté énigmatique. Cet homme suscitait en lui une attirance particulière, et après tout, il n'avait encore jamais couché avec un cornu. Les verres s'enchaînèrent, Karl s'abandonnant aux émotions et au désir qui montaient en lui comme une chaleur étouffante.

La pièce se mit à tourner, l'alcool engourdissant ses sens. Karl, cherchant une issue à cette tension sexuelle croissante, murmura d'une voix hésitante : "Viens dormir avec moi, An'i."

Un sourire diabolique se dessina sur le visage de l'homme à la peau d'ébène alors qu'il se leva de son siège en cuir. Il posa une main sur l'épaule de Karl et lui murmura à l'oreille : "Tu ne peux même pas imaginer le plaisir que je vais prendre à t'avoir à ma merci."

An'i raccompagna Karl jusqu'à sa chambre, une lueur malsaine dans les yeux. La porte se referma derrière eux, plongeant la pièce dans l'obscurité. Karl, aveuglé par l'alcool et ses désirs inassouvis, ne se doutait pas de ce qui l'attendait. Un sentiment de malaise grandit en lui, mais il était trop tard. Les plans machiavéliques d'An'i étaient sur le point de se réaliser, et Karl était pris au piège de ses sombres intentions.
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Le lendemain matin, la lueur du soleil se faufilait à travers les interstices des rideaux, illuminant la chambre où An'i et Karl reposaient paisiblement, nus sous les draps. Leur corps, encore marqués par les traces de leur passion partagée, étaient maintenant apaisés.

Alors qu'ils se réveillaient lentement, la conversation se détourna de la nuit passée vers des sujets plus profonds. Karl, l'esprit encore embrumé par le sommeil, évoqua la créature qui avait déchiré la communauté des cultivateurs de bananes. Le jeune Marine fit l'erreur de qualifier cette dernière de "barbare".

An'i, les yeux rivés sur le plafond, exprima sa réflexion d'une voix calme et mesurée : "La barbarie n'est pas simplement une question de force brute ou de violence. Est barbare celui qui ne reconnaît pas la pleine humanité des autres, qui nie leur dignité et leurs droits. Regarde les Dragons Célestes, qui se considèrent au-dessus de tous et qui exploitent les faibles. Regarde la corruption qui gangrène la Marine et le Gouvernement Mondial, ceux qui devraient être les gardiens de la justice. Ce sont eux les véritables barbares."

Karl se tourna vers lui, le regard rempli de colère et de désaccord.

"Comment oses-tu remettre en question ma mission ?" s'exclama-t-il, la voix teintée de colère. "La Marine est une force juste et honorable, et je suis fier d'en faire partie. Je ne peux pas croire que tu puisses tenir de tels propos. C'est absurde !"

An'i le regarda, un voile triste devant les yeux.

"- Si même la nouvelle génération ne le voit pas... Je t'en remercie Karl. Tu me confortes dans le chemin que j'ai choisi de parcourir.

An'i se pencha vers le jeune marine et avant que ce dernier ne puisse réagir, saisit un couteau caché sous le matelas jaunis qu'il lui planta dans la jugulaire.

Soudain, Karl ressentit une force mystérieuse le vider de ses forces. Ses membres frémirent instinctivement, propulsant son corps blanc hors du lit. Le monde qu'il connaissait était en train de s'effacer, c'était terrifiant.

Son corps se tord et tourne dans une danse incohérente, encore en train d'essayer d'appréhender ce qu'il vient de se passer. Une sensation d'asphyxie l'étreint alors que l'oxygène lui manque cruellement. Sa bouche s'agite frénétiquement, cherchant désespérément à extraire de l'air inatteignable. Ses yeux grands ouverts révèlent sa terreur face à cette épreuve aussi inattendue qu'inéluctable.

"- Je suis désolé mais ta mort est un mal nécessaire."

Mais c'est déjà trop tard, les mots des vivants ne l'atteignent déjà plus. Peut-être que sans l'épuisement de leur nuit passée et l'effet de surprise les choses auraient été différentes, mais ça, nul ne le saura.

"- Ne jamais écouter les hommes en guenilles qui suggèrent des auberges."

An'i savait pertinemment la place sacrée que Karl occupait dans le cœur du commodore. Cette connaissance lui donnait un pouvoir insidieux.

Alors que le sang se répandait sur le parquet usé de la chambre, le jeune homme prit soin de dissimuler sous le lit, de la terre issue de bananeraie. Cette terre à l'odeur si singulière était reconnaissable entre milles. Ces indices trompeurs étaient destinés à incriminer les cultivateurs.

An'i savait que lorsque le commodore découvrirait le cadavre de son fils unique, sa fureur serait incandescente. Nul sera en mesure de l'arrêter.

Alors qu'An'i quittait la chambre, son plan machiavélique prenait forme. Les innocents seraient pris dans une toile de mensonges, tandis qu'il poursuivrait son propre dessein, se jouant des destins qu'il manipulait avec une habileté diabolique.

Comme il l'avait prévu, le commodore fit plus tard dans la journée la découverte la plus douloureuse de son existence. Son cœur se brisa tandis qu'un gouffre insondable s'ouvrit sous ses pieds. Son monde, son amour, sa joie, son avenir, venaient de s'y dérober. C'est un dénommé Richard, qui sous couvert d'anonymat, avait permis à la marine de faire cette découverte macabre. Aperçu tout au long de la nuit en compagnie de filles de joie, il fut rapidement innocenté.

Le mobile devint alors évident : l'inaction du Commodore et sa complaisance envers le primate préhistorique destructeur de culture.
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*** Au cœur de la jungle, quelques heures après la mort de Karl ***



Au cœur de la dense forêt, caché parmi les frondaisons verdoyantes, se trouvait le repaire secret de la jeune chercheuse et du Gigantopithèque qu'elle avait recueilli des années auparavant. C'était un sanctuaire de verdure, où les lianes s'entrelaçaient autour des arbres majestueux, créant un réseau naturel d'abris et de cachettes.

Le repaire était une clairière luxuriante, baignée de la lumière douce du soleil filtrant à travers le feuillage dense. Des fleurs colorées égayées la scène, émettant un doux parfum qui flottait dans l'air. Les chants d'oiseaux exotiques résonnaient dans l'atmosphère, tandis que les animaux de la jungle vaquaient à leurs occupations.

Au milieu de cet écrin de verdure, la jeune chercheuse se tenait aux côtés du Gigantopithèque, qui avait grandi en taille et en force depuis qu'elle l'avait sauvé des eaux tumultueuses. Sa présence imposante se mêlait harmonieusement à l'environnement naturel qui l'entourait.

Ce primate était d'une taille monumentale, au milieu de la clairière luxuriante. Son corps massif était recouvert d'une épaisse fourrure brune, témoignant de sa puissance et de sa robustesse. Ses bras musclés, presque aussi gros que des troncs d'arbres, pendaient le long de son corps imposant.

Sa tête massive était couronnée d'une crinière hirsute de poils roux, qui semblait flotter au gré de la brise forestière. Ses yeux profonds, teintés d'une lueur intelligente, fixaient la chercheuse avec une curiosité mêlée de confiance.

Les mains du Gigantopithèque étaient pourvues d'énormes doigts, munis de puissantes griffes capables de déchirer les troncs d'arbres et de saisir les aliments avec une facilité déconcertante. Chacun de ses pas résonnait dans la clairière, témoignant de sa puissance incommensurable.

Pourtant, malgré sa taille impressionnante, il dégageait une aura de douceur et de calme. Ses mouvements étaient empreints d'une grâce étonnante pour une créature de sa taille. Il démontrait une délicatesse surprenante lorsqu'il se déplaçait à travers les sous-bois, évitant avec soin les plantes fragiles et les petits animaux qui croisaient son chemin.

Le gigantopithèque, avec sa stature imposante et sa sérénité tranquille, était une véritable merveille de l'évolution, rappelant aux observateurs la grandeur et la complexité du monde naturel.

Cette dernière était vêtue de vêtements pratiques et de bottes en cuir usées par ses explorations, avait un air de détermination sur le visage. Ses yeux verts pétillaient d'une passion indomptable lorsqu'elle regardait l'immense créature qui lui faisait face. Une relation profonde s'était développée entre eux au fil des années, fondée sur la confiance mutuelle et le respect.

Dans ce sanctuaire, la chercheuse entretenait une relation unique avec l'animal. Elle l'observait, l'étudiait et apprenait à comprendre ses comportements. Ils communiquaient d'une manière silencieuse mais profonde, établissant une connexion intime au-delà des mots.

Chaque geste de la chercheuse était empreint de délicatesse et de respect envers cette créature majestueuse. Elle avait consacré sa vie à l'étude de la faune et de la flore, et sa connexion avec le Gigantopithèque était la preuve vivante de l'harmonie qui pouvait exister entre les humains et les créatures sauvages.

Alors qu'ils se tenaient là, au cœur de ce repaire secret, la chercheuse et le Gigantopithèque semblaient se comprendre sans avoir besoin de mots. Leurs interactions étaient empreintes d'une affection sincère, d'une relation symbiotique qui transcendaient les frontières des espèces.

C'était un lieu de paix et d'émerveillement, où la nature dans toute sa splendeur se déployait sans contrainte. La chercheuse et le Gigantopithèque incarnaient l'essence même de cette harmonie, unissant leurs forces pour préserver cet équilibre fragile et précieux entre l'homme et la nature.
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An'i, se déplaçant avec une agilité féline, s'infiltra silencieusement dans le repaire secret de la chercheuse et du gigantopithèque. Il avait attendu patiemment que l'immense créature parte en balade dans la forêt voisine avant de s'approcher de la chercheuse.

Se fondant dans l'ombre, An'i se glissait avec précaution à travers les frondaisons luxuriantes de la forêt. Chaque pas était calculé, chaque geste maîtrisé. Il était déterminé à ne pas alerter la vigilance de la chercheuse ni à éveiller les soupçons de l'animal.

Alors qu'il progressait avec précaution, les sens d'An'i étaient en éveil. Il était à l'affût du moindre bruit, du moindre signe de présence. Il avait étudié les habitudes de la chercheuse et de l'animal, cherchant le moment opportun pour entrer en contact avec elle sans être détecté.

Lorsqu'il fut certain que l'animal s'était aventuré suffisamment loin, An'i s'avança vers la clairière où la chercheuse se tenait habituellement. Ses pas étaient feutrés, comme s'il dansait sur le sol tapissé de feuilles mortes. L'excitation se mêlait à une pointe de nervosité alors qu'il s'approchait de la chercheuse.

Une fois arrivé à proximité de la chercheuse, il la découvrit plongée dans ses recherches, captivée par son travail. Il prit le temps de l'observer, admirant sa détermination et son dévouement à comprendre cette créature extraordinaire.

Lorsqu'elle leva les yeux et remarqua la présence d'An'i, une lueur de surprise passa dans ses yeux. Elle semblait déconcertée par son apparition inattendue. Le jeune homme garda son calme, offrant un sourire charmeur pour apaiser ses doutes.

"-Qui êtes-vous ?", dit-elle d'une voix légèrement tendue, "Que faites-vous ici ?"

An'i se tint debout, dominant la chercheuse de sa stature imposante. Un sourire énigmatique étira ses lèvres alors qu'il commençait son monologue, déversant ses mots avec une assurance déconcertante.

"- Chère chercheuse, tu te considères comme une chercheuse de vérité, n'est-ce pas ? Eh bien, je suis aussi un chercheur en quelque sorte, mais mon objectif est bien plus grandiose. Vois-tu je suis à la recherche de Joy Boy".

La chercheuse, perplexe, plissa les sourcils. "-Joy Boy ? Je ne comprends pas... Qu'est-ce cette île a à voir avec tout ça ?"

An'i continua, ignorant les interrogations de la jeune femme qu'il balaya d'un revers de main. "Joy Boy, le porteur de l'aube, celui qui détient le pouvoir de remodeler notre réalité. Il est le catalyseur d'une ère nouvelle, d'un monde où la justice et la vérité prévaudront enfin."

La chercheuse commençait à ressentir une angoisse grandissante. Ce cornu la mettait définitivement mal à l'aise.

"- Comme tout bon chercheur j'ai élaboré une théorie. Cette dernière atteste que pour faire apparaître Joy Boy, il faut provoquer le chaos. La souffrance et la destruction sont les ingrédients nécessaires à son éveil. Plus le monde sera plongé dans le désespoir, plus rapidement il émergera de l'ombre pour apporter sa lumière tant attendue."

Les mots d'An'i résonnaient avec une intensité dérangeante. La chercheuse comprenait maintenant qu'elle était en danger, mais le Gigantopithèque était trop loin pour lui porter secours. Elle devait trouver un moyen de gagner du temps.

"- Mais... mais tout cela est insensé ! Vous parlez de destruction et de souffrance comme si c'était la seule voie à suivre."

An'i se rapprocha lentement de la chercheuse, un regard empreint d'une détermination implacable dans les yeux. "Les autres moyens ont échoué. Les Dragons célestes, le Gouvernement Mondial, la Marine... ils sont tous corrompus jusqu'à la moelle. Il ne reste plus qu'une seule option : la purification par le chaos. De nos cendres il apparaîtra pour lever l'aube sur le monde."

La jeune femme sentait le temps lui échapper, mais elle refusait de céder à la panique.

"- Et vous n'aurez plus rien à sauver. Vous vous trompez, la souffrance ne peut pas être le seul chemin vers la paix. Il y a d'autres façons de changer le monde, de l'améliorer sans semer la destruction. En tant que chercheurs nous devons trouver une voie pacifique, une voie de compréhension et de compassion."


An'i éclata d'un rire cynique. "Compréhension et compassion ? Ce sont des illusions qui maintiennent le monde dans un état de stagnation. Le véritable changement nécessite des actes audacieux, même s'ils sont cruels. Il est temps de faire place à l'évolution, même si cela signifie briser les chaînes qui entravent notre progression."

La chercheuse sentit une lueur de désespoir naître en elle : jamais cet homme ne changerait d'avis, et jamais elle comprendrait la raison de sa mort.

"- Vous pouvez me tuer mais pitié ne faîtes pas de mal à Diddy...
- Oh mais ne vous en faîtes pas. Je ne toucherais pas à un poil de Diddy vous en avez ma promesse. Vos amis cultivateurs de bananes en revanche... Quand ils découvriront leurs réserves de bananes en cendre... Ils ne le laisseront sûrement plus se promener dans les cultures. Par ailleurs, je doute qu'en découvrant votre cadavre Diddy ait encore la tête à manger."

Un sourire immaculé s'étira sur les lèvres pulpeuses d'An'i, le rideau venait de tomber sur l'acte 2.
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L'île autrefois paisible était désormais en proie à la tourmente et au chaos. Les flammes dansaient parmi les constructions en bois, engloutissant tout sur leur passage. Des cris de détresse et des pleurs résonnaient à travers la végétation en feu.

Le Gigantopithèque, dévasté par la découverte de la mort de la chercheuse, était plongé dans une folie incontrôlable. Ses rugissements retentissaient, secouant la terre, tandis qu'il détruisait tout sur son passage. Les arbres étaient arrachés, les rochers fracassés, laissant derrière eux un paysage dévasté.

Pendant ce temps, le commodore Haberer et ses marins se lançaient dans une bataille acharnée contre les cultivateurs de bananes. Les cris de colère se mêlaient aux bruits des combats, des épées s'entrechoquant, des balles sifflant dans l'air. Les cultivateurs, désespérés de protéger leurs récoltes et leurs vies, se battaient avec une détermination farouche.

Le commodore, animé par une fureur sans pareille, faisait régner sa justice implacable sur les cultivateurs. Chaque coup porté, chaque regard rempli de rage, témoignait de sa volonté de régler ses comptes avec ceux qu'il accusait d'avoir tué son fils. Les vies étaient piétinées, les espoirs brisés, dans une spirale auto-destructrice.

Au milieu de ce tumulte, l'île elle-même semblait se disloquer. Les flammes dévoraient les habitations, les champs de bananes étaient réduits en cendres. Les cieux étaient embrasés d'une lueur apocalyptique, tandis que la nature se soumettait à la furie des éléments.

Les affrontements se déroulaient sur plusieurs fronts. Les marins luttaient contre les cultivateurs, cherchant à les soumettre à leur autorité, tandis que le Gigantopithèque déchaîné semait le chaos et la destruction sur son passage. C'était une lutte entre les forces de la Marine, la vengeance du commodore et la folie incontrôlable de la créature.

L'île tombait en ruine sous le poids des conflits. Les chants des oiseaux étaient remplacés par les hurlements de douleur, la brise marine était emportée par les explosions, les grondements de la colère et l'odeur du sang versé.

Dans ce chaos tourbillonnant, les destins se croisaient, les vies étaient bouleversées. L'île entière était plongée dans une danse macabre, où la destruction et la désolation régnaient en maîtres.

C'était une scène déchirante à contempler, où les âmes se perdaient dans les flammes, où les rêves s'envolaient avec les cendres. L'île était à genoux, ébranlée par les conflits et les forces destructrices qui la ravageaient sans relâche.

Et au milieux de cela ? Le sourire d'un homme.

An'i se faufila habilement à travers les ruines en flammes, profitant de la confusion et de l'agitation qui régnait sur l'île. Les cris et les bruits de bataille camouflaient ses mouvements furtifs, tandis qu'il se dirigeait vers le port où le navire de la Marine était encore à quai.

Le navire, autrefois un symbole de pouvoir et de discipline, était désormais le témoin de la discorde qui avait englouti l'île. C'était le moment parfait pour frapper.

Avec une agilité presque surnaturelle, il grimpa à bord du navire, évitant les regards des marins qui étaient trop occupés pour remarquer son intrusion. Il se glissa entre les corridors sombres, cherchant sa cible : la salle des trésors de la Marine.

Lorsqu'il pénétra dans la salle, un sourire sournois se dessina sur les lèvres d'An'i. Les étagères étaient remplies d'eternals poses, ces précieux instruments de navigation que la Marine utilisait pour traverser les mers tumultueuses. C'était sa chance d'en obtenir quelques-uns, de s'emparer de ces outils qui lui seraient d'une grande utilité dans sa quête.

Il saisit les sphères avec précaution, les glissant dans un sac dissimulé sous son manteau. Mais An'i ne s'arrêta pas là, la tentation était trop grande. Son regard se posa sur une caisse remplie d'argent, les fruits de l'avidité et de la corruption. Sans hésiter, il s'empara de quelques sacs d'argent, sachant que cela lui fournirait les ressources nécessaires pour poursuivre sa mission.

Le temps pressait. Les bruits de la bataille à l'extérieur étaient de plus en plus intenses. An'i savait qu'il devait quitter le navire avant d'être découvert. Il jeta un dernier regard satisfait à la salle des trésors avant de se faufiler hors du navire, en utilisant les ombres et la confusion à son avantage.

Une fois à l'extérieur, le jeune homme se fondit dans le tumulte de l'île dévastée, disparaissant comme une ombre parmi les flammes et les combats. Il avait réussi à s'infiltrer dans le repaire de la Marine, à voler plusieurs eternals poses et l'argent tant convoités.

Sa mission n'était pas encore accomplie, mais ces acquisitions étaient une victoire temporaire. An'i savait qu'avec ces ressources en sa possession, il serait mieux préparé pour les épreuves à venir. Le Baron continuait son chemin, déterminé à poursuivre sa quête et à faire émerger Joy Boy, peu importe le prix à payer.
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Le Baron, An'i D. Samedi, était assis seul dans sa petite barque, s'éloignant lentement de l'île en proie aux flammes. Son regard perçant fixait le spectacle destructeur qui se déroulait derrière lui, une lueur de satisfaction dans ses yeux d'un bleu électrique. A côté de sa barque flottait le cadavre sans vie de Richard, pauvre villageois qui avait été berné par des promesses de richesses.

Sa silhouette imposante se dressait fièrement, se démarquant des flammes qui dansaient autour de lui. Ses cornes rougeoyantes semblaient briller avec une intensité renouvelée, comme si le chaos qui l'entourait renforçait son aura mystérieuse. Les dreadlocks bordeaux qui encadraient son visage étaient agités par la brise, tandis que son piercing en argent et ses anneaux aux oreilles ajoutaient une touche rebelle à son allure.

An'i souriait, un sourire empreint de détermination et d'une confiance inébranlable en sa mission. Les tatouages sombres sur son torse, mélange d'histoires et de cicatrices, semblaient prendre vie avec les flammes qui ravageaient l'île. Ses muscles saillants témoignaient de sa force indéniable, de sa volonté de tout sacrifier pour atteindre son objectif.

Alors que sa barque glissait silencieusement sur l'eau agitée, An'i se laissait bercer par les vagues, savourant le début de sa quête pour faire émerger Joy Boy. Il savait que l'île en ruine était seulement le premier pas d'une longue série d'événements à venir. La souffrance, la destruction et le chaos seraient les clés pour réveiller le puissant Joy Boy et apporter un nouveau départ à ce monde corrompu.

An'i était prêt à se battre, à semer la discorde, à provoquer le changement radical qui permettrait à Joy Boy de se manifester. Rien ne l'arrêterait dans sa quête de purification, dans sa détermination à ébranler les fondations d'un système oppressif. Son esprit était animé par une conviction inébranlable et une vision de paix au-delà de la destruction.

Alors que la silhouette du Baron s'éloignait dans l'horizon embrasé, il laissait derrière lui l'île en flammes, mais aussi les espoirs brisés et les destins entrelacés. Le voyage solitaire d'An'i Samedi ne faisait que commencer, et il était prêt à affronter les pires tempêtes pour réaliser sa mission et donner naissance à un avenir où Joy Boy régnerait en maître.
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