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L'herbe est toujours plus verte ailleurs [Pv Heliamphora]



behnime à 14 ans:

C'était une autre époque.Celle qui le voyait encore pris de pulsions haineuse à l'encontre de son père adoptif, Khal Moth.  Plein des colères de l'adolescence, il le provoquait en duel au fil des jours, et quand le cornu jugeait bon qu'il le mérita, lui accordait-il ce bon plaisir. Bien sur, Behnime perdait à chaque fois. Le grand cornu à la carapace carmine, le Démon était presque invincible, pas plus qu'avant, encore moins le temps passant ... Il n'avait alors que la trentaine, et Behnime quatorze ans à peine. Et un soir, alors que le grand Moth dormait d'un seul œil, un couteau sous l'oreiller, la jeune pousse de semi triton, tenta le coup pour le coup. Après tout, n'avait-il pas tué sa mère, et s'en est-il targuer à qui mieux mieux, et surtout à son propre fils ? Après tout, n'avait-il pas laissé pour mort son père, et n'avait-il pas ris quand la haine avait déformé les traits gracieux de celui qu'on appellerait Béhémoth ? Il méritait des châtiments pire que la mort, mais ça, petite chenille pas encore papillon, n'en avait pas vraiment la conscience.

Cela lui viendrait plus tard. Cela lui viendrait avec la destruction totale de ses idéaux et schémas de pensée préconçues. Cela viendra de la brisure de ses rêves passés, devenus le terreau fertile de ceux à venir.

- Crève, sale chien, fit-il avec son poignard bien en main, qui ripa conte la carapace du colosse rougeoyant, ouvrant l'œil le plus rapide des deux et d'un seul coup, expédia le petit homme poisson de l'autre coté de la pièce, prêt d'une baie vitrée ouverte.

- Que tu me provoque, passe encore, mais le p'tit chien ici, c'est toi ... Fit-il, et Behnime apprendrait plus tard qu'il ne fallait jamais réveiller Khal, qui était d'une humeur massacrante à chaque levé. Il lui fonça dessus, et de son bras le plus épais, qui ressemblait à de la pierre mal dégrossie, l'expédia par dessus bords. Le petit gars eut le souffle coupé, ne respirant plus pendant une minute entière, et fit des ricochets ... Encore, toujours... Plus loin. Il se roula en boule, stoppant sa course dans les rochers d'un petit ilot de l'archipel. La douleur lui donna envie de pleurer, mais il se retint.

Il était couvert de bleus et de bosses, une blessure ouverte là ou Khal avait frappé la seconde fois.

Derrière lui, une grotte s'enfonçait dans la mer, comme si le petit bout de terre était plus grand en profondeur qu'en extérieur. Le premier jour, il se mit à l'entrée de la grotte quand tomba une bruîmes désagréable sur toute la zone. De loin, il voyait encore le navire de son "père", qui ne bougeait pas. Essayez-t-il de lui apprendre une leçon, ou bien avait-il juste oublié son existence et sa position géographique ? Il ne pouvait être sûr de rien.

Soudain, il entendit un bruit qui venait de tous les côtés, se répercutant sur toutes les parois de la grotte qu'il occupait. Un ami, un ennemis ? Un prédateur ou un sauveteur ? Il se mit debout, dans une garde plus ou moins passable, un truc de petit garçon inexpérimenté en tout cas.

- Qui va la ?
Fit-il d'une manière qui se voulait péremptoire et un ton grave et sombre, mais qui ne trompait personne ....Il lança ça comme on balance tout ce qu'on a quand la peur frappe à notre porte, quand la mort arrive et vous presse dans ses bras froids, ce genre de moment ou l'on serait prêt à tout donner, pour retourner en arrière et changer quelques erreurs du passé.
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La chasseuse lève les yeux sur le ciel ensoleillé. La journée était plutôt tranquille, la température clémente ce qui était parfait pour une journée de cueillette pour refaire le plein d'herbes, de ration pour se nourrir. Elle pourrait aussi en profiter pour chasser quelques jeunes plantes carnivores pour récupérer leur peau et en faire du cuir végétal… Ses vêtements auraient bien besoin de réparation et peut-être que quelque nouveau morceau ne ferait pas de mal. Ainsi, très tôt, le matin, elle s’était faufilée sur les pierres froides de la plage pour trouver le chemin de la forêt. Sur le parcours du chemin matinal, elle avait aperçu une traînée dans le sable, toutefois, incertaine, elle ne s’y était pas penché plus que ceci. Il arrivait parfois que les animaux de la forêt prennent refuge sur la plage après une attaque nocturne.

Une partie de la journée passe sans que rien de particulier n’arrive. Elle fait son chemin routinier, sa récolte d’herbes spéciales, chasse quelques lapins pour un bon ragoût du soir et de la peau de plante. Elle allait pouvoir faire sécher la peau et en faire un cuir végétal. Tout en revenant sur le chemin du retour, les traces sur la plage virent lui rappeler qu’une créature avait rampé et trouver refuge au creux de cette petite grotte. Elle s’arrête un instant, pensive face à la marche à suivre. Devait-elle investiguer un peu ? Peut-être qu’elle pouvait tomber sur un truc intéressant, en même temps, une bête blessée était les créatures les plus souvent dangereuses, surtout si elle était acculée au mur avec plus rien à perdre.

Toutefois, face aux traces, son instinct lui soufflait autre chose. Elle mord sa lèvre inférieure avant de décider de s’approcher lentement. Plus elle regardait les traces, plus elle réalise que ce n’était pas un animal ou encore une plante qui avait fait ceci. Par mégarde, son pied frappe une roche qui rebondit bruyamment sur le sol, laissant le son se répercuter dans la cavité telle un avertissement sonore et fenestre. Elle se fige sur place, tendant les oreilles sous les mouvements de précipitation qui se font entendre dans la pénombre et la voix effrayer d’un enfant se soulève. La chasseuse verte plisse les yeux, avant de pénétrer plus à l’intérieur de la grotte pour dévoiler sa silhouette cachée sous son costume végétal habituelle.

Elle offre l’image d’une créature mystique graminée aux divers tons de verts, recouverte de mousse, de champignons, de plante ou encore de fleur. Une couronne de fleurs épineuse marque le dessus de sa tête, des fleurs d’un rouge écarlate ressortant sur la tignasse rousse. Toujours à distance, la grande femme de 182 cm s’accroupit et pose ses deux émeraudes sur la petite créature blessée. Elle tient en travers de son épaule droite les deux lapins morts, dans son dos roulé et serrer les peaux des plantes et sur ses hanches repose une ceinture avec plusieurs pochettes ou dépasse des herbes. Pour le moment, elle ne semble pas avoir aucune arme visible autre d’une dague de pierre qui repose dans son fourreau sur sa cuisse droite.

‘’Que fait une si petite créature sur mon île ? Et comment tu es-tu rendu jusqu’ici ? Es-tu seul ou accompagné ?’’



“Is the land a source of belongings, or a source of belonging ?”

“The underlying melody via every rock, plant, animal, sky and star, inside the water, from the dirt, through the light: only love lasts.”
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Acculé, reculé, il n'en restait pas moins un Moth. On lui avait toujours dis qu'avoir l'air faible était la première étape pour se faire bouffer par ses contemporains, que l'homme est un loup pour ses semblables. Mais la "chose" qui arrivait devant lui, était-elle vraiment humaine ? Pouvait-on en attester sans en douter ? De la mousse, des peaux, et un couteau en silex sur le côté. Le couteau fit déclic chez Behnime, qui reconnu là un art concordant parfaitement à un humain, et non pas à une créature magique d'un folklore antique et oublié. Un peu rassuré, il se releva en bombant le torse, mais la moue de douleur qui agita son visage, en disait long sur les douleurs du petit papillon, a peine dans sa chrysalide encore.

- Petite ? Approchez pour voir ... Si je suis si petit que ça ! Lâcha-t-il sur un air de défi, dans la grotte qui faisaient résonner chaque son, chaque voix, chaque pierre qui tombait, chaque goutte d'eau qui dégringolait depuis les stalactites au plafond ... Il entendait tout, même le souffle chaleureux qui soulevait la poitrine plutôt fournie de Heliamphora, tout ça. J'ai fais des ricochets ma bonne dame, ce n'est pas d'mon fait de traîner dans vos grottes m'dame. J'ai courroucé quelqu'un qui ma envoyé direct à la niche. Je ne suis pas encore assez fort pour le tuer.

Il se rendit compte qu'il parlait beaucoup trop, surtout à une inconnue. Heureusement ne lui avait-elle pas demandé son identité et n'était-il pas démasqué, pour l'instant.

- Je suis seul, mais il viendra bientôt pour moi. Il viendra me chercher, et j'aurais encore droit aux pires corvées...Peut être même quelques punitions
Pas facile d'être le petit adoptif d'un démon comme Khal Moth. Après, j'ai essayé de le poignardé dans son sommeil, c'est de bonne guerre, dit-il d'un coup, essayant de justifier sa situation et son manque d'entrain à s'en sortir. Il aurait aimé resté sur Poiscaille, là ou était sa vraie famille, à se débrouiller seul, ou avec d'autres enfants des rues, plutôt que ça.

Un otage, il était un putain d'otage et il ne comprenait pourquoi on s'occuper encore de lui. Avait-il quelque chose de ...Spécial.

- A votre tour de répondre à mes questions, C'est ou le ici ? Pourquoi porter ses étranges vêtements? Et quel est votre nom, m'dame ? fit il en s'avançant vers elle en boitant, la douleur et le sang sur sa jambe ne présageant rien de bon. Il avait des sueurs, sentait une sorte de fievre l'envahir, des engourdissement l'empêchaient de se mouvoir correctement ...

Bref, l'enfant de quatorze ans était dans un sale état.  
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C’est que la petite chose en avait dans le corps. La réaction fit largement sourire la chasseuse qui dévoila deux paires de canines félines. Dans sa position accroupie, elle dépose son matériau de chasse et de cueillette, acceptant la demande du gamin. Maintenant délester du poids supplémentaire, elle se redresse, affichant sa haute stature de 182 cm, dépassant maintenant le gamin qu’une tête ou deux. Les mains le long du corps et sans être agressive, elle se rapproche de lui, observant la petite boule nerf s’exprimer tout en l’observant. Elle penche la tête sur le côté gauche puis sur le droit en observant le corps du l’enfant qui s’agitait. Maintenant, que ses yeux s'étaient un peu plus habitués à la pénombre de la grotte, elle remarquait facilement l’état lamentable des vêtements et les taches de sang qui marque celui-ci. Elle observe un peu les alentours, puis son regard tombe sur les traces au sol qui dévoilait l’histoire silencieuse du gamin qui c’était traîné jusqu’ici. Elle passe une langue sur sa lèvre inférieur, réfléchissant aux informations qu’il lui était fournie par le gamin qui se vidait tel un sac percé.

À deux pas de lui, elle s’arrête, plie les genoux et s’installer sur ses talons avant de tirer d’une pochette des lanières de viandes séchées. Elle en porte une à sa bouche, la mâche un instant avant d’offrir la poignée qu’elle avait sortie vers lui dans une invitation silencieuse. En prenant la première bouchée, elle lui dévoilait que les rations n’étaient pas empoisonnées. Elle refit l’expérience avec sa gourde d’eau, prenant une bonne gorgée avant de glisser le sac de cuir végétal dans sa direction. Ce n’est que quand il sembla un poil plus calme qu’elle s’exprime.

‘’Tu peux m’appeler Phora. Je suis une habitante d’ici et nous sommes sur l’un des îlots de l’archipel de Boyn. Des îles carnivores, tu as été chanceux de tomber sur moi et pas sur l’un des prédateurs du coin.’’ Explique-t-elle simplement.

L’état de l’enfant l’inquiète étrangement, il portait visiblement les signes d’une fièvre, ses pupilles était très petites et agités, il suait à grosses gouttes, boitait d’une jambe qui présageait une blessure importante et de ce qu’elle avait pu voir, le tissu semblait plus visqueux. Tout en continuant de mâcher un peu, elle lui fait signe d’approcher et elle lui pointe la jambe qui semble blessée. Elle voulait le laisser faire sa propre approche, voulant lui montrer qu’elle n’était pas une ennemie, mais plutôt une potentielle alliée. Lentement, elle sort un cataplasme d’une autre poche et un bandage en feuille qui servirait à tenir le tout en long.

‘’Tu permets que je jette un coup d’œil à ta jambe ? Tu as l’air d’avoir une vilaine blessure. J’ai un baume naturel qui pourrait t’aider à guérir… Et il faudrait quitter cet endroit pour que je puisse prendre mieux soin de toi… Si tu le permets bien sûr.’’ Explique-t-elle d’une voix douce et calme.


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Des prédateurs? C'était lui la proie cette fois ? Un frisson dans le dos lui fit se dire que c'était peut être vrai ... A moins que ce ne soit que la fievre induite par les infections naissantes de ses blessures. Khal n'était pas quelqu'un de raisonnable, mais même en sachant cela, il n'était pas aller de main morte avec son jeune "protégé". C'était surtout que cette partie de l'île, couverte de galets aux couleurs bigarrées, cette grotte creusée par le temps et l'effort de la mer, lui en avait rendu un ou deux -de coups. Sur ces gardes, l'adolescent laissa tout de même la dénommée Phora s'approcher de lui. Ne dit on pas d'un animal blessé que c'est le moment ou il est le plus dangereux ? Phora semblait prudente, mais sûr d'elle et sereine, n'affolant pas le gamin, elle posa ses outils dans un coin. Puis elle lui donna nourriture et eau.

Il avala goulument la viande séché et fit de même avec l'outre d'eau, il ne savait pas depuis quand il était dans cette antre, qu'il pensait devenir son tombeau, mais il tenait un sacré manque de nourriture et de boisson. Cette apparition salvatrice ne pouvait être qu'une intervention divine, mais lequel des deux étaient le responsable ? Celui du bien, de l'ordre et de la bienveillance ? Ou bien celui du bas, du chaos et de la manipulation ? Et au final, n'était ce pas un cocktail, un mélange de tout ça ? Le monde n'était jamais tout noir, tout blanc ... Il était une infinité de tons gris, métallisé même s'imaginait il, lui qui avait toujours eut une passion pour les lames et les couteaux.

Il était dans son monde, mais capta l'essentiel du message d'Heliamphora, il était mal en point -ca il le savait déjà, et il devait être soigner. Se déplacer avec des côtes brisées, et un genoux ouvert, n'étant pas vraiment le plus simple du monde ... elle dut se dire "Le pauvre" et devait se poser beaucoup de question sur ce qui c'était passé.

En tout cas, alors qu'il boitait une main sereine et douce se posa sur son épaule, elle attrapa l'homme poisson, et le serra fort contre elle comme un petit animal blessé tombé depuis très très haut. Un animal comme ça, on le dorlote, et on le chouchoute. C'est ce qu'elle et se fut la première fois que Behnime put sentir toute la douceur d'une femme, et comme elles peuvent vous enlever tout les maux.

- Cela fait longtemps que tu habites ici ? Tu vis seule ? Fit-il alors qu'il apercevait au loin, une cabane faite de bric à broc, mais qui avait l'air de tenir le choc, sur une plage abandonnée, coquillage et crustacé tout ça quoi.

Elle lui fit faire les derniers mètres contre elle, et l'installa sur une sorte de banquette. Lui, faisait confiance, mais ne la quitta pas une seule fois du regard, tandis qu'elle préparait son baume.

Médecine locale, c'est une autre façon de faire du tourisme j'imagine.
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Ils restèrent ainsi en silence un moment, la verte observant ce bout d’enfant dévorer les rations qu’elle lui avait offert. Elle profite du fait qu’il soit absorbé dans sa nourriture pour examiner les blessures visibles. L’une de ses jambes semblait plus atteinte que l’autre et elle doute qu’il pourra tenir tout le chemin jusqu’à sa cabane sans qu’il ne perde connaissance. Tout en mâchant lentement, elle essaye d’évaluer la quantité de sang qu’il semble avoir perdu. Elle observe les alentours, remarquant des traces séchées, il semblait là depuis un moment. Elle revient vers la posture de l’enfant, à son dos courbé et son corps penché légèrement sur le côté, il révélait qu’il avait aussi des côtés cassés, sans parler de sa respiration plutôt étrange.

Une fois le bandage sommaire en place, une action qu’il ne semble même pas réaliser, elle l’invite à la suivre. Elle récupère sa chasse et sa cueillette avant de le guider doucement. Elle le surveille, s’assure qu’il ne glisse pas, ne tombe pas pour se blesser encore plus, mais à mi-chemin de la cabane, il titube et risque de se fracturer la tête première. Elle l’intercepte doucement pour le soulever et le prendre contre elle. L’action faite, elle est surprise par la docilité qu’il offre, mais elle profite un peu de la situation pour simplement le porter plus rapidement à sa cabine.

Tout en marchant, elle se souvient des quelquefois ou sa propre mère la prenait contre elle, que se soit pour la bercer ou simplement lui offrir un câlin. Elle s’était toujours sentie réconfortée par le geste en apparence si simple. Est-ce qu’il se sentait ainsi ? Avec ses bras autour de lui à le bercer avec le mouvement de sa marche ? Est-ce qu’elle était capable d’offrir un semblant de réconfort ? Peut-être qu’elle poserait la question plus tard. Elle laisse ses yeux vagabonder un moment sur les traits presque serein du gamin contre elle quand la vision de la maison se dessine au loin.

C’était une cabane installée hors forêt sur la plage et sur les rocheux marins, un endroit pour la protéger quand la plante géante se refermait pour manger ces habitants. L'endroit avait été fait à partir de matériaux récupérés au fil du temps par des bateaux échoués ou autres matériaux récupéré de l’extérieur. Un lieu semi "moderne" et en même temps d'une autre époque avec un semblant de laboratoire-jardin où sa mère faisait ces trucs scientifiques tous liés à la botanique. La question de Behnime attire à nouveau l’attention des yeux de la rousse sur son minois qui repose contre le creux de son cou.

‘’Je suis née ici Behnime, je n’ai jamais quitté l’île. Depuis quelques mois, je suis seule, ma mère est décédée récemment et mon paternel a disparu depuis plusieurs années… Et toi ? Qui est cet homme qui te maltraite ?’’

Elle pousse la porte de son pied et elle le dépose sur l’un banc. Elle se détourne pour déposer ses trucs pour se déplacer vers la table pour faire les baumes médicinales. Elle s’active rapidement, répétant les mêmes actions qu’elle avait l’habitude de faire pour elle-même. Les feuilles sont brouillées, l’eau pure versée, le miel ajouter et bien plus encore. Une fois quelques cataplasmes faits, elle retourne au chevet de l’enfant aux cheveux couleur ciel. Elle tire un banc et s’installe devant lui, avec le bol d’eau frais et des tissus propres, elle nettoie les plaies avant d’appliquer les cataplasmes. Elle attrape ensuite le visage de Behnime entre ses doigts effilés, observe les traits, la couleur, les marques et les bleus qui font l’imagerie du jeune homme. Après le passage délicat du tissu humide sur son visage, elle le relâche et s’exprime doucement.

‘’Il faudrait réussir à dormir un peu, tu crois être capable de faire ceci pour moi Behnime ? Je vais rester ici, te surveiller et prendre soin de toi.’’ Explique-t-elle doucement en soulevant le gamin pour le guider vers son lit à elle et le déposer doucement. Elle l’invite ensuite à se coucher dans une position qui sera le plus confortable pour lui avec ces côtés brisés.


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- Alors toi aussi tu as perdu tes parents ? Je te comprends tellement ... Mais vivre ici toute seule, n'est-ce pas plus dur que de partir ? Fut sa seule réponse, et il sentit qu'il l'avait touchée, peut être peinée, et se tut donc pour passer le seuil de son chez elle, dans ses bras. Un peu comme un mari le fait avec sa femme dans certains coins du monde... Mais ça, il n'en avait pas du tout conscience, ni de la portée de ses actes, ni de ceux de Phora. Il fallut du temps pour qu'il crache le morceau :

- "C'est mon "père" adoptif. Tu ne veux pas le connaître, c'est la pire engeance de cette planète ! Il a tué mes parents biologiques ... Puis c'est improvisé un lien d'amour/haine avec moi.... Sauf que la seul raison pour laquelle je le suis encore, c'est pour lui faire la peau et venger mes parents ... Avoua-t-il sans rentrer dans les détails. Il ne fallait pas toujours tout dire. Surtout que la famille Moth effrayait déjà la moitié de la population, même elle en avait déjà entendu parler ? Il ne se posa pas trop de question, tandis que la botaniste faisait sa petite affaire avec des plantes et de la bave de crapeau, imaginati-il.

Elle était une sorcière, c'était sûr. Il se sentait si apaisé et en paix  auprès d'elle qu'il ne pouvait être autrement qu'elle lui ait jetée un sort.

Se faire dorloter de la sorte, il n'avait pas l'habitude, mais cela lui faisait du bien. Toujours méfiants, il était cependant tellement douloureux et affaibli que de toute façon, si elle avait voulu le tuer, elle l'aurait fait dans la grotte. Il regarda de tous les côtés admirant ce que l'on pouvait faire avec quelques navires échoués, et beaucoup d'imagination. Phora, était décidément pleine de surprise, et il se surprit à ressentir des sentiments, des sentiments qu'il musela, comme le voulait son éducation.

La faiblesse est interdite.
L'empathie c'est être faible.
La haine te pousse vers les chemins glorieux.
Ta famille, tu honoreras.
La loi, tu te deviras.


Toutes ses phrases remontèrent à la surface, matraquées par le père adoptif de Behnime. depuis sa plus tendre enfance, et il lutta contre son éducation pour profiter encore se quelques moments de bonheur, auprès de la douce botaniste. Il se laissa mener par la douce Phora, jusqu'à son lit, qui avait cette odeur printanière des fleurs en éclosions. Et une main passa dans ses cheveux ....

Il s'endormit ainsi en quelques minutes. Il avait presque l'air d'un ange ... Bien que dans le fond, il deviendrait tout l'inverse. Il rêva, de sa mère qui le berçait, de son père, qui l'amusait en imitant des animaux fantasques ... Puis il y'eut elle. Il ne savait pas qui elle était. Elle était dans un recoin et l'observait ... Une capuche voilait son visage, et une grande faux à la main, elle lui fit le signe de venir la voir ... Curieux, il lui emboîta le pas.

Pendant ce temps la, la fièvre ne faisait que monter dans le monde réel, et il semblait agité.
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‘’Pas spécialement, pourquoi rêver de quelque chose qu’on n’a jamais eu ? Je n’ai pas de cause qui me pousse à voyager et je n’ai pas spécialement envie de quitter mon île. Je suis bien ici et puis la solitude n’est pas plus mal quand je pense qu’il y a des gens dans ta situation.’’ Souffle la rousse doucement, si bas qu’elle n’était même pas sûre de l’avoir réellement dit.

En même temps, Behnime n’avait pas tort, qu’est-ce qui l’empêchait de quitter son île ? Elle aime ce monstre géant, elle ne connaissait que celui-ci. Elle lui pose une question à son tour, détournement de sujet ou simple curiosité ? Dure à dire, sûrement un mélange des deux. Elle ne le pressa pas, elle attend sagement qu’il extirpe les mots de son gosier. Heliam est une chasseresse sage et patiente, encore plus quand la situation est au calme comme en ce moment. Le gamin exprime finalement des mots qui sont dure à comprendre, explique une situation qui semble impossible aux yeux de la rousse, mais elle ne dit rien, accueillant contre elle les paroles comme elle avait accueilli le corps de l’enfant contre le sien.

Cataplasmes et antipoison en main, elle s’était activée avec douceur, réagissant comme sa mère l’aurait fait avec elle. Elle trouve étrange le sentiment qu’elle a de vis-à-vis le gamin aux longs cheveux ciel. Pourquoi se sentait-elle si protectrice ? Elle n’avait pas de réponse, tout ce qu’elle sait, c’était qu’elle avait envie de le protéger et d’offrir un peu de douceur. Une fois les soins prodigués et l’antipoison ingurgité, elle le glisse dans son lit, le couvrant de chaleur et de douceur. Elle caresse ses cheveux un instant, chantonnant distraitement une vieille comptine en langue morte. Une fois que son ange déchu, c’était endormi, elle s’était soulevée pour aller vaquer à d’autres occupations dans la cabine le temps que les médicaments face à leurs effets.

Elle rajoute quelques conforts, quand elle réalise que la fièvre ne semble toujours pas tombée, une heure, plus tard, quelques feuilles mentholées dans un bol d’eau froide et un tissu froid déposer sur le front régulièrement changé pour accommoder. Si l’agitation avait été douce au départ, elle ne fit qu’augmenter et malgré toutes les précautions, la fièvre ne semblait pas vouloir descendre, ce qui oblige la demoiselle à abandonner ses activités personnelles pour s’occuper en permanence de l’enfant aux songes remplit de cauchemars. Face à la férocité de la fièvre, elle finit même par sortir le bassin de bois, la remplir d’eau glacée de l’une des rares rivières non loin et d’y plonger le corps brûlant du gamin.

‘’Chuuuut… Reste avec moi Behnime… Il te reste tellement à découvrir…’’ Murmure-t-elle aux oreilles de l’enfant tout en continuant à caresser sa chevelure. ‘’Il faut te battre, ne le laisse pas gagner, tu es plus intelligent que cet homme. La force brute n’est pas toujours un avantage, elle offre une confiance mal placée. Tu peux utiliser ceci à ton avantage. Sois fort pour moi Behnime. N’abandonne pas maintenant.’’

Ses paroles ne furent qu’un discours parmi tant d’autres. Des paroles d’encouragement a continué à se battre pour sa vie. Toutes les hallucinations qu’il avait semblé être des résidus de sa vie sur le bateau pirate. Puis, quand elle est en train de repenser à refaire une deuxième batch de cataplasme et d’antipoison, la vérité la frappe de plein fouet. Le dosage était trop fort pour son corps de gamin. Elle avait basé la solution sur son propre corps, mais sa masse était supérieure à celle de Behnime. Elle se maudit intérieurement d’avoir plus ou moins empoisonner le corps du gamin, ce qui n’aidait certainement pas avec la fièvre et encore moins avec les hallucinations du moment.

Plusieurs heures plus tard, en refaisant sa solution médicale pour l’adapter mieux et elle extirpe finalement le corps du gamin du bassin. Maintenant complètement geler, signe du détraquement de son corps d’enfant, elle change ces vêtements, pour mettre les autres à sécher et l’enveloppe dans un grand chandail de son paternel. Elle refait ses bandages et lui redonne une dose plus minime d’antipoison avant de se le glisser au lit avec lui pour tenir au chaud son corps détraquer. Il lui faudrait encore plusieurs heures avant de retrouver un semblant de normalité, mais cette fois-ci, avec un dosage différent, elle était sûre que la situation serait meilleure et s’améliorerait.

Ceci ne l’empêche pas de se sentir stupide de ne pas avoir pensé plutôt à ceci. Si elle n’avait pas réalisé ce méfait, elle aurait clairement pu tuer Behnime sans même s’en rendre compte. Le serrant contre elle, elle médite sur les sentiments qui emplissent étrangement son cœur. Ses doigts caressent distraitement la chevelure et sa voix chantonne doucereuse, essayant de se distraire et d’appeler à elle la conscience de l’enfant.


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Sa conscience, vaporeuse et fumeuse, s'évaporait de son corps comme la nicotine d'une cigarette. Avant, il ne pouvait que la sentir et l'effleurer, sa folie. Sa folle croyance que s'il tuait Khal Moth, alors le meurtre de ses parents sera justement punis. Mais ce n'était pas ça, pas ça du tout. Une vie contre une vie, une mort est toujours dûe à la faucheuse, et que cela soit celle de Khal, ou bien d'un autre de ses proches, cela revenait au même. Ainsi, point besoin de se venger contre l'homme qui était responsable. Il pouvait prendre n'importe quelle vie, n'importe laquelle ... Mëme celle de Phora, ainsi, il allait devenir le dernier soupir, le passeur d'âme. C'était décidé.

Dans ses hallucinations, il voyait une grande dame vêtue d'un bure et encapuchonnée, qui tenait une faux. Il aima son regard froid et sans globe oculaire ... Elle le pointa du doigt, et ce fut ce moment là ou son cœur se remit à battre de manière normal; et qu'il ressortie de son hallucination due à son passage entre la vie et la mort, dont Phora était responsable.

Il ne savait comment la remercier, comment être plus reconnaissant ... Il ploya un genoux devant la dame, emmitouflé dans son chandail bien trop grand pour lui.

- Je l'entends maintenant, c'est bien clair dans ma tête ... Je ne tuerai pas Khal Moth ... Elle m'a dit que ce n'était pas son heure, elle a toujours raison ... Après tout, n'est-elle pas une déesse .... Ahahahaha ... Il riait, l'air fou, les yeux dans le vague, et semblant distinguer quelque chose que seul lui voyait.Elle dit que tu es son instrument, que tu es la réponse ...

Il s'approcha d'elle, plus aucun signe d'empathie, ni de colère, ni d'aucune émotion, juste ... Un peu fou, un peu barjo, proche de cette limite entre le réel et l'irrel, comme sur le fil d'un couteau. Il ne savait de quelle côté basculer. Il aimait rester là, en suspension ... Dans son monde à lui, dans sa bulle, sans que plus personne ne compte .... Comment est-elle morte, ta mère ? Elle me dit qu'elle a été bien accueillie ... Comme s'il voulait mettre du baume sur son âme, comme s'il voulait rassurer et l'aider, comme elle l'avait fait. Ce n'était que justice et équité.
Un prête pour un rendu.

Il sourit, ce sourire qui comprenait toute la peine, mais qui contenait tout le bonheur du monde.
Il avait enfin comprit.
Le sens de sa vie.
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Elle s'était assoupie en tenant le frêle corps du gamin contre elle. Ce fut son mouvement et surtout l’absence de la chaleur de son corps qui tira la verte des bras de Morphée. L’esprit en alerte, elle ouvrit grand ses pupilles, dévisageant le visage qui se tient si près du sien. Elle retient sa respiration, le corps crispé par l’effort de ne pas frapper l’enfant à cause de la surprise. Elle prend une grande respiration, calmant un peu son esprit en vive alerte. Elle ne peut pas s’empêcher de dévisager la folie qui fait briller le regard de Behnime. Elle arrête de respirer, le cœur battant la chamade entre l’envie d’abréger immédiatement sa vie ou faire la morte et le laisser quitter.

Il s’exprima, des sons et des mots énigmatiques qui soufflèrent un vent de panique dans le cœur de la chasseresse. Qu’avait-elle fait ? Est-ce que son dosage n’avait pas encore été bon ? Avait-elle grillé des neurones ? Pourtant, elle n’avait pas utilisé de composantes empoissonnées dans le mélange. Avait-elle commis une erreur ? Que voulait-il dire ? Elle était son instrument ? À qui ? Ou quoi ? Elle n’appartenait à personne autre qu’elle-même. La réponse ? Mais la réponse de quoi ? Elle se fit la note mentale qu’elle devait refaire du baume pour le tester elle-même et en voir les effets. Elle commence à croire qu’elle a créé un puissant hallucinogène.

Les nouvelles paroles figèrent Heliam qui s’arrête de respirer. Les yeux écarquillés, elle attrape le visage du gamin, une expression de détresse et de colère s’arrachait son visage. Ses doigts se crispèrent un peu sur la surface moelleuse de sa chair et elle se fait violence pour que ses ongles ne pénètrent pas la délicate chair de l’homme-poisson. Elle soupire lourdement, envahit par le désespoir. Étrangement, les paroles de Behnime la rassurent un peu, elle l’avait vu dépérir si vite depuis la séparation avec son père qu’elle s’était toujours demander si sa maternel avait souffert. Elle relâche doucement la pression, caressant les joues simultanément en laissant ses bras retomber de chaque côté d’elle.

‘’Je… Merci… Je crois que j’avais besoin de l’entendre.’’

Il lui offre un sourire et elle hoche la tête en silence. Il semble attendre qu’elle s’exprime à nouveau, ce qu’elle fait après l’avoir attrapé et ramené dans ses bras dans la même position qu’ils étaient. Les bras autour de son petit, le serrant contre elle. Elle pose son menton dans le bleu de la chevelure en bataille et elle s’exprime enfin.

‘’Elle est morte d’un cœur brisé. Après la perte de mon père, elle n’a plus supporter la solitude et son cœur, c’est laissé mourir.’’
‘’Il faudrait poser la tombe… Elle le demande.’’
‘’Je… Demain de l’installerait…’’
‘’Elle me souffle, qu’elle est heureuse.’
‘’Qui ?’’
‘’La Faucheuse et ta mère…’’

Helia garde le silence, perdue dans ses pensées, dans cet événement étrange, dans les paroles de Behnime. Finalement, ils s’endorment dans les bras de l’un et l’autre. Les rêves de la chasseuse sont agités, troublés par des images dignes d’une hallucination, l’anxiété et finalement, elle se fait réveiller par le chant familier des oiseaux. Cette fois-ci, elle est seule, plus aucune trace du gamin aux cheveux bleu. Même en faisant le tour de la cabine, elle ne trouve que ces vieux vêtements et la piste qu’elle voir à l’extérieur mène à l’océan, qui donne l’impression de l’avoir avalé sans laisser la moindre trace de lui. Le bateau à l’horizon a disparu aussi, est-ce qu’il était finalement venu chercher son ‘fils’ ?

Toujours la tête dans la brume, elle s’active, sort la pierre que son père avait durement travaillée dessus. Elle en caresse les courbes simples silencieusement, observant le travail qui avait été fait avec un certain amour. Son père avait toujours adoré sculpter, que ce soit la pierre ou le bois ou tout autres matériaux. Pour sa part, sa mère avait choisi ses fleurs préférées, une plante hybride de sa confection. Elle avait l’apparence d’un simple rose grimpante, dans des tons de rouge ou d’orange, mais elles étaient particulières. Elles pouvaient s’adapter dans n’importe quel environnement, altérant également leurs couleurs en fonction de la température aussi. Elle vient ensuite graver leurs noms comme le lui avaient montré son père et marqué de coup au ciseau, quelques mots simples. Une fois la tâche fait, elle s’était reposée le restant de la soirée avant de reprendre la tâche le lendemain matin.

Elle a ensuite retrouvé le chemin du lieu d’enterrement, venant installer la pierre à son emplacement dédié. Dans un lourd silence, elle a planté les plants de roses autours et finalement installé les plantes autour de l’endroit. Étrangement, maintenant, debout, devant la scène, elle sent un poids se soulever de ses épaules et une certaine tristesse s’envoler. Pour la première fois depuis le moment où elle a perdu sa mère, elle laisse les larmes coulées et elle tombe à genoux devant la pierre tombale, observant en silence l’horizon, une nouvelle détermination qui commençait à germer au fond de son esprit…


“Is the land a source of belongings, or a source of belonging ?”

“The underlying melody via every rock, plant, animal, sky and star, inside the water, from the dirt, through the light: only love lasts.”
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