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Emeute à Tequila Wolf.



Réveil difficile. Il avait rêvé. Mal. Son humeur constamment colérique en était devenue haineuse. Son sang était en fusion, a contrario de sa cervelle, glaciale. Comme le sol de sa cellule sur sa joue, à neuf mètres carrés avec un toilette vétuste, et un petit lit ou l’on avait pas pris la peine de l’installer. Tout pâteux, pataud et désorienté. Il leva la tête essayant de se repérer, mais la porte blindé pourvu d’un judas clos, ne lui donnait pas le luxe de savoir ou il se trouvait. En prison, sûrement. Il se souvenait du petit homme poisson et son foutu boulet. Arrh. S’ils se recroisaient, il allait souffrir, et salement … Behnime aimait prendre son temps, et faire des tâches. Il attendit un long moment, assis sur le lit aussi dur que du bois, les doigts réunies devant lui, réfléchissant à une façon de s’en sortir. Le monstre en lui voulait tout briser, tandis que sa sagesse lui donnait de la patience et de quoi tenir, pour le meilleur … ou pour le pire.
Il aurait pu tester de défoncer la porte, mais cela aurait été contre productif, sans savoir ou il se trouvait. Miles Hight Puratory ? Ou une autre encore plus glauque ? Depuis la fin d’Impel Down et l’attaque de Jothuneim, rien n’était plus sûr dans ce monde, en constant changement. Une seule révolution de la planète, et cela pouvait évoluer d’une manière inattendu.

Comme tout ses nouveaux empereurs, ou la disparition de Teach.

Il aurait pu être un excellent mentor, et aussi un bon allié pour les Moth. Tant pis.

Pour ne pas tourner en rond, il pense à elle, sa moitié. La faucheuse elle-même, qui  lui parlait dans ses rêveries nocturnes le plus chanceuses, et parfois même en plein jour, quand il entrait dans cette transe guerrière qui le caractérisait.

Plus que tout,  Béhémoth aimait prendre son temps au cas ou vous souveniez pas, y aller progressivement. Alors il attendait là, sur son modeste mobilier. Des minutes s’égrenaient, peut être même des heures ou , qui sait, des jours ? Il ne bougea pas, fixant fixement le den den vidéo dans un coin de la pièce, qui lui indiquait qu’on l’observait. Il aurait aimé qu’on le filme dans de meilleures conditions, en pleine action par exemple. Mais non, les premières images de lui, seraient celles suivant cuisante défaite contre un nabot.

Le monde est cruel, mais Behnime l’était encore plus. Et ça, il le savait. Ca, c’était sa chance.

La porte s’ouvrit d’un seul coup, raclant le sol, frappant contre le mur de l’autre côté, et apparurent trois grand gaillards à l’air patibulaire. Un gars aux longs cheveux, médailles de la marine apparente, comme un trophée ou une fierté, entra à leur suite. Sentant venir l’heure des remontrances, Behnime se mit debout, mais les trois gars le ceinturèrent, et l’empêchèrent de bouger, le maintenant en place.

- Salut mon p’tit gars, on m’a chargé de ton apprentissage … Fit l’homme en écartant les bras d’un air fataliste … C’est toujours à moi qu’on donne le boulot l’plus chiant, ici

- Et... c’est... ou... ici ?
Réussit à articuler le jeune homme poisson, alors qu’on l’étranglait de manière à le tenir tranquille.

- Tu le sauras bien assez tôt, maintenant ferme la …
- … Sinon quoi ?

Un coup de poing dans l’estomac lui éclata une cote ou deux, et le fit se tordre, au mieux qu’il pouvait en comptant les mastodontes qui le tenaient en place.

- C’est moi qui pose les questions, c’est moi qui parle … Toi, t’es plus rien. Rien qu’un numéro, le numéro 2855 … Je vais même te raccourcir en 55, ce sera plus simple. Pour la faire courte, t’as tué des hommes bons, des marines, et on aime pas ça. Il le regarda avec un air froid ou la morgue se disputait le professionnalisme frigide. Alors c’est moi qui suis ton gardien maintenant, bienvenue dans l’unité des redresseurs de tordus, là ou on mate les fortes têtes dans ton genre … Mais t’inquiète, je vais pas t’abimer de trop, faut que tu puisses travailler derrière, parce que du boulot, t’en as à la pelle … Il sourit, surement une blague incapable à comprendre pour Behnime.

- Je te laisse réfléchir à mes paroles on reviendra avec le repas, t’as un régime alimentaire particulier ? Pas de poissons j’imagine ? Il avait l’air sérieux, mais son ironie mit Behnime dans une colère noire.

Il lui cracha au visage, une salive grises aux reflets noirs qui devait certainement piquer les yeux, tâcha son uniforme débraillé. Crève … Sale… Chien ! Réussit-il à articuler en sifflant, la respiration coupée par la strangulation de celui qu’on appellerait Boris, tandis qu’il se débattait comme un beau diable, les trois hommes pourtant taillé pour ce genre de boulot, eurent tout le mal du monde à l’empêcher de bouger.

Une série de coup de poings de l’homme aux plaques le mirent à terre, crachant des glaires et du sang aussi noir que son cœur pourris jusqu’à l’os.

-Toi je sens que je vais bien t’aimer, toi p’tet un peu moins … Lâcha le lieutenant colonel, imprimant son quarante cinq sur le visage de Behnime, et l’envoyant faire dodo pour quelques temps.

- Bon, moi, j’suis bon pour passer à la blanchisserie, c’était mon meilleur uniforme, sale batard d’homme poisson.. . Et il lui cracha son meilleur glaviot dans les cheveux, comme un genre de cadeau d’adieu … Un prêté pour un rendu, les bons comptes font les bons amis.


Dernière édition par Behnime Moth le Dim 20 Aoû 2023 - 7:58, édité 1 fois
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-  Alors le nouveau, vous vous en êtes occupé ? S’inquiétait l’administratrice du bagne, une gaillarde dont on ne retiendra pas le nom. Dans la pièce il y’avait aussi paddington, le colonel en charge de la garnison du coin, il se permit de prendre la parole en premier.

- Madame, laissez lui une semaine, et vous verrez que ce … Moth, marchera au pas et ne causera aucun problème. Mitchell est le meilleur pour mater les têtes brûlés et les zinzins de son espèce … Il a été dans la 5ème, il sait comment ça marche.

- Et je vous rappelle qu’il en été sorti manu militari !  Fort heureusement ses talents ne sont plus à prouver pour briser quelqu’un. Et encore fort heureusement il est sous mon commandement maintenant. Bien, je vous laisse trois jours supplémentaires, mais je veux des résultats ou je serai obligé de vous rétrograder, Mitchell… Ah, et  un homme poisson est une main d’œuvre de qualité supérieure, alors ne me l’abimez pas trop …

Mitchell eut un rire sardonique que seul Paddington comprit. Pas trop, était une notion assez vague au final … Il avait de la marge. Il fit jouer son couteau de grande taille dans son étui, le genre de couteau polyvalent qui servait autant au lancer qu’au combat rapproché, munie d’une garde avec un cercle qui permettait de le faire tourner très vite. Ca ne servait pas à grand-chose, mais au moins, il avait la classe.

Souvenir de son passage au Ban, et du Kaiser.

Lui qui était promis à un excellent avenir. Bwarf. C’est eux qui avaient commencé en le mutant dans la 5ème. L’unité la plus chiante, celle ou l’on s’ennuyait à mourir, ou l’on mourrait d’une attaque de révolutionnaire sans demander son reste. Et puis depuis que le Jakku Katar de la 102ème avait passé les portes du bagne, emportant avec lui les plus forts, laissant les plus faibles sur le carreaux et avec beaucoup de nettoyage à faire, chaque homme, quelqu’il soit, avait son importance.

En tout les cas c’est l’impression que donnait l’administratrice du bagne. Il s’alluma une sig, pensif, se retournant les méninges pour savoir comment mettre au pas un gars comme l’homme poisson.
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Retour à la casbah, direction les geôles avec pas mal d’instruments qui piquent, qui coupent, qui … font mal en faite. Tout ça n’était que pour le décorum, il avait pour ordre de rester calme quand  à l’apprentissage de 55, son nouveau et seul pensionnaire. Généralement quand on arrivait dans ce coin désert, on se tenait à carreau. Manière de pas se faire cogner, ou de rester le moins possible. Ca ferait bien marrer le Lieutenant Colonel, cette sort e de croyance, un sacerdoce universel, un foi inébranlable à une porte de sortie du bagne. Il trouvait donc le Moth plutôt clairvoyant dans sa bêtise –celle qui lui préférait la rébellion à la soumission, et avait un certains respects pour la forte tête qu’il était. Le respect, oui, mais surtout une forte envie de réussir à le mater.

Arrivé dans la cellule, Behnime ne broncha pas ni ne bougea …..

- On se lève quand le maître de son destin arrive, mon gars …

- J’ai ni dieu, ni maître, pauvre tâche.


Un coup de pied vola, et termina sa course dans le plexus de Behnime, qui ne broncha ni ne bougea d’un pouce. La respiration difficile, fut le seul indice pour Norry qu’il avait réussit à blesser l’homme poisson. AHAHAHAHA c’est tout ? Tu compte me frapper jusqu’à ce j’en puisse plus ? Bonne chance. A se demander si Behnime n’était pas aussi maso que sadique.

L’ancien lieutenant de la 5ème ne réagissait pas aux provocations de son « client ». Il se tourna vers la table qui faisait face au lit, tandis qu’Igor, Girshka et Boris attendaient à l’extérieur, comme de bon chiens tenus en laisse … Woof Woof fit Behnime à leur intention, ne prêtant pas du tout attention au cirque de Mitchell, qui étalait des instruments de plus en plus bizarre, dangereux et douloureux pour leur victimes.

Mitchell se tourna vers Behnime :

- J’ai carte blanche pour te faire rentrer dans le moule du bagne. J’ai que trois jours alors je te prie de m’excuse par avance … Dit-il avec sa cigarette à la bouche, et ses plaques autours du cou.

Il  écrasa soudainement sa cigarette sur le front de Behnime, qui accusa le coup en sursautant, l’effet de surprise de ce mouvement le faisant plus souffrir que la brulure à proprement palé Batârd ! Tu vas payer pour ça ! Dit-il en se levant  pour frapper son bourreau. Un sifflement et les trois gros clébard de Norry lui sautèrent dessus, pour le ceinturer et l’empêcher de faire représailles à son tortionnaire.

- Lachez moi, bande de chien … Et il vit alors Mitchell sourire … Il avait une toute petite lame à la main, le genre qui fait mal  mais qui ne tue pas, à moins de s’acharner.

Il savait ce qui l’attendait. Il ne détourna pas le regard quand le brigadier attrapa sa tête, et lui coupa les cheveux d’un mouvement rapide, maitrisé et usité chez lui … Grrrrrrraaaa…. Fit le jeune behime.

- Et ça, c’st la méthode douce, tu veux continuer ou bien cette démonstration suffira, 55 ? Fit le fanfaron.

Le regard que lui lança Behnime fut explicite : Non, cela ne suffira jamais. Un jour il le tuerait pour tout ça.

- En tout cas tu pourras essayer, je t’attends, répondit-il comme s’il avait entendu les pensée de l’homme poisson, et qu’il était rentré dans sa tête.

Sensation désagréable.

Prenant un siège, et le tournant pour s’asseoir dessus. II attendait.

Il pouvait toujours courir...

Abandonner ne faisait pas parti de ses habitudes. .
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Trois jours de reflexion pour l’homme poisson. Après lui avoir fait une nouvelle coupe, il avait tenté des approches plus … Originales, mais ce n’est qu’à l’aube du troisième jour que sa satisfaction fut complète. A peine la clef dans la porte, même l’atmosphère, d’habitude électrique, semblait plus posé de l’autre côté de la porte métallique. Il entra, et trouva Behnime debout, prêt à travailler dans la tenue de bagnard au textile rêche, ses propres vêtements rangés dans un coin de la pièce. Behime semblait enfin obeir, vouloir rentrer dans le pas, ne pas moufter.
Mitchell jubilait.

- Alors, prêt à voir ce qui t’attends ? Tu vas souffrir, tu vas pleurer, tu vas demander  à mourir … Mais crois moi, personne ne t’accordera ce plaisir.


Behnime ne broncha pas, son regard semblait vide de toute vie, comme hypnotisé ou bien mort.

- Eh oh, tu m’entends ? Fit Norry en passant ses mains devant les yeux de Behnime
- Oui, chef.
- T’as compris ce que je disais ?
- Oui, chef.
- T’es qu’une sous race de merde… pas vrais ?
- Oui, chef.


Norry sourit, et laissa la place à Behnime pour sortir. Dans un couloir en béton, des lumino-dials  à peine rechargés, éclairaient de manière confuse, ou diffuse, les autres cellules ou les uns les autres frappaient contre la porte, ou des cris de souffrance s'en échappaient. Mitchell reprit les devant, et ouvrit la porte. Un vent froid et cinglant frappa l’homme poisson. Il frémit à peine. Dans sa tenue de bagnard, orange vive, il n’avait l’air de rien. D’un prisonnier comme les autres.

On lui apporta une pioche, et on lui dit de creuser un trou à un endroit sur le pont. Il attrapa l’instrument, et frappa avec une conviction inébranlable : Il allait sortir d’ici, et tuer ce putain de geolier, et tout ceux qu’il croiserait sur sa route ; Tout ceux qui se mettraient entre lui et sa liberté.
Behnime, maté ?

Jamais.
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Au bagne, il y'avait deux genres de personnes. Les pessimistes, se disant "réaliste", et les optimistes, que l'on appelait des "rêveurs" de l'autre côté de la balance. Comme toutes les prisons, il y'avait plusieurs types de clans, gangs ou de partis, syndicats ou peu importait comment appeller ça. Il y'avait les travailleurs, les fils de, les gars de North, et bien sûr, quelques familles reliées aux Moth. D'ailleurs c'est un de ceux là, qui vint en premier alors que le repas sonnait. Il passa son doigt sous sa gorge d'une manière suggestive... Histoire de l'impressionner ? Behnime lui servit son plus beau sourire, et sentit de l'appréhension de ce dernier. Un homme poisson, avec des cheveux bleus, une dentition hors norme, et surtout, n'ayant peur de rien ? Cela collait comme deux gouttes d'eau, à la description de l'un des fils adoptif de Khal Moth, le patron, au patron, de son patron Un échange de regard s'éternisa... Et un fouet claqua dans les airs, cinglant le visage de l'homme poisson, qui ne pipa toujours aucun mot, le nez et la joue en sang...

- Si vous croyez que je vous vois pas venir, vous deux ? allez, on va a la popotte avant qu'il y'est plus rien ... Plus vite... Fit le gardien, avec son air d'aimer son job, et d'être là ou il voulait être. Sans un mot, l'homme poisson fila, comme un requin se dirigeant vers sa proie. Il entra dans le réfectoire, qui comptait pas moins de cinq cent âmes, et encore, ce n'était pas le seul dans son genre, chaque pont avait le sien. Behnime ne pouvait qu'imaginer le nombres innombrables de gens qui devaient travailler, gratuitement, ici. FInalement, ce pont était très onéreux en gardiens, en matières premières mais pas dans le personnel.... Il réfléchissait au choix qu'il avait fait, et ne regrettait pas d'être un pirate avant que le gars qui l'avait reluqué ne revienne à la charge...

- Donne moi ton repas, mecton, ou je te saigne ... Il était vrais que le repas était sporadique, frugal, mais au vu des fragrances et du goût du potage, il n'avait vraiment pas envie de manger cette merde. Mais rien que pour le principe. il se redressa de toute sa hauteur. Quasiment deux mètres de viande d'hommes poissons, sec et noueux comme du bois de chêne. Il donna un coup de pied, tandis que des sifflets retentissaient dans l'assistance.

Tout le monde était tendu comme un arc prêt à tirer. Il ne suffit que de faire renverser le plateau de son agresseur sur la tronche d'un mafieux sous tension, pour que la situation ne dégénère. Puis, alors que le capo faisait signe à ses lieutenants de le suivre pour casser la gueule aux responsables, il lui suffit d'esquiver une frappe, pour que, entraîné dans son élan, le mafieux ne percutent un fils de ... Qui en avaient tous pleins le cul et gros sur la patate.

Et voilà.

- Le chaos, c'est rien qu'une pichenette ... Il suffit d'allumer la mèche, et voilà ... Boom... C'est dans la nature humaine. Dit le jeune Behnime pour lui même, s'emparant d'une allumette dans la poche d'un gardien assommé, et d'une clope. Il tira la première bouffée depuis bien longtemps, et se délecta quelques instants du spectacle. De sa créations.

Un vrai artiste de la destruction, le faucheur des Moth.

Mais il n'avait pas plus de temps que ça, il brisa les chaines qui reliaient ses pieds, et l'empêchaient de courir et prit la poudre d'escampette, sans demander son reste. Bizarrement, il se sentit suivie.

- On t'as vu ... Dit l'un des gaillards, un grand avec un oeil crevé.
- ... Tu vas t'échapper grâce à cette diversion ... Fit l'autre, et  Behnime se préparait déjà au combat quand ...
- Emmène nous avec toi, nous te devrons la vie ! Implora un troisième au crâne chauve.

D'un signe de tête entendu, Behnime continua son chemin, talonné par ses nouveaux larbins. Il espérait qu'ils savaient nager.

- Sautez.
- Pardon ? Mais t'es malade ?! T'as vu la hauteur et puis la flotte est glacée a cette période de l'année ! Un regard courroucé l'empêcha de dire plus que cela par contre ... Attention, derrière vous m'sieur l'requin !

*Mais pourquoi les gens me confondent toujours avec un requin bordel de merde !*

Un coup de pied le fit valser, d'un reflexe vif, il se receptionna sur une main, rétablis l'équilibre, et croisa le regard de Mitchell.

- Tiens tiens, comme on se retrouve m'sieur le geôlier. Et maintenant, on est en un contre un. Il fit un signe de main au brigadier. Viens voir s'il est pas frais, mon poisson !
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Norry donna le premier coup. Une frappe puissante, de toutes ses forces, dans l’articulation de l’épaule, destinée à la priver de son membre. L’homme poisson recula d’un ou deux millimètres,  lui faisant raté quelque peu son direct du droit, son bras un peu engourdi par l’art du combat de son adversaire, qui utilisait le medical kempo, il sourit de toutes ses dents, ça commençait à devenir intéressant. Il allait tarder un peu, mais bon, ce n’était pas comme si quelqu’un l’attendait quelque part. La faucheuse ? Elle était si patiente, qu’elle était peut être la mère de cette vertue. Tout vient à point à qui sait attendre.

- A mon tour, mon gars, chacun sa chance !
Fit Behnime en envoyant son pied dans le bas du ventre de son adversaire, qui se plia en deux sous la puissance de l’impact. Bah alors, on a du mal ? Dit Behnime en attrapant ses cheveux pour le relever. Il frappa plusieurs fois de son bras droit, qui, engourdit, ne lui permit pas de faire réellement ce qu’il voulait : Détruire cette tête de con qui l’avait torturé des jours durant. Il en avait encore des stigmates comme ses cheveux courts, ou les marques de clopes, et autres blessures encore à vif. La haine coulait en lui comme le fleuve dans son lit ; Naturellement.

L’autre réussit à se libérer de sa poigne, et sorti un couteau d’une taille démesurée… Alors t’as un truc à compenser mon grand ? Lui lança le semi triton, fanfaronnant comme seul lui pouvait le faire. L’autre resta taiseux, et fonça en ligne droite sur lui.

Un simple pas de côté, et un coup de pied lui firent lâcher l’arme. Le groupe de bagnards eurent la même onomatopée dans la bouche « Ouch », quand ils virent l’angle qu’avait prit le bras de Norry. Il faut dire que naturellement, un bras ne se trouvait pas dans ce sens là. Mitchell broncha a peine, signe de son courage, de son dévouement, ou de la haine qu’il vouait à son opposant, qui savait attiser les braises, en bonne allumeur de mèche.

Il roula sur le côté, attrapa son arme de l’autre main. Behnime reconnut sa vaillance, son endurance et sa résiliation. Il esquiva deux trois coups rageurs, dictés par la haine et la souffrance. Vu les endroits que visait l’ancien lieutenant devenu brigadier, il voulait en finir rapidement. Visant des points mortels, et létaux, il soufflait bruyamment, à chaque mouvement il devait souffrir.

Behnime fit quelques pas en arrière :

- Désolé mon mignon, mais j’ai pas le temps de t’accorder beaucoup d’attention, le temps presse et je suis en retard, en retard … Terriblement en retard ! Fit-il en reprenant une phrase qu’il avait déjà entendu, mais sans se souvenir ou.

Mitchell et lui foncèrent l’un vers l’autre. L’un armant son arme, l’autre son poing. Ils se croisèrent, le poing de Behnime se fracassa contre le visage du brigadier. Les deux firent quelques pas, et Mitchell se retourna le sourire sur ce qui lui restait de lèvre. Tandis que Behnime riait comme un démon.

- Si j’étais toi, je ne bougerai pas, Mitchell
.  Fit l’homme poisson.

L’autre fit un pas… un deuxième …  puis s’effondra dans le sang et la crasse du pont.

Tenant son bras en écharpe, le couteau encore planté dans le bras, il regarda les bagnards, qui étaient passés de trois à une petite dizaine … Il les regarda avec un air déterminé, mais surtout, exaspéré.

- Je vous avez pas dit de sauter ?
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- Mais ... Mais c'est haut quand même, vous êtes sûr ? Fit l'un des gars, tout peureux, claquant des dents jusqu'au fessier.
- On est jamais sûr de rien, mon gars, moi je saute, qui va le faire avec moi ? Commença-t-il en claquant sa langue contre son palais ... Il y'a des hommes qui meurent chaque jours, enchainé, ici, dans votre bagne ! Moi je vous donne la solution au problème, sautez, et si vous mourrez, au moins l'auriez vous fait en homme libre ! Car jamais vous ne sortirez de là sur vos deux pieds, sauf si vous faite comme moi .. FIt-il en se perchant sur le rebord du pont, ouvrant grand les bras ... Ayez la foi, il n'y a qu'elle qui peut décider pour vous ... AHAHAHAHA.

Et il sauta, la nuit le faisant disparaître de son manteau opaque, il eut tout juste le temps de se mettre en position, qu'il frappa l'eau gelée du bagne. C'était la même sensation que de se prendre un mur. Sauf que la probabilité de survie, plus grande, laissait le choix... S'échouer, ou bien réussir à avancer. Ses branchies se mirent au travail, et il fusa sous l'eau tel un nageur olympique, frisant la vitesse d'une petite frégate. Derrière lui il entendant les cris de douleurs de ceux qui avaient sauté avec lui. Il attendit, dans le noir, regardant son oeuvre de destruction depuis son point de vue éloigné. Un incendie s'était déclaré sur le pont d'ou venait l'émeute, et les brigadiers ne savaient plus ou donner de la tête.

Rien qu'une pichenette .. Et le chaos est là. C'est une graine qui ne demande qu'à germer, un papillon dans une chrysalide, un bourgeon au printemps ...

- Suivez-moi !, Par ici ! Dit-il a la dizaine d'hommes qui pataugeaient de manière pataude dans l'eau. Nous allons voler un navire au port, ça va être ge-ni-al ! Fit il comme s'il était le guide touristique d'un voyage pour membre du troisième âge. Il faut dire que les larbins qu'il se coltinait n'était pas les plus vifs, ni les plus jeunot. Mais l'expérience forge un homme, et même si le talent n'attends pas les années, au moins forme-t-il a la sagesse.

Et puis dix personnes, c'était ce qui lui manquait pour manœuvrer autre chose qu'une barque. Que le destin faisait bien les choses. Et que la faucheuse avait été douce avec les hommes qui le talonnaient maintenant sur le quai numéro 2 du chantier naval. Elle l’aimait, il en était persuadé. Leur relation n’était ni saine, ni équilibré, mais il n’y avait qu’elle a qui il avait juré allégeance, et loyauté. Il n’était alors plus un simple homme. Il était un concept, une idée.

Celle que la mort était plus douce que certaines vies.

- Ah, voilà ce qu’on cherche les gars ! Fit-il en désignant du menton un rafiot terminé, pas plus qu’un chebek, mais justement, il était parfait ….
- Oui, ce sont les ennuis que vous cherchiez non ? Fit une voix derrière eux … Colonel paddington, de la 5ème ! Et vous messieurs, qui êtes vous a part des bagnards qui vont avoir le droit de retourner dans leurs cellules ?

Lui, il avait de la gueule, et les moyens de tenir sa parole. Il le sentait.


- Les gars, on se le fait, il est tout seul ! Cracha le petit chauve avant d’avancer dans sa direction … Seulement … Behn l’arreta en pleine course.

- Cet homme n’a pas l’air idiot au point de nous sous estimer à ce point. Vous commencez à préparer le navire, je m’occupe du reste, dit-il, en faisant craquer sa nuque et ses phallanges.

- Et bien jeune garçon … Vous êtes bien présomptueux. Fit le colonel enlevant sa longue veste, dévoilant deux sabres à la ceinture …
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- Et vous êtes bien déloyal, utiliser des armes contre un forcené poing nue …. Fit en riant dans sa barbe inexistante le jeune homme poisson. L’homme souffla, comme s’il était ennuyé. Comme si tout ça l’exaspérait au plus haut point. Il se teint l'arrête du nez avec ses deux doigts. Dieu qu'il en avait marre de son métier... C’était sa chance, tandis que l’homme réfléchissait, Behnime fonça directement sur lui, et d’un coup de pied, l’empêcha de dégainer son sabre principal –disons celui de sa main directrice, en frappant le pommeau. Cependant il ne fut pas assez vif avec ses dents, pour croquer un bout du colonel qui recula pour mettre de la distance entre, dégainant son arme en forme de cimeterre d’un même mouvement.

Behnime le suivait tandis que les gars commençaient à peine à monter sur le navire. Le temps semblait s’écouler lentement pour les deux combattants. Ils ne parlèrent plus, leur regard rivé dans celui de l’autre, jugeant, feintant, donnant des coups qui ne portaient pas. Alors Behnime décida de rompre ce schémas, ce ballet, cette danse sans fruit, en quelque chose de plus … acide.

- Alors vous êtes seuls ? Pas peur de vous faire tuer ? Vous savez, elle vous attend … enfin elle nous attend tous. Mais pourquoi être solitaire ce soir ? Auriez-vous perdus vos hommes … ?

Le vieil homme ne se laissa pas prendre par le petit jeu du Moth, et ne montra aucune ouverture. Ils faisaient des cercles de plus en plus exigus. Bientôt en tête à tête, ils en avaient fini de l’observation l’un de l’autre.

Le vieux colonel se fendit d’un coup de sabre, aisément esquivé d’une torsion du buste par l’homme poisson. Il faut dire qu’il était sacrément souple, voir carrément désarticulé. Il donna un coup de coude dans le radius de son adversaire, qui eut pour effet de lui faire lâcher son arme. Intelligent, Paddington recula d’un pas, tandis que d’une roulade, le Moth récupéra le cimeterre à terre. Déjà le Colonel était sur lui, coup de taille, qui fit grincer l’arme que portait le jeune homme poisson maintenant.

Les échanges se firent de plus en plus intenses. Maintenant sur un pied d’égalité, le Moth montrait toute sa science de l’escrime, come s’il avait répété toute sa vie pour ce seul et unique moment. Il enchainait les coup avec une fluidité qui mit rapidement en échec paddington. Il soufflait comme un taureau, peu habitué à combattre des ennemis, et encore moins comme Béhémoth.

- Alors, voudriez vous que je vous laisse quelques instants pour respirer ? Vous allez attraper un point de côté à force … Fit en riant au éclat Behnime. Rire à gorge déloyé n’avait jamais été aussi juste comme dicton.

- Mes hommes seront bientôt là, mon petit, et tu la joueras moins maligne, je peux t’assurer de ça …


- Oh, dans ce cas, je dois t’achever au plus vite ? C’était quoi le plan ? Fouiller toute la ville pour retrouver ceux qui manquaient à l’appel ? Et tu t’es dis, tiens, je vais aller sur les quais voir s’ils vont pas vouloir prendre la mer et s’enfuir ? Je parie que tu t’attendais à trouver personne, ou que tu pourrais me retenir suffisamment longtemps …

Mais il ne pouvait pas finir sa vie à casser des cailloux, et a construire un pont. Quel projet gigantesque et ridicule. Du GM tout craché.
Behnime fonça, l’autre était prêt. Enfaite non. Car en glissant, le jeune Behnime passa sous Paddington, écopant d’une estafilade à son bras déjà blessé, mais ayant fendu en deux son vis-à-vis… Se retrouva dans un bain d’hémoglobine.

Il pataugea trois secondes, en riant comme un damné ou un enfant dans son bac à sable.

Puis il entendit les bottes déterminées d’une garnison en marche se rapprocher. Les pavés en tremblaient mais pas lui.

- Eh, boss, on est prêt on attends plus que toi.

Et dire qu’on prétendait être dans une période ou le respect et la reconnaissance n’existait plus. Des valeurs que les bagnards auraient pu apprendre à n’importe quel brigadier. Surtout à Mitchell, ce chien.

Sautant sur le bateau qui commençait sa course vers la liberté, il espérait que rien ne viendrait plus jamais la contrarier.
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