Ça y est Raines, c’est le départ ?
Affirmatif, Lieutenant-colonel. Tif Argilo n’était qu’un pion, alors ma traque continue. Je vais partir pour Drum pour essayer d’avoir le fin mot de cette histoire. Et vous ?
Nous allons partir pour Grandline également. J’y ai un compte en suspens… Il commence en parlant dans sa barbe. Mais pas sur Drum, malheureusement. Ce monde est bien vaste…
Ne vous en faites pas, il est normal que nos chemins se séparent… Je marque une courte pause, puis reprends. J’ai fortement apprécié ces quelques missions en votre compagnie, Macallan. J’espère que tout se passera bien de votre côté.
Pareillement, Raines.
Effectivement, ce monde est vaste… Mais apparemment pas tant que ça. Je suis sûr que nos chemins se recroiseront à l’avenir. Et puis… Si vous avez besoin d’aide, appelez-moi.
Il hoche la tête. Je le fixe droit dans les yeux et porte ma main à ma tempe pour effectuer un salut militaire que je m’attends à ce qu’il réciproque. A la place, je constate que sa main est tendue devant lui. Ce n’est pas orthodoxe, mais… Je me dis que pour une fois, ça ne peut pas faire de mal… J’interromps alors mon salut et lui serre la main, avant de quitter le pont de son navire et de revenir sur celui du mien en quelques Geppous.
Je repense avec une certaine émotion à ces deux missions Zauniennes où nous nous sommes battus côte à côte, ainsi qu’à Luvneel… Puis à mes autres opérations. Koneashima, l’Amerzone… Ceux qui disent que la vie sur les blues est tranquille et peinarde se fourrent le doigt dans l'œil jusqu’au coude ! Je ne dois pour autant pas oublier qu’il s’agit simplement d’un immense bac à sable, un simple terrain d’entraînement pour la suite. C’est avec une certaine excitation que je regarde l’embouchure du port et l’horizon qui se laisse apercevoir, au loin, alors que les Viandards, à bord du Couperet, filent vers lui.
Bon… Il va être temps de filer pour nous aussi, hmm ? On va prendre de l’avance le temps que je traite la partie administrative, que je fasse les rapports et les démarches. Je jette un regard à mon Enseigne qui vient de me rejoindre.
A vos ordres, Lieutenant-colonel. Il commence à tourner les talons, puis s’interrompt. Ah, oui, juste une chose… Mademoiselle Zaitsev souhaite vous parler.
Ah… ? Où est-elle ?
Elle vous attend dans votre cabine.
Très bien. Vous pouvez circuler, soldat.
Je me dirige alors vers mes appartements, pour retrouver celle qui auparavant avait été une camarade du BAN. Je passe la porte. En rentrant, la jeune femme, assise dans un coin de la pièce en attendant patiemment, me dévisage de ses yeux perçants et étrangement inhumains.
Depuis que je l'ai sauvée des griffes de Tif Argilo et surtout depuis qu'elle est sortie de sa sorte de paralysie post-traumatique, elle semble bien mieux se porter. Il s'avère que physiquement, en dehors de son mutisme et de son visage impassible, elle est parfaitement apte... Et même sacrément forte, bien plus que lorsque nous avons fait nos classes ensemble. A croire qu'elle avait juste besoin d'un petit déclic, que quelqu'un prononce son nom, pour revenir parmi nous. Cela fait plusieurs jours que je la côtoie sur mon navire, alors j'ai fini par m'habituer à sa particularité linguistique...
( ̄^ ̄)ゞ
Je fixe, un peu décontenancé, la forme rouge qui apparaît sur l'écran fixé à son torse. Difficile de vraiment la prendre au sérieux, avec cette façon de s’exprimer… Mais elle a le mérite de respecter la procédure et d’accompagner cet émoticône d’un salut formel, alors je le lui rends sans réagir.
Repos, sold… Je m’interromps. Après sa disparition, ce n’est techniquement plus un soldat, vu qu’elle a subi une procédure de démission administrative. Vous vouliez me voir ?
Mes yeux se portent sur le bas de son visage, toujours caché derrière son masque métallique. Quand je pense que c’était une jeune femme qui n’avait pas sa langue dans sa poche, quand nous étions au BAN… Se faire priver de sa voix par un médecin complètement taré, une véritable honte pour sa profession… Je n’ose imaginer la rage qu’elle a en elle. Je serre le poing. En tout cas, moi, je suis furieux. Elle se lève et s’approche de moi, et me tend une lettre.
L'écriture est tremblante, incertaine. De ce que j'ai remarqué durant les tests psychomoteurs qu'elle a effectué, elle peut se servir de ses bras pour frapper et très sans doute pour tuer, même. Mais pour ce qui concerne les tâches de précision, de dextérité... Ce n'est pas encore ça. Forcément, il va lui falloir du temps pour s'adapter. En attendant, qui sait combien de temps elle a dû passer à écrire cette lettre ? L'effort est noté et apprécié. Je relève la tête vers la jeune femme aux cheveux argentés, qui baisse poliment la sienne.
Vous êtes sûre de vous ? Il n’y a aucune honte à vouloir prendre un peu de temps pour vous refaire une santé.
(*_ _)人
Très bien. Je ne vois pas d'inconvénient à ce que vous nous accompagniez… À condition d'en obtenir l'autorisation auprès de la hiérarchie. Mais ne vous en faites pas, l'administration ça me connait. Je prends une pause, puis me retourne vers elle et la fixe dans les yeux. En revanche, je suis un supérieur exigeant. J'espère que vous êtes prête… Sergent Zaitsev.
( ̄^ ̄)ゞ
Elle hoche la tête et serre le poing avec détermination et exécute un nouveau salut militaire... Du moins, à sa manière.
Bien. Tout d'abord, votre lettre… Vous avez écrit "événement" avec son ancienne orthographe. Bien que correcte, je préférerais qu'à l'avenir vous employiez l'orthographe actualisée, avec un accent aigu et un accent grave. Surtout si la plupart de nos échanges doivent se faire à l'écrit.
( ̄ω ̄;)
Elle me regarde avec un air circonspect.
Ce n'est pas parce que vous êtes de l'élite que je m'attends à une attitude rustre et bourrine. Sous mes ordres, vous devez être exemplaire et efficace. Suis-je clair ?
En guise de réponse, elle se met une fois de plus au garde-à-vous virtuel. Bien. Lorsque nous avions fait nos classes ensemble, au BAN, elle s’était avérée être une féroce rivale qui me talonnait, tant sur les examens pratiques que théoriques, sans pour autant parvenir à me surclasser. Nul doute qu’elle s’est encore améliorée, malgré le fait qu’elle aura besoin de temps pour pleinement se remettre de son expérience traumatisante et des opérations que lui ont fait subir Tif Argilo. Au moins, mettre son supérieur derrière les barreaux et démanteler le reste du réseau aura son rôle à jouer dans son processus de deuil. Nous sortons de ma cabine, et mon Enseigne me lance un regard interrogateur.
Levez l’ancre. Il est grand temps de se mettre en chasse.
Affirmatif, Lieutenant-colonel. Tif Argilo n’était qu’un pion, alors ma traque continue. Je vais partir pour Drum pour essayer d’avoir le fin mot de cette histoire. Et vous ?
Nous allons partir pour Grandline également. J’y ai un compte en suspens… Il commence en parlant dans sa barbe. Mais pas sur Drum, malheureusement. Ce monde est bien vaste…
Ne vous en faites pas, il est normal que nos chemins se séparent… Je marque une courte pause, puis reprends. J’ai fortement apprécié ces quelques missions en votre compagnie, Macallan. J’espère que tout se passera bien de votre côté.
Pareillement, Raines.
Effectivement, ce monde est vaste… Mais apparemment pas tant que ça. Je suis sûr que nos chemins se recroiseront à l’avenir. Et puis… Si vous avez besoin d’aide, appelez-moi.
Il hoche la tête. Je le fixe droit dans les yeux et porte ma main à ma tempe pour effectuer un salut militaire que je m’attends à ce qu’il réciproque. A la place, je constate que sa main est tendue devant lui. Ce n’est pas orthodoxe, mais… Je me dis que pour une fois, ça ne peut pas faire de mal… J’interromps alors mon salut et lui serre la main, avant de quitter le pont de son navire et de revenir sur celui du mien en quelques Geppous.
Je repense avec une certaine émotion à ces deux missions Zauniennes où nous nous sommes battus côte à côte, ainsi qu’à Luvneel… Puis à mes autres opérations. Koneashima, l’Amerzone… Ceux qui disent que la vie sur les blues est tranquille et peinarde se fourrent le doigt dans l'œil jusqu’au coude ! Je ne dois pour autant pas oublier qu’il s’agit simplement d’un immense bac à sable, un simple terrain d’entraînement pour la suite. C’est avec une certaine excitation que je regarde l’embouchure du port et l’horizon qui se laisse apercevoir, au loin, alors que les Viandards, à bord du Couperet, filent vers lui.
Bon… Il va être temps de filer pour nous aussi, hmm ? On va prendre de l’avance le temps que je traite la partie administrative, que je fasse les rapports et les démarches. Je jette un regard à mon Enseigne qui vient de me rejoindre.
A vos ordres, Lieutenant-colonel. Il commence à tourner les talons, puis s’interrompt. Ah, oui, juste une chose… Mademoiselle Zaitsev souhaite vous parler.
Ah… ? Où est-elle ?
Elle vous attend dans votre cabine.
Très bien. Vous pouvez circuler, soldat.
Je me dirige alors vers mes appartements, pour retrouver celle qui auparavant avait été une camarade du BAN. Je passe la porte. En rentrant, la jeune femme, assise dans un coin de la pièce en attendant patiemment, me dévisage de ses yeux perçants et étrangement inhumains.
Depuis que je l'ai sauvée des griffes de Tif Argilo et surtout depuis qu'elle est sortie de sa sorte de paralysie post-traumatique, elle semble bien mieux se porter. Il s'avère que physiquement, en dehors de son mutisme et de son visage impassible, elle est parfaitement apte... Et même sacrément forte, bien plus que lorsque nous avons fait nos classes ensemble. A croire qu'elle avait juste besoin d'un petit déclic, que quelqu'un prononce son nom, pour revenir parmi nous. Cela fait plusieurs jours que je la côtoie sur mon navire, alors j'ai fini par m'habituer à sa particularité linguistique...
( ̄^ ̄)ゞ
Je fixe, un peu décontenancé, la forme rouge qui apparaît sur l'écran fixé à son torse. Difficile de vraiment la prendre au sérieux, avec cette façon de s’exprimer… Mais elle a le mérite de respecter la procédure et d’accompagner cet émoticône d’un salut formel, alors je le lui rends sans réagir.
Repos, sold… Je m’interromps. Après sa disparition, ce n’est techniquement plus un soldat, vu qu’elle a subi une procédure de démission administrative. Vous vouliez me voir ?
Mes yeux se portent sur le bas de son visage, toujours caché derrière son masque métallique. Quand je pense que c’était une jeune femme qui n’avait pas sa langue dans sa poche, quand nous étions au BAN… Se faire priver de sa voix par un médecin complètement taré, une véritable honte pour sa profession… Je n’ose imaginer la rage qu’elle a en elle. Je serre le poing. En tout cas, moi, je suis furieux. Elle se lève et s’approche de moi, et me tend une lettre.
“Lieutenant-colonel Raines,
Même si je me sentais capable de les prononcer, je ne saurais pas trouver les mots pour vous remercier de m’avoir sortie de cet enfer.
Ces événements auraient pu me faire douter, entamer ma résolution et ma conviction… M’enlever toute confiance en moi. Au contraire. Je suis plus que jamais déterminée à l’idée de m’engager à nouveau dans la marine. De leur faire payer. De les empêcher de faire subir à d’autres personnes ce qu’ils m’ont fait.
Je suis toujours capable de me battre. Mieux qu’avant, même.
C’est pourquoi je vous le demande formellement : laissez-moi vous accompagner dans votre mission.”
L'écriture est tremblante, incertaine. De ce que j'ai remarqué durant les tests psychomoteurs qu'elle a effectué, elle peut se servir de ses bras pour frapper et très sans doute pour tuer, même. Mais pour ce qui concerne les tâches de précision, de dextérité... Ce n'est pas encore ça. Forcément, il va lui falloir du temps pour s'adapter. En attendant, qui sait combien de temps elle a dû passer à écrire cette lettre ? L'effort est noté et apprécié. Je relève la tête vers la jeune femme aux cheveux argentés, qui baisse poliment la sienne.
Vous êtes sûre de vous ? Il n’y a aucune honte à vouloir prendre un peu de temps pour vous refaire une santé.
(*_ _)人
Très bien. Je ne vois pas d'inconvénient à ce que vous nous accompagniez… À condition d'en obtenir l'autorisation auprès de la hiérarchie. Mais ne vous en faites pas, l'administration ça me connait. Je prends une pause, puis me retourne vers elle et la fixe dans les yeux. En revanche, je suis un supérieur exigeant. J'espère que vous êtes prête… Sergent Zaitsev.
( ̄^ ̄)ゞ
Elle hoche la tête et serre le poing avec détermination et exécute un nouveau salut militaire... Du moins, à sa manière.
Bien. Tout d'abord, votre lettre… Vous avez écrit "événement" avec son ancienne orthographe. Bien que correcte, je préférerais qu'à l'avenir vous employiez l'orthographe actualisée, avec un accent aigu et un accent grave. Surtout si la plupart de nos échanges doivent se faire à l'écrit.
( ̄ω ̄;)
Elle me regarde avec un air circonspect.
Ce n'est pas parce que vous êtes de l'élite que je m'attends à une attitude rustre et bourrine. Sous mes ordres, vous devez être exemplaire et efficace. Suis-je clair ?
En guise de réponse, elle se met une fois de plus au garde-à-vous virtuel. Bien. Lorsque nous avions fait nos classes ensemble, au BAN, elle s’était avérée être une féroce rivale qui me talonnait, tant sur les examens pratiques que théoriques, sans pour autant parvenir à me surclasser. Nul doute qu’elle s’est encore améliorée, malgré le fait qu’elle aura besoin de temps pour pleinement se remettre de son expérience traumatisante et des opérations que lui ont fait subir Tif Argilo. Au moins, mettre son supérieur derrière les barreaux et démanteler le reste du réseau aura son rôle à jouer dans son processus de deuil. Nous sortons de ma cabine, et mon Enseigne me lance un regard interrogateur.
Levez l’ancre. Il est grand temps de se mettre en chasse.
Dernière édition par Alex Raines le Ven 8 Sep 2023 - 21:41, édité 1 fois