A Lynbrook, il y avait un vieil adage (si on pouvait appeler ça adage) qui disait ceci : « La marine... On connait même pas le mot marine ici ! On a peur de personne à part du type ! » Ça annonçait le ton, n’est-ce pas ? Sur cette base, dire que l’endroit était un repère de forbans et de malfrats en tout genre serait un euphémisme. L’île était clairement un eldorado pour tout bandit de grand chemin qui se respectait. Seulement, il y avait toujours des exceptions lorsqu’on parlait de l’effet que faisait le bras armé du Gouvernement Mondial dans les environs. Certaines têtes de la marine étaient donc plus connues que d’autres et inspiraient la terreur partout où le mal et le vice régnaient en maitres. C’était d’ailleurs le cas de la plupart des membres des membres de l’amirauté ; surtout d’un élément en particulier dont le nom commençait tout doucement à se dégager pour prendre la succession de l’amiral Tetsuda mort au combat. Cet élément-là, c’était bien évidemment bibi et c’était sans aucune hésitation que mon navire fonçait droit sur cette île malfamée que je ne connaissais que de réputation. Un endroit tellement pourri que la marine se faisait la réflexion qu’il n’y avait pas grand-chose à en tirer, très clairement…
Lorsque sur l’un des rivages de Lynbrook, on aperçut un cuirassé de la marine foncer sur l’île, on se mit à rigoler grassement. Des détournements de navires de guerre par quelques bandits des mers sans scrupules qui ne craignaient pas de se frotter aux mouettes, il en arrivait de temps à autre dans l’année. Ensuite, lesdits cuirassés, une fois arrivés sur l’île, étaient complètement démontés et les pièces détachées vendues à prix d’or çà et là. Le cas était tellement typique des environs, récurent et marrant pour les habitants de ce trou paumé, qu’ils furent loin de se faire la réflexion qu’un véritable équipage de la marine filait droit sur leurs terres. Ce ne fut qu’une fois que le navire accosta et qu’un petit groupe de marines foula le sol des environs que les locaux comprirent leur erreur. Enfin… Pouvait-il en être autrement ? Ce n’était pas comme si les côtes étaient armées d’une batterie de canons pour couler les indésirables. Et puis, de tout temps, les marines ou les agents du GM n'avaient jamais approché l’île de façon aussi ouverte, directe, effrontée. De quoi blesser l’égo des gars sur place qui s’armèrent avec la ferme intention d’encercler ces indésirables. Seulement, les premiers qui voulurent en découdre se figèrent sur place…
Ils avaient bien reconnu ma sale tronche de gros blasé de la vie…
- « C-C’EST F-FENYANG JR !!! »
- « AAAAAAAAAAAHHHHHHHH !!!! »
- « FUYEEEEEEEEEEZZZZZZZ !!!! »
Un seul être apparait et tout est débandade. Forcément. Il faut dire qu’après les amiraux, j’étais le plus connu… Et certainement le plus fort aussi. D’où le fait que j’étais bien pressenti pour prendre la place de l’autre imbécile qui était mort pitoyablement. Ouais ouais. J’avais jamais porté Tetsuda dans mon cœur. Son initiative de remettre au gout du jour la bataille de Marineford du siècle dernier avait été une idée de merde. C’était également le premier revers de la vierge d’acier et une honte pour les autres amiraux qui n’étaient pas sur place. Un déshonneur pour toute la faction. Pour autant, les individualités de l’amirauté n’étaient pas à prendre à la légère, d’où le fait que les habitants du coin avaient flippé et s’étaient barrés illico en me voyant, sans même chercher à se battre. Evidemment, la récente bataille de Marineford avait aussi eu du bon, si on peut dire ça comme ça. Pour avoir combattu un empereur et être complètement sorti indemne de notre combat, autant dire que j’en ressortais personnellement grandi. J’étais dans une autre dimension. Apte à faire mon nid dans la cour des plus grands… Et forcément, mes prouesses avaient retenti jusqu’ici, ce qui eut pour effet de terroriser encore plus ceux qui me fuyaient.
Et forcément, effet domino oblige…
En un rien de temps, la nouvelle de mon arrivée inopinée circula comme une trainée de poudre dans toute la côte sud. Certains se planquèrent dans leurs bâtisses de fortune, tandis que d’autres fuyaient à l’intérieur de la ville pour se trouver une meilleure cachette, ou tout simplement être loin de moi et de ma lame. Va savoir. Devant cette situation aussi comique que ridicule, j’eus un soupir, là où tous mes hommes de main furent complètement hilares ! S’il se foutaient de la gueule des habitants du coin qui avaient complètement déserté le port, ils se moquaient aussi de moi, vu que ma présence dans le coin allait certainement être su de tous dans ce dépotoir à ciel ouvert, ce qui alerterait surement ma cible qui aurait la largesse de se planquer éventuellement. Un brin agacé par cette perspective, je me massai la tempe gauche à l’aide de quelques doigts avant de prendre tranquillement un chemin au hasard. De toute façon, il fallait bien que je m’enfonce dans ce trou puant pour espérer tomber sur le fameux Don Lope Di Sangrin. Oui, parce que c’était pour ce type que j’étais là. Pour lui foutre la misère après qu’il ait saccagé tous les efforts d’infiltration d’une des rares Cipher Pol que je tenais en haute estime. Pour m’aider dans ma recherche, une partie de mes hommes se dispersèrent dans l’île pour essayer de localiser l’énergumène.
Avec un peu de chance, on le retrouverait avant la fin de la journée…
Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Mar 26 Sep 2023 - 9:30, édité 1 fois