Tenir ses promesses

Assise sur le bastingage à la poupe du navire, mon regard est perdu dans l'horizon depuis de longues minutes maintenant, repensant aux dernières vingt-quatre heures.

Je ne saurais dire combien de temps nous sommes resté dans notre petite barque sous le soleil et dans le vent de West Blue. Mais ce qui est sûre, c'est que j'étais à peine consciente lorsque les propriétaires de ce navire nous ont trouvés, moi et le grand Alban Ualraig. Ils nous ont secouru, nous ramenant à bord de leur vaisseau, nous ont réchauffé, lavés, nourris et nous ont offert de nous reposé. Quand je me suis réveillée ce matin, j'ai eu du mal à me remémorer où j'étais, et la présence de tous ces gens dans la cale de repos m'ont fait un peu peur. Heureusement, Ualraig était avec moi, ce qui me permit de me calmer et de reprendre mes esprits. Et puis, alors qu'il venait de nous apporter de la nourriture une nouvelle fois, ils interrogèrent le grand blond pour connaitre les détails de notre périple qui nous a amené jusqu'à eux. Et même si l'éloquence de l'Alban manquait de jugeotte quant aux faits que nous étions de pauvres fugitifs de l'île aux esclaves, je me retins de dire quoi que ce soit pour ne pas attirer l'attention sur moi, préférant partir sur le navire pour me retrouver où je suis maintenant.

Me grattant l'oreille de ma patte arrière, je commence à me demander si un jour je retrouverai mon ami Gluttony... Enfin, "ami"... Peut-on vraiment dire qu'il l'est toujours après qu'il m'ait changé en chat pour me forcer à le retrouver ? Je ne sais pas... Tout cela commence à me déprimer.

- Alors comme ça il parait que tu es une chanteuse transformée en chat ?

Faisant les gros yeux, je sursaute sous cette affirmation dans mon dos venant de l'homme qui a pris soin de nous. D'un bond, je me tourne vers le son de cette voix, voyant alors l'Alban au côté de cet homme qu'on connait à peine.

- Mais t'es débile ! Pourquoi tu lui as dit ça ?!
- Quoi ? C'est c'que tu m'as dit !
- Allons, allons, tout vas bien. Si vous voulez tout savoir, nous aussi nous avons un secret. Si je vous le dit, on sera quitte, ça te vas Rori ?

Je le dévisage, le jugeant de la tête au pied. Un secret contre un autre... Oui, ça me semble bien.

- Allez y.
- Je suis un cavalier de la révolution. Tu vois, nous sommes dans le même camps.
- Euh... Moi les histoires de politiques je m'en fiche ! Je veux juste retrouver mon apparence !
- Oui, Ualraig m'a tout dit. Il doit t'aider dans ta quête en échange de quoi tu t'assureras qu'il ne soit plus jamais esclave. Mais tu sais Rori, la lutte contre l'esclavage, c'est une de nos raisons d'exister. Et si tu nous aides, je suis sûr qu'on pourra t'aider à retrouver ce nouveau Corsaire pour qu'il te rende ton apparence...
- Et pourquoi vous feriez ça ?
- Tu as subis une injustice, qui plus est de la part d'un membre du Gouvernement Mondial. C'est notre rôle de t'aider.
- Vraiment ?
- Vraiment oui. C'est si étonnant que cela ?
- Bah un peu. Moi je croyais que les révolutionnaires c'était juste des terroristes.
- C'est ce que le Gouvernement Mondial cherche à faire croire pour nous décrédibiliser. Mais ce ne sont que des menteurs manipulateurs.
- Hm...
- Écoutez tous les deux, je peux vous proposer ceci : nous devons évacuer nos amis d'une île qui risque très probablement d'être la cible d'une inspection du Gouvernement Mondial justement, et il ne faut surtout pas qu'ils nous y trouvent. Si vous le souhaitez, vous pouvez rester avec nous le temps qu'on fasse cela tout en interrogeant tous les membres de la révolution que vous rencontrerez : que ce soit ceux de ce bateau ou ceux que nous allons évacuer. Comme ça, vous pourrez vous faire votre propre idée de ce qu'est la révolution et me dire si rejoindre nos rangs vous intéresserait ?
- Rejoindre vos rangs ?
- A en juger par votre histoire, votre duo serait d'une aide précieuse à l'armée révolutionnaire.
- Mais vous m'aiderez à retrouver Toru ?
- Bien sûr ! Cela risque de prendre un peu de temps cela dit mais... C'est promis.
- Hm... Je suppose qu'on peut y réfléchir...
- Parfait ! Maintenant je vous laisse, l'île est en vu et nous devons nous préparer pour l'amarrage.

Sven s'en va, me laissant seule avec Ualraig que je n'ai plus tellement envie de gronder... Après tout, si le cavalier dit vrai alors je n'aurai pas à lever le petit doigt pour retrouver mon "ami". Et ça, c'est plutôt intéressant...

Mais il a quand même dit que ça prendrait du temps... Alors je sais pas trop...

- Tu penses quoi des révolutionnaires Ualraig ? Moi j'avoue que j'hésite...

- Pourquoi je suis devenue révolutionnaire ? Parce que le gouvernement mondial est pourri, évidemment. Non mais franchement, vous cautionnez, vous, que certains humains aient droit de vie ou de mort sur les autres juste parce qu'ils sont nés dans une famille dont les ancêtres ont créé le Gouvernement Mondial ? Ça n'a absolument aucun sens ! On devrait tous avoir les mêmes droits, les mêmes chances !






- Pour pouvoir picoléééé ! allez ! Buvez avec moiiii !
- Avec plaisir !
- Non Ualraig !
- OOOOOH ! Mais tu es un chat qui parle !!! Les copains ! Regardez ! Un chat qui parle !
- Toi t'as vraiment trop bu...
- Ou alors c'est un utilisateur de fruit du démon ?
- Mais non, le fruit du chat est possédé par une fille de la Guerre.
- T'es sûr ?
- Mais non, c'bien un chat qui parle. Enfin, c'pas un chat, mais une chanteuse.
- Raaah Ualraig ! Je voulais pas que ça se sache !
- Bah pourquoi ?
- Pour pas me faire remarquer, aller on va voir ailleur !










- Il était pas très très sympa celui là...
- Et maintenant, on peut aller boire ?
- Mouais... Quoi que : regarde lui, il est gigantesque ! Il est même plus grand que toi !
- ...
- Oh allez, le prend pas mal et va lui parler !

- Tu veux savoir pourquoi je suis devenu révolutionnaire ? Et bien c'est très simple : parce que le Gouvernement Mondial est pourri jusqu'à la moëlle. J'ai fait des erreurs dans ma jeunesse... J'étais un pirate ! Mais quand j'ai décidé de me ranger, mon capitaine l'a mal pris... Au point de raser mon île natale.
- Mais si vous étiez un pirate, alors c'était un pirate, non ?
- Oh, alors c'est vrai, tu es un chat qui parle...
- J'croyais qu'tu voulais pas l'dire... J'comprends plus rien moi.
- C'était avant que tu le cris sur tous les toits ! Bref, monsieur le géant, je comprends pas votre histoire.
- Oui, oui... C'est parce que je l'ai pas fini... Voyez vous, peu de temps après que je le quitte, mon capitaine est devenu l'un des sept grand corsaire... Et quand il a attaqué mon île, la marine a fermé les yeux...
- Hm...
- Balrig ! Je vois que tu as trouvé nos deux nouvelles recrues.
- Oh, vous nous rejoignez ? C'est merveilleux ! J'aurai été heureux de commencer votre formation tout de suite mais malheureusement, on doit absolument quitter cet île au plus vite.
- Mais il aura tout le temps de le faire quand on sera en mer. En attendant le mieux c'est que vous alliez aidez les jeunes recrus qui sont en formation à tout embarquer sur le navire...
- BALRIIIG ! BALRIG ! C'est terrible !

Courant sur nous alors qu'Ualraig qui me porte sur son épaule depuis que nous sommes sur la Nouvelle Ohara allait rejoindre les gens que nous a indiqué Sven, le nouveau venu reprend rapidement son souffle, peinant à articuler distinctement.

- La... La... La marine... Elle... Elle arriv...

Mais il n'a pas le temps de terminé sa phrase que déjà le regard du valet et du cavalier se durcissent avant que Balrig inspire profondément et hurle à plein poumon.

- LA MARINE ARRIVE ! CACHEZ TOUT !
- Est ce qu'on a le temps de partir ?

Toutes les paires d'yeux se tournent vers l'informateur qui fait non de la tête, livide. Je me rapproche alors de la tête d'Ualraig pour lui murmurer discrètement à l'oreille.

- Je sais pas pour toi mais moi j'ai pas encore signé pour être révo...

A chacun ses objectifs... Et le miens est de survivre pour pouvoir rendre le monde meilleur avec mes chansons, pas en finissant en prison...

Tapis au sol, sous la chaloupe retournée en tentant désespérément de voir ce qui se passe dehors à travers l'interstice...

- Les contes pour enfants ne donnent pas de bonne cachette Ualraig ! Et je vois déjà les marines arriver ! Je te préviens, s'ils nous trouvent, je m'enfuis le temps de savoir ce qu'ils veulent !
- Et ta promesse ?! T'as dis qu'tu les empêcherais d'me mettre des chaînes !
- Erreur ! j'ai dis que je te les enlèverai ! Mais si je suis capturée aussi, je pourrais peut être pas le faire !
- C'que t'es intelligente pour un chat.
- Tu sais très bien que je suis pas un chat !
- C'vrai.
- Ah ! Et si on se fait prendre, surtout, tu dis rien sur la révolution ! Compris ?! Maintenant tais toi, je crois qu'ils arrivent !

- Hein ? Mais... Comment t'nous as trouvé ? J'tais pourtant sûr d'ma cachette. C'quoi ces conneries encore... Et j'ai pas peur moi !

Roulant des yeux sous la remarque stupide d'un Ualraig blessé dans son égo aussi bien par la découverte de sa "super" cachette que d'avoir été assimilé à un trouillard, je tourne ensuite rapidement la tête de gauche à droite histoire de mieux évaluer la situation dans laquelle nous sommes.

- Dans ce cas pourquoi se cacher ?

Hm. De ce que je peux voir, il y a seulement un autre homme avec nous, qui nous dévisage d'un air supérieur au travers de ses lunettes. Il a pas l'air très très dangereux... Juste très chiant. Et j'en sais quelque chose, mon agent lui ressemblait un peu et qu'est ce qu'il était barbant à vouloir contrôler la moindre minute de ma vie de chanteuse !

- J'sais pas moi.

Et alors qu'Ualraig ne sait pas quoi répondre parce que ses deux neurones ne connectent pas pour le mensonge, son regard se tourne indubitablement vers... moi.

- Meow ?
- T'as miaulé là... J'peux pas comprendre.

Ma patte vient alors s'écraser sur mon front de dépit, non mais qu'est ce qu'il peut être benêt quand il s'y met ! Heureusement qu'il a des muscles parce que vraiment, il m'aide pas du tout en dehors de ça ! Bon, il est temps de passé au plan B. Avant même que l'agent du Cipher Pol puisse faire remarqué que les chats ne parlent pas donc on ne peut pas les comprendre, je gonfle soudainement mon poils comme si je voyais un danger et, d'un coup, j'en arrache une petite touffe de mon cou avec mes dents avant de les cracher devant moi et de me secouer si vite qu'on ne voit plus qu'une grosse boule de poils.

Et quand celle ci retombe au sol, moi, telle un ninja disparaissant dans la fumée, j'ai disparu dans les poils pour me cacher derrière la chaloupe. Manque de pot pour moi, je ne vais pas franchement plus loin... Rapport que l'herbe est trop courte pour que je rampe sans me faire voir et que Ualraig a décidé de s'éloigner de tout pour la poser au milieu de nul part... Non mais vraiment, il m'aura pourri jusqu'au bout celui là !

Bon, si je creuse très très vite et que je m'enterre, je suppose que ça fera une bonne cachette ? Beuh. La terre est molle, humide, et pleine de vers, c'est dégoutant... Mais quand on a pas le choix... J'espère juste finir à temps pour ne pas me faire avoir !

L’agent Clint Cunningman du Cipher Pol était réputé pour sa maîtrise des situations complexes, mais même pour lui, cette rencontre était hors du commun. Quand il fit face à un chat qui parlait et à un colosse de facile trente centimètres de plus que lui émergeant de sa cachette sous une barque, son sang-froid ne faiblit pas, mais son esprit s'activa instantanément pour évaluer la situation.

Son regard aiguisé analysa rapidement les détails : la morphologie du colosse, mais aussi son QI plus ou moins bas, le langage du chat, tout en gardant une posture impassible. Son expérience lui enseigna que la réaction la plus sage était d'observer attentivement ces individus inhabituels.
Malgré son étonnement intérieur, Cunningman afficha seulement un léger haussement de sourcil, signe discret de son étonnement contenu. Il savait qu'il devait maintenir son sang-froid et ne pas laisser transparaître ses émotions.

Face à un tel tableau, il resta stoïque, mais vigilant. Ses sens étaient en alerte maximale, prêt à réagir instantanément si la situation dérapait. Son objectif demeurait inchangé : comprendre la nature de ces individus insolites, déterminer s'ils représentaient une menace et agir en conséquence.

Pour Cunningman, cette rencontre inattendue était un défi à résoudre avec prudence et intelligence. Il n'était pas du genre à se laisser déstabiliser facilement, mais cette situation inhabituelle allait certainement tester ses compétences et son sang-froid légendaire. Le chat prit la poudre d’escampette pendant que le grand garçon essaya de prendre la parole comme un vrai homme.

« Moi c'Ualraig, du clan Farghasdan. J'suis un guerriers juré du Laird Ruaridh. »

“Qu’est-ce qu’il dit le gaillard là ? “ Lâcha Clint en se retournant vers ses collègues du cipher pol.

Face à l'échange initial avec le colosse, Cunningman se retrouva dans une impasse linguistique. Les paroles de ce grand dadais dépassaient sa compréhension, ce qui n'était pas habituel pour un agent aguerri comme lui. Son regard neutre dissimulait une certaine frustration de ne pouvoir déchiffrer les paroles du QI d’oursin.

l’Inquisiteur Jason Cole du gouvernement mondial, rompu aux situations délicates, intervint promptement, percevant la perplexité de Cunningman. Décidant de prendre les choses en main, il ordonna de coffrer le grand niais, probablement par mesure de sécurité ou par prudence face à cette étrange situation.

Bien qu'intérieurement déterminé à résoudre ce mystère, Cunningman savait obéir aux ordres. Il coordonna l'action pour sécuriser le bonhomme tout en gardant un œil attentif sur la manière dont l’inquisiteur gérait la situation. Son esprit analytique demeurait en alerte, prêt à agir en fonction de l'évolution des événements.

Malgré la frustration de ne pas pouvoir comprendre le langage de l’homme en face de lui, Cunningman restait fidèle à son professionnalisme et à son sens du devoir. Il s'efforçait toujours de comprendre les tenants et aboutissants de chaque situation, même si celle-ci lui échappait pour l'instant.

Creuse creuse creuse creuse...

Arrête !

Tends l'oreille ? Tiens, ils s'en vont... Hm...

Les oreilles aplatis pour attirer le moins possible l'attention, je lève ma petite tête au dessus de la barque et regarde s'éloigner le groupe d'homme en compagnie d'Ualraig qui a déjà a nouveau des chaines au poignet...

- Il le fait exprès ou quoi...

Non, bien sûr qu'il ne le fait pas exprès, le grand benêt a beau ne pas être très malin, s'il y a bien une chose dont je suis sûre, c'est qu'il n'aime pas du tout être privé de liberté. Ahlala, je vais encore devoir le sauver... C'est donc tout en discrétion, usant de mes techniques de ninja pour me camoufler dans l'environnement qui se dresse entre moi et ma cible à suivre que je prends note de l'endroit où Ualraig est amené. Bon, il se trouve dans un bâtiment de la ville qui semble être là où est géré celle ci. Surement un genre de Mairie ou de caserne, je ne sais pas trop, mais l'important c'est qu'il est à terre et que j'ai du temps avant d'être contrainte de devoir le libérer.

Et ce temps, je compte bien le mettre à disposition ! Bon, le soucis c'est qu'un des leur m'a vue... Hm, réfléchit Rori, tu dois pouvoir trouver un moyen de te camoufler... Assise au milieu de la rue, une patte tapotant mon menton tandis que mes yeux regardent à droite et à gauche, je repère finalement quelque chose qui capte mon attention ! De la fumée ! Un feu ! Et qui dit feu, dit cendre ! Et qui dit cendre dit...
Oh... Je vais encore être toute cracra... Décidément, Toru ne se rend vraiment pas compte de ce qu'il m'oblige à faire en me privant de mon corps d'humaine !

Enfin, sautant à la fenêtre de la maison d'ù s'échappe la fumée, je découvre alors une petite boulangerie d'où l'odeur est plus qu'appétissante... Du pain, des gâteaux... Hmmm... Ça sent si bon ! Me baissant alors pour tenter de passer par la petite fenêtre à peine entrouverte, je me retrouve soudainement coincée les fesses dehors et la tête à l'intérieur ! Zut ! C'est pas comme ça que ça devait se passer ! Et en plus, j'entends des soldats se rapprocher ! Aaah ! Pas le choix !

- MEOW ! MEOW ! MEEEOOOOOWW !!!
- Hein, quoi ?! Qu'est ce que... OOH ! Un petit chat ! Viens là toi.

Et en moins de deux, me voilà sauvée par le boulanger un peu grassouillet qui me prend dans ses grandes mains avec une grande délicatesse et me transporte dans sa cuisine où il me sert directement un bol de lait en me posant plein de questions bidons... Bidon car, évidemment, un chat cha ne parle pas, slurp slurp slurp. Hm, très bon ce lait ! Slurp slurp.

Mais alors que je savoure ma récompense durement gagnée, la sonnette de la boutique résonne et le boulanger me laisse alors seule en me demandant de ne pas bouger. Continuant de boire en bougeant à peine les oreilles sous ses remarques, je lève discrètement les yeux lorsqu'il s'en va pour accueillir les clients.

- Bonjour, je suis l'agent Krik, du CP8. Dites moi, êtes vous au courant d'une quelconque activité illégale sur l'île ?
- Bonjour... Euh... Non je... Je ne vois pas...
- Vous m'avez l'air bien hésitant...
- Bah, euh, c'est que vous êtes intimident m'sieur... euh.. hm.
- Mouais, embarquez le moi pour que l'agent Cole l'interroge.
- Euh, vous êtes sûr agent Krik ? Non parce que c'est quand même le troisième sur trois maison qu'on visite que vous nous demandez d'embarquer...
- Est ce que vous douteriez de mes méthodes Sergent ?
- Non non ! Évidemment, on l'embarque. Désolé monsieur... Veuillez nous suivre dans le calme s'il vous plait, ce ne sera pas très long.
- Bon... D'accord...

Le boulanger me jette alors un regard un peu dépité avant de suivre les autorités sans faire d'histoire. Hm... Cette histoire s'annonce de moins en moins bien... Assise sur le plan de travail, une brioche à côté de moi et mon bol de lait, j'en arrache un morceau pour le mâcher tout en réfléchissant...

- Entre les révos qui se cachent et les agents qui cherchent des criminels, il ne fait pas bon de rester sur cette île... Après l'agent à parler d'activité illégale mais de ce qu'on a vu du camps révolutionnaire, ils ne faisaient rien d'illégal non ? Ou alors j'ai loupé quelque chose... Je ferai mieux d'aller surveiller le camps des soldats pour m'assurer qu'Ualraig va bien et préparer son évasion...

Je termine alors mon repas avant de m'avancer vers le four à pain et son feu de bois, précautionneusement, je récupère de la suie avec mes petites pattes, en faisant un petit tas pour me rouler dedans et devenir un chat tout noir !
Ainsi, personne ne me reconnaitra et je pourrai espionner le camps sans soucis !

Je me glisse alors dehors et retourne là où Ualraig doit être enfermé pour prendre plus d'informations...

- Mais pourquoi les gens ont toujours cette obsession que de donner du poisson à un chat ?! Faut arrêter avec ça ! Et c'est moi, grosse and.. Euh, Ualraig. C'est Rori, je suis venue te sauver mais j'ai l'impression que tu n'en as plus tellement besoin ?

Alors ça c'est bizarre. Depuis quand il arrive a se sortir tout seul des mauvaises passes ? Bon, en même temps on voyage ensemble que depuis quelques jours alors je le connais pas plus que ça mais sa soudaine débrouillardise ne me plait pas beaucoup... Peut être va-t-il alors se rendre compte que je ne lui sers à rien et qu'il peut retourner sur Alba comme un grand ? Sans avoir à m'aider ? Non non non, ça ne me plait pas du tout. Il faut absolument que je le convaincs qu'il a toujours besoin de moi !

- Enfin... Pour l'instant. Parce que on sait tous les deux que les gens se méprennent trop souvent sur ton compte et que du coup c'est mieux que je sois pas trop loin pour assurer tes arrières... D'ailleurs, je pense qu'on ferai mieux de partir de cette île avant que le gouvernement ne trouve les révolutionnaires... Retournons au port pour voir si on trouve quelqu'un pour nous emmener vers le Corsaire...
Mais attends... Attends attends attends... Mais ! Mais oui ! C'est ça ! On va demander au gens du Gouvernement de nous emmener le voir !


- Vous êtes bien sûr de vous Monsieur Book.
- Absolument. Je peux vous jurer que vous ne trouverez rien d'illégal dans cette bibliothèque !
- C'est ce que les agents sont entrain de vérifier...
- Alors pourquoi interroger les citoyens ? Nous savons mieux que personne ce qu'il en coûte de défier les lois du Gouvernement ! Croyez vous que nous soyons assez idiot pour recommencer ?
- Je crois que l'ancien peuple d'Ohara a été exterminé avec son île, aussi cette leçon vous ne l'avez peut être pas si bien apprise.
- C'est n'importe quoi ! Ma famille... Mes arrières arrières grand parents sont mort sur Ohara ! Leur histoire s'est transmise à nos familles ! Je vous assure, nous ne tenterons plus jamais quoi que ce soit d'illégal !
- Nous verrons bien cela après l'inspection...

Devant le bureau auquel s'est installé l'agent Œil de Lynx, une pile de vieux livre écrits dans des écritures aussi illisible qu'ancienne s'amasse. Et pour chacun de ces livres, Jason Cole s'évertue à décrypter sa langue d'écriture afin de s'assurer qu'aucun d'eux ne contiennent la langue interdite des ponéglyphes. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : trouver comment un pirate comme ce Clotho Tash'nathak aurait appris ce dialecte... Et savoir à quel point ce savoir à fuiter dans le monde entier...

- Miaou.

En bon chat, me voilà entrain de me frotter aux jambes de cet agent du gouvernement qui interroge un civil dans la bibliothèque-arbre de la ville. Et si je suis très impressionnée par ce décors, je ne prends malheureusement pas vraiment le temps de le contempler, bien trop concentrer sur ce que Ualraig va dire en arrivant à ma suite. Mon miaulement a créé l'ouverture parfaite pour son entrée, à lui de jouer !

- Vous voudriez bien virer ce chat de mes...
Forcément, se retrouver nez à torse d'un géant de plus de deux mètres, ça impressionne assez pour couper l'agent dans sa phrase. Pour autant, il ne se démonte pas.

- Ah, encore vous, je pensais que nous en avions fini, à moins que les menottes ne vous manque déjà ?
- Ah non hein ! Je t'avais dit que c'était une mauvaise idée ! Aller viens on va trouver autre chose.

Rah, Ualraig... Les gens te prennent pour un fou quand tu t'adresses directement à moi quand tu me parles. Et puis non, c'est pas une mauvaise idée ! Et si je dois ouvrir ma bouche pour le lui montrer alors soit ! J'ignore alors sa main qui m'invite à grimper dedans pour plutôt m'assoir juste à côté, face au représentant du GM.

- Monsieur l'agent, je suis Rori, la chanteuse Rori qui a disparu en 1626. J'ai été transformée en chat par le nouveau corsaire du Gouvernement Mondial.
- Un des nouveaux. Gluttony n'est plus le seul à avoir reçu récemment sa lettre de marque...
- Alors vous me croyez ! Je suis véritablement surprise en bien ! C'est tellement rare que les gens me croient sans faire d'histoire ! Vous pouvez m'aider ? S'il vous plait ! Je veux redevenir humaine !

Un instant, l'agent me dévisage avant de noter la suie que j'ai laissée sur son pantalon en m'y frottant. Ce qui n'a rien pour lui plaire. Heureusement pour moi, j'ai une arme fatale pour ce genre de cas : mes petits yeux de chat malheureux.

- S'il vous plait !!
- Non. Maintenant déguerpissez.
- D'accord. Allez monte Rori.
- Nan ! scandalisée par ce refus, je me déplace en même temps que l'agent pour rester en face de lui, ignorant une nouvelle fois la main au sol du géant blond. Vous devez m'aider ! Je vous en supplie ! Ça fait trois ans maintenant que je suis coincée dans ce corps de chaton ! Vous savez pas ce que c'est que de vivre cette vie ! De ne plus pouvoir manger de chocolat ! Ni de sucreries ! S'il vous plait ! Vous êtes pas obligé de me conduire directement à lui, mais peut être juste me dire où il est et trouver quelqu'un qui m'y emmènera ! C'est quand même pas grand chose que je demande ! S'il vous plait ! J'en ai vraiment besoin !
- Va emmerder quelqu'un d'autre ou je te chasse à coup de pied.

Son regard noir me glace le sang, assez pour me décourager. Alors, rampant presque au sol de mécontentement et de peur, je rejoins finalement la main d'Ualraig.

- Je t'avais dit que c'était une mauvaise idée.

Et tandis que nous repartons en direction du port pendant que la ville grouille de marine interrogeant tous les citoyens, une nouvelle idée de génie me vient au moment même où nous croisons deux d'entre eux.

- Dites messieurs les soldats, on peut repartir de l'île avec vous pour s'engager dans la marine ?
- C'est... C'est le chat qui a parlé ? J'ai pas rêvé ?
- Si tu l'as rêvé alors moi aussi...
- Je croyais que tu voulais pas dire à tout le monde que tu parles et maintenant tu parles à tout le monde... Je comprends vraiment plus rien moi. et pis j'veux pas m'engager dans la Aïeuh ! Mes griffes viennent de se planter dans la peau de son épaule où je suis installée pour le faire taire avant que je ne lui chuchote à l'oreille
- C'est une ruse ! Juste pour partir avec eux et qu'ils nous conduisent dans un endroit avec plein de gens qui pourrons nous aider !
- Ah, je vois ! On veut s'engager dans la marine !
- Oui, s'il vous plait ! En plus en temps que chat qui parle je peux être super utile pour me camoufler et récupérer des informations !
- C'est vrai que ça se tient...
- Malheureusement c'est pas nous qu'on décide. Mais si vous v'nez sur notr'navire on vous amènera au QG de West Blue ?
- C'est bien, ça ? dit Ualraig d'une manière absolument pas discrète à mon oreille et assez fort pour que les deux soldats entendent.
- Oui ! C'est super ! Merci beaucoup !

Et c'est ainsi que tard dans la soirée, nous avons finalement repris la mer en abandonnant tous les beaux projets révolutionnaires derrière nous pour nous embarquer dans une aventure de marine, sous le regard désapprobateur de l'agent Cole qui, à défaut de nous jeter du navire, s'est simplement contenter de remuer la tête de gauche à droite.

Quant à la nouvelle Ohara, heureusement pour elle rien n'a été trouvé d'illégal. Je me demande quand même comment les révolutionnaires ont fait pour si bien se cacher. Vu leur efficacité dans cette fouille, je me demande si j'ai vraiment bien fait de choisir le gouvernement plutôt que les révolutionnaires... Enfin, au moins ce choix à le mérite de ne pas coller une prime sur ma bouille de chaton et qui sait, plus tard, sur ma tête de chanteuse...