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Du sang sur la neige

Commodore Raines ?!

J’ai envie de vomir. Mon cœur est collé au fond de ma poitrine, sous l’effet de l’accélération. L’air qui souffle sur mon visage fait monter les larmes à des yeux que je peine à garder ouverts. J’ai peur. Je crois que j’ai le vertige.

Je crois qu’il a bougé ! Commodore Raines ?!

Tout n’est que le blanc de la neige et le rouge de mon sang. Le paysage défile à toute vitesse, mais il est si monotone qu’il paraît immobile. Il n’y a que la chute. Tout va si vite, et pourtant c’est si long. C’est interminable.

Commodore Raines !!

Je me souviens du sol qui approche à vive allure. Je me souviens de voir le manteau neigeux qui le recouvre. Je me souviens des hurlements de Freeman lorsqu’il se rend compte que de la poudreuse, aussi épaisse soit elle, n’amortira pas une chute de 5000 mètres. Je me souviens avoir fermé les yeux.

Je me souviens de mon corps qui rassemble ses dernières forces et se contracte.

Tekkai.

Commodore Raines, ouvrez les yeux ! Je vous en supplie !

Je rouvre les yeux et tente de me redresser subitement. Mon corps est comme traversé par un éclair de douleur et ne répond pas. De grosses gouttes de sueur perlent sur mon front. Mes mains sont moites.

Aïe !
Commodore ! Mon Enseigne me plonge dessus et me serre dans ses bras. Je sens une vive douleur dans les côtes à la suite de ce choc affectif… Et bien peu réglementaire.
Enseigne… Le Décret n° 2005-796 stipule qu’en uniforme, tout militaire doit le salut aux autres militaires en uniforme placés au-dessus de lui dans l'ordre hiérarchique… Et tout militaire salué doit rendre le salut… Ah mais je ne suis pas en uniforme… J’imagine que c’est bon alors… ? Même si c’est peu orthodoxe…
┐( ̄~ ̄)┌
Au moins le choc ne vous à pas fait perdre le nord…

Entendre cette voix me ramène brusquement à la réalité. Je tourne la tête vers la droite en laissant s’échapper un râle bref. Mes vertèbres ont sacrément encaissé… Et mon cou me le fait payer. Mes yeux se posent sur l’Agent Ameublement, allité lui aussi. La vision me donne un très court haut le cœur : il est couvert de bandages, de la tête aux pieds, si bien qu’il me fait penser aux momies des souverains Alabastiens dont on entend parler étant enfant. Son bras et sa tête sont surélevés et maintenus par des câbles attachés à des tiges de support pour les décharger de leur propre poids. Mes yeux de médecin parviennent à analyser son état d’un bref regard. Double fracture du coude, de plusieurs côtes et du poignet. Canal carpien, tendons fléchisseurs et nerf médian sévèrement endommagés. Plancher orbital, pelvis, et menton fêlés. Je baisse lentement les yeux. J’en suis le responsable.

Ne vous en faites pas trop, ce n’est pas comme si vous aviez vraiment eu le choix. Il continue en peinant à articuler, son menton devant être extrêmement douloureux et quasiment immobilisé.
Agent Ameublement, je…
Agent Devon. Alastair Devon. Nous nous sommes battus à mort, je pense que vous pouvez m’appeler par mon vrai nom et non un pseudonyme.
Très bien. En revanche, de votre côté je souhaiterais que vous continuiez à m’appeler Commodore Raines.
Commodore !
(`皿´#)



Mon Enseigne me met une légère claque à l’arrière de la tête. Une seconde s’écoule. Je crache alors une épaisse gerbe de sang. Je me sens repartir. La lumière au bout du tunnel s’éloigne doucement et je rejoins les anges. Grand-papy, grand-mamy, j’arrive…

Aaaaaaaah, Commodore ! Ne mourrez pas, restez avec nous !
Ne… Ne vous en faites pas… Vous pouvez m’appeler Raines… Je lève lentement mon bras avec le pouce en l’air. Mon bras chute lourdement sur le lit et je soupire bruyamment. Voilà à quoi j’en suis réduit ? Je ne peux même pas tenir plus de quelques secondes un effort aussi simple ? Mon regard se pose sur mon propre corps. Mon bras droit est mon seul membre qui n’est pas trop fracturé. Le reste de mon corps est en lambeaux. Côtes, jambes, vertèbres… Tout est cassé à plusieurs endroits mais c’est un miracle que je m’en sorte uniquement avec des blessures traumatiques et pas d’hémorragie interne, de poumon perforé ou autres décollements de la plèvre… Et surtout, ma tête n’a rien de bien méchant. Mon corps a instinctivement activé le Tekkai pour protéger mes points vitaux. Mais il n’y a pas que ça. J’ai ressenti autre chose. Comme si je m’enfonçais dans la poudreuse avant même d’entrer en contact avec elle. Comme si je m’étais écrasé dans un coussin qui avait considérablement amorti ma chute. Dans tous les cas, je ne sais pas l'expliquer. Je porte le regard à ma main tremblante. Mon corps entier me fait souffrir et n’arrête pas de vibrer, depuis que j’ai encaissé sa technique.

Désolé pour ça.
Ce n’est pas vraiment votre faute... Je souffle et marque une pause, avant de continuer, pensif. Le Rokuogan, hein ? Quelle technique incroyable… La seule technique du Rokushiki que je n’ai jamais su maîtriser.
Ne vous tracassez pas… Seule l’élite du Cipher Pol y parvient, après des années d'entraînement… Pour un marine, votre Rokushiki est déjà spectaculaire…

Je n’ai que faire des ses éloges, et je les accepte amèrement à contre-coeur. Je ne nie pas ses paroles, mais… Les évènements récents tendent à me faire croire que ce n’est pas suffisant. Je suis fort physiquement. Je maîtrise l’art martial meurtrier des agents du gouvernement… Mais il y a des gens bien plus forts que moi sur ces mers. Les Empereurs, les Capitaines Corsaires, les Amiraux… Auraient-ils été mis en aussi piteux état par les combats que j’ai mené ? Et par la chute ? Je me perds petit à petit dans mes pensées…
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Ah, et les Docteurs Freeman et Octavius ? Et le roi Chalier ? Que s’est-il passé ? Je reviens à nouveau à moi alors que les détails et les éléments de la situation avant ma chute me reviennent brusquement, comme si mon esprit émergeait d’un épais brouillard. Et d’ailleurs, où sommes-nous ?

Après avoir été retrouvé dans la neige, vous avez été transporté au C.H.U., ou vous êtes soigné. Vous avez dormi deux jours. Le docteur Octavius a été appréhendé par la milice, et sa majesté le roi Chalier a pu être sauvée et mise en sécurité. Elle commence, puis marque une pause, puis réajuste ses lunettes et reprend. Quant au Docteur Freeman, son corps a été retrouvé à côté du vôtre… En bien pire état. Il n’a pas survécu à son transport jusqu’ici.

Je lâche un soupir teinté d’un mélange de soulagement et de déception. Le pire scénario aurait été qu’il parvienne à mener quand même à bien son plan, ou à s’enfuir et qu’on ne le retrouve jamais… D’un autre côté, je m’en veux d’avoir, dans un élan de rage, de désespoir et de folie causé par la douleur, cédé et sauté à la mort en le tenant dans mes bras. Il méritait sans doute la mort, mais ce n’était pas à moi de la lui infliger. Dans tous les cas, il a échappé à toute forme de procès. Il a échappé à la confrontation avec les victimes. Je lui ai offert la solution de facilité. Je serre les dents un bref instant. Je suis en colère, mais la douleur m’empêche de trop le manifester physiquement.

L’avantage, c'est que le Docteur Octavius est facilement passé aux aveux. Là où le Docteur Freeman était confiant et avait de l’aplomb… Lui s’est simplement révélé être un petit homme paresseux, avide et lâche et a vite craché le morceau dès qu’il a eu l’ombre d’une chance de passer un marché. Nous avons perquisitionné leurs bureaux ainsi que l’Assommoir à l’aide de l’équipe de l’Agent Devon, et trouvé suffisamment de preuves incriminantes contre eux… En plus d’avoir récupéré tous les fonds qu’il avaient amassé… Et il y en avait pour un sacré magot.
Et pour nous ? D’un très léger mouvement de la tête, je nous désigne tous les deux, le chef d’équipe du Cipher Pol et moi.
On a pu prouver assez facilement que votre implication n’était pas du fait de votre propre volonté, et que vous avez été contrôlé par les facultés du Docteur Freeman. Nous avons transmis toutes les informations à la royauté et attendons leur retour. En attendant, pas d’inquiétude mais il y a une dizaine de miliciens qui gardent votre porte…

J’acquiesce silencieusement, tout de même très nettement soulagé de pouvoir clarifier la situation et enlever l’opprobre jetée sur mon nom. Tout ce que je fais, c’est pour ma réputation, pour mon nom et pour ma famille. Alors que de telles actions de ma part entachent ce que j’essaie d’aussi durement bâtir durant ces dernières années… Je ne l’aurais pas supporté. Je suis happé hors de mes pensées lorsque la porte de la chambre s’ouvre brusquement. Les regards de toute l’assemblée se portent alors vers la bedonnante silhouette du monarque Drumois qui vient de rentrer dans la pièce, accompagné de l’intendant chargé de la gestion du C.H.U.

Votre majesté… J’essaie de porter ma main à ma tempe pour effectuer un salut militaire sommaire, faute de mieux… Les muscles rotateurs de mon épaule arrivent péniblement à hisser ma main sur le côté de ma tête, où mes doigts entrent en contact avec mon bandage… Et l’endroit où j’ai arraché l’implant que m’avaient installé les Docteurs Freeman et Octavius. Le reste des personnes présentes dans la salle saluent également le souverain comme le veut le protocole.

Commodore Raines… Ravi de voir que vous vous en êtes sorti. Quant à vous, Agent Devon… Il marque une légère pause et dévisage l’agent du Cipher Pol du coin de l'œil. Je ne vais pas vous mentir, j’ai encore du mal à me sentir en sécurité en voyant votre visage.
Votre majesté, je…
Vous n’y êtes pour rien. On m’a fait parvenir une montagne de documents qui attestent de la culpabilité du Docteur Freeman, et vos états de service précédents qui sont excellents… Mais je vous ai vu vous battre pour me sauver, et risquer votre vie. Je sais que ce que vous avez fait, vous l’avez fait sous la contrainte.
Je ne suis pas un tueur, vous savez. Je relève la tête vers le roi Drumois, la larme à l'œil. Le souvenir de ces scènes où j’ai massacré des soldats innocents revient me hanter et défile devant mes yeux. Je suis terriblement désolé pour le tort que j’ai pu causer à vos hommes… Et les morts que j’ai pu causer.
Ce qui est fait, est fait. Vous n’y pouviez pas grand chose.

Il pense bien dire, mais il ne fait que remuer le couteau dans la plaie. C’est faux. C’est terriblement faux. La vérité, c’est que la situation aurait pu difficilement être pire : je n’ai pas été assez fort pour résister à l’emprise hypnotique du Docteur Freeman, et d’un autre côté… Je l’ai été suffisamment pour causer de terribles dégâts autour de moi. On dit que science sans conscience n’est que ruine de l’âme… Mais avoir cette force, cette sorte de demi-puissance qui dessert plus qu’elle ne sert, qui rend plus orgueilleux que ce qu’elle se révèle utile… Est tout aussi dangereux.

Dans tous les cas, sans votre présence, le royaume serait tombé aux mains de ce savant fou… Et personne ne s’en serait rendu compte. Vous avez rendu un grand service au royaume de Drum. Il marque une courte pause avant d'enchaîner. Vos supérieurs en ont été informés.
Merci, votre Majesté. Mais vos remerciements et votre pardon n’effaceront pas les atrocités que j’ai commises. Je souhaite me racheter, et faire plus pour le royaume de Drum.
Vous êtes quelqu’un de bien, Commodore Raines… C’est pourquoi je vous ai personnellement recommandé pour recevoir la Reconnaissance des Nations.

Mes yeux s’illuminent lorsque j’entends ses mots. La Reconnaissance des Nations est une des médailles les plus prestigieuses qu’un officier peut espérer obtenir dans sa carrière… Et certainement une aide précieuse pour accéder à l'État-Major de la Marine.

Majesté, c’est un honneur… Mes yeux s’emplissent d’étoiles et de reconnaissance pour le souverain Drumois.
J’ose espérer que ce sera suffisant pour que la Marine quitte finalement notre île.

Ses mots tombent comme un couperet, contrastant avec la sensation d’extase qu’il vient de me faire ressentir… Pardon ?
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Pardon, votre Majesté… Mais je ne suis pas sûr de saisir…
Vous m’avez bien entendu, je pense que la Marine devrait quitter Drum. Les derniers événements n’avaient déjà pas joué en votre faveur… Et bien que vous soyez personnellement blanchis, ce nouvel incident va laisser des séquelles auprès de mon peuple qui je pense seront irréversibles.
Sauf votre respect, votre Majesté, je sais bien que la 199ème et la 33ème ont connu des déboires… Mais leurs commandants sont morts pour votre royaume, et ont sans doute contribué à ce que les pertes soient réduites… Je pense que Drum se porterait bien moins bien sans appui militaire. Que ferez-vous lors de la prochaine attaque pirate ? Votre milice est en miettes, et ce ne sont pas vos animaux qui vous sauveront…

Il ne répond pas. Les mots sont durs, et peut-être beaucoup trop directs en sachant que je m’adresse à un souverain qui siège au Conseil des Nations… Et que je ferais mieux de brosser dans le sens du poil si je veux obtenir ma médaille. Néanmoins, l'honnêteté est une vertu… Et le roi Chalier est un bon monarque qui pense d’abord à son peuple. S’il n’est pas capable d’ouvrir les yeux et de regarder la vérité en face… Je dois le forcer à le faire.

Je comprends que votre foi dans la Marine soit ébréchée. Mais nous chasser ne fera que fragiliser votre royaume. Vous devez me croire.
Je suis au service de mon peuple, et à l’heure actuelle, ce dernier n’a plus confiance en votre institution. Il lâche un petit grognement renfrogné.
Votre Majesté… Vous êtes le souverain du royaume des docteurs… En tant que médecin moi-même, permettez-moi de vous donner un conseil : quand un patient à mal à l’orteil, on ne lui ampute pas le pied, on le soigne. La rémission peut parfois être longue, mais c’est un processus nécessaire.

La métaphore fait mouche, et il affiche une mine pensive.

Vous avez une idée ?
Au lieu d’abandonner notre relation, renforçons là. Si votre peuple n’a pas confiance dans les Marines affectés à votre île, alors trouvons quelqu’un en qui ils pourront croire. Un enfant du pays, par exemple. Ne parquez pas les garnisons à bord de leurs cuirassés, comme des envahisseurs… Laissez-les aider à reconstruire Bighorn. Je m’arrête quelques secondes, le temps de toussoter et de me remettre dans une position plus confortable. Votre vrai trésor, c’est votre savoir médical. Je ne sais pas si je serais encore en vie, sans lui. Transmettez-le. Créons une formation pour que la Marine soit mieux formée et que nous puissions mieux aider la population. Nous pourrions utiliser les fonds confisqués à l’organisation du Docteur Freeman pour financer tout ça… Et rénover les étages du C.H.U. qui ont été endommagés. En échange, nous formerons votre peuple pour que l’île soit défendue par ses propres habitants, et non par des inconnus. Pour que Drum reste aux Drumois, sans que vous n’ayez à sacrifier votre lien avec la Marine.

Il prend à nouveau quelques instants durant lequel un léger silence s’installe. C’est une proposition honnête et sensée, à mon humble avis… Et qui est en adéquation avec leur volonté indépendantiste.

Ne pensez pas m’avoir convaincu d’un seul discours… Mais vous apportez de bons éléments qui vont dans le sens du peuple… Je vais y réfléchir. J’acquiesce en silence. Quoiqu’il en soit… Merci, Commodore. Vous êtes quelqu’un de bien. Il faut plus de Marines comme vous.

Je le remercie d’un hochement de tête alors qu’il quitte la pièce et que j’entends sa troupe de miliciens lui emboîter le pas.

Ce que vous voulez faire, pour le C.H.U… Je pense que c’est une bonne idée. La voix de l’intendant, qui s’était tût jusqu’alors, rompt le silence. Je pense que le Docteur Lariboisière aurait apprécié.
Merci. Je ne l’ai pas connu, mais ça veut tout de même dire beaucoup.

Il hoche la tête et prend alors aussi son congé, trottinant dans le couloir avec une foulée rapide, sans doute pour rattraper le roi Chalier et continuer de l’accompagner durant sa visite de l'hôpital.

Je souffle un grand coup.
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Et maintenant, Commodore ?
Maintenant… Ah, j’imagine qu’il reste la question de l’Assommoir…
L’usine sera probablement fermée, la totalité des ouvriers était sous le contrôle du Docteur Freeman…
C’est surtout d’eux dont je parlais… Que vont-ils devenir ?
Ils ont été retrouvés déboussolés, durant la perquisition. La mort du Docteur Freeman a d’une manière ou d’une autre levé son emprise hypnotique sur eux, et ils ont été capturés. Ils sont aux mains des miliciens, toujours à Robelle… En attente de jugement.
Je pense qu’on peut faire quelque chose. Je pense qu’il est de notre devoir de les aider. Notre mission est de démanteler ce réseau, et s’il a souillé ce royaume et l’a rongé comme une tumeur, nous ne pouvons pas juste l’exciser et laisser un trou béant derrière nous.
Qu’avez-vous en tête ?
Il me reste des fonds personnels… Et nous avons récupéré l’argent sale qu’ils ont obtenu ? On pourrait le réinjecter, relancer l’usine. Sauver des emplois.
Et faire de l’alcool et des prothèses ? Elle fait la moue et me dévisage.
De l’alcool pour se saouler et des prothèses de combat non… Mais des fournitures médicales pour alimenter le C.H.U., et aider le royaume à se relever… Cela pourrait être une idée.
Vous voudriez que je formule une requête officielle au roi Chalier ?
Je n’ai pas pensé à lui en parler lorsqu’il était là… Vous devriez voir s’il est toujours dans les parages.
Affirmatif. Vous êtes sûr que ça ira, de votre côté ?
Ne vous en faites pas. De toute manière, ce n’est pas comme si je pouvais vraiment bouger… Je vais en profiter pour me reposer, peut-être avancer sur mon rapport de mission, et contacter la Vice-Amirale Harnam pour la mettre dans la boucle et réfléchir à une implantation de garnison, et à un candidat potentiel pour la diriger…

Elle opine, effectue un garde-à-vous hâtif, puis s’excuse pour essayer de rattraper le souverain Drumois. Je souffle un grand coup.

Vous devriez vraiment vous reposer, et que ce ne soient pas simplement des paroles en l’air pour rassurer votre seconde… Je tourne la tête vers l’Agent Devon, qui écoutait en silence depuis toute à l’heure.
Eh, vous le voyez bien, je me repose. Je remue légèrement mon bras et mes jambes endoloris, pour lui montrer que je suis incapable de faire plus que de simplement rester alité.
Je ne parle pas que de repos physique. Vous semblez avoir l’esprit en permanence occupé… Et préoccupé. Il marque une courte pause, durant laquelle je ne réponds pas. Il continue. Vous savez, pour être capable de changer d’apparence et de persona aussi facilement, il ne suffit pas d’être un bon acteur. Il faut également être un fin observateur, comprendre le psyché et ce que pensent les autres.
Où voulez-vous en venir ?
Vous êtes facile à lire, Raines. Vous vous en voulez. Vous pensez que vous n’en avez pas assez fait. Vous pensez que vous n’en faites jamais assez, d’ailleurs. Mais vous devriez prendre garde : le mieux est l’ennemi du bien. Que vous poursuivez l’excellence est une bonne chose… Mais quand on brûle d’ardeur, on risque souvent de finir carbonisé, si on tire trop sur la corde. N’en faites pas trop. Sinon votre esprit craquera avant votre corps.
Merci du conseil.

La réponse peut paraître sarcastique, mais elle est sincère… Je m’enfonce dans mon oreiller et ferme les yeux. Je me suis toujours inquiété, et j’ai toujours été nerveux. C’est dans ma nature. Et bien que je sais qu’il a probablement raison… Je ne sais pas s’il existe un interrupteur pour que je puisse éteindre cette partie de ma personnalité. Il a cependant surement raison qu’à l’heure actuelle, j’ai fait le maximum que je pouvais, dans la limite de mes capacités. J’ai besoin de devenir plus fort, de devenir meilleur… Mais ce n’est pas avec un corps brisé et un esprit fatigué que j’y parviendrai. Je dois me concentrer sur ma guérison.

Petit à petit, je sombre dans l’inconscience… Détendu et soulagé que cette fois, ce ne soit pas pour tomber sous le contrôle d’un savant fou. Je dérive vers le sommeil, bercé par le sentiment du devoir qui a été accompli. Ça a été chaotique, long et douloureux… Mais en regardant la situation avec un plus grand angle… Je pense sincèrement avoir fait de bonnes choses et avoir aidé des gens.

Je dois encore progresser. Je peux encore faire mieux. Je suis encore loin de mon objectif. Mais j’avance. Petit pas par petit pas. Mais c’est très bien ainsi. Parce que l’important, c’est de marcher dans la bonne direction.
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