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Bienvenue au Bagne

Al Sah-Him venait de passer sa première nuit en tant qu'Agent de catégorie trois. Ayant appris la hiérarchie dans le Cipher Pol, il était assez content de ne pas avoir été embauché comme Sbire, ou Agent en formation. Mais malgré tout, il savait qu'il était en bas  de l'échelle, et que c'était en servant la Vraie Justice qu'on pouvait monter les échelons.
Habillé de sa tenue de chasseur et équipé de ses armes, Al Sah-Him entra dans les locaux du CP5. Là, la secrétaire, qui avait été mise au courant de son arrivée, l'interpella et lui dit qu'il était attendu dans le bureau du Directeur Rei. Remerciant la jeune femme d'un signe de tête, il suivit les indications pour se rendre dans le lieu attendu. Une fois devant la porte, il frappa :


"Entrez!"

"Monsieur le Directeur, Al Sah-Him, comme vous avez désiré."

"Bien. Entrez."

Al Sah-Him entra dans le bureau, ferma la porte et enleva sa capuche et son masque.

"Monsieur Cain. J'ai une mission pour vous. Mais avant d'aborder les détails de celle-ci, je voudrais que vous examiniez ceci."

Le directeur lança un denden visio et fit apparaître sur un écran la bataille qui eut lieu sur Marine Ford. Bien évidemment, toute la bataille ne fut pas passée mais juste les évènements importants. A la fin de la visio, le denden vidéo ferma ses yeux et s'éteignit.

"Alors, qu'en pensez-vous?"

"Ces évènement ont eu lieu quand, monsieur?"

"Il y a plusieurs semaines. Vous étiez en entraînement avec Mister Tea."

"Je vois. Je dirais que nous avons été ridiculisé, Monsieur. En voulant montrer la puissance du Gouvernement Mondial, la Marine a péché par orgueil. Il fallait bien se douter que la pire fange de la piraterie allait débarquer. Il y aurait du avoir les trois amiraux et tous les Vice-Amiraux. Ils ont même mis en danger un Dragon Céleste."

"Que ferais-tu?"

"La Marine devrait expier ses péchés et se repentir. Des enquêtes devraient être menées sur chaque membre ayant participé à cette honte, Monsieur."

"Je te remercie. Voici pourquoi le CP5 n'a pas participé à cette mascarade. Voici une deuxième chose que j'aimerais que vous regardiez."

Là, le Directeur Rei tendit à Al Sah-Him un avis de recherche assez spécial, celui de la Dragonne Céleste, la Sainte Adela. La Sainte s'est mise dans l'idée de jouer au pirate avec une garde composé de Shichibukai et de l'ancien Amiral en Chef.

"Monsieur?"

"Oui?"

"Est-ce une blague? Si c'est le cas, elle est de mauvais goût."

"Hélas, non. C'est la vérité."

"C'est un problème des plus fâcheux, monsieur. Notre devoir est d'éliminer la fange de ce monde et de protéger nos Saints. Là, nous avons une Sainte qui se prend pour ce qui se fait de pire dans la criminalité. Que devons-nous faire?"

"Hélas, rien. Certaines personnes du Cipher Pol sont aussi demandés à participer à l'expédition."

"Je vois. C'est problèmatique."

"C'est ça. Maintenant, pour en revenir à votre mission, vous allez vous rendre sur East Blue, à Tequila Wolf. Vous avez accès à toutes nos archives avant de vous y rendre. Votre mission consiste à savoir pourquoi et comment des prisonniers arrivent à s'évader de ce bagne. Vous avez carte blanche."

"Merci, Monsieur."

"Vous pouvez disposer."

"Bien. Au revoir."

Al Sah-Him remit son masque et sa capuche puis sortit de la pièce. Là, il partit en direction des archives pour en savoir plus sur cette île et ce qu'il s'était passé. Une fois dans la salle des archives, la personne responsable qui était affairée à ses occupations, fut surprise de voir une ombre sombre s'approcher d'elle. Cependant, elle savait qu'elle ne risquait rien en ces lieux. Regardant Al Sah-Him, elle lui demanda ce qu'elle désirait. Al Sah-Him la regarda et lui dit :

"Désolé. J'aimerais consulter des documents sur Tequila Wolf, s'il vous plait."

"Agent Al Sah-Him, si je ne m'abuse."

"Oui."

"Très bien. Suivez-moi."

L'agent suivit la responsable des archives jusqu'à un endroit où l'on voyait marqué East blue, pour il y avait des rangements classés par île. Le duo s'arrêta devant celui de Tequila Wolf.

"Voici les archives de Tequila Wolf. Rien ne doit sortir d'ici. Vous pouvez les consulter à cette table et pour tous renseignements, n'hésitez pas à venir me voir."

"Merci."

Al Sah-Him prit les documents concernant la Marine, le Bagne et les différents incidents qu'ils s'y produirent. Cette était choisie par le Gouvernement Mondial pour y installer chantier de Huit Ponts et son bagne. Le climat de l'île est très dur. Il y fait un froid polaire. C'est d'ailleurs l'île la plus froide d'East Blue. La population, quant à elle, vit énormément de la pêche et évite de se mêler aux affaires du bagnes, sous peine d'y aller.
En ce qui concernait le bagne, les dernières estimations de bagnards sont d'à peu prés de trente mille travailleurs, qui purgeraient leur peine pour le bien et la grandeur du gouvernement mondial. Les prisonniers sont surveillés par une véritable armée de matons. Le nombres de bagnards est tellement important qu'il fallait plus d'un millier d'hommes par chantier afin de garder un contrôle de fer sur les travailleurs.
Parmi le personnel du bagne, il y avait Polyantha Chapdeplomb, l'Administratrice générale du bagne et des chantiers. 34 ans. Intelligente et dans de nombreux domaines. Connue dans le Gouvernement Mondial
Elle s'est placée elle-même sous le giron du Gouvernement Mondial, afin de déclarer que le Royaume de Drum était un état révolutionnaire. A cause de cet évènement, elle a aquis une notoriété qui a fait d'elle un fantasme à assouvir pour certains hommes. C'est pourquoi le Gouvernement Mondial l'avait expédié sur ces terres gelées, pour la protéger des autres et de elle-même.
A suivre, dans le personnel du bagne, on pouvait trouver une fratrie, les Wagner. La plus gradé était la soeur, la Lieutenante colonel Adela Wagner, puis venait deux frères, le Lieutenant Klaus Wagner et Lieutenant Kirk Wagner.
Ensuite, il regarda les dossiers de la Marine. Il lut la mort du Colonel Paddington et son remplacement par la Colonelle Escuffion, qu'il était censé remplacer. Rappeler une ancienne soldat pour remplacer le remplaçant, c'est un signe de mauvaise santé du Gouvernement Mondial, pour l'agent. A croire qu'ils étaient incapables de demander des renforts, ou que la Marine manquait de personnels. Quoique, vu ce qu'il s'était passé au QG de Marine Ford, on pouvait apparenter ça à une faille dans le système. Pour l'agent, il fallait à tout prix combler cette brèche avant que les ennemis s'y infiltrent. Et enfin, il apprit que parmi les prisonniers, il y avait beaucoup de révolutionnaires.

Une fois qu'il a eu tout ces éléments, Al Sah-Him ferma et rangea tous les documents à leurs places d'origine, alla remercier la documentaliste, qui faillit refaire un infarctus et quitta la salle. Là, il sortit du QG du Cipher Pol pour atteindre les quais de la Marine. Là, il tendit son ordre de mission à un navire qui devait se diriger sur East Blue.
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Durant le voyage jusqu'à East Blue, qui dura deux jours entiers, Al Sah-Him s'était fait discret et n'adressait la parole à personne sauf à l'officier le plus gradé, faisant bien comprendre qu'il était mandaté par le Gouvernement Mondial et donc ils étaient à ses ordres. Pour les autres soldats, il était un fantôme, un personnage pouvant faire peur, ou se la racontant en restant toujours seul, habillé avec sa tenue de chasseur, et accompagné de ses armes.

Lorsque le navire arriva sur les quais de Tequila Wolf, il y régnait un froid à fendre la pierre, accompagné d'un blizzard. Si tous les soldats grelottaient de froid et pestaient à l'idée de rester en garnison ici, Al Sah-Him ne montrait aucun sentiment et partit en direction du bagne. Marchant comme si de rien n'était, il en profitait pour regarder les alentours. Malgré le froid, on pouvait sentir que l'activité principale était la pêche. Au moins, le poisson devait être frais, voire congeler. Il remarqua aussi que les soldats préféraient rester bien au chaud dans leur quartier ou dans les bars, ce qui laissait les rues sans surveillances. Arrivant devant les portes du bagne, Al Sah-Him commença à vouloir entrer dans le bâtiment, afin d'accéder aux bureaux. Là, il fut bloqué par un colosse à barbe aux bras de la taille d'une cuisse de taureau.


"Hé, gamin, tu cherches à souffrir?"

"Cipher Pol. Inspection surprise, Lieutenant Wagner."

Le colosse bien que très peu intelligent, connaissait quand même le Cipher Pol et ce qui pouvait en découler. Lorsqu'il entendit l'agent lui dire "inspection surprise", il se mit à bégayer, et à transpirer malgré le froid :

"Heu... Bien... Je... Je vous... Conduis au... Bureau de l'Administratrice..."

"Bien."

Al Sah-Him se mit à suivre le Lieutenant Klaus Wagner, qui faisait attention à sa gestuelle pour ne pas montrer de signes d'incompétence. Il attrapa même deux soldats en leur disant de le remplacer à surveillance de l'entrée. Les deux soldats s'exécutèrent sans demander leur reste, vu la violence de la demande. Il fallait dire qu'il était rare pour eux de voir l'un des frères Wagner être aussi tendu, donc au risque de se prendre une baffe mémorable, il valait mieux obéir sans rien demander.
Après avoir marché pendant deux-trois minutes dans les couloirs, ils arrivèrent devant le bureau de l'Administratrice des lieux. Toquant à la porte, ils attendirent une réponse. Puis sur un ton sec :


"Oui ! Entrez !"

"Madame."

"Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ?"

"Administratrice Polyantha Chapedeplomb, Cipher Pol 5. Je viens pour une inspection."

Devenant blême : "Ha ?! Je n'ai pas été mise au courant. Soyez le bienvenu, monsieur ?"

"Agent Al Sah-Him. C'est une inspection surprise."

"Puis-je savoir ce qui a amené le Gouvernement Mondial à faire cette inspection ?"

"Vous êtes le bagne le plus grand de toutes les Blues. Vous avez une masse de prisonniers, mais vous détenez aussi le record d'évasion, dont dernièrement un certains Moth. Cette évasion nous a aussi coûté la perte du Colonel Paddington. Reconnaissez-vous les faits ?"

"Heu... Oui. Bien sûr. Ils étaient dans mon rapport, non?"

"Oui." Puis en se tournant vers le Lieutenant : "Je vous remercie. Vous pouvez disposer."

Laissant le silence s'installer dans la pièce jusqu'à ce qu'il s'en aille et ferme la porte, Al Sah-Him décida de mettre l'Administratrice en confiance et reprit :

"Comprenez bien une chose, vos états de service sont irréprochables. Le Gouvernement Mondial est même fier de votre travail. Cependant, l'évasion de Moth et la mort du Colonel Paddington nous laissent à penser que quelque chose ne va pas au sein des prisonniers. Quelque chose que vous ne voyez pas. C'est pour ça que je suis là."

En effet, Al Sah-Him avait pour plan de commencer par étudier les prisonniers en se faisant passer pour un des leurs. Et une fois qu'il aurait eu ce qu'il voulait, il inspecterait le personnel du bagne et celui de la Marine.
Sur ces paroles, l'Administratrice s'assit à son bureau et invita Al Sah-Him à prendre place sur les chaises se trouvant en face.


"Je vois. Dans ce cas, je suis ravie de votre venue, agent. Sachez que je ferais tout pour rétablir l'honneur du Gouvernement Mondial."

"Merci. Votre coopération est appréciée et je ne manquerais pas d'en faire part à mes supérieurs. Pour commencer, j'aimerais que vous me donniez une tenue de bagnard."

"Vous comptez vraiment les infiltrer ?"

"Bien sûr. Et pour cela, je dois être comme eux. Vous direz à vos hommes de me traiter de la même manière, ni plus, ni moins. De toutes façons, je le remarquerais."

"Soit. Et pendant combien de temps ?"

"Je ne sais pas. Je dirais au maton de garde quand ça sera terminé."


"Bien. Comme vous voudrez."

Là, Polyantha prit son denden mushi et appela l'un de ses hommes en lui demandant d'apporter un uniforme de bagnard, ainsi que les menottes qui vont avec.
Quelques minutes plus tard, la sœur Wagner toqua à la porte avec les vêtements désirés. L'Administratrice et la Colonelle sortirent de la pièce, laissant Al Sah-Him se changer. Dès que ce fut terminé, il ouvrit la porte et tendit ses mains pour qu'on lui passe les menottes. Là, il leur fait :


"À partir de maintenant, je suis Jarod."

"Bien. Colonelle, je vous en prie."

"A vos ordres."

La jeune femme attrapa la chaîne et tira Jarod à l'extérieur, jusque dans les campements des travailleurs...
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Dans les campements, le confort était rudimentaire mais largement suffisant pour des criminels. Jarod se fit jeter dans un baraquement comportant trois prisonniers. Ces derniers étaient emmitouflés dans leur couche, essayant de garder de la chaleur.

"'lut l'nouveau... Va vite t'coucher si tu veux pas geler..."

"Ouais... Merci..."

"Moi, c'est Jack. Lui, c'est Oliver, et l'autre là-bas, c'est Billy. C'est comment ton nom ?"

"Jarod."

"Enchanté, vieux. T'as fait quoi pour te retrouver ici ?"

"Bah... Je suis tombé sur un gradé qui se la pétait un peu trop. On était dans un bar, ça s'est fini en bagarre et je lui ai pissé sur la gueule, à ce con !"

"Hahaha !!! T'as eu raison. Tous des connards. Et ici, on a la crème de la crème... Tu vas vite t'en rendre compte. Il nous faut dormir. Demain, on va encore faire leur pont..."

Tous s'endormir jusqu'au lendemain matin où l'un des matons ouvrit la porte, laissant entrer le froid et leur gueula de sortir avant qu'il ne les tabasse. Partant sur le chantier pour travailler, Jarod observait attentivement l'organisation des lieux et le comportement des prisonniers envers leur travail, mais aussi envers les matons qui les surveillaient.

Au bout d'une semaine, Jarod avait intégré le fonctionnement des prisonniers et il commençait à être intégré parmi eux. Il participait même à certains coups montés contre les matons, car il savait que pour avoir des informations, il fallait prouver sa confiance. Et même si cela pour être dégoûtant et déshonorant, c'était un mal nécessaire pour la gloire du Gouvernement Mondial.
Un soir, alors qu'ils venaient d'avoir un vulgaire morceau de lard rassis et une patate plus ou moins chaude en guise de repas, Billy fit à Jack :


"Hé ! Tu ne crois pas qu'on devrait lui présenter Boomer ?"

"Hmm... Peut-être..." Puis se tournant vers Jarod, Jack lui dit : "Dis-moi, ça te dirait de faire partie d'une cause plus grande et plus importante que de casser la gueule et pisser sur un gradé ?"

"Bof... T'as vu où on est ?! Pourquoi ?"

"Ouais... Laisse tomber..."

"Non mais vas-y, c'est qui ce Boomer dont Billy a parlé ?"

"Personne. Ne t'inquiète pas. Oublie-le, ça vaudra mieux pour toi."

"Bon... Si tu le dis..."

Le lendemain, alors que Jarod travaillait, trois prisonniers l'entourèrent et lui dirent de les suivre. Bien évidemment, il refusa, il fallait montrer qu'il avait du caractère et qu'il ne fallait pas suivre n'importe qui. Malheureusement, les autres ne voyaient pas ça du même œil et décidèrent de l'embarquer de force, après l'avoir passé à tabac. Se laissant traîner au sol, il fut jeté aux pieds d'un vieil homme qui lui dit :

"Hé bah, gamin ! Tu ne sais plus marcher ? Tu veux que j'appelle ta mère, peut-être ?"

"Non... Ça va... Aller..."

"On m'a dit que t'aimais faire chier les matons, c'est vrai, ça ?"

"J'ai même pissé sur un gradé. Ça m'a valu ce voyage ici."

"Hahahaha !!! C'est bien, mais rien d'extraordinaire. Je suis sûr que si je te pince le nez, je vais voir du lait en sortir."

"Et qui es-tu, le vieux ?"

"Ici, on me surnomme Boomer. C'est tout ce que tu dois savoir."

"Et qu'est-ce que je fous là ?"

"Je viens te proposer de faire partie de quelque chose de grand. Quelque chose qui te dépasse toi et moi, et qui sauvera le monde de la tyrannie du Gouvernement Mondial."

"La Révolution ?"

"Je vois que tu connais."

"Je lis les journaux."

"Quand dis-tu ?"

"Tu pourrais me faire sortir de ce merdier ?"

"Seulement si tu m'écoutes. Mais à chaque fois, on doit créer le chaos et l'anarchie. Donc ça peut prendre du temps."

"Je n'ai plus rien à perdre, donc pourquoi pas ?!"

"Je te recontacterais. On ne s'est jamais vu."

"Si vous le dites..."

Les trois sbires de Boomer reprirent Jarod avec eux et le ramenèrent à son poste.

Le soir, alors que tout le monde rentrait dans les baraquements, Jarod s'en prit à un maton de manière assez violente. Voyant cela, la Lieutenante Colonelle Wagner s'interposa et corrigea Jarod, qui lui sortit en chuchotant :


"CP5..."

Comprenant que le temps de l'infiltration était terminé, la gardienne donna un grand coup de poing afin d'assommer Jarod et elle le traîna jusqu'au QG, en disant à qui voulait l'entendre qu'il allait être sévèrement puni...
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De retour dans le bâtiment principal de la prison, Jarod fut amené dans le bureau de l'administratrice, afin de reprendre ses effets personnels. L'administratrice demanda aussi à ce qu'on apporte à manger chaud pour l'agent du CP5 et qu'on lui prépara une chambre confortable. Elle invita l'agent du CP5 à aller prendre une douche chaude pour reprendre sa température corporelle normale.
Une fois sa douche prise, Jarod remit son costume et redevint Al Sah-Him. Sortant des vestiaires, l'administratrice l'attendait à la sortie. Elle le suivait un mètre en arrière et lui posait des questions sur le déroulé de l'enquête. Là, il lui répondit juste qu'il avait trouvé des personnes à interroger, et qu'il allait lui falloir une salle d'interrogatoire. Il lui ordonna d'aller chercher pour demain matin quatre personnes, dont Billy et Boomer.

Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil et un petit-déjeuner, l'agent du CP5 se rendit dans le bureau de l'Administratrice afin de consulter les dossiers des prisonniers dont ils avaient cité les noms la veille.
Pendant ce temps-là, les matons étaient partis en expédition pour capturer les détenus demandés et calmer les autres s'il y avait de la résistance.
Quelque temps après, Al Sah-Him alla dans la salle qu'on lui avait réservé pour ses interrogatoires. C'était une simple pièce avec une table située contre un mur et une chaise qu'Al Sah-Him plaça au milieu. La pièce avait aussi une vitre sans tain, permettant à l'Administratrice de suivre l'interrogatoire de son côté. Là, il fit venir un des prisonniers qui n'était ni Billy, ni Boomer. Menotté à la chaise par les matons, l'agent du Cipher Pol commença :


"Connaissez-vous le dénommer Moth ?"

Le prisonnier, ne sachant pas ce qu'il faisait là et faisant tout pour être exemplaire et vite sortir de ce merdier, était envahi par la peur. Cependant, il répondit d'une voix tremblante :

"Oui !"

"Bien."

Là, Al Sah-Him attrapa un doigt et le lui cassa. Les cris de douleur du prisonnier s'entendirent de l'autre côté de la porte où se trouver les autres prisonniers.

"L'avez-vous aidé à s'enfuir ?"

Haletant de douleur, il lui répondit difficilement : "Non, j'vous jure. Les conditions de travail se sont renforcées, depuis. Ce con a même tué un Colonel ! J'vous dirais tout, mais ne me torturer pas !"

Al Sah-Him prit une flèche dans sa main et la planta dans une cuisse du prisonnier. Les cris de douleur fut tel que pour le faire taire, l'agent lui colla une mandale assez porte pour le faire saigner du nez.

"Dites-moi tout ce que vous savez sur Moth !!!"

"Je... Je vous ai tout dis... J'vous le jure... Pitié..."

"Pitié ?! VOUS AVEZ TRAHI LE GOUVERNEMENT MONDIAL !!!"

Et là, Al Sah-Him décocha deux flèches avec son arc. Une alla se planter entre les deux yeux du prisonnier et l'autre en plein cœur.

"Gardes !"

Les gardes entrèrent et virent le cadavre du prisonnier. Là, Al Sah-Him leur dit de le laisser dans un coin de la pièce. Ensuite, il leur demanda de faire entrer Billy, avec qui il avait passé plus d'une semaine avec lui en détention. Il avait vite vu que ce Billy parlait vite et donner des informations sans même le vouloir. Lorsqu'il entra dans la pièce, il remarqua la traînée de sang et le corps de ce pauvre prisonnier qui avait été légèrement torturé et tué par l'agent du CP5. Là, Billy ne savait plus quoi vraiment faire. Au départ, il voulait jouer les caïds, mais en voyant le cadavre de son congénère, il se posait des questions sur comment réagir. Al Sah-Him commença son interrogatoire :

"Connaissez-vous le dénommer Moth ?"

"L'autre Homme-Poisson ? Non, jamais vu !"

"Mauvaise réponse !" Al Sah-Him prit son sabre et trancha la moitié des phalanges d'une de ses mains.

Hurlant de douleur, il reprit : "Naaaaan ! Arrêtez ! Oui, que j'le connais. Tout le monde le connaît. Il a foutu un sacré merdier durant son évasion. On paye tous les conséquences aujourd'hui. Il n'est pas net, ce type ! Ça se voyait à sa gueule."

"Comment ça ?"

"Non. Non, je ne dirais rien."

L'agent du CP5 entailla son corps sur différentes parties de manière à le faire souffrir, mais sans le tuer. Là, Billy se mit à hurler :

"La Révolution !"

"Ha... On y vient enfin... Que vient faire la Révolution dans son évasion ?"

"Ri.. Rien, justement. Habi...tuellement, on fait évader des gens via le réseau de la Révolution. Mais lui, il n'a pas voulu. Il n'a pas arrêté de mettre le merdier en créant des émeutes et en provoquant les gardiens. Il s'est fait aider de certains, mais soit ils sont morts, soit il travaillent toujours dans d'horribles conditions !"

"Parle-moi de ce réseau pour les évadés. De la Révolution. Comment est-ce qu'ils opèrent ?"

"Je... Ne vous dirais rien..."

Al Sah-Him le frappa encore et encore en répétant "Parle." à chaque coup porté. Puis au bout d'un moment, alors que l'esprit de Billy vacillait, il lui dit :

"C'est Boomer qui est le responsable de la Révolution?"

Billy sortit rien mais son regard parler pour lui. Ses yeux s'ouvrirent légèrement plus et ses pupilles se rétractèrent.

"Bien, je n'ai plus besoin de toi."

Il prit son sabre et lui trancha la gorge.
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Jetant le corps de Billy non loin du précédent, l'agent Al Sah-Him fit appel à un maton pour faire entrer le troisième prisonnier. C'était Boomer. De ce que l'agent du CP5 avait pu voir le temps de son immersion parmi les prisonniers, c'était lui qui dirigeait une bonne partie des prisonniers et pouvait faire évader plusieurs prisonniers en même temps, sans trop de grabuge. De plus, d'après Billy, il avait un lien avec les maudits de l'Armée Révolutionnaire.

Alors que le maton amenait Boomer dans la salle pour l'asseoir et l'attacher à la chaise, Boomer avait vu les corps des défunts prisonniers, puis l'exécuteur qui se trouvait devant lui.
Al Sah-Him savait que l'interrogatoire de celui-ci allait être plutôt dur pour avoir des aveux.


"Bonjour Boomer. Ou devrais-je dire Osvald Kapov ?"

Le vieillard répondit par un simple grognement.

"D'après nos renseignements, vous faites partie d'un vaste réseau qui fait évader quelques prisonniers, quand vous en avez besoin, je me trompe ?"

"...Ne sais rien..."

"Ce n'est pourtant pas ce que nous a dit ce pauvre Billy.Ne sais rien..."

"Assassin... Qu'est-ce qu'il vous avait fait ?"

"Il a trahi le Gouvernement Mondial. Rien de plus." Boomer lui répondit en lui crachant dessus. "Bien. Je vois qu'on avance. Quel est votre lien avec la Révolution ?"

"... Dirais rien..."

"Allons... Soyez raisonnable. Libérez-vous !"

"Et l'autre, qu'est-ce qu'il avait fait ? Il a aussi trahi votre maudit Gouvernement Mondial ?"

"En effet !"

"Et le petit Jarod, que vous avez été cherché hier soir ?"

Là, Al Sah-Him enleva son masque et sa capuche, laissant apparaître son visage et lui dit en se mettant bien en face de lui : "Il est mort !"

Voyant cela, le sang de Boomer ne fit qu'un tour et il se mit à gesticuler sur cette chaise tout en hurlant : "TU NOUS AS TRAHIS !!! ON TE FAISAIT CONFIANCE ! ILS TE FAISAIENT CONFIANCE !!! ESPÈCE D'ENFOIRÉ ! VAS EN ENFER ! VA CREVER !"

"Vous avez l'air d'avoir envie de parler d'un coup ? Dites-moi, quelle est votre lien avec la Révolution ?"

"JE NE TE DIRAIS RIEN ! VA TE FAIRE FOUTRE !"

"Assurément. J'y penserais, mais pas tout de suite. Donc ?"

"ILS VOUS VAINCRONT TOUS !!! LE PEUPLE SERA LIBRE !"

"Si une telle conviction, vous avez ? Pourquoi vous ne me dites rien ? Selon vos dires, ma mort est proche et la Révolution vaincra. Au mieux, vous serez là pour le voir. Au pire, ils vous vengeront, non ?"

"Dans tous les cas, tu vas me tuer..." Il poussa un long soupir et reprit : "Oui, j'ai été un des Valets de la Révolution. J'ai formé ma remplaçante, mais elle est partie avec quelqu'un de plus important. Donc je la remplace comme je peux."

"Soit ! Et au sujet de Benhime Moth ?"

"Un fouteur de merde, grossier et j'en passe. Il s'est barré et s'est tant mieux. Il a mis un sacré boxon et depuis, tout s'est renforcé..."

"Donc vous n'avez rien là-dedans ?"

"Rien du tout... Et maintenant ? Je suppose que je vais mourir ?"

"C'est exact."

"Alors on se retrouvera en Enfer, petit !" S'exclama-t-il en esquissant un léger sourire, comme résigné à sa mort.

"J'y suis déjà..." Et l'agent du CP5 trancha la gorge de Boomer d'un coup sec.

Ensuite, il remit son masque et sa capuche, puis appela le maton pour lui dire qu'il avait fini ses interrogatoires. Ce dernier lui demanda pour le dernier prisonnier. Là, Al Sah-Him lui répondit qu'il ne servait à rien pour le moment, et qu'il pouvait le remettre avec les siens.

Ensuite, l'agent du Cipher Pol sortit de la salle pour aller en direction du bureau, avec la tête de Boomer dans une main. Il fut vite rejoint par l'Administratrice qui était resté pour regarder les séances d'interrogatoire/tortures d'Al Sah-Him.
Une fois installé dans le bureau, il posa la tête du mort sur le bureau et lui dit :


"Je vous ordonne de la planter sur une pique et de la placer sur la place centrale en disant bien que le Gouvernement Mondial est en train de détruire la Révolution. En plus de cet acte, sachez qu'un Buster Call a eu lieu sur l'île d'Aeden. Ça devrait en calmer quelques-uns."

"Bien, monsieur. Mais si je puis me permettre, pourquoi avoir relâché l'autre parmi les autres prisonniers ?"

"Pour semer le doute."

"Comment ça ?"

"Sur cinq prisonniers de capturer, si on me compte. Seul un s'en sera réchappé et les autres seront morts. Pourquoi lui ? Est-il un traître ? Y-en a-t-il d'autres? Grâce à lui, on va semer la méfiance et la discorde dans leurs rangs. S'ils pouvaient s'entretuer, ça serait mieux. Il nous resterait plus qu'à ramasser le reste."

"C'est... Tordu et... sale..."

"Nous sommes ceux qui ont accepté de nous salir les mains pour que d'autres les aient propres. Nous sommes le Cipher Pol.
Pour la suite, je n'aurais pas à interroger ni vos hommes, ni vous-même. De ce que j'ai pu voir et avec les témoignages des autres, mon rapport indiquera que l'incident Moth est très clairement un cas isolé. De plus, vous avez renforcé la sécurité, bien qu'en sous-effectif."


"Peut-être... Pourriez-vous leur parler... D'une possible promotion ?"

"Allons, madame ! Vous êtes déjà Administratrice. De plus, il serait de perdre une personne d'aussi compétente que vous, en ces lieux. Sur ce... Je vous souhaite une bonne continuation."

C'est ainsi que l'agent Al Sah-Him se leva et partit en direction du QG de la Marine...
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Marchant jusqu'à la garnison de la Marine, Al Sah-Him pouvait entendre de stupeur, provenant du Bagne. L'administratrice Polyantha avait dû suivre les ordres et a dû mettre la tete du révolutionnaire à la vue de tout le monde.

Arrivant à la garnison, l'agent du Cipher Pol se présenta et demanda à voir l'officier en charge de ces lieux. Aussitôt, l'un des deux lui demanda de le suivre et l'emmena au bureau de la Colonelle. Frappant à la porte du bureau, une voix sombre et morbide se fit entendre. Ouvrant la porte, le soldat fit entrer l'agent Al Sah-Him et referma la porte derrière lui, sans même l'avoir présenté.
À voir la Colonelle, il eut l'impression de voir la Mort personnifiée, habillée de vêtements sombres, longs et amples. Elle était l'exacte opposée de l'Administratrice Polyantha, qui bien que son travail l'oblige à certaines cruautés, était beaucoup plus solaire qu'elle. Ces deux personnes représentaient très bien le symbole de la Justice. L'une plutôt bienveillante et rédemptrice, alors que l'autre était plutôt cruelle et franche.


"Bonjour, Colonelle. Cipher Pol."

"Bonjour, que me veut le Cipher Pol ?"

"Je suis ici pour enquêter sur la mort du Colonel Paddington."

"Je n'ai rien à dire à part qu'il était faible. D'où sa mort."

"Avant de venir ici, j'ai mené mon enquête dans le bagne. L'évasion de Moth était un cas isolé."

"Bien. Donc Paddington est mort par péché d'orgueil. Ne vous inquiétez pas pour moi. Je ne commettrais pas la même erreur."

"Le péché d'orgueil est un défaut récurrent dans la Marine. Il suffit de voir ce qu'il s'est passé à Marine Ford. En-tout-cas, c'est tout ce que je voulais savoir. Souhaitez-vous que je remonte des informations ?"

"Comme toutes les garnisons, on aimerait avoir plus de soldats."

"Bien. Je remonterais l'information. Sur ce, passez une bonne journée. Au revoir."

"Au revoir."

Al Sah-Him sortit du bureau et repartit en direction du port pour rejoindre Marie-Joie et faire son rapport à son directeur...
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