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Le Serpent qui se mord la Queue ; Buster Call - Acte II.V

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Serpent qui se mord la Queue
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Séparée...

Cela faisait maintenant plus d'un quart d'heure que tu t'étais écartée du reste de groupe de sauvetage. Un moyen un peu improvisé pour vous de canaliser le plus gros des forces sur place sur ta personne plutôt que sur celles des deux agents du Cipher Pol qui avaient pour mission première d'extraire Almond d'ici. Toi ? Désormais tu devais te contenter de survivre et ce ne serait pas une mince à faire en réalité...

Il était trop tard pour faire marche arrière et c'était sans grandes connaissances des lieux que tu avançais dans ces souterrains bâtis pour justement résister à l'envahisseur du gouvernement. A peu de chose près, tu étais une souris dans un immense labyrinthe d'acier, guidé uniquement par son intuition qui pouvait la trahir à chaque instant. Ce que tu pensais être la sortie ne pouvait être qu'un fromage à l'odeur alléchante, te traînant avec efficacité là où on voulait que tu sois.

Si Salem avait été là, cela aurait été réglé bien plus rapidement. Même si tu pouvais te frayer un chemin à travers les portes blindés qui essayaient de t'entraver dans ton avancée, tu perdais à chaque fois un peu plus d'énergie. De l'énergie que tu n'aurais pas pour les éventuels affrontements à venir et tu soupçonnais qu'on essayait de t'épuiser justement pour cette finalité précise.

- Pandore, tu comptes courir encore combien de temps comme ça ?! Ces abrutis n'arrêtent pas de nous courser et d’apparaître par dizaines !


Il n'avait pas tord... Cobra avait beau te protéger et assurer tes arrières, si tu t'épuisais, lui aussi. Après tout, aussi étonnant que cela pouvait laisser paraître, vous n'étiez qu'une et une seule entité. Une entité brisée certes mais qui n'avait qu'un corps pour alimenter l'ensemble de ses membres.

- Je ne sais pas... C'est un vrai guêpier ici et ce ne sont pas que des simples soldats. On nous crible de balles depuis tout à l'heure, c'est à peine si j'ai le temps de réfléchir à la suite !

Etait-ce une bonne idée de s'être séparée de la sorte ? Pour le bien de la mission, sans doute. Pour ton propre bien ? Pas forcément. Pour autant, cela ne te changeait finalement pas vraiment. Fawkes n'avait pas arrêté de te tester pour s'amuser et en faisant cela, elle t'avait laissé t'épuiser inutilement alors qu'elle avait entre ses mains des solutions plus optimales. Tu lui en voulais pour ça. Elle n'avait pas la force d'imposer pareilles absurdités à sa mission et pourtant elle ne s'en privait pas.

D'autant que ton temps était compté... Une deuxième salve de bombardement n'était pas à négliger. Si tu prenais trop de temps à affronter l'ennemi, tu finirais sans doute dans le même état qu'eux une fois que le Vice-Amiral Fenyang en aurait fini. Tu serais sans doute considérée comme morte, au mieux un sacrifice inévitable.

Tu étais d'ailleurs bien moins douées que les agents du Cipher Pol pour te mouvoir dans ce genre d'endroit. Tu étais habituée aux champs de batailles ouverts, pas à ce genre de long couloir se ressemblant tous encore et encore. Heureusement pour toi, ton calvaire n'allait pas durer trop longtemps... Du moins... Il allait simplement changer d'apparence. Ton bourreau allait troquer sa cape de fourberie pour un masque de violence.

Arrivant à te glisser sous une des portes, se refermant pourtant à grande vitesse, tu fixais l'immense hangar qui te faisait face. Un endroit de stockage qui contenait en son sein plusieurs équipes et autres denrées. Un endroit qui n'avait été recensé sur aucune des cartes qu'on vous avait montré en amont lors des préparations. Arquant un sourcil, tu venais à passer ta main sur l'une des caisses, tentant d'y trouver un quelconque numéro de série ou de quoi les désigner.

Ce n'était pas le moments, mais si tu pouvais découvrir vers comment et grâce à qui le réseau de la révolution se fournissait, cela vous permettrait de frapper plus rapidement leurs prochains repères. L'endroit était d'ailleurs à peine éclairée, ce qui n'était pas un problème pour toi mais cela rajoutait à l'ambiance un sentiment horrible d'être oppressée. Chaque seconde que tu passais ici te rappelait que tu étais fondamentalement paumée en plein milieu des lignes ennemis. Des ennemis qui tout comme vous, ne semblaient pas vouloir faire des prisonniers.

Pour seule compagnie, une tête qui ne possédait qu'un sens de la vulgarité des plus grotesques.

D'ailleurs, tandis que tu baissais ta garde, intriguée par ce que tu avais en face de tes yeux luisants, Cobra quant à lui était bien moins intéressé par tout ça. Tu pouvais le sentir s'agiter d'impatience, comme s'il désirait reprendre sa dégustation de révolutionnaire.

- On est paumés en plein milieu de nul part ! A quoi ça va nous servir d'avoir découvert cet endroit si c'est pour qu'on crame avec !  Putain Pandore, tu as le don pour nous foutre dans la m... Attention !


Il n'avait même pas eu besoin de te prévenir, tu avais senti son agitation soudaine comme si tu avais vu de tes propres yeux ce qui se dirigeait vers toi avec une grande vélocité. Ne prenant même pas la peine de confirmer la menace en amont, c'était d'un saut sur le côté que tu laissais l'éclair qui t'était destinée s'écraser sur la boite en bois, faisant flamber celle-ci sans le moindre mal.

Toussant légèrement, te relevant rapidement avant de te mettre en position de combat, tu cherchais du regard l'ennemi. Une femme aux cheveux blancs dont il émanait de son corps de l’électricité.

Pas encore... Combien de fois maintenant tu allais devoir te faire foudroyer avant de comprendre qu'il valait mieux éviter cela... Même Cobra, la tête à la vulgarité sans borne se perdait en un étrange silence, réalisant ce qu'il allait devoir subir à nouveau.

Bon sang... Si on ne t'appelait pas Miss Serpent à la fin de cette mission, on t'appellerait sans l'ombre d'un doute Miss Malchance.




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Serpent qui se mord la Queue
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Dans la merde...

Pour pas dire davantage... La femme qui t'avait prit en chasse ne semblait pas avoir dans l'idée de te lâcher tout de suite. De temps en temps, alors que tu flirtais d'un peu trop près avec ses arcs électriques, tu pouvais l'observer, tenter de dessiner son apparence dans ton esprit. Ce n'était pas chose évidente en réalité. Concentrée dans l'idée de ne pas finir en vulgaire bout de chair grillé, tu devais essayé de te repérer dans cet immense entrepôt, coupé par des rangés immenses de caisses et autres matériels stockés ici.

- Pandore ! Si on fout rien, elle va nous griller la gueule cette traînée !

Il n'avait pas tord, mais ce n'était pas quelque chose que tu ignorais cependant. Fuir de la sorte, de manière erratique, c'était prendre le risque de tomber sur un cul de sac et d'être offerte sur un plateau d'argent aux assauts de l'ennemi. Sa maîtrise de la foudre t'empêchait de rompre la distance avec elle, ses éclairs étant bien plus rapides que ton corps pour se mouvoir.

Pire, l'usage de ton sabre était devenu un handicap face à elle. Celui-ci devenait un moyen idéal pour sa foudre voulant s'infiltrer jusque dans ton corps, tu avais déjà fait l'expérience une fois avec la bête de foudre au tournoi d'Helliday, et tu te refusais à expérimenter à nouveau cette même peine si tu en avais le choix. Tu pouvais encore sentir l'odeur de ta peau roussi suite à une pareille torture. Sans les soins de l'infirmière sous les ordres de Salem, tu n'aurais jamais pu récupérer aussi facilement.

Ce n'aurait peut-être pas était un mal cependant... Tu te serais contentée de rester sur ton lit de mort pendant que les autres seraient à ta place, à s'acharner contre une ennemie pleine d'énergie ayant à cœur de venger ses amis tombés au combat face à toi précédemment. D'ailleurs, au vue des circonstances, il semblait inutile d'essayer de négocier un cessé le feu... C'était soit elle qui se faisait emporter par sa fougue, soit toi. Mais il n'y aurait aucune autre finalité à cette rencontre et toi ainsi que Cobra ne le savaient que trop bien.

- T'as un plan ?! C'est pas comme si on pouvait briser la distance sans s'exposer nous même au passage !


Cachée derrière une pile de caisse, tu avais su te trouver un refuge temporaire alors que tu pouvais entendre la femme vociférer quelques mots à ton égard. Contrairement à toi, elle avait l'avantage du terrain et ne mettrait pas longtemps avant de te retrouver. Encore plus si celle-ci possédait une quelconque forme de Haki, ce dont tu ne pouvais pas être certaine tant que cette rencontre ne serait pas terminée.

Cependant tu avais un avantage certains qu'elle n'avait pas... Du moins, si on pouvait appeler cela un "avantage". Le fait était que tes nouveaux pouvoirs couplés à tes personnalités multiples, te permettaient de réfléchir bien plus vite que n'importe qui avec des points de vue très différents les uns des autres. Tu ne savais pas jusqu'où s'étendait cette opportunité, mais il ne serait pas étonnant qu'à l'avenir, tu puisses développer des dons de stratège que peu de personnes seraient à même d'égaler.

Si tu survivais...

- Je refuse qu'on se fasse encore cramer comme la dernière fois ! Contente toi de faire diversion devant elle et je nous trouve un truc !

Arquant un sourcil, tu tournais ton regard vers Cobra qui hochait sa gueule de serpent comme s'il t'assurait que tu pouvais lui faire confiance. En un sens, tu pouvais. Vous étiez la même personne, mais quand même... Tu ne t'y ferais jamais... Du moins, pas aujourd'hui.

Qu'importe, tu n'avais pas vraiment de solution et les éclairs avaient reprit leur déluge sur ta position, venant à embrasser à nouveau les caisses en bois au passage. Elle allait faire flamber tout l'entrepot à ce compte là, mais vu le bombardement qui venait d'avoir lieu sur l'île, c'était sans doute le cadet de ses soucis. Pour toi comme pour elle, c'était vivre ou crever, et vous ne deviez faire preuve d'aucune retenue. Elle l'avait sans doute comprit plus vite que toi.

Sortant alors de ta cachette, tentant de combler les distances en courant vers elle, tu venais à protéger tes avants bras avec ton Haki afin d'encaisser les premiers éclairs qui fonçaient droit sur toi. Comment faisait-elle pour user de ce genre de technique de la sorte sans s'exposer elle même ? Difficile à dire. Tu savais par nature qu'il n'y avait pas que l'usage des Fruits du Démon pour dépasser les limites du possible. Le Haki en était la preuve mais il n'y avait pas que ça. Jengo, l'ancien champion d'Helliday avait su faire preuve de prouesses physiques en déformant son corps colossale pour se donner une vitesse fulgurante.

Peut-être utilisait-elle des arcanes différentes ?

Le savoir t'aurait avantagé, mais tu n'avais pas ce luxe, et c'était la pupille se dilatant face à l'assaut de foudre que tu te laissais glisser sur le sol, esquivant de peu une mort certaine canalisée tout droit sur ta tronche.

- Pandore ! Bouge ton cul !

Perplexe, tu arquais un nouveau ton sourcil en voyant Cobra en avoir profité pour s'enrouler autour d'une des fameuses caisses en bois. Et dans un mouvement bien trop gracieux pour l'être grossier qu'il était, voilà qu'il balançait la caisse avec une précision certaines tout droit dans la tronche de la malheureuse. Elle avait beau être douée dans son utilisation de la foudre, elle n'avait pas ton physique et ta robustesse si bien que la caisse s'éclata violemment contre elle, l'envoyant voler à quelques mètres au loin.

Pas la peine de te faire désirer plus longtemps, sprintant tout droit vers elle, tu ne la laissais pas se relever alors que tu la plaquais une nouvelle fois au sol, enroulant tes jambes autour des siennes pour contraindre ses mouvements et comment à enfoncer tes phalanges dans son faciès. Ce n'était pas la manière la plus épique et resplendissante de se battre, mais comme on disait bien souvent dans l'élite : Tant que cela fonctionne. Un adage assez rudimentaire mais qui ne se souciait pas de la conformité des choses.

Après quelques coups, et plusieurs secondes thérapeutique où tu te contentais de marteler la malheureuse, celle-ci vint enfin à réaliser qu'elle était entrain de se faire piétiner par tes poids et décida de décharger sa foudre directement à ton contact. Tu avais eu l'erreur de penser qu'une fois en contact avec elle, elle n'aurait plus son immunité à ses propres offenses... Dommage...

Les muscles tétanisés, le faciès déformait par les pulsions électriques qui parcouraient ta chair, tu eus besoin de faire appel à toute ta volonté et toute ta résilience pour agir à nouveau. Guidée par un instinct naturel, qui par essence n'était pas quelque chose de conscient, tes dents se changeaient en croc acérés avant que tu ne baisses la tête pour les planter directement dans la nuque de la malheureuse.

Aussi tôt, sa décharge s'estompa et ton venin pernicieux s'infiltrait dans son corps. Celui-ci n'eut pas la même efficacité qu'avec les autres malheureux, trouvant sa raison sans doute dans la différence de potentiel entre elle et les autres, mais cela eu le don de la tétaniser à son tour. Ce n'était pas un poison paralysant et donc elle pouvait se débattre mais peu à peu ses forces venaient à être sapés par le mal injecté profondément en elle.

Profitant de cet instant pour te reposer un peu et récupérer du choc subit, tu y retirais ta bouche de sa nuque avant de te relever, la laissant convulser derrière toi pour réfléchir un peu et reprendre tes esprits.

- Avec ça... on sait toujours pas par où on doit aller...

Tu fixais Cobra qui n'en savait pas plus que toi... Peut-être que tu trouverais de quoi dans les poches de l'autre élementaliste mais alors que tu te retournais tu pouvais déjà la voir se relever. Sa peau déjà d'ivoire était désormais marbré, parcouru de veinule d'un noir profond. Là était le signe qu'elle était soumise à la fatalité imposée par l'Hydre.

- Vraiment ? Elle en a pas eu son compte cette-là ?!

Le visage déconfit à l'idée de recommencer tout le processus à zéro, ton adversaire enragée ne te laissa pas vraiment le temps d'envisager quoi que ce soit. Canalisant sa foudre, elle s'apprêtait à la relâcher alors que dans une étrange confusion, elle se rendit compte que cela ne fonctionnait pas aussi bien que d'habitude. La nécrose s'infiltrant dans son corps, il lui était impossible d'user de la même arcane biologique qu'auparavant. Et celle qui ne craignait rien autrefois de la foudre, avait été dépossédée de ce privilège.

Boom...

Un choc soudain, tel un court-circuit à même son corps. Projetée cette fois-ci de manière bien plus violente qu'auparavant, son corps venait à rebondir sur plusieurs caisses avant de s'incruster au loin dans un tas d'ordure. Clairement elle ne te serait plus d'une quelconque gène à l'avenir, et c'était les muscles engourdis que tu t'abaissais afin de saisir une sorte de morceau de papier, indiquant une carte à peine compréhensible de ce dédale souterrain.

Tu t'en étais mieux sortie qu'escompté finalement.




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Exténuée...

La précédente confrontation avait été brève, succinct, mais suffisante pour éroder les quelques ressources que tu possédais en toi. Cela faisait maintenant plus d'une heure que tu courais, combattais, et te débattais dans tout les sens pour t'extraire de là. La Révolution crachait ses soldats à la pelle sur ta position, comme si c'était là sa dernière bataille et tu commençais à peiner à ne serait-ce qu'arrêter le plus simplet d'entre eux.

- Pandore...

Tu te retenais de vociférer ta bile sur Cobra alors que tu fixais là où se posait son regard. Portant une main sur ton flanc droit, tu pouvais sentir la chaleur de ton sang se déverser sur ta paume, montrant que tes blessures étaient de se rouvrir une à une en plus d'en voir d'autres s'ajouter à ce tableau morcelé qu'était ton corps. Tu avais enchaîné beaucoup trop de combat en un laps de temps trop réduit. Telle une addict en manque, tu avais consommé l'extase en quantité bien trop importante pour en survivre convenablement.

Ton pas devenait chancelant, la transpiration perlait sur ton front et c'était simplement guidée par un bout de papier que tu traversais l'immense réseau de souterrain en quête d'une sortie salvatrice. Hors de question que de grever ici, perdue à jamais sous les décombres ou dans les griffes de l'ennemi. Il y aurait sans doute des survivants parmi la Révolution sur place, difficile de les éliminer tous entièrement sans en laisser s'échapper... Tu refusais d'être une proie qu'ils pourraient capturer et se défouler dessus pour se venger.

Finalement, à force de volonté et d'acharnement, tu venais à défoncer une énième porte blindée donnant sur une énième salle aseptisée comme toutes les autres. A croire que le fait de rendre cet ensemble de couloir identique les uns aux autres était une manière supplémentaire pour plonger dans la confusion l'ennemi. Et cela marchait clairement avec toi. Même si tu avais une mémoire quasi absolue, la fatigue et le manque de repère ne te permettait pas de totalement t'appuyer dessus.

Tu t'épuisais pour rien, mais cela allait se terminer maintenant.

Te tournant le dos alors qu'elle t'avait entendu sans nul doute, une autre femme, plus sereine que les autres, s'appuyait sur une sorte de tableau de contrôle. Etait-ce elle qui faisait en sorte de faire de ta vie un enfer ? Tu avais eu cette impression d'être constamment observée depuis que tu avais mis un pied ici. De plus, la défense en réponse de l'ennemi t'avait depuis le départ semblait bien trop orchestrée.

Se tournant vers toi, elle affichait un calme qui t'inquiétait mais aussi un mépris et une rancœur que tu avais déjà pu voir dans le regard de bon nombre de criminel avant elle. Cependant, elle ne semblait pas tout de suite te sauter à la gorge sachant pertinemment que vu ton état, elle aurait eu sans doute l'avantage à s'en prendre à toi tout de suite. T'indiquant de la main un siège non loin de toi, tu ne laissais même pas Cobra vociférer ses insultes habituelles, et tu te contentais de t’avachir dessus reprenant ton souffle.

- Je veux juste m'en aller. Ne rendons pas cela plus compliqué que nécessaire.

- Vous ne manquez pas de culot pour un tel monstre. Après avoir massacré mes pairs, tué mes amis, vous voudriez que je vous indique la sortie, avec un sourire peut-être aussi ?!


- Gardez le sourire ça ira, juste la sortie.

Ce n'était peut-être pas une si bonne idée que de t'être assise de la sorte sur ce fauteuil moulant parfaitement ton postérieur. Désormais, tu n'avais plus du tout l'envie d'en bouger et tu ne rêvais que de te taper le plus gros somme réparateur de ta vie. Après ces évènements, après ce Buster Call, tu auras définitivement rattrapé tes six années de convalescence.

- Vu votre état, je pourrais vous achever ici et maintenant et venger ceux que vous avez massacré !

- Vous pourriez, mais vous ne l'avez pas fait. Vous avez sans doute une raison à cela et je m'en fous. Si c'est pour me faire écouter vos discours moralisateurs, finissez-moi maintenant.

Ton regard était plus sombre que le sien. Tu aurais du mal à faire le point sur ce que tu étais véritablement. Tu avais massacré tout ces soldats sans sourciller, sans avoir une once de culpabilité pendant l'acte. Depuis des semaines maintenant, tu étais une machine à tuer, encore et encore, n'ayant aucun sens moral appuyé à tout cela. Tu te contentais d'obéir aux ordres, d'imposer ton sens de la justice qui passait par un comportement sans pitié avec les criminels. Évidemment, tu préférais les capturer vivants que morts, mais ils ne t'en laissaient jamais le choix.

Ou peut-être que tu faisais en sorte qu'ils ne te laissent pas le choix... Afin de combler une pulsion en toi que tu refusais d'admettre... ? Non. Tu faisais cela pour la justice et la paix. Il ne pouvait y avoir qu'une entité toute puissante, et tu préférais celle du Gouvernement Mondial ayant déjà prouvé qu'il pouvait protéger les faibles, que celle des pirates ou des révolutionnaires se servant à leur guise des ressources matérielles et humaines de ce monde.

- Vous pensez toujours tout savoir vous les marines...

Elle ravalait sa rage. Pourquoi ? Tu n'en savais rien. Tu ne pouvais que voir ses poings se refermer par frustration, alors que tu reconnaissais les gants qu'elle portait. Ils étaient similaires à ceux de ta précédente rencontre ayant fini carbonisée. Tu savais ce que cela voulait dire et tu refusais devoir combattre à nouveau dans ces conditions. Tu n'en aurais cependant peut-être pas le choix.

- Dégagez d'ici !

Vraiment ? Aussi facilement ? Tu arquais un sourcil. Tu ne chercherais pas plus loin. Si ce n'était pas un piège, tu voyais là une aubaine pour t'en aller d'ici le plus vite possible et ressortir vivante de cela. Tu n'avais plus assez de souffle pour t'attarder sur des subtilités de contexte, il te fallait déguerpir d'ici et rapidement pour te faire une énième fois soigner.

Te levant de ta tête chaise, tu pris même le risque de lui tourner le dos mais pas totalement. Cobra, bien que silencieux sur l'instant, ne lâchait pas d'une seule seconde la malheureuse de son regard perfide. Si elle bougeait pour t'attaquer, tu le saurais. Et alors que tu t'apprêtais à partir une bonne fois pour toute, en espérant cette fois-ci avoir une voie royale vers la sortie, tu pouvais percevoir des pleurs... Des murmures... Des voix...

-... Il y a des enfants ici...?

Tournant ton regard vers la scientifique, tu pouvais sentir dans son regard l'instant où tout avait basculé. N'ayant à peine le temps de lever tes bras pour te protéger, tu fus percutée par un arc de foudre qui te fit valdinguer des mètres plus loin avant de laisser ta colonne s'écraser contre le mur épais de la salle.

Malheureusement pour toi, ta malchance avait encore frappé.




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Tu étais à deux doigts de t'en sortir...

A rien, de pouvoir t'en aller sans te perdre dans une énième confrontation à l'issue incertaine. Frappant le sol, davantage par frustration que à cause de la douleur, tu te relevais pour fixer celle qui t'avait attaqué en traître. Évidemment, faire confiance à des révolutionnaires étaient peines perdus. Ils avaient choisi le chaos et l'anarchie une fois, il était idiot de penser pouvoir pactiser avec eux. De facto, elle était devenue ta cible, t'ayant bien fait comprendre qu'elle ne désirait plus te laisser partir.

Tu comprenais l'idée derrière son acte. Désormais que tu savais qu'elle cachait des enfants, sans doute pour les protéger de l'assaut du gouvernement le temps de trouver une manière de les extrader d'ici, elle se refusait à te voir vivre. Elle voyait en toi une menace, et la boucherie que tu avais orchestré pour arriver jusqu'ici lui donnait raison. Et elle avait sans doute vu à juste titre une fenêtre d'ouverture pour te tuer à la vue de ton état précaire.

Malheureusement pour elle, c'était face au mur que tu étais la plus imprévisible et la plus dangereuse. Tu avais cette attitude téméraire d'emporter un maximum d'ennemi avec toi avant de sombrer. Foutu pour foutu, autant tout donner. Ce n'était pas comme si un peu plus de douleur changerait la donne à ce stade.

Comme si cela suffisait pas, un homme, un colosse, armée du hache avait débarqué aussi dans la pièce, étant sans doute caché depuis le début pas loin d'ici au cas où la situation venait à dégénérer. Harcelée à la fois par la foudre de l'ennemie mais aussi par l'acier, tu ne pouvais que te compter d'esquiver au mieux et de rendre quelques coups lorsque l'occasion se présentait.

Mais la scientifique était habile, et l'homme aussi dur que de la roche si bien que tes poings même renforcés au Haki avait du mal à s'enfoncer dans sa chair. Parfois, tu lui déclenchais quelques râles de douleur, notamment lorsque tu enfonçais tes phalanges directement dans son coin, mais tu ne pouvais jamais concrétiser, la faute à une météorologue habituée des champs de bataille qui ne te laissait aucune ouverture.

Projetée à nouveau, cette fois-ci à cause d'une bourrasque immense, l'homme en profita pour laisser sa lame lécher ton dos, rajoutant une énième blessure à un corps qui en comptait beaucoup trop.

- Fait chier ! On aurait pu éviter cela !  

Toi aussi tu vociférais des paroles de haine à leur égard. Pas besoin de préciser que tu en avais marre de toujours te retrouver dans ce genre de situation de vie ou de mort. Comment allais-tu expliquer ton état au Vice-Amiral Fenyang si tu venais à survivre à cet rencontre ? Il te regardait déjà avec un visage horrifié depuis quelques semaines à chaque fois que tu revenais blessée de la sorte. Il te savait poisseuse, mais même lui et tout son vécu avait une limite quant à son imagination.

Frustrée, tu ne laissas pas le titan abattre son âme sur ta poire. Non... A genoux mais toujours hargneuse, tu venais à saisir sa hache comme pour le désarmer en lui revendiquant sa possession. Néanmoins pas assez forte pour lui subtiliser de la sorte, tu chargeais ta main de Haki que tu venais à fracasser contre le point sensible de l'arme qui se brisa en deux.

Profitant d'être au contact avec lui afin de ne pas être prit pour cible par la scientifique, tu venais à lui administrer des coups toujours plus impactant avant de lui écraser la paume de ta main sur sa trachée. Tu avais déjà fait cela quelques semaines auparavant face à un des ennemis de l'arène... Cela avait le don de calmer efficacement les ennemis les plus massifs.

Le laissant alors suffoquer à taire, tu n'eus pas le temps de te prémunir de la prochaine offensive. Cette fois-ci, la météorologue avait provoqué un phénomène venant à canaliser l’électricité ambiante directement sur toi, paralysant tes muscles et t'entravant une nouvelle fois dans tes mouvements. Sans compter évidement l'agonie que tu commençais à connaître comme une vieille amie.

Si c'était cela le pire... L'homme que tu pensais avoir neutralisé venait alors à lui rentrer dans une rage aveugle. Un dernier sursaut de puissance pour se venger de ce que tu venais de lui faire. Se servant de ses deux poings comme une massue effroyable, tu ne pouvais pas esquiver le choc qui t'attendais... Fermant les yeux, sachant pertinemment que si tu prenais ce coup, cela en était fini pour toi, c'était déboussolée que tu les rouvrais, constatant que tu n'étais pas morte...

Non... Cobra avait prit du temps avant d'intervenir, mais qu'importe... S'étant servi du fait que la foudre visait ton corps et non le "sien", la tête avait prit une apparence plus démesurée, plus proche de celle de l'Hydre dont tu avais subtilisé les traits. Et dans un éclat surprenant, il venait de croquer la moitié supérieur du corps de l'homme, d'un seul coup, ne laissant plus que son tronc et ses jambes retomber mollement.

- Tu... Tu aurais pu commencer par ça...

Tu avais encore beaucoup de capacité que tu ne comprenais pas. Surprise, mais surtout apeurée par ce qui venait de se dérouler devant ses yeux, la scientifique lâchant son emprise, te libérant de tes liens foudroyants. Essoufflée, mais surtout encore incapable de bien te mouvoir, Cobra n'en avait pas fini avec son intervention et voilà qu'il relâchait le même souffle empoisonné qui avait coûté la vie à des dizaines de soldat révolutionnaire tantôt.

Mais cette fois-ci, ce n'eut pas le résultat escompté. Évidemment, elle était choquée, mais elle était aussi surtout beaucoup plus rodée aux traumatismes que la moyenne des gens, et réagissant rapidement, elle vint à faire souffler une tornade sur ta position, balayant l’entièreté de ton souffle empoisonné. Le vent était épais, et ne laissait même plus passer ta vision, tandis que des lames d'airs venaient à taillader chaque parcelle de ton corps.

Naturellement, tu eus le réflexe de porter tes avants bras devant ton visage pour le protéger avant de te souvenir que tu étais capable de renforcer ton épiderme. Maladroitement, des écailles commencèrent à recouvrir l’entièreté de ta peau, rendant celle-ci imperméable et beaucoup plus résistance à ce genre d'attaque. Serrant la mâchoire pour affronter la douleur et le souffle devant toi, tu progressais donc littéralement à contre courant vers la scientifique, tentant de briser la distance.

Qu'elle ne fut pas sa surprise effroyable lorsqu'elle vit sortir de sa tornade une main écailleuse lui agrippant le visage. Rompant immédiatement sa technique, tu venais à lui saisir l'un de ses poings gantés avant de le broyer. Réduisant ses phalanges et sa technologie en une sorte de bouillit aux composants indissociables. Hurlant de douleur, elle te lâcha quelques instants et tentant de faire germer une nouvelle tornade de son dernier gant.

Mais trop tard. Tu saisissais déjà son autre poignet avant de lui péter ta rotule de ton pied droit. Puis, cassant son bras au niveau du coude, tu tordais celui-ci pour que son poing s'enfonce dans sa grande gueule. Appuyant alors là où elle avait appuyé tantôt pour tenter de provoquer ce souffle de vent, tu venais à voir son visage se dilater puis sa tête finalement exploser sous la pression interne.

Son génie ne lui avait servi à rien face à toi. Enfin... Il te suffisait de voir autour de toi pour comprendre que son intellect servirait désormais de papier peint douteux.

N'ayant désormais plus d'ennemis voulant ta mort, tu t'adossais à un mur afin de reprendre le cour de tes pensées. Ton objectif n'avait pas changé, il fallait que tu t'échappes d'ici, mais maintenant que tu avais tué la directrice des lieux, tu avais cette impression que cela allait être beaucoup plus simple désormais. Mais il restait toujours le problème de ces enfants dont tu percevais les sanglots...

Ce n'était que quelques minutes plus tard que tu ouvrais la porte menant à la pièce ou des dizaines d'enfants étaient entreposés ici. Certains étaient en pleurs, d'autres portaient la rancœur et la haine dans leurs regards. Tous avaient plus ou moins compris ce que ta présence recouverte de tripes voulait dire. Tu avais tué leurs héros, et désormais ils voudront à tout jamais se venger du gouvernement mondial.

Qu'importe la manière dont vous vous occuperez d'eux, ils n'étaient que des futurs révolutionnaires prompt à te suriner dans ton sommeil dès qu'ils le pourront.

Il te fallait choisir... Tu avais choisi ce métier pour ce que cela représentait. La justice, l'ordre, la paix... Tuer des enfants valaient vraiment le coup de tout cela... ? Même Salem n'avait pas été aussi catégorique. Mais la douleur, la colère, la fatigue. Tout ça résonnait dans ta tête alors que tu pouvais entendre les voix dans celle-ci t'ordonner de t'en occuper maintenant avant qu'ils ne s'occupent de toi dans quelques décennies.

Une voix aux paroles envoûtantes...




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Exténuée...

Tu revoyais à peine les lueurs du jour tandis que tu t'extirpais de cette antre souterraine. Tu n'avais pas eu l'opportunité de recroiser Fawkes, et d'une certaine manière, cela voulait dire que c'était une bonne nouvelle. Elle avait certainement dû trouver le moyen de s'échapper bien plus tôt que toi, et elle devait sans doute être déjà retournée au navire principale.

T'arrêtant l'espace d'un soupire, tu venais à pointer un dernier regard sombre vers la trappe qui donnait sur le repère avant de la refermer une bonne fois pour toute ainsi que tout ce que tu avais fait là-bas. Il n'y avait eu aucun survivant, aucun témoin... Ce qui s'y était passé mourrait sans doute avec toi. Évidemment, tu allais devoir faire un rapport complet et détaillé sur tout ce que tu avais vécu là-dessus... Mais personne serait à même d'en prouver les dires. Comme depuis toujours, tu te contenterais d'oublier ce dont tu ne voulais pas te souvenir. Ce n'était qu'une question de temps avant que le mensonge ne prenne place dans ta caboche morcelée.

De ton côté, tu affichais encore une fois un état déplorable. Pour la énième fois, tu allais devoir te faire recoudre ton uniforme en urgence, celui-ci étant déchiré à plusieurs endroits au même titre que ta chair. Heureusement pour toi, ton armure d'écaille avait su limiter lourdement la casse si bien que tu t'en sortais avec pas autant de blessures profondes que ça. Évidemment, certaines de tes plaies d'antan s'étaient rouvertes avec tes combats, mais si elles avaient sû se fermer une première fois, on arriverait à te les rafistoler à nouveau.

Pour une fois, tu essayais de relativiser. Tu n'avais pas besoin que le Vice-Amiral Fenyang s'inquiète à nouveau pour toi. Pas maintenant. Tu lui avais fait la promesse silencieuse de l'aider dans cette épreuve qu'était la sienne. Ce n'était plus l'heure d'être le boulet qu'il avait dû se traîner au pied depuis des semaines maintenant. Tu déplorais seulement le passage à savon inévitable de l'infirmière qui viendrait condamner ta folie une nouvelle fois. De toute sa carrière, elle n'avait pas vu personne plus téméraire et idiote que toi. Tu revenais toujours dans un état pitoyable pour pas dire pire.

Naturellement, tu ne t'attarderais pas davantage sur le champ de bataille. La situation avait prit une tournure dramatique pour les révolutionnaires et même si tu ne pouvais observer l'état des deux camps dans leur globalité, il ne faisait aucun doute que vous ne faisiez que gagner du terrain au fil des minutes. La seule chose qui sauvait encore les révolutionnaires à même de se battre devait être la présence de certains de leurs leaders. Mais même eux ne pouvaient pas arrêter la marche du Gouvernement Mondial sur leur propre territoire.

- Lieutenante Pandore ! On nous a ordonné de venir vous chercher !


Arquant un sourcil, tu fixais la troupe de soldat encore tout propre sur eux. Ils faisaient sans doute parti des soldats placés en réserve sur les différents navires de la marine.

- Vous arrivez un peu tard... Aidez moi à marcher jusqu'au retour, je commence à fatiguer...

Qu'importe ce que tu pouvais prétendre, c'était déjà un miracle que tu puisses articuler des paroles cohérentes avec tout ce que tu venais de bouffer. Deux des matelots vinrent alors à te servir d'appui et tu pus enfin commencer à souffler pour de bon. Tu le savais, au vue de l'état de la situation, seuls quelques malheureux suicidaires viendraient vous charger une dernière fois. Et ceux-là, même blessée comme tu l'étais, tu n'aurais aucun de mal à t'en débarrasser. Tu avais accomplit ta mission et c'était tout ce qui comptait.

Tu ne pouvais que lâcher quelques pensées envers les autres têtes d'affiches de cette opération. Les Vice-Amiraux... Avaient-ils tous réussi à s'en sortir ? D'entre tous, Salem devait certainement être le plus fort, mais il avait été aussi le plus perturbé par cette opération. Tu espérais que son implication personnelle ne lui ai pas coûté trop cher... Quant à cet Alex...

Tu étais curieuse de connaître sa réponse face à la situation. Avait-il réussi à concilier sa morale avec son devoir ? Cela paraissait anodin en réalité, mais après ce que tu venais d'accomplir... Tu avais sans doute besoin d'avoir des exemples, des avis extérieurs au tiens...

Mais pas tout de suite. Pour le moment il fallait te mettre à l'abri. Au moins, tu pouvais te contenter de te laisser guider sans trop t'attarder sur ta destination.




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