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L'avènement d'un nouvel amiral


- « T’as pas vraiment l’air dans ton assiette, Salem… Regarde, tout le monde fête ta promotion ! »

En effet, sur les deux navires de ma flotte qui se rendaient à Marijoa, l’heure était à la fête ! Ça chantait, ça hurlait de joie, ça picolait et ça dansait comme jamais sur les ponts des navires ! Des tirs de joie se faisaient même parfois entendre quand les musiques devenaient un peu moins bruyantes ! La cause de toute cette joie ? Ma promotion imminente au rang d’amiral. Alors que nous étions encore à Aeden, la vierge d’acier m’avait personnellement et solennellement contacté pour me faire part de ma promotion. Faut dire que ça avait de quoi en boucher un coin, parce que j’étais resté coi pendant un bon moment, à la limite même de bégayer au bout du fil. Puis la stupeur avait fait place à de la joie. Beaucoup de joie. La plupart de tous ceux qui me servaient étaient là depuis que j’étais colonel. Ma promotion, c’était quelque part la leur. Sans eux, sans leur soutien et leur loyauté indéfectible, je ne serai jamais arrivé à ce stade. Jamais. C’est dire toute l’importance que cette nouvelle avait pour eux… Comme pour moi. Sauf que voilà, passé l’euphorie de la nouvelle, l’heure était un peu aux questionnements. A l’avenir…

- « Tu penses vraiment que je l’ai mérité ? »

Assis sur une caisse calée contre le bastingage de mon navire et recouvert de guirlandes et de paillettes de toute sorte, j’étais assis dans un coin à remuer ma chope de bière, l’air pensif. Ma question eut pour effet d’interloquer Koko qui haussa un sourcil, avant d’éclater de rire. Puis, d’un coup de hanches, elle me poussa, se posta à mes côtés avant de fouiller sa poche pour en sortir une cartouche de cigarettes. Sans attendre que j’ouvre de nouveau ma gueule, elle m’en tendit une et me l’alluma ensuite, avant de faire pareil avec sa propre clope. Pendant une bonne minute, nous restâmes silencieux, à fumer en regardant nos hommes festoyer et gambader un peu partout ! Une bonne chose, surtout avec le carnage qui s’était fait à Aeden. « Heh quoi ? Le grand Fenyang Jr souffre du syndrome de l’imposteur ? C’est la jeune Pandore qui serait déçue ! » Koko rigola pendant que je repensai pendant un instant à Pandore. Vrai qu’elle était vite partie ! Encore un peu et elle aurait participé à ma promotion. M’enfin qu’importe. Là n’était pas le plus important, puisque ma cuisinière personnelle reprit parole :

- « Tu charbonnes depuis des années et ta popularité parle pour toi. Tu t’attendais à quoi ? Tuer un empereur pour avoir ta place ? Combien d’amiraux ont été promu de la sorte ? Cite m’en un seul ! »

- « T’es directe… »

- « T’es surtout chiant à faire ta mauviette si tu veux tout savoir ! Et puis habituellement, c’est pas à moi de te remonter les bretelles ! Meilan est où ? »

- « Sur le deuxième navire, à festoyer avec les autres. »


Après avoir tiré une deuxième ou troisième taffe, je me redonnai du courage en m’envoyant une autre lampée de bière. J’avais un certain spleen que je ne saurai expliquer. Était-ce à cause de la soudaineté de la promotion ? Le quasi-génocide perpétré à Aeden ? Va savoir. Je ne savais absolument pas pourquoi, mais je n’étais pas aussi satisfait que je le devais. J’eus même un soupir, avant que Koko ne m’assène un coup de coude, non sans me dire : « Que tu sautilles pas comme les autres, c’est une chose, mais montre un autre visage, abruti ! Certains vont finir par griller que t’es pas dans ton assiette et c’est pas le moment ! » Sa réaction m’arracha une tronche de citron pressée ou de constipé (au choix), avant que je lui lance un regard boudeur, réprobateur même ! Sans gêne, la colonelle m’assena un autre coup d’coupe qui me plia un peu en deux, avant que je ne fronce les sourcils et que je grogne ! Sauf qu’elle, avait un gros sourire aux lèvres, clope coincée au coin ! « Voilà ! Un peu de peps m’sieur l’amiral ! » La jeune rousse eut un petit rire et m’arracha ma chope avant de la vider cul sec ! La voir boire était rare !

- « Quoi ? Fais pas cette tête d’ahuri ! J’peux bien trinquer à ta promotion ! » S’exclama-t-elle en remarquant mon expression curieuse.

- « Oui oui, madame ! J’ai rien dit ! Allez, haut les cœurs hein ! Bravo moi ! »

- « Oui oui, m’sieur l’amiral ! Vous n’avez rien dit ! Haut les cœurs ! Bravo à vous ! »
Répéta t-elle, enjouée !

L’instant d’après, nous éclatâmes tous les deux de rire comme des baleines devant sa bêtise ! Y’avait pas à dire ! Cette meuf avait toujours le don pour me remonter le moral ! D’ailleurs, nos éclats de rire interpellèrent quelques soldats qui se rapprochèrent de moi et virent me tirer sans aucune gêne ! « Allez chef ! On recommence à danser ! C’est votre soirée hein ! » Ma chope ? Volée par Koko ! Ma clope ? Tombée de ma bouche ! Ma tranquillité ? Aux chiottes ! C’était bien ma veine ! Mais en voyant les regards admiratifs et émerveillés, je ne pus qu’être entrainé par la frénésie du moment. J’oubliai alors tous mes tourments et je me mis moi aussi à danser… Même si j’étais un piètre danseur, ce qui fit beaucoup rire les miens. On ne peut pas être bon partout en même temps ! Danses, jeux, chants, beuverie rythmèrent notre traversée jusqu’à très tard dans la nuit. Ce n’est qu’au petit matin que la majorité des troupes se réveilla dans le coltard, non sans s’apercevoir que Redline était à perte de vue. La monté jusqu’à la ville sainte n’était plus qu’une question d’heures, tout simplement. Paniqués, la plupart des gars se ruèrent à leurs postes…

Koko, parfaitement réveillée et en tenue impeccable de colonelle, s’était dirigé vers moi avec une tasse de café encore fumante.

- « Avale ça et va te faire beau jusqu’à ce qu’on remonte à Marijoa ! »

- « Oui maman, bien maman ! » Que j’répondis, la tête toujours dans le cul…

- « Idiot. » Qu'elle me souffla, non sans un petit rire qui va bien.
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- « Mes hommages, Vice-amiral. Veuillez me suivre s'il vous plait. Tout vos officiers devront suivre mon collègue à une autre aile. »

Protocole oblige évidemment. Une fois sur les terres de Marijoa, nous fumes séparés séance tenante. Devant moi se trouvait une charmante jeune dame très ravissante qui avait un sourire charmeur. Une colonelle du coin, à en juger par ses galons. Sans dire un mot, j’acquiesçai silencieusement avant de jeter un dernier coup d’œil à mes hommes de mains qui me firent des signes de main sourire aux lèvres. J’eus alors un soupir : ils étaient beaucoup trop chauds. Moi ? Je ne l’étais pas du tout. Peut-être étais-je même trop détendu. Comme si je m’en fichais un peu, tiens. Et dire que c’était pourtant la consécration d’une vie. Amiral, c’était pas rien pourtant. Quelle vie hein ? Je haussai alors mes épaules en faisant le vide dans mon esprit, avant de suivre la jeune colonelle qui, de son déhanché presque chaloupée, roulait subtilement du cul. Manque de pot, j’étais plus le Salem d’avant, d’autant plus que c’était pas l’albinos vénale qui hantait un peu trop mes pensées ces derniers temps. Et dire que c’était la veuve d’un de mes défunts meilleurs potes. Tu parles d’un charognard là ! Combien de temps que je ne l’avais pas vu, d’ailleurs ? Bonne question. P’être qu’il me fallait lui envoyer un message… Voire un appel. Mais je verrai plus tard…

Après cinq petites minutes de marche silencieuse, la jeune colonelle me fit entrer dans une grande salle vide et somptueuse. Digne de Marijoa quoi. Elle me demanda affablement si j’avais besoin de quelque chose, mais je secouai ma tête de sorte à marquer la négation. C’est donc via un salut militaire qu’elle me laissa seule et s’en alla. De quoi me permettre de souffler. Affublé d’un costard noir et de la cravate qui allait avec (Cf l’avatar), j’avais une mine plus ou moins débraillée comme en témoignait ma chevelure en bataille. Meilan avait voulu me les gominer de force, mais j’avais refusé. Même pour ce jour solennel, je préférais rester moi-même. Ceci dit, grâce à ses pommades magiques, j’avais un teint éclatant digne d’un vrai alabastien… Et pas le moindre cerne. J’avais plié en deux mon sempiternel manteau de vice-amiral que je tenais sur mon avant-bras gauche. J’allais devoir sans doute le changer pour quelque chose de plus personnalisé. Après tout, le protocole de l’amirauté m’avait appelé pour me demander un nom de code auquel j’avais répondu tranquillement. « Black Rhino » hein ? Ça sonnait bien, mais c’était tellement cliché que ça me soulevait un sourire. J’avais opté pour l’orange, mais tous mes hommes avaient désapprouvé le choix…

Autant dire que je l’avais presque vécu comme une trahison !

- « Ça y est mon grand ! T’as 42 balais et tu vas pouvoir te tenir enfin au sommet de la hiérarchie ! Et bordel, qu’est-ce que t’en as chié pour ça, hein ?! »

C’est donc à voix haute que j’me parlais (ce dont je n’avais pas l’habitude) avant d’éclater de rire ! Là, je commençais à ressentir de la chaleur… Et surtout, le stress inhérent à ce genre de cérémonie ! Comme un gamin qui attendait les résultats de ses examens, tiens ! L’idée m’amusa avant que je ne m’avance vers une baie vitrée qui donnait une vue tant panoramique qu’époustouflante sur toute la ville sainte. Une ville viciée par les caprices des dragons célestes, tiens ! Bordel de merde ! Et dire que je signais pour devenir leur toutou ! L’idée me débectait presque, mais refuser un tel poste uniquement pour ça n’était pas une option. Faut croire que y’avait que Monkey D. Garp pour envoyer balader toute la hiérarchie de la sorte ! Un autre rire nerveux s’en suivit, mais à l’aide d’une respiration par le ventre, je retrouvai petit à petit mon flegme habituel… Et un regard légèrement blasé. Honoré ? Je l’étais assurément, sans l’ombre d’un doute. Heureux ? Bonne question. Rendu là, je devrais, mais j’étais le cul entre deux chaises, sans pouvoir toucher du doigt ce qui se passait. Pour me changer un peu les idées, je fis usage de mon haki de l’observation pour sonder les environs, avant de sentir une salle pleine à craquer de monde.

Sans doute celle où se tiendrait la cérémonie, avec tout le gratin de la marine.

C’était bientôt l’heure et sans doute qu’on viendrait me chercher dans un peu moins d’une heure.

Tout ce temps à mijoter dans mon jus huh ? L’amirauté était sadique, non ?

Spoiler:
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Sans surprises ce n'est pas la colonelle chargée de ton escorte qui revient te cornaquer vers la salle suivante, mais une paire d'habitués des lieux, un officier de la garde royale accompagné de ce qui ne peut être qu'un agent de haut rang du Cipher Pol, le tout encadré par dix soldats de chacun des deux groupes, les costumes sombres et les flingues des agents offrant un contraste assez amusant aux cotés des armures médiévales et aux lances de la garde royale.

Les deux hommes te saluent avec la précision de ceux pour qui le protocole des hauts de Marijoa tient lieu de mode de vie, et avec la sécheresse désagréable mais irréprochable des gradés habitués à être les maitres de leurs domaines, et qui se retrouvent obligés de composer avec une personnalité qui les sort de leur zone de confort. Et après quelques échanges supplémentaires de banalités d'usages, les deux escouades prennent position derrière toi, te suivant comme un hôte de marque ou un supérieur plutôt que t'encadrant comme un prisonnier, et vous pouvez enfin vous mettre en marche, jusqu'à la l'immense porte ouvrant certainement sur l'endroit ou va se dérouler la cérémonie.

Une immense porte devant laquelle tout le monde s'immobilise mais qui ne s'ouvre pas.

Tu restes interdit une seconde, jusqu'à ce que l'agent se décale sur le bord du couloir, et y ouvre une porte en trompe l'œil habilement camouflée dans le mur, avant de t'indiquer d'un geste de la main d'y entrer, pendant que lui se campe juste a coté, dans l'attitude classique du garde du corps décidé a mourir sur place pour en défendre l'accès. Une attitude suivie par tout le reste de l'escouade, qui ignorent ostensiblement la porte secrète, et dont le regard reste braqué loin devant eux.

Laissant l'escouade jouer les statues, tu te retrouves dans un long et étroit couloir, puis un escalier, puis un autre couloir , et au moment ou tu commences a te dire que tout ça est quand même un peu long, une porte te fait soudain déboucher dans une pièce que tu reconnais immédiatement, pour l'avoir déjà vu a chaque fois que les représentants des plus hautes autorités du Gouvernement Mondial daignent s'adresser par den den à leur population.

Une immense rotonde de marbre, des fenêtres monumentales qui offrent une vue dans toutes les directions sur le saint des saints du gouvernement mondial, des décorations et des artefacts qui valent probablement le prix de petits royaumes, et le canapé, les fauteuils et la table basse les plus célèbres du monde.

Sans parler des fesses posées dessus.


- Ah ! Le voila mon champion ! Depuis le temps que je dis, le Buster Call y'a que ça de vrai ! On devrait en faire partout !
Charles Bakudan "Stratégie"






- Bienvenue Amiral, vous permettez qu'on vous appelle Salem bien sur ? Nous voulions vous voir un peu en privé, avant la cérémonie... Voyez ça comme une discussion informelle.
Kateshi Kitano "Justice"





- Moi je persiste à dire qu'on aurait du prendre un logia, comme d'habitude...
Kyozu Vagner "Politique"






- Pour le bien que ça a fait à Captain Acid... On peut toujours lui en trouver un si besoin. Mais ce serait plus facile pour les den den visions s'il ne fait pas fondre les gens.
Ike Basara "Médias"





- Je ne suis pas vraiment d'accord. Il y avait un coté dissuasif qui nous manquera...
Mint Figura "Sécurité"







Devant toi, sirotant boissons et petits gâteaux, le Conseil des Cinq Vénérables Étoiles au grand complet.

- Ouais, Tetsuda était un sacré fils de pute, mais c'était notre fils de pute ! Ce salopard de Red doit payer pour ça !
- C'est déjà prévu de toute façon, il nous a provoqué une fois de trop.
- Une fois de plus...
- Comme vous pouvez le constater Amiral, nous sommes tous très fiers de vous et de votre opération sur Aeden..
- On ne l'espérait plus... Et un membre du Dragon de moins, c'est toujours un membre du Dragon de moins.
- Plus que cinq a liquider ! Prêt pour le boulot Salem ?
- Avant ça nous aurons besoin de nous voir un peu plus longuement. Avec la désastreuse publicité de Marinford j'ai décidé de monter quelques éléments de média autour de notre nouvel amiral. Une rétrospective de sa carriére, de sa famille...
- Besoin de conseils sur comment sortir de l'ombre de son père Ike ?
- blablabla... Vieille peau !
- Nous aimerions beaucoup avoir la primeur du récit de la bataille d'Aeden de votre bouche, les rapports sont si formels...
- Est ce qu'on a mis la tête d'Ombre sur une pique ? Parce que sinon il est peut être pas mort, les ninjas font ça tout le temps.
- Et dans la foulée dites nous ce que vous pensez de notre nouveau corsaire.
- Et pourquoi vous avez loupé Niklas Aldo...

    - « Pas sur une pique, mais et bel et bien sur la pointe de mon meitou. Me parader avec sa tête a été très dissuasif pour la plupart des révolutionnaires qui ont préféré rendre les armes. Décapité par mes soins, je puis vous assurer qu'Ombre n'est plus, honorable Bakudan. »

    Des malades. De gros malades. Voilà ce qu’était les cinq étoiles, à quelques exceptions près. Seul Kitano avait un côté très respectable. Le franc-parler de Bakudan était appréciable, mais détonnait un peu pour son rang. Il était même un peu trop vulgaire à mon gout ; même si j’imaginais aisément que son ancienne vie devait lui manquer, quelque part. Quant au reste… Va savoir… Mes pensées oscillaient entre l’amusement et le dégout. Pour autant, je ne laissai rien paraitre et restai droit devant eux, sans pour autant avoir la posture d’un coincé du cul incapable de réagir à leurs différents commentaires et questions. Si on m’avait dit que je serai reçu par les vénérables eux-mêmes et pas par Kenora…

    - « Mountbatten a toujours l’âme d’un marine et fera sans l’ombre d’un doute un pion très fiable parmi nos corsaires. Son infiltration sur Aeden, ses informations glanées et le nombre de révolutionnaires qu’il a neutralisé sont admirables. Je pense même qu’il doit encore regretter le fait de n’avoir pas pu tenir tête à Aldo lui-même… »

    C’est toujours aussi stoïque que je marquai une pause de quelques secondes, avant de répondre à la question la plus épineuse…

    - « Et croyez bien, honorable Basara, que c’est également un point qui me chagrine. Le télépathe a profité d’une diversion lors de notre combat pour s’enfuir, sans doute conscient qu’il n’en rééchapperait pas. La poursuite fut malheureusement infructueuse et j’ai dû faire un choix fort : me recentrer sur le Buster Call qui devait suivre son cours et aller à son terme. »

    Je savais que le plus jeune avait une dent contre le diable, raison pour laquelle cette question m’avait été posé. Et, à vrai dire… Je ne lui en voulais pas du tout. Pour avoir perdu un être cher des mains d’un révolutionnaire, je pouvais concevoir sa frustration. Ma réponse avait été plus ou moins évasive, mais comment lui faire comprendre que je n’avais moi-même pas compris par quel subterfuge le télépathe s’était carapaté ? Je n’étais de toute façon pas le premier à qui il échappait… Et surement pas le dernier, vu la force qu’il avait et comment il avait pu se défaire facilement de Jurgen et Mountbatten. Me courbant légèrement vers Basara, je me redressai ensuite pour continuer à répondre à leurs différentes questions :

    - « J’endosse l’entière responsabilité de sa fuite et m’emploierai corps et âme à traquer les membres du dragon. Soyez assurés que c’est le plus grand combat de ma vie… Tous les annihiler jusqu’au dernier… »

    L’espace d’un instant, les cinq vénérables purent certainement discerner l’espèce de démence dans mon regard, ainsi que le sourire aussi fin que sadique qui avait étiré mes lèvres. Ils devaient de toute façon savoir tout le « bien » que je pensais de la révolution depuis la mort de mon épouse en 1620. Plus que n’importe quel autre membre de l’amirauté, j’étais devenu un cauchemar pour les révolutionnaires. Avec ce Buster Call qui les avait sonnés, il était clair que les gris me prendraient dorénavant pour cible. C’était tant mieux quelque part. Si je pouvais les attirer à moi et les trancher un par un, cela me faciliterait le travail. Du reste, en y repensant, il y avait également un point auquel je n’avais pas encore répondu.

    - « Que dire à propos de ce Buster Call en lui-même... ? Les rapports sont peut-être formels mais justes. Toutefois, je me permets la remarque suivante : n’eut été la sagesse de mes collègues et de certains soldats respectables, il n’y aurait pas vraiment eu de prisonniers. A mon sens, les révolutionnaires ne méritent pas cette grâce. » Qu’avais-je dit avec un sourire presque trop enjoué, avant de rajouter avec un ton toujours aussi léger… « Ce Buster Call aurait certainement été le plus sanglant de notre histoire moderne, à n’en point douter ; et crois même qu’il a envoyé un message fort… Tant à nos ennemis, qu’à tous ceux qui aspirent à son abolition. »

    Je faisais là référence à Reyson, qui, tout comme les révolutionnaires et tout comme Red, étaient plus que jamais dans ma ligne de mire…

    - « Enfin… » Dis-je en levant successivement mes yeux vers Vagner et Figura : « Nul besoin de fruit du démon pour inspirer la crainte aux ennemis. Il suffit parfois d’un cœur solide, d’une âme engagée et d’une lame affutée pour que le travail soit correctement effectué. Au nom de la justice. »

    Comme notre chère vierge d’acier, tiens....

    Mais je préférai ne pas la mentionner, avant de me courber respectueusement comme pour annoncer la fin de mon intervention lors de ce tour.
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    - Bousculer les habitudes des gens demande toujours un certain courage, c'est pour ça qu'il nous faut plus de sang neuf !
    - Le sang neuf c'est bien. Mais si c'est pour qu'il aille se vider tout de suite un peu partout par manque d'expérience ça ne nous sert à rien...
    - En tout cas il me semble que c'est une première pour la famille Fenyang. On peut dire que vous avez de tous temps étés le fer de lance de notre marine, c'est une belle consécration pour toute votre lignée, et probablement pas le dernier poste que vous serez le premier à atteindre...
    - Je parie que Keegan doit tirer une gueule de six pieds de long, ahahah ! Il va devoir saluer son fils en le croisant dans les couloirs maintenant ! Je prédis des repas familiaux compliqués !
    - S'il voulait éviter ça il n'avait qu'a mieux se débrouiller à Goa. Les Fenyang n'ont plus à prouver leurs talents militaires, mais il leur reste a faire leurs preuves en politique...
    - Et a propos de faire vos preuves, vous êtes bien sur de votre choix de nom de code ? Black Rhino ?
    - Black c'est bien, ça fait sobre, sombre, sérieux. Et puis le noir, ça va avec tout. Quand j'étais dans les ninjas on avait besoin de rien d'autre...
    - C'est le Rhino qui nous pose question. C'est de toute évidence une référence a votre commandement à bord du Léviathan. Un commandement qui nous a laissé longtemps avec un certains nombre d'interrogations. La mort de Charles-Edouard Libervithz, la trahison de Lilou B. Jacob...
    - Vous avez un problème avec les femmes non amiral ? Vous avez du succès, beaucoup de succès, mais peut être pas assez de discernement...
    - Cassanja Libervithz est très rousse aussi, comme cette traitresse...
    - Nous avons évidemment toute confiance en vous Salem. Et nous comprenons les peines et les besoins qui peuvent assaillir le cœur d'un veuf, mais dans votre position, vous devez comprendre que chacun de vos gestes aura son importance, et qu'une certaine... Disons, stabilité serait très rassurant pour nous autres vénérables...
    - Un amiral qui suit son sabre c'est bien, mais c'est les chiens qui suivent leurs queues !

      Bakudan était fidèle à lui-même : aussi vulgaire que sympathique.

      Kitano était la sagesse incarnée. A cet instant précis, je prévoyais de me rapprocher subtilement de cet homme ; quoiqu’il pouvait bien être dans le rôle du « gentil flic », à bien y réfléchir…

      Basara était étonnement ouvert. Moi qui croyais dur comme fer qu’il n’était qu’un pourri-gâté, il n’en était rien. Du moins sur le moment…

      Par contre, Vagner et Figura étaient des plaies. De vrais chieurs…

      Autant j’étais surpris pour le second, autant cela ne m’étonnait pas pour le premier. Il était celui-là même qui avait fait de Cassanja ce qu’elle était : une pétasse qui prenait le monde pour un jeu et qui voulait également faire de moi son pantin. Avec le rang d’amiral, elle aurait un peu moins de marge pour ; bien qu’elle fût toujours autant capable de demander à l’occasion à ce que je sois son garde de corps -ce que j’espérais que Kenora refuse de temps à autre. La perspective me faisait encore plus bouillir, mais je ne montrais rien. Aujourd’hui était jour de consécration. Il fallait penser au positif. Uniquement au positif.

      - « Le Rhinocéros est l’emblème même des Fenyang et pas seulement une référence à mon ancien équipage…

      Mais s’il faut que je mentionne le passé, je dirai que mes erreurs ont fait de moi ce que je suis actuellement : un homme avisé qui saura éviter les écueils du passé.

      Qui plus est, je peux affirmer que ma promotion se place sous deux signes forts : traquer les traitres, qu’ils soient de la marine ou du Cipher Pol…
      Et me focaliser sur les forces révolutionnaires pour qui je dois être la nouvelle cible à abattre. Ma foi, tout un programme… »


      Sous une pause, j’offris à mes interlocuteurs un air déterminé, avant de reprendre tranquillement :

      - « J’entends et je comprends vos craintes. Mon parcours est loin d’être lisse et mon éclosion sur le tard détonne des autres amiraux de l’histoire...

      Mais j’ai toujours été un homme pragmatique. Je laisserai dorénavant mes actions parler pour moi et vous serez aptes à les juger vous-mêmes.

      Du reste, c’est dans ce sens que j’aimerais, une fois amiral, faire revivre le SWORD ou établir une branche de la marine qui s’y rapprocherait. Une branche officieuse qui serait transverse à tous les corps de la marine, élite, scientifique comme sous-marine.

      Nous avons trop perdu ces derniers mois : du temps, des hommes, de l’honneur. Être un amiral suppose de marquer la marine de son emprunte…

      Et soyez assurés, honorables, que je compte bien faire honneur à ce grade… Et redonner ses lettres de noblesse à notre auguste faction. »


      Voilà qui avait de quoi mettre en relief toutes mes aspirations. Que le dossier du Sword passe ou non m’importait peu, pour être honnête.

      L’essentiel était ailleurs.

      Quant aux remarques sur mes relations avec la gent féminine ou mon manque de culture politique, je préférais en faire fi.

      D’ailleurs, venant de personnes qui étaient capables de promouvoir des colonels d’élite en amiraux (ces derniers étant ô combien connus pour leur approche politique fine !), je trouve la remarque très culottée…

      Mais qu’importe. Ils pouvaient continuer à parler. J’allais me faire un plaisir de leur clouer le bec avec mes futurs résultats.

      Foi de Fenyang.

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      - J'aime bien les épées, mais on peut facilement se couper avec une lame bien tranchante si on ne tient pas fermement sa garde.
      - Le problème de faire revivre quelque chose, c'est qu'a un moment on a du le tuer.
      - Le SWORD avait ces bons cotés, mais c'est une litote qui s'appliquait même à la néo marine. Nous n'avons rien contre une épée de plus, mais nous tenons a ce que cela reste notre épée.
      - Je suis sur que Salem a très bien compris ou nous voulions en venir. Prenez vos fonctions amiral, établissez votre état major, puis présentez nous votre projet. Et si vous ne reproduisez pas les erreurs de contrôle de la précédente Sword, nous vous donnerons tous les moyens dont vous aurez besoin pour la créer et l'utiliser.
      - Pour peu que ça ne fasse pas trop de doublons avec les institutions existantes de la marine d'élite et du Cipher Pol...
      - Tu as eu ta sous marine non ? Alors ne commence pas à empêcher les autres d'avoir leurs jouets ! Par contre si on reçoit une épée, elle est pour moi ! Je suis un ninja, je suis le meilleur avec n'importe quelle arme !
      - Pff...
      - Je ne suis pas convaincu que c'est de corps franc dont nous avons besoin, nous avons suffisamment de tension au sein du conseil des nations pour ne pas en rajouter avec des troupes sans bannières.
      - Néanmoins il faut bien admettre que les corsaires manquent de rigueur, et le cipher Pol de force de frappe...
      - Certainement pas mes CP a moi !
      - Vous pouvez y aller Salem, votre cérémonie vous attend....

      Derrière toi, probablement à l'écoute d'un signal que tu n'as pas vu, la porte s'est rouverte sur le type du Cipher Pol, efficace et silencieux, qui te raccompagne jusqu'a la porte dérobée au bout du couloir, ou l'escorte d'agents et de garde royaux est toujours parfaitement à sa place, au grade a vous dans le couloir et faisant comme si tu te trouvais toujours à la place d'honneur au milieu de la formation, tout en regardant ailleurs que la porte qui s'ouvre dans le mur. Tu reprends ta place dans la procession, et immédiatement, comme si tu n'avais jamais quitté la marche, la gigantesque porte menant à la salle du trône vide s'ouvre devant toi.

      L'avènement d'un nouvel amiral One-Piece-Episode-886-2

      Une salle entiérement pensée pour que celui qui y rentre soit immédiatement écrasé par la grandeur des lieux. Tout la haut, en bout de perspectives préside le gigantesque trône vide sous le symbole du GM. A ses pieds sont plantés les lames des vingt familles qui ont créés le gouvernement le plus puissant du monde. Et juste en dessous, au bas de l'escalier, les sièges des cinq doyens qui en sont les garants sont en train de recevoir leurs occupants.

      En dessous des doyens, un mannequin portant le manteau d'amiral qui t'es destiné, est entouré par le gratin de la marine. Gentry, le commandeur suprême. Les amiraux Boina et Fuuryuko, le Major, entourés sur les flancs de rangés de gradés. au premier rang un panel indistinct de membres de l'amirauté, colonels d'élites, vice amiraux, contre et sous amiraux, et dans les ranges suivantes, par ordre de grade, des centaines d'officiers moins gradés. II est clair que tout le gratin de l'état major s'est réuni pour la cérémonie. Et au milieu de ses rangées impeccables d'uniformes de parade et de médailles, une place a même été faite a quelques civils de marque, ceux de la famille Fenyang qui ne sont pas sous les drapeaux, le gouverneur de Shell Town, Sainte Cassanja Libervithz...

      La musique se lance, abandonné par ton escorte tu t'avances lentement en solitaire sous le regard de tes pairs jusqu'au manteau qui t'attend aux cotés du Commandeur Supréme qui t'offre le premier sourire qui ait l'air véritable depuis que tu es arrivé dans la capitale, avant de te faire signe d'approcher pour quelques mots en aparté.

      - Quoi qu'on vous dise Amiral, et malgré les circonstances tragique de cette promotion, n'oubliez pas que vous méritez votre place. Je mets de grands espoirs en vous amiral Fenyang, vu mon Age, je pense que vous serez le dernier a les porter, et je vous serai gré de ne pas les décevoir comme ce fut trop souvent le cas...

      Puis se retournant vers la foule, il indique une silhouette parmi l'amirauté avant de s'adresser a tous d'une voix étonnament forte.

      - Comme de mon fauteuil je n'ai pas l'ombre d'une chance d'accrocher un manteau sur de si hautes épaules, je me suis dit que le plus judicieux serait de laisser ça un autre. Keegan mon garçon ? Venez donc vous occupez de ça pour moi voulez vous...

        - « Vos mots m’honorent, générallissime… »

        C’était certainement la deuxième fois que je voyais le commandeur et qu’il m’adressait la parole ; et je devais avouer être fier. Bien plus que je l’aurai été s’il s’agissait de la vierge d’acier elle-même. Mais derrière, je n’eus même pas le temps de trop l’ouvrir que mon père s’avançait déjà solennellement vers moi. Est-ce que mon cœur battait à 100 à l’heure ? Clairement. Est-ce que j’avais les larmes aux yeux ? Pratiquement. J’avais réellement l’impression de vivre un rêve éveillé ; et la présence des miens lors de ce moment n’arrangeait rien. J’aurai clairement voulu que Pandore et surtout Eléonore soient là… Mais qu’importe. En attendant, c’est avec fierté que mon père me dépassa et récupéra le manteau d’amiral dont les manches étaient colorées de noir, avant de venir les poser sur mes épaules. Lui-même était assez ému. Deux de ses élèves (Shiro et moi-même) étions devenus amiraux. Y’avait-il plus grande fierté pour un maitre que de voir ses élèves l’avoir dépassé avec brio ? Une larme coula le long d’une de ses joues de mon père, avant qu’il ne me tapote une épaule paternellement avant de reculer lentement. N’eut été l’importance du moment, j’aurai sans doute fondu en larmes moi aussi. Néanmoins, je sus me retenir avec brio avant de dégainer mon meito que je brandis à la verticale devant moi.

        Aussitôt, le silence fut.

        - « Je jure de servir fidèlement, loyalement, et de bonne foi la marine ! De me dévouer pour la faction de toutes mes forces sacrifiant, si nécessaire, ma vie pour sa défense et sa grandeur ! En tant qu’amiral, j'assume les mêmes devoirs vis-à-vis du Gouvernement Mondial, en particulier les dragons célestes et de leurs intérêts. Je promets, en outre, aux cinq étoiles respect, fidélité et obéissance ! Je jure de protéger et de défendre de toutes mes forces et au péril de ma vie, avec les troupes qui me sont confiées, l'honneur et les intérêts de notre faction ! »

        À la suite de mon serment, il eut alors un tonnerre d’applaudissements dans toute la salle. Les plus enjoués étaient bien évidemment ma famille, mes proches ainsi que tout mon équipage. Bien évidemment, tous les hauts gradés de la marine régulière étaient également très contents d’avoir un nouvel amiral pour garnir les rangs. Shiro semblait également très content, mais Boina, recouverte de bandages par endroits, semblait-on ne peut plus renfrognée. En même temps, vu la rouste que lui avait infligé récemment Izya, il y avait de quoi. Dans le même esprit, tous les colonels d’élite présents étaient également moins chauds à l’idée de me féliciter. Seul le major semblait avoir un air plus amical, ce qui était d’ailleurs étonnant. Je me tournai alors vers les cinq étoiles, investi de mon nouveau grade, avant de rengainer mon épée. Là, le salut militaire fut de rigueur. Je fis ensuite de même devant le généralissime, puis enfin devant mes nouveaux collègues, Shiro et Boina. Si la seconde ne m’inspirait aucune sympathie, le premier lui, m’impressionnait toujours autant même si je l’avais enfin rattrapé. Placé au milieu des amiraux, je me tournai enfin vers la foule que je saluai également formellement. Si les regards admiratifs de mes proches me firent plaisir, celle de Cassanja m’arracha un léger frisson désagréable…

        Son sourire n’augurait rien de bon et j’avais l’impression d’être face à une prédatrice qui n’attendait que le bon moment pour me mettre le grappin dessus…

        Tu parles d’une galère…

        Après la cérémonie dans cette salle du trône aussi impressionnante que bizarre à mon sens, toute la foule convergea alors vers une pièce, moins grande mais toute aussi somptueuse pour un gala en l’honneur de ma promotion ! Mon premier réflexe, évidemment, fut de me jeter dans les bras de mes parents surtout de ma mère. Tout comme mon père, elle y alla de sa petite larme, avant que mon père me prenne dans ses bras à son tour pour me serrer si fort que j’ai failli effectuer un soru pour m’échapper de son étreinte ! C’est mon équipage qui reprit la suite, tranquillement pendant un long moment en m’arrosant même d’alcool, avant que d’autres gradés ne s’approchent pour me féliciter dont Scar et Jeremiah Dessign, deux vice-amiraux dont j’étais particulièrement proches. Les colonels dans leur majorité se tinrent à l’écart de même que Boïna, mais qu’importe. Par la suite, j’échangeai longuement avec Shiro qui me prodigua des conseils précieux et judicieux. Cassanja, la seule personne susceptible de me faire grincer des dents avait fini par s’en aller discrètement, non sans m’avoir adressé un clin d’œil malicieux et un sourire fin… Et la soirée se prolongea de la sorte dans la joie et la bonne humeur, jusqu’à très tard dans la nuit. Ce n’est qu’à une certaine heure que je me retrouvai seul dans une chambre qu’on avait apprêté pour moi.

        Quelques pas me permirent de m’approcher d’un miroir…

        D’y contempler mon reflet vêtu de mon manteau de la marine…

        Avant de sourire, fier de moi, mais aussi déterminé à faire honneur à mon rang.

        J’allais marquer l’histoire de mon emprunte. Dans mon esprit, c’était clair et net !
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