Les Frelonnes et la Dryarachnide - Partie 1

“Agent Tarentule. Avez-vous apporté les documents justificatifs nécessaires comme demandé?
-Pour la douzième fois, j’ai réimprimé l’historique du dossier Myriapolis, l’autorisation de mon Directeur, les éléments de mon propre dossier, l’avis de décès de l’agent Sweetsong, le lourd dossier du traître Red, les billets d’attribution du Pôle numéro 1 et 5 pour valider ma délégation ainsi que tous les billets de fonds demandés aussi maigres soit il.
-Hum? Et avez-vous pensé à l’article 29B ?
-De quoi s’agit-il, encore?
-C’est un article qui stipule que l’utilisation de trombones ne doit pas dépasser un certain taux par ordre de mission. Il se trouve que vous le dépasser largement. Le plus simple aurait été d’aller demander une décharge au secrétaire chargé de l’archivage, vous pensez pas?
-Administrateur. Vous avez largement l’autorité pour faire valider d’y passer outre.
-Certes, mais ce n’est pas mon boulot. Revenez quand vous l’aurez.”

La patience de l’Agent Tarentule a des limites. Ses yeux fatiguent de la nuit blanche que toutes ses indications et complications administratives ridicules lui ont infligées. Soupirant, sa frustration finit par se sentir dans sa voix, mais devant un individu de cette position, sa condition d’agent de troisième catégorie ne vaut pas grand-chose.

“Je commence à penser que vous ne voulez pas me voir partir, mon chèr Administrateur. Tenez vous tant à ce que le Gouvernement mondial stagne dans ses affaires?
-Quelle grave accusation, vous faîtes là. Vous vous pensez toujours aussi exceptionnel, Agent Tarentule. Vous êtes pourtant la plus exaspérante de tous. Je veux simplement vous faire sentir à quel point vous êtes petite. Nous pouvons écraser tous vos projets en un coup de stylo. Je déteste les personnes qui ne connaissent pas leur place.
-Vous me faîtes payer bien des choses pour si peu.
-Si cela est si peu, vous pouvez donc vous sied d’une mission recommandé par nos services. Au lieu d’inventer une cause dont tout le monde se fout.
.-Déstabiliser les soutiens du plus grand Pirate de Grand line sur une île dont nous avons échoués à nous accaparer vous semble inutile? Devrais-je m’atteler à réaliser des contrôles financiers ou psychologiques sur chaque marine de chaque blue? Il s'écoulera une décennie et l’opportunité s’évaporera comme votre jeunesse. Hihi !
-Cela conviendrait bien mieux à votre affiliation. Faîtes doucement quand vous m'adressez la parole. Il y a des remarques à éviter. Je suis loin d'être aussi impuissant que mes coordinateurs.
-Ma longue expérience au Cipher Pol 5 n’est pas restreinte par les cadres administratifs. Je fais ceci pour défendre l’honneur de notre Gouvernement. Pourquoi dois-je le justifier ici? N’avons-nous pas le même objectif?
-Nous n’avons pas le même avis sur la méthode.
-Dois-je comprendre que vous gèlerez ce projet indéfiniment?
-Vous semblez déjà épuisée à peine commencer. Il est probablement profitable pour vous d’abandonner.
-Plutôt mourir par votre main. Vous connaissez bien ma réputation, n’est pas? Je peux la confirmer avec vous. Hihi !
-Vos petits tours ne me font absolument pas peur. Vous êtes plus remplaçable que moi. Mais n’en arrivons pas jusque-là. Rediscutons de certains points ensemble, et je laisserais passer ce dossier ainsi le consensus fait.”

C’est donc tout ce qui l'intéressait. Mettre ses doigts sales dans son projet établi par ses soins sur son temps libre. Son désir d’aller sur cette île est si grand que la pauvre Capulina tente de ravaler sa fierté. Il y a bien longtemps qu'elle n'a pas ressenti une telle haine envers quelqu'un. Après lui, seule son dégout profond pour sa génétrice pourrait lui faire oublier l'offense. Le regard noir, son ton témoigne d'un grand agacement.

“Très bien, Administrateur.”

Après de longues négociations, l’agent Tarentule peut officiellement s’engager dans sa mission. Elle n’a pas pris une seconde pour se reposer, malgré la fatigue, elle a quitté les bureaux du Cipher Pol à une vitesse remarquable. Même pour fuguer de chez ses parents, la blonde n’a pas été aussi vive.

Son désir est de retrouver la simple sauvagerie des Araignées. Certes, les conditions sont éprouvantes mais son besoin de s’évader à atteint un point culminant. Comme par le passé, lorsqu'elle a visité cette colonie sur West Blue. Contractant auprès de la Transilienne, elle a pris le premier bateau. Tout ce que l’on lui a accordé est un aller simple pour Myriapolis et un log pose. L’Administrateur désire certainement la voir coincée là-bas. Ce sera qu’elle même et ses ressources. Il est temps de sortir sa nouvelle Myriodocombi et de devenir une véritable Tarentule !

Myriadocombi:

Le bateau de Brick les dépose finalement sur une plage noire au spectacle des plus impressionnant. Heliam tire un peu plus la barque offerte par le bateau de Brick, s’assurant qu’il ne serait pas avalé par les vagues de l’océan. Le Tontatta saute sur son épaule, se dégourdissant les jambes pendant que la verte posée les mains sur ses hanches et observe l’étrange vu. Sur la plage, il y a des tombes qui s'étendent en de longues rangés identiques, le tout face à la mer. Sur chaque tombe, est marqué le nom de personne qu’elle ne connaissait pas et ne connaîtrait jamais. Elle se rapproche de l’une d’entre elle, intriquée par ce qui se trouvait sous chaque nom, qui était répété sur chacune des tombes. Il y a une simple phrase. Tué par le Capitaine Red.

‘’Red ? On parle bien de ton capitaine ?’’
‘’Oui, l’île lui appartient, elle est sous sa protection.’’ Marmonne le petit homme.
‘’Tu as des informations utiles pour moi alors ?’’
‘’Hmm, laisse-moi voir. Y'a trois clans qui vis en ‘harmonie’ avec les humains, la Ruche avec leurs abeilles, la Fourmilière et les fourmis ainsi que la Forêt des toiles et les araignées. C’est sûrement là-bas que tu vas trouver ce que tu veux.’’

La rousse regarde en direction de l’étrange forêt sombre qui s’étire dans l’horizon désertique. Elle hoche doucement la tête et sans perdre plus de temps retire ses vêtements pour les lancés dans le bateau. Brick tourne la tête vers elle, intrigué par ces actions, tout en fronçant les sourcils, il s’exprime.

‘’J’peux savoir c’que tu fou ?’’
‘’Je me prépare à partir ?’’
‘’Nue ? Wtf girl ! J'vais pas me plaindre de la vue, mais quand même...’’
‘’Quoi ? Non, j’enfile un de mes greens pop, qui me permet de mieux me camoufler dans mon environnement. C’est une mousse que je porte sur ma peau et qui me permet de récolter en même temps des plantes pour les étudier…’’
‘’… T’es sérieuse ?’’
‘’Oui, ça m'a sauvé plus d’une fois et ça me permet de survivre plus facilement dans la nature. Et si tu veux te joindre à nous, va falloir que tu fasses de même et que tu restes proche de moi.’’
‘’Non, merci, j’vais plutôt rester ici, j’vais essayer de trouver des trucs en ville et d'éviter au maximum la végétation.’’
‘’D’accord, soit prudent, on se retrouve ici ce soir ou demain… Mais on risque de rester plusieurs jours, ça te va ?’’
‘’Oui oui, aucun problème. Fait c’que tu as à faire, j’vais m’occuper comme j’peux.’’

Sur ce dernier échange, Hélia avait attrapé son sac de greens pop et avait pris le chemin de la forêt. Selon les notes de sa mère, elle trouverait la base le peuple des araignées, mais aussi des plantes à l’aspect intéressantes et utiles. De plus, elle avait vu une note particulière du la meishirania, un champignon qui est surnommé le ‘’champignon de l’immortalité’’. Il aurait de nombreux composants actifs bénéfiques au corps. Il contribue également à renforcer les défenses immunitaires en raison de la présence de beaucoup de vitamines et protéine naturelles. Après ses expériences sur les hormones de Reyson, elle avait maintenant curieuse si elle ne pouvait pas faire un truc similaire sur son propre corps en le boostant considérablement et puis ça lui permettrait de commencer des expériences sur la génétique. Quoi de mieux que de commencer avec son propre corps ? Elle avait déjà les bases avec les soldats de la base de Bulgemore, qu’est-ce qui pourrait arriver de mal ?

Dans tous les cas, une fois la partie désertique passée, elle s'était dépêchée de recueillir des spécimens de plantes pour continuer et perfectionner son camouflage végétal, qui la faisait maintenant passer pour une étrange créature de la forêt. Elle avait repris plusieurs plantes, découverte la toxicité de certaines, vu certaines des créatures les plus intéressantes du lieu, mais surtout aperçue certaines des fameuses araignées. Les heures s’étaient écoulées, comme les jours tandis qu’elle avait réussi à passer sous le nez des femmes araignées, lui permettant de les étudier à distance tout en apprenant à connaître un peu plus la forêt. Au final, la forêt des toiles ressemblait à la même chose que Born en signe de dangerosité, elle avait juste une apparence beaucoup moins attirante que Born. Cependant, elle s'était sentie dans son élément, les sens en alertes, elle s'était senti à nouveau vivante avec l’adrénaline de la survie. De retrouvée à un stade aussi primitif, l’avait revigoré. Toutefois, son jeu de cache-cache devait arriver à une fin.

Elle fut finalement repérée durant un combat peu discret avec l’un des monstres de la forêt. Après un échange des plus violents, une tactique ingénieuse de la part de la verte et la fin du monstre, elle s'était à peine relevée sur le cadavre encore chaud qu’elle, c’était retrouver entourée par des chasseuses. Elles étaient aux nombres de trois individus, deux qui ressemblaient à des femmes-araignées et une troisième clairement plus imposante que les autres. Elle leur fait face, s'incline légèrement. Toujours recouverte par son costume de plante, elle penche la tête sur le côté, essuyant le sang qui traverse son visage. Une imposante plante carnivore, qui l'assistait, se soulève finalement, sortant de sous le cadavre, ses trois têtes venant encadrer la demoiselle qui se tient toujours sur son trophée morbide. Les lianes de la plante bougent lentement, certains commençaient à s'enrouler autour du monstre, l'une vient entourer l'une des jambes de la demoiselle, remontant le long de son corps et dans son dos et deux autres attendaient tranquillement dans les airs. Les pupilles alertent de la dryade sont posé sur celle du milieu, attendant que cette dernière s'exprimer avant de souffle le moindre mot.

“Une étrangère? Laissez-moi la massacrer. “

La plus grande des trois chasseuses ne tardent pas à exprimer son désir de prendre l’initiative. Des pattes longues accrochées au dos, elle semble préparer son gant comme une arme et la peau de sa main nue se teinte du revêtement du Haki. Toute noir vétu, son regard froid ne semble pas impressionné par la victoire de cette femme plante contre la faune locale. Issus d’un clan de chasseuses chevronnées, on appelle cette prise du petit gibier dans son milieu malgré sa taille imposante et sa dangerosité. La main d’une des autres femmes araignées se pose sur son épaule.

“Ursulla, du calme. Regarde là. Elle se camoufle comme une esclave en cavale.”

Arborant des rayures jaunes sur ses attributs archnides, son allure est moins guerrière que la précédente. Ces couleurs font penser au Royaume des Abeilles, mais qui connaît assez bien le coin peut se douter que le peuple Araignée a bien peu d’accointances avec ces voisins. Ses yeux perçants scrutent les alentours de cet étrange intru. Elle est plus prudente et curieuse que sa comparse. En réalité, c’est justement cette chasseuse qui a débusqué la présence d’une menace potentielle. Ursulla jette un regard vers sa partenaire sans tourner la tête.

“Esclave ou pas, je la sens pas. Elle doit venir d'au-delà des mers.
-Son odeur ne me semble pas venir d'ailleurs. Mais, tu n'as pas tort. Son aura me dit rien qui vaille.
-Hihi ! Restons avisés, mes chéries. Si ces manières sont étranges, cela ne justifie pas une mise à mort.”

Enfin, celle avec une fourrure fushia passe entre les deux pour se mettre en avant. Blonde et au grand sourire, ses mots paraissent faire autorité sur les deux autres. L’agent Tarentule dans toute sa splendeur s’est tellement bien intégré à ce peuple que personne ne pourrait savoir s’il en est pas natif. Les impératifs de sa mission se posent sur l’appui d’un groupe qu’elle a créé de ses propres mains lors d’un séjour passé. Son retour à crée un nouvel élan pour ce qu’elles nomment ses chéries, d’où l’exploration de territoire plus étendu. Cette rencontre fortuite titille sa curiosité naturelle.

“Je vois que ce scolopendre n'a pas eu de chance de tomber sur toi, l'inconnue.”

Approchant doucement, l’agent Tarentule parcourt du regard la bestiole massacrée. Des lianes, de la mousse et de la verdure, tout en cette femme plante fond pensé à un esprit de la Forêt. Mais cette plante carnivore ne témoigne  ni de pacifisme, ni de douceur, ni d’une quelconque vulnérabilité. L’instinct des Araignées les poussent à se débarrasser de la menace, et l’Agent Tarentule en a bien conscience. Au moindre doute, elle n’hésitera pas à lâcher ses chasseuses. Elle s'arrête à quelques mètres devant l’intru. Ses mains commencent déjà à jouer avec des fils, tandis que sa voix laisse transparaître un certain amusement.

“Quel accoutrement intrigant. Une vieille légende de contrées lointaines et nauséabondes me vient d'un coup à l'esprit. Celui d'une fille de la forêt, belle et insouciante, qui chahutait tranquillement dans les bois. Mais un bon jour, elle rencontra un chasseur. Il s'eut épris d'elle au point de la poursuivre comme du gros gibier. Dans sa course, la fille apeurée n'aperçut point le serpent sous ses pieds. Et une morsure funeste lui ôta la vie. Sa négligence vient de la plonger dans les profondeurs des Enfers.”

Sur ce court récit intimidant, trois Frelons géants surgissent dans le dos des femmes araignées en vol stationnaire. Aucune s’en est alertée. Un simple regard impassible de la chasseuse aux rayures jaunes les contemple.

“Qu'en penses tu? Veux-tu voir le chasseur ou le serpent? Hihihi !”

La chasseuse verte reste silencieuse, écoutant l’échange entre les deux femmes. Elle se permit de profiter de leur hésitation pour les étudier un peu, leur apparence des plus fascinante pour son esprit scientifique. La grosse plante carnivore derrière elle attend sagement, écrasant le corps sans vie avec ses puissantes lianes pour finalement arracher les pattes pour commenter à gaver l’une de ses têtes des entrailles encore chaude. Le poison de la verte et de la plante stationnaire de plus tôt, avait commencer à gélifier son intérieur pour faciliter sa digestion.

Toutefois, elle reste surprise aux paroles de la demoiselle aux couleurs d’abeille, son odeur était différente ? Pourtant, elle avait pris toutes les dispositions pour camoufler et changer son odeur. Le bain de boue, la mousse vivante sur son corps, les plantes originaires de la forêt qu’elle avait placées et gardée en vie dans son camouflage… À moins, bien sûr qu’elle ne faisait référence au citron et cannelle qu’elle dégageait naturellement, le poison ne cachait jamais réellement son odeur… Mais si c’était ceci, la demoiselle en question devait avoir un odorat très fin pour l’avoir débusquée de la sorte.

‘’J’aurais préféré éviter cette alternative, il ne faisait que protéger son territoire. Toutefois, ma survie m’est importante.’’ Réplique simplement Helia sans quitter des yeux les troisièmes venues qui était clairement le chef du groupe.

Elle disait la vérité. Elle aurait préféré de loin à une sortie discrète en laissant la vie à l’insecte géant. Toutefois, son étourderie autour d’une nouvelle plante, l’avait rendue moins alerte et elle avait dû se défendre et ainsi se faire trouver. Elle retient un soupir, continuant d’observer le trio en attendant la suite. Elle ne pouvait pas se permettre de prendre de risque, pas après la débâcle qu’elle avait eue avec Reyson et encore moins ce qu’elle lui devait. De plus, elle voulait vivre pour continuer à découvrir les plantes, à les améliorer et… Elle se devait de survivre, quoi qu’il en coûte. Elle comprend bien que le conte est davantage une scène d’intimidation, surtout après l’apparition des insectes volant qui était guider par des cavalières à l’allure aussi féroces que celle au sol.

‘’Une légende dites-vous… Je ne suis pas la meilleure pour les joutes verbales, mais je sais reconnaître une intimidation quand j’en vois une. Je peux vous assurer que je ne suis pas un quelconque danger pour vous, tout ce qui m’intéresse sont l’étude des plantes, l’agrandissement de la végétation sur les autres territoires… Logiquement parlant, je préférerais le serpent, j’ai plus de chance de survivre à son poison, cependant dans la situation actuelle, je dirais les chasseuses… Que voulez-vous savoir ?’’ Demande-t-elle sans détour.

Si elle avait fini par comprendre un truc dans ce monde de fou, c’était que les gens voulaient toujours quelque chose. De plus, elle était toujours en vie, ils ne l’avaient pas attaquée malgré les envies de meurtre visible de la grande veuve noire. En même temps, si elles trouvaient une entente, même précaire, elle pourrait toujours en apprendre plus sur le peuple ici et sur leurs expériences. Mais avant toute chose, la première étape serait de survivre…

“Hum. Elle ne connaît pas les coutumes des Araignées, tuons la que l’on en finisse.
-Ursulla, connais-tu les coutumes des Termites du Canyon ou des Fourmis de la Fourmilière? Pourtant, ces peuples ne sont pas pour autant tous hostiles à notre vision des choses.
-Pff. Tu as encore une idée derrière la tête.
-Hihi !”

Un simple rire en guise de réponse montre bien que les deux femmes se comprennent aisément malgré leur divergence. Ursula est après tout la première à avoir rejoint Tarentule dans son projet politique. Les premières tentatives de mouture et de domptage de Frelons ont été faites ensemble. L’importation de viandes d’Abeilles et de matériel nécessaire issus du marché noir de la Fourmilière ont été réalisées par cette première génération des Frelonnes. un passif commun qui se lie dans leur regard. Tarentule fait ainsi face à le femme plante avec moins de prudence.

“Tu parles bien et tu sembles doué avec la flore, l’inconnue. Je sens que l'on va bien s'entendre. Ce serait du gâchis de ne pas bénéficier de tes talents. Je te propose un simple marché. En tant normal, si tu avais tué une bestiole dans un domaine de clan, tu aurais été mise à mort sur le champ. Nous ne sommes pas véritablement un Clan, mais tu as mis le pied sur nos plates bandes. Comme tu peux le voir, l’une de mes camarades en est très vexée. Nous pouvons t’offrir de réparer le préjudice en nous assistant dans notre projet. Je doute que tu choisisses de mourir ici de toute manière. Gnihihi !”

Riant sans retenue, Tarentule se plaît à profiter de sa posture dominante devant cette femme plante. Lycosa s'approche de l'oreille de la blonde, l'air perplexe.

“Est-elle vraiment digne de nous rejoindre?
-Ses compétences nous seront utiles. Cela ne coûte rien d'essayer. Ne me fais-tu plus confiance, Lycosa?
-Si, bien sûr.”

Rappelez à l'ordre, Lycosa est tenu au silence. Cette sans-clan a encore peu côtoyé Tarentule. Elle fait partie d'une deuxième vague d'embrigadement suivant le départ de la fondatrice. Même si la jeune Frelonne s'est investie grandement dans le projet et bénéficie d'une grande popularité parmi ses consœurs. Son ambition la pousse à vouloir succéder à sa supérieure. Malheureusement, elle s'y prend mal pour créer une proximité car ses conseils sont prodigués sans que lui demande son avis. Tarentule ne lui en tiendra jamais rigueur. Elle sait qu'il faudra bien qu'elle passe la main à un lieutenant aussi compétent que cette Lycosa. Tarentule affiche un grand sourire en se tournant vers cette femme aux couleurs végétales. Elle scande des paroles comme un discours très orienté pour une femme aussi proche de ses plantes.

“Allons droit au but, ma chère. Je suis Tarentule et, à mes cotés, je te présente Lycosa et Ursula. Bien d'autres nous accompagnent dans cette aventure. Nous sommes toutes des Araignées sans clan ou acquis à une cause dépassant notre clan d’origine. Même en marge de la société, nous la chérissons. Nous haïssons tout ce qui peut la menacer. Les étrangers d’au-delà des mers sont pour nous la pire des choses. Le Royaume des Abeilles les utilise pour s’enrichir toujours plus. Ils détruisent les arbres pour construire de plus en plus d’embarcations, ils terrassent des espèces pour encourager toujours plus de production, sapent la valeur des esclaves locaux pour du menu fretin étranger et notre Reine semble totalement impuissante hors de cette Forêt.
-Cela me dégoute.
-Nous avons donc eu l’initiative de chercher à réintroduire une espèce que les Abeilles ont cantonnée dans notre Forêt. Les frelons géants ont été presque éradiqués de son milieu. Pour faire opposition, nous avons décidé de chercher à installer des nids dans le Canyon. Si personne ne fait rien, les peuples de l'intérieur des terres seront les grands perdants de l’avidité de la Ruche.”

Tarentule tend ainsi une main vers l'inconnue. Les autres femmes araignées fixent ce qui est en train de se jouer sous leurs yeux.

“Que dis tu de nous assister dans cette lutte? Nous pourrons d’offrir la protection de notre groupe. Comment t'appelles-tu?”

Tandis que la dryade observe le trio de femmes, elle en vient rapidement à la conclusion que la plus dangereuse serait la blonde, celle qui faisait office de chez. Tant qu’elle ne donnait pas l'ok, les autres ne voulaient rien faire pour aller contre ses ordres. Il est tout de même intéressant de voir le comportement des animaux de meute être vu chez des humanoïdes de cette taille. En même temps, entre les femmes araignées géantes, et les frelons de la même taille, il est clair que la scientifique n’a rien vu encore et qu’il lui reste énormément à voir de ses propres yeux. À ne pas se méprendre, elle avait eu connaissance du monde des insectes, des plantes ou encore animalier, sa mère un friande des livres, mais surtout de la connaissance lui en avait parler, avec son passage à Bulgemore, elle avait eu assez à plus de matériel sur le monde des animaux et des humains et elle partageait déjà ses connaissances des plantes avec celui des insectes, même si moins développée, parce qu’ils étaient étroitement tressés ensemble. Les trois domaines ne pouvaient pas vivre les uns sans les autres, dépendant d’une symbiose insoupçonnée par la plus grande partie de la populace inculte.

Ainsi, sa chance de survie dépendait seulement de cette blonde aux yeux énigmatique, mais vicieux. Elle pouvait déjà sentir les problèmes à pleins nez et en même temps, elle n’avait pas réellement le choix de participer si elle voulait survivre. Contre l’une de ses créatures, elle aurait testé sa chance, voilà plusieurs jours qu’elle les étudiait en secret et à une distance respectable, mais contre trois, sans oublier les frelons volants… Elle courait à un suicide si elle refusait et les paroles de l’agente surent frapper la corde sensible de la demoiselle ; la végétation en danger. Elle plisse les yeux, écoutant plus attentivement celle aux yeux azure. Tout en écoutant, l’esprit de la scientifique se met déjà en marche, cherchant des idées pour leur cause. Pour finalement observer la main tendue vers elle. Elle en vient à se demander si elle ne regretterait pas son choix plus tard en s’associant avec cette femme, mais en même temps, elle ne peut laisser la nature sans défense. Elle fait un pas lentement, délaissant le confort de sa plante qui au même moment se rétracte pour complètement disparaître, l’effet du green pop essoufflée. Elle tend ses fines phalanges pour les croisées avec sa compagne de fortune.

‘’Dans le monde végétal, on me nomme Heliamphora.’’ Elle lui laisse quelques secondes s’écouler, le temps de la prise de main qui signe un contrat silencieux avant de reprendre ; ‘’Des Vespa presque éradiquées ? Cette reine a dû user d’un stratagème ou d’une aide extérieure puissante pour réussir un tel exploit. Elles sont connues pour être les ennemis naturels des abeilles. Je peux offrir mon aide, davantage mon cerveau, mes connaissances et d’assistance qui entre dans mes compétences. Je peux vous apprendre à agrandir le territoire de la forêt, ceci prendra des années, mais ça permettra à la végétation de reprendre le dessus. Pour les ruches des Frelonnes, je peux facilement aider pour créer un environnement idéal, que ce soit en nourriture ou en habitation. Je peux également apprendre à certaines femmes la botanie, pour l’agriculture basique, ces connaissances seront aussi utiles avec l’agrandissement du terrain.’’

Elle observe les femmes, laissant son regard vagabonder sur elles distraitement. Ces araignées géantes semblaient avoir un bon fond malgré l’hostilité visible, mais en même temps, elle l’avait elle-même été avec les étrangers qui se présentaient sur Born et pourtant l’île était déjà bien hostile en soit. Alors en soit, elle comprenait leur hostilité, maintenant, il fallait simplement trouver une manière d’être assez apprécié pour que les demoiselles ne veuillent pas la tuer une fois sa mission terminée. Et si elle pouvait revenir ici plus tard sans risque de se faire tuer, la chose serait encore mieux. De plus, c’était une opportunité en or qui se présentait à elle, sauvé la végétation et en même temps expérimenté sur la survie végétale dans des conditions extrêmes. Le dessert en soit été problématique, mais elle avait déjà une ou deux idées qui pourrait être intéressantes à exploité.

‘’Par où commence-t-on miss Tarentule ?’’ Déclare finalement la nymphe verte, les yeux plongés dans cette dernière, une conviction inébranlable qu’elle pourrait ramener la végétation à sa place.

La réponse de l'expert des plantes ravie la chef de Frelonnes. Elle penche sa tête souriante vers Lycosa.

“Ne sommes-nous pas tombés sur le gros lot?
-Je l'admets.
-Réunissez les éclaireuses. Il est temps d'agir.”

La femme aux rayures jaunes claque des doigts. Les Frelons se posent devant leur Cavalière respective. Lycosa et Ursula se met en selle.  Elles prennent leur envol dans direction similaire pour aller chercher les patrouilles du Canyon., laissant Tarentule seule avec la nouvelle recrue. L'inquiétante blonde monte à son tour sur son Frelon. Il est un peu plus petit que celui de ses comparses. La chef des Frelonnes n'est pas la plus doué dans le domptage de ses animaux, elle vient d'en apprendre les rudiments à son arrivée. Heureusement qu'elle apprend vite les choses qui lui tiennent à cœur. Une nouvelle main tendue, Tarentule enjoint cette femme verte à monter.

“Heliamphora. Quel nom intrigant. Nous allons accomplir de grandes choses ensemble. Hihi !”

Une fois toutes deux sur le dos de la bestiole, Tarentule utilise les rênes pour décoller. Zigzagant entre les arbres géants de cette Forêt, sur le chemin, si on y prête attention, on peut observer quelques nids de Frelons. Certains sont des tentatives échouées, d'autres sont des stock pour la prolifération de l'espèce. Le duo parvient finalement dans le campement précaire des Frelonnes. Imitant les habitations typiques de la Forêt des Toiles, ce campement est entouré de toiles et de bois. La grande différence avec les maisons typiques sont la position sur la base d'un tronc, encadrant par deux gigantesques racines et les tentes dont la centrale est plus imposantes.

Tarentule se pose doucement proche de l'entrée. Une gardienne se précipite vers elle et l'étrange femme plante. Descendant de sa mouture, la blonde donne les rênes à cette femmes-araignées.

“Guide-le vers son nid. Nous attendons le retour de nos éclaireuses. Ne tarde pas trop. Sonne le rassemblement. Du mouvement se prépare, ma chérie.”

La gardienne s'exécute sans un mot. Tarentule semble témoigner d'une certaine affection à toutes ses camarades dans ce grand projet. Une stratégie facile à deviner lorsque l'on connaît l'attitude des cheffes de clans. Ce sont des matriarches impitoyables avec leur ennemis, pouvant être accommodantes avec leurs proches. Quand on réunit les rejetées de cette société clanique, imiter leurs pratiques rassure et fidélise les membres qui ont toujours rêvé de cela pour beaucoup.

La blonde à la fourrure guide ensuite Heliamphora dans la grande tente du campement. Juste avant d'entrée, un cor retentit. La gardienne appelle tout le groupe à se réunir.

À l'intérieur de cette tente, des lucioles servent d'éclairage dans des bocals, des équipements divers parsèment les recoins, dont beaucoup de lames en plus de coffres, et une grande table est placé au centre avec un seule siège. Tarentule s'y installe et réunit des sortes de schéma et autres messages. Elle daigne enfin poser un regard vers son invité.

“Ne reste pas planter à l'entrée. La réunion va bientôt commencer et ton rôle sera tout désigné. Oh? Penses-tu que tout va trop vite? Ou tu as peur de te retrouver au milieu de de notre toile ? Hihi ! Allons, allons. Agis comme l'une des nôtres et tout se passera bien.”

Quelques instants plus tard, nombreuses sont les premières à pénétrer dans le lieu de réunion. Tarentule donne un mot d'ordre.

“Les éclaireuses reviennent bientôt. Préparons le nécessaire de suite. À leur retour, revenez en assemblée. Dites à nos intendants de préparer un festin avant la grande opération.”

Elles s'exécutent. Le temps d'attente, Tarentule porte à nouveau son attention sur Heliamphora. Son ton amusé cherche à détendre l'atmosphère.

“J'espère que tu n'es pas allergique à la viande d'insectes. Hihi ! Personnellement, je préfère les fruits, cependant ici, si tu ne mange pas de viande. Tu es vu comme une faiblarde. Heureusement, nous avons de bons éléments sur ce domaine. Le goût devient supportable.”

La première mention de mâles chez les Frelonnes sont les intendants. Cela suppose une tâche plus administrative. Déjà acclimaté, Tarentule connaît les usages et coutumes de ce peuple. Néanmoins, la nouvelle recrue aura toute la latence d'en découvrir les contours plus en détail plus tard. Ses mots suivants prennent une tournure moins légère. Tarentule change légèrement d‘intonation.

“Nous sommes encore un groupe encore limité. Ce n'est pas suffisant pour imposer à la Ruche de limiter ses agissements insidieux. Il est possible que la Reine Maya veuille nous écraser. Serais-tu prête à te battre si nous sommes menacés par l'armée des Abeilles ?”

En regardant un ancien rapport de Lycosa, la blonde sait qu'il faut être prêt à toutes les possibilités. Cet ancien rapport évoquait un rixe entre des Frelonne et un groupe du royaume des Abeilles au marché noir de la Fourmilière. Il y a eu un mort de leur côté. Humiliante défaite. C'était pendant l'absence de Tarentule et, depuis, la prudence est de mise lorsqu'elles se ravitaillent en viande d'abeilles pour leurs frelons géants.

‘’Hmm… Nous verrons bien.’’ Souffle simplement la dryade qui observe curieusement la petite blonde.

Son cerveau s’active déjà sur les objectifs qu’elle pourrait faire et en parallèle sur un questionnement sur quand qu’elle genre de problème elle aurait bien mit le pied. En même temps, tout ce qui intéressait la scientifique était le fait de pouvoir mettre en action des idées expérimentales. Tout en se rapprochant de la bête volante, elle attrape cette main tendue pour se glisser dans le dos de Tarentule. L’expérience en soit est nouveau, loin d’être déplaisante, elle profite un peu du moment pour savourer le vent dans ses cheveux et sur son corps.

Une fois sur place, elle observe avec intérêt les lieux, l’installation similaire aux autres clans des femmes-araignées avec une hiérarchie similaire, mais différente du comportement de la cheffe qui est avec elle. Si elle se souvenait des paroles dès la demoiselle, les gens ici étaient des sans-clan, ainsi donc des rejets ou des parjures de leur propre race. Toutefois, Helia ignorait les faits qui pouvaient mener une race à rejeter les siens. Il pouvait bien y avoir des raisons, mais lesquelles était celles des araignées ici ? L’était la question, une question qui n’intéressait pas par la verte vu qu’elle ne touchait en rien au domaine qui l’intéressait.

Tout au long du trajet, même arrivée sur les lieux, la rousse végétale reste silencieuse, essayant de ramasser les maximums d’informations qui pourraient lui être utiles. Les bras croisés sur sa poitrine, elle fait travailler les rouages de son cerveau, telle était la scientifique sauvage. La voix de Tarentule la ramène au moment présent, posant ses pupilles vertes sur celle-ci, elle se rapproche d’elle, prenant une place non loin d’elle sans pour autant t’intéresser à la table.

‘’Non, je réfléchissais à ce que je pourrais faire. Tu avances comme tu l’entends, ce n’est pas moi qui dirige ce clan. Je ne suis pas le genre de plante qui imite les autres et puis nous savons toutes les deux que même si je n’essaye aucune d’entre elle ne m’accepteront. Je ne suis pas ici non plus pour ceci.’’ Dit-elle.

Elle ne précise pas qu’elle était surtout là pour sa survie, elle était sûre que la femme assise devant elle le savait très bien. Le temps d’attente n’est pas long que d’autres femmes aux traits similaires aux araignées débarquent dans la pièce, saluant respectueusement leur matrone en jetant soit un regard mauvais ou ignorant complètement la scientifique. Ceci ne la dérange pas, tout ce qu’il l’intéressait était surtout ce qu’elle pourrait faire pour aider la nature. Un échange rapide et efficace est ensuite fait et malgré tout Helia est épater par la main de fer dans le gant de douceur que fait preuve Tarentule. Dans les rares informations qu’elle avait trouvées sur les reines insectes et leur clan, il était dit où observer que les femmes géraient leur peuple ou clan avec une main sévère et pourtant elle détectait de l’amour dans les faits et gestes de la gérante. Avait-elle décidé d’opter pour le respect et la loyauté au lien de l’anxiété et de la crainte ? À nouveau seule avec Tarentule, elle continue à l’observer tranquillement, une pointe de curiosité au fond d’elles.

‘’J’ai connu pire comme viande. Bien assaisonnée et sa passe bien.’’

Le changement d’atmosphère et de ton chez la petite blonde, intrigue et attire immédiatement l’attention de la scientifique qui lui donne toute son attention. Elle prend le temps de réfléchir aux paroles avant de s’exprimer simplement.

‘’Je vais être honnête, votre guerre ne m’intéresse pas, ce n’est que la loi du plus fort dans la vie sauvage. Toutefois, la nature souffre inutilement des actions de cette reine et je semble comprendre qu’elle ne semble pas vouloir arrêter. Je ne vais pas participer explicitement dans les plans qui consistent à attaquer la ruche, mais je ferais mon maximum pour protéger mes futurs projets et toutes celles qui ne feront pas partie. Alors, la réponse est oui, je vais nous défendre contre les armées de la reine. Tu as d’autres questions ?’’

Tarentule reste, un instant, silencieuse en fixant Heliamphora avec ses petits yeux. Un grand sourire apparaît soudain sur son visage.

“Hihihi ! Non, c'est tout ce que je voulais entendre, ma chère.”

La blonde a bien remarqué que l'enthousiasme de cette femme s'arrête là où les ambitions des Frelonnes commencent. Néanmoins, elle semble être un bon outil pour faciliter leur genèse. Tant que la dame verte aura peur de ses griffes, le mouvement en bénéficiera. Quelques moments plus tard, alors que Tarentule analyse les inventaires de leurs nids, les éclaireuses s'annoncent avec Ursula et Lycosa en tête de fil dans la tente. Au même moment des pattes de sauterelles géantes fumantes et de la chaire de la même viande plantée sur des pics est exposée comme un libre banquet. Tarentule se lève pour prendre la première pièce de viande.

“Quelle belle coordination. Je ne m'attarderai pas sur de grands discours. Nous avons tous un but. Nous travaillons d'arrache pied pour l'accomplir. Sauver la puissance de notre peuple au-delà de la malchance de n'être né dans un clan. Ripaillons et discutons de la suite. Ne nous laissons pas distraire, ni perdre du temps. Nous sommes les plus grands défenseurs de Myriapolis. Il est temps de le montrer au Monde.”

Elle croque la première bouchée. Ce geste enjoint les autres à prendre aussi leur portion. Toutes les Frelonnes réunit dans cette grande tente. Une cinquantaine de personnes tout au plus. Un majorité écrasante de femme-araignées. Il y a, parmi elles, quelques mâles. La cheffe se positionne  proche de la table. Les principaux lieutenants à ses côtés tentent de monopoliser l’espace pour ostraciser la nouvelle venue. Un mâle utilise une technique plus séductrice pour s'installer entre Tarentule et Héliamphora. Avec un mince sourire, il offre à l'inconnue une patte de sauterelle grillée. Tarentule le laisse faire d'un coin de l'œil.

“Diego, les réserves sont-elles prêtes?
-Tout est prêt, même en cas de pertes, la traversée du désert peut d'ors et déjà commencer.
-Parfait. La charge du ravitaillement te revient à présent. Ton talent n'est plus à prouver.”

La fierté se lit dans son regard. Un regard pas si innocent envers cette Tarentule charismatique. Celle-ci ne semble sans soucier pour autant. Dans cette culture rude, les mâles ont une certaine tendance à trouver attirant le sadisme féminin. Néanmoins, la blonde ne voit pas l'intérêt de donner ce que ces hommes veulent. Son but et sa mission, en tête, elle n'a pas le temps de se distraire comme la Reine.

“Lycosa. Quelles sont le résultat de cette période de repérage?
-Nous sommes confrontés au peuple des Termites. Leur influence est forte dans une partie du Canyon, mais leur attitude reste très isolasioniste. Pour le reste, quelques groupes ont été aperçus notamment des peuples cible d’esclavagistes que nous n'aurons aucune peine à subjuguer en garantissant leur liberté. endroits nous paraissent adéquats pour nous y installer. Une oasis souterraine en particulier est la plus optimale pour nos frelons.
-Hum. Il nous faudrait des ressources suffisantes pour notre survie et nos défenses. Ursula, penses-tu ce lieu défendable?
-J'aimerai beaucoup voir qui tentera de nous attaquer. Leur chair servira à nourrir nos bêtes.
-Toujours si confiante. Hihi ! Heliamphora, tu te dis capable d'agrandir une forêt. Serais tu capable de créer les conditions idéales pour notre installation dans ce désert?”

Par de simples enchaînements de prises de paroles, Tarentule vient de confirmer les principaux acteurs de la construction de la nouvelle base des Frelonnes. Diego au ravitaillement et au stock, Lycosa dans le pilage des constructions des nids et maisons, Ursula dans la sécurité et Héliamphora en complément pour bonifier le tout avec des plantes fruitières, des feuillages dissimulateurs ou, même, des végétations dangereuses ou utilisable en défense du milieu. Cette promotion fulgurante de cette inconnue en fait jaser plus d'une. La femme verte aura tout à prouver pour faire sa place dans ce groupe néfaste.

Heliamphora, observant la scène avec attention, reste calme malgré les regards méfiants qui se posent sur elle et l’ignorance totale d’autre. Elle ne se sent pas particulièrement touchée par leur comportement de puriste, elle savait depuis le début que les araignées de la forêt étaient des êtres très méfiants face aux étrangers. Elle respect tout de même le rythme des Frelonnes, observant leurs agissements pour les imiter un peu et éviter des écarts de comportements qui pourrait être mal vue. Elle échange un faible hochement de tête avec le mâle qui s’installe près d’elle, attrapant la patte avant d’attendre sans souffler un mot, inaffecté par les yeux doux que semble lui faire ce dernier. Il fallait savoir que la verte n’était pas une personne très portée sur la sexualité et le charme. Ainsi, elle attend que Tarentule prenne la première boucher pour l’imiter. Elle prend une bouchée de la viande d'insecte, décortiquant le goût mentalement tout en continuant d'écouter attentivement la discussion qui se déroule autour d'elle. Lorsque Tarentule lui pose la question sur la possibilité d'agrandir une forêt dans le désert, Heliamphora lève un sourcil, puis sourit confiante.

"En effet, j’ai assez de connaissance sur la croissance des plantes pour ceci. Je peux créer des conditions idéales pour le développement d'une végétation luxuriante, même dans ce désert aride. Des plantes adaptées à ce nouvel environnement qui pourraient nous être utiles à bien des égards, mais ça prendra quelque temps avant d’être opérationnelle, je n’ai pas le pouvoir d’un fruit du démon, seulement la science. Pour la traverser, je peux créer un tapis de mousse temporaire, mais vu que celui-ci n’est pas adapté, il ne restera pas éternellement. Sinon, pour les Termites, je peux vous être utile, j’ai des plantes qui laissent échapper dans une zone un puissant pollen qui endorme ou repousse les ennemis. Je pourrais toujours en faire des greens pop supplémentaire et en laisser à certaines de vos guerrières. Si vous les utilisez dans le cayon, surtout dans des tunnels, je conseil quelques-unes des araignées est des éventails géants pour pousser le pollen dans une direction et rester en sécurité. Si vous cherchez un truc plus agressif, j’ai des plantes carnivores près à en découdre aussi, mais elles ne resteront, quelques minutes, vues que je n’ai pas moi qui les activerai."

Pour la première fois qu’elle était présente, les yeux des Frelonnes se posent sur Heliamphora avec une lueur d'intérêt. Certains murmurent entre eux, curieux de voir ce que la dryade scientifique peut réellement accomplir. Elle mord dans sa patte de sauterelle nonchalamment, mâchant lentement la chair élastique, mais rassasiante. Elle avait mangé bien pire sur Born. Elle tourne les yeux sur Tarentule, plongeant ses pupilles vertes dans les siennes et s’exprime avec calme.

"Sinon, si tu as quelques Frelonnes qui sont intéressées dans la botanie, je peux leur apprendre le procédé d’horticulture pour la pousse de fruits et légumes pour le nouvel emplacement de camp. Et de l’agriculture pour aider a aménagent le futur écosystème. Vous avez plusieurs plantes utiles, les champignons, la toile d’araignée, la bouse d’insectes, ils sont tous des éléments très utiles pour aider au processus de germination… De la pousse des plantes. Je peux toujours faire une liste des éléments que j’aurais besoin.’’ Explique finalement la dryade toujours aussi calme.

Si Tarentule avait voulu la mettre sous les lumières pour voir si elle connaissait sa matière, elle n’allait certainement pas de retenir de dévoiler une partie de ses cartes. Elle se fichait un peu des autres, ce qui l’intéressait réellement était de voir si elle avait les connaissances et les capacités nécessaires à créer le tout. Sur papier, la chose semblait si facile, mais la théorie était toujours facile, le mettre en pratique par contre, c’était autre chose…

“Hihi ! S'il y a des volontaires, je n'y vois pas d'inconvénient. Faire de la nature une alliée est le cœur de la survie de nos peuples. “

Un bon chef sait bien s'entourer. Il faut dire qu'une main d'œuvre aussi qualifiée trouver au dernier moment dans un coin de forêt est une aubaine. Alors que la fin du repas s'approche, des discussions, murmures et regards vont de pair. Tarentule observe passivement et discrètement. La lutte d'influence chez les Frelonnes se jouent souvent dans ses moments.

Diego, de nature séducteur, sait bien jouer la carte de la proximité avec Tarentule. Ayant déjà mis les mâles d'accord sur sa préséance, il vise évidemment le rôle de consort. Cependant, il reste très cordiale avec Lycosa, afin de ne pas griller ses cartes potentielles. La blonde est connue pour voyager beaucoup pour trouver des moyens de défaire le traître Santiago, allié à la Reine des Abeilles et à l'empereur Red. Pour garantir sa stabilité, il est de bon ton de rester proche des successeurs potentiels.

Quant à Lycosa, ses manœuvres sont habituelles, elle discute avec un maximum de Frelonnes. Augmentant son capital sympathie comme une princesse dans la Ruche d'une Reine vieillissante, elle se place en seconde personnalité dans ce groupuscule.

Ursulla est d'une tout autre nature. Elle rayonne par sa témérité et sa radicalité. La plus virulente des Frelonnes qui veut exterminer tous inconnues aux moindres doutes. Et du doute, il y en a autour d’Héliamphora. Tarentule a habilement entretenu un flou sur ses origines, et cette femme verte a eu la prudence de ne pas revenir dessus. Mais Ursula et ses soutiens sont les plus hostiles à la nouvelle venue. Des regards mauvais lui sont destinés.

Quelques-unes ont vu, dans le discours précédent, que l'inconnue peut être une véritable alternative pour celles moins doué avec les armes, l'élevage et le pilotage, mais plus spécialiste des potions. Une nouvelle façon pour gagner l'intérêt du groupe et de leur fondatrice. Ainsi, Tarentule a sondé son mouvement et, ainsi, elle se lève pour appeler à la présentation des montures. Quelques minutes plus tard, des intendants débarrassent et les frelons géants sélectionnés pour l'expédition sont placés en rang. Tarentule les jauge un à un avec l'expertise des éleveuses.  

“Diego restera en réserve pour protéger les ressources restantes. Des escadrons solides doivent être prêts pour la traversée. Heliamphora intégrera le mien pour l'amener à bon port. Lycosa en avant-garde, elle chevauchera une reine. Naturellement, cela devrait faciliter la cohésion de l'essaim.

-Nous devons encore réunir les quantités de phéromones nécessaires pour éviter la désobéissance des bêtes dans notre route. C'est une attitude trop inhabituelle pour eux, les éclaireuses en ont fait les frais.
-Hum. Il vaut mieux partir en pleine matinée. L'après-midi chaud et le soir noir et glaciale augmenterait risque et difficulté dans notre parcours.
-On peut très bien supporter la chaleur en cette saison. Réunir les phéromones en plus nous prendra pas plus d'une heure. Pourquoi attendre si tout est devant nous?
-D'autres matériaux nécessitent d'être réunis avant le départ. Le bois et la toile ne se trouvera pas surplace, il faut en ramener un stock suffisant. Je doute que l'on réussisse à tout boucler avant le soir.
-A croire que vous ne faîtes pas grand chose quand on quitte les nids?
-Hihi ! Ne sois pas si dur. Nous ne sommes pas dans l'urgence. Nous partirons, donc, demain à l'aube. A ce moment là, j'autoriserai Ursulla à punir tout retardataire.”

Les ordres de la blonde sont entendus. Toutes les Frelonnes partent de leur coté avec précipitation. Chacune sachant les besoins pour un départ le lendemain. Tarentule, quant à elle, s'entraine à piloter sa mouture avec assiduité. Cela ne fait que peu de temps qu'elle maîtrise cette pratique, elle possède encore des lacunes. Le reste de la journée file ainsi, et, au coucher de soleil, certaines sont encore en pleine activité.


Le lendemain aux aurores, toutes les Frelonnes sont présentes alignant l'essaim en rang discipliné. Chacune ayant ses réserves, son matériel et ses prérogatives. La plus grosse monture est en avant, Lycosa est trône avec une autre femme-araignée. Le pilotage d'une jeune reine est extrêmement délicat et cruciale pour la migration. D'un geste de Tarentule, les chasseuses se mettent en selle à l'unisson. L'atmosphère est enjouée pour beaucoup d'entre elles. Cette nouvelle étape dans leur ambition montre le fruit de leur effort payant enfin. Dresser des frelons géants, les nourrir sans perdre un bras, collecté les phéromones des reines pour les dompter, gérer la pointe et créer des nouveaux nids. Un travail fastidieux pour nombre d'entre elle. D'une voix qui porte, Tarentule arbore l'attitude d'un véritable chef de guerre.

“Que le vent soit avec nous, mes chéries ! Hihi !”

Dans un orchestre de bourdonnement d'ailes, l'essaim décolle. Slalomant entre les arbres géants et leurs branches, elles parviennent en quelques temps à quitter la Forêt des Toiles. Le vent chaud et les poussières asséchants les gorges, les Frelonnes utilisent leur réserve d'eau sans discontinuer. Survolant cette immense surface de terre sèche et orangé, il y a quelques bestioles comme des bousiers énormes ou des scorpions gigantesques que l'on peut admirer leur dangerosité vue du ciel. À mi-chemin, un premier frelon faiblit et tombe au sol. Il n'avait pas de cavalière, donc aucune ne s'en est inquiétée. Quelques autres disparitions sont signalées jusqu'à l'arrivée au Canyon. Le désert est rude pour un vol d'aussi longues durée. Les individus les plus vieux ou trop jeunes n'ont pas supporté la traversée. Heureusement, toutes les Frelonnes étaient positionnées sur des moutures fiables, même si Tarentule à eu quelques frayeurs sur le sien.

La Reine que chevauche Lycosa s'approche d'une grotte en hauteur sur un flanc du Canyon. C'est donc ici que le Grand jeu commencera. L'essaim s'engouffre aussi dans cette ouverture. Malgré l'obscurité, Tarentule peut déjà sentir l'humidité du lieu. Les survivants se posent ainsi dans cet abris de grande taille. La blonde saute de sa monture pour admirer les moindres contours de leur nouvel environnement.

Heliamphora, la jeune scientifique, était peu habituée aux interactions sociales, ou du moins n’avait jamais vu l’intérêt de le faire et aujourd’hui la chose n’était pas différente. De toute façon, pourquoi perdrait-elle son temps dans un clan donc la moitié de ses dames cherchaient à la tuer dès qu’ils en auraient la chance ? La dryade n’était pas dupe, elles voyaient les pupilles mauvaises des guerrières, elle pouvait goûter leurs intentions vicieuses. En même temps, c’était tout simplement dans leur nature d’agir ainsi. À la base de Bulgemore, la société avait été différente, en dépit de son apprentissage continu, elle s’était démarquée par son intelligence, sa curiosité et son ambition. Son caractère déterminé à atteindre ses objectifs et ses connaissances en botanie avait fait en sorte qu’elle était sortie du lot chez les scientifiques. Mais ici, dans la nature, elle utilisait principalement son esprit observateur et survivaliste qui la maintenait constamment en alerte. Elle avait connu l’hostilité de la forêt de Boyn, mais ici, avec ces guerrières, c’était nouveau.

Toutefois, elle tourne son cerveau sur ce tout nouveau projet ambitieux, celui d’aider à la création d’une ruche pour le sans-clan de femmes-araignées et leurs montures volantes, les Frelonnes. Heliamphora exposa finalement avec précision ses besoins en matériaux tout en terminant son repas, donnant les informations à la personne qui l’avait approché pour avoir des informations. Sa liste était le fruit d'une réflexion approfondie, mais aussi d’expérience basée sur sa vie sur Boyn. De plus, voilà plusieurs jours qu’elle se trouvait ici dans la forêt, ainsi, elle avait pu voir de quoi était constituer la forêt. Elle était riche en matériaux fertiles en composte ou encore dans la croissance des pousses. La liste de matériaux comprenait des éléments spécifiques, révélateurs de sa vision unique pour la construction végétale de la ruche. Parmi les articles mentionnés, on pouvait trouver des plantes exotiques aux propriétés résistantes, des fibres végétales robustes pour renforcer la structure, des substances biologiques particulières pour attirer des insectes et maintenir les flores, ainsi que des minéraux spécifiques pour favoriser la croissance des montures volantes. Le tout se trouvait dans les plantes de cette forêt. Malgré les apparences sombres et inhospitalières de la forêt, sous tout ceci, il y avait une vie riche et magnifique.

Elle était maintenant obsédée par le projet, elle était prête à repousser les limites de la connaissance et de la créativité pour réaliser son ambition. Avec sa détermination inébranlable et sa curiosité morbide, Heliamphora s'embarquait dans une entreprise qui allait non seulement définir son parcours, mais peut-être aussi transformer la relation des sans-clan et le reste de l’île. Ou encore, elle avait la fantaisie de peut-être changer un poil la vision des femmes-araignées avec leur environnement. De toute façon, l’idée d’éduquer des gens sur l’agriculture ou tout ce qui touche aux plantes la rendait enthousiasme. La nuit rafraîchissante avait fini par envelopper le groupe et après leur frugal repas, ils étaient allés se reposer pour une partie de la nuit le temps que les dernières préparations soient faites. Au petit matin, Heliamphora et ses compagnes se préparèrent finalement à quitter la forêt des toiles.

Le groupe quitta la forêt des toiles, traversant une partie du désert qui s'étendait devant eux. Heliamphora, profita de sa position sur le dos d’une Frelonne pour observer le paysage qui s’étale à travers les dunes. Les Frelonnes, planaient au-dessus du paysage désertique, leurs ailes puissantes les propulsant vers l'horizon, offrant une dance rythme sous le bourdonnement de leurs ailes. Le soleil émergeait finalement à l'horizon, jetant une lueur dorée sur le désert. Après un périple à travers le désert, ils découvrirent enfin l'entrée de l'oasis dissimulée. Les craquements des ailes s'élevaient autour d'eux alors qu'ils progressaient, cherchant refuge dans une oasis cachée au cœur des fissures rocheuses. Lycosa, guida les Frelonnes vers le refuge verdoyant au creux du canyon. Là, une source d'eau claire et des végétaux luxuriants constituaient un havre de paix au milieu de l'austérité du désert. Un contraste des plus spectaculaires qui montrait à Helia qu’encore une fois la nature était plus forte que tout et quel que soit l’endroit, si elle décidait de s’installer, elle le faisant sans demander permission.

Le groupe déchargea les provisions et les matériaux nécessaires pour la construction de la ruche, préparant le terrain pour le projet ambitieux de là des sans-clan. Heliamphora, motivée par sa soif de connaissance et son esprit scientifique, se préparait à essayer d’installer un système agricole, même au cœur de ce désert inhospitalier. Dans cette oasis isolée, entourée de canyons et de sable, Heliamphora et son équipe de volontaires commencèrent leur travail acharné. Le groupe se lança dans la mise en place d'un système agricole innovant. La première étape consistait à établir un système de transport d'eau efficace. Avec une combinaison de creusement de sillons dans la pierre et d'ingéniosité en utilisant des tiges végétales transformer en tuyau, elles créèrent un réseau permettant de canaliser l'eau de l’oasis vers les zones nécessaires.

Après avoir établi le système d'irrigation, Helia guida la construction de treillis en bois robuste, entrelacés de terre fertile et d'autres éléments de compostage fait à partir de certaines plantes de la forêt ou encore des corps d’insecte. Ces treillis serviraient de support solide pour les plantes alimentaires, tout en favorisant un environnement propice à la croissance. Les Frelonnes et les femmes-araignées bénéficieraient ainsi d'une source constante de nourriture provenant de cette culture aménagée. Elle épaule au mieux aussi la construction des autres aménagements, conseillant les sans-clan sur les quantités nécessaires ou encore sur le croisement de certaines plantes pour aider avec la création d’humidité pour aider à survivre aux grandes chaleurs.

Heliamphora, avec sa détermination inébranlable, veillait à ce que chaque élément du système soit méticuleusement conçu pour répondre aux besoins spécifiques des créatures qui vivraient dans la caverne du canyon. Elle observait attentivement les réactions des femmes-araignées et des Frelonnes aux différentes cultures, ajustant le processus en conséquence de leurs forces et de leurs faiblesses. Elle les éduquait au passage, offrant le maximum d’information nécessaire sans retenue. Elle traitait ses étudiantes avec patience et bienveillance. Dans les moments les plus problématiques, ou le combat, était inévitable, la dryade offrit son aide et certaines de ses Greens pop. Elle offre également aux curieuses, mais sûrement les plus faibles une opportunité d’être efficace, en leur dévoilant comment créer des Greens pops et être des redoutables commandantes de plantes et ainsi surprendre leurs ennemis du cayon.

Au fil des jours et des nuits qui allaient passer à travailler dans la caverne, le système agricole allait prendre forme. Les treillis allaient se couvrir de verdure, pour offrir un tableau vivant d'une oasis cultivé. Les femmes-araignées et les Frelonnes pourraient prospérer dans cet environnement et y vivre plus agréablement. L'installation de ce système agricole deviendrait bien plus qu'une simple source de nourriture. Si le projet fonctionnait, c'était une démonstration de l'ingéniosité humaine et de la capacité à s'adapter, créant un écosystème harmonieux au sein de la caverne du canyon.

Sur la route de migration, Tarentule, juchée sur le cadavre d'une guêpe géante, laisse son Frelon se délecter de cette viande. Vers la zone Sud de la Nouvelle base Frelonnes, elle sécurise comme bien d'autres la route permettant le déménagement de toutes leurs reines pondeuses. Tuant tout ce qui pourrait perturber cet objectif, la blonde ne laisse rien au hasard. Les cheveux blottis par le vent chaud et le costume dégoulinant du sang de sa victime, elle scrute l'horizon. Une Frelonne vient à sa rencontre tel une messagère. Se posant sur la terre sèche et poussiéreuse, elle saute de sa mouture pour saluer la chef d'un geste de soumission respectueuse. Le regard haut de la femme à la petite fourrure fushia se pose sur la messagère en attendant son rapport.

“La reine a été fécondée et d'autres ont éclos ici. Le système d'irrigation de la femme-plante nous a libéré beaucoup de mains. Notre premier nid est sur la bonne voie. Les constructions du troisième nid commencent. Lycosa arrive avec un nouvel arrivage sous peu.
-Continuons à sécuriser le chemin…”

Avec de finir sa phrase, une nouvelle Frelonne apparaît en vol stationnaire. C'est sa lieutenante Ursulla qui d'un mouvement de tête alerte Tarentule d'éléments perturbateurs non loin.

“Tiens donc, des visiteurs. Hihi !”

Enfournant sa bête, la blonde et la messagère suivent ainsi la chasseuse. Vu du ciel, elles observent des hommes en armes agressés des locaux. L'un d'eux monte une fourmi géante et saccage les tentes de ces nomades. Les populations du Canyon sont les plus grandes cibles des esclavagistes. Seul le peuple termite émet une résistance farouche. Le reste n'est que des groupes disparates de population survivant en mangeant des cadavres de bêtes ou des fruits du désert. Ils ont souvent des attributs des mouches, car elles peuvent les guider vers de la nourriture mais ces créatures sont indomptables pour qu'ils puissent en faire autre chose que des têtes chercheuses. Le manque de ressources dans le désert les divisent en petites tribus d'une dizaine de foyers, plus ou moins cordiales entre elles. Ce qui les rend plus mobile mais aussi plus vulnérables au groupes d'esclavagistes venus des royaumes puissants.

Les chasseuses interviennent une fois le raid accomplie. Enfants, femmes et hommes sont ligotés et capturés par l'homme sur une fourmis. Ils sont une vingtaine, sous ses ordres, avec la force et l'assurance de mercenaires aguerries. Les trois Frelonnes leur coupent la route et surprennent les forces en présence. Leur chef, l'homme sur une fourmis est d'abord méfiant. Lorsqu'il aperçoit trois femmes-araignées descendre de leur mouture, il change d'attitude, connaissant bien l'attrait des Araignées pour les esclaves. Pied à terre, il vient prudemment à leur rencontre entouré de ses hommes, ne cachant pas sa surprise.

“Des Araignées sur des frelons?! Ne vous méprenez pas, ne contesterons pas votre domaine de chasse ! Enfin,  je ne savais pas que vous sortiez de la Forêt des Toiles ? Est-ce une nouvelle pratique exploité par la Reine Arachné ?
-Qu'est ce que vous faites sur notre territoire ?
-La routine, on collecte de bons esclaves pour les vendre partout. On arrêtera de les chasser sur cette zone du Canyon. Nous manquions d'informations.
-Tu parles bien. Ta diligence et ton respect font honneur à tes origines. La Fourmilière, si je ne m'abuse.
-En effet, mais il y a bien longtemps que j'ai pris la route pour organiser mon entreprise.
-Très bien. Que l'on ne vous revoit plus rôder.
-Une minute Ursulla. Quels sont vos clients ?
-J'ai commencé en revendant à des exploitations dans la Fourmilière ou à quelques bonnes familles de la Ruche.  J'ai tenté une seule fois de commercer dans votre Forêt mais la route est trop dangereuse. Je n'ai jamais eu l'occasion de solliciter des locaux pour faire les intermédiaires. Seriez-vous intéressé par ce genre d'affaire? Mes prix sont bons. Et comme vous le voyez, mes méthodes assurent des produits de qualité optimale.
-Nous n'accordons pas notre confiance, si facilement.
-Et c'est tout à votre honneur. Ce n'est qu'une proposition. Avoir quelques contacts est toujours utile à un marchand.
-Cette marchandise prend la direction de la Ruche, n'est pas ?
-Tout à fait. Les affaires sont bonnes là-bas. Beaucoup de nouveaux navires sont friands d'esclaves…
-Gnihihi ! Quelle erreur. Ursulla, tu sais ce qu'il te reste à faire.”

Une lame file au vent et les deux hommes les plus proche de l'esclavagiste tombe au sol. Une flaque rouge se propage au sol. Des fils jaillissent du costume de Tarentule et immobilisent chaque homme en serrant leur membre jusqu'au sang. Surpassé par ses deux femmes-araignées, tous gigotent de frayeur. Ursulla agite son arme ensanglanté prête à tous les massacrer sans aucune pitié. La pointe de sa lame vise la poitrine du pauvre homme-fourmis qui voit sa vie défiler devant ses yeux.

“Non, non ! Je vous en pris. Att…Attendez, qu’ai je fais? Pardonnez moi ! Je ferai tout ce que vous voudrez. Pitié ! J'ai une famille. J'honorerai votre Reine en donnant l'un de mes fils ! Il est bien bâti. Laissez moi vivre… pitié !
-Vendre nos peuples à des étrangers est impardonnable.”

Ursulla plante profondément son épée dans le cœur de cet être cupide. Il rend son dernier souffle pendant que son bourreau réserve le même sort à ses employés. Tarentule n'aime pas se salir les mains de sang humain. Ce n'est pas à elle d'offrir la punition aux fautifs, comme dans sa philosophie d'agent, elle capture, les autres punissent. Etre bourreau, c'est d'un salissant. Elle s'occupe donc de libérer les esclaves.

“Sans maître, vous êtes libres. N'oubliez pas, ce qui né à Myriapolis, doit rester à Myriapolis. Nous offrons la mort à ceux qui y désobéissent.
M… merci, Dames Frelons.”

Une chance inouï pour ces gens, ils fuient sans en dire plus. Tarentule préfère se montrer amicales avec les locaux. Les Frelonnes n'ont pas le nombre de les maintenir en respect de force. Ainsi, après cet évènement, les trois Frelonnes retournent sécuriser la route pour l'arrivée d'une nouvelle pondeuse.


Quelques jours plus tard, la fondatrice du mouvement contemple le quatrième nid opérationnel de la base. La migration est une réussite. Une minimum de perte, il reste tout un escadron pour la défense et même pour des plans plus ambitieux. Son grand sourire devenant cette oasis aussi luxuriante que la Forêt, elle est interrompue dans sa visite par une éclaireuse.

“Tarentule.
-Qui y a t'il?
-Nous repérons de plus en plus de groupes nomades camper à proximité de notre zone. Ils ne gênent pas le vol et la chasse de nos Frelons pour le moment. Ils restent au sol, cachant leur bête.
-Oh? Et pour quelles raisons s'attroupent-ils?
-Certains disent que notre présence les rassurent et éloignent les cortèges d'esclavagistes.
-Hum, les nouvelles vont vite au Canyon. Hihi ! Profitons-en. Envoyez Ursulla leur dire que le campement n'est pas gratuit. Ils devront payer en nature notre protection.
-Très bien.”

Tarentule part ainsi contempler les habitations rudimentaires mais permanentes de ce lieu. Une vrai importance des structures que l'ont trouve à la Forêt des Toiles. Après avoir poser son regard sur de nombreux aspects du lieu, elle donne des indications sur les détails à régler à l'intendant Diego. Elle en profite pour baptisé ce lieu, le Nid. Lorsqu'elle entre dans la bâtisse qui lui est réservée, elle appelle à ses côtés deux Frelonnes pour l'assister. Sa nouvelle lubie, maintenant que la machine est en marche, est d'offrir aux Frelonnes un uniforme d'opération. Tarentule n'a pas choisi de migrer au Canyon pour rien. Ce lieu est plus proche de la Ruche qui a toujours été sa cible. Point d'entrée de toutes les influences extérieures et notamment de l'empereur traître Rossignol, c'est l'endroit sur lequel agir. Et il vaut mieux que l'identité des terroristes reste discret pour ses sombres desseins. Dans son travail, elle est une nouvelle fois perturbé par une agréable nouvelle.

“Un arrivage du don des tribus nomades drosophiles ? Allons voir cela.”

Laissant sa tâche en suspens, elle suit la chasseuse venue la trouver. Tarentule est donc devant la sortie de la crevasse, bien camouflée de buissons et plantes verdoyantes. Ursulla lui fait face avec des paniers attachés à sa mouture.

“Alors qu'en est-il ?
-Des figues de barbarie et un enfant.
-Un enfant?
-Apparemment, ce serait un orphelin.
-Les usages de ce peuple sont surprenantes.
-Ce n'est pas pour rien que ce sont les esclaves les plus dociles sur le marché.
-Qu'est que l'on en fait ? Hum...
-Un esclave, de toute évidence.
-Ursula, ma chère Ursula. La pratique de l'esclavage limite nos réserves militaires. Nous ne sommes pas comme nos puissants clans au pays. Les Frelonnes sont en lutte perpétuelle. Aucune tâche n'est une corvée. Tout travail défend notre cause. Ainsi, toutes personnes y contribuant ne devraient être serviles car il libère Myriapolis de l'influence étrangère. Laissez-le au soin d'un mâle pour lui inculquer nos valeurs. S'il ne parvient pas à les intégrer, je te laisse le soin de le vendre ou de le tuer.
-Myriapolis ou la mort.”

L'injonction de Tarentule s'est ancrée dans les pensées des Frelonnes. Sa vision de l'esclavage change beaucoup les habitudes des Araignées, mais leur fondatrice les intégre aux tout qu'est Myriapolis et ses peuples. Les valeurs de protection de cette île ont justifié le rejet d'un engagement forcé. Mais la véritable raison est qu'un esclave est toujours un traître ou une source potentielle d'informations pour des ennemis. Elle préfère ainsi s'en passer autant qu'elle se serait passé de recruter des hommes-abeilles pour les mêmes raisons si l'occasion se présentait. La blonde sait cependant que lorsqu'elle quittera le mouvement, la nature dominatrice de ses disciples reviendra de plus belle. Tant que cela n'entrave pas son plan actuel, le futur lui importe peu.

Après la plus grande installation du système d’hydratation fait, la scientifique, c’était toujours vers l’implantation des ‘champs’. Durant la première étape qui consistait à l’emplacement au sol, tout en observant les femmes araignées s’activer autour d’elle, son attention, c’était tourné vers le ciel ou plutôt le plafond. Les femmes du clan étaient tous des demoiselles très grande de plus, avec leur soie collante, elle pouvait facilement monter des endroits que les humains qui n’étaient pas équipé ne pouvait pas se rendre. Une ombre s’était finalement installé au-dessus d’elle, une femme à la stature élancée et à l’expression sérieuse venait de se faufiler dans son dos, se glissant sans retenue dans l’espace personnel de la verte.

‘’Je connais cette expression, tu as une idée.’’ Ronronne la voix moelleuse de son apprenti.
‘’Effectivement… Je pensais à mettre les champs sur plusieurs étages.’’
‘’Tu parles de rajouter des jardins suspendus ?’’ Le bras à l’apparence bras unique de la veuve noire passe devant elle, repoussant un filet de toile qui c’était prit dans le vent et qui allait tomber dans le visage pensif d’Helia.
‘’Exactement. J’avais pensé à un mélange de cordages végétaux d’acier pour éviter que la pourriture les mange… Et avec votre physionomie vous pouvez facilement vous rendre jusque-là… Sinon vous pourrez toujours utiliser un système de poulie et créer un accesseur pour vos esclaves.’’
‘’Hmm, il faudrait voir avec la cheffe.’’
‘’Si tu vas lui en parler, dis-lui que ça triplera la production de plantes, ce qui veut dire plus de nourriture, plus de produits pour les Green pop ou simplement plus de matériau pour faire de la vente si vous êtes intéressée par ceci.’’
‘’Oh… Ce fait est très intéressant, il faudra quelqu’un pour gérer la nouvelle branche, je pourrais prendre ce rôle, mais…’’

Heliam n’était pas dupe, un fin sourire s’étire sur son visage. La demoiselle venait de tomber dans son plan d’expansion du terrain agricole. Elle se tourne vers la femme, observant son apparence frêle à comparer des autres membres de son clan. De plus, son bras manquant et la difformité de l’autre n’arrangeait en rien sa statue de faible. Elle ne rencontrait aucune difficulté à utiliser ce bras, mais il était différent des autres. Si elle avait ouvertement parlé de son idée, c’était dans une pure égoïste, Helia voulait quelque chose de la femme… Cet étrange champignon fibreux que son corps semblait réussir à faire grandir et vivre.

‘’Je pourrais t’aider pour ceci.’’ Glisse Helia en attirant immédiatement l’attention des billes d’ébènes. ‘’Si tu es patiente et que tu restes avec moi, je peux t’apprendre à faire et utiliser des Green pops.’’
‘’Tu parles des balles vertes que tu donnes à certaines d’entre nous ?’’
‘’Oui, exactement. Tu pourrais ainsi devenir plus important dans le clan…’’
‘’Et qu’est-ce que tu récupères de cet échange ?’’
‘’Atta girl.’’ Souris la dryade. ‘’Je veux simplement des spécimens de tes champignons… Je dois avouer qu’ils m’intriguent.’’
‘’Tu parles des fibres ? Tout ce que tu veux. Prends-moi comme disciple.’’
‘’Parfait. Allons mettre en place les nouveaux étages et ensuite je te monstre les Green pop.’’


Voilà, deux semaines qui se sont écoulées depuis sont arrivées… Deux ? Trois ? Elle n’en était plus sûr, complètement absorbée et perdu dans l’activité que consistait son boulot. Comme promis, Helia avait pris du temps pour montrer à son étudiante la fabrication des G-pop. Moraea se penche sur l’épaule d’Heliam, ses grands yeux curieux observant les mains de la verte s’activer sur son laboratoire portatif. Avec dextérité, elle attrapait les plantes nécessaires pour mettre en place sa sphère.

‘’Ton G-pop peut avoir l’apparence que tu veux, moi, ce sont des boules de mousses, ce sont des algues fibreuses qui pousse ainsi. Ils sont remplis de nutriment pour faire vivre et garder en vie mes plantes. Tu peux pas mal prendre n’importe quelles graines de plante que tu veux, le plante dans son mélange, le laisser fermenter une ou deux journées sa varie toujours de ton expérience et finalement l’utiliser plus tard. Le temps de vie de la plante varie selon ton expérience, alors ne soit pas triste si les premières ne restent qu’une minute.'’
‘’Je peux prendre n’importe quels matériaux ?’’
‘’Oui, la solution de base reste toujours la même, alors je crois qu’un mélange de toile, tes champignons fibreux et de terre pour faire.’’
‘’Mes plantes ?’’
‘’Oui, il faut bien les relier à toi, qu’elles sachent que tu es leur mère. Moi, j’utilise un peu de mon sang dans mon mélange.’’
‘’Oh, intéressant. Je prends note.’’
‘’Parfait, va chercher les matériaux que tu veux utiliser et travaillons dessus.’’
‘’Oui, j’ai déjà quelques idées, il faudra aussi que tu prennes tes spécimens.’’
‘’Oh, ne t’en fais pas, je n’ai pas oublié.’’

Sur ce dernier échange Moraea, enthousiasmée à l'idée de devenir une source importante pour le clan, s’éloigne tandis qu’Helia écrit dans un carnet les étapes à suivre.


Voilà un mois qu’elles avaient toutes durement travaillées, un mois à faire avancer la vie dans cette caverne, à s’ajuster, à combattre, à vivre dans une harmonie parfois précaire à la suite de phase stressante, mais voilà, les femmes-araignées avaient enfin un chez-soi bien installé. Il faudrait encore bien du temps pour qu’elles soient à cent pour cent opérationnels côtés nourriture des champs, mais déjà des pousses vertes commençaient à dévoiler le bout de leur nez sur les différents treillis, offrant une agréable vue aux femmes qui avaient durement travaillée, Helia étant l’une des premières. Après la réussite des idées d’Helia et de la nouvelle utilité de Moraea, cette dernière, c’était vu offrir le poste de patronne de la branche agricole, son savoir et ses nouvelles compétences lui donnant un poids maintenant important au sien du clan. De plus, avec l’étude des ‘plantes’ qui recouvrait naturellement le corps de la veuve noir, les demoiselles avaient découvert que ce symbiote végétal renforçait considérablement la résistance de son ‘hôte’ alors elles avaient pu renforcer le codage des treillis suspendues, éliminant ainsi la crainte qu’ils s’effondrent à cause de la potentielle décomposition de leur support.

À la demande de la cheffe principale, Tarentule, elles avaient organisé une fête, un moment de détente qui se voulait pour féliciter le dur travail de tout le monde. Ainsi donc elles s’étaient tous réuni au centre de la grotte, des tables de pierre ou de bois aménager pour l’occasion. Déjà affubler aux tables, les araignées attendaient Tarentule et son grand discours. Heliamphora avait trouvé refuge non loin de la positionne de la dirigeante, installer entre Moraea et Diego qui observait cette dernière avec convoitise tout en restant courtois avec les autres.

Tarentule se lève subitement les bras tendus vers le plafond de la grotte luxuriante de verdure. Elle les abaisse violemment en serrant les poings. La rupture de fils retentissent et un gigantesque cadavre d'abeille géante s'étale sur une grande table en pierre. Un grand retentit dans la grotte. La fondatrice des Frelonnes monte sur la table pour écraser le crâne de la pauvre bestiole à moitié consommer.

“Gnihihihi ! Mes chéries, nous marquons déjà l'histoire. Voici les jolies restes d'une patrouille de la Ruche menaçant notre territoire. Pathétique ! Massacrée comme du simple bétail, humiliée sous le poids de notre puissance, dévorée avidement par nos montures. Témoignage de notre réussite, n'entendez-vous pas les honneurs vous tendre les bras ! Hihi !

Nous surpasserons nos ancêtres. Ceux qui nous ont donné aucun nom, ou ceux qui n'ont que trop peur d'affronter le réel, nous sommes toutes ici pour laver leurs péchés. La corruption étrangère ne s'endiguera pas dans des discussions futiles. C'est par le Venin ou par le sang que les mots sont entendus. S'il n'y a que cela pour les faire ployer, nos chemins et nos sillons en seront teintés. Nos pieds y baigneront. Les vers s’en délecteront. Ils veulent nos têtes pour nos actions. Nous défendrons nos valeurs jusqu'à nous briser les os. Même acculées, leur nombre n'écrasera jamais nos convictions. Nous sauverons Myriapolis de ses Parasites ! Et la Ruche a déjà choisi la trahison.

Il est temps qu'elle paye. Nous lui ferons payer le prix de sa cupidité. Nous lui ferons vomir ses étrangers qu'elle tient tant à loger. Pire qu'un ennemi féroce, un allié veule et inconscient. L'ordre des choses doit être rétabli. Par la loi de la Nature, le fort prolifère, le faible s'éteint. La Reine Maya s'éteindra devant nous ! Les visions d’Arachné prolifèreront ! Hihihi !”

L’ensemble de ce discours a été préparé en amont par ces soins. Le sens du spectacle donne toujours plus de profondeur au message. Ces mots imprègnent toute l’assemblée avec force. Après sa prestation, Tarentule arrache à mains nues la tête de l’abeille. Tenant la chose par une mandibule, elle la présente dans toute la théâtralité nécessaire.

“Cette immondice sera notre trophée ! Donnez donc le reste à nos frelons. Il est temps de témoigner des grandes figures qui nous ont permis de façonner le Nid.”

Des mâles viennent donc transporter le corps dégarni de l’abeille, pendant qu’une éclaireuse tend une pique pour y planter le trophée de chasse. Tarentule mêle ainsi habilement les traditions de chasse du peuple Araignée à ses objectifs. La table en pierre est débarrassée. Tarentule descend proche de son siège. On lui offre un cœur d’insecte embroché. Levant cette viande, elle rend ainsi les honneurs.

“Lycosa, par sa maîtrise hors pair des frelons de tout genre, a mené de nombreuses migrations à bien. Non seulement experte, ses commandements ont été avisés. Ainsi, je lui fait un humble hommage en la surnommant le Dard des Frelonnes. Ses ordres suivront les miens, et sa voix portera la mienne.
-Notre cause est mon principal moteur.”

Toutes les Frelonnes émettent des bruits se rapprochant d’un faible crissement et de tapotement sur leurs tables en pierre. Elles imitent le son d’une araignée pour signifier leur approbation. De quoi constater que Lycosa a parfaitement bien joué de ses charmes pour obtenir une telle unanimité.

“Ursula, sa force et sa discipline ont pliés nombreux de menaces. De l'insecte géant, à l'esclavagiste, de délégations tribales au éclaireurs abeilles, rien n'y a résister. Elle porte le mur protégeant nos projets. Il est naturel d'en faire une véritable lieutenante comme il se doit. Les corps d'armée lui seront obéissants en opération.”

Ursula hoche simplement la tête en remerciement. Venant d’un clan, ces honneurs ne l'impressionnent guère, mais la reconnaissance lui est toujours appréciable. Ce sont les éclaireuses les plus bruyantes dans l’acclamation arachnéenne. Les mâles et les faiseuses de plantes et potions  se sentent dépréciés par cette guerrière, et à juste titre. L’Atrax ne valorise que la force brute.

“Diego, d'une diligence exemplaire et d'une patience remarquable, a su montrer ses compétences dans la gestion de nos stocks mais aussi dans la résolution des problèmes quotidiens de nos résidences. La fonction de Grand intendant lui sied à merveille. J'officialise sans surprise sa position.”

Le mâle semble déçu derrière son sourire de façade. Il conservait d'autres attentes plus audacieuses. Sa position étant déjà bien établie, Tarentule n’a ajouté qu’un mot pour la définir. Les mâles sont bruyants autant que d’autres femelles très touchés par le charme de l’intendant. Le regard de celui-ci se pose ainsi sur Lycosa. Sa frustration le tente à changer de stratégie.

“Venons donc à notre grande collaboratrice, Heliamphora. Je ne pensais pas que ses compétences se montreraient salvatrices à bien des égards. Elle a façonné ce milieu bien plus rapidement que l'on aurait pu rêvé. Cette oasis s'en est vu sublimée et nous ravit. Le surnom tout désigné pour un tel talent est celui de Dryarachnide, nymphe de la Forêt des Toiles.”

Les faiseuses de plantes et potions se déchaînent pour pallier au manque d'entrain des autres Frelonnes. Sous la coupe de Moraea, les soutiens de la dryade ont augmenté. Et personne ne pourra retirer l’utilité de son travail. Certaines s’en mordent les lèvres, d’autres préfèrent attendre qu’elle tombe en disgrâce. Tarentule n’y voit qu’un outil, comme toutes les Frelonnes ici présentes. Ce ne sont que des outils pour punir les alliés de Red. Une arme pour montrer l’Enfer à ceux qui s’associent aux ennemis du Gouvernement Mondiale !

“Malgré ses lumières,  nous avons toutes une part dans le destin de Myriapolis. Les Frelonnes, c'est avant toutes celles et ceux voulant préserver l'avenir de nos peuples ! Profitons de nos premiers exploits pour rire et pleurer. Demain sera l'aube de nouvelles ambitions !”

La blonde croque ainsi la première bouchée. Le banquet est ouvert.