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L'avant dernière case de l'échiquier

Ça fait quelques jours qu'on a pris l’Asile.  Les ex-detenus et ce qui reste de mes hommes s’affairent à rendre habitable le port au Nord de l’île. La tâche n’est pas aisée. En effet, bien que l’endroit ait été construit avec des pierres et du mortier, les ravages du temps on fait leur œuvre. Les toitures sont en piteux état et les planchers manquent de s’effondrer.  Fort heureusement les gens qui ont bâti cet endroit ont posé de solides charpentes, sinon, il aurait été impossible de restaurer la cité portuaire. Cependant on se rend assez vite compte de deux choses. Premièrement les lieux ne sont pas aussi miteux qu’ils en ont l’air. Sans doute car les bâtiments ont été construits en dur. Malheureusement, pour retaper certains immeubles, il nous manque des matériaux. Alors, avec quelques évadés ayant des connaissances en génie civil, on inspecte le village et on détermine quelles ruines sont irrécupérables et on les démonte pour récuperer les matières premières. Cette opération de recyclage est longue et fastidieuse, mais elle nous permet assez vite de réhabiliter presque toute la façade maritime du bourg ainsi que les quais.

Très vite on s’organise. Les hommes-poissons vont explorer les fonds marins et nous ramènent de quoi nous sustenter, alors que certains désossent les maisons et que d’autres les restaurent. Il y en a même qui s’occupent de récupérer tout le mobilier, linge et vaisselle encore en état de servir. Ce n’est pas le Cuisino, mais ça ressemble de plus en plus à une petite ville. Et de voir tout ça prendre forme sous mes yeux m’emplit de joie et de fierté. Pourtant,  au bout de trois semaines, Bélem vient me trouver.

"Jeska, je souhaite partir." m’annonce-t-il de but en blanc.

Je suis à la fois surprise et flattée.  En effet, le fait qu’il vienne me signifier ses velléités de départ plutôt que de se faire la malle sans rien dire m’indiqué clairement que non seulement j’ai son respect, mais qu’en plus il me demande l’autorisation de partir. Mine de rien, le Charbon Froid me met dans une position délicate. Je ne suis pas vraiment en mesure de m’opposer à son exil volontaire, cependant j’ai peur qu’en le laissant s’en aller, d’autres le suivent et que ça fasse boule de neige. Et puis, si je décidais de le retenir,  en quoi serais-je meilleure que ceux contre qui je m’insurge?

"Je te remercie d’être resté aussi longtemps parmi nous." concédé-je en faisant la moue. "Tu va nous manquer. Cependant, est ce que je peux te demander où tu comptes aller?"

Après tout, il est aveugle, et, je pense avoir le droit de faire preuve d’un peu de curiosité.  Au pire il m’enverra bouler.

"Je veux retrouver Élize et ma famille." me répond-t-il avec franchise.

Je lui adresse un sourire compréhensif et bienveillant.

"Je comprends. Je te remercie encore pour tout ce que tu as fait, et je ne peux que te souhaiter de vite retrouver les tiens. Reviens quand tu veux, tu seras toujours le bienvenu ici. "

La nouvelle du départ de Bélem se répand comme une traînée de poudre. Et il apparaît vite évident qu’on ne peut pas le laisser partir. Pas sans fête d’adieux!


Dernière édition par Jeska Kamahlsson le Ven 23 Fév 2024 - 22:58, édité 2 fois
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Bélem est très apprécié. Alors, tout le monde aide à préparer une fête d’adieu digne de l’affection qu’on a pour lui. Mon équipage est même parti en mer pour aller récuperer du rhum et des victuailles.  Déjà parce que mes stocks d’alcool n’ont pas survécu à la fiesta qu’on a faite lorsqu’on à libéré les détenus. Et puis que, si on aime tous le poisson, un peu de variété est plus que bienvenue. Ça va encore me coûter quelques berrys mais franchement je ne suis pas à ça près.  Ainsi, en même temps qu’on continue les travaux de restauration de la ville, on prépare une buvette, une piste de bal, une scène pour qu’un orchestre s’y produise... bref de quoi bien s’amuser.

Et puis la soirée arrive. Au stade où on en est, on ne peut plus vraiment parler de surprise, mais je vois que l’aveugle est touché par l’attention. Il a toutes les peines du monde à cacher son émotion, tant est si bien qu’il n’arrive pas à dissimuler ses larmes. Nous, on fait tous semblant de n’avoir rien vu. Très vite, cependant, la fête occupe tous les esprits. Il y a de l’alcool, de la musique et même de la bonne chère, tout ce qu’il faut pour passer un bon moment. Gaston et Priscilla squattent déjà le buffet alors que Diego et Héfy profitent de la piste de danse. Wolfgang a investi le bar avec Rackham quant à moi, j’ai récupéré une brochette que je déguste légèrement en retrait. Et c’est la qu’il vient me trouver.

"Je te remercie, Jeska." me dit Bélem.

"Il n’y a pas de quoi." répond-je à brûle pourpoint. "J’aurais préféré te garder avec nous, mais je ne fais pas le poids face à la famille."

Il exquisse un sourire.

"Je retrouve beaucoup de lui en toi, tu sais?"

"De lui... tu ne veux quand même pas parler du..."

"Si, je parle de Père." confirme-t-il,non sans émotion.

"Je te rappelle ton papa?" demandé-je incrédule.

"Non, je parle du Manteau Blanc. Le Seigneur d’Ivoire."

Un rire clair sort de ma bouche.

"Grands dieux, non! Je connais ma place en ce monde. Je n’arrive pas à la cheville de cette légende de la piraterie."

"Après le discours que tu as tenu, il y a quelques semaines de ça, je ne pensais pas que tu te la jouerais fausse modeste, maintenant, Jeska."

"Tu peux m’appeler Jes’ comme le font mes amis."
ajouté-je.

"Je suis honoré de compter parmi tes amis. Jes’. Mais... ne serait-il pas temps d’assumer tes ambitions?"

Je feins de ne pas comprendre.

"Je ne vois pas du tout de quoi tu parles."

"Je suis aveugle, pas sourd. J’ai saisi l’essentiel de votre concilliabulle avec ta seconde."

Arf... la peste soit des gens avec des sens surdéveloppés! Il entend même mon petit soupir exaspéré. Et ça le fait sourire, le bougre! Il sais que je vise le One Piece, mais il ignore quels adversaires formidables se dressent sur ma route. Les Empereurs, les Amiraux... Red... je ne suis pas assez forte. Je le sais, et ça me désespère. Je veux conquérir le plus grand des trésors et je ne suis même pas capable de protéger mon fils? J’ai juste l’impression d’être une vaste blague. Il voit du Toreshki en moi? Moi je crois surtout que je suis l’héritière de Buggy le Clown.

"M’accorderais-tu cette danse?" me propose-t-il, la main tendue.  

J’accepte son invitation sans réfléchir. Et je me laisse emporter par la mélodie. Danser me fait du bien. Ça me vide la tête. Et après une bonne demi-heure à valser avec lui, je me sens plus sereine. Mais je ne me l’accapare pas plus longtemps, après tout c’est son pot de départ. Tout le monde veut profiter de lui avant qu’il ne s’en aille. Je quitte donc mon partenaire pour me retrouver à danser avec un autre homme. Je passe ainsi de bras en bras jusqu'au premières lueurs du jour. Je réalise alors que mon équipage manque cruellement de nanas.

Il faudrait que je crée une succursale de la part des Anges ici.

Ou carrément ramener mon bordel sur Libertalia.
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L'astre solaire commence à sortir de l'océan, nous gratifiant de ses premiers rayons. Depuis que j'ai détruit l'Asile, les épais nuages sombres qui plongeaient l'endroit dans une nuit perpétuelle sont partis. Les anciens détenus apprécient beaucoup de voir le soleil se lever, eux qui n'ont pas vu le jour depuis si longtemps, ils savourent chaque aube avec joie et reconnaissance. Moi, je suis enroulée dans un plaid, assise sur un toit avec mes amis, les genoux repliés contre ma poitrine. Héfy somnole sur mon épaule tandis que Gaston et Wolfgang complètement ivres, peinent à garder leur repas de la veille. Diego, quant à lui, dort déjà du sommeil du juste, nous gratifiant d'un ronflement discret. Moi aussi j'aimerais bien m'abandonner dans les bras de Morphée. Mais je dois rester éveillée pour le saluer.

Un peu en contrebas, je vois sa silhouette longiligne glisser sur les quais. Bélem, s'apprête à filer en catimini. Pudique, l'homme-poisson? Ou alors n'aime-t-il tout simplement pas les adieux? Je ne sais pas, mais je me refuse à le laisser partir comme un voleur. Délicatement, j'abandonne la blonde et je la couvre dans ma couverture pour ne pas qu'elle prenne froid, puis, grâce à ma maitrise du Rokushiki, je vais en contrebas à la vitesse de l'éclair. Surpris, l'aveugle se tourne vers moi. Mais je ne lui laisse pas le temps d'ouvrir la bouche et je me jette contre lui, le serrant fort dans mes bras.

"Au revoir, mon ami." articulé-je avec peine, ma voix étranglée par l'émotion. "Tu vas me manquer."

Je sens qu'il veut me répondre, me sortir une de ces banalités toutes faites qu'on se dit lors d'adieux. Une façon de faire "bien" les choses. seulement, mon doigt sur sa bouche lui impose le silence.

"Reviens quand tu veux, tu es chez toi ici."

Il entoure mon visage de ses mains, me penchant délicatement la tête en arrière et dépose un tendre baiser sur mon front.

"Je sais." répond-t-il sobrement.

Il met fin à mon étreinte, me tourne le dos et plonge dans l'onde glacée. Sans un bruit. Il a juste rejoint son élément naturel. Moi, je reste plantée là, le cœur au bord des yeux. Le départ du Charbon Froid est, pour moi, un coup dur. Je comptais lui confier l'île pendant que j'allais faire mon rapport à Frost. Force est de constater que je vais devoir faire attendre le Fléau et surtout, mon petit Sakazuki.

Car oui, même si je n'aborde plus trop le sujet, mon garçon est derrière chacune de mes pensées. Quand on retrouve des jouets dans les ruines. Quand j'imagine une maison meublée de rires d'enfants. Son souvenir me hante. Et je redoute de le revoir. Le reconnaitrais-je? Et lui, se souviendra-t-il de moi? Ca fait si longtemps, je ne devrais plus être à quelques jours près. Et pourtant, mes espoirs de le revoir vite viennent de tomber à l'eau. En effet, même si j'ai pleinement confiance dans mes hommes, et que je reconnais la force des anciens détenus, j'ai peur que l'île bascule dés que j'aurais le dos tourné. Et pourtant, je ne peux pas non plus rester là. Il faudra bien que je quitte Libertalia un jour et que je continue mon chemin vers le One Piece. Enfin là, hors de question de bouger, je suis rincée par la soirée de folie que je viens de passer. Tout ce que je veux c'est m'allonger dans un lit et dormir.

Je me réveille dans ma cabine de la Lépreuse, la bouche pâteuse et les yeux encore collés de sommeil. Je regarde l'horloge et… nom d'une biscotte! Il est quatorze heures du matin! J'ai bien trop dormi! Quoique, si on considère que je suis allée me coucher vers sept heures, pas vraiment en fait. Mais en soit, ce n'est pas vraiment dans mes habitudes de faire les oiseaux de nuit. Moi, normalement, je suis plutôt du matin et là… Je me suis laissée aller! Après une rapide toilette, je sors pour regarder la ville depuis le pont de mon navire. La vue est à la fois grisante, et aussi un peu décevante. Oui, on a pas mal avancé sur les travaux de restauration du port Nord de l'île, mais le résultat est un brin… tirstounet. La pierre brute qui constitue les murs des maisons a été irrémédiablement teinté de noir par les années d'émissions de suif venant de l'Asile. Et ça donne à l'endroit un aspect très austère, quoi qu'on y fasse. Enfin, si, on pourrait maquiller les murs, ce serait plus joyeux. Mais pour ça, faut-il encore avoir de la peinture. Malheureusement, comme on rebâtit avec uniquement des matériaux de récupération, je ne peux pas me permettre de folies esthétiques pour le moment. Et puis, ce n'est que la première ville de l'ile. Je n'ai pas visité le reste, mais je sais qu'il y a trois autres ports aux autres points cardinaux, ainsi que les ruines de la prison au dessus desquelles ont pourrait clairement ériger une capitale.

Ainsi, du bastingage de la Lépreuse, je contemple le travail déjà effectué, tout en mesurant l'étendue de ce qu'il reste à faire. Et je vois aussi les braves gens émerger tout comme moi. Personne n'est véritablement en état de reprendre le travail alors je décrète officiellement un jour de congé! Mieux vaut que l'on cuve tranquillement aujourd'hui plutôt que de prendre le risque d'avoir des blessés. La nouvelle est prise avec beaucoup d'enthousiasme. D'ailleurs, à moi aussi, une journée libre me fera le plus grand bien!
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La journée de repos me fait le plus grand bien. Et bien que le départ de Bélem ait laissé des traces, personnes n’est tenté de faire comme lui. Certainement parce que c’est moi qui possède le seul bateau ironise en privé ma seconde. Moi, en mon for intérieur, j’espère que ce n’est pas le cas. L’idée que la blonde ait raison et que je séquestre malgré moi ces malheureux qui ont connu le pire me retourne les tripes. Les jours suivants tendent cependant à donner tord à mon amie. Moi, je me refuse à rester sur ma tour d’ivoire et à commander tout ce beau monde. Régulièrement, je visite les travailleurs, leur apportant boissons et collations. Je sais qu’Héfy trouve que c’est indigne d’un capitaine,  mais moi, je ne peux pas rester immobile alors que mes gars se crèvent à la tâche.

Les jours se suivent et se ressemblent. Aujoud’hui, une fine bruine tombe sur la ville. Alors je me décide à apporter parapluies, paravents et boissons chaudes aux malheureux qui travaillent en extérieur. Alors que j’ai fini d’aider un groupe de maçons, un de ces derniers me gratifie d’un : "Merci, maman." alors que je quitte les lieux.

Une fois hors de portée des oreilles indiscrètes, la stratège m’avertit.

"Encore un qui vient de t’appeler maman. C’est le cinquième aujourd'hui et le vingtième depuis lundi." s’inquiète la grande blonde. "Et on est que mercredi!" se sent-elle obliger de rajouter.

"Ah bon?" Dis-je sans masquer ma surprise. "Je ne vois pas ce qu’il y a de mal à ça."

"Tu n’es pas leur mère!" souligne Héfy. "Tu es leur capitaine!"

"L’un n’empêche pas l’autre." Rétorqué-je for à propos.

"C’est n’importe quoi!" peste mon adjointe.

"Rhooo, fais pas ta rabat-joie!" la taquiné-je pour conclure.

Elle se détourne alors de moi en poussant un petit "humpf" faussement courroucé qui me fait sourire. Quant à moi je continue d’apporter du réconfort aux travailleurs. Quand soudain, mon sniper begue crie du haut d’un pigeonnier.

"Navire en vue!"
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En moins de temps qu’il ne faut pour dire Alabasta, j’ai rejoint Wolfgang dans la tour. Merci le rokushiki! Le tireur d’élite ddmonte la lunette de son fusil de précision et me la tend. Immédiatement, je m’en saisis et je l’utilise comme une longue vue. Suivant les instructions de mon ami, je ne tarde pas à trouver le gréement. Il s’agit d’un navire de grande taille, très bien entretenu. Les rangées de canons, et surtout le pavillon noir flottant au vent m’indiquent que nous avons à faire avec des pirates.

"Flûte!" sifflé-je entre mes dents. "Des pirates!"

"C’est une bonne où une mauvaise nouvelle?" bégaie le sniper.

"Dans le doute, disons mauvaise." pesté-je.

Le jolly Roger représente un crâne givré devant deux stalactites glacés. Ça pourrait être des stalagmites, mais ils pointent vers le bas... Mais là n’est pas la question! A qui appartient ce drapeau? Il existe sans doute un almanach qui recense tous les pavillons ainsi que l’équipage auxquels ils appartiennent. Ceci dit, je ne pense pas posséder un tel document. Prise de court, je ne sais quoi faire. Attaquer? Pourquoi faire? Ils croisebt paisiblement au large. Ils n’ont pas l’air belliqueux? Serait-il judicieux de les provoquer? Si on les ignore, peut-être nous laisseront-ils tranquilles? Le temps que je me décide à agir, nous sommes déjà à portée des canons du galion inconnu. Et pourtant il ne fait pas feu. Je ne sais pas encore ce que je dois faire avec cette information, mais je descend du perchoir de Wolfgang et je commence à donner des ordres.

"Branle-bas de combat!" ordonné-je d’une voix puissante. "On a des invités!"

Comme un seul hommes, mes troupes se mettent en ordre de bataille. On manque d’armes et de poudre pour les fusils, mais on se battra jusqu'au bout. Même sous le feu de leurs pièces d’artillerie. C’est alors que je réalise qu’avec l’arsenal à leur disposition, ils auraient pu nous anéantir de loin, sans coup férir. D’un ordre bref, je disperse mes guerriers, prétextant un exercice et le félicitant au passage pour leur réactivité. Je ne sais pas encore qui vient nous rendre visite, mais ce ne sont pas des ennemis. J’en ai la certitude, comme si j’avais senti les intentions des arrivant avant qu’ils ne posent pied sur Libertalia.
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Sous le regard interrogateur de mes hommes, le navire inconnu réalise une manœuvre d'amarrage parfaite.

"Ils ne sont pas belliqueux." m'annonce Héfy.

"Je sais." confirmé-je. "Je lai senti."

"Tu t'éveilles enfin au haki de l'observation?"

Je hausse les épaule et je la gratifie d'un sourire amusé.

"Ce n'est pas trop tôt!" me taquine-t-elle.

"Hé!"

On éclate toutes les deux de rire. La blonde adore me houspiller, et moi, à chaque fois, je tombe dans le panneau. Mais c'est aussi le ciment de notre amitié. Alors qu'on se gondole comme des baleines, Wolfgang et Gaston viennent nous trouver, accompagnés de Priscilla et de Rackham.

"C’est qui?" demande le tireur d'élite bègue.

"Je n'en n'ai aucune idée!" réponds-je à la cantonade.

Interloqués devant mon assurance, les hommes restent silencieux. Et finalement, une passerelle est déployée et, alors que Diego nous rejoint, je vois enfin la tête de nos invités!

"Bélem, Elize, quelle joie de vous ..."

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que, sans crier gare, la Sorcière des Glace me fonce dessus son balai chargé de Haki de l'armement à la main. En l'espace d'un instant, son esprit est passé du calme plat, à la volonté sauvage de me faire du mal. Je n'ai pas le temps de m'interroger sur le pourquoi du comment que je suis obligée de bloquer son coup! Flûte! Je n'ai pas envie de me battre contre elle! Surtout ici où on s'est donné beaucoup de mal à tout reconstruire.

"Allons nous battre ailleurs." dis-je simplement avant de me saisir du manche de son balai et de l'emmener hors de la ville d'un soru.

Me voilà donc à faire face à une seconde d'Empereur pour je ne sais quelle raison. Et alors que je me remets en garde, mes pensées vont toutes vers mes amis. Si Elize a décidé de m'attaquer, il est fort probable que Bélem s'en prenne à eux. Je n'ai donc pas de temps à perdre, nom d'une biscotte! Je sais que j'ai une adversaire formidable en face de moi, mais je ne peux pas retenir mes coups.

"Tu es inquiète pour eux?" m'annonce-t-elle d'une voix glacée, comme si elle lisait dans mes pensée. "Ne t'inquiètes pas, tu vas bientôt les rejoindre."

Mon sang ne fait qu'un tour, et je me jette sur elle. Je comprends, un peu tard, que je suis tombée bêtement dans le piège de sa provocation. Mon poing fracasse une statue de glace et  en moins de temps qu'il ne faut pour dire Alabasta, la Sorcière des Glaces m'a entouré d'une foule de répliques d'elle-même et, pour rajouter à ma confusion, nous a plongé dans un épais brouillard givrant. Cependant, si sont piège doit être d'une efficacité redoutable sur les gens normaux, contre moi, une ancienne aveugle, il risque de se retourner contre elle. En effet, j'ai juste à fermer les yeux et à aiguiser ma perception pour l'entendre ou sentir l'air qu'elle déplace en bougeant. Mais… rien ne se passe. La seule chose que je sens, c'est ma température corporelle baisser dramatiquement. Le froid intense qu'elle génère, conjugué à ma faiblesse face au basse températures me fait grelotter.

Soudain, une statue sur ma gauche s'anime et passe à l'attaque! Elle peut donc les bouger? Ma réponse est immédiate, mon poing entouré de haki fracasse l'effigie de glace. Cependant, une autre s'anime derrière moi, m'obligeant à faire volte-face et à la pulvériser d'un coup de pied bien senti. Mais je fais encore chou-blanc! Je veux dire à part m'épuiser et faire de la glace pilée, je ne la mets clairement pas en danger. Alors que moi, je tremble de plus en plus et je sens le froid s'insinuer en moi et me frigorifier un peu plus à chaque seconde que je laisse passer. De nouveau, elle utilise ses clones pour m'attaquer. Et à chaque fois, j'arrive à me défendre. Cependant, quelque chose me trouble. Si elle peut animer ses statues de glace, pourquoi ne pas les faire m'attaquer toutes en même temps? Joue-t-elle avec moi? Ou en est-elle incapable?

Cette fois, c'est moi qui vais la piéger. Utilisant le couvert de son brouillard, je disperse, ni vu, ni connu un nuage de poison paralysant. Je continue de la laisser m'attaquer et je réalise que je blogue de moins en moins bien ses assauts. Le froid m'engourdit les muscles et me rend plus lente? Humpf, on verra bien qui de nous deux cède en premier alors!

Une heure plus tard, les statues de glace sont toujours aussi nombreuses autour de moi. Quant à moi, je suis à épuisée. Le givre accumulé sur mes ailes et mon corps me glace le sang et rend chaque mouvement difficile. Mais les mouvements d'Elize aussi ont significativement ralenti. J'ai enfin compris son attaque, d'un coté, elle crée une foule de statues pour créer un sentiment de menace, puis, elle arrive à posséder une effigie et la fait attaquer, cependant, elle ne peut le faire qu'une à la fois. J'ai mis du temps à comprendre qu'elle "rentre" littéralement dans son clone givré. Et que c'est le moment idoine pour la contrer. Ce combat est pour moi un entrainement idéal au haki de l'observation. Je dois sentir son intention de m'attaquer. Ensuite je dois transformer cette sensation diffuse afin de localiser précisément dans quel avatar elle va choisir de s'incarner. Enfin, je dois agir suffisamment vite pour ne pas qu'elle puisse s'enfuir dans une autre effigie.

Enfin, c'est le moment, je sens l'intention de m'attaquer dans le dos, immédiatement, je pivote et d'un soru, je me précipite sur elle. Les yeux clos, je pers le plaisir de voir la surprise déformer ses traits, mais ce n'est pas grave. Car dans le même moment, j'envoie une myriade de billes de poison renforcées au haki de l'armement fracasser tous les simulacres glaces qui m'entourent. Prise de court et n'ayant nulle part où fuir, la malheureuse ne peut que se prendre mon poing nimbé de noir sur le visage. Le choc est si terrible qu'il provoque une détonation qu'on doit aisément entendre jusqu'au village.

Mais le combat n'est pas fini! Alors, je me prépare à enchaîner quand soudain, je l'entends crier.

"C'est bon, ça suffit, j'abandonne! Tu as gagné!"

Je me fige, comme une statue de glace. Quelque chose en moi m'indique qu'elle est sincère, qu'il ne s'agit pas d'une ruse pour endormir ma confiance. Alors, j'abaisse mon poing.

"Tant mieux, je n'avais pas envie de continuer à me battre. En fait, là, j'aurais envie d'un..."

"Chocolat chaud?" me coupe-t-elle.

Je la regarde, interloquée qu'elle puisse lire en moi ainsi, avant de maudire en mon fort intérieur les utilisateurs confirmés de ce haki. Vraiment, il faudra que j'établisse une règle, genre : laissez mes pensées en paix après vingt-deux heures.

"Tu penses à quoi après dix heures du soir?" me dit-elle d'un air narquois.

Je soupire, elle va très bien s'entendre avec Héfy. Et moi, avec deux chipies sur le dos, ma vie va radicalement se compliquer.
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Elize et moi rentrons donc tranquillement vers la ville de Rochenoire. Là, je ne suis pas surprise de voir que l'équipage de la Sorcière des Glaces a déjà commencé à débarquer des vivres et du matériel. Quant au mien, il est déjà au diapason. Sous les ordres de ma seconde, on aide nos invités et on organise une fête. Encore une! On a arrosé le départ de Bélem et voilà qu'on va faire de même avec son retour. Fichte! J'espère qu'ils ont amené de quoi boire et manger car nos réserves sont presque vides!  Fort heureusement, nos hôtes ne sont pas arrivés les mains vides et j'ai à peine le temps de faire les présentations que déjà quelques notes de musique viennent me chatouiller agréablement les oreilles.

Malheureusement pour moi, la fiesta attendra. L'ancienne lieutenant d'Empereur souhaite s'entretenir avec moi et ms conseillers. C'est donc loin des regards et des oreilles indiscrètes, dans une vieille masure en cours de rénovation, légèrement à l'écart de la fête, que nous discutons. Il y a Elize, Bélem, Héfy et moi. Et je dois bien avouer que ça commence fort.

"Alors comme ça, on vise le One Piece?"

"Quoi?" bégaye ma blonde, interloquée.

"Bélem est au courant." l'informé-je.

"En effet, je vous ai entendu." confirme-t-il.

"Ca ne répond pas à ma question." s'impatiente la pirate de renom.

"Tu le sais déjà, non?"

"Certes, mais je veux te l'entendre dire.."

"Je veux être le prochain Seigneur des Pirates." annoncé-je d'une voix calme, mais définitivement résolue.

"Jai pu voir tout à l'heure que tu ne manques pas de force, cependant, ce sera insuffisant. Tu n'est pas au niveau."

Ma blonde favorite joue les scandalisées, mais moi, je suis loin d'être surprise. J'ai affronté Teach, Red et Frost. Je sais, que je ne suis pas de taille contre eux. Mon ambition peut paraître bien dérisoire, mais pourtant, la Sorcière des Glaces ne se moque pas. Bien au contraire.

"Mais Bélem croit en toi. Il voit du Toreshky en toi. Ce n'est pas encore mon cas, mais j'ai appris que les Yeux du Charbon Froid voient des fois bien plus loin que ceux des autres. Et puis… Je te suis redevable d'avoir libéré mon ami."

"Je n'agis pas par intérêt. Je ne suis pas Red." réponds-je sèchement.

"Tant mieux, je ne lui ai toujours pas pardonné ce qu'il a fait. Et je crois qu'à toi aussi, il te l'a faite à l'envers."

Elle n'a comme seule réponse qu'un grognement courroucé.

"La rumeur disait donc vrai, il t'a remplacée…"

"Ca suffit!" tempêté-je "Que veux -tu de moi?"

"Je veux savoir si tu es digne de me commander."

"Notre combat de tout à l'heure ne t'as pas suffi?"

Elle secoue la tête de droite à gauche pour m'indiquer son refus.

"Je souhaite rester et t'observer pour me faire ma propre idée."

"Fais comme chez toi." conclus-je.
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Sur ces mots, la réunion prend fin. C'est le moment de faire la fête, mais pour moi, c'st assez difficile de me laisser porter par l'ambiance joyeuse de l'évènement. Après tout, j'ai Elize qui me chaperonne et m'observe. J'ai vraiment besoin d'elle et de ses troupes, alors, je n'ai pas envie de décevoir ses expectations. Cependant, la question qui me taraude c'est : qu'attend-t-elle de moi au juste? Après tout, je ne me comporte pas vraiment en cheffe. Devrais-je me montrer plus dirigiste? Plus autoritaire? Rhaaaaa! Je ne sais pas! D'habitude, je file m'amuser avec tout le monde, mais là, je reste plantée là comme un piquet, légèrement à l'écart, à regarder les autres s'encanailler avec envie.

"Tu ne viens pas? Tu adores danser d'habitude?"

Surprise, je sursaute comme si on venait de percer la bulle de mes pensées. Et c'est bien ce qui vient de se produire, en vérité. Je bredouille un charabia inintelligible sensé la convaincre de je-ne-sais-quoi.

"Tu nous fait quoi, là?"

"Je me comporte en capitaine." expliqué-je d'une voix peu convaincue.

Je la voix étouffer un rire, et j'ai du mal à cacher mon désapprobation.

"Ne te marre pas! De quoi j'ai l'air devant Elize?"

"Alors c'est ça qui te préoccupes?" réalise ma blonde. "Arrêtes de te ronger les sangs et viens t'amuser!" me sermonne-t-elle en me tirant par la main.

"Mais si ça ne lui plait pas?" protesté-je.

"Franchement, je préfère qu'elle te rejette pour ce que tu es plutôt qu'elle t'accepte pour ce que tu n'es pas."

Moi aussi, pour dire vrai, mais j'ai trop besoin d'alliés.

"Jeska, contrairement à ce que tu penses, elle a plus besoin de nous que l'inverse. C'est nous qui lui faisons une faveur en l'acceptant. Elize a présenté les choses à son avantage parce qu'elle a encore sa fierté, ne te laisses pas désarçonner! C'est toi qui aspire au plus grand des trésors. Tu ne va pas trembler devant une Lieutenant d'ancien Empereur?"

Je hoche la tête. Elle a raison. Faut que j'arrête de m'excuser d'être là. Ma place je l'ai gagnée, et mon ambition est légitime. Alors au Diable l'opinion d'Elize, si j'ai envie de m'amuser, alors je vais danser! Je ne vais pas laisser ce vestige du passé me dicter mon agenda! J'enflamme donc la piste de danse improvisée, et je prend plaisir à passer de bras en bras jusqu'au cœur de la nuit. Et c'est uniquement quand mes jambes ne peuvent plus me porter que je prend congé pour aller me reposer dans mes appartements sur la Lépreuse. Là, isolée dans mon nid, je me débarrasse de mes vêtements avec pour seule compagnie la lumière chaude et complice de ma lampe à huile. Puis soudain, on frappe à ma porte. Nom d'une biscotte, qui ça peut bien être, à cette heure?
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En tenue de naissance, je m'apprête à aller ouvrir quand je réalise, que, non, ça ne se fait pas.

"Attendez, j'arrive …" temporisé-je pour faire patienter mon invité.

J'enfile à la hâte une chemise de nuit en soie bleu nuit que j'attache à la taille avec un ruban de la même matière et enfin, je libère l'accès à ma chambre. Evidemment, c'est Elize. Qui d'autre viendrait comme une fleur me déranger à cette heure? Je la regarde de plus près, ses cheveux bleus et or, délicatement ondulés ressemblent au reflet du soleil sur de la glace. Sa bouche, d'ordinaire si fine est tordue dans une sorte de rictus que j'ai du mal à identifier, fait elle la gueule, ou est-elle gênée? Ses yeux turquoise ne m'aident pas tant son regard est indéchiffrable. Et pendant que je la toise, incapable de dire si elle est venue m'annoncer une bonne où une mauvaise nouvelle, la dame s'impatiente.

"Il faut qu'on parle." m'envoie-t-elle sans préambules.

"Maintenant?" me plains-je.

"Oui, maintenant." confirme-t-elle d'une voix glaciale.

Comme si j'avait besoin de ça, à cette heure de la nuit. Parler, sans Héfy pour me conseiller, sans filet de sécurité … au risque de tout faire foirer. Et elle est prête et moi pas. Bref, la meilleure réponse à lui donner serait de s'excuser poliment et de la renvoyer à ses pénates. Seulement, je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression qu'au contraire, la congédier maintenant reviendrait à hypothéquer mes chances de la voir rejoindre les Treize Royaumes.

"Entrez, alors." fis-je en m'écartant suffisamment du seuil pour lui laisser le passage.

Sans se faire prier d'avantage, la seconde de feu le Seigneur d'Ivoire pénètre dans ma cabine. Son regard d'acier inspecte ma chambre comme si mes possession pourraient l'aider à mieux me cerner. Là, baignée par la douce lueur de la lampe à huile, je la laisse vagabonder entre les murs de bois sombre et le mobilier en chêne massif marqué par les ans et l'iode. Elle passe derrière mon bureau, recouvert de cartes marines soigneusement rangées. Son parfum de menthe poivrée finit par remplir la pièce et moi je m'interroge encore sur la raison de sa présence, quand soudain elle se fige devant ma bibliothèque.

"Tu as de drôles de lectures, Kamahlsson." me dit elle en me montrant du doigt un de mes exemplaires de Guenièvre et Oskar, ma série de romans à l'eau de rose favorite.

Et cette fois, je le prend mal. Mon sang ne fait qu'un tour et mon visage s'empourpre.

"Je vous emmerde Elize, je lis ce que je veux!" tempêté-je, tout en essayant de garder le contrôle sur le volume de ma voix.

"Ha, enfin un peu de caractère à ce que je vois." se réjouit-elle. "Je ne te juges pas, je le ai aussi. J'ai même les tomes sept, huit et neuf qui finissent l'histoire."

"Comment ça?" M'exclamé-je. "L'histoire ne se termine pas avec le mariage?"

"Non, il y a un arc narratif qui se passe dix ans après le mariage, Oskar part à la guerre et Guenièvre rencontre un … Mais je vois peut-être pas t'en dire plus pour te laisser le plaisir de la lecture."

"C'est une délicate attention."

"J'ai les trois derniers livres dans ma bibliothèque privée, si tu veux, je te les prête."

"Ce serait adorable, merci!" m'exclamé-je reconnaissante. "Excuse-moi de m'être emportée tout à l'heure."

"Y'a pas de mal." sourit-elle. "Oh, mais ça, c'est pas une lecture pour jeune fille sage." s'amuse-t-elle en voyant l'exemplaire de Cinquante nuances de Rouge sur ma table de chevet.

"Je ne suis pas une jeune fille sage." répons-je d'un air entendu.
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Cette fois, étrangement j'avais toute son attention. Apparemment, Elize aime autant les romans à l'eau de rose que les histoires plus corsées. Et comme je n'ai pas vraiment de tabous et encore moins de problèmes à parler de ma vie sentimentale, je satisfais pleinement la curiosité de mon interlocutrice. Tant et si bien que plusieurs fois, je vois les joues de la Sorcière de Glace rougir. On passe donc une bonne partie de la nuit à parler d'amour. Que ce soit dans les livres, de façon romantique, ou aussi de façon plus physique. Et finalement ...

"Alors, toi et Bélem …"

"Oui, Un peu comme toi et Diego."

"Pas vraiment, il est marié et heureux en ménage et moi, j'ai un enfant." dis-je avec quelques regrets dans la voix.

"Oui, mais vous vous aimez tous les deux, ça crève les yeux!" s'emporte Elize qui semble préférer les histoires qui se terminent bien.

"Ce ne sont que les restes d'une amourette de jeunesse …"

"Si tu le dis ..." coupe-t-elle, pas convaincue pour deux Berrys. "Revenons à des choses plus sérieuses, veux-tu? J'accepte de te rejoindre …"

Elle n'a pas le temps de finir que déjà, je me suis jetée sur elle pour lui faire un gros câlin!

"Super!" M'exclamé-je. "Il faut fêter ça!"

"Minute, papillon!" m'arrête-t-elle. "J'ai une condition. Je veux une île."

"'Pas de problème, par contre, je n'en ai pas à te donner dans l'immédiat. Mais quand tout sera fini..."

"Et c'est quand ça? Quand tu auras récupéré ton fils? Quand tu auras tué Frost? Quand te sera Seigneur des Pirates?"

"Au plus tôt." réponds-je calmement. "En échange je te propose d'être la première Couronne de mes Treize Royaumes."

"C'est un grand honneur que tu me fais, mais désolé, je reste loyale au Seigneur d'Ivoire."

"Oh, pardon, tu as cru que je te proposais un poste de Lieutenant d'Impératrice? Ce n'est pas ça. Les Treize couronne sont mes alliés, pas mes subordonnés. De plus, j'ai déjà un équipage …"

"Dans ce cas, j'accepte." répond humblement Elize.

La pirate se lève et se prépare à prendre congé, après tout, on est tard dans la nuit. Soudain, elle se ravise et me regarde.

"Jeska, tu es un pion sur l'avant-dernière case de l'échiquier." Elle voit à ma moue que je n'apprécie pas trop la comparaison, mais elle continue. "Si tu avances encore d'une case, tu pourras devenir la pièce que tu veux. Y-a-tu seulement réfléchi? A ce que tu fera après?" Ma réponse lui arrache un sourire. "Bélem avait raison, tu lui ressembles beaucoup. Bonne nuit, Jeska."

Je la salue à mon tour puis, je m'effondre sur le lit. Je n'ai pas gagné une alliée de poids, à la place j'ai esquissé les prémices d'une amitié. Alors, le sourire aux lèvres, je m'endors.
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