Il était temps d'arrêter de procrastiner, de fréquenter des prostituées, de pleurer dans leurs seins en ressassant le passé. La jambe de bois d'Olek était redevenue de chair et d'os, ses moignons avec lesquels il peinait à saisir même les plus petits des mamelons avaient enfin repoussé. Olek était un nouvel homme. Le pirate reprenait les rênes de son destin entre ses mains retrouvées. Mais contrairement aux apparences, la raison de cette soudaine motivation ne venait pas de sa guérison miraculeuse par l'abbé et son fruit de l'oeuf, mais d'une missive trouvée sur sa table de nuit lors de son réveil matinal, vers 15 heures.
La lettre sentait autant la rose que le cul, une odeur perverse et enivrante qui giflait les narines plus violemment qu'un rail de poudre à canon. Excité comme un évadé de prison, il la déchira en deux pour en découvrir le contenu. Pas la plus intelligente des idées, ainsi froissé et déchiqueté, le parchemin, déjà peu fameux en termes de calligraphie, ne valait à présent guère mieux que du papier toilette. Il parvint cependant à discerner quelques mots au milieu de ces pattes de mouche :
À la fin de la page, écrit si petit et si mal que le déchiffrer lui donna mal à la tête :
J.R.S ? Qui cela pouvait-il bien être ? Une personne ? Un acronyme ? Pour qui ? Pour quoi ? Jolie Raie Sexy ? Je Rêve Sexe ? Joseph Rodriguez Sherlock ? Hum... Il ne connaissait personne de ce nom... Olek y réfléchit cinq minutes avant de jeter l'éponge et les morceaux de papier dans le feu mourant de sa cheminée qu'il raviva d'un mollard enflammé. Il le découvrirait en arrivant ! Le plus important pour le pirate était de rejoindre son admiratrice secrète, plus très secrète, cette coquine de corsaire, Lust. Le colosse ne l'avait jamais vue, mais d'après les dires et les anciens avis de recherche, la gonzesse ne gagnerait même pas le concours de beauté d'Amerzone. Heureusement pour elle, Olek n'était pas du genre à s'arrêter au physique. En véritable gentleman des bas-fonds à l'appétit insatiable, il honorait tous ses rendez-vous. Une réputation comme la sienne, ça s'entretenait !
Le temps de quitter Armada était arrivé. Il fit ses valises, l'équivalent d'un sac en toile autrefois blanc ou beige devenu noir de crasse par ses années d'errance. Deux ou trois caleçons lavés dans l'eau de mer et une paire de jeans troués. Olek voyageait léger. À ses yeux, les bagages physiques valaient autant que ceux émotionnels, et les siens reposaient à trois endroits : dans l'estomac d'Esto Mak, son navire poisson, à six pieds sous terre ou à vingt mille lieues sous les mers.
En direction de la Dépouille, alors qu'il s'apprêtait à rejoindre son ami monstre marin qui lui faisait office de taxi sur Grand Line, il croisa ce bon vieux Blake au tournant d'une ruelle sombre d'Armada. Trembol Blake, le valeureux samouraï noir, second de Jack. Lui aussi avait connu des jours meilleurs. Depuis la disparition de Jack sur Marine Ford, le malheureux se laissait aller, comme le reste de ses hommes. En pleine dépression, sa barbe lui tombait jusqu'au nombril et ses tresses partaient dans tous les sens, semblables à des serpents morts figés dans de la merde séchée. Il foudroya Olek de ses yeux injectés d'alcool. Blake tenait Olek pour responsable du sort de Jack, ce qui n'était pas entièrement faux.
- "Tu te décides enfin à partir à la recherche de notre Capitaine ?" Cracha-t-il.
- "Co-Capitaine, tu veux dire !" Olek insista longuement sur le "co".
- "Toi ? Tu n'as rien d'un capitaine, tu n'es qu'un pochtron fornicateur ! Un baiseur de putains galeuses et un traître qui abandonne ses amis !"
- "Co-capitaine !" le reprit-il encore une fois.
En réponse, Blake lui lança la bouteille de rhum vide qu'il tenait fébrilement dans sa main. Le colosse l'esquiva en grondant.
Le bonhomme était un peu dur avec lui, Olek avait échappé de peu à la mort sur Marine et venait tout juste de recouvrer l'usage de ses membres, n'avait-il pas le droit à quelques vacances ? Il souffla résigné et posa une main sur l'épaule du samouraï.
- "Puisque tu en parles, effectivement, je pars à sa recherche ! J'ai une piste !"
Un mensonge éhonté qu'il balançait en espérant qu'on lui lâche la grappe, sans se douter une seule seconde qu'en réalité, la lettre était effectivement un indice. Le regard de Blake reprit vie, ses épaules se redressèrent instantanément et le colosse sut qu'il venait de dire une connerie. Son rendez-vous galant risquait d'attendre.
- "Je le savais ! Enfin ! Je vais chercher toute l'équipe ! On se rejoint dans une heure sur les quais !"
La joie dans sa voix rappelait à Olek les aboiements d'un chien sur le point de retrouver son maître. Une chose était sûre, ce vaurien de Jack inspirait la loyauté comme personne.
La lettre sentait autant la rose que le cul, une odeur perverse et enivrante qui giflait les narines plus violemment qu'un rail de poudre à canon. Excité comme un évadé de prison, il la déchira en deux pour en découvrir le contenu. Pas la plus intelligente des idées, ainsi froissé et déchiqueté, le parchemin, déjà peu fameux en termes de calligraphie, ne valait à présent guère mieux que du papier toilette. Il parvint cependant à discerner quelques mots au milieu de ces pattes de mouche :
Invitation - Helliday Island - Beau gosse - Surprise - Bagarre - Arène - Nuit torride - Te manger le - Lady Humpf
À la fin de la page, écrit si petit et si mal que le déchiffrer lui donna mal à la tête :
"J'ai des informations sur JRS..."
J.R.S ? Qui cela pouvait-il bien être ? Une personne ? Un acronyme ? Pour qui ? Pour quoi ? Jolie Raie Sexy ? Je Rêve Sexe ? Joseph Rodriguez Sherlock ? Hum... Il ne connaissait personne de ce nom... Olek y réfléchit cinq minutes avant de jeter l'éponge et les morceaux de papier dans le feu mourant de sa cheminée qu'il raviva d'un mollard enflammé. Il le découvrirait en arrivant ! Le plus important pour le pirate était de rejoindre son admiratrice secrète, plus très secrète, cette coquine de corsaire, Lust. Le colosse ne l'avait jamais vue, mais d'après les dires et les anciens avis de recherche, la gonzesse ne gagnerait même pas le concours de beauté d'Amerzone. Heureusement pour elle, Olek n'était pas du genre à s'arrêter au physique. En véritable gentleman des bas-fonds à l'appétit insatiable, il honorait tous ses rendez-vous. Une réputation comme la sienne, ça s'entretenait !
Le temps de quitter Armada était arrivé. Il fit ses valises, l'équivalent d'un sac en toile autrefois blanc ou beige devenu noir de crasse par ses années d'errance. Deux ou trois caleçons lavés dans l'eau de mer et une paire de jeans troués. Olek voyageait léger. À ses yeux, les bagages physiques valaient autant que ceux émotionnels, et les siens reposaient à trois endroits : dans l'estomac d'Esto Mak, son navire poisson, à six pieds sous terre ou à vingt mille lieues sous les mers.
En direction de la Dépouille, alors qu'il s'apprêtait à rejoindre son ami monstre marin qui lui faisait office de taxi sur Grand Line, il croisa ce bon vieux Blake au tournant d'une ruelle sombre d'Armada. Trembol Blake, le valeureux samouraï noir, second de Jack. Lui aussi avait connu des jours meilleurs. Depuis la disparition de Jack sur Marine Ford, le malheureux se laissait aller, comme le reste de ses hommes. En pleine dépression, sa barbe lui tombait jusqu'au nombril et ses tresses partaient dans tous les sens, semblables à des serpents morts figés dans de la merde séchée. Il foudroya Olek de ses yeux injectés d'alcool. Blake tenait Olek pour responsable du sort de Jack, ce qui n'était pas entièrement faux.
- "Tu te décides enfin à partir à la recherche de notre Capitaine ?" Cracha-t-il.
- "Co-Capitaine, tu veux dire !" Olek insista longuement sur le "co".
- "Toi ? Tu n'as rien d'un capitaine, tu n'es qu'un pochtron fornicateur ! Un baiseur de putains galeuses et un traître qui abandonne ses amis !"
- "Co-capitaine !" le reprit-il encore une fois.
En réponse, Blake lui lança la bouteille de rhum vide qu'il tenait fébrilement dans sa main. Le colosse l'esquiva en grondant.
Le bonhomme était un peu dur avec lui, Olek avait échappé de peu à la mort sur Marine et venait tout juste de recouvrer l'usage de ses membres, n'avait-il pas le droit à quelques vacances ? Il souffla résigné et posa une main sur l'épaule du samouraï.
- "Puisque tu en parles, effectivement, je pars à sa recherche ! J'ai une piste !"
Un mensonge éhonté qu'il balançait en espérant qu'on lui lâche la grappe, sans se douter une seule seconde qu'en réalité, la lettre était effectivement un indice. Le regard de Blake reprit vie, ses épaules se redressèrent instantanément et le colosse sut qu'il venait de dire une connerie. Son rendez-vous galant risquait d'attendre.
- "Je le savais ! Enfin ! Je vais chercher toute l'équipe ! On se rejoint dans une heure sur les quais !"
La joie dans sa voix rappelait à Olek les aboiements d'un chien sur le point de retrouver son maître. Une chose était sûre, ce vaurien de Jack inspirait la loyauté comme personne.
Dernière édition par Olek le Ven 23 Fév 2024 - 15:53, édité 1 fois