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Les Louves font de la pêche au gros

Les Louves font de la pêche au gros Meria-viking-signa3-copie

海 賊

∆ Feat. Les Louves de Givre ∆


East Blue avait toujours eu une certaine valeur sentimentale pour Méria. C'était ici qu'elle avait vu le jour, sur une île ridicule du nom du Rocher de Hulm. L'endroit n'était pas riche, mais pas trop pauvre non plus. Proche d'Orange, elle avait la chance de bénéficier de la protection de sa garnison. Ceci dit, le temps de trajet entre les deux îles étant d'une journée, il fallait reconnaître que cela restait lacunaire. Pour pallier à cela, de petites caravelles voguant sous les couleurs de la Marine ne cessaient de patrouiller dans les eaux environnantes. Toujours seules, elles se relayaient naturellement pour s'assurer que le Rocher ne reste jamais sans surveillance plus de quelques jours. Connaissant bien les lieux, la Peste décida de s'y rendre pour mener à bien la suite de son plan. Son navire, le Mork Helvede, fendait les flots sans arborer son pavillon. Toute la mer grouillant de marins, mieux valait éviter de les alerter pour rien. Depuis qu'elles étaient sorties de la Flaque, les Louves de Givres louvoyaient à un rythme assez peu rapide dans le plus d'éviter toute rencontre inopinée. Pour parfaire le dispositif, le sous-marin de Méria patrouillait une heure en avant afin de prévenir de tout danger. Sans embûches, les pirates finirent donc par arriver à destination. Les avants-bras posés contre la rambarde tribord, la Peste observait la petite île qui lui faisait face. À pas lents, Jeyne vint la rejoindre.


« C'est donc là que tu as grandi.

- Yep.

- C'est modeste.

- Riquiqui même, tu peux le dire.

- Tu gardes plus de bons ou de mauvais souvenirs ?

- Difficile à dire. Certainement de mauvais.

- Enfance compliquée ?

- Si on veut. C'est ici que j'ai tué mon père.

- Hum.

- À ranger dans les bons souvenirs.

- Si tu le dis. »



Méria se souvenait très bien de jour là. D'une balle à l'arrière du crâne, elle avait envoyé son géniteur rejoindre son créateur. Rien qu'en fermant les yeux, elle pouvait se souvenir du bruit du canon quand elle avait tiré, tout comme de l'odeur de la poudre brûlée. De ses doigts, c'était presque comme si elle pouvait toucher les gouttes de sang de son père sur son visage. Aujourd’hui comme à l'époque, elle n’éprouvait pas le moindre remord. Ce parricide était à la base de tout ce qu'elle était à présent.


« On pose le pied à terre ?

- Non, pas besoin. Contacte Helga et Gida à bord du sous-marin, dis leur qu'on part en chasse.

- Déjà ?

- Ne perdons pas notre temps. »



Haussant les épaules, Jeyne tourna les talons avant de s'exécuter. Restant seule, Méria continua d’observer le rivage. Si cela ne tenait qu'à elle, elle aurait bien réduit cette île à l'état de cendres, mais ç'aurait été contre-productif. Soupirant, elle se redressa avant de prendre la direction de ses quartiers. Elle n'était pas là pour se laisser aller à la nostalgie.




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海 賊

∆ Feat. Les Louves de Givre ∆


Durant les derniers jours, les Louves de Givre avaient agi en proies. Se tapissant au mieux dans l'ombre, elles avaient tout fait pour éviter les patrouilles de la Marine. Toute rencontre inopinée avait été soigneusement évitée, mais cela touchait à sa fin. Depuis des heures à présent, le sous-marin de la Peste sillonnait les eaux environnantes à la recherche d'une cible. Ses guerrières et elles allaient fondre sur la première caravelle isolée qui passerait à proximité. Trouver la cible, lui foncer dessus, attaquer, ne laisser aucun prisonnier. Le plan était simplissime, mais encore fallait-il trouver ledit navire. Lors de la première journée de chasse, les pirates firent chou blanc. Agacée par la situation, Méria but une bonne partie de la nuit, défiant tout bon sens. Ce n'est qu'une fois ivre morte qu'elle s'endormit par terre. Au petit matin, sa seconde, Jeyne, vint la tirer de sa torpeur. Il fallut ensuite de longues heures avant que des nouvelles n'arrivent.


« Les den den s'affolent.

- Elles sont de retour. »



Consciente de ce que cela voulait dire, la capitaine s'approcha du bord et ordonna à ses sbires de réduire la voilure progressivement pour arrêter le navire. Une minute après que le Mork Helvede se soit immobilisé, un petit sous-marin de poche fit surface à son avant bâbord. Avec un grand sourire, la Peste s'approcha de la proue. Une fois l'écoutille du submersible ouverte, une jeune femme brune aux cheveux tressés fit son apparition.


« Helga, te voilà enfin.

- Ouais, ouais.

- Alors ?

- Y'a une caravelle à une petite heure, cap sud-sud-est.

- Parfait ! Dis à Gida de sortir, je prend sa place.

- Ok. »



Sans grande motivation, la skjaldmö s'exécuta pendant que Méria sautait sur le sous-marin. Depuis l'échelle du kiosque, la capitaine regarda son autre subordonnée sortir avant de lui donner une tape dans le dos. Avec une hostilité à peine voilée, ladite pirate ne répondit pas.


« Jeyne, Melkorka, attendez dix minutes puis faites route dans la même direction. On se rejoint sur place. »


En silence, les deux femmes opinèrent du chef. Pressée d'en finir, Méria descendit en trombe à bord du sous-marin. Petit, obscur et légèrement insalubre, le submersible était loin d'être le moyen de déplacement préféré de la flibustière. Sur son chemin vers la barre, elle trouva une femelle escargophone dont les cris strident lui donnèrent envie de l'écraser.


« Putain, mais quelle horreur.

- Je te le fais pas dire. Plein le cul de cette grande chouineuse.

- C'est vrai qu'elle fait chier. Heureusement qu'elle est utile. Bref, c'est parti, prend la barre.

- Ouais, ouais. »



Pas plus déterminée qu'avant, Helga obéit malgré tout. Après s'être assise, elle prépara le sous-marin à plonger pendant que Méria fermait l'écoutille. Une fois les préparatifs terminés, l'engin disparut sous les flots. Assise derrière, la Peste avait le regard fixe sur la miss den den. Au moins, elle avait eu la bonne idée de se calmer, c'était déjà ça. S'enfonçant dans son siège, la rouquine profita du temps que dura le trajet pour avaler un repas rapide. Bercée par le son du moteur non loin, elle manqua presque de s'endormir avant qu'Helga ne se manifeste.


« On est tout près. »


Se relevant rapidement, la Peste s'approcha du périscope après s'être étiré. Les choses sérieuses étaient sur le point de commencer. Posant le visage contre l’œilleton, elle vit que la caravelle n'étant vraiment plus très loin.


« Parfait. Bon, on va faire simple, tu t'avances jusqu'à finir derrière eux et tu fais surface. J'ouvre l'écoutille et je monte à bord avec notre amie gueularde. Contente toi de rester trop près pour qu'ils puissent te canonner et tout ira bien. »


Pour seule réponse, la jeune femme grommela dans sa barbe. C'était sa façon à elle de dire oui. Haussant les épaules, Méria ne se formalisa pas, elle avait d'autres chats à fouetter. Prenant la miss den den, elle la posa sur son épaule avant de se positionner sous l'échelle. Après quelques minutes, le sous-marin s'inclina vers le haut, faisant comprendre à la pirate que le moment était proche. Une fois le navire stabilisé hors de l'eau, Méria ne perdit pas une seconde. Ouvrant rapidement l'écoutille, elle la poussa vers le haut. Une trombe d'eau venant d'une vague lui arriva en pleine sur le visage ce qui la mit hors d'elle. À moitié trempée, la Peste se retrouva sur le pont. Face à elle, à seulement quelques mètres, se trouvait le gaillard arrière du navire de la Marine. Les militaires ne virent pas de suite le sous-marin, mais ils ne manquèrent pas de remarquer que leurs den den réagissaient étrangement. Dès qu'un premier mousse vit la menace, l'alerte fut donnée. S'élançant vers l'avant, la supernova sauta avant d'étendre ses cheveux vers le mât le plus proche pour se tirer droit en direction du navire. Atterrissant avec fracas sur le pont, elle fut rapidement mise en joue.


« Jetez vos armes et j'épargnerai vos vies. »


Réellement interloqués par cette menace qui sortait littéralement de nulle part, les soldats ne surent trop quoi faire. Heureusement pour eux, leur chef, un lieutenant anonyme dont le seul trait distinctif était de porter des cheveux longs sous sa casquette trop grande, était plus vaillant. Sourcils plissés, il dégaina son sabre d'une main et son pistolet de l'autre.


« Tu es cernée, pirate.

- Tsss. C'est pas moi qui suis coincée avec vous, c'est vous qui l'êtes avec moi ! »



Sans crier gare, la Peste revêtit son armure intégral de haki. Sa peau rendue sombre par la protection lui permit de ne pas subir la moindre blessure quand les balles se mirent à pleuvoir dans sa direction. Presque immobile, elle se contenta simplement de faire barrage de son corps pour protéger la miss den den. Elle se moquait bien de la santé de cet animal stupide, mais elle en avait besoin pour le moment afin que personne ne puisse donner l'alerte ou faire un signalement la concernant. D'abord dans la défensive, Méria attendit que les marins commencent à tomber à court de munitions pour répondre. Implacable et sanglante, elle fit ensuite un véritable carnage à bord. Malgré le courage de leur officier dont la détermination était admirable, les soldats ne pouvaient rien faire face à la menace que représentait la Louve. Le lieutenant donna son maximum, mais il n'arrivait tout simplement pas à blesser la pirate protégée par le fluide. Tel une fourmi affrontant un colosse d'acier, il était démuni. Après quelques minutes, il fut décapité par la Peste, ce qui sonna le glas de la défense du navire. Les uns après les autres, les pauvres marins déposèrent les armes, dans l'espoir illusoire de garder la vie sauve. Malheureusement pour eux, Méria ne l'entendait pas de cette oreille. Contrairement à ce qu'elle avait dit un peu plus tôt, elle ne fit pas de quartiers. Tous les hommes furent mis à mort. Une fois qu'il n'y eut plus la moindre âme qui vive à bord, la pirate jeta également les den den à la mer. Quand finalement son navire approcha, la caravelle était à l'arrêt. Jeyne fut la première à monter. Visiblement peu ravie de voir un tel carnage, elle s'approcha de sa capitaine sans néanmoins sembler vraiment préoccupée.


« Je suppose que tu n'avais pas le choix.

- On ne laisse pas de traces, tu te souviens ?

- C'était mon idée. C'est juste quelque chose d'autre de passer de la théorie à la pratique.

- Un massacre semble toujours moins sale sur le papier.

- On ne pouvait pas prendre de risques.

- C'est l'idée. »



À mesure qu'elles montaient à bord, les skjaldmös commandées par Méria rassemblèrent la demi-centaine de marins morts sur le pont. Une fois le navire inspecté de fond en comble, les pirates enlevèrent leurs uniformes ensanglantés aux soldats avant de les jeter à l'eau les uns après les autres. Vidés d’oxygène, leurs corps ne tardèrent pas à couler. D'ici quelques heures ils serviraient de festin aux requins. C'était un destin cruel et implacable pour de pauvres hommes et femmes qui n'avaient rien fait d'autre que de chercher à protéger leurs semblables sur les mers. Ne témoignant pas le moindre scrupule, la Peste continua de diriger cette sinistre opération. Une fois le tout réglé, elle s'approcha de Melkorka. La borgne avait les bras croisés et jetait un regard mauvais à sa cheffe.


« Quelle victoire.

- Un succès est un succès, petit ou grand.

- Tu parles, ce n'est qu'une vulgaire caravelle. Un stupide vaisseau de messagers ou d'éclaireurs. C'est de la merde.

- Franchement, plus j’apprends à te connaître, moins j'ai d'estime pour toi.

- Si tu savais comme je m'en tape.

- J'ai bien une petite idée de la question. Qu'importe. Tu retournes sur Armada.

- Quoi ?

- T'es bouchée en plus d'être conne ?

- Arrête de cherche la merde ou je...

- Ou quoi ?! Tu veux que je t'écrase comme une merde devant tout l'équipage ? C'est ça ?! Je commande, tu obéis, c'est clair ? »



Le ton monté, toutes les guerrières aux alentours tournèrent la tête vers les deux femmes en train de se chercher. La tension était palpable, si bien que plus personne ne parlait. Les skjaldmös attendaient que Melkorka tienne tête à Méria, mais toutes savaient que cela ne servirait à rien. Durant une longue minute, la borgne fixa sa capitaine sans rien dire. Malgré sa rage, elle parvint à se contenir.


« Bien.

- Je garde quarante guerrières avec moi sur la caravelle. Le sous-marin reste, tu pars avec le Mork Helvede. Attend mes consignes au grand Skali, fais quelques rapines, va chasser, je m'en tape, mais reste joignable. »



Pour seule réponse, Melkorka hocha légèrement la tête avant de tourner les talons. Dans un silence gênant, les skjaldmös se scindèrent et les navires firent ensuite route chacun de leur côté. Méria sentait que son emprise sur la borgne s’amenuisait avec le temps. Une mutinerie était certainement à prévoir, mais elle n'avait pas le temps de s'en préoccuper pour le moment. Tout cela n'avait plus d'importance, elle jouait bien plus gros à présent.




© ciitroon



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