-55%
Le deal à ne pas rater :
Friteuse sans huile – PHILIPS – Airfryer HD9200/90 Série 3000
49.99 € 109.99 €
Voir le deal

Rencontre au clair de lune

Rencontre au clair de lune
Le monde est rempli de mythes et de légendes qui ont bercé les nombreuses âmes qui ont foulé ses terres. Des histoire racontés à de petits enfants par leurs parents aimant au moment de les coucher. Des fables que l'on entend dans des tavernes aux rires de clients alcoolisés. Des rêves que partagent des amis à bord de leur navire voguant sur les flots enragés. Tous y vont de leur propre théorie, interprétant celles-ci à leur manière. Certains y croient du plus profond de leur cœur tandis que d'autres n'y voient que des mensonges sans valeur.

Il faut dire qu'au fils des années, ces récits de temps jadis ne trouvèrent plus personne pour en témoigner. Qu'ils soient morts ou disparu, ces derniers avaient emmené avec eux les traces de ce lointain passé. Laissant un vide que personne ne put combler, aujourd'hui, certaines de ces légendes tombèrent dans l'oubli tandis que d'autres continuaient de faire rêver grands et petits.

Le plus connu de tous, restait à ce jour le fabuleux One Piece. Une promesse d'aventure menant au plus beau des trésors. Une promesse menant parfois même jusqu'à la mort. Seulement ce n'est pas cette dernière que les habitants de Parisse contaient le plus. Les citoyens de la capitale des lumières possédaient leur prendre légende urbaine. Un conte qui n'avait rien à voir avec la gloire et le pouvoir. Mais plutôt avec la mort et le désespoir.

Connue sous le nom de la Lune Pourpre, cette histoire remonte a il y a maintenant plus d'un siècle. Un récit au sombre présage que l'on raconte aux enfants pas sages. Celui d'un ange de la mort venant emporté chaque soir de pleine lune l'âme de pauvres innocents. Ne laissant dans son sillage que les traces macabre de son passage dans le sang.

À ce jour, personne n'a réussi à voir distinctement à quoi ressembler ce Croquemitaine. Les descriptions rapportées à ce sujet sont parfois vagues et diffèrent d'une personne à l'autre. Certains relatent avoir vu une ombre vêtue entièrement de noir, le visage dissimulé sous une ample cape. D'autres auraient aperçu de long cheveux flottant au vent parfois blanc comme la neige, rouge comme sang ou encore noir comme l'ébène. Mais il y a un point qui semblait mettre tout le monde d'accord. Cette silhouette qui se déplaçait dans les ténèbres n'était autre que celle d'une femme.

Une femme qui encore ce soir viendrait prendre une vie, au vu de la lune qui apparaissait dans le ciel. Alors que la cité grise voyait ses rues désertées de tous ses habitants qui se cloisonnaient chez eux jusqu'au petit matin, un silence de mort y planait. Pas un bruit ne se faisait entendre. Pas même les miaulements d'un chat ou les aboiements d'un chien. Tout était calme. Beaucoup trop calme pour les Parissiens qui ne trouvaient pas le sommeil en cette heure pourtant si tardive.

Soudain, les douze coups de minuit sonnèrent le glas de cette froide tranquillité. Apportant avec eux, le vent glacial d'une lame qui vint frapper dans la nuit. Dans une petite chaumière, une âme venait d'être prise. Celle d'un homme célibataire qui d'après ce que l'on rapporté pourtant n'avait en rien d'innocent. Un être cruel qui prenait plaisir à torturer sa propre fille alors âgée de huit ans seulement. La fouettant jusqu'à ce qu'elle en perde connaissance à l'aide de son ceinturon. Un acte immonde que celle que l'on prenait pour le fléau de Parisse ne laissa pas impuni. Se trouvant au-dessus de sa dépouille, l'arme du crime encore en main tandis que sa longue chevelure albâtre oscillait au gré du vent qui soufflait à travers la fenêtre ouverte par laquelle elle était rentrée.

- " N'ais pas peur petit ange. " S'exprima la Sœur de lune d'une voix douce et chaleureuse au moment de s'agenouiller auprès de la délicieuse enfant qui était recroquevillée dans un coin. " Il ne te fera plus jamais le moindre mal. "

Les larmes aux yeux, la fillette regardait l'assassin de son bourreau lui sourire. La peur au ventre, elle essayait de disparaître derrière son ours en peluche en espérant que ce dernier la protégerait de l'ange de la mort. En voyant cela, Chang'e poussa un léger soupir de tristesse en sentant son cœur se serrer au moment de réaliser qu'à cet instant, la personne qui l'effrayait le plus n'était plus son père. Mais bel et bien elle. La magnifique nymphe qui avait voulu bien faire en la protégeant de cet horrible individu n'avait pas pensé aux conséquences de que cela engendrerait sur son mental.

Cependant, malgré le traumatisme que cela engendra chez la petite fille, l'albinos ne le regretta nullement. Sans son intervention, son géniteur lui aurait fait subir bien pire, la brisant à jamais. Car poussé par une trop grande consommation d'alcool, celui-ci s'apprêtait à abuser pour la première fois du frêle petit corps de son enfant. Un geste qui ne fit qu'accentuer la voix dans le cœur de Chang'e qui l'avait incité à punir ce monstre.

- " Tout va bien.. " Tenta de la rassure la nonne tout en tendant lentement une main vers elle pour la calmer, ne parvenant qu'à l'intimider davantage.

Crispant ses doigts au creux de sa paume, la jeune femme arrêta son mouvement avant de finalement s'asseoir tout en rabattant sa capuche en arrière. Ne la quittant pas un seul instant du regard, la petite fille vit pour la première fois les yeux de la Sœur. De magnifiques rubis enflammés au milieu d'un visage de poupée. Subjuguée par celui-ci, la fillette qui s'y était plongée se détendit petit à petit. De son côté, Chang'e qui ne disait plus un mot, la fixait tout simplement avec un sourire des plus chaleureux sur ses lèvres pulpeuses. Un sourire que la petite fille lui rendit tandis que de ses grands yeux larmoyant, toute peur s'envola.

En voyant cela, la Sœur de lune retenta sa chance avec succès. De ses doigts parfaitement manucurés, cette dernière qui lui caressait la joue avec l'affection d'une mère gagna finalement la confiance de la douce enfant.

- " Ça te dirait que je t'emmène dans un endroit merveilleux ou plus personne ne cherchera à te faire du mal ? " Lui demanda la demoiselle aux cheveux blancs tout en penchant la tête sur le côté au moment de faire glisser ses doigts dans les cheveux de la petite en continuant de la cajoler.

Aucun son ne franchit les lèvres de la fillette. Seulement un hochement de tête quelque peu hésitant qui lui confirmait son accord. Ravie de la tournure que prenait la situation, Chang'e attrapa ensuite un drap dans lequel elle l'emmitoufla avant de la prendre tendrement dans ses bras. Toujours muette, l'enfant serra une de ses petites mains sur la croix que portait la belle albinos autour du cou sans la quitter de ses immenses yeux violets. Touché par cette âme si pure qu'elle tenait dans ses bras, la sylphide se laissa aller à un moment d'égarement en déposant un tendre baiser dans sa douce et longue chevelure violette.

- " À partir de maintenant, je te protégerai toujours. " Annonça-t-elle à cette petite fille qui se blottit contre elle, reposant sa joue sur son épaule avant que la religieuse ne recouvre sa tête du drap pour qu'elle n'attrape pas froid à cause du froid mordant de l'hiver.

Rabattant à son tour sa capuche sur la sienne, la Sœur de lune s'approcha ensuite de la fenêtre par laquelle elle sortit sans un bruit. Seulement, au moment où elle toucha le sol de ses hauts talons qui claquèrent sur le pavé, une voix se fit entendre de derrière elle.

- " Qui va là ?! " S'exclama de surprise un homme qui pointait un fusil en direction de la nonne qui se redressait tout juste de toute sa hauteur.

Le visage à moitié dissimulé laissant apparaître que ses lèvres couleurs Camélia, elle le regarda sans crainte ni agressivité apparente. Ce qui n'était malheureusement pas le cas de cet inconnu qui lui faisait face. Le doigt tremblotant sur la gâchette de son arme, ce dernier reconnu sans mal la silhouette que les habitants décrivaient comme étant celle de l'esprit frappeur de la Lune Pourpre. Déglutissant de peur à cette idée, le cœur du Parissien battait si fort qu'il le ressentait jusque dans ses tempes. La respiration haletante, il resta là un bon moment à la détailler des pieds à la tête quand soudain.

- " Mais... " S'exprima ce dernier en réalisant que l'Ange de la mort tenait quelque chose dans les bras. Une forme semblable à un enfant caché sous le tissu blanc.

En le réalisant, l'instinct de ce dernier le poussa à faire la première chose qui lui passa par la tête. Pousser un hurlement afin de signaler ce qui était en train de se passer sous ses yeux. Alarmant de ce fait tous les habitants de la rue dans laquelle ils se trouvaient. En voyant les lumières s'allumaient tout autour d'elle, Chang'e détala, une main posée à l'arrière de la tête de la petite fille pour bien lui tenir la nuque. Sous le sifflement d'un coup de feu, la nymphe de la nuit s'enfuit le plus vite possible tout en protégeant de son cops la fillette.

À travers les ruelles sombres de la ville qui commencèrent à s'éclairer par les occupants des habitations qui se réveillèrent à leur passage, une course-poursuite se déroula. Rapidement rejoins par d'autres hommes et femmes, la Sœur de lune commença à paniquer. Pas pour elle-même, car Chang'e n'était pas du genre à craindre pour sa vie. Mais bel et bien pour la petite fille qui pleurait le visage enfoui contre sa poitrine. Pour cette assassin qui se devait pourtant d'avoir le cœur aussi dur que la pierre, elle ne pouvait se résoudre à l'abandonner. Un trait de caractère qui était mal vu de son ordre, mais qui la rendait bien plus humaine que n'importe quelle autre de ses " sœurs ".

Alors qu'elle continuait de fuir, la morsure du métal se fit sentir dans sa chair. Une balle venait de se loger dans son épaule droite, lui arrachant une plainte de douleur. Les dents serrées, elle ne ralentit pas pour autant tandis que le sang qui s'en découlait commençait à imbiber sa robe noire. Serrant davantage la petite fille contre son cœur, elle se faufila dans un dédale où les Parissiens y perdirent sa trace. Devant ce phénomène inexpliqué, les citoyens de la ville des lumières se mirent à imaginer que la femme aux cheveux aussi pure que la neige n'était rien d'autre qu'un fantôme qui venait d'enlever l'un de leur petit.

Ce qui n'en était évidemment rien. Car cette dernière n'avait pas disparu bien loin. Profitant de la confusion que lui avait prodigué ce labyrinthe d'artères, la nymphe était parvenu à se glisser par une fenêtre d'une chambre appartenant à une auberge. Plaquée contre l'un des murs de celle-ci, elle avait regardé passer ses poursuivants en retenant son souffle.

- " On ne risque plus rien... " Laissa-t-elle échapper tout en frottant le dos de la gamine afin de la consoler. " Là... Là... C'est fini petit ange. "

Tandis que les larmes de la fillette se calmèrent, la vue de Chang'e commença à se troubler à cause de tout le sang qu'elle perdait. Passant une main sur son visage, la déesse blanche poussa un profond soupir tout en essayant de garder les esprits clairs. La respiration haletante, la jeune femme pris le risque de ressortir une fois la voie libre. Peu importe la souffrance qu'elle ressentait à cet instant précis. La seule chose qui comptait pour elle, c'était de ramener ce petit ange à l'abri de son cloître afin qu'elle soit en sécurité.

Malheureusement, alors qu'elle retournait à l'air libre, les palpitations de son cœur se mirent à ralentir dangereusement. Déambulant maladroitement dans une ruelle sombre, ses pas se firent de plus en plus lourds. Chacun d'entre eux lui demanda un effort considérable jusqu'au moment où la nymphe n'en eu plus la force. Sentant ses propres jambes céder, Chang'e s'écroula au sol, laissant la petite fille lui échapper des bras et qui sanglota de plus belle alors auprès d'elle.


Dernière édition par Sœur Chang'e le Lun 29 Avr 2024 - 3:01, édité 2 fois
  • https://www.onepiece-requiem.net/t27500-les-preceptes-de-la-lune
  • https://www.onepiece-requiem.net/t27478-danse-sous-la-nouvelle-lune#283069


Rencontre au clair de lune

Parisse. Une république perdue sur la voie calme du Nouveau Monde. Une ville grise, aussi majestueuse que serpentine. Ce week-end-là se tenait un grand coloc de médecine en plein cœur de la capitale. Mon père y avait été invité, important spécialiste de la transplantation cardiaque et en génie génétique. Pourtant ce n’est pas lui qui répondit à l’appel. C’est moi. Alcoolique au dernier degré qu’il pouvait être, il se montrait incapable de faire autre chose que boire sa vinasse.

Bien des lunes avant que la folie ne m’emporte et que je répande la mort comme l’exigera cette psychose qui m’habite, se manifestant sous les traits d’une morbide entité squelettique et encapuchonnée, je n’étais encore que Jessica.

Et malgré à la veille de ma vingtaine, j’étais une médecin émérite, au parcours atypique et spectaculaire. Je n’avais jamais étudié dans une faculté. J’avais tout appris de mon père, de son expertise, aussi bien théorique que pratique, lisant abondamment sur tous les sujets relatifs au soin et tout ce qui gravite autour.

J’avais déjà écrit plusieurs essais reconnus par mes paires, ce fut pour cette raison que personne n’émit d’objection à ce que je remplace mon paternel. Ainsi, j’avais pris le bateau depuis North Blue pour rejoindre la flaque et continuer en train jusqu’ici. Une première pour moi de naviguer et de voyager loin de chez moi. Ce qui me fit l’effet d’une bombe.

Le monde se montrait si vaste. Un besoin irrépressible de l’explorer me gagnait à mesure que le trajet défilait. Mais je devais m’occuper de l’hôpital de ma famille, ainsi que de mon père qui demeurait au plus mal. En mon absence, j’avais laissé les rennes à la sous-directrice, une personne fiable en qui j’avais toute confiance.

Pour en revenir à ce qui m’avait amené ici, le sujet du coloc s'articulait autour de la redynamisation médicale de la république et de sa volonté de donner à nouveau à ses citoyens une aide convenable. Bon nombre de ponte dans leur domaine respectif avait été mandée aux quatre coins du globe.

J’avais reconnu des têtes çà et là. Tantôt du toubib 20, tantôt d’importants centres émérites. Et parfois, les personnes présentes ne me disant absolument rien. Évidemment, un brunch avait été organisé en préambule, permettant que les convives se familiarisent les uns aux autres avant les conférences.

En début de soirée, sous les coups de dix-huit heures, les premiers séminaires débutèrent. Cybernétique, médecine traditionnelle, médecine expérimentale, génétique, cardiaque… Un nombre impressionnant de sujets avait été abordé. J’avais moi-même fait une présentation sur les travaux de mon père en premiers lieux et sur mes propres recherches dans la foulée sur la transformation en aérosol de tout produit médical par nébuliseurs.

Comme après chaque intervention, la mienne reçut des applaudissements idoines. D’aucuns diront que l’intensité s'était révélée plus importante que pour d’autres. Après ces cinq longues heures, qui me parurent interminables, il fallait le reconnaître, tout le monde fut convié à rejoindre l’open-space.

Un deuxième repas fut servi, un consistant celui-ci, et une heure de réseautage fut initiée. Les discussions de haute voltige démarrèrent bon train. Cela parlait de nouvelles techniques de chirurgie, des derniers ustensiles à la mode, et aussi bon nombre de racontars lié à la communauté scientifique. Tout autant intelligents que nous fussions tous, nous n’en demeurions pas pour autant des hommes.

J’avais pris les coordonnées et débattu avec les plus intéressants de mes collègues. Certains vinrent me demander des autographes, certains m’ignorèrent sans vergogne. Moi-même, plusieurs d’entre eux m’indifféraient au plus haut point, ce n’était que de bonne guerre.

Sur les coups de minuit, on nous pria de bien vouloir sortir du site. Il allait fermer ses portes et le tapage nocturne était évidemment interdit. Ainsi, je m’exécutais avec deux de mes homologues, traînant par moment captivé par des conversations animées.

D’ailleurs, sur le chemin de mon hôtel, je ne marchais pas seule. Deux-trois autres médecins m’accompagnaient, toujours empêtrée dans un débat sans fin sur mes théories et celles de mon père.

Arrivée sur le parvis de mon lieu de résidence temporaire, j’atermoyais encore un peu mon départ quand des bruits suspects nous parvinrent. Des coups de feu, assurément. Sans vraiment réfléchir, nous courûmes tous trois à la recherche de l’origine de ces détonations. Alors que nous serpentions dans les rues de la cité, des pleurs qu’on pouvait aisément assimiler à ceux d’un enfant commencèrent à se faire entendre.

Vaille que vaille, nous nous dirigeâmes vers ceux-ci. Et enfin, après avoir tourné à un coude, je l’aperçus. Une gamine apeurée et désorientée, ne pouvant sécher ses larmes au pied d’une femme étendue contre le pavé.

Je m’approchai rapidement d’elle et me mis à genoux pour la regarder avec la plus grande attention. Encore heureux, elle respirait toujours. J’auscultai ensuite sa tête, essayant de desceller un quelconque traumatisme crânien sous ses beaux cheveux d’argent. Bonne nouvelle, rien à signaler. Pourtant du sang en abondance coulait depuis un endroit indéterminé. En palpant ses membres, je découvris une perforation par balle au niveau du deltoïde droit.

— Robert ! Robert ! Bon Dieu, ROBERT ! criais-je pour attirer l’attention de mon collègue, demeuré interdit devant le spectacle. Restez pas planter comme une courge et v’nez m’aider. On peut pas la laisser là. Elle a b’soin d’soin. Dans ma chambre d’hôtel, j’ai tout mon nécessaire. On va la transporter. Et vous, Edmond, occupez-vous de la môme. On la ramène aussi.

Mon homologue finit par émerger à venir me seconder. On ne pouvait guère l'abandonner dans cette situation fâcheuse. Ainsi avec une économie de moyen, nous attachâmes nos mentaux ensembles pour en faire une civière de fortune et la déplacer en relative sécurité.

— La… laissez pas… mourir, la madame elle m’a sauvé, articula la fillette entre deux sanglots

Edmond, qui la tenait dans ses bras alors que nous progressions à une allure raisonnable, la rassurait au mieux, lui promettant qu’on fera tout ce qu’il était en notre pouvoir pour la tirer d’affaire. Elle parut légèrement se calmer. Je n’étais pas aussi confiante sur son sort. Elle avait déjà perdu beaucoup de sang.

Il ne fallut pourtant pas trop de temps pour que nous arrivions à ce qui allait se transformer une salle opératoire improvisée. Une fois dans ma chambre, à la grande surprise du guichetier qui ne sut pas vraiment comment réagir, nous la posâmes sur le lit. Sa respiration était devenue saccadée, La gamine avait été installée sur une chaise dans un coin et mon collègue lui tenait la main.  

— Le sac sur la commode, vite Robert.

Tandis qu’il se retourna pour s’en emparer, j’arrachai la tunique que cette jeune femme portait au niveau de son épaule pour me laisser tout le champ libre pour opérer. Il me tendit mon bien et je l’ouvris sans délicatesse. J’y saisis une pince, un écarteur, ainsi qu’un essuie qui traînait sur ma table de nuit.

Malheureusement, rien ne pouvait être stérilisé, mais il fallait parer au plus presser, sa vie. Alors, sans ménagement, j’épongeai l’hémoglobine qui coulait encore et plongeai dans la plaie l’écarteur. Le plomb avait pénétré le muscule profondément. Cela laissera une belle marque, ainsi que de la réhabilitation.

Avec la pince longue, je triturai en évitant de la blesser davantage sa perforation pour en extraire le corps étranger. Par chance, ce dernier n’avait pas explosé en plusieurs fragments et demeurait une sphère intacte. Avec un mouvement précis et expert, je parvins à la déloger. La jetant sur le par terre, j’épongeai à nouveau le sang sur sa plaie et me munis d’un fil en nylon de calibre 4-0 et commençai à réaliser une suture en points de matelas pour fermer cette blessure profonde.

Je pus souffler seulement à ce moment-là. Il n’eut pas de complication, à mon grand soulagement. Sa respiration était déjà plus régulière, mais toujours importante. Il lui faudra du repos, assurément, et la nuit ne serait pas de trop.

Avec l’assistance de Robert, j’aseptisai grâce à un produit sa lésion pour éviter toute infection et nous bandâmes son épaule. Après un instant, quand la tension environnante retomba, je raccompagnai mes collègues dehors, les remerciant chaleureusement pour leur soutien. En réponse, ils me félicitèrent pour cette performance et ce sang-froid à toute épreuve.

En remontant dans mes appartements, une fatigue lasse s’empara de moi. Je bus un grand verre d’eau pour me soulager et m’appliquai à changer la jeune femme pour qu’elle ne baigne pas dans ses effluves et fermai les couvertures sur elle.

—T’en as réchappé d’peu ma cocotte. Quelques centimètres plus bas et c’était ton artère qui sautait, soupirai-je en m’asseyant sur une chaise non loin d’elle pour la surveiller.

L’enfant, que j’avais oublié accessoirement et qui était resté avec moi, s’approcha de moi et me prit la manche pour attirer mon attention.

— Merci madame de l’avoir sauver…

Elle reniflait encore un peu et dans un réflexe maternel qui ne me ressemblait pas, mais dans cette situation tout le monde serait à coter de ses pompes, je la posai sur mes genoux, son dos contre ma poitrine et passai les bras autour d’elle.

—  C’est mon devoir après tout.

Nous veillâmes un moment, cependant la fatigue nous rattrapa et le sommeil nous gagna.





Le narrateur est la faucheuse, elle fait partie intégrante à l'histoire, quand elle intervient, le texte est en italique (sauf dans les dialogues)

Moissonneuse et Désespoir/poussière:





Dernière édition par Jessica Hellhound le Dim 7 Juil 2024 - 23:41, édité 25 fois
  • https://www.onepiece-requiem.net/t26598-la-mort-l-etre-aux-mille
  • https://www.onepiece-requiem.net/t26537-la-mort-est-la-seule-juge-de-la-vie-redoutez-la-comme-vous-me-redoutez-jessica-l-ange-de-la-mort-hellhound#275056
Rencontre au clair de lune
Les premiers rayons du soleil passèrent à travers les rideaux tirés pour éclairer la chambre lugubre au moment où la déesse blanche émergea de son sommeil réparateur. Encore affaibli par sa blessure de la veille, Chang'e cligna plusieurs fois des cils pour s'habituer à la luminosité avant de commencer à bouger. Se redressant sur le lit où elle fut déposée, la jeune femme grimaça tandis que les draps glissaient le long de son corps quand elle se mit en position assise.

Toujours un peu légèrement dans les vapes, un long bâillement s'échappa d'entre les lèvres de la Sœur de Lune alors qu'elle s'étirait les mains jointes vers le plafond. Un simple geste quotidien qui la fit grimacer de douleur en sentant les fils tirer de sa plaie à l'épaule. Rapidement, elle rebaissa les bras et porta une main à cette dernière pour se la masser délicatement. La douleur vive passa promptement ne laissant qu'une désagréable sensation de picotement dans son membre.

- " Qu'est-ce qui s'est passé..? " Se demanda-t-elle dans un murmure en regardant ces vêtements qu'elle portait et qui n'étaient pas les siens. " Que c'est moche... " Soupira Chang'e en tirant sur le décolleté de la longue chemise de nuit avant de survoler avec inquiétude la chambre de son regard écarlate. " Et puis où est la... "

S'interrompant soudainement, l'ange de la mort de Parisse aperçu non loin d'elle ce qu'elle cherchait. La petite fille que la nymphe avait secourue se trouvait là, assise sur les genoux d'une femme qui lui était totalement inconnue. Une sublime blonde plantureuse qui somnolait avec l'enfant dans les bras. Surprise de cette découverte, l'albinos plissa les yeux en l'observant.

Sans un bruit, cette dernière dégagea ses jambes de sous les draps pour déposer délicatement ses pieds nus sur le sol. Se relevant en toute discrétion, la Sœur de Lune s'approcha d'elle sur la pointe des pieds. A moins d'un mètre de la demoiselle, la déesse blanche se pencha en avant pour l'analyser en retenant son souffle. Les traits de son visage étaient fins et d'une grande beauté. Mais outre cette apparence angélique, ce qui intrigua le plus la none, ce fut la quiétude qui s'en dégageait.

Au premier abord, Chang'e étant toujours sur ses gardes, prête à frapper à la moindre occasion en conclut qui devait s'agir d'une personne bienveillante. La façon qu'avait cette femme de tenir la petite fille contre elle et le fait que celle-ci ne l'avait pas tué dans son sommeil en était en quelque sorte une preuve. Même si on lui avait toujours appris à se méfier d'autrui, la jeune femme se détendit légèrement.

- " Qui peux-tu bien être ? Et pourquoi m'avoir aidé ? " Souffla d'une voix inaudible la Sœur de Lune en continuant de regarder la belle endormie avant de finalement baisser ses yeux rouges sur la délicieuse fillette qui dormait d'un sommeil paisible. " En-tout-cas, la petite doit avoir toute confiance en toi pour s'être assoupi ainsi après cette horrible nuit qu'elle a vécue. "

Forçant sur les traits de son visage, la demoiselle sourit chaleureusement en regardant sa petite protégée si confortablement installée. Ne sentant pas le moindre danger à s'attarder ici un peu plus longtemps, l'assassin se redressa pour faire le tour des lieux. Sans faire le moindre bruit, elle se dirigea vers l'emplacement où se trouvait sa tunique noire. En la saisissant, Chang'e remarqua la quantité de sang qui l'imbibait et réalisa de ce fait de la chance qu'elle avait d'être encore vivante.

- " Il faut croire que j'ai une dette envers cette femme. " S'exprima-t-elle faiblement en regardant la concernée du coin de l'œil avant de plonger la main dans une des poches de son habit pour en sortir un paquet de cigarette et un briquet. " Je suppose que je devrais l'en remercier une fois qu'elle se sera réveillée. "

Portant une sèche à ses lèvres pulpeuses, l'albinos l'alluma avant d'en inhaler une bonne bouffée qui la fit frémir de plaisir. Le manque de nicotine se faisait dangereusement sentir depuis que Chang'e était revenu à elle et la sensation du tabac pénétrant dans ses poumons la ravivait. Minutieusement, après cela, l'ange aux cheveux blancs scruta les affaires de sa sauveuse. En voyant les nombreux ouvrages de médecines et tout le matériel médical en sa possession, il ne fut pas difficile de comprendre qu'elle était le métier de cette belle inconnue.

- " Hellhound Jessica... " Lu la déesse blanche en découvrant le nom de la doctoresse dans un carnet de notes détaillé sur la transformation en aérosol. Un sujet qui dépassait totalement l'albinos qui ne comprit absolument rien à ce qui y était écrit. " Mademoiselle ne semble pas être n'importe qui à ce que je vois. "

Pendant un petit laps de temps, Chang'e continua de fouiller les affaires de la femme de science sans trouver la moindre chose suspecte pouvant la mener à penser qu'il s'agissait d'une tueuse sanguinaire et ou bien une dangereuse psychopathe. Quelque peu rassurée par ce fait, la Sœur de Lune s'en retourna s'asseoir sur le bord de son lit. Les jambes croisées l'une sur l'autre, elle attendait la clope au bec que la médecin se réveille pour lui apporter les réponses à ses questions.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t27500-les-preceptes-de-la-lune
  • https://www.onepiece-requiem.net/t27478-danse-sous-la-nouvelle-lune#283069
Rencontre au clair de lune

Un bruit discret, fugace et lointain, me titilla dans ma torpeur. Dans mon sommeil léger, ma conscience s’alluma partiellement, mais ne tirant pas totalement des bras du roi des rêves.

— Papa, j’t’ai déjà  dit de faire moins de bruit…murmurai-je en tournant la tête contre le dossier de la chaise.

À ce moment-là, je remarquai enfin plusieurs choses. Le poids anormal sur mes jambes et la raideur dans le creux de mes reins et dans ma nuque. Je m’étais donc endormie dans une mauvaise position. Mais la fatigue était encore présente, ainsi je repartis un moment dans les limbes et me replongeais dans mon rêve écervelé.

Je m’y observais, la lame d’une faux impressionnante pendant dans mon dos entre une paire d’ailes cybernétique. Je tenais la barre d’un galion aux allures lugubre, fendant l’eau aussi vite que ses voiles noirs accrochaient le vent.

Une bien étrange vision, une énième occurrence de cette chimère onirique qui te hantaient de temps à autre. Pourtant, ce fut le premier cas où il se montrait vif et net. La fatigue devait réellement t'avoir rendu sensible. Soudainement, une odeur désagréable emplit tes poumons et te chatouilla le nez. Instinctivement, je le reconnus. De la fumée de cigarette.

Je papillonnai des yeux en cherchant l’origine de la puanteur. Entre deux battements, je vis une femme, assise sur un lit, une clope au bec. Certaines fois, alors que je m’habituais à la luminosité ambiante, une autre silhouette était adossée près d’elle. Je la connaissais bien. Elle m’accompagnait depuis presque quinze ans, la Faucheuse. Mais elle ne restait pas superposée à la réalité quand je repris enfin pleinement conscience.

La première pensée qui fit surface était l’incompréhension, qui était-elle ? Que faisait-elle dans ma chambre ? D’ailleurs où étais-je ? Après un court instant à rassembler mes souvenirs, tout me revint. Parisse, la conférence, le retour avec Robert et Edmond, et le sauvetage de fortune. L'enfant que tu avais recueillie dormait encore dans tes bras.

— J’vois que vous avez retrouvé assez de force pour vous mouvoir. C’est une bonne nouvelle. Mais, on ne vous a jamais dit que c’était malpoli de griller une cigarette dans une pièce qui n’était pas à vous ? Surtout en présence d’une gamine.

Je me levai en essayant de ne pas réveiller l’enfant, la déposant sur mon siège et ouvris une fenêtre pour évacuer la toxicité ambiante. Me concentrant de nouveau sur elle, je plisse les paupières. Du sang maculait son bandage à l’épaule. Ce qui était normal. Dans d’autres conditions, on aurait empêché le patient de bouger outre mesure. Et voyant l’animal, elle avait dû remuer dans son sommeil. Un fil avait même dû sauter, ce qui n’était pas bon signe.

— Pendant que j’regarde votre blessure, voir si tout va bien et que je change votre pansement, vous allez me raconter ce qui s’est passé et qui vous êtes.

Je m’assis près d’elle et lui saisis son bras sans ménagement. Ouvrant la chemise au niveau du col, je défaisais les collants et les arracha en découvrant une plaie suppurante. Évidemment, dans les conditions d’une chambre d’hôtel, aseptisée avec les moyens du bord, ça ne pouvait que finir de la sorte. Tu claquas la langue et soupiras.

—J’vais pas vous le cacher, c’est moche. Quand j’ai sorti la balle de votre blessure, ce n’était pas jojo, mais ça allait. J’ai bien recousu. Vous n’avez pas été tendre avec mon travail. Bref, j’vais devoir vous la suturer à nouveau. Faudra que vous restiez tranquille par la suite.

Je saisis ma trousse que j’avais abandonnée au pied du lit et la jetais sur mes genoux pour y chercher du fil neuf et une aiguille stérile. Il me manquait de quoi nettoyer la plaie. Je fronçais des sourcils en parcourant la pièce du regard. L’eau était juste à côté de l’inconnue tout comme l’essuie.

—Passez-moi la bouteille, s’il vous plaît. Et serrez les dents, ça va faire mal. J’ai rien pour endormir ici.

J’appliquai une bonne dose de liquide sur sa blessure, chassant le plus gros du sang et du pu qui s’était formé et épongeai au mieux.

—J’m’appelle Jessica. Jessica Hellhound. Et vous ?



Le narrateur est la faucheuse, elle fait partie intégrante à l'histoire, quand elle intervient, le texte est en italique (sauf dans les dialogues)

Moissonneuse et Désespoir/poussière:



  • https://www.onepiece-requiem.net/t26598-la-mort-l-etre-aux-mille
  • https://www.onepiece-requiem.net/t26537-la-mort-est-la-seule-juge-de-la-vie-redoutez-la-comme-vous-me-redoutez-jessica-l-ange-de-la-mort-hellhound#275056
Rencontre au clair de lune
Une sensation bien étrange titillait les sens de la Déesse blanche depuis le réveil de la doctoresse dont la délicatesse ne semblait pas être son fort. À moins qu'il s'agissait de tout autre chose comme le fait que cette donneuse de leçon était anti-tabagisme. Un fait dont la Danse-lame se fichait royalement, ayant à de nombreuses reprises entendu ce genre de propos. Mauvais pour la santé, un risque d'en mourir prématurément. Tant de mise en garde que l'albinos n'avait jamais prise en compte car il s'agissait là de sa vie et cette dernière comptait bien la mener comme elle l'entendait.

Seulement là n'était pas le sujet. Alors que la dénommée Hellhound s'emparait d'une aiguille où pendait un fil de suture pour recoudre la plaie qu'elle venait tout juste de finir de nettoyer, Chang'e l'observa sans un mot. Dans un lourd silence, la demoiselle qui ne laissa rien paraître de la douleur que lui procura la fine tige d'acier en pénétrant sa douce peau d'albâtre sonda le visage de sa sauveuse en cherchant à comprendre cet étrange sentiment.

En tant qu'assassin elle-même, la tueuse de la Lune Pourpre savait reconnaître la mort quand elle se manifestait. Ce que la Parissienne avait ressenti au moment où cette jolie blonde ouvrit les yeux, éveillant par la même occasion quelque chose. Une force obscure qui fit frémir en un instant la Sœur de Lune dont les muscles se tendirent à ce moment-là pendant un quart de seconde.

Pourtant tout ceci n'était pas normal. Car plus la faucheuse de Parisse l'observait moins tout cela avait de sens. Aux yeux de Chang'e la patricienne n'avait rien d'un être démoniaque. Au contraire, malgré la rudesse dont elle faisait preuve à son encontre, cette dernière respirait la bonté. Après tout, celle-ci lui avait sauvé la vie alors que rien ne lui obligé de le faire. Et puis il suffisait de voir avec quelle douceur Jessica avait traité la fillette.

- " J'ai sûrement dû halluciner. " Souffla d'une voix inaudible la jeune femme avant de tirer une derrière fois sur sa cigarette qu'elle écrasa par la suite dans le cendrier de fortune qui se trouvait à côté d'elle posée délicatement sur la couette. " Je sais qui vous êtes Docteur Hellhound. " Daigna-t-elle enfin à lui répondre après avoir décidée de cesser d'ignorer ses interrogations. " Je me suis permise de fouiller vos affaires le temps que vous dormiez. "

Rien ne lui obligeait de lui avouer une chose pareille ni même de lui répondre. Mais la Danse-lame lui devait au moins ça pour la remercier d'avoir pris soin d'elle et de l'enfant qui l'accompagnait. Et puis après tout, quelle risque prenait-elle à être honnête avec cette dernière ? Aucun à vrai dire. Alors autant profiter de cet instant paisible pendant lequel la médecin finissait de bander son bras pour lui compter cette mésaventure qui lui valut de prendre une balle.

N'omettant aucun détail, la Sœur de Lune lui raconta la façon dont elle avait sauvé ce petit ange des mains de son monstre de géniteur qui voulut abuser de son frêle petit corps ainsi que ce qui s'en suivit par la suite. Un gros risque que prit la demoiselle en lui avouant être l'autrice d'un crime. Néanmoins quelque chose lui disait qu'elle pouvait avoir confiance et que la toubib n'irait pas courir prévenir les autorités.

- " Je vous serai éternellement reconnaissante d'avoir volé à mon secours comme vous l'avez fait. " Déclara la jeune femme en plongeant ses deux yeux à la couleur écarlates dans le bleu profond de ceux la doctoresse. " Mais surtout, je vous remercie d'avoir pris soin de cette petite. " Soupira-t-elle tristement en reportant son attention sur l'enfant qui dormait encore paisiblement. " Elle n'a plus personne pour s'occuper d'elle dorénavant. Je voulais l'emmener au couvent où les nonnes auraient pris soin d'elle, mais... "

S'interrompant, l'albinos qui ne daigna pas se revêtir correctement, laissant la manche de la chemise de nuit pendre le long de son flanc se leva. En quelques pas, la Déesse blanche s'approcha des rideaux qu'elle tira légèrement pour regarder par la fenêtre. En bas dans les rues, la vie avait repris son cours. Les habitants de la ville des lumières reprirent leur habitude, s'afférant à leur tâche quotidienne. Mais en ce lendemain où la légende de la Lune Pourpre frappa une fois encore, une agitation peu commune planait dans l'air.

Sous le regard quelque peu inquiet de l'assassin de nombreux miliciens parcouraient les artères de la cité. Cette dernière savait pertinemment ce que cela signifiait. Ils la cherchaient.

- " J'ai bien peur que cela soit plus difficile que prévu. " Souffla de découragement l'albinos qui ne voyait pas comment y arriver cette fois-ci. " Seule, je pourrais m'en sortir sans problème. Seulement avec une enfant et ma blessure qui m'empêchera de la porter, je ne vois pas trop comment faire sans lui faire prendre de risque. " Stipula à contrecœur cette dernière qui avait une sainte horreur de s'avouer vaincue. " Mais je refuse de l'abandonner après ce qu'elle a vécu... "
  • https://www.onepiece-requiem.net/t27500-les-preceptes-de-la-lune
  • https://www.onepiece-requiem.net/t27478-danse-sous-la-nouvelle-lune#283069
Rencontre au clair de lune
Le reste de la journée se passa sans le moindre heurt. En compagnie de la doctoresse et de la petite fille qu'elle avait sauvée, Chang'e attendit tranquillement que la nuit tombe avant de mettre son plan en action. Comme souvent pour cette albinos qui n'appréciait pas tellement le soleil en raison de sa dangerosité pour sa peau d'albâtre, la Déesse blanche comptait sur la fraîcheur de la nuit pour s'éclipser en toute discrétion. Ainsi sous le couvert de la lune et des étoiles, la jeune femme parviendrait sans mal à retourner en direction de l'abbaye malgré sa blessure.

En attendant que les derniers rayons du soleil disparaissent, la demoiselle s'occupa du délicieux petit angelot comme le ferait une mère avec sa fille. Toujours encore un peu apeurée par les événements de la veille, la fillette aux longs cheveux violets commença gentiment à s'apaiser en la présence de sa sauveuse. Cette dernière se laissa même aller à rire aux pitreries de la Parissienne au moment où elles partagèrent un bon bain revigorant.

- " Oh. Attends ma belle... " Souffla chaleureusement la Sœur de Lune au moment de prendre un gant de toilette pour retirer la mousse du shampoing qu'elle était en train de lui appliquer et dont quelques gouttes s'étaient perdu dans les yeux de l'enfant adossé contre elle dans cette baignoire. " Voilà ça va mieux ? " Lui demanda-t-elle en se penchant pour capter son doux regard de ses yeux écarlate tout en arborant un fin sourire.

- " Oui... " Répondit timidement la jeune fille qui resta subjuguée par l'air si angélique de cette femme qui pourtant quelques heures plus tôt s'était rendu coupable du meurtre de son père. " Merci madame... "

- " Tu peux m'appeler Chang'e ma chérie. " S'exprima en retour la tueuse à la lune pourpre tout en passant délicatement ses doigts sur le contour du visage de poupée de la petite. " Et puis tu n'as pas besoin de me remercier. C'est ma faute si tu as eu du shampoing dans les yeux. Je ne voudrais pas que tu en aies les yeux irrité par ma faute. Surtout qu'ils sont si beaux. " Ajouta-t-elle avec une grande sincérité avant de lui tapoter doucement le bout du nez.  

Seulement, l'ange aux cheveux blancs se fourvoyait sur la raison des remerciements de ce petit rayon de lune. En réalité, ces derniers n'avaient rien à voir avec l'instant agréable qu'elle passait en sa compagnie. Secouant doucement la tête de gauche à droite, la jeune Parissienne tenta de lui faire comprendre avant de détourner le regard pour fixer la surface de l'eau.

Bien qu'intriguée par sa soudaine attitude, la demoiselle ne chercha pas à la forcer à s'exprimer. Préférant lui laisser le temps d'en trouver le courage, Chang'e redressa tranquillement la tête avant de reprendre où elle en était. Tandis que la douce enfant rassemblait ses pensées, la Déesse blanche glissa ses doigts entre ses mèches de cheveux pour commencer à la laver.

Un long silence régna dans la salle de bain quand soudain celui-ci fut brisé par les reniflements de la petite fille. Commençant à réaliser ce qui était en train de se passer, l'albinos n'eut pas besoin d'en savoir plus pour comprendre ce qui la torturait tant. Dans le plus grand calme, la jeune femme la laissa aller à ses pleurs qui s'intensifièrent au fur des secondes qui s'écoulèrent.

Chagrinée par cette triste scène qui se jouait devant elle, la Sœur de Lune partagea la souffrance qui étreignait le cœur de l'angelot à cet instant. Une tristesse dont elle n'était en rien responsable malgré l'assassinat de son père. Mais plutôt à cause d'une blessure qui prendrait de très nombreuses années pour se refermer. Une plaie dans son cœur ainsi que dans son esprit qui fut causée par les odieux sévices que lui avait fait subir son géniteur avant de s'en voir libérer par cet ange gardien.

- " Me... Merci de.. De... De m'avoir sauvé... " Parvint-elle difficilement à articuler entre ses sanglots qui en secouèrent son frêle petit corps avant de se mettre à pousser des complaintes déchirantes.

En entendant ces mots, Chang'e cessa tout mouvement et regarda cette enfant si innocent en pinçant les lèvres. Devant la douleur qu'elle ressentait, la Danse-lame ne parvint pas à rester de marbre. Au contraire même, la jeune femme qui n'y était pas insensible sentit les larmes lui monter aux yeux tandis que la fillette se recroqueviller en enveloppant ses genoux de ses bras.

Ne pouvant plus supporter sa détresse, la Parissienne fit quelque chose à laquelle même elle ne se serait pas attendue. Brusquement, celle-ci attrapa la jeune fille par les épaules afin de la retourner face à elle. Puis avec une tendresse dont elle ne se serait pas cru capable, elle la serra contre sa poitrine avant de poser sa joue contre le sommet de son crâne. Au début quelque peu confuse, la petite lune stoppa un court instant ses pleurs. Puis se sentant à l'abri dans les bras de la Déesse blanche, cette dernière se laissa de nouveau aller en se cramponnant à elle.

- " Plus jamais personne ne te fera de mal. Je te le promets... " Déclara l'albinos de sa voix mélodieuse empli de tendresse tandis que sur sa peau si blanche roulaient des petites perles qui n'étaient autre que ses propres larmes. " À partir de maintenant, je te protégerai toute ma vie. Tu n'auras plus jamais à subir de telles horreurs.. " Se surprit-elle elle-même en lui faisant cette promesse des plus sincère.

Quelques heures plus tard, la nuit tomba enfin sur la Ville Grise. Sur le départ, l'ange aux cheveux blancs et sa petite protégée remercièrent chaleureusement la doctoresse qui avait gentiment pris soin d'elles avant de lui faire leurs adieux. Ensemble, les deux Parissiennes se faufilèrent dans les rues vides et sombres de la cité en direction de l'abbaye appartenant à l'Ordre de la Lune.

Sur leur route, elles ne croisèrent aucune âme qui vive pouvant leur barrer la route. Rapidement, ces dernières quittèrent la Capitale des Lumières pour s'enfoncer dans la campagne qui l'entourait. Sous le clair de lune qui éclairait leurs pas, Chang'e et la petite fille marchèrent main dans la main sur le chemin les menant au nouveau foyer de la petite lune où elle serait enfin en sécurité sous le regard protecteur de l'albinos.

- " Tu vois Yuefu, c'est là-bas que tu vas vivre à partir de maintenant. " Annonça la Danse-lame alors que les murs du monastère commençaient tout juste à se dessiner dans la noirceur de la nuit. " La vie de Sœur de Lune n'est pas de tout repos, mais je serai là pour veiller sur toi ne t'en fais pas. " Affirma-t-elle avec conviction avant de se rendre compte du regard interrogateur que la fillette braquait sur elle avant de s'arrêter pour lui demander ce qu'elle avait.

- " Yuefu ? " Lui demanda innocemment l'enfant qui ne comprenait pas ce que cela signifiait alors que la Danse-lame souriait avant de lui expliquer ce que ça voulait dire. " Un lapin lunaire... " Répéta-t-elle avant de se mettre à ricaner joyeusement avec une main devant la bouche.

- " He oui, tu es mon petit lapin lunaire. " Souffla chaleureusement la tueuse à la lune pourpre tout en s'accroupissant avant de dessiner les contours de son beau visage de ses doigts manucurés. " Il faut bien que je te donne un petit nom vu que tu ne m'as toujours pas donné le tiens ma jolie. "

Alors qu'elle plantait dans les siens ses grands yeux violets et brillants de millier d'étoiles, la petite demoiselle lui apporta enfin cette information. Geim Lulutsu était son nom. Un sublime prénom s'accordant merveilleusement avec une si adorable petite fille. Ainsi débuta cette magnifique relation entre la Déesse blanche et celle qui deviendra par la suite son héritière. Sa délicieuse fille qu'elle adoptera officieusement seulement quelques mois après leur rencontre.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t27500-les-preceptes-de-la-lune
  • https://www.onepiece-requiem.net/t27478-danse-sous-la-nouvelle-lune#283069