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Pays des cowboy nous voilà... Ft Bjorn. - Partie 1

Continuation.
L'arrivée de Davinia sur Hat Island à bord d'un submersible se déroule dans une atmosphère calme, typique d'une nuit obscure dans un environnement désertique. Alors que le submersible émerge des profondeurs de l'océan, l'air salin est remplacé par une sensation sèche et étouffante, caractéristique du désert. Davinia, habituée à des climats plus tempérés, ressent immédiatement le changement de température, qui semble lui voler la chaleur de son corps et lui piquer la peau. Dans l'obscurité de la nuit, seuls les reflets faibles de la lune et des étoiles éclairent le paysage désertique qui s'étend à perte de vue. Des dunes de sable se dressent comme des vagues figées, tandis que le vent souffle avec une intensité impressionnante, emportant avec lui des tourbillons de sable qui dansent dans les airs.

Le pilote du submersible Arnold, un homme robuste et taciturne, tend à Davinia un bout de papier froissé, sur lequel est griffonné le nom d'une auberge : "Le Crâne Brisé". Il lui explique rapidement que c'est le seul endroit où elle pourra se réfugier et passer le reste de la nuit en sécurité. Sans un mot de plus, il disparaît ensuite dans l'obscurité du sous-marin, laissant Davinia seule sur la côte déserte de l'île. Alors qu’elle mettait pied à terre sur Hat Island, le silence de la nuit enveloppe Exact Town, dans un voile mystérieux. Les rues étroites et poussiéreuses sont désertes, à l'exception de quelques silhouettes furtives qui se faufilent dans l'ombre. Les bâtiments en bois sombre se dressent comme des fantômes contre le ciel étoilé, leurs façades éclairées par la lueur vacillante des lampadaires à l'huile. Les ruelles sont étroitement bordées de saloons aux enseignes rouillées, de boutiques de marchands et de bâtiments abandonnés, témoins silencieux du passé tumultueux de Exact Town. Des chapeaux de cow-boy oubliés jonchent le sol, rappelant les conflits passés qui ont marqué cette terre inhospitalière.

Davinia avance avec précaution dans les rues sombres, son cœur battant au rythme de l'inconnu. Elle peut sentir les regards scrutateurs des habitants invisibles qui observent ses moindres mouvements avec suspicion. La tension électrique dans l'air est presque palpable, imprégnée de la promesse d'un danger imminent. Alors qu'elle cherche l'auberge indiquée par Arnold, Davinia se fraye un chemin à travers les ruelles tortueuses, évitant les regards curieux et les ombres menaçantes qui semblent se faufiler à chaque coin de rue. Elle peut entendre le bruit lointain de la musique et des rires qui s'échappent des saloons, mêlés au cliquetis des dés et au murmure des joueurs. Finalement, elle arrive devant "Le Crâne Brisé", dont l'enseigne grinçante oscille faiblement dans la brise nocturne. L'auberge se dresse comme un phare de chaleur et de lumière au milieu de l'obscurité, offrant un refuge bienvenu à ceux qui errent dans le désert de la nuit. En poussant la porte, elle est accueillie par une vague de chaleur et de bruit. À l'intérieur, l'ambiance est animée, avec des clients attablés autour du bar et des serveurs affairés qui vont et viennent. L'odeur enivrante de la cuisine flotte dans l'air, mêlée au parfum âcre du tabac et de la sueur.

Le barman, un homme massif au visage buriné par le soleil et par les années, est installé derrière le bar avec une attitude méfiante. Ses mains calleuses s'affairent à nettoyer des verres déjà propres tandis que ses yeux scrutent chaque mouvement dans la salle avec une vigilance à toute épreuve. Sa barbe hirsute, parsemée de fils argentés, ajoute à son allure intimidante, tout comme son regard dur qui semble peser chaque individu qui franchit le seuil de son établissement. Alors que Davinia s'approche du bar avec une certaine hésitation, elle sent les regards curieux et soupçonneux de la clientèle qui se posent sur elle, comme des lames acérées prêtes à la découper en morceaux. Certains murmurent entre eux avec des sourires malfaisants, tandis que d'autres lui lancent des regards froids et méprisants, comme s'ils pouvaient voir à travers ses secrets les plus sombres. Faisant fi des regarde, elle glisse le bout de papier froissé vers le barman, espérant qu'il saura l'aider. L'homme attrape le papier d'un geste brusque, arrachant presque des mains de Davinia, avant de le regarder avec un air de méfiance profonde. Il marmonne quelque chose dans sa barbe, un grondement sourd qui semble plus être une malédiction qu'une réponse.

Sans un mot de plus, le barman se tourne vers les étagères derrière le bar, cherchant quelque chose avec un air bougon. Davinia sent le poids du silence peser sur ses épaules, tandis que la tension dans la salle monte d'un cran. Elle se demande si elle a commis une erreur en venant ici. Mais alors que le barman revient vers elle, une lueur d'approbation dans son regard, Davinia sent un soupir de soulagement s'échapper de sa poitrine. L’homme lui tend une énorme clé de fer, ainsi qu’un plateau de nourriture sommaire et une bouteille. Il lui indique l’escalier du fond, avant de retourner vers son occupation principale. Sans perdre plus de temps, la petite noir attrape l’offrande et l’éloigne vers l’escalier pour rejoindre le deuxième étage, où il se trouve que deux portes. Après avoir tester la clé, elle réussit enfin à pénétrer à l’intérieur d’une chambre sommaire et une fois la porte refermer et barrer derrière elle, elle s’effondre enfin dans le lit, complètement lessiver par tous les dernier événement. Ces pensées divaguent encore vers Dellemont, mais elle se refuge de pleurer à nouveau la perte d’une personne précieuse… Après un soupir de soulagement, Davinia se redresse lentement, libérant les chats qui s'étaient réfugiés dans leur cage. Elle prit un moment pour organiser son matériel, le disposant de manière, à ce qu'il soit facilement accessible en cas de besoin. Même si son désir était de quitter au plus vite cette île inhospitalière, elle sait qu'elle serait contrainte d'y rester quelques jours, au moins le temps de récupérer la cache familiale, de trouver de quoi survivre et de mettre en place un plan pour quitter l’île, alors un bateau. Bien qu'elle ait une carte de l'île, Davinia se rendit compte qu'elle ne connaissait personne ici. Elle devrait donc trouver un allié et un guide pour naviguer efficacement dans cet environnement hostile. Mais pour l'instant, ses priorités étaient simples : se nourrir, se reposer et réfléchir à sa stratégie pour le lendemain.


Dernière édition par Davinia Valthane le Lun 15 Avr 2024 - 18:20, édité 1 fois
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Ces dernières semaines avaient été éprouvantes. Je m'étais porté volontaire pour escorter un navire marchand depuis Drum, mon île d'origine et la seule que j'avais toujours connue, dans l'optique que la marchandise atteigne North Blue. Si les assauts de certains pirates de bas étages ne furent pas très compliqués à repousser, mon mal de mer lui, était un tout autre problème. Le fait d'avoir un soleil battant en permanence au dessus du visage n'était également pas dans mes habitude, moi qui avait toujours vécu dans la toundra, protégé des rayons solaires par les conifères couverts de neige et par l'abri naturel qu'étaient les grottes. Heureusement, j'étais suffisamment habile avec mon arsenal d'armes pour nous défendre des menaces extérieures même dans cet état, bien que mon employeur eut quelques doutes quant à mon efficacité en m'observant avec dépit et impuissance la première fois que je rendis mon repas à la mer. La traversée fut longue et compliquée, les voix ne se retinrent pas pour se payer ma tête, mais après quelques jours, je finis par m'y accoutumer, parvenant à tenir ce choc qu'était la navigation maritime pour moi.

Nous avions pu accoster plusieurs îles depuis notre arrivée à North Blue, certaines au climat assez similaire à Drum tandis que d'autres étaient plus tempérées. Cependant, cette île sur laquelle nous venions d'arriver était de très loin celle au climat le plus extrême. Mon île d'origine n'était pas connue pour son climat accueillant, mais ce dernier étant à l'exact opposé de mes contrées enneigées, j'eus encore plus de mal à le tolérer. Le soleil se faisait de plus en plus insistant sur ma peau grise et le sable me fouettait le visage au gré du vent. C'est donc sans mon armure qui me porterait trop chaud mais simplement couvert de vêtements légers et de ma cape habituelle que je descendis du bateau. Sur un grand portail, oscillait un panneau indiquant Exact Town. Avant de pouvoir visiter l'endroit, il fallut cependant décharger les moults caisses de marchandises, la tâche fut telle que la nuit fut vite arrivée. C'est donc aux côtés du marchand qui était affublé d'un grand chapeau haut-de-forme pour compenser sa taille, que nous cherchâmes une auberge prête à nous accueillir pour y passer la nuit. Après plusieurs minutes à errer dans les rues désertes, une source de lumière fit signe au détour d'une ruelle. Un grand crâne de bête, fissuré en son centre, ornait la devanture de l'établissement, dont des voix et des cris de joie s'échappaient.

Je poussai la porte, la tête encore couverte par ma cape, alors que le brouhaha ambiant se stoppa net. Les regards nous épiaient : quoiqu'ils étaient bien plus dirigés en ma direction que vers le marchand que j'accompagnais. J'ôtai ma cape, dévoilant davantage mes larges épaules ainsi que ma grande taille, mais surtout mon visage scarifié, scrutant les ivrognes et joueurs de mon œil unique.

"- Eh la grande asperge, on t'a jamais appris à couvrir ta sale tronche avec un chapeau ? C'est la loi ici. Coiffe toi d'un couvre-chef ou ça risque de mal se terminer pour toi." m'interpela un homme, bien plus petit que moi et au regard dédaigneux.

"Il est sérieux ce minus ? Il veut qu'on le soulève ?"
"Faut vraiment qu'on tombe dans les pires situations à chaque fois..."


"- Monsieur Bjorn, je pense que nous ferions mieux de ne pas faire de vagues ici, ce n'est pas bon pour les affaires vous savez..." me chuchota le marchand.

"- Si tu penses que des ivrognes comme ça seraient intéressés par tes marchandises, tu te mets le doigt dans l'œil, tout ce que ce genre de personnes aiment c'est se bourrer la gueule et prendre en grippe le moindre étranger qui ne leur revient pas." repondis-je au marchand. "Et si tu me montrais dehors comment t'enfiles un chapeau le nabot, j'en ai jamais mis de ma vie, ça m'a l'air bien compliqué." rétorquai-je au malpropre.

Les tons montaient, le marchand se dépêcha de réserver une chambre et d'y monter après que je lui ai fait signe de partir se reposer. Alors que je posai ma cape et ma besace au sol, un tabouret vint s'éclater sur ma nuque, me déséquilibrant un instant. Je soulevai alors un agresseur pour taper les autres, mais leur nombre était trop important, et je croulais sous les coups.

"La situation nous échappe là, nan ?"
"Nan c'est super comme île, je veux qu'on reste !"


"- Allez faire ça dehors !" cria le barman, visiblement déjà furieux rien qu'en constatant la chaise et les chopes qui étaient venues se briser sur mon corps.

Je reculais de mon propre chef, pensant avoir plus de chance en me battant à l'extérieur, mais la fourberie des locaux eu raison de moi, et je m'écroulais sous les assauts, sur le côté du saloon. Je sentis un pauvre mendiant disposer un chapeau rapiécé sur mon visage, tandis que j'étais incapable de bouger et que je commençais une énième nuit à la belle étoile.

"Okay, j'admets qu'on a peut être été un peu trop gourmand..."
"Bon eh bien bonne nuit..."


Le soleil et les soûlards en train de décuver me sortirent de ma torpeur, et malgré quelques hématomes à peine perceptibles sur ma peau déjà terne, je n'avais pas trop de dégâts à déclarer. J'entrai à nouveau dans le saloon, toujours couvert du chapeau de misère.

"- On dirait que tu as compris la leçon. Aller je t'offre le déjeuner pour te faire oublier cette mauvaise soirée, ils sont incontrôlables quand ils ont trop bu, excuse les." me dit le barman, un balais à la main, encore en train d'effacer les traces de lutte de la veille.

J'acceptai volontiers et je m'installa au comptoir en attendant d'avoir mon dû.
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Rencontre.
Dans la douceur du matin, le silence est brisé par un coup sec à la porte, qui résonne dans la petite chambre comme un écho sinistre. Davinia sursaute, ses sens aiguisés par des années d'entraînement chez les Énigmatiques, réagissant instinctivement à l'intrusion soudaine. Tel un félin prêt à bondir sur sa proie, elle se redresse dans son lit, une dague étincelante déjà entre ses doigts agiles, prête à se défendre contre l'inconnu qui ose perturber sa tranquillité. Pendant un instant, elle reste immobile, son cœur battant la chamade dans sa poitrine, son esprit en alerte maximale. Puis, lentement, la réalité s'infiltre dans son esprit, dissipant les brumes de la confusion. Elle se souvient alors où elle se trouve, dans un lieu inconnu, loin de chez elle, et pourquoi elle a besoin de rester sur ses gardes même dans son sommeil. Un soupir de soulagement s'échappe de ses lèvres serrées alors qu'elle réalise qu'il n'y a pas de danger imminent. Les deux chats, ses compagnons de fortune, la regardent d'un air mécontent, habitués à être les premiers avertisseurs de tout danger. Leurs yeux étincelants dans l'obscurité révèlent leur mécontentement de l'avoir réveillée pour rien.

Davinia écoute avec attention les pas lourds qui s'éloignent de sa porte, suivis du grincement familier du plancher. Elle sait que c'est le barman de la vieille auberge, probablement venu déposer quelque chose devant sa porte comme il l'avait promis. Elle se sent enfin capable de relâcher la tension qui crispait ses muscles, laissant son corps se détendre sur le matelas. Avec précaution, elle dépose la dague sur le lit et se glisse hors des couvertures, ses mouvements fluides et gracieux malgré la fatigue qui pèse sur ses membres. Elle s'approche des deux félins qui la fixent avec curiosité, leur fourrure douce sous ses doigts caressants. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres alors qu'elle savoure l'instant de paix retrouvée. Après quelques instants passés à apaiser les deux créatures mutantes, Davinia se lève enfin du lit, étirant son corps endolori par une nuit agitée. Elle se dirige vers la porte, encore enveloppée de ses simples sous-vêtements, pour découvrir ce que le barman a laissé à sa porte. Un habit de cow-girl, un chapeau usé par le temps et un modeste repas pour le matin lui sont offerts, comme un geste de bienvenue dans ce monde impitoyable du Far West.

Davinia saisit les vêtements qui lui ont été offerts, elle reste perplexe de cette preuve inattendue de générosité dans un monde souvent impitoyable. Elle se hâte de retrouver le refuge de sa chambre, où elle jette les vêtements sur le lit avec un soupir de soulagement. S'installant à la petite table, elle se laisse aller à avaler le repas avec voracité, un gémissement de satisfaction s'échappant de ses lèvres affamées. Les derniers jours, marqués par la tension constante et l'incertitude, avaient laissé son estomac noué, refusant toute nourriture trop solide. Ainsi, cette modeste pitance, même des plus banale, semblait être un festin digne des rois. Après avoir satisfait sa faim, Davinia se penche sur les vêtements qui reposent sur le lit, réfléchissant à leur signification dans le contexte de sa vie actuelle. Elle se rappelle qu'elle doit se fondre dans la masse des habitants de Exact Town, et ces vêtements deviennent alors plus qu'un simple ensemble de tissus, mais un moyen de camouflage, une armure pour naviguer dans ce monde sauvage et imprévisible.

Ainsi, elle enfile le nouvel ensemble, la sensation du tissu usé et familier lui rappelant une époque révolue. Les vêtements, d'un gris sombre et délavé, se marient harmonieusement avec une camisole noire et une veste pourpre usée, témoins de leurs nombreux voyages à travers le temps et les épreuves. Une paire de pantalons renforcés et un manteau en cuir, tout aussi usés mais résolument fonctionnels, complètent sa tenue. Elle coiffe le tout d'un chapeau de cowboy dans les mêmes tons, complétant son apparence. Dans cette tenue, Davinia se sent comme une actrice se glissant dans un rôle, prête à jouer sa partie dans le théâtre tumultueux de la vie sur Hat Island. Elle sait que chaque détail de son apparence est crucial, chaque choix un pas de plus vers la survie dans cet environnement inconnu.

Davinia attrape son livre fétiche, ses doigts glissant sur la couverture usée avec une tendresse palpable. Elle le tient entre ses mains comme un trésor précieux, un lien tangible avec un passé qu'elle ne peut jamais tout à fait laisser derrière elle. La surface rugueuse du livre sous ses doigts est familière, rassurante, comme un vieil ami qui lui offre un réconfort silencieux dans les moments de doute. Elle considère la possibilité d'appeler son pouvoir de divination, cette capacité mystérieuse qui réside en elle depuis sa naissance. Ce don n'est pas toujours fiable, mais parfois, dans les moments les plus sombres, il lui offre un éclair de clarté, une lueur d'espoir dans l'obscurité. Dans cette nuit silencieuse, elle se demande si elle devrait tenter sa chance, si elle devrait invoquer les forces mystiques qui sommeillent en elle pour trouver un chemin à travers les ténèbres qui l'entourent. Elle se laisse tomber sur le lit, laissant son corps se détendre contre les draps froissés. Une dernière caresse sur les petits monstres qui partagent son refuge temporaire, une dernière connexion avec ces créatures qui l'ont accompagnée à travers tant d'épreuves. Puis, avec une résolution tranquille, elle ouvre le livre, ses doigts parcourant les pages élimées avec une familiarité apaisante. Elle cherche l'inspiration, les réponses cachées entre les lignes, les signes cachés dans les mots familiers.

Et enfin elle sent la sensation familière, elle bouge un peu la tête de gauche à droite avant de la jeter vers l’arrière envoyant le chapeau sur le lit, son troisième œil s’ouvrant brusquement pour offrir un puit ténébreux. Le récit relate l'histoire de Caleb, un jeune homme résidant dans une ville marquée par la pauvreté et la violence. Malgré les défis auxquels il est confronté, il fait preuve d'une détermination acharnée à s'élever au-dessus de sa situation. Cependant, il est tourmenté par des démons intérieurs qui le poussent parfois au bord de la folie, le plongeant dans des accès de rage violente. Après avoir été impliqué dans une altercation violente sur un chantier de construction, Cal réalise les conséquences destructrices de sa violence et décide de changer de vie. Il se tourne alors vers des méthodes pacifiques pour résoudre ses conflits intérieurs, trouvant refuge dans la méditation et la discipline de l'esprit… Davinia se sentait déconcertée devant la vision étrange qu'elle venait d'avoir. Elle savait que les visions pouvaient être obscures et parfois dénuées de sens évident, mais celle-ci semblait particulièrement perturbante. Elle se demandait si elle devait prendre cette vision au pied de la lettre ou si elle devait rechercher un sens plus profond derrière les images qui lui avaient été montrées. La mention des "démons" et de la "rage violente" dans l'histoire de Caleb lui semblait particulièrement intrigante. Davinia se demandait si ces éléments étaient des métaphores pour quelque chose de plus profond, comme des luttes intérieures ou des émotions refoulées. Peut-être que la vision était un avertissement sur les dangers de succomber à la colère et à la violence, ou peut-être qu'elle devait chercher des signes de ces traits chez les personnes qu'elle rencontrerait sur Hat Island.

Davinia se leva avec détermination, ajustant rapidement son chapeau sur sa tête. Elle dissimula habilement ses armes dans son dos, hors de vue, puis saisit la carte et sa bourse d'argent. Ramassant également la vaisselle sale, elle quitta sa chambre pour rejoindre la salle principale de l'auberge. L'agitation et le bruit de la salle la frappèrent dès qu'elle franchit la porte. Elle déposa les objets sur le comptoir et se tourna vers l'un des voyageurs assis à proximité. Pendant un instant, le temps sembla se figer, comme si le monde retenait son souffle. Puis, avec un soupir, Davinia enleva son chapeau, replaçant sa frange rebelle, puis replaça maladroitement le couvre-chef sur sa tête. Elle s'avança vers l'homme à la peau foncée, déterminée à obtenir ce qu’elle désirait, un allier utile…

‘’Ça te dirait de faire des berry, j’ai besoin d’un garde du corps loyal à l’argent. Si ça t’intéresse tu peux m’appeler Davinia…’’


Dernière édition par Davinia Valthane le Lun 8 Avr 2024 - 4:22, édité 2 fois
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Je dégustai l'espèce de pain brouillé accompagné d'une bière locale. D'une apparence trouble, un arôme plutôt caramélisé, pour une saveur douce. Cependant, cela ne valait pas la liqueur de fruit que j'avais emportée dans ma flasque depuis Drum. C'est d'une traite que j'achevai ma chope puis que je me rinçai la bouche avec ledit breuvage fruité. Alors que je finissais ma mise en bouche, une main sur mon épaule accompagnée d'une voix me sortit de mes pensées.

"Qui c'est celle-là ?"
"Elle a parlé de berries ? On peut difficilement faire la fine bouche..."
"Ecoutons ce qu'elle a à proposer."


Je me levai de mon siège, dépassant de plus d'une tête mon interlocutrice qui eut du mal à soutenir mon regard descendant sur elle. Elle était fine, relativement petite, mais son regard ne trompait pas. Elle était inquiète, mais motivée.

"- Je ne jure habituellement pas par l'argent, mais je ne peux pas me permettre de passer à côté d'un nombre alléchant de berries. Appelle moi Bjorn. Je t'écoute, Davinia, quel est le plan ?" dis-je.

"- Le plan, le voici." me répondit-elle en sortant de ses vêtements une carte et en la dépliant sur le comptoir. "J'ai une cache à retrouver à cet emplacement là. Je ne peux cependant pas traverser le désert seule." continuait elle.

"- Il n'y a aucun souci pour que j'assure notre sécurité. Cependant, je suis arrivé sur cette île à moitié déserte hier. Je ne te serai d'aucune utilité pour retrouver cet endroit." avouai-je.

"Trop honnête, ça va nous filer entre les doigts !"
"Il faut agir, vite..."


"- Mais on peut sans problème engager un guide local, je partagerai ma partie de la paye avec lui." je poursuivis.

"S'abaisser à ça... C'est d'un humiliant."

"- Très bien, trouvons ce guide et partons dès que possible." me répondit Davinia.

Je cherchais de l'oeil dans le saloon, mais personne ne semblait avoir la carrure pour nous accompagner. J'indiquai à ma recruteuse que j'allais chercher de l'aide à l'extérieur, alors qu'un homme me rentra dedans pendant que je sortais du saloon. Ce ne fut nul autre que le marchand que j'accompagnais depuis mon départ du royaume de Drum.

"- Ah vous tombez bien... Je suis désolé, je pense vous laisser là. C'était sympa comme voyage le vieux." lui annonçai-je, sans me préoccuper davantage de la réaction de la personne âgée.

"- Fais bon voyage Bjorn..." entendis-je dans mon dos.

J'avais beau n'avoir rien contre cet homme, qui m'avait permis de traverser les mers sans grande difficulté, mais je ne pouvais me permettre de m'attacher aux gens dans ce monde. Si mon expérience au clan m'avait bien appris quelque chose, c'était que les gens mourraient ou sombraient dans la folie. Les actes eux, restent ancrés. Je poursuivis ma recherche, jusqu'à trouver une personne qui me semble compétente. Les cheveux poivre et sel, la main sur son holster et un épi entre les lèvres, cette femme sera parfaite.

"- Bonjour. Connais-tu bien l'île ? On peut t'offrir une bonne somme de berries si tu nous mènes à destination à travers le désert." l'abordai-je.

Pays des cowboy nous voilà... Ft Bjorn. - Partie 1 Uysf

"- Les berries d'abord, le discussion ensuite." me claqua-t-elle.
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Choix.
Davinia sentit une bouffée de soulagement l'envahir, mais aussi de surprise lorsque Bjorn se leva pour lui adresser la parole. La grandeur impressionnante de l’homme lui coupa le souffle un instant, sa présence étrangement rassurante et son ton assuré lui donnèrent un regain de confiance dans la situation. C’était un sentiment qu’elle ne comprenait pas, la seule personne qui avait réussi à lui infuser cela se trouvait à des kilomètres de là. Elle s'efforça de masquer son soulagement derrière une expression impassible alors qu'elle avait le visage levé vers lui, ses yeux fixés sur son œil unique.

‘’Enchanté Bjorn. Alors…’’

Elle sortit la carte de sa cachette dans ses vêtements et la déplia sur le comptoir, bien cachée dans l’angle de leur corps. Alors que Davinia lui exposait son plan, Bjorn l’écoutait attentivement, son regard perçant fixé avec sérieux sur sa personne, lui jetant un sentiment confus incertain. Lorsqu'elle eut fini de parler, il admit honnêtement ses limites, et proposa rapidement une solution alternative, un côté pragmatique qui charma l’espionne qui acquiesça silencieusement, reconnaissant intérieurement son aide, mais aussi ses volontés de vouloir l’aider. Davinia observa les clients du saloon avec une légère anxiété, se demandant s'ils étaient dignes de confiance. Elle sentit une pointe d'appréhension lorsque Bjorn annonça qu'il allait chercher de l'aide à l'extérieur, mais garda son calme en le suivant, en faisant à nouveau disparaître la carte sous ses vêtements. Lorsque Bjorn entra en collision avec un homme, Davinia se crispa brièvement, écoutant attentivement l’échange, mais se détendit en voyant que c’était une connaissance au beau gris. Elle écouta leur échange avec un intérêt discret, gardant ses pensées pour elle-même.

Ils quittèrent le saloon, et après que Bjorn eut pris sa décision, Davinia suivit son regard vers la femme à l'apparence rugueuse qui se tenait non loin. Elle l'observa avec méfiance alors qu’ils abordaient la femme, reconnaissant le potentiel de danger dans ses traits durs et son attitude impétueuse. Lorsque la femme répliqua avec une attitude abrupte, Davinia sentit son pouls s'accélérer légèrement, mais elle maintint son calme, commençant à étudier la femme, ses gestes trahissant une partie de sa personnalité. La femme à l'apparence rugueuse se tenait debout, les bras croisés, dans une attitude de défiance qui transparaissait dans chacun de ses gestes. Son regard perçant était empreint d'une intensité sauvage et d'une détermination farouche. Ses cheveux noirs, épais et ondulés, encadraient son visage angulaire avec une aura de danger. Une mèche rebelle blanche tombait négligemment sur son front, accentuant son air hardi. Vêtue de vêtements de cuir usés, elle arborait une chemise ajustée qui révélait des muscles bien développés, témoignant de sa force et de sa résilience. Un pantalon sombre et des bottes robustes complétaient son apparence, lui donnant l'aspect d'une combattante aguerrie, prête à affronter n'importe quelle adversité. Son attitude abrupte transparaissait dans la manière dont elle se tenait, avec une posture droite et assurée, défiant quiconque oserait lui tenir tête. Ses yeux étincelaient d'une lueur de défi alors qu'elle observait Bjorn et Davinia, évaluant leur offre avec méfiance et scepticisme.

Davinia avança vers la femme, passant devant Bjorn pour se mettre en avant-plan, ses yeux scrutant le visage dur de son interlocutrice. Elle avait appris à lire les expressions, à déceler les signes subtils qui trahissaient les pensées d'une personne. Malgré l'apparence brutale de la femme, Davinia sentait une lueur de curiosité briller dans ses yeux sombres. Elle sortit de sous son manteau une liasse de billets verts, passant le pouce sur la surface pour faire rouler les feuilles usées mais encore bonnes.

"Voici la preuve, si vous acceptez de nous aider, vous avez la moitié maintenant et l’autre sur place," commença Davinia d'une voix calme mais assurée. "Nous avons besoin d'un guide pour nous mener à travers le désert. Nous offrons une bonne somme de berries en échange de vos services.’’

La femme la fixa intensément, évaluant Davinia avec méfiance. "Les berries d'abord, la discussion ensuite," répète-t-elle d'un ton abrupt, sa voix rauque.

"Voici une avance pour vos services," dit-elle, en divisant la somme de billets en deux comme promis, son regard ne quittant pas celui de la femme. Quand l’autre vint pour attraper brusquement les billets, Davinia ne les lâcha pas immédiatement, les tenant fermement. ‘’Je vais être clair, trahissez-nous et je vais vous traquer et vous tuer, mais pas avant que je vous fasse payer cette trahison et je suis très rancunière.’’ Finit-elle sur un ton de confidence que seule son interlocutrice et Bjorn pouvaient entendre.

Son regard annonçait une vérité sincère qui donna des frissons d’inconfort à la cowgirl qui hoche la tête en avalant une gorgée de travers. Au même moment, l’assassin relâcha sa prise sur les billets, et l’autre femme les ramena vers elle d'un mouvement rapide, les comptant rapidement avant de les ranger dans une poche de sa tenue.

"Très bien. Vous pouvez m’appeler Myra. Parlons affaires," concéda-t-elle, son attitude se radoucissant légèrement.

Au cours de la discussion qui suivit, Davinia fit preuve de son habileté à négocier. Elle présenta les détails de leur voyage, elles discutèrent des dangers potentiels et des défis à surmonter. Elle posa des questions sur les compétences de la femme, soulignant à quel point son expérience serait précieuse pour leur expédition à travers le désert. La femme lui répondit qu’elle était l'une des meilleures du coin, ce qui rassura à peine Davinia qui avait une mauvaise sensation. Cependant, à mesure que la discussion avançait, elles finirent par convenir d'un accord mutuellement avantageux, scellant leur partenariat pour le voyage à venir. À la fin de la conversation, la femme tendit la main à Davinia, scellant l'accord conclu entre elles. Davinia la serra fermement en hochant la tête.

‘’Retrouvez-moi ce soir un peu avant le coucher du soleil à l’entrée de la ville. Je vous conseille d’aller faire des emplettes pour du matériel pour un voyage dans le désert : tente, habits adaptés et une monture robuste pour vous deux. Nous allons voyager de nuit, donc des vêtements chauds sont recommandés ainsi que des rations pour plusieurs jours. Selon l’emplacement, nous serons à trois jours dans le désert.’’ Expliqua Myra avant de les quitter.

Davinia se tourna finalement vers Bjorn, levant la tête vers lui. Elle devait s’approcher plus près de lui qu’elle ne le souhaitait pour pouvoir profiter de son ombre et éviter d’être aveuglée par le soleil. D’une main, elle retint son chapeau avant de dire :

‘’J’ai un mauvais feeling avec elle, mais elle a l’air d’avoir beaucoup d’expérience. Tiens-toi près de moi… Allons chercher le matériel dont nous avons besoin. Nous devons essayer d’économiser sur le matériel, donc une tente, un lit, deux couvertures, et au pire nous dormirons ensemble. Nous devons prioriser l’eau et les rations pour rester forts, et nous dormirons à tour de rôle. Je n’aime pas l’idée de me fier à un étranger, mais je suis obligée d’être dépendante de toi, alors ne me fais pas regretter mon choix Bjorn… Montre-moi une loyauté sans faille et j’en ferai de même.’’ Annonça-t-elle, les yeux droits fixés dans les siens pour étudier sa sincérité. Elle espérait sincèrement ne pas se tromper avec Bjorn.
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Décidément, les gens ici avaient le sens des affaires, un sens qui tendait même vers celui des arnaques à mon goût. Mais visiblement, ma nouvelle alliée semblait soit très confiante, soit elle ne manquait pas de berries. Quoi qu'il en soit, il semblerait que Davinia avait compris comment appâter notre future guide. Elle se confia à moi juste après la négociation, et je ne sus trop quoi dire, restant silencieux à la plupart de ses phrases.

"Elle menace les autres, mais elle semble beaucoup se reposer sur notre loyauté. Elle serait pas un peu naïve ?"
"On pourra pas s'en sortir en étant seul de toutes façons."


Je ne savais pas exactement pourquoi, mais la manière dont elle m'aborda, ainsi que sa façon de me confier une tâche aussi importante que sa propre protection, sa démarche m'avait touché. A part pour la chasse, personne ne se reposait sur moi dans mon clan. Je ressentis une sorte de pression mais également de fierté, de savoir que quelqu'un comptait sur moi.

"Oh, te fais pas berner non plus, on la connait pas cette gonzesse, c'est pas parce qu'elle t'a fait les yeux doux et qu'elle t'a proposé de dormir ensemble que tu peux lui faire confiance."
"La ferme, je suis au courant, je comptais pas fermer l'œil de la nuit de toutes façons."


Je retournai au bateau marchand qui m'avait amené sur cette île, récupérant l'ensemble de mes affaires et aidant une dernière fois le vieux commerçant à décharger les quelques marchandises qu'il lui restait à descendre. Il semblerait que mon armure de fourrure et d'acier serait utile plus tôt que prévu. Je retrouvai Davinia devant les diverses boutiques de fournitures nécessaires pour une telle expédition. Matériel de campement, vêtements adaptés, boussole et rations de survie, tout y était. Au moment de passer à la caisse, j'ouvrai ma bourse de berries, pour constater avec dépit qu'ils peinaient à couvrir le fond de cette dernière. Davinia me fit alors un geste de la main et s'occupa de tout régler, chose que je n'allais pas refuser. Après tout, cela restait son expédition, malgré le fait que j'ai pu choisir quelques accessoires. Enfin, nous passâmes à une écurie pour louer un cheval, la traversée allait être longue, et il nous fallait un moyen de voyager efficace. Je n'étais pas à l'aise sur de telles bêtes mais j'acquiesçai en silence quand Davinia évoqua l'idée, n'ayant rien de mieux à proposer.

Le soleil commençait à décliner, et nous rejoignîmes alors le point de rendez-vous, à l'entrée de la ville. Alors que tout le monde rentrait en direction des saloons, nous empruntions le chemin inverse, remontant les quelques personnes allant s'empiffrer d'alcool. Dans nos sacs, attachés à notre monture, se trouvaient alors moults affaires, suffisamment de nourriture et de rafraîchissement pour l'aller et le retour, tant que la traversée ne s'éternisait pas, une cape spéciale chacun, ayant pour avantage de protéger du soleil et du sable, tout en isolant notre température corporelle pour ne pas se retrouver gelés la nuit, un duvet, suffisamment grand pour deux personnes, et le reste de mes affaires, à savoir une partie de mes armes. Myra arriva quelques minutes plus tard, une cigarette au bec, l'air déjà impatient, tout en étant accompagnée de deux hommes, un peu plus âgés.

"- C'est qui eux ?" demandai-je. "On s'était mis d'accord pour seulement vous payer vous, pas tous vos hommes." continuai-je.

"- Du calme, du calme grand dadais, ce sont des acolytes. Ils vont également s'assurer qu'on voyage en toute sécurité, n'y voyez rien de mal"

"C'est louche cette histoire. Et la manière dont elle a réagi ? Je fermerai encore moins l'oeil de la nuit si j'étais toi."
"Ca m'emmerde de l'admettre mais je suis d'accord avec toi..."


"- Bon, on est partis ? Je vous préviens, on fait pas demi-tour avant d'être arrivés alors accrochez-vous." nous tanna-t-elle.

Nous hochâmes la tête, et elle ouvrit la voie, suivie des deux hommes à moitié masqués. On sentit la température déclinait progressivement au fur et à mesure que le soleil disparaissait derrière les dunes, enfilant sans attendre davantage nos capes. Après plusieurs heures de route, Myra nous fit signe de s'arrêter. Nous allions nous reposer ici, au creux d'une dune, à l'abri du vent froid. Je sortis alors le duvet dans lequel on put se réchauffer, puis plus un mot. J'aurai voulu rester éveiller davantage, pour assurer nos arrières, mais le climat inhabituel de l'île et ma dernière nuit mouvementée avaient fini par me rattraper, et c'est ainsi que je fermai l'œil.

Puis, des grognements me réveillèrent, mais pas des grognements humains, des bruits plus sauvages.

"- Réveillez-vous, des coyotes, ils sont en meute !" cria Myra.
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Combat.
Davinia était légèrement contrariée par la présence soudaine des acolytes, dont elle ne s'était pas attendue. Une amertume suspicieuse se lisait dans son regard lorsqu'elle les observait, se demandant quelles étaient leurs véritables intentions. Cependant, elle échangea un regard entendu avec Bjorn avant de serrer les dents et de sauter sur la monture. Elle laissa suffisamment de place au grand gris pour se glisser derrière elle avant de bouger les rênes comme l'éleveur leur avait expliqué, et le cheval se mit en action, suivant le trio. Davinia se sentait incertaine face à l'idée d'être aussi proche de son compagnon de voyage, sur le dos du cheval. Elle ajusta maladroitement sa position pour lui laisser suffisamment de place, consciente de la proximité inhabituelle entre eux. Les mouvements du cheval sous eux étaient à la fois familiers et étranges pour Davinia, qui n'était pas habituée à monter à deux. Chaque pas du cheval lui rappelait sa propre vulnérabilité, exposée à un inconnu dans cet environnement hostile, mais en même temps, elle ne pouvait pas se permettre de faire la fine bouche. Après de longues heures à chevaucher sous le couvert des étoiles, peinant à garder sa chaleur corporelle malgré les couches de vêtements, la guide fit enfin signe de faire une pause pour se reposer. Il semblait que même Myra avait du mal à conserver sa chaleur malgré le fait qu'elle soit une habitante endurcie. En silence, ils installèrent un campement sommaire à l'abri d'un rocher, éclairés seulement par la lueur des étoiles et du feu. Davinia s'empressa de défaire ses bagages pour trouver des vêtements de rechange, désireuse de se débarrasser des couches humides et de se réchauffer.

Alors qu'ils s'installaient, le compagnon de Davinia s'était endormi rapidement, le son régulier de sa respiration remplissant la tente qu'ils partageaient, apportant un peu de réconfort à l'humaine qui veillait, ses dagues à portée de main. Elle s'apprêtait enfin à rejoindre le confort de son lit de fortune lorsque des grognements inquiétants se firent entendre. Le cheval, nerveux, hennissait à intervalles réguliers, ajoutant une tension palpable à l'atmosphère déjà tendue de la nuit désertique. Les sons de la nature semblaient s'être tus, laissant place à un silence pesant, rompu uniquement par les bruits sourds et menaçants des grognements qui se rapprochaient. Davinia resserra instinctivement sa prise sur ses dagues, ses sens en alerte alors qu'elle scrutait l'obscurité environnante par l’ouverture de la porte, cherchant à déceler la source du danger. ‘’Bjorn…’’ Murmura-t-elle faiblement pour attirer son attention. Soudain, une silhouette furtive surgit des ténèbres, les yeux luisants dans l'obscurité, tandis qu'un groupe de coyotes affamés se jetait sur le campement. Les chevaux, pris de panique, se cabrèrent violemment, tirant sur leurs liens et provoquant un tumulte chaotique. Davinia réagit rapidement, se levant d'un bond et brandissant ses dagues en direction des prédateurs qui approchaient de leur cheval.

Alors que les coyotes hésitaient à avancer davantage, Davinia réagit avec une agilité. D'un mouvement fluide, elle lança deux de ses dagues dans les airs, tandis qu'une partie de ses cheveux sembla s'animer soudainement. Deux tentacules capillaires surgirent de l'obscurité, saisissant les dagues en plein vol pour les manipuler avec une habileté remarquable. Dans un mouvement fluide, elle en sortit deux autres cachées dans son dos, portant ainsi son arsenal à quatre armes. Dans l'obscurité ambiante, ses cheveux semblaient fusionner avec les ténèbres, donnant l'impression que les deux dagues flottaient autour de sa tête telles des extensions de son propre être. Arborant une détermination farouche, Davinia tint tête aux coyotes agressifs, ses mouvements gracieux et précis défiant la noirceur de la nuit. Les lames dansant dans ses mains étaient comme des éclairs dans l'obscurité, prêtes à fendre l'air et à repousser toute menace qui oserait s'approcher trop près. Trois coyotes, affamés et agressifs, encerclaient sa positon, cherchant une faille dans la défense de Davinia pour se rendre au cheval.

D'un mouvement vif, le premier coyote se jeta en avant, cherchant à mordre la monture, mais Davinia l'intercepta avec une dague, repoussant la bête avec force. Dans un ballet de mouvements rapides et précis, elle esquivait les attaques des autres coyotes, parant leurs crocs et leurs griffes avec adresse. Sa monture hennissait nerveusement derrière elle, mais Davinia restait stoïque, protégeant farouchement son compagnon de voyage. Les dagues dans ses cheveux semblaient être une extension de son être, tournoyant et se croisant dans l'air alors qu'elle repoussait les assauts des coyotes. Son visage était un masque de hardiesse, ses yeux brillant d'une lueur féroce alors qu'elle se battait avec une intensité. Les coyotes, frustrés par la résistance farouche de Davinia, reculaient momentanément, cherchant une nouvelle opportunité pour attaquer. Alors que Davinia se battait avec acharnement contre les coyotes qui l'entouraient, un éclair de mouvement captura son attention. Un pique de glace fendit l'air, transperçant l'un des coyotes avec une précision mortelle, le faisant s'effondrer dans une agonie silencieuse. Surprise, Davinia leva les yeux pour voir Bjorn se joindre à la bataille, son visage crisper alors qu'il faisait face aux autres prédateurs. Bjorn se mouvait avec une grâce brutale, utilisant sa force et son agilité pour combattre les coyotes avec une efficacité redoutable. Il maniait une épée de glace avec une habileté remarquable, empalant les coyotes avec une précision chirurgicale. Son regard était hardi, avec une lueur de folie. Pendant ce temps, au loin, Myra et ses acolytes se battaient également avec férocité, repoussant les coyotes avec une détermination farouche. Leurs armes brillaient à la lueur des étoiles, tandis qu'ils défendaient leurs chevaux.
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Ce réveil était brutal, et pas uniquement car je me rendais compte que je m'étais rapidement effondré sous la fatigue. Il fut brutal de part les multiples lames manipulées dans l'obscurité par Davinia, par un procédé que je ne parvenais ni à distinguer ni à comprendre, mais qui semblait fonctionner. Je me dépêchai de saisir une épée courte, et en sortant de la tente, je constatai les canidés rôder autour du camp et des montures. Imprégnant la lame d'un froid intense, je la lança en direction d'un des animaux, plantant l'arme sévèrement dans son corps. Je bondis en sa direction, appuyant de tout mon poids sur le manche de l'épée, qui finit d'achever sa course à travers le corps de la bête. Les animaux de meute, ça me connait, il faut imposer sa domination pour leur faire comprendre qui est l'alpha.

"OUAIS C'EST NOUS L'ALPHA"
"On aurait pu faire ça de manière un peu moins gore non...?"
"Il faut bien faire passer le message."


Je continuai d'enchaîner les chacals, qui devaient avoir été attirés par l'odeur de nourriture ainsi que par nos montures, représentant des proies faciles. Pas de chance pour eux, des humains se trouvaient sur le chemin de leur banquet. Finissant par saisir les coyotes à mains nues pour les réduire en charpie, le peu qui avaient échappés aux coups jusqu'à maintenant commençaient à détaler en couinant comme signe de reddition. Alors que les silhouettes animales disparaissaient derrière les collines, le sable commençait à se dorer, indiquant le soleil qui se levait à l'horizon, il faut dire que nous avions commencé le voyage alors que le soleil se couchait déjà, son retour n'était donc pas si surprenant. Décidément, les nuits étaient de courte durée à Hat Island. Mais j'avais pu me reposer légèrement avant d'être tiré de force de ma torpeur, j'assurerai la route. Ce n'est pas comme si nous avions le choix de toutes façons, Davinia semblait exténuée par la route et la nuit passée à veiller, je l'aidai alors à monter sur le cheval puis je m'installa derrière elle, prenant les rênes à mon tour, ayant bien pris notes de comment Davinia s'en servait la veille. Mes bras encadraient son corps pour ne pas qu'elle puisse tomber, je sentais déjà son visage s'affaler, la tête ballante et lourde, les pas du canasson ne semblait pas gêner sa sieste impromptue.

"- Dis Bjorn, il semblerait qu'on ait un petit problème..." m'avoua Myra à voix basse en s'approchant de notre cheval. "Pendant l'attaque des coyotes, des vivres ont été volés ou endommagés, et cela concerne surtout nos réserves d'eau, le baril principal a une vilaine fuite. J'ai fait une rustine de fortune, mais un filet d'eau continue de s'écouler. On va devoir faire un détour pour se réapprovisionner et réparer tout ça correctement. Je suis honnête avec toi, le prix restera le même." continua-t-elle.

Contrarié, mais compréhensif, je me contentai d'un hochement de tête silencieux, ne voulant pas réveiller ma comparse qui nous avait bien sauvé la mise et qui méritait du repos. Je sentais sa respiration s'accélérait alors que le soleil commençait à battre son plein. Je ne savais trop quoi faire pour la soulager, je refroidis alors légèrement mes bras à l'aide de mon ice heart pour lui offrir une zone moins aride et désagréable au contact. Je la réveillai de temps à autre pour la faire boire, mais elle semblait avoir pris un coup de chaud mêlé à la fatigue générale, son état me faisait peine à voir. Après à nouveau plusieurs heures de marches, observant toujours les mêmes paysages dorés et arides, montant puis descendant, Myra fit de grands signes au loin, elle avait cette fâcheuse manie de partir en éclaireuse, ne laissant que ses traces de sabot pour la suivre ainsi que sa silhouette coiffée au loin.

En arrivant à son niveau, en haut d'une énième dune, je pus constater une grande étendue d'eau, entourée de verdures et d'aménagements civilisés. Un vrai village en plein milieu du désert, il ne grouillait pas de vie, mais des personnes y étaient bien présentes. Le vieux marchand que j'avais accompagné sur North Blue, m'avait bien parlé de ces endroits, parfois résultats de mirages lorsque la folie s'installe ; cette fois-ci il semblait bien réel.

"- Davinia, on va pouvoir faire une pause, tu devrais voir cette vue, c'est impressionnant." lui murmurai-je en lui secouant légèrement une épaule.

Nous descendîmes donc la dune, à la découverte de cette oasis qui ne demandait qu'à nous accueillir. Les gens semblaient principalement être des marchands itinérants, allant probablement d'un point clé du désert à un autre, vendant toutes sortes de babioles et de matériel de survie. J'accrochai alors notre monture à un poteau prévu à cet effet et je descendis Davinia de la hauteur de la bête, encore la tête à moitié décoiffée.
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Confort.
Davinia, épuisée après le combat contre les coyotes, sentit chaque muscle de son corps lui peser comme du plomb. Malgré son désir ardent de continuer, son corps luttait contre l'épuisement. Chaque mouvement devenait une tâche ardue, mais elle tint bon, refusant de céder complètement à la fatigue. Ils reprirent le voyage, mais le chemin semblait interminable. Chaque pas du cheval résonnait comme un écho lointain dans son esprit embrumé. L'éclat brûlant du soleil lui brûlait la peau, ajoutant à son malaise croissant. Ses pensées étaient floues, sa vision vacillante sous la pression de la chaleur écrasante. Luttant contre la tentation de fermer les yeux, Davinia se força à rester consciente, se cramponnant à la selle du cheval pour rester stable. Mais malgré tous ses efforts, la fatigue finit par avoir raison d'elle. Ses paupières se fermèrent lentement, et elle sombra dans un sommeil sans rêve. Elle se retrouva blottie contre Bjorn, sa tête reposant sur son épaule robuste. La chaleur du désert était étouffante, mais la présence rassurante de Bjorn lui procurait un semblant de réconfort. Pourtant, même dans son sommeil, une part d'elle restait sur ses gardes, consciente de sa vulnérabilité dans cet environnement hostile. La température suffocante du désert pesait lourdement sur elle, exacerbant sa fatigue et sa déshydratation.

Davinia, épuisée jusqu'à la moelle, entendit vaguement l'interruption de Myra annonçant la mauvaise nouvelle et le détour nécessaire. Elle manquait de force pour rouspéter, laissant échapper un soupir fatigué. L'idée de trouver refuge loin de la chaleur étouffante du désert était des plus alléchantes pour la Carcinomienne. Elle avait l'impression de s'accrocher à Bjorn comme si sa vie en dépendait... Et peut-être qu'il y avait un peu de vérité dans tout cela. Après des heures qui lui semblaient interminables, Bjorn la tira de son sommeil troublé. Ses paroles étaient une vague de réconfort face à la nouvelle de leur arrivée. Davinia se redressa lentement, ses muscles endoloris criant leur protestation à chaque mouvement. Elle observa autour d'elle, et ses yeux s'illuminèrent à la vue du petite oasis au centre de ce petit village. L'eau étincelait sous le soleil brûlant, une invitation irrésistible après des heures passées sous la chaleur accablante du désert. Bjorn la soutint alors qu'elle descendait du cheval, ses jambes flageolantes sous son propre poids. Elle sentait chaque fibre de son être crier grâce, mais la perspective de se rafraîchir dans la palmeraie lui redonnait un peu d'énergie. Elle suivit Bjorn de ses pas incertains, jusqu'à ce qu'ils atteignent enfin le bord de l'eau. Le refuge était un paradis au milieu du désert aride. Des palmiers s'élevaient majestueusement vers le ciel, offrant leur ombre bienvenue aux voyageurs épuisés. L'eau limpide étincelait sous la lumière du soleil, une vue rafraîchissante après des heures de sable brûlant et d'air sec.

Davinia plia son corps pour appuyer ses genoux au sol, devant ensuite puiser de l'eau fraîche dans ses mains tremblantes, savourant chaque gorgée comme si c'était le nectar des dieux. Elle sentit la fraîcheur revitalisante se répandre dans son corps épuisé, lui redonnant un peu de vigueur. C'était un instant de répit bien mérité, un moment de calme et de paix au cœur de l'hostilité du désert. Et pour un bref instant, elle oublia les dangers qui les entouraient, se laissant simplement emporter par la douceur de l'oasis. Elle retira lentement son chapeau, avant de jeter de l’eau sur son visage et sur sa nuque, qui lui tira un gémissement de soulagement. Myra profite de ce moment pour s’exprimer avec eux. Davinia tourne légèrement la tête sur le côté, offrant une oreille attentive.

‘’Je propose de passer la nuit ici, nous pourrons tous nous reposer. Les habitants sont assez gentils pour offrir l’une des maisons libres qui sert d’auberge sommaire. Contre un peu de monnaies, ils nous offrent le logie, deux repas et ils s’occupent de nos cheval. Je vais m’occuper de moi-même et mes hommes. Je vous laisse vous occuper de vous-même.’’
‘’Parfait, j’accepte se rallongement…’’ Marmonna la Carcinomienne avant de plonger à nouveau les mains dans l’eau et asperger son visage.

Elle en vient à dégager ses cheveux collant, les envoyant vers l’arrière et libérant son visage au complet, dévoilant la fine ligne de son troisième œil clos au dernier interlocuteur rester. Elle soupire une nouvelle fois, avant d’attrape son chapeau et l’enfoncer sur sa tête. Elle jette un dernier coup d’œil à son compagnon et à leur monture avant d’attraper les reines et inviter celui-ci à la suivre.

‘’Allons voir cette maison en question et négocier les prix…’’ Marmonne-t-elle finalement en suivant un peu de loin Myra.

Davinia et Bjorn arrivèrent finalement à une petite auberge sommaire située à proximité de l'oasis. L'endroit était modeste, mais accueillant, avec une façade en bois vieilli et une enseigne qui grinçait faiblement au gré du vent. Ils entrèrent dans le bâtiment et furent accueillis par l'odeur alléchante de nourriture fraîchement préparée et le murmure des rares conversations des clients attablés. Davinia se dirigea vers le comptoir, où un aubergiste attendait derrière. Elle engagea la négociation pour le prix des chambres, aillant demander à Bjorn avant s'il préférait une chambre privée ou s'il était d'accord pour partager. Prenant en compte les besoins du grand gris et les soins nécessaires pour leur cheval. Après un échange rapide mais efficace, un accord fut trouvé, et Davinia prit la clé de la chambre. Davinia s'excusa sommairement auprès de lui, lui annonçant que s’il désirait vagabonder un peu qu’il était libre de le faire, puis elle se retira vers la chambre. Elle se laissa tomber lourdement sur le lit, sentant ses muscles endoloris crier leur soulagement. Après une journée aussi éprouvante, le simple confort du lit lui semblait être un luxe bien mérité. Elle ferma les yeux, laissant la fatigue et la tension de la journée se dissiper peu à peu alors qu'elle se laissait emporter par le sommeil réparateur.
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Un peu de repos n'allait pas nous faire de mal. La chaleur m'avait bien tapé sur la tête et la fatigue était omniprésente dans chacun de nos mouvements. Cet endroit était comme un petit paradis tombé du ciel, la chose dont ils rêvaient le plus depuis le début de leur voyage. Alors que mon acolyte s'abreuvait et se rafraîchissait enfin, tant physiquement que mentalement, une vision m'intrigua.

"Toi aussi tu l'as vu n'est-ce pas ?"
"Elle.. Elle est comme nous ?"
"Je ne savais même pas qu'il existait d'autres Trois-Yeux en dehors du clan..."


Je décidai de ne pas l'interpeler à ce propos pour le moment, elle devait se reposer avant tout. Myra nous proposa de passer le reste de l'après-midi ainsi que la nuit complète ici, ce que nous ne pouvions refuser. Après avoir réglé la facture des chambres et des services annexes, Davinia se dirigea directement vers la chambre. Pour ma part, je dépensai mes quelques berries restant pour me remplir la panse qui criait famine depuis notre arrivée dans les lieux. Puis je m'égarai dehors, contemplant la voûte étoilée, seule chose me rappelant que malgré la route traversée, que je sois ici ou sur Drum, je restais sur le même monde. Ce monde que je découvre en même temps que j'avance, quelles surprises me réserve-t-il encore ?

Après plusieurs minutes à errer, je retournai tout de même vers le lieu convivial dont s'échappaient de nombreuses voix joyeuses et festives. La dernière fois que je m'étais retrouvé dans cette situation, j'avais fini la nuit assommé sur le bas-côté, je ferai mieux de ne pas faire de remous. Sans m'attarder davantage dans la salle réchauffée par la foule, je me rendis à mon tour vers la chambre. Après avoir frappé quelques fois sur la porte sans réponse, je tournai tout de même la poignée. Davinia était là, étendue de tout son large sur son lit, la bouche ouverte et le corps lourd. Je me délestai de mon barda dans un coin de la pièce et je me posai silencieusement sur le second lit disposé à côté du premier déjà occupé. Davinia me faisait face, et poussé par mes voix internes, je ne pus m'empêcher de décaler délicatement sa frange à l'aide de mes doigts, dévoilant en effet un troisième œil comme j'en étais également doté.

"Ca alors... Donc ce n'était pas une hallucination."
"On ne peut pas lui faire confiance, elle nous a caché cela tout en sachant qu'on était comme elle !"
"La ferme, elle doit avoir ses raisons. Peut-être a-t-elle pris peur en voyant nos cicatrices, de craintes qu'on ne lui inflige les mêmes."


Sans me tourmenter davantage, je m'allongeai sur la couche et il n'en fallut pas plus pour que la fatigue ait à son tour raison de moi.

Les rayons du soleil perçant à travers les volets en bois de fortune me tirèrent de mon sommeil. Après une toilette de fortune, je secouai légèrement l'épaule de Davinia, toujours endormie, puis je me rendis à l'extérieur, profitant du temps encore assez doux pour ne pas avoir à coller les ombres des bâtiments pour se déplacer. Quelques minutes plus tard, notre équipe était au grand complet, prête à reprendre du service.

Davinia semblait en bien meilleure forme et se proposa alors pour reprendre les rennes de notre cheval, chose que je ne rechignai pas, n'étant toujours pas habitué au dressage de ces bestioles. La route se déroula sans encombres majeures, et se poursuivit pendant deux jours. Au détour d'une dune, le groupe ralentit son allure, le regard visiblement attiré par un endroit bien spécifique.
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Confort.
‘’Reste alerte… J’ouvre la marche, tu la ferme… Au cas où…’’ Souffle simplement la Carcinomienne qui descente de sa monture, le visage lever vers celui de Bjorn.

À première vue, la grotte était presque invisible, camouflée par les dunes de sable et les rochers qui l'entouraient dans le désert aride. Seule une ouverture étroite, presque dissimulée par des formations rocheuses, indiquait son existence. Mais une fois à l'intérieur, l'atmosphère changeait radicalement. Davinia ouvre la marche, suivit de près par Myra qui est elle-même suivit par l’un de ses hommes, l’autre gardant un œil sur les chevaux à l’extérieur vu l’absence de crochet ou barre. Ainsi ils se glissèrent à quatre à l’intérieur, Davinia, Myra, son acolyte et Bjorn. L'intérieur de la grotte était étonnamment frais, en contraste avec la chaleur écrasante du désert à l'extérieur. Des torches éternelles accrochées aux parois rocheuses éclairaient faiblement l'espace, révélant une série de caisses, de barils et d'autres contenants soigneusement empilés. Le sol était recouvert d'un tapis grossier, offrant un peu de confort sous les pieds. Au fond de la grotte, un petit bureau rudimentaire était installé, avec des piles de parchemins et de papiers éparpillés dessus. Une lampe à huile offrait une lumière plus vive, permettant à quiconque qui travaillait là de voir clairement les documents. Des étagères près du bureau étaient remplies de livres, de parchemins et de registres, témoignant de l'importance de cet endroit comme lieu de stockage et de gestion des ressources. Dans un coin de la grotte, quelques lits de camp étaient dressés, indiquant que cet endroit servait également de refuge à ceux qui s’occupaient de l’endroit. Des couvertures étaient soigneusement pliées sur les lits, prêtes à être utilisées en cas de nécessité. Dans l'ensemble, la grotte semblait être un lieu bien organisé et sécuritaire, offrant un abri contre les éléments et un endroit pour stocker des fournitures essentielles. Son utilité comme réserve pour la famille Valthane était évidente, et chaque élément semblait avoir été soigneusement choisi et placé pour maximiser l'efficacité de l'espace. Un large coffre-fort se trouvait non loin du bureau.

Myra laissa échapper un sifflement admiratif en découvrant l'organisation impeccable de l'endroit. Un regard complice échangé avec son acolyte laissa entendre qu'ils étaient impressionnés. Davinia, feignant de ne pas remarquer leur regard, s'avança lentement vers le bureau, attirée par une paire de gants familiers. Les caresses distraitement, elle se laissa absorber par la qualité du cuir sombre et les délicates gravures qui l'ornaient. Un design spécial lui rappelait ceux qu'elle avait fait faire pour Dellemont... Elle les tint un instant dans sa main avant de les jeter de nouveau sur le bureau, sachant que sa mère était probablement derrière ce détournement. Elle devinait que sa mère n'avait pas apprécié ce cadeau entre acolytes. Connaissant son caractère manipulateur, elle envisageait déjà l'utilisation qu'elle pourrait faire de cet objet contre elle.

"Bon, ce n'est pas tout ça, mais donne-moi l'argent", annonça Myra, sortant son revolver et le pointant maintenant vers Davinia.
"Hmm, je suppose que ce n'est pas seulement l'autre partie de ta paye", répliqua Davinia.
"Perspicace, madame. Je veux tout ce qui se trouve dans le coffre-fort", continua Myra.
"Je ne crois pas", coupa Davinia, interrompant Myra dans son élan.

Davinia se retourna, lançant une bombe fumigène entre elle et Myra, qui explosa en libérant une fumée sombre remplissant l'espace. La détonation éteignit les torches, plongeant la grotte dans l'obscurité. Davinia esquiva de justesse les balles tirées dans sa direction alors que la femme et son acolyte toussaient, proférant des jurons et cherchant Davinia et Bjorn. Les cheveux de Davinia s'activèrent, attrapant divers objets autour d'elle et les lançant en direction de Myra pour la déstabiliser. Bougeant rapidement, elle finit par localiser Bjorn, reconnaissant son aura froide naturelle. Elle le saisit, le plaquant contre le mur et lui murmura :

"Occupe-toi des hommes, je m'occupe de Myra. J'ai une promesse à tenir."

Elle le relâcha, se reculant dans le nuage de fumée sans le quitter des yeux. Quelques instants plus tard, l'acolyte de Myra sortit en courant de la grotte, renversant des caisses sur son passage. Myra paniqua, criant à l'aide. Quand la fumée se dissipa, Myra était retenue par les tentacules capillaires, plusieurs blessures couvrant son corps.

"Je t'avais prévenue de ne pas me trahir...", murmura Davinia.
"Tss, tu n'as pas besoin de me faire la morale. Achève-moi plutôt", répondit Myra.
"Non, tu vas amèrement regretter ton action... Ta chair est mienne maintenant."

Les minutes suivantes furent ponctuées de cris de douleur, de chair tranchée, et de sang versé sous le regard impassible de Davinia. Elle relâcha finalement le corps de Myra, le laissant glisser au sol. Elle essuya le sang de sa dague avant de se désintéresser du cadavre. Elle récupéra la bourse de Myra avant de se tourner vers le bureau, caressant la surface avant de trouver une plaque de pression qui ouvrit un compartiment caché. Bjorn revint, couvert du sang de leurs ennemis. Elle lui lança la paire de gants avant de tirer une clé et un bout de papier du tiroir. Elle s'approcha du coffre-fort, l'ouvrit avec la clé et le code, révélant une pile de berries. Elle lui donna deux liasses, les planquant sur son torse en le regardant dans les yeux.

"Heureuse de te revoir... Tiens, un cadeau de remerciement."

Elle tira ensuite une clé et un bout de papier du tiroir et s’approcha du coffre-fort. Après avoir inséré la clé et le code, elle ouvrit la porte sur un large montant de berries qui sommeillaient. Elle attrapa deux larges liasses et les donna à Bjorn, les planquant sur son torse en plongeant les yeux dans les siens.

"Si tu n'es pas pressé de quitter ma compagnie, j'ai toujours besoin d'une garde du corps... Prends ce que tu veux dans l'endroit... Et si tu as des questions, tu peux les poser… Je crois que je te dois bien ceci."

Elle se détourna, commençant à mettre l'argent dans des sacs transportables et à faire des va et vient entre leur position et les chevaux.
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Le lieu était impressionnant, se dire qu'une telle cachette était tapie au milieu du désert, c'était surréaliste. Une chose qui l'était moins était cependant le retournement de veste des "guides" qui comprirent bien vite que les biens de la grotte valaient de loin beaucoup plus que la somme convenue pour leurs services. La bombe fumigène nous plongea dans le noir complet, mais Davinia su me retrouver et en me plaquant au mur, ses consignes m'avaient été transmises. A l'aide des cris de panique du premier acolyte, je n'eu aucun mal à me glisser derrière lui et à lui briser la nuque dans un geste sans retenue. Sa tête faisant plus de tours sur elle-même que nécessaire, je laissais le corps sans vie s'effondrer à même le sol de roche et je cherchais avec mon ouïe les sifflements du vent extérieur pour retrouver le dernier malfrat. Arrivé à l'entrée de la grotte, personne n'était à portée de vue de mon œil. Cependant, notre cheval d'ordinaire plutôt calme hennissait inhabituellement fort. Sentant l'embuscade, je me saisis de ma cape et la jeta à travers l'entrée, suite à quoi une lame s'abattit instantanément sur le tissu flottant.  

Sans hésiter davantage, je me saisis de ma hache et j'assénai un coup aveugle à la verticale, en destination de là d'où provenait le coup fourré. Un tranchement sec se fit entendre et une gerbe de sang couvrit ton mon flanc droit, puis deux corps inertes tombèrent. Le corps, puis la tête du criminel. Je récupérai ma cape, bien que trouée et je retournai voir comment Davinia s'en sortait.

"Je les avais jamais sentis ces types là... Et puis un peu d'action, on va pas s'en plaindre."
"Tant qu'on s'en sort indemne."


Des cris résonnèrent dans la cavité aménagée, je pressai alors le pas, pour découvrir Davinia en train de maltraiter et de torturer Myra. Je n'aurai jamais cru cette femme capable d'une telle œuvre.

"Wow, mortel... On reste avec elle !"
"Je ferai n'importe quoi, tant que ça t'aide à la fermer..."


Après sa session de torture, Davinia me jeta un sourire ainsi qu'une paire de gants et des berries comme cadeau. Décidément, cette collaboration s'avérait plus fructueuse que ce je ne m'étais imaginé. Suite à sa proposition, je fouillai entre les différents compartiments cachés, trouvant quelques armes de meilleures factures que celles en ma possession et que j'échangeai alors sans grand regret. Cependant il me restait une chose à élucider.

"- J'ai juste une question à te poser Davinia. Pourquoi m'avoir caché que tu possédais un troisième oeil ? Viens-tu de Drum toi aussi ?" demandai-je.


Image des gants:
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Continuation.
‘’Drum ? Non. Je suis originaire de Carcinomia. Je suis… Unique dans ma famille, une hors norme, une honte à cause de cet œil…’’ annonce simplement l’énigmatique, faisant une pause dans son activité. ‘’Je n’ai pas l’habitude de le montrer, on m’a toujours appris à le cacher,’’ avoue-t-elle d’une voix plus faible. ‘’Alors non, je ne t’ai pas menti. Je n’ai pas pensé que ça serait quelque chose qui t’intéresserait.’’ Termine-t-elle plus fermement, fixant ses billes perçantes sur lui.

D’ordinaire, elle n’était pas portée aux confessions, encore moins avec quelqu’un qu’elle connaissait à peine. Mais après ce qu’ils avaient vécu et la ‘gentillesse’ qu’il avait manifestée à plusieurs reprises, elle se permit cette faiblesse… S’ils étaient amenés à travailler plus longtemps ensemble, autant mettre certaines cartes sur table. Maintenant qu’elle vit qu’il semblait satisfait de sa réponse, elle se mit au travail avec détermination, préparant les chevaux pour le voyage du retour. Avec la mort des trois personnes, ils avaient maintenant trois chevaux supplémentaires à leur disposition, et Davinia comptait bien les utiliser à leur avantage pour faire le plein de matériaux, de berries, de rations et d'autres fournitures.

Elle commença par examiner chaque cheval, vérifiant leur état physique et leur humeur. Avec l'agitation causée par l'attaque et les événements qui avaient suivi, ils étaient un peu nerveux, mais elle savait comment apaiser leur stress et gagner leur confiance. Même si elle n’était pas une experte en animaux, elle se souviendrait toujours des paroles de Narsha, l’un de leurs professeurs qui avait décidé d’utiliser les animaux dans sa récolte d’informations et autres. Elle les caressa doucement, leur murmurant des mots rassurants pendant qu'elle ajustait leurs harnais et s'assurait que tout était en ordre. Une fois les chevaux prêts, Davinia les chargea avec précaution, répartissant équitablement le poids pour ne pas les surcharger. Elle attacha solidement les sacs de provisions, veillant à ce qu'ils soient bien sécurisés pour le voyage du retour.

Une fois que tout était en place, Davinia monta sur son propre cheval, se sentant prête à reprendre la route. Elle jeta un dernier coup d'œil à la grotte, satisfait de leur récolte et des provisions qu'ils avaient obtenues. Avec un signe de tête à Bjorn, elle indiqua qu'ils étaient prêts à partir. Ensemble, ils partirent à travers le désert en sens inverse, les chevaux portant fièrement leur charge tandis que Davinia et Bjorn se dirigeaient vers leur prochaine destination, retour à Exact Town. Ils avaient surmonté de nombreux obstacles jusqu'à présent, mais avec leur force et leur partenariat qui semblait solide, elle se sentait prêts à affronter tout ce que l'avenir leur réservait. Surtout que la prochaine étape de son, non leur voyage était de trouver un moyen de transport pour quitter cette satanée île… Dans l’immédiat, il fallait qu’ils retournent à Exact Town et elle savait que le trajet du retour serait plus long, mais au moins elle avait maintenant une approximation du temps et surtout la bonne direction.
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