Le début d'une grande carrière.

Il est dix heures du matin, l'île de Kage Berg est en paix, comme d'habitude. Les marchands marchandent, les paysans labourent leur terre, les facteurs postent les lettres, et la marine patrouille. Une journée banale, en somme. Tencha, le champion du dernier championnat ayant eu lieu sur Kage Berg, se détend en ville. Il est allongé sur un banc, le bras droit sur les yeux, faisant une petite sieste. Il a l'habitude de dormir en pleine rue, c'est son côté rustre, il peut s'endormir partout. Les gens le connaissent, ils s'amusent en le voyant, cela fait de l'animation. Dans le petit village de fermier, l'animation est encore plus rare que les Berrys. Une patrouille de la marine passe à côté de l'artiste martial en train de dormir. Le lieutenant-colonel, qui dirige la base de la marine, regarde Tencha en soupirant. Il s'approche de lui, le regardant, il vérifie s'il dort ou s'il fait semblant.


- Hm… Il dort ? À cette heure, en pleine rue ?


Monsieur Renard se pose sur le bout du banc, là où il y a de la place, il attend que Tencha se réveille. Mais, lorsque l'artiste martial ronfle, cela énerve le Mink.


- Mais... Il se fout de moi !


Hurle-t-il dans les oreilles de l'humain, ce qui le réveille. Tencha retire son bras, il ouvre un seul œil, le droit, tout en affichant un air narquois.


- Hm... Qu'est-ce qui se passe ?


Le renard regarde avec un air médusé l'humain qui lui lance un regard narquois.


- Vous êtes qui, vous ?


Le Mink grince des dents.


- Oh, moi ? Personne en particulier, personne d'important, un simple concitoyens, vous voyez… JE SUIS JUSTE LE DIRIGEANT DE LA MARINE !


Tencha regarde le renard s'énerver.


- Ouah, pas la peine de s'énerver.


La bête grogne.


- Vous avez cinq secondes pour vous lever, sino.... Vous avez pété ?


Tencha sourcille.


- Pourquoi, c'est interdit ?


Monsieur Renard grogne encore plus.


- Vous avez pété au nez d'un lieutenant-colonel de la marine, un Mink, en plus ?!


Tencha regarde le renard.


- Oh, un Mink. J'ai connu un gorille durant le dernier tournoi, c'était un Mink, il aurait bien voulu faire des trucs avec moi. Vous le connaissez peut-être ?


Monsieur Renard se lève lentement du banc, en affichant un air sombre.


- Pour vous, tous les Mink se connaissent ?


Tencha réfléchi.


- Peut-être pas tous, mais ceux qui sont de passage sur la même île doivent se connaître, non ?


Le lieutenant-colonel soupire.


- Tencha, qu'est-ce que vous faites ici ?


L'artiste martial ne comprend pas.


- Euh... Je dormais, avant que vous veniez me révei...


Tencha est interrompu par le marin.


- Je sais bien que vous dormiez, je voulais dire, qu'est-ce que vous faites ici, sur Kage Berg ? Vous n'avez pas d'autres endroits où aller ? Vous avez des objectifs ? Sans vouloir vous critiquer, j'ai l'impression que vous vous ennuyez, vous avez un but dans la vie ?


L'artiste martial se redresse.


- Maintenant que vous le dites, j'ai suivi mon maître depuis le Mont Corvo de l'île de Goa jusqu'ici pour suivre son entraînement.


Monsieur Renard écoute.


- Et, alors ? Il avance cet entraînement ?


Le vagabond se détend le bras droit, puis le gauche.


- Ça avance, on vient de finir une séance, il n'y a pas une heure. J'ai subitement eu l'envie de me reposer.


Le renard est intéressé.


- À quoi vous sert cet entraînement ?


Le bandit réfléchi.


- Pour devenir plus fort.


Le renard lui demande de développer.


- Pourquoi ? À quoi cela vous servira-t-il de devenir plus fort si vous n'avez pas d'objectif derrière ?


Tencha réfléchi longuement.


- Vous savez, je ne planifie jamais rien, je me laisse porter par le vent de la vie. J'ai quelques objectifs, mais ce n'est pas urgent.


Le Mink croise les bras.


- Tiens donc, vous avez des objectifs ?


L'artiste martial se met en position assise.


- Je veux devenir riche et célèbre en gagnant de nombreux tournois et prouvant ma force au monde.


Le Mink soupire.


- J'aurais espéré quelque chose de plus altruiste, mais c'est pas mal, je suppose.


Il s'assoit à côté de Tencha.


- Pourquoi ne pas mettre votre force au service du peuple, vous êtes assis fort, vos performances durant le dernier tournoi ne tarissent pas des loges.


Tencha regarde le renard qui le surplombe d'au moins un mètre.


- Vous êtes grand, dis donc.


Le marin n'en a pas fini avec l'humain.


- Rejoindre la marine, ça, ce serait une bonne chose pour vous, car c'est un métier d'avenir qui octroie de nombreux avantages, mais également, pour les autres. Vous n'avez jamais pensé à vous engager ?


Tencha est perplexe.


- Bien sûr que j'ai déjà songé à m'engager, mais elle était trop vieille. Puis, je me considère comme un papillon, je suis libre.


Le Mink regarde Tencha avec un air dépité.


- Je parlais de la marine... Je l'ai cité il y a deux secondes dans la phrase, avant de vous parlez de l'engagement, quand même. Si vous êtes à la rechercher d'indépendance et si vous avez envie d'aider les gens, les chasseurs de primes recrutent. Il vous suffit de payer deux millions dans la base la plus proche de la marine pour vous octroyer le permis de chasse, qu'en dites-vous ?


Tencha regarde Monsieur Renard avec un air perplexe, il ne le lâche pas du regard pendant quelques secondes. Ce qui gêne le marine.


- Qu'est-ce qu... ?


Tencha pose une question.


- Attendez, attendez, récapitulons... Vous êtes un homme-renard, vous pouvez parler aux humains, mais est-ce que vous pouvez parler aux renards ?


Monsieur Renard est surpris.


- Euh.... Je n'ai jamais essayé, il faudrait que j'essaye.


Monsieur Renard commence à émettre l'hypothèse que Tencha se moque de lui. À peine tourne-t-il le regard pour regarder passer la patrouille de la marine qui salue leur chef, qu'il est surpris en regardant Tencha.


- Mais... Depuis quand vous avez un chat sur la tête ?


Tencha reste silencieux.


- Chuuut... Il m'a monté dessus, il n'a pas l'air de vouloir décamper. Je n'ose pas le dégager, il va s'énerver et me griffer. Qu'est-ce qu'il fait, là ?


Monsieur Renard esquisse un sourire.


- Là, il se lave… Ah, il s'est mis en boule et il fait une sieste. Faites attention, j'espère qu'il n'est pas parti pour faire sa nuit.


Tencha pouffe légèrement, il se retient de rire.


- Ne me faites pas rire, sinon, je suis foutu.


Les deux étouffent leur rire, mais en s'empêchant de rire, le fou rire est d'autant plus grand. Ils se regardent droit dans les yeux, le visage rouge. Le Den Den Mushi du lieutenant-colonel se met à sonner, Tencha réagit, en toute discrétion.


- Chuuuut.... ! Il va se réveiller.


Monsieur Renard décroche, il se calme.


- A... Pfffioooooou... Allô ?


Un marine est à l'autre bout de l'appareil.


- Lieutenant-colonel, vous allez bien, vous avez l'air bizarre ?


Le lieutenant-colonel évite de regarder l'artiste martial qui tente de se calmer.


- Non, non, tout va bien... Pourquoi cet appel ?


Le soldat annonce une mauvaise nouvelle.


- Lieutenant-colonel, nous avons reçu plusieurs rapports de plusieurs patrouilles au quatre coins de l'île. Elles signalent que de la fumée s'échappe de quelques villages, elles ont insisté sur le fait que ce n'est pas normal. Normalement, la seule fumée que les paysans produisent, elle est blanche. Cette fumée est noire, cela ressemble à un incendie.


Le lieutenant-colonel retrouve son calme.


- Un incendie, et vous dites que le même phénomène se produit à plusieurs endroits éloignés, en même temps ?


Le marin choque le lieutenant-colonel.


- D'après les trois autres adjudants-chefs qui s'occupent des patrouilles paysannes, la même fumée noire est apparu dans quatre villages.


Le Mink est inquiet.


- Ne paniquez pas, dites-leur de vérifier de quoi il s'agit et venez me faire votre rapport.


Le soldat dit au lieutenant-colonel que les autres chefs de patrouilles ne répondent plus, c'est pour cela que c'est lui qui a appelé le lieutenant-colonel. Ce dernier demande à son soldat de ne pas bouger, de rester là où il est. Mais, des bruits de coups de feu et des hurlements retentissent dans le combiné.


- Adjudants-chefs, adjudants-chefs… Adjudants…?


Il n'y a plus rien, plus aucun son. Le renard se lève, il se précipite en direction de la base, tout en appelant le Sous-lieutenant de celle-ci pour le prévenir de mobiliser des hommes. La marine de la 460ème division se scinde en quatre groupes d'une centaine soldats pour une division comptant cinq-cent hommes. Il n'y a pas le total, car quelques hommes sont portés disparu, pendant qu'ils faisaient leur patrouille. Chaque groupe se dirige en direction d'un point cardinal, là où les fumées et les disparitions ont été signalées. Le lieutenant-colonel est dans le groupe du nord, le sous-lieutenant est dans celui du sud, le dernier adjudant-chef dirige le groupe de l'ouest, et celui de l'est se voit dirigé par un caporal. Un responsable est désigné pour protéger le village et la base, c'est un caporal qui est en charge d'une dizaine d'hommes. Le but de l'expédition est d'élucider cette histoire. Tencha trouve que la situation est dangereuse, il serait bien parti aider les marines, mais le chat qui dort sur sa tête pourrait se réveiller. Puis, ce n'est pas son travail, lui, il doit se concentrer sur ses entraînements.

Des villageois fuient leur village avec effroi, une poignée de pirates s'amusent à y mettre le feu. Les villageois ne sont pas des combattants, ils n'ont pas l'habitude des combats, contrairement aux pirates qui ne vivent que de ça, que pour ça. La marine ne tarde pas à arriver sur les lieux, mais cette fois, ce n'est pas une petite patrouille de moins d'une dizaine de soldats, mais une centaine de bras armés. Les pirates, en voyant la marine pointe le bout de leur nez, partent se cacher. Le but des forbans était d'attirer le plus de soldats possible hors du village principal, là où se trouve la base de la marine, afin de l'affaiblir. Une fois sur place, les groupes de marines fouillent les villages pour y secourir les civils. Ils retrouvent le corps des soldats des précédentes patrouilles, sans vie. La marine met les civils en sécurité, évacue les blessés, place les morts à l'écart des civils. Le feu est neutralisé, après quelques minutes. La marine fouille les ruines à la recherche d'indice et d'autres blessés, s'il y en a.


Les pirates, qui ont fui la scène depuis longtemps, se rejoigne à un endroit précis. Une centaine de pirates, au total, se regroupe dans le village au nord qui a été attaqué. Chaque forban a reçu l'ordre de prévenir le responsable de l'expédition s'il repérait le lieutenant-colonel, c'est donc l'équipe au nord qui a eu la chance de trouver Monsieur Renard. Une fois le chef contacté, celui-ci a informé ses troupes pour qu'elles rejoignent le nord, afin de s'occuper du renard. La centaine de marines, au village du nord, fouille les débris et rassure les civils encore sous le choc. Monsieur Renard contacte les trois autres chefs d'équipe, le constat est le même.


- Si je résume, nous avons : des civils choqués, des blessés, des pertes civils et marines, ainsi que de nombreux dégâts. Mais, aucune trace des responsables. Il va falloir s'activer, je ne vais pas pouvoir remettre mon rapport au QG, surtout si je leur dis que les coupables sont introuvables.


La marine est au courant, les recherches s'activent plus ardemment, fouillant chaque zone avec minutie. La centaine de forbans, qui est caché dans la forêt, guette la première occasion pour attaquer les soldats. Le chef du groupe, le second de l'équipage, mène l'opération.  





Les forbans acclament leur chef. Le leader se nomme Pressé Pelvis, c'est un homme assez bourru, dans son raisonnement et son attitude. Jamais il n'aurait eu l'idée de monter un piège contre les marines, c'est son capitaine qui s'en est chargé. Pelvis porte fièrement un blouson de cuir ouvert sur un t-shirt blanc, révélant des muscles bien développés. Généralement, son visage arbore un large sourire confiant, accompagné d'une moustache épaisse et d'une barbe bien taillée. Son nez est orné d'un anneau en métal, ajoutant à son allure rebelle. Ses cheveux coiffés en une crête imposante rappellent le style des années 50, et ses yeux étincelants dégagent une lueur espiègle. Il est toujours accompagné par une arme à feu, qu'elle soit dans son étui ou dans sa main. Soudainement, une centaine de pirates sortent de la forêt, les soldats se font prendre par surprise. Les pirates et les marines s'affrontent, ils font jeu égal. Des coups de feu et le bruit des lames qui s'entrechoquent retentissent dans le village, les civils fuient les combats, ils ont reçu l'ordre de rejoindre le village principal. Le lieutenant-colonel ne peut pas les protéger, actuellement, c'est ainsi qu'il a eu cette idée, au village, ils seront protégés. Le Mink parvient à vaincre quelques pirates, mais il finit par tomber sur le chef. Ce dernier lui tire dessus avec un fusil à canon-scié, le renard esquive de peu les projectiles, sa vitesse et son agilité lui sauve la vie. Le renard reconnait l'homme, il grimace, tout en esquivant les tirs.


- Tu es de Pressé Pelvis, second de l'équipage du Fourneau. Ta prime est de huit millions de Berrys, si je ne m'abuse… ! J'en étais sûr, ça ne pouvait être que des pirates pour agir ainsi, vous me dégoûtez. En vous tuant, nous allons rendre un service d'envergure au monde entier !


Pressé grimace.


- Salaud de chien, arrête de bouger, je n'arrive pas à te tuer !


Monsieur Renard se cache derrière un muret, les balles percutent le mur, détruisant celui-ci au passage. Le lieutenant-colonel fait une roulade sur sa droite, pendant l'impact. Il profite du moment d'inattention du pirate pour lui lancer une fourche qui traîne sur le sol. Pelvis est désarmé, la fourche emporte le fusil et elle se plante profondément dans un mur.


- Maintenant que tu n'as plus ton arme, ce sera plus compliqué pour toi de te défendre.


Pelvis grogne.


- Mon fusil. Merde, ça fait chier ! Pas de problème, je vais te refaire le portrait à coups de poings dans la gueule !


Hurle-t-il en entrechoquant ses poings, mais ceux-ci sont équipés par des poings Américains. Le lieutenant-colonel utilise un sabre d'un de ses soldats qu'il a ramassés par terre. Les deux croisent le fer, Pelvis bloque les coups de lame avec ses armes. Quant au renard, il pare les attaques direct avec le dos de sa lame, le combat est équilibré.

Les villageois se mettent à hurler, dans le village de Kage Berg, certains d'entre eux assistent à une scène qui n'est pas agréable à contempler. Quelques hommes de la marine sont couverts de sang, certains s'écroulent au sol, rendant l'âme. Le responsable du petit groupe, chargé de la défense du village, est en piteux état. Il est posté devant ses hommes blessés, il est plus mort que vif, son sabre, tenu à deux mains, pointé vers le responsable.


- Qui... Qui es-tu ?!


La personne prend un air plaisant, les mains dans les poches, regardant autour de lui.


- C'est toujours aussi moche, ici. Ça fait quoi, huit ans que je suis parti, rien n'a changé.


Le marin s'énerve.


- Répond ! Qu'est-ce que tu nous veux ?!


Le type remarque le marin, il tourne sa tête vers son interlocuteur, toujours avec cet air décontracté.


- Je suis ici pour vous tuer, ce n'est pas dur à comprendre.


Le soldat grimace, il n'arrive pas à cerner ce type.


- Nous tuer ? Nous, la marine ou les civils ?


Un rictus imbécile se dessine sur le visage du type.


- Tous, vous allez tous mourir.


Le soldat se met à hurler aux civils.


- Fuyez, ne vous retournez pas, gagnez la forêt ! Je vais le retenir !


Les civils partent en hurlant à la mort, pendant que le « décontracté » fait une petite grimace, montrant son agacement.


- Hé, c'est pas cool, mec.


Il se met à avancer, le soldat le menace de mort s'il approche davantage, mais l'homme semble ailleurs.


- Crève !


Il envoie un coup de sabre à la verticale, coup esquivé avec aisance de la part de la cible qui n'a eu qu'à se mouvoir sur sa gauche, laissant le marine à sa merci. Ce dernier est immobile pendant un bref instant, mais il a conscience qu'il est sans défense, ses yeux sont dilatés. Sa cible lui envoie un direct dans la joue gauche, ce qui projette le marin contre un mur, il se cogne violemment dedans avant de retomber devant lui, inerte.


- Je l'avais pourtant prévenu que je le tuerais. Qu'il est con. Par contre, c'était pas prévu que les autres se tirent. Rholala... Va falloir que je les pourchasse, fait chier.


Dit-il en marchant, les mains dans les poches, regardant devant lui, sifflotant un petit air. Il arpente le village désert, il visite les bâtiments avec son air et sa démarche nonchalante. Il ne trouve personne, ce qui l'embête. Il traîne dans les rues avec l'espoir de mettre la main sur une silhouette.


- Je m'ennuie... Je n'avais pas le souvenir qu'ils étaient aussi obéissants à la marine, ils doivent être devenus plus serviles avec le temps.


En regardant les enseignes et les rues, son visage devient plus grave.


- Saleté de souvenirs, disparaissez de ma mémoire.


Il reprend sa route pour s'arrêter devant un mur qui est colorié par des dessins d'enfants à la craie, son visage passe du grave à la tristesse.


- Idiote... Tu me manques. Tu vois, je t'avais promis que je reviendrais.


Il reste devant le mur, totalement silencieux, plongé dans ses souvenirs. Soudainement, son visage se transforme, il devient jovial, puis il se met à raconter sa vie.


- Tu sais quoi, j'ai réussi à réaliser mon rêve. Hé, ouais, je suis devenu capitaine pirate. Je dirige plus d'une centaine d'hommes, ils sont cool. Je suis secondé par un second formidable, un ancien vendeur d'instrument de musique, il m'a appris plein de trucs sur la navigation et la vie. Tu le verrais, il est aussi costaud qu'un bœuf et il est coiffé bizarrement. Je suis sûr que tu lui aurais plein de défauts, tu m'aurais dit qu'il est bizarre et qu'on ne doit pas l'approcher… Toujours à prendre soin de ton petit frère, ha ha ha.


Après quelques minutes plus tard, après avoir étalé sa vie, le capitaine pirate fait une chose étrange. Il détruit le mur en un coup de poing, faisant écrouler ce dernier.


- Elsa, repose en paix.


Puis, il affiche, de nouveau, un air décontracté et il reprend sa marche. Il finit par tomber sur une scène qui le fait sourciller, il reste sans voix, se grattant le menton, prenant une mine narquoise.


- Qu'est-ce qu... ?


Il voit Tencha, toujours sur le banc, complètement immobile avec son chat sur la tête. Ses mains placées, parallèlement, au niveau de ses joues, prêtes à saisir le chat lorsqu'il se réveillera ou tentera un geste malheureux. Le regard de l'artiste martial est inquiet, il ne quitte pas l'animal qui ronfle. Le pirate s'approche de Tencha.


- Ahem... Heu... Tu...


Tencha lui fait signe de dégager avec sa main gauche. Le pirate est choqué, mais ça ne lui plait pas d'être chassé.


- Hé, t'as une secon...


Tencha grince des dents, tout en agitant de plus en plus sa main de haut en bas. Le pirate se crispe, il grimace, prenant un air mécontent.


- Hé, tu sais à qui tu parles ?!


Le regard de l'artiste martial, dur et ferme, se pose sur le pirate, ce dernier transpire.


- Qu'est-ce que tu veux ? Si t'as un truc à me dire, fais-le, mais à pas trop fort... Je crois qu'il ou elle est sensible, je ne sais pas quel de sexe il ou elle est, je n'ai pas vérifié, mais je sais que ce chat est sensible. Tout à l'heure, une foule est passée en hurlant, elle a failli réveiller l'animal. Prudence.


Le pirate retrouve un air plaisant, il se gratte le bout du nez, regardant les nuages qui passent dans le ciel.


- Ce que je veux ? Te tuer, c'est simple à comprendre.


Tencha semble être plus préoccupé par le chat que par le pirate.


- Pourquoi tu veux me tuer, je ne te connais même pas. T'es du genre à tuer les gens comme ça, sans raison, tu ne seras pas un peu psychopathe comme type ?


Le pirate réfléchi, il prend une décision.


- Je n'avais jamais pensé à ça, mais si je te tue et que je ne t'explique pas pourquoi, ça paraît arbitraire. Je vais t'expliquer…


L'artiste martial reste focalisé sur le chat qui vient de bouger une patte.


- Fais-le, mais ne parle pas fort… J'ai peur qu'il prenne peur et me griffe.


Le tueur garde les mains dans les poches, puis, toujours en regardant le ciel, il commence à raconter son histoire.


- Tu sais... Je n'ai pas réellement le besoin de tuer, mais c'est quelque chose que je dois faire, c'est une promesse faite à ma défunte sœur. Nous avons pourtant grandi ici, nous n'étions pas riches, ni même apprécié par les villageois, mais c'était chez nous. En fin, c'est ce que je croyais, lorsque ma grande sœur est tombée malade, personne ne l'a aidé. Tu comprends, nous n'étions que de petits orphelins considérés comme des vagabonds, même aux yeux de la marine. La marine, je me souviens, je l'avais imploré de nous aider, je n'ai reçu qu'un coup de pied comme réponse. Mais, tu comprends, ce sont des héros, ils n'ont pas le temps de s'occuper de pauvres vagabonds, ils ont des vies à sauver. J'ai perdu la seule personne qui comptait pour moi, avant qu'elle ne parte, je lui ai promis de réaliser mon rêve de devenir capitaine pirate et de revenir sur cette île et de tout brûler. J'ai prévu de partir sur Grand Line, dans la cour des grands, comme on dit. C'est pourquoi, je suis là, je ne sais pas si je pourrai revenir sur notre bonne vieille région. Bon, maintenant que tu connais mes raisons, tu en penses quoi ? Est-ce que je dois préciser à chaque fois les raisons de mes agissements, parce que j'ai peur que ça fasse long et je dois tuer tous les habitants de cette île. Ça va être chiant de tout répéter, surtout que j'en ai buté beaucoup en venant au village, je n'ai rien dit, c'est injuste pour eux.


Le bandit répond.


- Tu veux mon avis, je pense que tu es un grand cinglé qui aurait besoin de consulter, sans déconner. Après, je dois te prévenir que si tu tentes de me tuer, je n'aurai aucune pitié pour toi, donnant-donnant. C'est quoi ton prénom ?


Le forban regarde le bandit avec un air jovial.


- Geordi... Skullington Geordi, et toi ?


Le bandit répond.


- Tencha.


Geordi regarde longuement l'artiste martial.


- Pas de nom de famille ?


Tencha plisse légèrement les yeux.


- Pas à ma connaissance.


Un petit temps de silence s'installe, les deux ne bougeant pas d'un millimètre. Le chat se réveille, il s'étend sur la tête du bandit, puis il descend sur son épaule gauche, avant de s'installer sur le banc. Subitement, Tencha et Geordi échange un coup surpuissant. Le bandit et le pirate sont au coude à coude dans un face-à-face musclé, poing contre poing, leur regard se croise.


- Ce qu'il tape fort, Tencha.


Le bandit ne répond pas, il se contente de sauter sur place pour asséner un coup de pied sauté qui frôle le menton de Geordi, ce dernier s'étant reculé de justesse. Le pirate tourne sur lui-même, tout en se baissant, étendant sa jambe gauche. Tencha saute sur place, afin d'éviter de se faire toucher par le talon de son adversaire. Mais, il en profite pour, lui aussi, étendre une de ses jambes, la droite. Son pied est à la même hauteur que le visage du Skullington, celui-ci pare le coup avec son avant-bras gauche, avant de s'éloigner de son ennemi, comme Tencha. Les deux s'aperçoivent de la force de l'autre, mais surtout des réflexes de leur adversaire. Tencha aime ce genre d'ennemi, le genre à lui donner un rude combat et le pousser dans ses retranchements. Geordi, quant à lui, est toujours d'humeur à s'amuser, mais pas aujourd'hui.


- Tencha, je salue ta performance, sincèrement. Si nous nous étions rencontrés dans une autre situation, je suis persuadé que nous aurions pu être amis, j'aurai pu te recruter. En revanche, tu es là, sur une île que j'ai prise pour cible, c'est con.


Le bandit sourcille.


- Tu rêves, jamais je t'aurai suivi. Je ne te connais pas, mais tes ambitions et ta façon de faire ne me plait pas.


Le Skullington plisse légèrement les yeux.


- Tu me juges, tu es comme les autres.


L'artiste se met en position de combat.


- Je ne te juge pas, je m'en fous de tes histoires.


Geordi serre les poings, puis il fonce sur son ennemi. Il envoie un direct du droit esquivé par un Tencha plus habile que jamais. Il se jette légèrement en arrière, laissant le bras de son ennemi frapper le vide, surplombant le buste du bandit. L'artiste martial prend appui sur le sol avec ses mains puissantes, ensuite, il envoie valser le capitaine dans les airs avec un coup de pied joint dans le ventre. La violence du coup est telle que le Skullington est envoyé à plusieurs mètres au-dessous du sol, n'en croyant pas ses yeux. Tencha, faisant une roulade arrière, prend appui sur le sol, puis il s'en sert comme base pour effectuer un saut. L'acrobatie le conduit au-dessus de Geordi, ce dernier subit le coup de l'artiste martial qui le percute avec ses mains jointes, formant une masse, frappant le dos du capitaine. Le pirate hurle et retombe violemment contre le sol, rebondissant et faisant quelques roulades, il se relève tant bien que mal. Tencha retombe sur ses pieds, regardant son ennemi et ses blessures.


- Abandonne, tu n'as pas le niveau. Nous venons à peine de commencer le combat que tu es déjà blessé.


Geordi porte les traces de son affrontement, plusieurs plaies ouvertes sur le visage et le corps, un filet de sang coulant du nez et une lèvre inférieure ouverte.


- Le combat vient à peine de débuter, ne me sous-estime pas, gamin.


Il observe son adversaire avec attention.


- Comment ça se fait que je tombe sur un mec comme lui dans le trou du cul du monde, j'ai pourtant pris soin d'éloigner la marine hors du village. Je n'ai jamais rencontré un type aussi fort, surtout un qui me mette mal d'entrée de jeu. Je n'ai pas le choix, je vais devoir y aller à fond. J'aurais voulu garder ça pour le final, mais si je ne me débarrasse pas ce gars, il n'y aura pas de final.


Pense-t-il. Geordi retire sa veste noire, essuyant son sang avec, puis, il lance cette dernière loin de lui.


- Tu vas avoir le privilège de découvrir mon véritable pouvoir. C'est grâce à ce pouvoir qu'on m'a surnommé « La Forge » et que j'ai obtenu une prime de 13.000.000 de Berrys !


Soudainement, le corps de Geordi change, sa peau devient rouge vif, puis il sort de sa sacoche du charbon qu'il ingurgite. Tencha ne comprend pas, il reste sans voix. Le pirate parvient à créer une épée en sortant cette dernière de son ventre, l'épée est parfaitement conçue, sans aucun défaut. L'artiste martial grimace, il se met en position de combat.


- Merde... Il a mangé un fruit du démon ? Il a une épée, ça ne sent pas bon, et dire que j'ai oublié mon Meitou.


Geordi pointe son arme en direction de l'artiste martial.


- Tu vas mou... Hé, reviens !


Tencha regarde le chat qui passe devant lui, il le saisit avec prudence et le balance sur le pirate. Ce dernier est surpris, le chat se réveille en sursaut et griffe le visage de Geordi. Puis, Tencha prend la fuite, ce qui oblige le capitaine à le poursuivre. Ten s'aventure dans le village, tout en étant pourchassé par le forban.


- Rhaaaa... Elle est où la marine, elle n'est jamais là quand on a besoin d'elle !


L'artiste tombe sur les corps des marines devant leur base, en voyant les corps cela l'énerve, mais il est vite rattrapé par son pirate. Ce dernier lui crache dessus, il envoie des projectiles sous forme liquides avec les minerais qu'il a ingurgités. Obligeant l'acrobate à esquiver, Tencha se fait avoir par un crachat au buste, ce qui le brûle. Il retire le haut de son Dogi, se retrouvant torse nu. Cependant, il n'a pas tout perdu dans cette histoire, car il révèle un sabre dans sa main droite qu'il a pris à un soldat. Le combat est de nouveau égal, même si l'artiste martial doit se méfier de ce mystérieux pouvoir.

Tencha esquive les crachats brûlants de son ennemi en sautillant dans la zone, en se déplaçant agilement. Geordi ne lâche rien, il souhaite faire souffrir son ennemi, même s'il n'a rien contre lui particulièrement. Le minerai en fusion qu'il envoie brûle le sol, la pierre n'y résiste pas, de la vapeur émane des mollards. L'artiste martial est assez vif et réactif pour ne pas se laisser toucher, la bouche de Geordi devient pâteuse, il cesse de cracher. Le Ten arrête de gesticuler, il regarde le pirate qui humidifie ses lèvres en léchant celles-ci, tout en regardant, toujours avec son air blasé, sa cible.


- J'aurais dû prendre un stick à lèvre, la bouche pâteuse, le fléau de notre société.


Tencha se pose des questions en regardant cet homme.


- Ce gars est-il vraiment un tueur ? Il a plutôt l'air d'être un gars hyper sympa, décontracté, à la cool... Son attitude ne colle pas avec ses ambitions.


Pense-t-il. Le guerrier décide de profiter de ce laps temps pour prendre les choses en main, il fuit vers un bâtiment. Le pirate suit le fuyard du regard en bougeant sa tête, ses yeux, eux, ne bougent pas. L'artiste martial envoie un coup de pied sauté dans une porte en bois, éclatant l'objet sur le coup. Tencha s'enfonce dans le bâtiment, suivi par un Skullington s'approchant du lieu avec les mains dans les poches, une fois devant l'édifice, il lève la tête au ciel.


- Il y a trois étages, il doit s'agir d'une résidence. Le malin, il compte jouer avec moi. Tencha, je relève ton défi.


Il sort un chewing-gum de sa poche droite de son pantalon, puis il engloutit le morceau rose carré. Il s'aventure dans le hall, il n'y trouve rien, à part quelques objets comme une chaise ou encore des boites aux lettres. Il monte les escaliers qui donnent accès au premier étage, tout en restant sur ses gardes, lorsqu'il arrive au premier étage, il a le réflexe de se placer directement au centre du couloir, afin de ne pas se faire surprendre par une attaque surprise dans un angle mort. Il n'y a rien, mis à part des appartements, certains sont fermés. Le pirate s'avance tranquille, mais avec prudence, vers les lieux de vie. Il se place devant la première porte, fermée, il envoie un coup de pied dans celle-ci, détruisant l'objet. Il ne rentre pas dans l'appartement, il regarde dedans en restant sur le palier. Il mâchouille son bonbon, il reste quelques secondes devant le premier appartement avant de passer au suivant. Il enfonce la porte, il observe, puis part. Il fait la même méthode pour les cinq appartements, son instinct lui dit qu'il n'y a personne à cet étage. Il se dirige vers le second escalier qui donne accès au second étage, mais alors qu'il pose le pied gauche sur la première marche, une partie du plafond s'écroule. Il lève la tête et se protège des débris. Cependant, Tencha surgit du trou, puis il atterrit juste en face de Geordi, accroupi sur la seconde marche. Leur regard se croise, l'un garde les deux bras au-dessous de sa tête pour éviter de se faire fracasser le crâne par un rocher, et l'autre assène un coup de lame horizontalement au ventre du premier. Geordi laisse échapper une grimace douloureuse, tout en restant sur place, pendant que l'artiste martial prend la fuite en sautant de mur en mur pour accéder au second étage.


- Le fumier... Il ne va pas s'en tirer comme ça !


Pendant que Tencha cours dans le couloir du second étage, il entend un immense fracas provenant du premier étage qui se dirige vers lui. Il écarquille les yeux, puis il assiste à la destruction de l'entièreté du couloir par un Skullington revanchard. Il faut sauter la majorité du sol en le traversant de toute sa fureur. En voyant son ennemi, enragé, détruit le couloir, Tencha se réfugie dans un appartement en se jetant contre la porte, la brisant au passage. Il fait une roulade avant de se diriger à pleine vitesse vers le salon, juste derrière lui, à quelques secondes d'écart, le terrible pirate le poursuit. Il pénètre dans l'appartement, son corps est plus fumant que jamais, il entend un immense fracas faisant trembler l'appartement. Le forban arrive dans le salon, il constate qu'un énorme trou a été fait, un second fracas surgit puis un autre et encore un autre. Geordi grimace, puis il saute dans les trous donnant sur le prochain appartement, il finit par arriver au dernier. Il n'y a plus de trous, donc, selon la logique, Tencha se trouverait dans le dernier appartement qui se trouve être l'appartement numéro 6. Celui duquel Tencha et Geordi était le numéro 9, le plus proche des escaliers menant au troisième et dernier étage.


- Lâche, où es-tu, montre ton visage de traitre !


Le pirate braille, en voyant que cela ne donne rien, il se met à fouiller l'appartement en brisant les murs et ce qui lui passe sous la main. Tencha écoute son ennemi hurler, à l'abri dans la salle de bain, adossé contre un mur. Geordi fini par rentrer dans la dernière chambre, il ne trouve rien, il ne lui reste plus qu'une pièce à vérifier, la salle de bain. Il s'approche de celle-ci, plisse le regard, regardant attentivement le mur devant lui. Puis, il envoie un direct du droit, détruisant le mur, puis il rentre dans la salle de bain.


- Mais... ?


Il ne trouve rien, il ne comprend pas. Tencha esquisse un sourire, alors qu'il est en sécurité dans la salle de bain de l'appartement numéro 7. Geordi en déduit que s'il n'est pas dans le dernier appartement où le dernier trou a été fait, il est forcément monté ou descendu d'un étage. Il décide d'aller voir, il sort donc de l'appartement et fouille l'étage du dessous, il rentre dans les appartements du bas. Tencha souffle de soulagement, il n'arrive pas à croire que sa ruse a fonctionné. Une ruse très simpliste, mais qui a su démontrer son efficacité. L'épéiste a détruit quatre murs successivement afin de se frayer un chemin vers l'appartement d'à côté, indiquant à son ennemi un chemin tout tracé. Il est passé à travers l'appartement 9, le 8, et le 7. Cependant, il n'a jamais été dans l'appartement numéro 8, il s'est contenté de briser le mur du septième, puis il s'est caché dans ce dernier, indiquant un mauvais chemin à Geordi. Une ruse simple, mais drastiquement efficace. L'artiste martial en profite pour se reposer un peu, pendant que Geordi le cherche. Ce dernier détruit tout sur son passage, mais il ne trouve pas celui qu'il cherche, il finit donc par monter au dernier étage pour le chercher. C'est exactement le même scénario, il rentre dans chaque appartement en provoquant le guerrier.  Il rentre dans l'appartement numéro 13, après avoir saccagé les deux premiers. Le civil entend les pas lourds du Skullington, car l'appartement 13 est au-dessus du septième. Le Tencha fléchit les genoux, il prend appui dessus, puis il regarde le plafond.


- Mais bordel, c'est pas possible, il va pas me fai... OOOOOH ?!!!


Soudainement, le sol se brise sous ses pieds. Le poing droit de l'artiste martial le percute au menton, ce qui soulève dans les airs le pirate qui se met à hurler, Tencha sort du trou en même temps que son poing ait frappé la cible. Il se place devant le trou, Geordi propulsé par l'accélération passe à travers le plafond donnant sur le grenier. Le pirate est blessé autant si dans son orgueil que physiquement, son crâne saigne, sans parler des multiples plaies qu'il a reçues sur le corps et des bosses, du sang coule de sa bouche. Il regarde un Tencha qui lui fait un clin d'œil avant de lui faire un doigt d'honneur tout en se balançant nonchalamment en arrière dans le trou menant au second étage.


- Enfoiré…!


Le Skullington bondit du grenier jusqu'au second étage, en traversant les deux trous. Il atterrit sur le sol de la salle de bain, il est devant un Tencha affichant un air malicieux, son sabre posé contre sa nuque du côté gauche. Geordi ne comprend pas pourquoi il se moque de lui, soudainement, le sol se dérobe sous ses pieds. Le pirate dégringole au premier étage, mais à peine essaye-t-il de se relever que le sol se détruit de l'appartement numéro 3 se dérobe aussi. Le pauvre forban finit par atterrir au rez-de-chaussé, le dos en miette, il est recouvert de plâtre, de nouvelles blessures recouvrent son corps déjà meurtri. Il regarde les quatre trous qu'il a traversés, crachant un filet de sang, alors qu'il est inerte sur un tas de boites aux lettres cabossé. Il a atterri sur celles-ci, ce qui n'est pas dû être indolore.


- Ce bâtard a dû prédécouper le sol à l'avance.


Une voix l'interrompt, le capitaine tourne légèrement sa tête vers les escaliers du rez-de-chaussé.


- Tu veux continuer ? Si tu promets de ne plus vouloir te venger des habitants de cette île, je te laisserai la vie sauve. Si tu persistes à vouloir obtenir vengeance, je n'aurai pas d'autre choix que persister à mon tour.


Geordi tourne sa tête et regarde les trous, il pose sa tête contre la carcasse d'une boite au lettre, puis il soupire.


- Je pensais qu'avec mon fruit de la forge, je serais avantagé dans un combat au corps-à-corps, mais je me trompais. Je ne suis même pas encore sur Grand Line que je me prends une rouste par un inconnu, le monde est plein de surprise. Je me demande combien de temps, j'aurai tenu sur la mer de tous les périls avant de subir une défaite comme celle-ci.


Tencha, adossé contre le mur de l'escalier, regarde le pirate avec attention.


- Tu es gentil de me laisser une porte de sortie. Mais, vois-tu, si j'en suis arrivé là, si j'ai survécu toutes ses années, c'était pour accomplir mon rêve. En tuant ses gens qui n'ont rien fait pour aider ma sœur, je serais libéré du poids du passé et je pourrai me tourner vers l'avenir. Tu comprends que je ne peux pas arrêter parce que ma vie est menacé, je vais donc continuer jusqu'à tous vous assassiner, parce que je sais que c'est qu'elle aurait fait à ma place.


Tencha ne lâche pas du regard, il le regarde se relever lentement. Il est debout, mais courbé, dégoulinant de sang.


- Abandonne, tu n'arrives plus à te redresser, tu dois avoir des os brisés. Je n'aurai aucune gloire à te réduire en bouillit.


Geordi esquisse un sourire.


- Je crois que tu n'as pas saisi l'ampleur de ma volonté, je suis prêt à crever pour mon objectif, alors souffrir.. JE N'EN AI RIEN À FOUTRE !!!


Subitement, il se redresse. Son visage exprime de la douleur, mais une intense détermination, le sang coule abondamment. Il prend sa sacoche, puis il avale tout le charbon s'y trouvant. Il fait chauffer son corps jusqu'à l'extrême, ce dernier devient écarlate, la chaleur qu'il dégage fait transpirer Tencha, sa peau est bouillante. Il se met en position, il fonce sur son ennemi. Il le prend de vitesse, le frappe avec son bras droit au torse.


- Lariat !!!


L'épéiste se fait emporter par la violence de l'attaque, ils passent tous les deux à travers le mur du bâtiment. Skullington envoie valser Tencha avec son lariat, le balançant à travers les mur d'une maison jusqu'à s'écraser en pleine rue, car il n'y a plus d'obstacles sur leur passage. Tencha ne bouge plus, son torse est brûlé et il a des os brisés, sans parler des blessures qu'il a reçues en passant à travers trois bâtiments. Malgré cela, il est toujours conscient. Il est incapable de se relever, sa jambe droite est brisée. Il tente de s'adosser, mais ses blessures sont plus graves qu'il ne le pensait, il finit par mordre la poussière, incapable de faire quoi que ce soit.


- Merde... Je ne peux plus me lever, il faut que je me reprenne.


Soudainement, une ombre se place devant l'artiste martial. Ce dernier écarquille les yeux, il reste figé sur place, il n'en croit pas ses yeux. Devant lui, le terrible Geordi est debout.


- Elle aurait fait la même chose… Elle aurait fait la même chose… Elle…!


Dit-il en haletant et soufflant comme un bœuf. L'artiste martial relève la tête, faisant face à son ennemi, mais un coup de pied dans le menton le projette au loin.


- Gyaaaaaaaah !


Le corps de l'Artiste martial percute la fontaine du village, il baigne dans l'eau qui ne tarde pas à virer au rouge. Le pirate titube, il avance difficilement. Il regarde Tencha baigné dans son sang, flottant sur le dos, inconscient. Puis, il reprend sa route.


- Au suivant.


C'est ainsi que Tencha échoua à arrêter le terrible Geordi « La Forge » Skullington, on ne peut pas gagner à tous les coups.

Du côté de la marine, elle fait face aux redoutables pirates, leur leader ne lâche rien. Il mène ses hommes au combat, ce qui effraie de plus en plus les pirates qui ne pensaient pas que des marines vivant sur une île aussi tranquille puissent être féroce à ce point. La marine ne fait preuve d'aucune d'aucune pitié, elle lacère, elle abat, tout cela sans hésitation. Il ne reste presque plus aucun pirate, ces derniers n'en reviennent pas, eux qui avaient pourtant l'avantage du nombre, ils se retrouvent en difficulté. Leur chef, Pelvis Pressé, échange des coups avec Monsieur Renard sans se soucier de la situation. Il parvient à frapper le renard avec ses poings américains à plusieurs reprises, ce qui le fait sourire. Mais, ce type sous-estime la résistance des Mink, le renard se relève à chaque fois qu'il est projeté au sol. Il redouble de force et d'agilité au fil de l'affrontement, le Mink s'adapte à son adversaire, mieux que cela, ce dernier semble progresser durant le combat. Pelvis peine à toucher l'imposant canidé, celui-ci esquive chaque enchaînement, puis il termine par mettre un coup au forban lorsque celui-ci achève son attaque. Le pirate s'énerve, il ne contrôle plus rien, le fait de voir son ennemi le dominer le rend maladroit. Il commet des erreurs, il ne prend plus la peine de se protéger ou de rester à bonne distance du marin, non, il se jette dans le combat au corps-à-corps en encaissant chaque attaque.


Il a beau décocher des directs surpuissants, le marine n'a aucun mal à se mouvoir sur place pour les éviter, tout en le fixant du regard. Ce regard perturbe au plus haut point l'acharné, il se fatigue à asséner des coups dans tous les sens, coups qui deviennent de plus en plus faibles et plus lourds au point de déstabiliser son utilisateur. Toujours sous le regard jugeur du Mink, Pelvis se met à hurler.


- Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaa... !!! Tu me prends de haut, tu te prends pour qui ?! Je vais te faire la peau, enfoiré !


Monsieur Renard reste calme et maître de la situation, il reste sur ses gardes. Le pirate sort de son dos un canon-scié qu'il braque à bout portant en direction du torse du renard, ce dernier grimace.


- Fait chie...


La détonation fait un bruit assourdissant, les soldats de la marine se tournent vers l'origine du bruit avec stupeur et une crainte immense. Ils voient leur chef projeté dans les airs sur quelques mètres en laissant une traînée de sang sur son passage, les soldats s'énervent et foncent pour secourir leur boss. Pelvis se retourne et braque les impudents, il se fait un plaisir de les allumer. Pelvis se sent puissant, il marche sur le corps de ses hommes, tout en affichant un air jovial. Les marines tentent de lui tirer dessus, mais ce dernier, malgré son imposante carrure, est assez agile pour esquiver les balles à la distance d'où elles sont tirées. Il est hors de question pour les marines de s'approcher trop près du pirate par peur de se faire flinguer ou prendre en otage. Mais alors que la situation semblait être perdue, la brute est enlacée par quelqu'un.


- Quoi ... ?!


Il se retourne et voit le chef de la marine, malgré ses blessures, le sangler contre sa poitrine et avec ses pattes robustes.


- Il m'en faudra plus pour me tuer, même si j'ai senti passer ton tir, je ne suis pas encore fini ! Les gars, le combat est terminé, je me charge du reste !


Pelvis grogne.


- Qu'est-ce que tu racontes, tu me sous-es... !


Il est interrompu par le renard.


- Dis-moi, as-tu déjà été ressenti la puissance de l'éclair ?!


Le corps du Mink étincelle, ses poils se dressent, il serre les dents. Le regard du pirate exprime de la peur, il est ensuite frappé par une décharge électrique en continu pendant plusieurs secondes. Les cris de douleur du pirate raisonnent dans le coin, le Mink serre les dents, car l'utilisation de l'électro reste éprouvant pour son utilisateur, surtout en générant autant de puissance en continu. Soudainement, le renard lâche son prisonnier, celui-ci tombe au sol, entièrement grillé. Le renard halète, il bave, ses yeux sont révulsés, le marin a atteint ses limites. Il finit par s'écrouler à son tour, mais il est vite secouru par ses hommes. La victoire est totale, la marine vient d'écraser la menace pirate.


Du côté de Tencha, ce dernier flotte dans la fontaine publique, il n'a pas été assez fort pour vaincre Geordi. Celui-ci se dirige vers la forêt, il déambule, il titube, ses blessures ne sont pas anodines. Il cherche à rejoindre les habitants qui sont cachés dans la forêt pour se venger d'eux. Les civils ne sont pas compliqués à dénicher, il n'y a qu'un village sur Kage Berg, hormis quelques fermes et autres petits patelins moins développé que le principal qui accueille la base de la marine. Le Skullington rentre dans la forêt, alors qu'il se vide de son sang, que chacun de ses pas le fait souffrir, ils luttent pour ne pas sombrer dans l'inconscience. Après quelques minutes de marche, il finit par tomber sur quelques civils qui se sont regroupés. À la simple vue de Geordi, les civils prennent la fuite en hurlant, ce dernier n'a pas la force pour leur courir après. Dans leur hâte, les civils ne s'occupent pas des siens. Un enfant trébuche, un petit garçon qui s'est blessé au genou se met à pleurer en restant sur place. Personne ne l'aide, il est seul, tétanisé. Geordi s'arrête et regarde l'enfant, son esprit se vide, il tend sa main droite instinctivement vers le gamin, son regard est vide. Soudainement, une silhouette se place devant le petit. La grande sœur du petit fait barrage, elle est face au pirate, soutenant son regard. Elle a les larmes aux yeux, mais son regard est plus déterminé que jamais. La main du forban se fige devant le visage de la petite, son regard reprend vie, il exprime de la stupéfaction.


- E...Elsa... ?


L'apparence de la petite se transforme en celui d'Elsa, une fille aux cheveux blancs comme la neige, ses joues recouvertes de tache de rousseur, et avec un sourire d'ange. Geordi se met à quatre pattes, son corps est en train de le lâcher. Il lève sa tête jusqu'au niveau de celle de la petite, son regard exprime de la tristesse, il en vient à verser des larmes, se mordant la lèvre inférieure.


- Ma sœur... Me pardonneras-tu d'avoir été un fardeau... Je suis désolé, je n'ai pas su te protéger...


Geordi approche sa main droite vers la fille apeurée. La tristesse de Geordi se transforme en joie.


- Tu es toujours aussi splendide, tu n'as pas pris une ride depuis tout ce temps... Ma grande sœur.


La petite se laisse caresser la joue par la main ensanglantée du pirate, elle sent que cet homme n'a rien d'hostile.


- J'ai besoin de le savoir, es-tu fier de moi ?


La fillette ne répond pas.


- Elsa... Je t'en supplie, réponds-moi.


Une voix interpelle Geordi.


- Elle ne peut pas te répondre, car ce n'est pas ta sœur.


Les enfants regardent l'inconnu, Geordi se fige sur place.


- Que nous veux-tu, oiseau de mauvais augure...


Geordi et les enfants aperçoivent un Tencha couvert de sang, de plaies, d'hématomes, tenant à peine debout. Il se tient le bras gauche avec le droit, signifiant que le gauche est brisé.


- Parce que ta sœur est morte.


Tencha s'approche lentement du pirate en boitant, sa vue se trouble, mais il tient le coup. Geordi caresse la joue de la petite fille, prenant un air rassurant, lui souriant avec bienveillance.


- Ne t'en fais pas, ton petit frère va régler le problème, contente-toi de m'attendre. Ensemble, nous réaliserons notre rêve de devenir libre.


Il puise dans ses derniers retranchements pour se mettre debout, il ressemble à un pantin désarticulé. Les enfants en profitent pour se cacher, Geordi ne tente pas de les arrêter, peut-être sait-il qu'au fond de lui ce n'était qu'une illusion, quelque chose à quoi se raccrocher. Tencha et lui se font face, ils se regardent intensément. Le corps du pirate s'écroule sur le côté droit du bandit, mais ce dernier continu de regarder en face de lui. Lorsque le corps tombe au sol, le regard de Tencha change, il passe de la détermination à de la peine. Il ne regarde pas Geordi, il se contente de lui faire ses adieux.


- Tu as été l'adversaire le plus robuste que je n'ai jamais affronté, sache que je t'ai respecté, que ce soit en tant que combattant ou comme humain… J'espère que tu as retrouvé ta sœur et que vous trouverez cette liberté qui vous tenez tant à cœur. Repose en paix, Skullington Geordi, je ne t'oublierai jamais.


Le pirate est allongé sur le sol, le sourire aux lèvres, ses dernières pensées furent pour sa sœur. Tencha ne tarde pas à s'effondrer à son tour, face contre terre. Quelques minutes plus tard, les villageois retrouvent leurs enfants ainsi que le corps de Geordi et l'artiste martial inconscient. La bataille est terminée, la marine retourne à la base afin de soigner les blesser le plus vite possible. La ville a été saccagée, mais il y a peu de perte humaine à déplorer. L'artiste martial est secouru par les villageois qui l'emmène au village, il est pris en charge par les médecins de la marine avec les autres rescapés. Les villageois racontent ce qu'il s'est passé en l'absence de la marine, le témoignage des enfants indique que Tencha est celui qui a combattu le pirate. À son réveil, le bandit se trouve dans une chambre en compagnie de quelques soldats blessés. Il est sous perfusion, en plus d'avoir d'autres soins comme les pansements et un plâtre à son bras gauche. Il raconte ce qu'il s'est passé à l'officier qui l'interroge, ce dernier prend note. Après vérification de tous les indices et témoignages, ils attestent que Tencha à sauvé le village. Monsieur Renard, qui vient à peine d'être soigné, viens personnellement remercier l'artiste martial. Il s'assoit à son chevet.


- Je suis surpris que tu sois encore vivant, la bataille a dû être terrible vu l'ampleur des dégâts. Je ne suis pas certain que je m'en serais sorti indemne, si j'avais été à ta place. Mon offre de rejoindre la marine est toujours d'actualité, qu'en dis-tu ? Tu pourras combattre les fauteurs de trouble et tu auras un salaire derrière, c'est bénéfique.


L'artiste martial esquisse un sourire au fond de son lit.


- La marine, ce n'est pas mon délire. Par contre, j'ai un service à vous demander. Je voudrais utiliser la prime du pirate pour m'acheter une licence de chasseur de primes.


Le marine est surpris, mais il finit par éclater de rire.


- Ha-ha-ha…! Tu n'es pas comme les autres, c'est ce qui me plait chez toi ! Comme tu as sauvé le village et vaincu Skullington, je te fais cette faveur, je veux bien accepter que tu payes la licence avec la prime de ta capture. Évidemment, le reste de l'argent revient à la marine. Comme tu n'étais pas encore un chasseur de primes lorsque tu l'as arrêté, le reste nous revient de droit.


Tencha regarde le renard.


- L'argent servira à reconstruire les dégâts que nous avons faits, c'est un bon échange.


Le renard sourit.


- Tu as tout compris, chasseur de primes. Si tu veux un conseil, rejoint le Baroque Works, c'est une organisation de chasseur de primes. Tu y trouveras des alliés et pleins d'avantages, il y a aussi de puissants chasseurs dans l'organisation.


Tencha est intéressé.


- Ça me tente.


Le renard souffre encore de ses blessures, mais il le cache.


- Parfait, je ferai le nécessaire pour que tu puisses y rentrer. Concernant ma proposition, si tu changes d'avis, ma porte te sera toujours ouverte. Je te laisse, j'ai du pain sur la planche.


Le renard se lève, puis il sort de la chambre. Dans son lit, l'ancien bandit ne peut s'empêcher de penser à Geordi, ce dernier n'était qu'une victime du système, rien de plus. Après quelques jours d'hospitalisation, le Ten fini par se remettre en forme. Il retourne dans le village, il constate que celui-ci est en reconstruction. Il s'arrête quelques secondes devant l'immeuble où lui et le forban se sont affrontés, il regarde le bâtiment avec nostalgie, puis il reprend sa route. Il passe devant la fontaine qu'il a brisée, il retrouve le même chat qui l'avait tant effrayé, endormie sur un banc. Tencha affiche un sourire, puis il continue son chemin.


- Bon, cette petite semaine de repos m'a fait du bien. Par contre, je sens que je vais me faire engueuler par le maître, j'ai raté plusieurs entraînements. Je me demande s'il va croire à mon histoire.


Pendant que Tencha discute tout seul, le chat endormi ouvre un œil et le regarde.


- Quel idiot. Mais, il a un grand potentiel qui serait dommage de gâcher. Je ne dois pas le perdre de vue.


Le chat s'étend en bâillant, puis il se met sur ses pattes arrière et se lèche la patte gauche.


- Ma mission ici est loin d'être terminée.


Proclame le Mink en suivant Tencha de loin.