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Dixième rencontre à Shell Town ; Sous la moiteur d'une chaude nuit d'été {Red} [Terminé]

    Nous sommes au début de l'an 1622...

    • Colonel, il nous faut vite…

    • S’il te plait Marone…

    Le ton était calme, tranquille. Nonobstant, il avait amplement suffit à faire taire l’adjudant en chef qui se tenait devant moi, droit comme un piquet. Comme quoi, pas besoin de verser dans des cris pour se faire comprendre. Voyant sa mine terrorisée par mes mots qui l’incitèrent à se garder de commentaires à propos de cette nouvelle affaire, je me mis à sourire poliment pour détendre l’atmosphère. Il n’était pas dans mes attributions d’effrayer ou d’être carrément despotique. Ca n’me ressemblait du tout pas. Et cela s’voyait fondé vu que le sous-officier finit par prendre place devant moi avant de soupirer. Pour lui, mon calme et ma nonchalance vis-à-vis du danger imminent étaient tout simplement déroutants. A force d’âge, il comprendrait peut être… Pour ma part, nul besoin de s’alarmer devant cette arrivée nouvelle qui faisait frémir l’entièreté de ma base. Tout à l’opposé de ma personne. Affaissé sur mon fauteuil confortable, je remuais tranquillement le verre de vin rouge que je m’étais servi quelques minutes auparavant. Du Lambrusco, le préféré de mon vice-amiral de père. Alors que je lui désignais la bouteille pour qu’il se serve, Marone me regarda d’un air interloqué. Je finis par soupirer de lassitude en regardant son expression fataliste et prit une gorgée de mon breuvage avant de me redresser et de m’asseoir correctement sur mon siège. Ma main s’empara paresseusement d’une fiche concernant la prime d’un pirate assez connu et craint. 50 millions… C’était pas un rien, en effet…

    • Et selon ta source, son arrivée remonte à combien de temps maintenant ?

    Mon soldat m’expliqua que le forban en question, s’était établit depuis maintenant plus d’une semaine sur l’île. Je haussais un sourcil à cette nouvelle et je prêtais dorénavant une oreille attentive à Marone. Une semaine sur mon île ? Sans s’faire choper ? Ah ouais quand même… J’avais entendu parler de sa déchéance dans les journaux et même qu’on avait annoncé sa mort après son échec sur Grand Line. Comme quoi, n’jamais compter sur les journalistes de ce bas monde. Je commençais à me tourner les pouces, moult questions en tête : Comment avait-il fait pour accoster sur île ? Comment avait-il fait pour ne pas se faire repérer, étant donné que j’avais eu la confiance de toute la population, malgré son nombre relativement important… ? Avait-il des complices ici ? Et que cherchait-il ? Je ne fis d’abord pas le lien avec le Léviathan, mais il était bon pour moi que ce pirate soit hors d’état de nuire. Prenant un air réfléchi et appliqué sous les yeux pétillants de mon sous-officier qui semblait maintenant heureux d’avoir pu me faire réaliser l’ampleur de la situation, je réfléchissais à une méthode pour en finir avec le dénommée « Chen l’aveugle ». Il était connu pour être un fin stratège. Je l’étais également et sans trop me vanter. Malheureusement, sa force était trop importante pour que je me cantonne à diriger des troupes contre sa personne. En auquel cas j’aurais plusieurs morts sur la conscience. Il me fallait alors moi-même agir, et au plus vite vu les circonstances…

    • Ne modifies rien au protocole habituel. Si nous changeons de manière de faire, chose qu’il a du étudier depuis son arrivée, il se doutera qu’il s’trame quelque chose et ça sera pas bon pour nous. Contentez vous, toi et tes hommes, de le repérer sur l’île par vos patrouilles dans la ville. Si vous réussissez, rapportez-moi sa position au plus vite ! Je m'occuperais personnellement de ce pirate.

    Content d’avoir pu réveiller l’âme responsable qui sommeillait en moi, mon adjudant en chef se leva, me salua militairement, avant de prendre congé pour aller communiquer les légers changements que j’avais ordonné. Soupirant une énième fois, je passais alors une main lasse dans ma chevelure, complètement blasé par cette nouvelle histoire. Ne pouvais-je jamais vivre en paix ? Après m’être coltiné la sulfureuse Shainess -Une chiante Cipher Pol- la semaine passée, m’voici à présent embarqué dans une nouvelle affaire de piraterie. Y’a des jours comme ça où j’me demandais si je n’aurais pas bien fait d’être resté dans les baskets de mes parents, profitant tranquillement alors de leur fortune étant donné que notre dynastie se situait dans les strates de la haute noblesse. Putain ! Moi qui pensait plus tôt à aller voir l’une de mes maitresses en plein centre ville, voilà que mes projets tombent à l’eau, comme ça, d’un seul coup. Comme quoi, la vie d’marine, c’est d’une chiantise, mais vraiment absolue. Résigné à l’idée d’accomplir mon devoir de colonel, je me levais sans trop de convictions et m’emparait de mon meitou calé contre une armoire pleine d’archives. A peine m’étais-je redressé que j’eus une petite idée. Pas forcement formidable, mais qui m’permettrait certainement de passer inaperçu aux yeux du forban si jamais on arrivait à le localiser et en espérant qu’il n’me connaissait pas : M’habiller à la manière d’un quelconque individu lambda…

    De ce fait donc, un simple jean et une chemise blanche firent mon affaire. Il ne m’arrivait pas souvent d’adopter un tel style débrayé, mais c’était toujours mieux que d’arborer une veste de colonel qui n’aurait fait que me vendre, pour pas deux sous. Prenant le soin d’accrocher mon meitou à la taille et d’adopter des rangers comme chaussures, je portais une bouche d’oreille au lobe gauche et laissait mes cheveux comme ils étaient ; c'est-à-dire, dans un état complètement épouvantable. Une fois prêt bien après avoir adopté des verres pharmaceutiques je quittais ma base sous les regards interrogateurs de quelques soldats qui ne me connaissaient pas sous ce style. C’était assez drôle, mais il me fallait faire vite étant donné que le soleil déclinait. Pour ne pas que la population me remarque sous ces vêtements, pas forcement dégradants mais assez inhabituels m’concernant, je pris un chemin dans les bois qui allait me mener dans une direction, au hasard. J’avais de toute façon un escargophone portatif, accroché à mon poignet droit. La moindre trouvaille donc et je courrais sur les lieux. Mes pas me portèrent quelques instants plus tard au port. C’était p’être pas le bon endroit de chercher un forban qui s’était déjà installé incognito sur l’île, mais c’était quand même un début. Et puis il faut l’avouer, l’tableau que m’offrait le crépuscule était à en couper l’souffle. J’aurais eu mes matériaux ici même, j’me serais certainement versé dans la peinture, plutôt que dans la contemplation…

    Pendant que le colonel rêvassait au port devant l’admirable beauté d’un couchant de soleil, ses hommes par petits groupes, ratissaient toute la ville comme à leur habitude, mais avec la ferme résolution de retrouver le pirate Chen. Les nerfs étaient cependant à vif puisque la tâche était très difficile. La population était quand même estimée à plus de 5000 personnes… C’est dire alors toute la difficulté de la nouvelle mission. Mission qui promettait vraiment vu qu’un nouveau protagoniste allait faire son apparition dans l’histoire. Un tournant s’annonçait…


Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Mar 3 Jan 2012 - 19:45, édité 2 fois
    Pendant ce temps la, ledit deuxième protagoniste avait pour l’instant un sale problème à résoudre. Le genre de problèmes qui déboule généralement dans les missions paraissant les plus simple et qui, si on n’y prend pas garde, se traduit souvent par un taux de perte anormalement élevé chez les agents charges de la gérer. Et un pourcentage de perte, quand on bosse en solo, c’est mauvais, très mauvais.
    Dans le cas présent, l’objectif était à peine digne d’un agent secret du gouvernement. Il s’agissait comme très souvent de faire le sale boulot de la marine. Ou plutôt, de s’assurer que ces chers soldats avaient correctement accompli leur tache, et qu’il n’y avait pas de saloperies à nettoyer derrière eux.
    Quelques semaines auparavant, un vaillant colonel et ses hommes avaient disputé une sévère bataille navale avec un des capitaines pirates de Grand Line. Globalement ils avaient gagnés, mais hélas sans réussir à mettre la main sur le meneur de la flotte ennemie, qu’une tempête et une fuite à travers Calm Belt avait fait disparaitre…
    Bilan pour la marine, grande victoire, décorations post mortem pour les braves défunts, félicitations officielles pour les vivants, bref, effets de manches et propagande classique ...
    Et bilan pour le Cypher Pol, la tache fastidieuse d’arpenter les iles du coin pour vérifier la mort effective du capitaine pirate, histoire qu’une soudaine résurrection sur les blues ne vienne pas entacher la réputation d’efficacité absolue de la marine…
    Presque des vacances en fait… Jusqu’au problème majeur. Le mec était en vie, et en pleine forme, et pas tout seul et … Et merde quoi…

    Et l’agent Red se retrouvait donc en pleine panade. Il avait déjà accompli pas mal, fait le tour des iles du coin, localisé trois survivants de l’équipage du pirate, en avait éliminé un avec brio et efficacité, et avait achevé sans problèmes les deux autres tout en leur faisant cracher plein d’infos utiles. Puis il avait remonté la piste du dernier survivant de sa liste.
    Il avait débarqué comme une fleur à Shell Town, et après quelques jours de recherche avait fini par localiser un suspect probable. Un type arrivé depuis peu, installé sur une cote à l’écart de la ville, et se faisant passer pour un genre de vieux sage devin à la recherche du calme et de l’illumination nécessaire à la pratique de ses arts occultes.
    Arrivé depuis peu, planqué, évitant les gens, dans le jargon du boulot ça s’appelle de fortes présomptions. Suivant la procédure Red avait passé un costume local et était parti s’embusquer à proximité de la planque de l’ermite, histoire de valider le tout.
    Pendant deux jours supplémentaire il s’était aperçu qu’en fait d’éviter les gens, c’était plutôt le contraire que recherchait le suspect. Sous prétexte de prédictions et d’oracles ça défilait sec dans sa cabane, et vu le faciès patibulaire, voire les primes que se trimballait certain des clients, il ne fallait pas être bien malin pour découvrir le pourquoi de ce défilé… ça recrutait sec... Pas abattu pour deux berrys, le capitaine était déjà en train de se remettre à flot, et commençait déjà à faire le tour des bandits dispo dans le coin.

    Alors Red descend se farcir Chen l’aveugle. Il se pointe un soir ou il n’y a personne, se glisse discrètement dans la cabane … Et se mange la mère de toutes les mandales direct dans la gueule. Sans avertissement, sans avoir rien vu venir… Et voila que le brave Chen le regarde de l’air du mec qui a trouvé une limace sur sa feuille de salade et lui fait « T’es recalé, je veux pas de tocards dans mon équipage »
    Et Red fout le camp en vitesse, il se tire d’autant plus vite qu’il maitrise un truc qu’il a appelé le jeu des six formes, un truc qui lui permet de savoir précisément le niveau de dorikis du quidam qui lui met des pains. Et qu’il n’est pas assez suicidaire pour essayer de s’attaquer solo à un pirate qui en possède 2000…

    (…)


    Alors Red erre sans but dans la rue… Il s’est bien pointé au QG de la marine mais on l’a refoulé. Ils ont plein de trucs à faire et le colonel n’est pas la... Faire semblant de ne pas avoir trouvé le pirate ? Impossible…
    Il réfléchit tellement qu’il rentre par mégarde dans un type aussi attentif que lui. Excuses de rigueur des deux cotés, salut rapide, et tout le monde reprend sa route… Mais Red ne fait que deux pas avant de se figer net…

    **Hé mais ? Plus de 2000 dorikis ? Je rêve ou quoi ? Ce type est super balaize. Il faut pas que je laisse filer… **

    -Hé vous, attendez ! …
        Perdu dans un flot de pensées diverses, le colonel venait alors à oublier le pourquoi de sa présence au port de la ville qu’il protégeait. L’astre solaire, la brise maritime qui se faisait pleinement sentir, la forte odeur de sel ; tout était à point pour lui faire oublier la mission qu’il avait décidé de prendre en charge auparavant. Alors qu’il était en pleine osmose avec la nature, son escargophone portatif sonna brusquement. Interloqué par l’objet qui le fit sortir de ses rêveries les plus profondes, Salem répondit donc à l’appel de ses hommes qui confirmaient alors la position du forban…

        Bordel de merde ! Pendant un bon moment, j’avais bien espéré que tout ceci soit un malentendu, mais apparemment, j’faisais totalement fausse route. Tsss… Marone avait donc raison sur toute la ligne et mes hommes avaient eu également raison de s’inquiéter pour la sécurité de la ville. C’est tout à leur honneur vu qu’ils faisaient parfaitement leur boulot quand je m’amusais à glandouiller fort. Remarques, avec la précédente Cipher Pol et la visite surprise du colonel Alexander pas plus tard qu’avant-hier, j’avais pas vraiment eu de temps à moi et j’avais du suivre l’protocole à la lettre. Et aujourd’hui encore, m’voici qui trimait grave. Parce que ouais, j’étais entrain de longer le grand port au pas de course dans l’optique de me rendre à l’endroit indiqué par mes hommes par l’biais du den den mushi. C’était à quelques heures du port fort heureusement, parce que courir du nord de la ville jusqu’ici, c’était pas forcement évident. Au passage, je bousculais un docker d’même corpulence que moi sans le faire exprès et celui-ci tomba à la renverse avant d’me lancer des insultes pas croyables. S’il m’avait reconnu, certainement qu’il ne s’hasarderait pas à faire cette boulette. C’est dire alors que mes nouveaux vêtements m’donnaient une allure différente de celle à laquelle le colonel Fenyang avait habitué la population. Bien. Un bon point pour moi. Comme quoi…

        Sans pour autant m’retourner m’excuser, parce très franchement je n’en avais pas l’temps, je continuais ma course folle, évitant telle ou telle personne ou franchissant tel obstacle ou tel obstacle par des sauts ou des feintes ; les dits obstacles étant généralement les grosses caisses ou tonneaux qui parsemaient un peu l’port. La nuit tombait progressivement et je me devais de faire très vite. Son arrestation, c’était bien ce soir ou jamais ! Tout au fond de moi et bien que ces pensées n’étaient point dignes d’un marine de ma trempe, j’espérais qu’il n’avait pas totalement récupéré de ses défaites à Grand Line. Le combat serait alors plus facile et peut être bien que j’pourrais rejoindre l’une de mes maitresses en fin d’soirée. Comment ça j’exagère ?! Pour moi tremper l’biscuit, ça urgeait un peu quoi. Parce que faire toute une semaine sans, c’était pas du tout possible. Vous voyez un pur toxico tenir sans sa came, pendant une longue semaine ? Hé bah… C’est du pareil au même. Comme moi quoi. D’ailleurs, ça m’faisait bien rire, ceux qui m’disaient que le sexe était la nourriture du pauvre. Me concernant, j’étais bien loin d’être pauvre… Et pourtant j’me tapais plusieurs péripatéticiennes par semaine, sans qu’elles ne sachent véritablement qui j’suis quoi… Mais on s’égarait, on s’égarait… Puisqu’au détour d’un carrefour, je vis mes hommes planqués derrière une jonction de rochers…

        Complètement isolé de l’île, l’endroit était presque désert si ce n’est qu’un amas d’abris de fortune, genre un bidonville qui trônait là, au beau milieu du terrain près de la mer. Le colonel n’avait-il pas interdit quelconque construction aux abords de la mer du fait de la marée… ? On sentait que ces gens là, n’avaient pas froid aux yeux, lui. Fronçant les sourcils en s’planquant comme ses hommes, Alh’ reçu d’eux toutes les informations nécessaires à sa bonne opération. Il leur intima l’ordre d’appeler d’autres renforts pour encercler le secteur et quitta la cachette, comme si d’rien était, en direction d’la cabane du forban…

        Wow ! C’était qui ce gars là ? Il a pas une tronche de bisounours en tout cas. Déjà, ses vêtements cramoisis n’me donnaient pas bonne impression du personnage qu’il pourrait être. Enfin bon, j’suis pas là pour ça j’crois. J’ai un mec à coffrer et ci-possible à dézinguer, donc, pas de décontractions. Pour faire genre, j’avais froissé mon visage derrière mes lunettes et je regardais au sol, comme si de rien était. Il s’pourrait que ce soit l’un de ses acolytes, qui sait ? Et si ça s’trouve, p’être qu’il avait déjà fini de repérer l’arrivée de mes hommes qui aurait pu être flagrante. Ce qui expliquerait la venue de ce mec vers nous qui ressemble plus à un boucher qu’autre chose. Meeeerdeuuh… Mais pourquoi j’me fais autant d’idées, moi ? J’stresse ? Ouais, j’stresse. Y’a un moment que je me suis pas confronté à un pirate de cette trempe là, alors bon… Comprenez un peu mes états d’âmes. Tiens… C’était quoi ce papier sur le sol… ? Une couverture d’magazine *biiip* ? Oh putain ! Mais vas-y, vises-moi les nichons de la fille photographiée dessus ! Elle était trop… « AOUTCH ! » Je titube avant de retrouver mon équilibre, m’excuse rapidement, avant d’jeter un coup d’œil bref au gars que j’ai percuté… L’mec en rouge ! ‘Fin bon, lui aussi s’était excusé donc j’pouvais continuer mon chemin… D’ailleurs, c’est ce que je fis, l’temps de trois pas… Jusqu’à ce que…

        • Hé vous, attendez ! …

        Déclic total ! Avais-je un seul réfléchi un seul instant en ce moment là ? J’crois bien que non. L’instinct avait largement pris l’dessus sur ma personne. Et quand un tel cas arrivait, j’ne pouvais que devenir très dangereux. En m’abaissant immédiatement, j’tournais sur moi-même et administra un croc-en-jambe à l’homme grâce à mes longs pieds. Assuré de sa chute vu mon attaque surprise, je fondis alors sur lui avant d’écraser ma paluche sur sa tronche dans un bruit sec d’mes jointures qui claquaient suite au coup. L’impact de mon attaque le projeta façon missile très loin de moi. La raison de mes attaques aussi subites ? C’est simple ! C’mec devait être forcement l’un des partenaires du forban que je recherchais et sans doute m’avait-il reconnu après notre collision. Mes reflexes de marine opérèrent rapidement… Il n’était pas question que je lui laisse le temps d’avertir son boss. Aussi courais-je en sa direction sous les mines surprises de mes hommes toujours planqués quelque part, dans le coin. J’le rattrapais… J’allais le rattraper et trancher ta gorge vu que je dégainais mon meitou… Mais malheureusement, une branche sortie de nulle part m’obstrua chemin, avant que je me ramasse pathétiquement la figure suite à une chute vertigineuse. Ma chute me conduisit contre un bloc de tonneaux que je strikais façon boule de bowling et qui par la suite me retombèrent dessus avec violence...

        Hé bah… C’était bien parti là…
        Et voila, encore un coup de Murphy . Une rengaine que l’agent Red connaissait bien. Si quelque chose peut aller mal, alors ça ira forcément mal…Du haut de son expérience personnelle Red avait même tendance à rajouter un bonus. Quand ça commence à aller mal, le plus souvent, ça empire…
        Et si y’avait bien une mission qui ne le ferait pas changer d’avis, c’était celle la. D’abord le pirate soit disant décédé était en pleine forme, ensuite il était horriblement puissant, il avait des amis… Et au moment où il tombait sur un mec assez fort pour lui filer un coup de main, il s’avérait que celui-ci était aussi un pirate…
        Parce que, c’était la seule explication… Soutenu par un incroyable manque de bol, Red était allé emboutir directement un des nouveaux copains de Chen, et un allié encore plus puissant que le précédent.

        Il était d’ailleurs passé à deux doigts de se faire sécher. A peine le temps de réagir que déjà le mec lui fauchait les jambes avant de lui balancer le coup de pied de la mort. Un truc qui l’avait envoyé valsé dans le décor avec la sensation d’avoir embrassé un bus sur la bouche.
        A peine le temps de rameuter ses esprits en fuite que déjà le mec sort un sabre et lui fonce dessus avec l’intention tout à fait équivoque de le découper façon cuisine de chef. Et au moment ou Red se dit que cette fois ci ça sent vraiment le roussi et qu’il cherche désespérément une échappatoire. Voila que le mec se prend une branche sacrément providentielle dans les pattes et va s’écraser dans un pile de tonneau…
        Niveau signe du destin il n’en faut pas plus à l’agent Red. Ok il s’est fait surprendre, ok il a bien merdé sur le premier round, mais on vient de lui offrir l’occasion de se rattraper, et il va pas la louper.
        Leçon numéro deux quand on se bat contre un mec plus puissant, surtout ne pas le laisser attaquer. La leçon numéro un étant évidemment de ne jamais se battre à moins d'avoir la certitude d’être le plus fort des deux. Encore raté en somme...

        Red se relève au moment ou Alheïri commence difficilement à s’extirper de sa pile de tonneau. Hors de question de le laisser faire. D’un gros coup de pied dans le tonneau le plus proche il relance la chute, remettant en mouvement les barriques qu’Alheïri stabilisait péniblement le temps de se remettre sur pied.. Puis d’un grand mouvement de bras il envoie son chapeau trancher une corde la haut au sommet de la pile. Celle qui cercle le tas de tonneau et l’empêche de finir de se casser totalement la gueule sur le gros balaize à ses pieds.

        Visuellement ça en jette tout ces bidons qui dégringolent, mais pas autant que la gestuelle du mec dessous, qui toujours pas vraiment stable mais sabre à nouveau en main se met à tailler dans l’air, tranchant les tonneaux avant qu’il lui tombe dessus comme un sacré tireur de ball trap…
        C’est l’échec du plan A, pas d’écrasement pour le pirate. Heureusement le plan B est déjà prévu, comme le A, mais plus fort. Pendant que le virtuose du sabre débite les tonneaux Red ne perd pas de temps, sort une grenade, l’allume, et la jette aux pieds du type…
        On verra bien si il arrive à parer les éclats de bois qui vont voler partout…Mange ça connard…

        -Tiens, dis bonjour à ma copine…
            J’te jure qu’il n’y a que moi pour avoir une malchance pareille. Une branche… Une foutue branche qui emmêla mes pieds avant que j’ne me ramasse face contre Terre. Si c’est pas la joie ça… Bien sur, ça aurait pu s’arrêter là. Ca aurait pu. Mais tel n’était malheureusement pas le cas. Mon corps avait fait une longue glissade pour finir contre une pile de tonneaux bien remplis de j’ne sais quoi. Résultat : Dans la mouise totale. Des tonneaux, il n’en finissait donc pas de pleuvoir. Parce que même si je roulais sur moi-même pour en éviter certains, d’autres par contre m’écrasaient sans pitié. Concernant certaines parties de mon corps, j’m’en foutais un peu. Mais quand on prend on considération mes bijoux de famille et mon visage, là, y’a vraiment du souci à s’faire. Dans ma position inconfortable au sol, j’avais tout de même réussi à embrocher une barrique qui fonçait droit vers mon bide, avant de m’en servir pour dévier la trajectoire des suivantes. Un exercice bien difficile, même si c’est dans ces conditions là que j’me félicitais d’avoir passé du temps à soulever des haltères peu commodes pour l’commun des mortels. ‘Fin, j’vous épargne les détails. Malgré tout, j’finissais quelques secondes plus tard, par réussir à me remettre debout. La chute de ces maudits objets était finie… Pas pour longtemps, cependant… Parce que par je ne sais quel miracle, il recommença à en pleuvoir…

            Y’a des jours comme ça où on s’demandait vraiment si on n’aurait pas mieux fait de rester dans notre lit. Puisque tellement affolé par ce qui arrivait au dessus de moi, j’avais voulu fuir au pas de course en oubliant complètement les tonneaux en dessous. J’glissais sur l’un, manquant d’me manger encore une fois le visage déjà ensanglanté au niveau de l’arcade sourcilière, avant de reprendre un équilibre précaire dessus, le bras armé s’agitant autour de moi. Heureusement que découper du bois était facile, sinon, j’crois bien que je serais six pieds sous terre. Par contre, le truc bien moche, c’est c’qui m’aspergeait du tout au tout. Les barriques contenaient de l’eau, du rhum, du saké, du vin de mauvaise qualité… Des trucs dont j’n’avais pas forcement besoin en ce moment précis. Tsss… Pour en finir avec ce cauchemar, je tranchais l’air et provoquait une petite onde tranchante qui fit exploser tout c’qui s’trouvait encore haut, me laissant alors la bonne grâce de m’extirper enfin de ce foutoir que j’avais grandement détesté. Le bon côté des choses quoi… L’mauvais côté résidait malheureusement dans le tintamarre que j’avais provoqué avec tous ces tonneaux entassés ça et là. Du bruit qui allait alerter Chen. Manquait plus que ça franchement. J’avais la chance quoi… Trop même, lorsque d’un clin d’œil, je pu voir c’qui s’acheminait vers moi incognito… Putain d’bordel de merde…

            Ma réaction fut immédiate, pas l’temps de réfléchir. Marchera, marchera pas ? Perso, m’en foutait un peu, parce que l’essentiel était de tenter quelque chose, sans quoi j’prenais gros dans ce qui allait fatalement suivre. Dans l’dernier ricochet (Ou pas) d’la grenade sur le sol, j’utilisais alors le plat de ma lame comme une batte de baseball avant de taper dedans de toute ma force. On aurait pu croire que le choc allait immédiatement entrainer l’explosion. On aurait pu, hein. Mais avec une veine inestimable cette fois là vu la coque extrêmement dure de l’arme qui était sortie de nulle par, j’avais pu plus ou moins smasher, éloignant ainsi l’arme qui explosa dans les trois quatre secondes qui suivirent. Gros « BOUM ». Déflagration peu importante, impact néanmoins bien grand qui me projeta loin derrière. Mon corps avait subi quelques brulures. Ma nouvelle chute sur des tonneaux derrière moi avait provoqué quelques lésions internes. En m’écroulant une nouvelle fois le sol, j’avais vomi du sang. Et j’étais mal barré… Parce que là, c’était sur, le pirate, il allait s’faire la malle avec tout le bruit causé par son acolyte. Son acolyte ?! En pensant à lui, j’eus une soudaine montée d’adrénaline, malgré mon sale état. J’me levais d’un bond et commençait à courir dans la gigantesque fumée qui s’était formée dans l’coin. Si j’avais été victime d’ce coup, lui aussi devait en avoir prit pour son grade…

            La hargne m’animait. Ce type, j’allais le défigurer, le dézinguer, le rétamer, le bousiller, l’anéantir, même si bien avant mes idées de vengeance, il allait m’servir à trouver l’autre pirate à la chaine. Parce que oui, l’garder en vie, était chose primordiale. Et encore fallait-il que je le retrouve. Ce que j’essayais d’faire malgré le coin dévasté. Un truc pourtant, m’coupa net dans mon élan, une fois que j’étais parvenu à sortir de l’écran d’fumée noire… Mes hommes… Tous mes hommes qui étaient planqués dans l’coin étaient à terre. Complètement défaits ! Ma mine se froissa et mes yeux s’écarquillèrent d’effroi. Ils étaient tous inertes. Oubliant immédiatement l’homme cramoisi, j’me tournais vers eux en effectuant deux ou trois pas timides… Avant de m’arrêter, et de progresser ma vue vers une multitude d’hommes qui m’toisaient avec des sourires mauvais, sournois. Des impies, des parasites moqueurs ! Qui ne tardaient à me railler. Sans crier garde, je donnais un coup dans le vide, brusque, rapide, précis, si bien que l’onde tranchante que j’avais engendrée partit frapper la poitrine d’un des leurs de plein fouet. Effusion de sang, cri d’agonie, dernier soupir, mort propre et nette. Choqués tout d’abord, les hommes devant moi finirent par reprendre leur esprit avant que l’chef de file, un gros malabar borgne, s’décida alors de passer directement à l’offensive par l’biais d’un grand cri de guerre :

            • ALLEZ Y ! TUONS LE COOOOOLOOOOOOONEEEEEEEEL !

            Ces gens avaient, malgré la tenue qu’il arborait, reconnus l’colonel. Si bien qu’ils se ruèrent vers lui tous ensemble. Une trentaine ? Une quarantaine ? Non. Ils étaient une centaine. Et là, ça promettait d’être intense pour Alheïri. Celui-ci se mit alors à sourire diaboliquement. Si le mec en cramoisi était parti rechercher du renfort, il avait d’une manière arrangée l’colonel qui avait maintenant tout le loisir de se défouler et soumettre l’un d’entre eux à un interrogatoire musclé sur la position de Chen dans ce bidonville… Ou partout dans la ville. La fête commençait…

            Spoiler:


          Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Sam 22 Oct 2011 - 20:01, édité 3 fois
            Red n’a pas le temps de se réjouir de sa performance que déjà l’adresse au sabre de l’ennemi déjoue une fois de plus ses plans. La grenade qu’il vient de lancer suit une courbe parfaite vers les pieds de son adversaire quand elle est cueillie par son sabre et retourne immédiatement vers son envoyeur.
            Red a juste le temps de se jeter en arrière, le souffle de l’explosion achevant de le propulser à l’écart à travers la paroi pourrie d’un des taudis du coin… Taudis qui, ébranlé par l’arrivée de Red, s’effondre immédiatement.
            Et l’agent Red se retrouve enseveli sous une couche de débris divers, bois pourris, filets de pèche puant, détritus…Il souffre de contusions, de nombreuses coupures, et il a paumé son chapeau.
            S’extirpant avec difficulté des décombres il s’empresse de se trainer à l’écart avant que le sabreur ne surgisse de la fumer pour lui remettre la main dessus. Jouant des coudes il rampe jusqu’au bâtiment le plus proche et ne s’arrête qu’après s’être glissé à l’intérieur. En sécurité au moins pour un temps.
            S’adossant à une cloison il fait rapidement l’inventaire de ses blessures, rien de cassé, pas de saignements à arrêter. Hormis la perte du chapeau tout va plutôt bien.
            Tendant l’oreille il cherche à localiser le pirate qui ne doit trainer dans le coin. Il ne doit pas étre plus mal et vu sa façon de se battre il doit être en train de le chercher partout. Il s’agit de se tirer au plus vite. Ou mieux, il s’agit de récupérer le chapeau, puis de se tirer au plus vite.
            Red se remet debout et dégaine une arme en se rapprochant silencieusement de la porte quand celle-ci est violement ouverte, laissant place à trois hommes qui déboulent armes au poing dans la pièce.
            Tout le monde se fige, hésitant à définir la catégorie de leur vis-à-vis, ami ? Ennemi ?

            -ALLEZ Y ! TUONS LE COOOOOLOOOOOOONEEEEEEEEL !

            L’appel attire l’attention de tout le monde et Red ouvre les hostilités, après tout ce ne sont pas des marines, et s’il y a un colonel à tuer ces hommes armés y participent surement. D’un coup de poignard il tranche la gorge du premier avant d’éclater le nez du suivant d’un coup de tête.
            Il esquive le sabre du dernier et lui tranche assez de doigts pour lui faire lâcher son arme avant de repousser contre un mur et de lui coller sa lame sous la gorge…

            -Qu’est ce que c’est que cette histoire de Colonel ? Qu’est ce que vous foutez dans le coin ? Pour qui tu bosses ?
            -C’est Chen, Chen l’aveugle qui nous envoie. Le colonel Alheïri est dans le coin, on doit lui faire la peau tant qu’il est presque seul….
            -Le colonel Alheïri ? Voyons voir, brun, négligé, sabre, et en train de sortir d’une pile de tonneau dans la ruelle juste derrière nous ?
            -Ouais c’est lui… Mais … Mais alors vous êtes avec nous ?
            -Nan, dommage pour toi…

            D’un coup de poignard précis Red achève un pirate, puis l’autre. Puis sortant de la maison il se hisse prestement sur le toit. Peut être qu’un point de vue élevé pourrait éclaircir la situation.

            **Quelle galère, je viens d’essayer de tuer le colonel Alheïri. Merde !… Il ne croira jamais que je suis un agent du gouvernement maintenant que je lui ai balancé une grenade. Pourvu qu’il ne soit trop pas du genre rancunier…Je vais déjà lui filer un coup de main. Si je lui prête main forte ça devrait au moins me permettre de pouvoir crier CP5 avant qu’il se remette à vouloir me découper. **

            De son perchoir Red surplombe comme prévu la zone ou Alheiri fait seul face aux pirates, à vue de nez au moins une centaine d’hommes. Ce type n’a peur de rien. Respect pour le colonel…
            N’ayant aucune intention de faire comme lui et de se battre face à face avec si grand nombre Red n’a pas beaucoup de choix pour soutenir le gradé. Il s’installe confortablement à l’abri de son toit et, sortant les grenades qu’il lui reste il les allume l’une après l’autre avant de les balancer sur les arrières des assaillants. A des endroits ou elles provoqueront des pertes sans menacer le colonel et surtout ou elles gêneront la retraite. Obligeant les pirates à combattre Alheïri jusqu’au dernier. Pauvres bougres…Ils ne savent pas à quoi ils font face...
                Une nouvelle explosion ! Loin derrière… L’impact fit voler plusieurs corps dans les derniers rangs de mes ennemis. Pendant un instant, j’étais comme pétrifié, les yeux écarquillés, la mine plutôt pataude. J’m’attends pas à ça voyez vous. Quelqu’un qui m’aidait ? L’un de mes hommes qui avait réussi à échapper à la bastonnade ? Non non… Personne n’utilisait d’explosifs pour se battre chez moi. Ça, j’en étais persuadé, en bon colonel qui pouvait se targuer de connaitre parfaitement tous ses hommes. Mais alors ? Qui est ce qui faisait ça pour moi. Mystère. C’est alors que je vis une grenade tomber du ciel et faire d’autres dégâts ce qui ébranla les pirates qui étaient juste en face de moi. Eux aussi m’avaient oubliés, étant plutôt abasourdis par le revirement de situation. Par pur hasard, je jetais un coup d’œil en l’air, vers les toitures des maisonnées environnantes, avant d’avoir la bouche encore plus béante que celle que j’avais avant et les yeux encore plus écarquillés. Le mec en rouge… Comment ça s’fait ?! Il n’était pas avec les pirates… ? Mais pourtant, il m’avait attaqué non… Mais quand j’y repense, c’est bien moi qui avait ouvert les hostilités… Oh gosh ! Ça s’trouve, c’est p’être un marine que le gouvernement a nouvellement affecté ici. Hé merdeuuuh ! J’allais me tirer les cheveux là ! Quand une autre explosion retentit tout en me remettant les idées en place. C’était pas tout ça, mais mon meitou avait à tâter certaines personnes…

                De ce fait, je m’élançais corps et âme dans la bataille. L’un d’eux eut le reflexe de me voir venir, et de foncer sur moi, mais déjà deux coups échangés avec moi, qu’il avait la poitrine tranchée. Son sang humecta mon faciès, mais il n’était pas questions de m’arrêter sous prétexte qu’ils étaient des hommes qui avaient droit à la rédemption. Attenter à ma vie, ça passe encore, mais à celle de mes hommes, celle de ma seconde famille, c’était pas possible. Ils allaient tous morfler, tous ! J’évitais une balle qui m’arracha néanmoins une estafilade sur le bras, avant de couper la tête d’un autre pirate. D’une extrême facilité. Deux m’attaquèrent frontalement au même moment. Nos trois lames se croisèrent. Alors que le rapport de force semblait plutôt équilibré, j’avais foutu un gros coup d’boule à celui qui m’semblait le plus faible. Il abandonna le combat en titubant et en grognant, apparemment aveuglé par la douleur. L’autre voulut faire de même, mais j’évitais son coup, avant de dégager sa lame d’un coup brusque en lui faisant gouter la semelle de mes rangers. L’temps qu’il tombe sur le dos et déjà sa poitrine était sectionnée. Ébahis par mes prestations et animés par une certaine appréhension, tous les soldats s’élancèrent vers moi, alors que je mimais une mimique obscène, léchant le plat de ma lame en les regardant sadiquement… Ils faisaient exactement c’que j’avais voulu d’eux, héhé…

                • HAAAAAAAAAAAAA !!!!

                Mon cri de rage fut couvert par un grondement quand j’eus à trancher l’air avec toute ma force. Une gigantesque vague de pression orangée détruisait la surface de la terre comme un tremblement de terre, avant d’aller frapper les pirates stupéfaits qui n’avaient pas eu la marge de fuir. Si vous aviez entendu l’explosion… Pire que les grenades du gars en rouge. Tous les corps de mes ennemis étaient dans les airs, alors que je m’étais un peu écarté du champ d’action. Une poussière envahit la scène agrémentée d’une pluie de corps qui retombaient avec véhémence au sol. Assommés, blessés, ces gars là n’avaient plus la force pour me tenir tête. Encore s’ils pouvaient se relever du choc que j’avais provoqué. Quand à moi, j’avais fait un bond périlleux, avant d’atteindre la toiture où l’autre en rouge se trouvait. Pour montrer que je levais l’drapeau blanc, je rengainais alors mon âme et m’inclinait respectueusement devant lui. « Merci pour votre aide et désolé pour tout à l’heure, je vous avais pris pour un pirate, mais apparemment, vous n’en êtes pas un… ». Vous imaginez bien que des questions sur ce gars, j’en avais pleins la tête. Vraiment. J’savais même pas par quoi commencer. M’enfin, fallait aussi que j’me grouille pour porter assistance à mes gars. Mais attendant…

                • Qui êtes vous… ? Un chasseur de primes ? Un agent du gouvernement ? Un nouveau marine ?

                L’ton du colonel avait changé du tout au tout. Après cette idée inespérée, force était d’avouer qu’il avait plus que besoin d’éclaircissement sur cette personne. Il se risqua à regarder à terre et vit tous les pirates complètement K.O et entassés dans une grosse crevasse qu’il avait provoqué de son coup. Certains de ses marines retrouvèrent leurs espris et se relevèrent déjà. De braves types. Rien de vraiment grave du côté d’la marine. C’est alors qu’il reporta son attention vers son sauveteur du jour. Qu’il ne remercierait jamais assez…

                Spoiler:

                Une fois lancé ses dernières grenades du haut de son toit, Red ne peux plus faire grand-chose pour aider Alheïri. Mais celui a besoin de tout sauf d’un coup de main. Et pendant qu’il le regarde combattre Ref révise à la hausse son jugement sur sa puissance. Ce type est un monstre. Chacun des ses coups de sabre crée un souffle d’air qui tranche tout ce qui traine autour de lui. Les pirates ont beau être une centaine ils ne sont pas plus efficaces contre le colonel que des épis de blés s’attaquant à une moissonneuse batteuse.
                Le combat tourne court aussi vite qu’il a commencé. La participation de Red s’arrêtant à la pendaison rapide d’un pirate qui a eu la mauvaise idée de venir s’adosser sous son toit. Ce n’est pas grand-chose, mais on fait ce qu’on peut pour aider. Tout le boulot du Cypher Pol pourrait se résumer à cette phrase en définitive. Faire ce qu’on peut.
                Les pirates et le décor sont éparpillés partout, les pirates souvent en plus mauvais état que le matos. Et le colonel reste seul victorieux et debout au milieu du carnage. Tout seul au milieu de tous ces corps gémissants. Sacré beau boulot, ça mériterait bien un peintre pour immortaliser le truc.

                Manque de bol le colonel ne sait pas s’arrêter. A peine le dernier pirate enfin tombé au sol voila qu’il cherche déjà un nouvel ennemi. Et pas besoin d’être très malin pour comprendre que l’ennemi suivant c’est le pauvre agent qui lui a jeté une grenade amicale par erreur avant de se tirer comme un voleur.
                Red pige vite, mais le colonel est vraiment, vraiment très rapide… En une fraction de seconde il localise sa cible, et le temps d’un souffle, en un bond formidable il a rejoint l’agent et atterrit sabre au clair sur son toit…

                Et miracle, il rengaine…

                -… Qui êtes vous… ? Un chasseur de primes ? Un agent du gouvernement ? Un nouveau marine ?

                Red est un agent expérimenté, un vétéran qui a déjà survécu à de nombreux coups pourris et a échappé à plusieurs reprises à la mort. Alors même si il est vachement content de la tournure de la situation il retient le soupir de soulagement qui lui monte aux lèvres au moment où le colonel range la hache de guerre.

                -Gouvernement mon colonel, Cypher Pol 5, agent Red en mission d’investigation. Vraiment désolé pour la grenade mais je vous ai pris pour un pirate…

                Une fois le problème identitaire résolue et les camps respectifs établi on s’échange des excuses mutuelles, après tout les torts sont partagés et la grenade était une riposte globalement plus méchante que le coup de pied. Et même s’il est incontestable que le colonel à frappé un peu fort en entamant les hostilités il dispose du grade le plus élevé ce qui l’absout quasiment de toute véritable faute. Un partout et balle au centre donc.
                Pendant que les marines se remettent de leur baston et commencent sous les ordres du colonel à attacher et à coffrer tout les pirates survivants. Red et Ailheiri prennent un peu de temps pour s’échanger leurs infos… Enfin surtout Red qui en a beaucoup sur le cœur.

                Heureux d’avoir enfin trouvé un allié de taille, l’agent déballe par le menu tout les renseignements dont il dispose. La défaite de Chen sur Grand Line, son arrivée ici, son plan de recrutement, l’assaut probable qu’il prépare sur le Léviathan. Le fait qu’il se batte avec une chaine capable de découper quasiment n’importe quoi…Sa puissance, oui 2000 dorikis précisément…Comment je l’évalue ? Ne vous occupez pas de ça, je le sais, vous par exemple vous avez très exactement… Moi ? Moi je suis à 900 et c’est déjà pas mal…
                Et une fois terminé le vidage de sac il se met évidemment à la disposition du colonel, il n’a lui pas le niveau pour affronter face à face le pirate mais peut parfaitement jouer le rôle de soutien. Il n’est en outre pas du tout intéressé par la gloire qui rejaillira sur celui qui mettra fin à la carrière de Chen et ne s’intéresse qu’au résultat final. Ce qui rend leurs objectifs respectifs plus que compatibles…

                -Voila tout ce que je sais colonel. Avec la branlée que vous venez de coller à ses hommes, je pense qu’il ne doit plus lui rester beaucoup de larbins. Pour moi il faut foncer et le choper avant qu’il s’aperçoive qu’il est grillé ici et ne décide de mettre les bouts. Mais c’est vous le patron. Vous décidez, je vous suis…
                    • Pas de formalités entre nous Red. Appelles moi Salem, c’est bien mieux. Et content que nous soyons sur la même affaire. A deux, on la règlera plus efficacement.

                    Red. Un nom qui lui allait comme un gant vu la façon dont il était fagoté. Ainsi donc, il était du Cipher Pol 5. CP5… Gouvernement Mondial… J’avais rapidement fait le lien, avant de me retourner et de froisser mon visage. Ces types là m’aimaient vraiment hein… Beaucoup trop peut être même. Au point de m’envoyer un énième agent venir agir sur mon terrain sans m’en informer. Tss… Pour peu, j’l’aurais renvoyé, ça c’est clair. Mais il n’était pas dans mes attributions d’être ingrat ni de mauvaise foi, d’autant plus que je devais une fière chandelle à ce type qui n’faisait que son boulot. Ce pourquoi je lui avais adressé la parole avec une once de contentement dans le timbre de ma voix. Et puis, je n’avais pas non plus de quoi m’énerver, lui qui m’avait tout déballé sur le forban Chen. Certaines informations étaient récurrentes mais d’autres étaient d’une telle précision que je ne pouvais même pas douter de son métier actuel. Espionnage, infiltration… Des thèmes qui allaient bien avec ce gars. Le conseil sur la fin me fit réfléchir pendant que je regardais mes hommes s’atteler à la tâche. Il n’était effectivement pas questions de le laisser s’échapper. Même si pour l’épingler, il fallait établir un plan solide histoire de ne pas se faire avoir. J’aurais bien opté pour le déguisement de pirates, mais il devait connaitre minutieusement chacun de ses hommes. Était-il toujours dans sa cabane ? Comment l’avoir par surprise ? Des questions auxquelles je n’avais pas réponses, moi qui avait voulu foncer dans le tas et l’abattre. C’est dire qu’un charmant comité d’accueil allait m’faire ma fête si jamais je ne m’étais pas accroché à Red. Tout à l’honneur de ce gars là vraiment, aussi le considérais-je comme mon égal et non comme un homme que j’allais commander à ma guise. Je sortis alors une cigarette tout tordue de ma poche vu les chocs que j’avais précédemment subi, avant de l’allumer et d’prendre une taffe… Merveilleuse.

                    • Hohé… Tu as encore une de tes grenades… ?

                    Je m’étais soudain retourné vers Red en lui posant la question avec une lueur d’espoir dans les yeux comme quand un enfant demandait un bonbon à un adulte. Il fallait qu’il en ait une, il le fallait. Sans vraiment attendre sa réponse, je sautais dans le vide, avant d’atterrir un peu bruyamment sur mes deux pieds. Je m’avançais prestement vers mes soldats avant de leur demander si tout le monde était sauf. A part deux blessés out pour la suite des évènements, tout allait pour le mieux. Malheureusement, tous les escargophones que nous avions étaient inopérables. Les multiples hommes que j’avais dans presque toutes les zones du sud de l’île ne pouvaient plus recevoir d’ordres venant de moi. Et comme je leur avais interdit d’agir sans mes ordres, il était dorénavant inutile de compter sur eux. Soupirant d’un air blasé, je m’avançais alors vers celui qui semblait être le chef de file avant de lui demander rapidement combien y avait-il encore d’hommes. Étonné par ma demande, le chef de file en questions qui était un chauve moustachu, finit par rire et par me tirer la langue en me regardant. Il n’avait pas reçu trop de chocs par rapport à ses hommes qui avaient pris gros de mes attaques. Genre, il avait la peau dure. Je lui décochais un bon coup d’pied dans le flanc qu’il sentit bien passer, avant d’vouloir aboyer comme un chien affamé. Pour éviter qu’on ne l’entende, j’plaquais automatiquement la paume d’ma main gauche sur sa gueule. Lorsqu’il eut finit de retenir les larmes qui lui montèrent aux yeux, j’enlevais ma main et l’entendait cracher le morceau en me disant d’une voix pleurnicharde que je lui avais brisé les côtes, sans compter le mot « Putain ! » à la fin pour le charme de la phrase. Ah bon, j’ai fait ça moi ? C’était pourtant mieux que tâter mon épée, nan ?

                    • Il ne reste donc plus que son lsecond et lui-même. Vous autres, assurez-vous de récupérer de l’attaque surprise. Mais dans 5 minutes maximum, vous m’encerclez la zone. J’me charge des deux derniers avec l’agent Red. Bien capté ?!

                    Un « OUI » à l’unisson m’emplit de fierté, bien que je me gardais de bomber le torse et de sourire bêtement. Mes hommes comme s’ils s’agissaient de vrais Cipher Pol, commencèrent à nettoyer le coin en entassant les corps des pirates ligotés dans un logis miteux pas trop loin. On viendrait les coffrer plus tard. Le tout était maintenant de se rendre à la baraque du Big Boss. J’fis un signe de tête à Red qui me rejoignit avant que nous commencions à nous avancer prudemment vers sa cabane. Au bout d’un court moment, nous arrivions aux alentours du coin, planqués derrière d’autres bicoques. Sur le qui vive, j’avais déjà dégainé mon meitou parce oui, il le fallait bien. C’était comme à mon arrivée. Au lieu d’foncer dans l’tas et n’ayant pas vraiment capté s’il m’avait répondu ou non, j’me tournais alors vers mon compagnon d’infortune « T’as une grenade sur toi ? » L’plan était simple. Pour m’éviter quelconque surprise désagréable, j’voulais dynamiter le coin pour l’obliger à s’montrer à découvert dans l’optique de mieux le surprendre avec une attaque dévastatrice. L’tout, c’était de l’affaiblir d’entrée de jeu histoire de l’embrouiller un peu. S’il venait à trop réfléchir, ça l’ferait trop pas. Une grenade ou un explosif, c’était donc largement suffisant pour faire sortir ces souris qui de loin, pouvaient nous buter si nous nous risquions à nous amener à eux. J’étais bien trop prévenant vu que je ne connaissais pas la façon de combattre du gars. Pis, n’faut pas oublier que toujours d’après Red, il lui avait foutu un choc qu’un individu lambda aurait eu du mal à encaisser comme il l’avait fait. L’prochain pouvait être synonyme de « coup de grâce ». V’la quoi. Mais dans tous les cas et si mon homologue n’avait rien, j’allais lui envoyer une bonne onde tranchante afin de raser au possible, la moitié de sa cabane rongée aux mites. Foi d’honneur.


                  Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Sam 22 Oct 2011 - 20:04, édité 1 fois
                    Non seulement le colonel Alheïri est une vrai bête au sabre, mais en plus c’est un type sympa. L’homme a décidément toutes les qualités; Respectueux, humble, soucieux de ses subordonnés. On le croirait tout droit surgi d’une de ses affiches de recrutement à la gloire de la Marine…C’en est presque étonnant qu’il soit en garnison sur les blues plutôt qu’en train de lisser des pompes de tenryuubito dans les cercles les plus huppés de Marijoa.
                    Peut être un choix. Ça correspondrait assez au personnage, servir sur le terrain avant tout…

                    Red acquiesce quand le colonel… Quand Salem lui propose de la jouer partenaires plutôt que chaine de commandement. Non que Red approuve, mais on ne contredit pas un colonel…Pas ouvertement en tout cas. Même quand il donne des ordres curieux.
                    Le colonel sort une clope, Red un briquet. Mais pas assez vite pour jouer les mecs urbains, alor sil allume juste la sienne et suit le mouvement.

                    Descente jusqu’ au gros bras en chef et interrogatoire musclé. Enfin musclé, peut être pour un type sympa comme le colonel Red lui a déjà vu et fait bien pire. Il hésite un instant à proposer son aide mais s’abstient. D’abord parce que une séance façon Cypher pourrait le faire chuter drastiquement dans l’estime de son nouvel allié. Et ensuite parce que ses méthodes s’avèrent finalement amplement suffisantes, le bandit répondant sans difficultés aux questions d’Alheïri. Enfin de Salem.

                    Bilan final, un sous fifre et le patron… Deux types à abattre. Ce qui tombe plutôt bien rapport qu’avec le colonel ils sont deux aussi. Red voit déjà les prémices du plan se dessiner dans l’esprit de son binôme, et si on disait un chacun ? Plutôt novateur comme idée. Très… Courageux. Red de son coté préférait tomber à plusieurs sur un seul, mais c’est son point de vue d’espion. Il comprend bien qu’on ne puisse pas adhérer. Il a l’habitude…

                    Les hommes de la marine se dispersent, encerclant la zone du combat pour s’assurer qu’aucun pirate ne s’en sorte. Ça fait très cercle de duel. Heureusement que le colonel est la ….
                    Comment ? Si j’ai une grenade ? Voyons voir une seconde le temps de faire le tour des poches… Et oui miracle. Il reste une grenade.

                    -Il m’en reste une. Faites gaffe avec, ces engins sautent parfois un peu vite…

                    Précision inutile remarque, Le colonel en a essuyé une il n’y a pas dix minutes, alors les grenades il connait. C’est d’ailleurs peut être pour ça qu’il veut en tirer une sur quelqu’un d’autre. Histoire de changer.
                    Pendant que Salem prépare le nettoyage par le vide d’un taudis de plus Red vérifie que toutes ses armes sont bien à leur place. Avant d’opter pour un fusil récupéré sur un cadavre. On ne sait jamais, si le lieutenant s’avère être du niveau de son chef, l’handicaper de loin avant le corps à corps ne fera pas de mal…
                      "Phileas, on est dans un tas de merde, je sais que j'ai la poisse et j'en redemande à chaque fois... ferme cette trappe et protège-moi !"


                      Dixième rencontre à Shell Town ; Sous la moiteur d'une chaude nuit d'été {Red} [Terminé] Papyru13

                      Le bon gros Phileas était ce genre de type un peu gauche, sympathique au demeurant, mais affublé d'une tard physique si balèze qu'elle le rendait antipathique aux premiers et derniers abords. L'homme était doué pour la jonglerie avec le feu, soit. Là où il avait intéressé Chen, c'était pour ses talents gazeux. En effet, son système digestif lui permettait d'emmagasiner et de créer du gaz sur demande, ce qui se couplait parfaitement à son art du feu. Vous ne voyez pas pourquoi ? Dommage.

                      Toujours est il que l'aveugle avait pris de l'avance en descendant dans le réseau de galeries qui naissait depuis son cabanon de commandement. Il prévoyait toujours des plan B, prudent tout autant que poisseux. Son but maintenant était de gagner la mer à bord de son bateau caché dans une grotte aux abords de la baie. Ses doigts caressaient les roches humides de la galerie, il marchait à tâtons, pour ne pas dire à l'aveuglette.

                      Phileas lui suait à grosses gouttes, il venait de verrouiller l'énorme trappe en acier de la cabane, s'était faufilé dans le trou pour finir dix mètre plus bas. Il porta ses main à sa grosse bedaine et en sortit un mystérieux coquillage.

                      "Pa...Patron ! C'est où que je dois cliquer sur le truc pour que ..."

                      S’arrêtant un instant en portant ses mains aux visages, Chen se massa les pommettes.

                      "Pour la millième fois, c'est capitaine et pas patron, c'est un Pyro-Dial et pas un truc, c'est en pressant la pointe que l'on fait des flammes et, par pitié, attend qu'ils soient là avant de commencer... Merci mon dieu de m'avoir fait aveugle."

                      Le gros acquiesça du chef et se positionna à une vingtaine de mètre de la descente d'échelles, dans le noir, face à son chef qui prenait la fuite et légèrement baissé avec le Dial en main.

                      "Je vous rejoins dès que je ..."

                      "C'est ça, faisons comme ça !"
                          J’étais effectivement au courant que ces engins explosaient vite, mais je hochais quand même la tête à ses dires, avant de m’en emparer. Il avait un sacré arsenal ce Cipher Pol, même si j’trouvais que la grenade ne correspondait pas tellement à leur façon de faire. Une grenade, ça explose, ça fait du bruit alors qu’un CP, ça opère généralement dans le silence le plus total. J’le regardais se munir d’un fusil en m’disant intérieurement que chacun avait ses méthodes. Et puis je tournai ma tête vers la grenade que j’avais en main. L’arme adéquate pour débarquer à l’improviste et faire fort. Je la remuais entre mes doigts et regardais ensuite la cabane tant bien que mal puisqu’il n’y avait aucune lumière à l’intérieur. Sans doute nous attendaient-ils pour faire notre fête. Les petits bâtards… Ils ne savaient pas encore ce que je leur réservais et ne perdaient rien pour attendre. Le crépuscule faisait place maintenant à une nuit noire. On était maintenant aux environs de vingt heures, j’pense. Me résolvant à le faire, je me levais de ma place et courais sur deux trois mètres avant d’allumer la grenade et la balancer vers la cabane de Chen. Elle cassa une vitre et deux secondes plus tard, c’était le gros « BOUM » à l’intérieur…

                          Conscient que des éclats allaient filer vers nous, j’me planquais une nouvelle fois derrière des caisses d’bois qui me protégèrent. De toute façon, il n’eut pas grand-chose qui vint vers nous. Sur qu’ils pouvaient quand même s’relever de cette explosion, je me relevais instantanément et brassait plusieurs fois l’air avec mon meitou pour déclencher quelques petites lames de vent qui agrémentait l’explosion. Lorsque je fus un peu satisfait, j’fis un signe de tête à Red pour qu’il me couvre et je fonçais alors dans la fumée environnante, vers la cabane certainement détruire. L’air était chaud et la poussière gênait considérablement mon avancée. Dans cette obscurité totale, j’me pris les pieds dans un poteau avant de chuter au sol, la tête la première. Mais dans un dernier effort, j’réussis à faire une roulade avant et me relever aussi rapidement et comme si de rien était. J’arrivais bientôt à la cabane… Ou plutôt de ce qui restait de la cabane avant de regarder les alentours. Il n’y avait que des débris et même pas ne serait-ce qu’un seul corps. Me mordant la lèvre et sur le qui-vive, j’me tournais et me retournais sur moi-même, courant ici et là, sans rien voir… C’était comme s’ils s’étaient envolés pendant que nous livrions combat contre leurs larbins… J’avais trop la veine…

                          • On les a loupés putain ! ET MERRDEUUUUUH !

                          Mes lames de vent avaient frappés dans le vide… Clair qu’aucun d’entre eux n’était là. Un peu en rogne après avoir haussé le ton, je shootais dans plusieurs grosses bûches qui s’envolèrent assez loin ; avant que je n’aperçoive une sorte de trappe… M’immobilisant soudainement, je regardais le truc pendant un bon petit moment avant de gratter ma tête, l’air un peu hébété… Ils n’vont pas m’dire qu’ils se sont échappés par là hein… Ils n’vont pas me dire ça… En quelques semaines seulement, comment le mec avait pu se dénicher un cabanon avec tout ces trucs ? Grave. Une grosse goutte d’eau apparut comiquement sur ma nuque alors que je froissais mon visage devant l’évidence… Le gros salopard nous avait doublés… Là, on n’pouvait même plus douter de son intellect… Mais c’était aussi un lâche… Un gros lâche qui fuyait devant l’combat… En même temps, avec la branlée qu’il s’est prise à Grand Line, j’pouvais aisément comprendre sa fuite. Du coup, j’me disais que le mec n’allait plus s’hasarder sur l’île s’il savait que je le traquais en personne, sans compter que j’avais des centaines de marines sous mon commandement. Je fronçais les sourcils en me mettant un instant dans sa peau… Dans sa situation… Où irais-je si un colonel d’une île qu’il contrôlait, me traquait… ? Sans aucun doute au…

                          • Il va au port… Ou sur une côte… Pour emprunter un bateau… J’suis sur qu’il veut prendre la poudre d’escampette… L’problème c’est que même si on le suit dans ces souterrains, j’pourrais pas me battre dedans…

                          Si Red était à mes côtés, il avait certainement eu la chance de m’entendre. Parce que ouais, je ne pouvais pas. La lame de mon épée était trop grande pour que je fasse quoi que ce soit dans un chemin étroit. J’pouvais certainement user de mon corps, mais il paraitrait que le dénommé Chen savait utiliser des chaines pour s’battre ce qui était à son avantage. De plus, ma grande taille ne m’aiderait pas dans ce genre d’endroit… Sans compter qu’on n’avait pas de torches pour s’éclairer si jamais nous essayions de le suivre. Je serrais mes dents devant ces réalités accablantes. Y’a pas à dire… Il m’avait eu là… Cependant, et comme par miracle, mon escargophone portatif tout à l’heure flétri et donc inutilisable, reprit du poil de la bête. Je souriais avant de l’utiliser rapidement… Et Dieu merci, il fonctionnait enfin : « A TOUTES LES UNITÉS, JE RÉPÈTE, A TOUTES LES UNITÉS, LE FUGITIF CHEN SE REND AU PORT OU SUR UNE COTE, JE RÉPÈTE, LE FUGITIF CHEN SE REND AU PORT OU SUR UNE COTE ! LONGEZ ET RATISSEZ RAPIDEMENT TOUTES LES FALAISES ET LES CRIQUES DU SUD DE L’ILE ! ON NÉGLIGE RIEN LES GARS ! » Une fois que j’eus des réponses satisfaisantes de tous les escadrons que j’avais formé et envoyé un peu partout dans la ville, ceux-ci s’dépêchèrent de mettre mon plan à exécution… Et c’est alors que je me tournais vers mon homologue en m’asseyant sur un bout de bois :

                          • … Mais j’viens de me rendre compte que je t’ai pas demandé ton avis… Toi t’es peut être apte à te battre dedans. On l’suit dans les galeries… ou on va rejoindre mes hommes ?

                          Spoiler:
                          -Et bien nous sommes deux, et nous avons deux choix…

                          Cette histoire sent le coup fourré à plein nez. A la place de Chen et maintenant qu’il connait le niveau du colonel local, Red aurait probablement chois la fuite aussi.
                          Et dans l’hypothèse ou il aurait prévu un chemin de retrait, il aurait pris soin de le tapisser soigneusement de pièges dédicacés à ses poursuivants.
                          Evidemment, un esprit aussi tordu que celui de Chen aurait pu envisager que ces poursuivants ne se jettent pas dans ce qui ressemble salement à un piège. Partant de la il pourrait se contenter de faire croire à une fuite par le tunnel tout en se contentant d’y rester tranquillement et d’attendre le temps que les ennemis dégagent l’entrée en partant l’attendre à la sortie..
                          Il n’aurait plus qu’a sortir comme une fleur pour recommencer à foutre le bordel plus loin…
                          Pas moyen…
                          Du coup ne reste qu’une solution pour éviter de se faire avoir; Il faut rentrer dans ce tunnel. Et comme Ailheri ne veut pas y aller pas difficile de deviner qui va s’y coller.

                          -Trouvez le bateau et coincez le la bas. Moi je le suis par le tunnel et je m’assure qu’il ne fasse pas demi tour et court bien se jeter dans votre épée. Par contre… Vous pouvez m’ouvrir la trappe ?

                          En deux coups de lame le colonel trace une croix parfaite en l’air, fendant la trappe métallique en quatre. D’un coup Red la fait tomber dans le trou. Comptant les secondes pour se faire une idée de la distance jusqu’au sol.
                          Clong, pas tant que ça. Un coup d’œil pour vérifier l’évidence, on n’y voit goutte…

                          Pas le temps d’étudier tout les pièges possibles que Chen a pu placer sur l’échelle, entre les barreaux empoisonnés, déclencheurs ou absent il y a un peu trop de possibilités. Alors reste l’approche basique.
                          Red attrape un des corps que les gentils marines entassent comme si c’était des buches. Et laissant Salem gérer la traque et l’interception à la sortie il saute dans le trou avec son tout nouveau copain cadavre.
                          Copain qui d’ici l’arrivée en bas va faire effet de surprise, amorti et protection. Comme quoi le travail d’équipe c’est important.
                            Phileas vit la galerie se baigner de lumières et le son de la plaque qui tombe résonna à une vingtaine de mètres. Il s'arc-bouta un peu plus et attendit les convives.

                            Dix secondes plus tard, un bruit sourd se fit entendre, puis c'est une silhouette qui tomba lourdement. Phileas avait déjà lâché les vannes de sa flore intestinale, le gaz nauséabonde avait investi l'entrée le temps que le corps ne touche sol. D'un mouvement de pouce, il pressa l'embout du coquillage et les vingt mètres de couloirs s'enflammèrent en une fraction de secondes. La silhouette s'enflamma et le bon gros, le feu au cul sprinta vers l'endroit où était partit son patron. Courageux mais pas téméraire, son fond de pantalon était encore tout braisé, il larguait tout en courant des brides de gaz en forme de nuages. Une sorte de mitraille ambulante s'enflammant à la sortie de sa source, éclairant le tunnel et la fuite du gros par flashs de lumière.


                            Chen quant à lui était arrivé au bout de la voie, la lumière traversa son bandeau de faux-aveugle. Il débouchait depuis une crevasse dans le flanc d'un mur de pierres d'où les vagues s'écrasaient, il comptait partir en gonflant les voiles de sa petite caravelle. Comble de malchance, un bâtiment marine guettait les moindres mouvements maritimes. Ne demandez pas comment Chen pouvait le voir, il le savait. Passage au plan C.

                            Le pirate monta à bord de son bateau, borda la grande voile, bloqua le gouvernail et décrocha le bout d’amarrage. Le bois craqua et l'embarcation passa la crête des vagues qui poussaient vers les roches. L'aveugle sauta au sec et retourna marche arrière toute vers Phileas. Comment ça il était pris au piège et il faisait du brin ? Pas du tout, il était juste... Terriblement dans la merde et fuyard.
                                • Colonel ! Un navire en vue ! On s’y rapproche !

                                • Vous êtes surs ?! Et il sort d’où ?

                                • Toute la zone portuaire est sous contrôle ! On ne sait vraiment pas !

                                Bowdel ! Ce qui signifiait qu’aucun bateau n’avait bougé ou n’était rentré au port. Fait chier ! Si ça s’trouve, ledit bateau qui tentait de quitter l’île était celui de Chen et se situait auparavant dans la crique qui se trouvait derrière le bidonville. Et dans ma tête, ça sonnait juste. L’inconvénient c’est que je n’y avais pas pensé une seule seconde, mais encore heureux que je prenais la direction du port au pas de course. J’aurais une fois là bas plus de chance de le poursuivre et l’avoir ci possible si c’était bel et bien lui qui tentait de prendre la poudre d’escampette. A cette idée, j’accélérais ma course comme il m’avait été donné de le faire lorsque mes hommes avaient localisé son repère miteux au tout début. Des gens, j’en bousculais encore, mais malgré mon accoutrement, beaucoup me reconnurent aisément. Cette fois là, ma tête n’était pas vraiment focalisée sur les excuses mais sur la capture du forban. Le mec me tournait en ridicule depuis et même s’il est p’être vrai que je faisais mon pitre devant les femmes, c’était inadmissible ! D’autant plus que si j’échouais, le gouvernement mondial m’collerait au dos tout un paquet de Cipher pol. C’pas que je détestais Red, mais sa présence était déjà suffisante comme ça…

                                • Colonel !

                                • Quoi encore ?!

                                La communication se brouilla un instant pendant que je freinais sur deux mètres avant de m’arrêter en fixant mon escargophone portatif d’un air fataliste…

                                • Co… Co… Colonel !!! Il y a une grotte vers la baie des cochons !!!

                                • Hein ?!

                                • Oui ! Il y a bien une grotte !

                                • Et le bateau que vous avez aperçu ?!

                                • On s’est chargés du reste avec les canons de l’Old Timer. Le bateau prenait une direction dangereuse et manquait de s’écraser sur des rochers de toute façon !

                                Un gros nerf de colère apparut sur mon front pendant que je grinçais des dents pour rester zen… Ils avaient donc prit mon embarcation pour sillonner la côte.

                                • Ok… Soufflais-je doucement. Si j’en crois ce que vous m’dites, il y a des chances qu'il soit mort. Prenez quand même la direction de la grotte, j’vous rejoins dans peu de temps.

                                • Bien reçu !

                                La communication se coupa et je recommençais à courir vers le port que je voyais à l’horizon. Si on veut bien voir les choses, le passage secret sous son ancien repère conduisait directement à la grotte. Mais j’y pense… Il avait un lieutenant non ?! A cette idée, j’grognais comme un chien enragé. Soit il était mort sous les coups de canons sur son bateau ce qui devrait être normalement le sien ; soit il était vivant et retournait dans la grotte et donc dans le passage secret. J’eus alors une pensée immédiate pour Red en mordant l’une de mes lèvres et en sautant l’étal de poissons d’un vendeur. Il me fallait vite bloquer le deuxième accès sinon le CP risquait de crever par ma faute. Utilisant une énième fois mon Den den mushi, j’pu enfin contacter mes hommes qui étaient toujours aux alentours du bidonville pour aller prêter main forte à Red en empruntant également l’accès du souterrain. Et à peine avais-je fini de donner les directives que j’arrivais enfin au port où ma lieutenante m’attendait avec une sorte de Pédalo ! La petite maligne s’était branchée sur mon escargophone et avait tout entendu. Me faisant signe de venir la rejoindre, j’souriais comme s’il s’agissait d’une invitation à une partie de jambes en l’air tout juste avant de sauter sur le siège, à ses côtés.

                                Le colonel et sa lieutenante Ketsuno commencèrent alors à pédaler malgré le fort courant qui régnait dans le coin. Elle lui assura qu’elle connaissait très bien l’emplacement de la grotte dont il était question. Pendant ce temps, les marines situés au bidonville envahirent les décombres de l’ancienne cabane de Chen avant de trouver enfin l’accès malgré l’obscurité de la nuit. De même pour le bateau qui réussit tant bien que mal à approcher la grotte. Chen était fait comme un rat…

                                [Modif' effectué.]
                                Bruit mat et légèrement écœurant du corps du pirate s’écrasant au sol et amortissant l’atterrissage de Red qui flaire immédiatement l’odeur de gaz. Pas le temps de se faire à l’environnement et à l’obscurité, pas le temps de chercher une cachette ou une échappatoire, juste le temps d’un plongeon réflexe au sol et d’un basculement du corps du pirate par-dessus celui de l’agent. Plutôt maigre comme couverture, très maigre…
                                Et l’instant suivant le gaz s’embrase d’un seul coup, les flammes envahissent la salle et l’agent Red cesse de respirer pour se coller du mieux que possible au cadavre.
                                La poche de Gaz se consume très vite et en quelques secondes la grotte est à nouveau plongée dans les ténèbres, ou du moins en partie car par endroit subsistent de petites flammèches la ou le feu à trouvé quelque chose à bruler pour prospérer… Sur les quelques plantes ou racines qui dépassent des parois, et sur les fringues du cadavre qui se consument en dégageant une désagréable odeur de chair humaine grillée.
                                Le cadavre bouge, poussant des genoux et des coudes Red bascule le corps sur le coté, se dégageant de son poids et de sa protection… Puis il reste la, couché sur un sol délicieusement frais par rapport à la fournaise de l’instant précédent…

                                Son manteau est complètement cramé sur toutes les parties exposées, le dos, les épaules, l’extérieur des jambes, et sous les trous encore fumants on aperçoit de larges parcelles de peau à vifs, rougies et cloqués par la chaleur. Red a réussi à conservé ses sourcils en collant son visage au plus prés du cadavre utilisé comme bouclier mais a perdu la plus grande partie de ses cheveux. La brutale dilatation de l’air due à l’explosion l’a aussi rendu partiellement sourd…

                                Mais il est encore conscient, bien assez pour s’en vouloir à mort d’avoir sauté dans ce trou à la con. Bien assez pour savoir que toute cette histoire risque de le poursuivre longtemps au Cipher 5… Il entend déjà les commentaires rigolards des collègues sur sa mission plutôt brulante et son coup fumant, sur la façon dont il s’est fait blouser et n’y a vu que du feu, ou sur la façon dont pour une fois il n’a pas fait long feu et s’est fait griller sa couverture…
                                Si en plus le pirate s’échappe sa réputation va mettre des mois à s’en remettre… Hors de question…

                                Alors Red se relève précautionneusement, frémissant à chaque fois qu’un de ces vêtements entre en contact avec une zone brulée… Il se relève et sortant un couteau il se sépare lentement de tout ce qui pourrait occasionner un frottement douloureux…
                                Et une fois arrivé aux limites de la décence il se met lentement en marche dans le tunnel, une lame dans une main, un couteau dans l’autre et avec une seule pensée en tête…

                                **Pourvu que Chen n’ait pas fait demi tour…**
                                  Chen longeait les parois de la cavité, les mains sur la chaine de son arme. Il remontait plus profondément dans la glotte de la mouette qui désirait le gober, mais cette fois-ci, il allait s’en sortir par le troufion s’il le fallait.

                                  « Je suis encore embourbé jusqu’au coui... ! »

                                  BOOOOAAAM

                                  Le choc venait d’être d’une violence puissante, alliage du choc de la graisse avec celui du muscle, Chen avait fini le cul sur le sol, comme quoi il valait mieux passer des heures à boustifailler qu’à se muscler.

                                  « Pa…Patron ?! Vous êtes venu m’rechercher ? »

                                  « Bougre d’imb… Ouiiii, voilààà !!! Je suis venu te chercher mon bon Phileas ! Où l’on en est ? »

                                  Le gros péteux suait tout l’eau de son bide, il avait stoppé de flouser l’air qui prenait vacation de ses intestins, les paroles ponctuaient de râles mort-bides, il fit état de la situation.

                                  « J’ai gazé un mec qui avait sauté dans le tunnel avec le coquillage que … »

                                  « Oui Oui, Bon, toi, tu cours par là, il y a un bateau qui t’attend. Moi, je dois… Bref, je compte sur toi Phileas ! Tu es un as parmi les valets ! »

                                  « Que... Je... Oui ! »


                                  C’est ainsi que Chen venait habilement d’échanger les rôles, il filait vers l’entrée et le bon gros suintait vers la sortie.

                                  La chaîne de son arme tournoyait à mesure qu’il marchait, au loin, une silhouette se mouvait en sa direction, un bruit de pas et une légère odeur de cochon grillé. Chen se campa dans la pénombre, la lame de son arme partit avec une vitesse de rotation folle, juste un coup pour évaluer la distance. S’il était proche, il le coupait, sinon c’était encore un impondérable.

                                  Quant à Phileas, gay comme un pinçon, il roulé-boulait vers la sortie que son illustre patron avait préparé pour lui dans la pénombre la plus totale.

                                  Du bruit au détour d’un tournant l’avait stoppé, réflexe élémentaire de notre pyro-derche, il se courba dos au bruit et commençait à lâcher ses gaz. Le moindre bruit suspect le fera appuyer sur l’embout pyrotechnique.
                                      • Les torches sont-elles prêtes ?!

                                      • Oui mon lieutenant !

                                      • Nékicoul ! Tu passes en premier !

                                      • Areuh ?! Z’Etes sur mon lieutenant ? Fenyang-sama n’est plus loin nan ?

                                      • T’as un problème avec mes ordres ?!

                                      • Nan nan…

                                      Le lieutenant Sarkozyzy. Un adepte des armes à feu qui avait prit les commandes de l’Old Timer et des opérations avant l’arrivée du colonel. Lui et ses hommes avaient tant bien que mal accosté la grotte et les voilà qui investissaient l’entrée comme une fourmilière. Tous ou presque avaient une torche de bois enflammé ce qui donnait une luminosité conséquente à l’entrée de la grotte. Prévoyant quand même, le lieutenant voulut jouer sur la prudence et la sureté. Aussi envoyait-il en premier le caporal Nékicoul, une boule de graisse perpétuellement enrhumée et semblable en tout point au lieutenant de Chen tant au plan physique que moral. La seule différence se trouvait au niveau des armes. Au lieu du gaz nauséabond et des dials, lui était doté d’une vue perçante dans l’obscurité -En fait, pas tant que ça…- ainsi qu’un gros bouclier en acier capable de résister à de gros impacts. Reniflant bruyamment au seuil même du passage secret, il se retourna une dernière fois vers Sarkozyzy qui lui sortit ses colts en pendant vulgairement sa langue à l’air libre, excité par l’envie de croiser Chen. Au vu de la mine effrayante de son lieutenant qui allait sans doute le suivre en deuxième position, Nékicoul prit un peu peur et préféra s’enfoncer dans l’obscurité, armé de son poing et de son bouclier, plutôt que d’avoir à subir les remontrances de son supérieur direct. Celui-ci en emboitant le pas au gros-tas-de-graisse, intima l’ordre aux autres soldats de rester devant l’entrée et le bateau. Il se doutait bien que le colonel Fenyang n’était plus très loin…

                                      C’est ainsi que Nékicoul et Sarkozyzy firent leur entrée dans la grotte. L’odeur douteuse et la pénombre du lieu éveillaient leurs sens pendant qu’ils avançaient précautionneusement, s’attendant à un moment ou à un autre de rencontrer le fameux Chen. Si l’obscurité du passage jouait en la défaveur, eux au moins avaient l’avantage du nombre…

                                      • Ouille ! Me suis tapé la tête ! Mon lieutenant... Y fait trop noaar...

                                      • J'm'en fou ! Avance gros tas !

                                      Au même moment, de l’autre côté du passage, au niveau des ruines du bidonville…

                                      • Hohé ? C’était quoi ce gros bruit ?!

                                      • Qui sait… ?! P’être que le Cipher Pol a ouvert les hostilités ! Dépêchons nous !

                                      • Attendez ! C’est trop sombre dans le coin. Improvisons des torches !

                                      Les autres membres approuvèrent d’un gros « Oui » à l’unisson avant de se munir de planches à leurs dispositions qu’ils s’arrangèrent à embraser. Une fois les torches improvisées acquises, ils hésitèrent un moment avant de se rappeler des paroles du colonel. La mort d’un Cipher Pol sur les terres de Shell-Town n’était en aucun cas acceptable. A l’intérieur des rangs en tout cas, ça allait faire grand bruit et c’était pas pour faire plaisir à la réputation d’la base. Une fois gonflés de courage, les hommes d’Alheïri s’engouffrèrent un à un dans le passage secret avant d’sentir une odeur de brulé fort désagréable. Cela ne les découragea en rien puisqu’ils commencèrent à progresser rapidement. Armés de torches, la tâche était relativement facile. Tellement facile d’ailleurs, qu’ils n’eurent aucun mal à apercevoir la silhouette de Red un peu plus loin devant, quelques secondes après leur entrée dans le coin. Niveau nombre, ils devaient être quoi… ? Une dizaine non ? Ouaip. Une dizaine de sous-officiers prêts à aider le Cipher Pol et leur colonel émérite, même si la mort devait l’emporter sur leurs vies. En aucun cas ces gens ne voulaient ternir l’image de leur colonel. Il avait été bien trop bon avec eux… Ces gars qui pour la plupart n’étaient que des voyous avant de rejoindre la marine sous l'égide du descendant des Fenyang…

                                      • Cipher Pol-sama ! Attendez nous !!

                                      Pendant ce temps en pleine mer, tout juste devant la baie des cochons…

                                      Le ciel s’était dégagé un instant, laissant place à la pleine lune qui éclairait fort bien la crique qui accueillait un pédalo tanguant au rythme des vagues… Sous le regard inquiet de Ketsuno, je regardais l’endroit d’un air sinistre. Comme si je m’apprêtais à tuer… Et c’était d’ailleurs ce je comptais faire. Chen m’avait ridiculisé bien trop longtemps. Parce que ouais, je n'aimais pas qu'on s'foute de ma gueule et qu'on foute le bordel dans ma ville. Il allait enfin s’y mordre les doigts…

                                      • On y va ! Tonnais-je étant donné le bruit des vagues.

                                      • Oui mon colonel !
                                      L’arme de Chen pour efficace qu’elle soit entre les mains d’un maitre a quand même un défaut, elle fait un certain bruit en fondant sur sa proie. Juste assez pour qu’un type rompu à l’esquive et à l’observation puisse protéger sa peau.
                                      Pendant que le sifflement du métal fendant l’air dissipe les derniers espoirs de Red quand à la position du plus fort des deux pirates survivants, l’agent réagit par réflexe, interposant sa lame entre lui et l’attaque… Tout en exécutant une esquive des plus simples en se laissant tomber au sol.

                                      Bien lui en prend d’ailleurs car la lame rotative de Chen tranche net celle de Red, poursuivant ensuite sa lancée sur un bon mètre de couloir avant de repartir vers son propriétaire…
                                      Ne tenant plus en main qu’une dague biseautée Red saute sur un plan B et passe immédiatement à l’état de cadavre. Entre la puissance du pirate et la luminosité du couloir, se faire passer pour mort devrait être facile…
                                      Surtout quand y pense que le Chen est aveugle. Ou du moins le fait croire….

                                      Pourvu évidemment qu’en marchant sur le corps de son défunt ennemi il ne se décide pas à le larder de coups…

                                      -Cipher Pol-sama ! Attendez nous !!

                                      Sautant de l’échelle au niveau du cadavre fumant abandonné par l’agent une dizaine de soldats débarquent à sa rescousse, les braves garçons, ça fait chaud au cœur de voir ça…Dommage évidemment qu’avec leurs lampes et leurs appels ils fassent des cibles parfaites pour un type équipé d’armes à distance, comme par exemple une lame rotative au bout d’une chaine…
                                      Red jouant le mort impossible de les prévenir du danger. Ne reste qu’a attendre que Chen s’avance pour leur faire la peau, en espérant qu’il passera à portée de l’agent avant d’étre à distance de frappe des soldats…

                                      Et à ce moment la, vif comme un cobra qui vient de se faire marcher sur la queue, Red se fait fort de planter profond le bout de lame qui lui reste dans une des jambes du pirate… Ce qui devrait le mettre pas mal en rogne mais devrait le faire repérer des hommes et surtout devrait handicaper encore un peu plus ses chances de fuites de plus en plus amoindries…

                                      Et ensuite… Bah, mieux vaut ne pas y penser et espérer que Salem est en chemin et qu'il sera sur place avant que Chen ne les ait tous transformés en piéces d'équarissage.
                                        Phileas venait de bomber la galerie dans tous les sens du terme, la moindre étincelle serait fatale. Le problème étant que l’étincelle vint plus vite que prévue, un bain de lumière accompagnait les deux marcheurs. Les torches dont ils s’étaient munis enflammèrent la grosse poche de gaz, l’explosion fut terrible et elle les réexpédia à la sortie du tunnel, direction le grand bain et le colonel. Phileas fut lui-même surpris et avait le derche calciné, il n’avait pas eu le temps de « fermer les vannes ». Se tenant les miches bien écartées et tentant de les calmer contre les pierres froides de la galerie, il objecta de la promiscuité d’ennemies à l’embouchure du tunnel. Que faire ? Battre en retraite et faire honte au patron ? Non !

                                        Le bon gros lâcha sa grassouillette assise hors-service et jugea de l’absence d’ennemis dans la courbure de la grotte, il avança prudemment, le bruit des vagues lui parvenaient aux oreilles. Mais pas que…

                                        Il fallait prendre de nouvelles mesures gazeuses, il inspira profondément, ses poumons se gonflèrent et il resta ainsi le temps que les nouveaux bruits qui lui parvenaient se manifestent de manière matérielle.


                                        Chen venait d’entendre le corps de son opposant tomber lourdement au sol, il avait visé juste et coupé finement. Le capitaine en fuite n’avait pas le temps de s’attarder sur les petites frappes et il devait jouer les fils de l’air, soudain une dizaine de gusses, à la louche, faisaient un boucan d’enfer à une trentaine de pas. Ils allaient surement poser soucis lorsqu’ils verraient le corps de leur camarade lacéré au sol, c’est alors que Chen ne paniqua pas, non, si peu.

                                        Il prit sa chaine par l’autre embout non-contondant et après un rapide grande pas à l’avant, il l’envoya vers le corps tombé précédemment, la chaine s’entoura sur celui-ci. Le fracas de chaine avait du retentir aux feuilles de choux des marines, mais qu’importe, Chen tira promptement pour faire voler le cadavre vers lui. Son idée était simple, une fois le mort en main, il le ferait s’agiter pour faire croire à un allié et ensuite empaler de sa chaine coupante les crédules. Les mauvais plans, ca le connait le Chen à la chaîne !
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