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Le Mondial, édition spéciale du 17 juillet 1604 :
JUSTICE'S BEEN SERVED !

Selon notre correspondant au Quartier Général de la Marine, la fin a commencé lorsque Rafaëlli Mezzrahý, le pirate qui fait trembler toutes les mers de l’ouest depuis cinq mois a été pris en chasse par un commando d’élite, le 17e bataillon, après s’être montré au concours de la meilleure vache laitière de l’île de Kage Berg en début de semaine, où il aurait dérobé pour plus de vingt millions en espèces et en nature. La course-poursuite a duré plus de deux jours de navigation acharnée. La flotte du bandit, moins robuste mais plus maniable que celle de la Marine n’a pu être interceptée que lorsque les vents ont tourné. Et, tourné, on peut dire qu’il l’ont bien fait puisqu’ils ont été jusqu’à s’inverser complètement, envoyant subitement le forban dans les filets même de ses poursuivants.

Après un combat acharné où les pertes pirates n’ont été supérieures que de peu à celle de l’armée, Mezzrahý a fini par mettre genou à terre sous les assauts du colonel Flermet. Flermet, dont tous ses supérieurs s’accordent à dire qu’il ira à l’amirauté un jour, ne doit lui-même sa survie qu’à sa chance puisque, dans une dernière sournoiserie, le pirate aurait essayé de l’emporter avec lui par le fond en faisant exploser le navire sur lequel ils se trouvaient tous deux. Mais, fort heureusement pour le bien, donc, l’officier a su déjouer l’esprit retors de son ennemi pour s’en sortir vivant. "Eh ben, je suis content content content" nous a-t-il laissé entendre à son retour à la base avant d’entrer dans la pièce où sa hiérarchie a pu écouter son rapport. Un tel enthousiasme est communicatif.

Enthousiasme communicatif, mais enthousiasme terni néanmoins par des rumeurs de désertion concernant un ancien homme des forces armées de West Blue. Le Caporal Tahgel, que les autorités avaient déclaré mort au combat suite au raid mené par le cruel pirate sur son régiment il y a deux mois (voir notre édition spéciale n°134.34.2 du 23 mai), aurait en effet fait sa réapparition pendant l’attaque du 17e bataillon, se rangeant immédiatement du côté des assaillants. Mais un doute demeure : comment a-t-il survécu et que faisait-il là ? A cela la réponse qu’on serait tenté de donner semble évidente : plutôt que de mourir dans l’honneur, il a donné son existence à Rafaëlli Mezzrahý, et il a à nouveau retourné sa veste à l’arrivée des autorités un mois plus tard. Mais, peut-être compte tenu de la présence de journalistes à bord des frégates, les têtes pensantes de la marine ont préféré faire les choses dans les règles et une cour martiale se tiendra dans les prochains jours pour statuer sur le sort du soldat, emmené sans même que nous ayons pu l’approcher.

Taghel est-il un déserteur ? Si oui, nul doute qu’un exemple sera fait. Suite de l’affaire dans nos colonnes sous peu, restez avec nous.

Pour le Mondial, Ah-Jean Franche-Pêche.
...Mais quelle merde. Comment j'me sors de là, moi ? Si j’tais innocent, tiens, c’srait plus facile. Et c’te cour de bras cassés qui m’fait poireauter d’puis l’audience préliminaire d’avant-hier, rah. Présidente Œankhôr, ma bonne amie, si jte t’nais entre mes mains, là, jte f’rais passer l’envie d’me laisser pourrir dans une cellule. Jcroyais pourtant qu’à ton r’gard indulgent tu m’montr’rais une certaine compassion… Tu parles : au pain sec et à l’eau, youhou, vive la compassion ! M’fin merde quoi, jsuis quand même un ancien d’chez vous, et jusqu’à preuve du contraire j’me suis aussi fait saigné quand j’me suis r’tourné au moment où ça a commencé à mal tourner. Tiens, jsuis sûr qu’même Mezzrahý s’rait mieux traité qu’ça avant son exécution s’il était pas dispersé aux quatre coins d’West en c’moment même. Paix à ton âme Cap’tain. S’t’en avais une… Grah, fait soif bordel.

Hé, gardien ! Oh ! Jpeux pas avoir un truc à grailler ou à slurper là steup ? J’ai rien eu d’puis hier.

T’veux à boire, vermine ? T’veux à boire c’est ça ? Attends, jvais t’en donner à boire moi, ouvre la bouche ! Fumier d’traître ! Ouvre, allez ! Reste derrière les barreaux et ouvre la gueule !

De quoi ? Eh mais qu’est-ce tu fais ?! Oh ! Nan mais r’monte ton froc ! Nah, putain remballe ton mat-

Geôlier ! Arrêtez immédiatement !

Qu- ?

Ouvrez la porte. Madame ? "Contre-Amiral", geôlier. Et ouvrez cette porte, c’est un ordre. Caporal, suivez-moi.

Euh, à vos ordres mad, euh, contre-amiral.

Mais c’quoi c’bordel ? Qu’est-ce qu’elle fout là ? D’puis quand un juge vient voir un prévenu en zonzon sans greffier ni r-… Eh mais où est-ce qu’on va, c’pas la salle d’interrogatoire par l-Oh puis merde on verra bien, s’ça s’trouve elle est sous ton charme et elle va t’faire évader beau brun. Haha. Quelque chose de drôle, caporal ? Hm, non rien, contre-amiral. T’peux m’appeler Tahar ma belle, on est entre nous, là. C’pas moi qu’ai choisi la config’ version intimiste. … … … Woh putain c’t’appart ! Et dire que jme plaignais d’être mal logé. Jprends ta penderie et jsuis mieux qu’en taule, chérie, tu l’sais, ça ? Et en plus j’ai pas un gardien qui m’nourrit à la pisse. Entrez Caporal. Woh, comme t’y vas chérie. Direct, tac tac ? Bon okay j’rentre alors. On commence dans la chambre ou là dans l’salon, mh ? Haha, bon, qu’est-ce tu m’veux ? Mh, et qui c’est c’mec louche, là ? C’les plans à trois ton truc, avec un futur condamné et un mec bizarre ? Perverse va.


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Dernière édition par Tahar Tahgel le Jeu 29 Sep 2011 - 15:26, édité 1 fois
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La presse c’est comme les frites, c’est bon quand c’est salé, mais ça salit les doigts…
L’agent Red replie son journal, un peu déçu quand même par le contenu de l’article. Quelque part il espérait en apprendre un peu plus sur les objectifs de sa mission. Des pistes, des rumeurs, un truc à se mettre sous la dent. Mais rien la dedans n’est en mesure de l’aider. On ne parle pas de types en fuites, les méchants sont morts ou en cabane, et la situation semble globalement maitrisé… La seule chose sortant de l’ordinaire c’est le caporal malgré moi. Et encore, c’est pas la première fois qu’un soldat, marin ou non, préfère la survie à l’honneur. L’affaire va être jugé aussi vite que possible, et quoi qu’on en dise, l’armée va s’empresser de détacher de ses épaules la tête de l’ex caporal Tahar. La grosse mouette ne plaisante pas avec ses transfuges, comme le disait l’amiral machin, mieux vaut exécuter dix innocents que permettre à un seul traitre d’infiltrer la marine. L’intransigeance faite homme, tout un programme.
Et pourtant il doit bien y avoir quelque chose qui cloche dans le coin. C’est toujours le cas quand un agent du Cypher Pol se déplace.
Le grouillot finit de lustrer les pompes de Red qui lui abandonne son journal et une poignée de monnaie. Il se relève et prend quelques instants pour se regarder dans la glace. C’est sa première mission importante, il faut que tout se déroule au poil.
L’uniforme de lieutenant de marine lui va à merveille, il est flambant neuf, taillé sur mesure, et munie de deux décorations pour blessures et héroïsme au combat placés de manières a ce qu’on les remarque sans pour autant les coller sous le nez de l’interlocuteur . Tout ce qu’il faut pour lui permettre de jouer l’archétype du parfait jeune officier, fringant tout en restant modeste, brillant et efficace. Red tripote un peu le sabre à sa ceinture pour se familiariser avec ses mouvements, c’est la partie du costume dont il a le moins l’habitude et il s’agirait pas de se le coller dans les pattes au mauvais moment.
Une fois sur que tout est en ordre, il se met en marche d’un pas assuré vers le QG local. Et comme on le lui à appris pendant ses classes, il en profite pour repasser une fois de plus toutes les infos qu’il possède sur le boulot à accomplir.
D’abord rejoindre le contre amiral Jenv Œankhôrn. C’est elle qui a réclamé l’aide du CP5 et c’est à elle qu’il devra obéir. Les consignes de ses supérieurs se bornant à lui dire de jouer les marines pour l’occasion. Histoire de se rapprocher d’elle sans se faire remarquer inutilement.
Jenv Œankhôrn…Vingt six ans… Juste la plus jeune contre amiral de l’histoire de la Marine. Et ce même en comptant les hommes. Une carrière exemplaire, fulgurante, une vraie ligne droite braquée droit vers les sièges de l’amirauté tout en haut de la très longue chaine hiérarchique de la marine. Elle à choisit le coté justice et administration, une voie judicieuse pour atteindre les sommets. Et la plupart des gens qui savent la voient passer rapidement amiral, probablement via la gestion de la cour de justice d’Enies Lobby, et prédisent qu’elle conseillera le conseil du gouvernement avant d’avoir trente cinq ans.
Pour un jeune agent comme Red, bosser pour l’une des étoiles montante de la marine est un excellent début. S’il se montre efficace elle saura s’en souvenir. Et au CP5 comme partout, avoir des alliés puissants est un atout précieux.

-Madame, Lieutenant Corbeau à vos ordres madame !
Jenv est vachement plus belle que prévue, Red s’attendait à une péte sec classique, dure comme un coup de trique, et assez moche pour repousser un pirate en le regardant méchamment. Et au lieu de ça il se retrouve avec une belle plante sauvage façon amazone en uniforme. Y'a bien le coté dur mais il est sacrément bien emballé.

-Lieutenant Corbeau ? Vous auriez du trouver encore plus original. Je croyais que les agents comme vous étaient censés être des experts de la discrétion..
-….
-Enfin maintenant que vous êtes la…Vous savez pourquoi ?
-Non madame, j’ai juste reçu l’ordre de me mettre à votre service pour toute la durée de votre actuel procès.
-Bien. Prenez un siége… je n’ai pas besoin de vous rappeler les récents événements ni la raison d’être de ce jugement ?
-Non madame, je suis au courant. Vous dirigez la cour qui préside le jugement du Caporal Tahgel, sous officier du 12eme régiment de marine. Porté disparu et présumé mort lors de l’attaque de sa base il y a deux mois par le capitaine pirate Rafaëlli Mezzrahý et retrouvé vivant lors de l’attaque dudit pirate par le colonel Flermet la semaine dernière. Outre les chefs d’accusation liés à la piraterie, il est surtout accusé de désertion et de trahison. Si il est reconnu coupable il sera décapité ou pendu.
-Au moins vous avez lu vos fiches… Les accusations de pirateries ne sont qu’un détail de l’affaire, compensés par le fait qu’une fois l’assaut lancé par le colonel Flermet, on l’a vu rallier le camp des marines et se battre contre les pirates. Les seules données importantes ici sont les accusations de désertion et de trahison. Si elles tombent, tout le reste tombe.
Dans son fauteuil, Red s’efforce de paraitre aussi attentif que possible…
-...Mais il y a une donnée qui n’a pas été prise en compte… Je SAIS … Je sais sans aucun doute possible que le caporal Tahgel est innocent des faits dont on l’accuse. J’en suis absolument certaine. Comprenez-vous mon problème agent Corbeau ?
-(Dix secondes de réflexion… ) Vous n’avez pas de preuves… Et même si vous en aviez vous êtes la partie adverse, vous ne pouvez pas les présenter…
-Précisément. Et c’est la que j’ai besoin de vous… Je veux que vous réunissiez des preuves convaincantes de l’innocence du caporal Tahgel . Des preuves qui me forceront à le gracier et à le réintégrer dans la marine. Je ne veux pas savoir comment vous faites, ni par quel moyen vous y arriverez, je ne m’intéresse qu’au résultat, vous êtes du Cypher Pol, débrouillez vous… C’est assez clair pour vous comme ordre de mission ?
- C’est on ne peut plus clair madame, j’entends et j’obéis…
-A partir de maintenant vous êtes attachés comme greffier au tribunal militaire. Cela vous donnera le droit de vous promener partout sans être inquiété, et ça vous permettra aussi de rencontrer Tahar…
**Tiens, elle l’appelle par son prénom aussi…Intéressant**

Jenv à l’air plutôt satisfaite de la tournure de la conversation, pendant un moment elle à eu l’air tendue, mais maintenant ça va visiblement mieux. L’influence Cypher Pol surement. Le fait de pouvoir se dire quelqu’un de surement très compétent gère mon problème pour moi.
Du coté de Red on frise l’euphorie, cette mission est énorme, un vrai défi, un truc qui va surement le propulser parmi les agents confirmés. Et un truc qui va lui assurer un soutien inconditionnel de cette juge aux manières décidément étranges…

-J’ai prévu un interrogatoire aujourd’hui. Vous n’avez qu’à rester ici pendant que je vais chercher Tahar. Ensuite je vous laisserai lui expliquer votre rôle et lui demander ce dont vous avez besoin pour le tirer de la…

Et comme prévu, preuve une fois de plus de la formidable efficacité de la bureaucratie de la marine. L’ex caporal Tahgel fait quelques instants plus tard son apparition dans le bureau…Les deux soldats d’escorte le menottent à un fauteuil et sur un signe de la contre amiral vont poireauter dehors.

-Caporal Tahgel, voici le lieutenant Corbeau. Greffier du tribunal de la marine, il a des questions à vous poser… Je vous laisse…






Dernière édition par Red le Lun 3 Oct 2011 - 10:21, édité 1 fois
    Qu’est-ce qu- !? Ben merde les gars, jvous avais pas r’marqués dis donc. Z’étiez là tout c’temps ? Vrai ? Erf, ’reus’ment que j’me suis bien t’nu alors, hein ? Pas d’geste déplacé ni rien, tout ça. Aveuglé par la beauté d’la madame hinhin, ça f’sait longtemps qu’ça m’était pas arrivé. Ouais ouais jvous suis, pas la peine de m’tirer comme une mule. Et oui j’m’assieds, là, v’voyez ? Hm, confortable le fauteuil, j’veux l’même dans ma cellule chérie, c’possible ? Barf, c’pas indispensable les menottes, si ? C’pas comme si j’allais m’tailler sous l’nez d’une contre-amirale aussi bien foutue... Si ? Bon d’acc, mais serrez pas trop fort, jsuis un peu sensible des poignets d’puis mon rapatriement à fond d’cale… Han ! Ouais, c’ça, merci mes braves vous pouvez vous r’tirez. Et allez vous faire foutre, fumiers d’sagouins ! Brah, jpeux même pas bouger la main sans m’arracher les poils sur les fers. Z’auriez au moins pu prendre la taille adulte, non ? …Hhh, respirons. Oui très chère ? Lieut’nant… "Corbeau" ? Sérieux !?

    Héhahum. Mon Lieut’nant.

    En tout cas tu présentes bien m’sieur l’greffier du tribunal de la marine. Jdois dire qu’un ’niforme aussi propre j’en ai pas vu d’puis un bail. T’viens d’être promu ou bien ? C’pour ça les décos su’ l’plastron ? T’as pas l’air bien impressionnant comme ça pourtant, avoue. Et, hm, un neurone me fait signe qu’la bellasse là vient d’dire que t’avais des questions à m’poser ? Eh, oh, elle vient d’dire aussi qu’elle nous laissait entre couilles ? Merde, une aut’ fois alors ptêtre, beauté ? J’me lèverais bien pour saluer ton départ mais tu vois là c’t’un peu compliqué vu comment les gorilles ont procédé. Hmf, hmf, nan, c’vraiment pas possible, et en plus j’ai l’air d’un con comme ça avec les g’noux à moitié pliés, l’dos cassé en deux et un siège de noble qui pèse trois tonnes scotché au cul. Glamour.

    Contre-amiral.

    Eh ! Crois pas qu’j’aie pas vu c’sourire que jsais très bien c’qu’y cache, coquine. J’en ai vu des comme toi, ’fin elles étaient moins bien roulées mais c’pas la question, qui m’bavaient d’ssus pareil en sortant d’la salle d’réception du resto pour bourges friquées et ennuyées d’Hinu. De c’temps béni où j’avais pas encore eu la bonne idée d’me faire conscripté. Et où j’me f’sais pas menotter à un putain d’fauteuil de luxe –fût-ce avec des menottes roses à franges de sado : c’pas mon truc– c’pendant qu’la rombière fortunée en profitait pour s’tailler. Bordel ! A m’laisser moisir comme ça avec l’autre corbak, là, t’vas prendre la prochaine fois qu’on s’revoit, toi et moi. C’t’une promesse madame la juge. Oui tu vas prendre. Comme si j’rentrais en taule, pour vingt ans d’mitard. J’te promets qu’tu vas prendre, lalalaa.

    Hum. Bon. A nous deux donc, Lieutenant Corba-Corbeau. Que m’vaut l’plaisir de cet énième interrogatoire manifestement pas complètement régulier ?

    Ouais pack’ faut voir à pas m’prendre que pour un con. Non seul’ment t’étais pas là à l’audience préliminaire mais en plus on interroge rarement un presque condamné dans un appartement, hein.


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    Red reste un moment dans le vague à regarder le type menotté en face de lui. Le mec à l’air coriace, dur, pas évident à saisir du tout. Parce qu’il va crever sous peu et qu’il en a plus rien à foutre ou parce qu’il est comme ça tout le temps ? Difficile à dire. D’habitude Red sent bien les gens qu’il observe longtemps mais n’est pas vraiment du genre à définir un profil psy en quinze minutes… Tant pis.

    -Bon, je suppose que tu as déjà eu ton compte d’interrogatoire divers et variés. Que tu as du te farcir les gros bras de la marine et de la justice, les bons sympas qui veulent devenir ton ami et les méchants qui rêvent de pouvoir te défoncer la gueule tranquille…

    Red tend la main vers le dossier de l’affaire posé sur la table proche de sa chaise. Et le feuillette vaguement pour se donner une contenance.

    -Pour l’instant je ne suis pas la pour jouer dans leur camp. Ou plutôt pas encore, ça va dépendre de toi. Je suis plutôt un messager, un corbeau. Mauvaises nouvelles, bonnes nouvelles ? Je propose les deux et ensuite tu choisis…

    Red jette le dossier par terre et le pousse du pied avant de le glisser négligemment sous un meuble.

    -Ton affaire est plutôt classique, genre avec plein de précédents pour aider le juge et le jury à décider de la sentence, guider leur main tout ça. Et manque de bol pour toi, dans toutes les affaires similaires y’a une constante. Quand la marine d’élite juge un marine qui a failli, c’est toujours la corde qui l’attend en fin de séance. Toujours, pas une seule exception à la règle sur les dix dernières années…
    Vu la gueule et le CV du jury et des juges, je pense que l’affaire sera expédié rapidement, juste le temps de vérifier que tout le monde est d’accord et tu iras te balancer au bout d’une corde à l’entrée de la rade. Prêt à faire la joie de toutes les mouettes du coin. C’est peut être bien pour ça que c’est le symbole de la marine… Enfin, voila pour la mauvaise nouvelle…


    Red se lève de sa chaise en haussant les épaules. Il fait le tour du prisonnier à pas lents, l’air de l’observer sous toutes les coutures…

    -La bonne nouvelle, c’est qu’on t’a offert un joker. Une carte sortez peut être de prison. Cette carte c’est moi…

    Red reprend sa place en face de Tahar et rapproche son siège.

    -Je dois être la seule personne en ville à se foutre totalement de savoir si tu es innocent ou coupable. Pour moi ça ne change rien, c’est pareil. Mon boulot c’est de te blanchir, de faire en sorte que tu ne sois pas pendu dans trois jours, mais à la place gracié et réintégré dans tes fonctions. Chouette programme non ? Dans l’absolu c’est chouette, mais ça ne pas être évident du tout. J’ai un peu réfléchi depuis qu’on m’a confié la mission et j’ai quelques pistes intéressantes, pas de la survie garantie c’est sur. Mais dans ta position je te vois pas faire le difficile.
    Par contre on va avoir besoin de deux trucs … Je dis on ça te dérange pas ? D’abord il va falloir que tu me fasses un petit peu confiance. Je suis vraiment la pour te sortir de la merde et pas pour t’enfoncer. Si tu y réfléchis deux secondes, un genre de plan compliqué pour te faire parler ne rimerait à rien dans ton cas. Ils ont déjà tout ce qu’ils veulent hormis la signature en base de ta condamnation…
    Ensuite… et ce n’est viable que tu si tu souscris un peu à ce que je viens de te dire. Il faut que tu me racontes absolument tout ce qui s’est passé depuis l’attaque de ta base et ton embarquement chez les pirates. J’ai lu les récits des marines qui t’ont récupéré, et même de quelques pirates qui ont craché des infos avant de passer sur l’échafaud. Du coup j’ai une idée relativement claire de ce qui s’est passé, et je pense que si tu me racontes des bobards je m’en apercevrais et je te planterais la.


    Red ramène sa chaise à sa position précédente, à un bon mètre cinquante de celui de Tahar.

    -Je pense qu’on s’est tout dit, maintenant la balle est dans ton camp… Tu joues le joker ou tu passes la main ?


      Lieutenant Corbak, ta manie d’mater les gens sous toutes les coutures, c’est une putain d’sale manie. Et avec ça tu causes beaucoup, ça fait deux tares pour toi. Et, pour t’présenter comme le piaf qu’annonce les malheurs, tu t’appelles autant Corbeau qu’moi Langue de Pute. Mais avec un nom pareil fallait s’en douter. Et du coup jprésume que ton grade et les décos c’pour faire joli aussi. On f’ra avec, jme sens pas curieux. Mais y a un mais.

      Mais, oui, mon bon Corbak, j’t’ai écouté. J’t’ai écouté et pendant que j’t’écoutais j’ai réfléchi. D’abord j’ai un bon feeling à propos d’ton humble personne malgré tout. Non seulement t’as si j’me trompe pas l’même âge que moi à quelques saisons d’pêche près, mais en plus tu sniffes l’retors à cent pas, l’retors qu’j’aime bien. L’retors comme moi –sauf qu’moi j’mate que les gonzesses. Alors bien sûr y a l’ambiance intimiste d’not’ rencontre qu’amplifie l’truc, mais y a aussi tes yeux. Et les yeux ça trompe pas, comme ceux d’la Jenv qui trompaient pas non plus tout à l’heure. Et c’bon feeling que j’ai, tu l’as accompagné d’ta bonne nouvelle que c’est la seule que j’étais pas au courant : la mauvaise, tu m’as rien appris. Sortir d’prison, j’allais y réfléchir par moi-même, mais si tu m’tends l’moyen d’me barrer sur un plateau doré et signé d’la contre-amirale qui en temps normal s’rait probabl’ment contentée d’c’qu’elle a pour m’faire tomber, jvais pas m’priver. Et comme on va dire que j’te fais seulement "un peu" confiance, si tu m’entubes comme tu m’as assuré qu’c’était pas l’cas, y s’ra toujours temps d’te faire avaler d’autres couleuvres plus tard. Vivantes. Et donc tout ça pour penser que, ton joker,

      J’le joue.

      Maintenant, d’là à t’raconter tout c’qui s’est passé d’puis deux mois, va falloir voir. Pas complèt’ment parce que jveux sciemment m’rendre coupable d’omission, mais parce que sinon on va taper la discut’ jusqu’à c’qu’les autres soient obligés d’me trancher la tête, et jpense pas qu’ton plan magnifique –il est forcément magnifique– n’contienne que d’la bavette. Mais bon. Y a deux mois, donc…

      Y a deux mois l’douzième régiment s’est fait piler sévère sans avoir rien vu v’nir durant une patrouille autour d’la ville d’esclaves. D’après c’qu’j’ai lu après, ça a fait les gros titres donc jpense pas qu’y soit besoin que j’détaille le massacre. J’ai pas été l’seul survivant, on était une dizaine. Par contre les autres ont tous canné d’puis, soit à Kage la s’maine dernière, soit en même temps qu’Mezzrahý. Est-ce qu’on voulait juste sauver not’ peau, ou est-ce qu’on avait dans un coin d’not’ ptit cerveau l’espoir d’pouvoir jouer les infiltrés pour faire tomber la flotte pirate à la première occaz’… jveux pas parler pour les morts mais, en c’qui m’concerne, puisqu’y faut j’sois franc, ben jsais plus bien.

      Et ça, j’l’ai dit en audience. Mais j’ai aussi dit qu’pendant deux mois j’avais participé aux différents massacres ordonnés par l’capitaine, et jcrois qu’y z’ont ret’nu que ça. Les trois raids à deux jours d’intervalle sur Hinu, les tueries régulières à Las Camp, le passage à la Nouvelle Ohara. C’tait ça ou être balancé à la baille avec un boulet d’seize livres aux pieds, et j’allais pas crever maint’nant alors que j’avais pas crevé plus tôt. Et donc on est allés un peu partout, et jcrois qu’son prochain projet c’était les mines de l’archipel vert. Les dix millions en cash récupérés à Kage étaient pour s’payer assez d’hommes pour survivre face au monstre qu’y a là-bas, les dix millions en nature c’était pour nourrir l’expédition. Simple, basique, efficace. Enfin efficace jusqu’à l’arrivée d’Flerm-du Colonel Flermet.

      Z’ont tell’ment ret’nu qu’ça qu’z’ont même pas voulu m’écouter quand j’leur ai dit que, comme c’est à Las Camp qu’il nous avait laissé l’plus de liberté, endroit mal famé oblige, j’avais essayé d’établir le contact avec le QG. Pourtant c’est vrai. Jsais pas si c’est pas packe j’commençais à m’habituer à c’te nouvelle vie que j’me suis inconsciemment foiré moi-même, mais c’est vrai. L’seul souci c’est qu’j’ai aucune preuve puisque j’ai pas réussi. Et va donc trouver un témoignage recevable dans c’trou à rats. Même chose à Kage, où l’pauv’ bouseux qu’j’ai vagu’ment essayé d’approcher pendant qu’on élisait la taure qu’avait les plus belles mamelles a trouvé plus simple de m’planter sa fourche dans l’fondement plutôt que d’me laisse causer. Probablement là encore qu’j’y ai pas mis assez du mien, d’habitude jsuis assez persuasif. En tout cas j’allais pas d’mander l’aide de mes copains pirates pour l’mettre au calme et lui proposer d’les dénoncer, donc j’me suis barré sans lui avoir causé. Pour les marques de la fourche, on les voit encore.


      Fesse droite. Mais faut faire sauter les menottes. Et j’aurais pu les faire moi-même qu’y diront.

      Et voilà, en gros, c’qu’peut y avoir d’marquant. La vie à bord, c’était la vie à bord et y a pas grand-chose à en dire. Les pirates sont des pirates, et l’mieux à faire pour nous autres anciens marines étaient d’les imiter l’mieux possible si on voulait pas s’faire trancher la gorge dans notre sommeil au moindre prétexte qu’y z’auraient pu trouver.

      J’ai même sacrément bavé, tiens. J’t’ai pas vu écrire mais t’as pris des notes, j’espère ? Va pas croire qu’ça veut dire que j’t’aime vraiment bien non plus, hein. Si t’avais lu les procès-verbaux t’aurais d’jà eu la majorité du truc.

      … Une idée d’comment j’retourne à mes fonctions, mon "lieutenant" ?

      Hinhin. D’solé pour le sourire, c’ma nature narquoise qui r’prend l’dessus face à une situation d’merde. Qu’ton grade soit en toc ou en gloire réelle et massive, j’m’en cogne comme tu dis t’cogner d’ma culpabilité.


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      -On est entre nous, tu peux m’appeler corbeau ou corbac j’me vexerais pas.

      Et Red de montrer qu’en matière de sourire hypocrite, lui aussi touche sa bille et s’entraine souvent. Laissant Tahar à sa chaise il passe dans la pièce à coté et en revient une minute plus tard avec une assiette et un pichet. Patates, jambon, et du vin allongé à l’eau. Sortant une clé il détache les mains de Tahar et lui file le tout. Il sort un couteau de sa ceinture, marque un instant d’hésitation et le rajoute dans l’assiette…

      -De mémoire la bouffe de la prison est toujours aussi bonne non ?

      Red se réinstalle dans le fauteuil et laisse Tahar attaquer sa part avant de continuer. Même quand on bosse sur le Cypher Pol on n’est pas des bêtes…

      -Bon, à la base je voyais qu’une solution pour te sortir du couloir de la mort. Jouer le coup du service, de l’obéissance au supérieur. Tu vois le genre ? L’attaque, le feu de l’action, les mecs qui meurent partout et le supérieur qui voit bien que ça sent la mort qui ordonne à ses hommes de se rendre et de pourrir les pirates de l’intérieur… C’est le genre qui marche plutôt bien, les marines adorent ça. On joue sur le brave soldat déchiré entre son envie de mourir au champ d’honneur et celui d’obéir au dernier ordre de son supérieur bien aimé. Et qui finit par obéir la mort dans l’âme et rallie les pirates … Tu vois le tableau…Red joint les mais devant le visage, réfléchissant…
      Le problème c’est qu’avec ce que tu leur a déjà dit on va avoir du mal à rattraper le coup simplement. On va devoir faire deux fois plus d’efforts. L’avantage c’est que légalement l’audience préliminaire n’est censée être que le début de la fête. Je me suis déjà arrangé pour que ton avocat soit viré. Demain matin on le retrouvera ivre mort dans le coin d’une ruelle, on jugera sa conduite indigne d’un officier de justice et on le récusera. A la place on nommera un commis d’office tiré au hasard parmi les membres du tribunal. Ce sera moi. Je demanderai une réédition du cirque du début, et même si ça fera grincer des dents tout les officiers qui t’ont dans le nez, ils seront obligés d’accepter.
      A partir de la on change de disque et on part sur une nouvelle musique. Pour justifier la fausse note du début on dira que ton avocat ne t’a pas écouté et t’a conseillé de plaider autre chose… Et on passera à la phase démonstration de ton innocence. Et il va falloir faire dans la preuve lourde.
      Il faudrait…voyons…. Une dispense de ton supérieur ce serait parfait…Des preuves que tu as cherché à contacter la marine, ce serait bien aussi. Et un témoignage d’un type sur place ce serait juste nickel. D’ailleurs en parlant de ça, tu dis que tous tes potes embarqués de force sont morts chez les pirates… Mais y’a deux types de ton ancien régiment qu’on réussi à se tirer de l’embuscade sans se faire descendre ou recruter… Un trouffion et un officier... Le trouffion dira plus jamais rien vu son état, mais l’officier est en meilleure forme, juste mutilé et décoré. Un nommé Roland de Montrouge. Il m’a plutôt fait l’effet d’un vrai connard mais on ne sait jamais. Il pourrait parler en ta faveur tu penses ?


      **Convaincre un mutilé ça doit être jouable, pour lui l’armée c’est terminé, et sa pension va pas peser bien lourd contre les membres qu’il a perdu. Avec un gros tas d’or on doit pouvoir l’amener à confirmer que Tahar a bien reçu un ordre direct de son supérieur lui ordonnant de suivre les pirates. La dispense écrite du supérieur c’est le plus facile, j’ai déjà un papier avec sa signature et je peux imiter ça avec une main dans le dos. Je pourrais même mettre des taches de sang pour faire vrai. Et pour les tentatives de contact. On doit bien pouvoir se monter un témoin même vaguement crédible pour confirmer…**

      Sans attendre la réponse de Tahar Red continue…

      -Si tu as une meilleure idée on peut en parler. Mais tout ce que je viens de dire me parait jouable… Et dans le pire des cas t’auras toujours gagné une paire de jours…

        Roger that, Corbak. Eh, tu vas où là ?! Oh, m’laisse pas comme un crevard putain, on commençait à peine à s’connaître ? Oh ! Rah, bordel mais c’pas vrai où l’est pas-

        Oh. Oh, sorry bro. Merci même, allez, soyons fous. Ptain c’est fête. Youhou, j’ai même plus mal aux poignets. Oh, et rien graillé d’puis deux jours mais un r’pas d’roi pour m’dédommager, t’es un chic type mec. Pas comme c’connard de maton qui doit s’être fait buter son frère par un déserteur pour rien avoir voulu m’lâcher comme y f’sait, pas possible autrement. Bref, excuse les priorités, mais : baffreeeeer !! Cronchslurpbarfburps. Hum. D’solé, ça fait ça quand j’dame trop vite, t’sais c’que c’est. Oh, j’avais pas vu l’litron, y a même d’la piquette avec ça ? Glougl-pwah ! Arf, c’vraiment d’la vinasse. D’la genre que tu bois pas toi-même. Et qu’t’offres au gars comme moi qu’a rien à dire, haha. M’disais bien qu’j’allais pas avoir du royal mais quand même. Bon. J’garde la lame en dédommag’ment, tu permets. Hop t’as rien vu ? Ou alors t’as vu mais hein, héhé. C’bien c’que jdisais t’es un chic type.

        … Mh, l’coup du soldat mandaté par l’supérieur quand y a plus qu’huit carottes ? Si tu l’dis, t’as l’air d’avoir plus d’expérience que moi des cours martiales… Et ? Remplacer mon avoc-Okay, donc t’es clair’ment pas un marin, toi. Jsuis pas curieux mais là faut pas pousser. T’es qui du coup ? Un privé engagé par la présidente ? Neh, elle s’mouillerait pas avec un civil potentiellement foireux. Faut un prestataire solide, qui connaît les voies d’la mouette et d’l’administration… Ah, j’y suis, agent gouvernemental hein ? Ces fameux CP qu’j’ai pas encore bien compris la différence entre les différents chiffres ? A la botte des Etoiles et d’l’amirauté. Ouais, jvois l’tableau. Mais t’es pas censé faire dans l’autorisé, discret mais autorisé ? Une contre-amiral, ça suffit pour lancer un truc pareil ? Et une grâce de criminel, c’est l’genre de truc pour lequel vous avez été créés ? Eh beh elle est belle la Mouette, hinhin. M’fin jvais pas m’plaindre, c’s’rait malvenu et jvoudrais pas t’froisser. Continue.

        Oh, l’Roland s’en est tiré ? P’tain d’rosse. ’fin vu son cuir d’vieille carne, ça m’étonne pas. J’aurais dû faire semblant comme lui, tiens, m’aurait évité toutes ces emmerdes et moi aussi j’aurais une belle déco pour dire que l’caporal Tahgel c’est pas un rigolo. Ptêt même j’srais sergent aujourd’hui du coup. Brah… ’fin en même temps c’pas sûr, sans être mutilé c’aurait pas été simple à vendre. Et vaut mieux rester capo qu’perdre une guibole, mh. Et euh… ouais, nan, par contre pour lui faire dire qu’jsuis un gars bien ça va d’mander d’la diplomatie… Quoiqu’y doit bien m’avoir un peu vu transpercer d’l’affreux avant qu’j’change de camp… Mais non, quand même, ttt, va probabl’ment falloir l’taffer un peu au corps, l’sous-lieutenant d’Montrouge… pas sûr qu’y m’ait d’jà pardonné d’avoir épanoui sa fiancée. Y aurait bien l’pognon mais il en faudrait une somme pas très discrète pour qu-…mhh, l’travailler lui, ou alors...

        Une meilleure idée ? Non, pas vraiment, en fait jsuis d’accord sur tout Maître Corbeau…

        Ben quoi ? T’es avocat à partir de d’main si j’ai bien compris, nan ? Dis, tu permets qu’j’me lève ? C’cool d’avoir les poignets libres mais maint’nant qu’j’ai bouffé comme un chancre faut que jfasse un peu d’bougeotte, manière d’détendre mon ptit corps tout brimé d’puis quatre-cinq jours. Et un et deux et un et deux, hop. Et un et deux et un et deux, hop.

        Alors, ben… concernant la dispense du supérieur, euh… étant donné que j’l’ai vu s’faire châtrer, énucléer et décapiter dans les règles de l’art y a deux mois, jsais pas bien si ça va être possible.

        Et pour les tentatives de contact, niarf… Y a bien l’gars auquel j’ai extorqué un escargophone –mort, c’pour ça qu’j’ai rien pu faire avec– à Las Camp. Mais vu l’sac à foutre que c’est, le r’trouver va être galère. C’pas juste avec son faux nom –Hans Gruber, qu’y avait écrit sur la d’vanture de sa boutique temporaire de chais pas trop quoi– et son accent vagu’ment guttural qu’z’allez pouvoir mettre le grappin d’ssus et l’am’ner à témoigner volontair’ment d’vant un parterre d’marins sans qu’le gang dont y dépend y trouve à r’dire. Si ?

        Mais bon, côté bonne nouvelle par contre, y s’trouve qu’oui, j’aurais ptêt bien une idée qu’pourrait amener c’cher Roland –on est un peu en froid j’dois avouer– à v’nir jurer à la barre qu’chuis pas une âme complètement perdue… C’la dit pour ça faudrait m’faire rencontrer la récente madame Roland en privé. Et j’me rends pas bien compte : c’est plus ou moins difficile que d’saouler à mort un défenseur des droits aussi respectable que Maître Vot’futurprédécesseur, ça ?


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        **Il veut voir sa femme ? A tout les coups le pauvre sergent est cocu complet. Et ça semble pas vraiment lui avoir porté chance. Encore un mythe qui s’effondre… En tout cas pour le convaincre de témoigner comme on veut ça risque d’être plus cher que prévu… Peut être même trop ? Sauf si Tahar a vraiment une bonne raison de penser que sa femme va réussir à le convaincre de sauver son amant. Ce serait fort. L’autre solution étant qu’il n’y croit pas du tout mais voudrait bien se faire faire une dernière gâterie avant de faire le grand saut… Ou alors le mari est cocu mais content, un genre de couple à trois ? Il faut que je me renseigne…**

        -C’est plutôt pareil. Tu ne pourras pas aller la voir, mais la faire venir ici n’est pas très compliqué. Tu as quelque chose que je peux lui dire pour la décider ? Un mot de passe ? Un souvenir ? Son mari sait que tu couches avec ?

        **Non décidément je ne pense pas qu’il veuille juste tirer un coup avant de crever. Trop classique pour lui. Je ne comprends toujours pas ce qu’il se passe dans sa tête mais je suis sur qu’il veut vivre… Alors on va récupérer la poupée pour commencer, et on va bien voir si elle arrive à nous offrir Montrouge …**

        -Pour le supérieur je m’en occupe. On va faire un truc au poil. J’ai des papiers écrits et signés de sa main. Avec ça je peux l’imiter assez bien pour confondre jusqu'à sa mére. Je vais faire ça sur un bout d’uniforme un peu abimé et taché de sang, le dernier acte d’un brave général aussi con qu’héroïque… Le jury est composé de pas mal de gratte papiers qui ont jamais un combat, c’est le genre de truc qui devrait leur plaire… Tu as déjà vu le voir écrire, tu te souviens de détails intéressant ? Une manie ? Des fautes récurrentes ? Les papiers que j’ai sont officiels et ont été corrigés…

        Tahar fait cliqueter les chaines de ses pieds, tente de s’étirer, de bouger les orteils… Le message est clair. Il aimerait bien se lever pour faire un ptit tour…

        **Si je me suis gouré et qu’il préfère tenter sa chance en partant tout de suite je suis très mal. Mais je suis sur que c’est le genre de mec prêt à risquer gros juste pour avoir le plaisir de se voir gracié et réintégré par des gradés qui le détestent et veulent sa peau. Et puis il y a Jenv… Mouais, ça se tente… ça se tente mais d’abord le détail qui tue…**

        Red ressort les clés de sa poche. S’il libère Tahar du siège sans le libérer de sa chaine celui-ci devrait avoir suffisamment de place pour se balader dans la pièce. Et en cas de fuite il serait obligé de se balader avec le fauteuil. Pas très pratique c’est sur mais il a un couteau…
        Red pèse le pour et le contre, ce qu’il pense savoir de Tahar, ce qu’il sait de la sécurité de la ville, du verrouillage du bâtiment et de sa propre capacité à résister contre un type quand même relativement affaibli…
        Puis à contrecœur il se décide à ouvrir les menottes et à libérer complètement Tahar. Avant d’aller se rasseoir non pas dans le fauteuil en face mais sur un coin du bureau. D’accord on joue la confiance, mais il faut pas pousser. Tahar comprendra…

        -Pour tes tentatives de contact j’y ai réfléchi aussi. C’est mort pour les mecs que tu as vu, mais ce que tu as su des plans des pirates peux nous aider. Je vais te trouver de quoi écrire et tu vas rédiger des messages indiquant des positons en mer, dévoilant les prochains mouvements des pirates, y compris celui qui les a menés sur leur dernière bataille. Et tu finiras en donnant ton nom, ton grade et en informant le monde que tu es toujours loyal à l’armée…
        Une fois que c’est fait je m’occupe de vieillir et de bousiller le papier jusqu'à la limite du lisible, de le coller dans une bouteille, et de trouver un pauvre pécheur prêt à jurer sur la téte de ses ancêtres qu’il a trouvé ça il y a peu dans ses filets…D’ailleurs, on doit pouvoir faire ça tout de suite…


        Red à un sourire mesquin pendant qu’il réfléchit à une autre possibilité…
        -Et on pourra même sous entendre que c’est surement grâce à une bouteille comme celle la que le colonel à mis la main sur son heure de gloire…

        Red passe derrière le bureau et jette un coup d’œil rapide dans les tiroirs. Avant d’en sortir papier plume et encre rouge. Il écrase le bout de la plume et invite Tahar à se rapprocher…
        -La plume abimé fera croire à une vraie plume de mouette, et l’encre rouge nous permettra de rester dans le mélo en prétendant que tu l’as trempé dans ton sang ? Tu dois avoir des cicatrices crédibles ?
        (Red est soudain pris d’un horrible doute) Tu sais écrire hein ?
          Ah, jsavais bien qu’tu saurais trouver les moyens de. Faudra qu’tu m’files tes coordonnées un autre jour, des fois qu’j’ai à nouveau besoin d’tes services. Si j’vis assez longtemps pour qu’une autre occaz’ se r’présente éventuellement, mh. Un truc pour la faire rappliquer tu dis ? Boarf, attends voir… Ah.

          Il a su, ouais, mais y s’est casé quand même avec elle. Jsuppose qu’elle a dû avoir des arguments. Et s’il est mutilé aujourd’hui, c’plutôt elle qu’aurait des raisons d’vouloir se barrer et lui qui s’rait prêt à tout pour pas finir seul avec sa pension, pas vrai ? Lui d’mander si elle se souvient du cinq de novembre d’vrait suffire à la convaincre qu’y faut qu’on discute d’la pertinence pour elle de l’larguer avant qu’jsois libéré. Le cinq de novembre…

          Quelle nuit, mes aïeux, quelle nuit ! Rar’ment vu une trentenaire aussi farouche. Et si elle le convainc d’témoigner en ma faveur, j’m’occuperai d’la libérer du joug de la tyrannie maritale, mais chuuut, hein, hinhin. Merde, ptêt mieux si copain corbeau m’chope pas direct en train d’planifier la mort du brave héros. Adopte un r’gard neutre mon canard.

          Ben tiens, forger l’écriture du cap’ ? Oh, chouette idée, moi jdis qu’tu d’vrais être amiral, Corbak ! J’aime comme tu penses et ça sonne bien en plus. Si ça s’faisait au suffrage universel, jvot’rais pour toi, sûr. Bon par contre, niveau particularité de style du grand cabinard, euh…

          Beuh, non, rien qui m’vienne à l’esprit l-Ah ! Si si, jsuis con. L’avait des tendances à pas foutre les lettres dans l’bon sens, un truc jcrois qu’son aide appelait ça la disexlie ou un mot pas loin. Du coup y d’vait r’passer régulièrement derrière le boss pour gratter l’encre et corriger tout ça. Ca m’revient pack’y –l’aide– gueulait régulièrement comme quoi y s’était pas engagé pour finir scribe.

          … Y s’est fait entendre d’ailleurs : il a pas fini scribe, il a fini empalé sur un beaupré. Crade.


          Waw, ç’fait zarb’ d’pouvoir marcher. Eheh, merci fieux. Tiens, p’quoi tu t’barres ? Nan mais si jfais des ptits sauts c’pas pour m’préparer à t’bouffer la carotide, t’sais. Jsuis trop mort pour ces conn’ries et puis j’t’aime bien j’ai dit. Jusqu’à c’qu’on voie si par hasard ton plan diabolique marche pas, mh. Allez, quoi… j’ai pas une gueule de type à qui on fait confiance, c’est ça ? Broh, elle est où la glace ? Ah, v’là. Ouille, ouais, nan, jcomprends. P’tain y m’a pas arrangé l’taulier Flermet quand y m’a balancé aux fers. J’avais bien senti qu’ça péguait au-d’ssus d’l’œil droit mais c’bien moche en fait comme coquard. Breuh. Pis faut dire qu’si j’avais d’autres fringues sur le cul qu’ce truc pas lavé d’puis trois mois, hein… Et ’videmment y a rien à taxer dans la pend’rie. Dommage j’me s’rais bien fait une beauté. Jprésume qu’ce s’ra pour une aut’ fois, hein ? Que j’écrive des trucs bidons ? Okay, stu veux, pas d’prob. Dommage n’empêche, j’aurais bien eu deux-trois trucs à dire au gars Gruber, moi. J’frai ça plus tard pareil du coup, à la prochaine perm’…

          Hahaa, réduire le triomphe du colonel en augmentant l’mien ? J’avions pas vu ça sous c’t’angle mais si on peut lui mettre des bâtons dans les trous au passage, pour sûr qu’j’en suis, gros. Comment jpeux tourner ça, mh ? Oh, jvois qu’t’as tout l’matos, c’cool on va pas perdre de temps. Attends attends, laisse-moi cogiter encore un p-des cicatrices crédibles ? Oh, con, tu m’as vu !? Tu crois qu’les donzelles me kiffent juste pack’ jsuis beau gosse ? Nan nan mon vieux, c’qu’elles veulent c’est du rêve aussi, avec des histoires de combats et d’aventures presque extraordinaires et surtout bien racontées avec preuves matérielles à l’appui. Alors bien sûr qu’j’en ai : d’la grande, d’la ptite, d’la sournoise, d’la franche, d’la vieille d’avant qu’j’m’engage, d’la jeune d’l’an passé, tu fais ton choix mais jpense ça d’vrait aller.

          Et oui jsais écrire, gneuh. Jsuis capo juste pack’ j’ai commencé en bas d’l’échelle, pas pack’ j’étais trop con pour d’mander aut’ chose. Mais t’as raison, va, vaut mieux qu’j’laisse des fautes, ça f’ra plus crédible pour ces messieurs d’la haute à qui tu présent’ras la lettre. File voir la plume… m’kay, jvais pas du tout m’faire chier à scribouiller avec ça, c’est cool. Bon, pas grave, c’pour ma bonne cause. Alors, y faut du crédible, on a dit, de l’intelligent, du compréhensible que pour un marin mais du transportable par tout péquenot qu’aime bien l’pognon… Inspiratttionnn.
          Urgeant, transmetre à base marine plus proshe. Récompensse.
          Red Mez en routte vers K.B. pour concour anuelle, derniaire escal avent A.V.
          Signer : Cap. Tahgel, 12e r.
          PS : intervention urgeante svp, tiendrait plus lontamp !
          Du bon gros naïf comme on aime ça chez nous. Jsuis qu’caporal, hein, ça passera. Ca t’va, dis ? Attends, pendant qu’tu r’gardes c’ui-là j’t’en fais un deuxième pour avant les attaques d’Hinu :
          Urgeant, transmetre a base marine plus proshe. Récompençe.
          Ataques Red Mez sur Hinu pas finis ! Projét encore 2 raid pr arme et matérielles.
          Signer : Cap. Tahgel, 12e r. embarquer malgré moi !
          Et allez, une troisième même, jsuis en forme t’en fais c’que tu veux mon brave Maître.
          Urgeant, transmètre a base marine plus proshe. Récompensse.
          Red Mez escal à N-O biunteau ! sis jours réparée navir mat saboté
          Signer : Cap. Tahgel, 12e r. toujour vivant pr sèrvir !
          Voilà chef. Ca suffit ou faut qu’j’en fasse d’autres ?


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          Red récupère les papiers et les examine soigneusement au fur et à mesure que Tahar les écrit. Puis satisfait il empoche les trois..

          -C’est parfait, j’aime particulièrement ton troisième essai, une bonne idée cette tentative de sabotage, elle montre que tu n’as pas fait qu’envoyer des messages, Mais réfléchis y bien en détail tu auras peut être à l’expliquer devant la cour.
          Je vais chercher la fille, en attendant je compte sur toi pour rester ici et ne pas essayer de vérifier que la maison est effectivement gardée par tout un paquet de marines armés. Ils ne dépendent pas de moi et ce serait vraiment dommage qu’ils te trouent la peau par erreur…
          Je t’ai fait faire un nouvel uniforme pour le procès, il n’a pas les insignes de ton grade mais il vaut mieux rester humble pour l’instant. Il devrait arriver sous peu et tu n’auras qu’à l’essayer en attendant que je revienne.


          **Et voila, c’est parti pour le dernier test, tentera de se sauver ou pas ? Rapport dans deux heures…**

          Laissant Tahar seul Red quitte la place, il a encore beaucoup à faire et jamais assez de temps. D’abord, s’occuper des parchemins et de la personne qui va les présenter à la cour. Récupérant les deux agents qui l’accompagnent il leur explique rapidement leur boulot. En premier trouver un marin suffisamment à la déche pour accepter de témoigner devant une cour martiale en échange d’argent, et assez malin pour être crédible quand il débitera cette histoire de bouteille à la mer. Le trouver, le faire répéter longuement jusqu'à ce que son histoire lui paraisse aussi proche que possible de la vérité. Puis se le garder sous le coude dans un endroit sur jusqu’au procès.
          En second s’occuper de la préparation des écrits de Tahar, Les brunir au thé pour les vieillir, les mouiller pour en faire baver l’ancre, les saler et les bruler pour contrefaire la morsure du sel et du soleil... Bref, leur faire subir tout ce qui peut arrive à une bouteille lâchée un mois en mer…

          Ensuite mettre la main sur la nouvelle madame Montrouge. Sachant ou l’ex officier réside, localiser sa femme est un jeu d’enfant. En bonne épouse fidèle elle ne s’éloigne guère loin de son grabataire de mari. Red n’a qu’a l’approcher un instant et lui susurer quelques mots suivis d’une date pour que la jeune fille lui accorde toute son attention. Et quand il lui offre de revoir son ancien amant elle n’hésite pas une seconde et s’empresse d’accepter de le suivre.

          **Impressionnant ce Tahar, j’ai à peine laché son nom dans la conversation qu’elle en est déjà toute retournée, elle rougit, elle se recoiffe… Quel artiste, je ne sais pas ce qu’il vaut une arme à la main, mais au lit il ressemble à un sacré expert… En tout cas la pauvre fille est encore conquise, elle va lui manger dans la main… **

          Le temps de trouver une excuse capable de confondre l’infirme et de céder aux exigences de la coquetterie et voila Red et la miss de retour auprès de Tahar. Celle ci s’est repoudrée, remaquillée et a enfilée une robe qui frise tellement avec les limites de la décence que Red a du insister pour qu’elle mette aussi un manteau par-dessus.

          -Tahar ? Ta chère et tendre attend dehors. Comme prévu elle n’a fait aucune difficulté pour revenir te voir. Au contraire, c’est tout juste si elle ne m’a pas sauté dans les bras quand j’ai lancé ton nom dans la conversation. Je ne sais pas ce que tu lui as fait mais ça la tient plus fermement qu’une chaine. Par contre, je serai toi je resterai dans les limites de la décence ici. Il vaut mieux ne pas… Mécontenter notre hôte… Et … Et mon instinct me dit que ça ne lui plairait pas que cette pièce te serve de garçonnière…
          Je vous laisse seuls, mais je reste à coté. Je tiens évidemment à entendre tout ce que tu vas lui dire…

            Content qu’ça t’plaise, dude, ç’m’aurait emmerdé d’te désappointer. Que jréfléchisse à l’histoire du sabotage de mât ? Mh, ‘kay, jvais voir c’que jpeux faire. T’as raison, c’srait con qu’on m’croie pas juste pack’ j’ai pas assez développé là-d’ssus. Bon, j’ai d’jà une bonne idée d’trucs à base de jeux à boire, de concours de dés et d’manipulation d’esprit faible de pirate affamé, on va voir c’qui vient par la suite… Et t’as ptet des idées toi d’ailleurs, non ? Ah, faut qu’t’y aille ? Ah ben jvais m’démerder tout seul alors. Et tu m’paies un nouvel uniforme ? Hoho, mais c’est qu’tu m’dorlotes Corbeau ! Tout ça aux frais d’la présidente ? Miam, elle doit m’vouloir. Ah t’attends même pas qu’il arrive, bon ben ciao, bonjour chez toi et à toute, mec, jpionce un coup en attendant, manière d’m’habituer au paddock d’madame la contre-amirale pour pas être surpris, héhé. Wahh, que c’est putain d’bon ! ’même temps, comparé au purin d’la cellule qu’jviens d’lâcher…

            Moelleux, souple et doux comme y faut… rah ! Même à Hinu z’avaient pas ça les daronnes. Ca paie vraiment tant qu’ça l’amirauté ? P’tain, faut definit’ly qu’j’y aie mon entrée un jour, dans ces rangs-là. J’me sens comme aimanté par c’t’oreiller là, mhzhzhhhzpshhh

            … Monsieur Tahgel ? Monsieur ?

            GAHQUOIQU’EST-CE ?!

            Arf. Sorry pour la peur gars, la lame c’est un réflexe. Fallait pas t’pencher autant vers moi pour m’chuchoter au creux du tympan, mais t’es pas passé loin d’la fin d’ta vie alors on va dire qu’c’est pas ta faute c’te fois. Relax, j’le range le couteau du Corbak, hop, apu. T’es qui donc ? Le tailleur. Oh, et t’as mon uniforme. Et tu veux qu’j’l’essaie ? Euh, comme ça alors qu’jsuis tout cra-? Merde, les draps. Merde merde merde putain, j’ai tout salopé, jvais m’faire re-court-martialé moi, ça va pas tarder avec ça, tu vas voir, rahhh, quelle chierie bordel ! Bon, toi mon gros, t’as ordre de faire en sorte que jme sente bien dans l’unif que tu viens d’me tailler, c’bien ça ? Non ? Ben tant pis on va faire comme-ci. J’ai une douche à prendre, là, pour mettre ce tas d’fringues sans les saloper à l’inverse d’ce qu’jviens d’faire avec la soie d’madame. Pendant c’temps-là, tu t’occupes de nettoyer c’merdier. Tu balances ceux-là dans les déchets à brûler, tu les enterres dans ton jardin, j’en ai rien à carrer d’comment tu t’démerdes, mais tu les fais disparaître, okay ? Et t’en r’mets une paire de neufs, j’en ai aperçu tout à l’heure dans la pend’rie. Capisce ?

            N’êtes-vous pas encore prisonnier Monsieur Tahgel ? Pourquoi, en conséquence, devrais-je donc vous obéir ?

            … Parce que. Parce que j’ai une lame, parce que j’suis un tueur et pas toi, parce que si tu l’fais pas ça mettra ma bienfaitrice du moment en rogne et que si j’la mets en rogne jsuis mort et que si jsuis mort autant t’emporter chez la Grande Dame avec moi. … Bien Monsieur.

            Sage décision. Douche, Uniforme. Tintinnnn.

            Putain qu’jsuis beau gosse. Toujours moche c’t’œil noiraud mais ça l’fait mieux une fois décrassé quand même. Quant à c’te déguis’ment pour pied nickelé, jdois dire qu’y m’manquait. T’as fait du bon boulot, Laquais, bravo…. Et pour les draps aussi, c’est nickel. Non jveux pas savoir c’que t’en a fais j’t’ai dit. Si j’sors vivant d’tout c’merdier jte paie une bouteille de rhum, du vrai, d’contrebande, et on en parle plus. Si j’crève quand même t’auras sur la conscience d’avoir aidé un condamné, ce s’ra bon pour ton karma, donc dans les deux cas t’es gagnant. Allez, dégage maint’nant.



            … Tic.

            … Tac.



            … Putain que l’temps est long.







            … Ah, quand même, j’ai failli t’attendre, Maître Corbeau. Que j’reste décent ? Okay, t’façon maint’nant qu’j’l’ai conquise une fois, la donzelle, y a plus d’challen-Oh putain quelle garce ! Et tu l’as laissée s’pointer fringuée comme ça ? Gargh, ça va être plus dur que je n’pensais. Hm, dur est l’mot, chier. Trop d’abstinence tue la volonté… Ouais, c’est ça laisse-nous tranquilles va, et écoute pas d’trop près à la porte ça va pas être pour les oreilles chastes c’qui va suivre, consignes ou pas consignes, garçonnière ou pas garçonnière. Non mais t’as vu l’calibre ? Comment tu veux qu’jfasse autrement mec ? Et v’là qu’elle m’saute dessus ! On s’est même pas dit bonjour avec les cordes vocales, hé ! Mmhhh, oh ! Douc’ment fille, douc’ment ! La porte, ferme au moins la porte ! Ahh



            Hum. Putain, farouche que jdisais hein. Brah, c’est les années qui t’font ça ? Plus t’en prends plus faut qu’on t’prenne ? Plus faut qu’on y aille sans délicatesse ? Bon, jdois dire qu’au moins maint’nant j’ai appris qu’un uniforme était assez résistant pour des acrobaties plus variées que je n’pensais, et que… mh, c’est en quoi c’te moquette chelou ? c’est un tapis ? j’arrive pas à voir, merf… bref, que c’truc blanc au sol, même si ça coûte sûr’ment les yeux d’ta tête, c’est au moins aussi confortable qu’un plumard de base pour jouer à la dînette. Mais quand même quoi, un peu d’tenue. Ouais, r’mets ta t’nue d’ailleurs, tu veux ? Faut qu’on cause et si t’as les roberts à l’air ça va être un peu plus compliqué d’se concentrer sur l’sujet d’conversation qui faut qu’on s’concentre dessus et j’ai oublié d’quoi jvoulais qu’on parle putain tu l’fais exprès ?



            Mh. Bon, tu m’remets ça c’te fois, d’acc’ ? L’urgence là, c’pas tant l’incendie qu’t’as au cul d’puis qu’le Roland est r’venu incapable que mon scalp qui va partir si t’es pas coopérante… Mon scalp, t’entends, ça ? Mon scalp ! C’est bon tu m’écoutes, là ? T’es rassasiées pour les cinq prochaines minutes ? Alors ouvre tes portugaises et écoute-moi bien…





            Maître Corbeau, z’êtes là ?!

            Entre vite steup, qu’on r’mette pas l’couvert une troisième… Oh, hé, Lieutenant ?! … Ah, merci, mec, tu m’sauves. Really. D’solé pour le r’tard et les, mh, interférences sur la ligne. Z’avez bien entendu comme moi ? Madame de Montrouge ici présente s’porte garante de la bonne volonté d’son mari. Ca vous va ? Moi ça m’va. Si elle dit qu’il le f’ra, il le f’ra. Elle a ses, euhum, méthodes.

            Dis oui, dis oui et fais-la raccompagner chez elle bordel, c’est en train d’la r’prendre, jle vois dans ses yeux rouges. Rouges, ouais ! Rouges comme la braise. Ca existe pas normal’ment, jsais bien, mais là t’es témoin comme moi : l’brun noisette s’est fait la malle et y a plus qu’du stupre à la place. Argh.


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            Deux jours plus tard...

            -Messieurs, la cour…

            Comme tous les accusés depuis des temps surement immémoriaux, Red se raidit instinctivement à l’annonce du soldat. Bien sur la présente cour n’est pas la pour le juger lui. Mais il lui est facile d’imaginer ce qui arriverait si on apprenait sa véritable identité. Un agent du gouvernement se faisant passer pour un officier de marine devant des hauts gradés de la marine d’élite pour pouvoir casser un verdict de condamnation à mort qu’ils ont presque prononcé. La corde au mieux...La mouette n’est pas du genre à apprécier que le Cypher Pol vienne s’immiscer dans ses affaires. Surtout quand il s’agit d’affaires qui concernent l’honneur de la marine. Quel que soit l’organisation, on s’occupe toujours de ses brebis galeuses en privé.

            La procédure de la cour martiale se voulant aussi efficace et expéditive que possible, les participants sont réduits au strict minimum. L’accusé et son avocat d’une part. En face d’eux trois juges, la présidente de la cour, la contre amiral Jenv Œankhôrn. Le colonel Kartoff, commandant de la base ou se déroule la cour. Et enfin le colonel Flermet de la marine d’élite, le plus haut gradé disponible sur le moment. Sur la gauche s’alignent les deux officiers d’ordonnance de la vice amiral, chargés de noter scrupuleusement les minutes du procès, et de s’occuper de la gestion des entrés et sorties ainsi que des soldats de garde.
            Sur la droite les jurés, sept officiers n’ayant jamais eu à comparaitre devant un conseil militaire, et tirés au hasard parmi le personnel présent sur la base. Ici deux commandants, un capitaine, et quatre lieutenants. Trois officiers sur les sept appartiennent à la marine d’élite. Une inégalité qui convient bien à l’agent Red, d’autant plus que les deux commandants appartiennent à la marine. Ils devraient êtres plus réceptifs que les fanatiques de la marine d’élite.
            On pourrait attendre un participant supplémentaire, l’avocat chargé de la partie à charge, mais il s’agit d’une cour militaire et non civile. Ce qui signifie qu’on est coupable par défaut et que l’accusation est assuré par un des juges adjoint. Ici le colonel Flermet qui se verrait bien rajouter une tête de traitre à sa ligne de trophée, juste à coté de celle de Mezzrahý.

            Tout le monde se lève le temps que les trois gradés prennent place sur leurs chaises, privilèges du grade par rapport aux bancs des autres présents. A peine assis Flermet fulmine déjà, jetant un regard mauvais à Tahar et à son nouveau défenseur, il n’est visiblement pas content d’être obligé de refaire acte de présence pour une exécution qu’il pensait déjà réglé et ne semble pas apprécier du tout le fait que l’accusé soit à nouveau en uniforme plutôt que dans son costume de pirate fraichement capturé. Jenv de son coté reste impassible se contentant d’adresser un message muet à l’agent Red debout en face d’elle. Quelque chose comme, Je ne sais pas ce que vous faites, mais ne vous manquez pas…
            Comme dans toute cérémonie, la cour martiale commence par un rituel immuable et bien au point. On rappelle les noms et les rôles des juges. On récapitule succinctement les faits, et on évoque très brièvement l’alcoolisme et l’éviction du précédent avocat commis d’office qui oblige tous ses gens à se réunir à nouveau. Déjà tout le monde semble de meilleure humeur, après tout, l’affaire n’a pas changé et devrait être expédié manu militarI…Avec un peu de chance tout le monde peut être libéré pour le repas.

            Après la mise en bouche, c’est au tour de l’accusation d’entrer en scène. Drapé dans sa toute nouvelle aura de chasseur de pirate redouté, Flermet récapitule des faits qui devraient être évidents pour tout le monde, le caporal Tahar a déserté devant l’ennemi, s’est rendu aux pirates, a collaboré avec eux et se trouve être tout à fait indigne d’endosser l’uniforme de la marine. Il est accusé de désertion devant l’ennemi et de trahison. Il est aussi accusé de divers faits d’armes liés à la piraterie, mais les deux premiers crimes étant punis de mort, les autres n’ont guère d’importance.
            Le colonel Flermet énumère ensuite longuement les crimes de Tahar, les enjolivant de détails divers de son cru comme son passage sanglant à l’ennemi ou on le voit tirer dans le dos de ses camarades, il décrit par le menu ses actes de piraterie et minimise comme il peut le revirement de Tahar pendant sa dernière bataille, revirement n’ayant eu lieu d’après lui qu’après la défaite évidente des pirates….
            Son tour de parole achevé il se rassoit gravement, non sans lancer un nouveau regard noir et désapprobateur au lieutenant qui ose jouer les défenseurs du traitre…

            A son tour la défense entre en scène. Red, dans la peau du lieutenant Corbeau prend le temps de relater une nouvelle les faits connus de la cour, faits qui, faute de pouvoir faire parler les cadavres, s’avèrent bien moins éloquents que ce qu’en dit le Colonel Flermet. Partant de ces faits il expose ensuite sa version. Racontant non pas l’histoire d’un traitre, mais celle d’un soldat ayant obéi jusqu’au bout aux ordres de son supérieur, préférant encourir le déshonneur et l’opprobre de ses pairs plutôt que de désobéir. Il explique qu’en ralliant les pirates le caporal Tahgel n’a fait qu’obéir à un ordre direct de son dernier officier en vie. Que loin de coopérer avec les pirates il n’a pas cessé de tenter de prévenir les autorités de leurs mouvements, se livrant avec la dernière énergie à tous les actes de sabotage qui lui était possible. Et qu’enfin il a participé aussi bien que n’importe quel marine à la dernière bataille de Mezzrahý, contribuant autant qu’il le pouvait à la défaite du pirate …
            Red déclare donc le caporal Tahgel totalement innocent des accusations de trahisons et de désertion et informe la cour que contrairement à l’accusation, il dispose lui de preuves formelles et matérielles à présenter…

            -Lieutenant corbeau, que faites vous des accusations de piraterie dont est aussi accusé votre client ?
            -Sans objet votre honneur. Je compte prouver que la collaboration avec les pirates est la conséquence directe d’un ordre émanant du dernier supérieur du caporal Taghel. On est donc en présence d’un acte commandé par l’autorité légitime ce qui exclut toute responsabilité du caporal.
            Le colonel Flermet s’étouffe, Jenv et le greffier prennent note. Un des commandants hoche la téte…
            Les pièces sont à nouveau placés, le vrai procès peut commencer…


            Dernière édition par Red le Mer 5 Oct 2011 - 8:13, édité 1 fois
              Caporal, relevez-vous je vous prie.

              T’parles que l’vrai procès peut commencer. Une histoire pareille, c’t’un coup à t’faire douter du fait qu’y ait jamais eu un seul vrai procès dans toute l’histoire de la justice maritime. Moi, les yeux ouverts ? Non, j’l’ai avais jamais fermés avant. Qu’tout soit fixé avant les audiences m’étonne pas, qu’la justice et la vérité morflent au profit d’la survie d’c’ui qu’a les plus gros soutiens, j’t’avouerais même qu’c’est pas pour m’déplaire, là, maint’nant tout d’suite. Mes impressions là-d’ssus ? Z’ont pas changé : l’monde est pourri, alors pourri un peu plus ou pourri un peu moins…

              Caporal ?

              Merde ! Ahum, me v’là Présidente, d’solé pour l’absence c’tait pas volontaire. Mais.. I’m not going nowhere. I’m staying baby, I’m staying. You know why ? I’ve got staying power. J’l’ai tell’ment, l’power, que j’crains même pas vos r’gards, Kartoff et Flermet. D’ailleurs j’m’en fous d’vous en fait, allez pas croire aut’ chose sous prétexte que j’vous ai salués comme y faut quand vous êtes entrés. Toi Kartoff jsais qu’t’es réglo et qu’les éléments d’Maître Corbeau ici présent t’suffiront si les textes disent qu’y doivent t’suffire, et toi Flermet jsais qu’t’es une pute. Pas grand-chose que jpuisse faire là-d’ssus d’mon côté.

              Caporal, confirmez-vous le changement de stratégie que vient d’exposer votre avocat ?

              Baby, I’ve made plans, in a fancy restaurant where we can dance… Ca t’énerve qu’elle m’appelle Caporal, hein Colonel ? Colonel d’élite r’marque, m’étonne pas qu’tu voudrais m’voir dégrader avant même que l’procès débute et que l’verdict soit rendu. Oui, Contre-Amiral. Put on my favorite dress, you know the one that oozes sexiness… Celle que t’avais quand j’t’ai aperçue hier en train d’rentrer d’ta soirée chais pas où, d’puis la f’nêtre de ma nouvelle cellule de luxe où t’as fait en sorte que j’passe la nuit. Merci pour ça d’ailleurs, y avait même une planche en bois pour dormir. Pas autant qu’ton pieu à toi, mais c’était classe. Plus que la paillasse des sous-sols en tout cas.

              Capor-hem. Caporal, pouvez-vous indiquer à la Cour pourquoi vous n’avez pas soutenu cette version des faits dès la première audience ?

              Tonight, when we make love, I’m gonna work your body with my tongue…

              C-Caporal ?

              Oh baby… My mission’s clear, There’s more than love that keeps you here… Héhé, allez, j’arrête avec les regards de braise. C’pas tell’ment qu’c’est pas l’moment et qu’si jme rate j’me conduis moi-même à la potence, mais j’ai surtout oublié la suite des paroles. Et jsens l’Flermet pas tellement à son aise dans son fauteuil à ta droite, y f’rait mieux d’sortir mais vu qu’il est obligé d’rester, si jcontinue y va m’spotter. Qu’est-ce qu’y t’murmure à l’oreille d’ailleurs, le salaud ? C’est ça, rembarre-le du geste, comme ça. Bien fait pour tes dents "Colonel". Ahum, répondre à la question peut-être. Je devrais pour ça médire sur le précédent avocat qui m’avait été commis d’office, Présidente… Oh, puis après tout ils le croient alcoolo d’puis hier alors bon, qui s’en fout pas de c’que jbalance ? Disons simplement qu’il n’a pas daigné porter toute l’attention nécessaire sur mes déclarations et que je n’ai eu d’autre choix que de suivre sa stratégie, au mépris des éléments matériels dont je lui avais pourtant parlé. Ptain qu’c’est chiant d’articuler. Z’avez tous bitté ? Nan packe j’répète rien, qu’on soit clairs. D’jà les répèts avec le Lieutenant, là, c’était relou, mais si en plus même en live faut qu’je joue au perroquet, ça va vite me prendre la tête.

              Soit, passons aux interrogatoires dans ce cas. Colonel Flermet, le caporal Tahgel est à vous.

              Ah non chérie, y a méprise, jsuis pas à lui. A toi, à la rigueur, pour la semaine prochaine en dédommagement, mais lui…

              Tahgel, je vais être bref. Les jurés j’en suis sûr n’ont pas envie de s’entendre répéter les séances précédentes, aussi je ne vais pas reposer mes questions de la dernière audience. Quant au lieutenant Corbeau, il n’aura eu qu’à lire les minutes pour les connaître. A vrai dire, je suis –« nous sommes », oserai-je– si curieux de voir les preuves que vous prétendez avoir que je n’ai qu’une question pour l’instant : de quelles tentatives de sabotage parlait Maître Corbeau ?

              Maître Corbeau, sur un arbre perché, tenait en son bec un claquos blah blah blah. Pouf pouf, capacités de récitation : opérationnelles. Et c’est parti :

              Pendant une soirée en mer, avec deux autres survivants du 12e, on a mis en œuvre un plan qui a abouti à la destruction du grand mât du bateau sur lequel on était. Pas celui de Mezzrahý hélas, mais le vaisseau lieutenant sur lequel eux et moi on avait été placés. Les autres étaient soit sur un autre vaisseau lieutenant, soit sur le vaisseau du capitaine, mais pas nous… Ca faisait un mois et demi qu’on était à bord, donc on avait vraiment commencé à faire notre trou parmi les autres pirates et on pouvait participer aux jeux à boire de quand les marins s’ennuient entre deux quarts. Au fait, Tahgel, au fait ! Ca va, ça va, j’y arrive, ta gueule, ouais... Hum. Pour la faire courte, on s’est tellement bien débrouillés tous les trois qu’un des forbans s’est retrouvé à tellement attirer l’attention sur lui que de notre côté on a pu remonter un tonneau de poudre de la sainte-barbe sans que personne s’en aperçoive et le placer pas trop loin du mât sous des cordages et d’autres trucs comme il y en a plein sur un pont. Une fois ça fait, il n’y avait plus qu’à faire en sorte qu’un autre homme laisse tomber au mauvais moment son mégot en plein là où il ne fallait pas. C’est arrivé dans la journée du lendemain. Après, nous avons dérouté pour faire une escale de six jours à la Nouvelle Ohara, pour réparation.

              Jolie histoire, Tahgel ! Jolie histoire, n’est-ce pas messieurs les jurés ? Reconnaissons à l’accusé son imagination…

              Grrh, si tu savais, Colonel, c’que mon imagination m’suggère de t’faire juste maint’nant, là, d’vant tout l’monde. Hmf.

              … et la preuve de tout ça, Tahgel ? Et les preuves de tout ce que vous nous avez raconté ces derniers jours ?! Nous les attendons, nous n’attendons plus qu’elles pour donner quelconque importance aux affabulations que vous nous servez depuis trois jours. Mais bien évidemment elles ne viennent pas, elles ne peuvent pas venir n’est-ce pas ?

              Oh, calme-toi mec, tu vas avaler ta moustache. Pour les preuves c’pas moi, faut voir avec le lieutenant Corbeau. D’ailleurs j’espère que tout c’que tu m’as bavé hier sur tes talents secrets c’pas que d’la gueule, Corbak. On a pas des masses causé avant d’se r’trouver ici. Et, l’bras long jveux bien, tu m’as amené la Madame de Montrouge sous deux heures et ça c’est pas mal, mais les messages vieillis comme il faut, et les témoignages tout ça, brah. Jsais même pas si t’as pu rameuter l’Roland d’ailleurs, j’l’ai vu nulle part c’matin. M’fin, au pire y a la f’nêtre derrière les trois juges, mh. Juste deux ou trois –allez, deux, disons qu’la contre-amirale f’ra rien– bêtes de combat à dépasser, easy peasy. Hinhin.

              Quelle merde, bordel, quelle merde.


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              -Les preuves, si vous me permettez cet effet de manche, les preuves donc, en voici… j’appelle à la barre en qualité de témoins les personnes suivantes, le lieutenant Hubert Pollos, cartographe à bord du vaisseau amiral de la flotte du colonel Flermet (Et il faut bien le reconnaitre, seul témoin honnête du lot, alors autant le présenter en premier), Monsieur Klaus Patakis, marin pécheur (Joué par un brave agent du Cypher Pol soigneusement habillé pour l’occasion) et enfin le vice lieutenant Roland de Montrouge (Pourvu qu’il se souvienne de l’argent qu’on peut fournir et reste bien dans les lignes qu’on a défini et qu’il ne décide pas de liquider ces vieux comptes avec l’amant de sa femme) vétéran rendu à la vie civile du 12éme régiment.
              On passe quelques minutes à se lancer des regards suspicieux entre parties le temps que le responsable fasse entrer et note les noms et références de chacun des témoins. Sur un signe de Red c’est le cartographe qui passe à la barre en premier…
              De son coté Red se rend jusqu’au tableau laissé dans un coin de la salle et y épingle une vaste carte de West Blue. En plus des iles on y distingue clairement une ligne bleue pourchassant une série de petits drapeaux noirs jusqu’a l’endroit même où Mezzrahý perd sa dernière bataille.
              Suivant la ligne bleu Red trace un historique rapide des déplacements de la flotte du colonel et s’arrête au moment ou celle-ci change brusquement de trajectoire. Loupant complètement le drapeau noir suivant…

              -Comme le montre cette carte, alors que la flotte du colonel suit la flotte pirate à la trace depuis bientôt deux semaines, voila que celle-ci s’écarte de son sillage et continue vers Hinu Town alors que Mezzrahý oblique vers la nouvelle Ohara…
              Lieutenant Pollos, pourriez vous m’explique selon vous les raisons de ce trajet …

              -Les informations que nous avions recueillies sur les lieux de la dernière attaque pirate nous laissaient à penser que sa prochaine cible serait Hinu Town. Nous savions qu’en le suivant pas à pas nous finirions fatalement par le rattraper. C’est donc vers Hinu Town que nous nous sommes dirigés.
              -Les renseignements que vous aviez suivis jusqu'ici s’étaient toujours avérés exacts ?
              -Oui toujours…
              -Et pourtant cette fois ci vous n’avez pas trouvé trace de pirates en arrivant sur l’ile. Ou l’avez-vous retrouvé ?
              -Nous avons rebroussé chemin et, alors que nous étions en mer on nous a dit l’avoir aperçu se dirigeant vers Last camp à partir de Nouvelle Ohara…
              -Combien de temps s’était’ il écoulé entre le départ du pirate vers la destination présumé de Slave land et cette nouvelle rumeur ?
              -Voyons voir… Environ dix jours…
              -En admettant que Mezzrahý ait vogué à sa vitesse habituelle jusqu'à Nouvelle Ohara puis directement vers Last camp. Combien lui aurait’ il fallu de temps pour atteindre la position ou on l’a à nouveau repéré.
              -Autour de quatre jours je dirais…
              -Merci, pas d’autres questions…
              Red se retourne vers la cour et plus particulièrement vers le colonel Flermet….

              -Je crois que nous savons tous ou sont passés les six jours manquant dans le trajet du pirate. Je crois que nous savons aussi pourquoi il a renoncé à son raid sur Hinu Town pour faire route à la place vers nouvelle Ohara, ses chantiers de réparation et ses arbres parfaits pour y tailler des mats. Ce n’est pas une preuve formelle, mais c’est ce qu’on appelle un sérieux faisceau de présomptions…

              Le colonel Flermet se borne à faire remarquer que si Mezzrahý avait continué sa route comme prévu la flotte l’aurait probablement rattrapé et détruit bien plus tôt. Red hurle immédiatement à la remarque spécieuse et rappelle qu’un acte militaire quel qu’il soit doit être jugé en fonction de ce que l’exécutant sait au moment des faits, et non pas d’un point de vue omniscient plus tard. Et qu’on ne saurait reprocher au caporal Tahar d’avoir possiblement sauvé la flotte du pirate. La juge acquiesce et la remarque de Flermet est supprimée du registre…
              Le témoin suivant Klaus Patakis est le patron d’une petite entreprise de pèche. Red lui pose une série de questions visant à établir son identité et à faire connaitre les grandes lignes de son travail à la cour. Klaus donne l’image d’un homme posé et concis, parfois un brin hésitant mais quoi de plus normal devant une telle brochette d’officier.

              -Monsieur Patakis, pourriez vous me faire le récit que vous m’avez raconté lors de notre premier entretien il y a deux jours…
              -Bien sur monsieur… Alors voila, y’a environ un mois je péchais avec mes gars au large de Kage berg. Je venais d’apprendre le passage de Mezzrahý sur l’ile alors on était tous aux aguets et un peu à cran. Rapport qu’sur un bateau pécheur y’a guère de valeur à prendre et qu’ça rend mauvais les pirates…
              On venait de r’monter notre deuxième filet de la journée, de le déverser sur l’pont et de s’apercevoir qu’y avait un de ces foutus requins dedans. Alors mes gars finissent de le tuer à coup de gaffes et lui ouvrent le ventre. Parce que faut savoir que ces sales bêtes la bouffent tout ce qu’elles trouvent alors faut toujours vérifier ce qu’ils ont dans le ventre avant de les refoutre à l’eau…
              -Continuez Monsieur Patakis, qu’avez-vous trouvé dans le requin ?
              -Une bouteille ! Voila ce qu’on à trouvé dans ce foutu requin, une sacré bouteille de lait de Kage Berg avec un message en dedans…
              -Ce message vous l’avez gardé. Pourriez vous le lire puis le donner la cour ?
              -C’est que… j’sais pas trop bien lire voyez, surtout devant ces messieurs et dames de la justice…
              -Ne vous inquiétez, je suis sur que vous vous débrouillerez très bien…
              Patakis sort un énorme portefeuille de son veston et en retire avec d’infinies précautions un papier visiblement en mauvais état. Il le déplie devant ses yeux et annone.
              - Urgent, transmettre à base marine la plus proche. Récompense. Red Mez en route vers K.B. pour concours annuel, dernière escale avent A.V. Signé : Cap. Tahgel, 12e r.
              PS : intervention urgente svp, tiendrait plus longtemps !

              Patakis s’arrête de lire, tend le papier à Red qui le fait d’abord passer aux jurés puis aux juges…
              Le colonel Flermet à l’air du type qui vient de mordre dans un fruit pourri et n’arrive pas à avaler. Les jurés eux semblent très intéressés par la tournure des événements, surtout les marines…
              -Une fois en possession de ce message qu’avez-vous fait ?
              -Ben ça me semblait important alors je me suis rendu à Hinu Town avec mon bateau. Mais quand j’y suis arrivé le pirate et la flotte du Colonel Flermet étaient déjà passés et mon message n’intéressait personne. Alors on a repris la saison de pèche et c’est juste y’a quelques jours que j’ai r’connu le nom dans le journal. Caporal Tahgel, 12éme régiment… Quand j’ai su qu’il allait être condamné j’me suis dit qu’il fallait au moins que j’amène ça pour qu’on sache… Parce que je crois que ce serait pas juste qu’on le pende…
              -Merci monsieur Patakis, ce sera tout…

              Une nouvelle fois Flermet n’a pas de questions à poser au témoin. Se bornant à mettre en doute l’authenticité du bout de papier. Et à douter que Tahar soit assez burné pour s’ouvrir une plaie suffisante pour y plonger une plume.
              Red fait lever son client et présente à tous les plaies qu’il a jugé les plus convaincantes, insistant sur la volonté qu’il faut pour écrire des messages avec son propre sang alors même qu’il y a peu de chances qu’ils parviennent à qui que ce soit…

              -Du courage oui, car le caporal Tahar n’a pas écrit un ou deux messages, mais bien plus. Préparés en secret pendant que ses geôliers dormaient et lâchés à chaque fois que les pirates faisaient étape. Quand j’ai appris cela je me suis mis à chercher, avec la promesse de récompense il me paraissait improbable qu’aucune bouteille ne soit arrivé jusqu’au QG de la marine…
              Et j’en ai effectivement trouvé une autre…
              Je ne sais pas comment elle est arrivée ici, et l’officier qui me l’a retrouvé ne s’en souvient pas non plus. Mais quelqu’un a effectivement porté cette bouteille jusqu’au QG ou elle a été rangé et oublié dans un coin…
              Sortant à son tour un papier Red le lit rapidement à la cour avant de le faire circuler…
              -Urgent, transmettre à base marine la plus proche. Récompense. Red Mez escale à N-O bientot ! Six jours réparée navire mat saboté. Signé : Cap. Tahgel, 12e r. toujours vivant pour servir !
              Toujours vivant pour servir… Voila ce qui occupait les pensées du caporal Tahgel pendant qu’il était retenu sur ce navire pirate qu’on l’accuse d’avoir rallié … Toujours vivant pour servir…
              Sabotant les plans des pirates et tentant de divulguer avec précision chacun de leurs mouvements…
              (S’adressant à Flermet ) Colonel, d’où venaient les renseignements qui vous ont permis de prévoir suffisamment les mouvements de Mezzrahý pour réussir à lui mettre le grappin dessus ? Vous ne les auriez pas trouvés dans une bouteille par hasard ?

              -Mensonges !( Flermet ne s’étouffe pas en bondissant de son fauteuil, mais il n’en est pas loin. ) j’ai pisté Mezzrahý moi même, et pas grâce aux soi disant message de ce traitre…
              D’un coup de marteau Jenv rappelle au calme et signale à Red qu’il s’avance un peu trop et ne peu pas prouver sa dernière affirmation. Red s’excuses sans faire d’histoire. Il en peut rien prouver mais la graine de la suspicion germe déjà dans les cranes des officiers du jury…

              C’est au tour du dernier témoin de s’avancer. Roland de Montrouge a perdu deux jambes et un œil au combat et tout le monde lui accorde un silence respectueux pendant qu’on apporte sa chaise à porteur jusqu’à la barre.
              Après lui avoir fait rappeler ses liens avec le caporal Tahgel Red interroge le vice lieutenant sur sa dernière bataille. Faisant revivre à l’assistance l’embuscade, l’assaut surprise, le dernier carré du 12eme régiment puis la tentative de percée qui a séparé Montrouge et ses hommes de Tahar et du chef du bataillon resté en arrière pour tenter de fixer les pirates.

              -Comment se déroulait la bataille à ce moment précis ?
              -Nous étions pris dans un feu croisé, presque complètement encerclés par les pirates et en nette infériorité numérique. Le capitaine m’a alors ordonné de tenter une percée vers la cote avec les hommes valides pour y prévenir le reste de la garnison. Il ne pensait pas les pirates assez nombreux pour maintenir un feu nourri sur deux groupes. En restant sur place avec les blessés il devait nous offrir assez de temps pour sortir de la nasse..
              -Et que s’est’il passé ?
              -Ils étaient plus nombreux que prévu, et avait anticipé notre sortie. On a pas fait cinq mètres avant de se retrouver face à deux canons légers chargés à la mitraille, je suis le seul à m’en être tiré…
              -Comment étiez-vous à cet instant précis de la bataille
              -J’avais perdu mes armes et j’étais couché au milieu des cadavres de mes hommes, j’étais couvert de sang, je ne sentais plus mes jambes… Je me voyais mourir mais je n’étais même pas capable de bouger.
              -Mais vous étiez conscient ?
              -Oui
              -Assez pour assister à la fin de la bataille ?
              -Oui
              -Pouvez nous dire précisément comment s’est terminé ce bain de sang ?
              -Il ne restait quasiment plus personne debout au milieu du carnage, le drapeau du régiment était tombé et y’avait plus un homme vraiment valide… Alors le capitaine à crié de se rendre et tout le monde à déposé les armes…les pirates sont sortis de leurs trous, ils ont emmené les survivants et ont pris le capitaine à part pour le torturer et …
              -Merci, je suppose que ces images ne doivent pas êtres faciles à évoquer, inutile de vous forcer. Parlons plutôt de ce qu’il s’est passé juste avant. Vous souvenez vous des paroles de votre capitaine, des paroles précises ?
              -Oui. Il a dit, « Marines, la bataille est perdue et votre mort n’y changera rien. Déposez les armes »… Et quand les hommes ont protestés en disant qu’ils préféraient mourir comme les autres il a dit «Vous les rejoindrez bien assez tôt. Mieux vaut vivre pour les venger. C’est mon dernier ordre alors obéissez ! » Deux hommes se sont mis une balle dans la tête. Les autres se sont rendus…
              -Merci pour ce témoignage lieutenant. (S’adressant à la cour) Voila le moment le plus important de ce procès. Le témoignage du lieutenant Roland de Montrouge est on ne peut plus clair et vient s’ajouter aux autres pour nous offrir le véritable portrait du caporal Tahgel.
              Non pas un traitre et un opportuniste comme on vous l’a d’abord présenté, mais au contraire un soldat loyal et courageux, obéissant jusqu’au bout aux ordres de son défunt commandant. Prêt à mourir, prêt à voir son honneur souillé pour accomplir sa mission…
              Le caporal Tahar Tahgel n’est pas un traitre. Non ! C’est un exemple !


              Dernière édition par Red le Ven 27 Jan 2012 - 14:21, édité 1 fois
                …Fiooouu. T’t’es inquiété pour rien mon canard on dirait. A croire qu’t’es un grand stressé au tout dedans du fond d’toi-même. Qui l’eût cru, toi un rescapé des champs d’bataille qu’a d’jà vu trente fois la faucheuse à courte distance ? En tout cas moi jdis chapeau msieur Corbeau. Jdis ça pour la rime mais pas que. Ca m’a impressionné comme y fallait, et pourtant j’étais au courant des cartes que t’allais sortir. Alors imagine les autres. Déjà quand tu m’as fait tomber la veste et m’mettre à moitié à oilpé pour prouver qu’mes balafres c’tait pas d’la gnognote, j’ai entendu qu’ça réagissait pas mal fort dans les meringues, et pas que pour mon corps d’athlète à moins qu’la moitié des gars d’ici soient des okama, mais alors quand t’as été choper l’Flermet sur ses propres terres en d’mandant tout haut si c’était pas grâce à mes messages inventés qu’il avait pisté l’Mezz… Z’ont tous douté. D’quoi bien m’faire marrer haha, j’espère autant qu’il l’a vu que pas vu. Et la sortie du Montrouge à la toute fin, c’était juste magnifique pour clore le tout avant ta harangue.

                Et r’garde les maint’nant, y sont tous r’tournés jusqu’à la moelle par tout ça. Savent plus quoi penser. T’es un chef, chef. Oh, attends, l’colonel est pas jouasse, c’pas fini.

                … Ah ben si en fait, jcroyais il allait balancer une crevasserie d’plus, ‘stoire de s’rebeller un peu cont’ l’inéluctable, mais en fait y s’est dégonflé. Haha, S’ça s’trouve même lui tu l’as convaincu qu’c’est grâce à moi qu’il avait trouvé la gloire ? Tu crois c’est possible ? En tout cas tu lui as coupé la chique et ça c’est well done. Et mate un peu sa face cramoisie, c’est un signe non ? Et encore y a pas d’foule en furie derrière vu qu’c’est un huis clos, mais image si ç’avait été l’cas, avec des éléments à décharge pareils y aurait eu b’soin d’faire évacuer la salle tell’ment tu l’aurais galvanisée. Et c’est plus rouge qu’il serait, l’autre accusateur, mais transparent. Planqué derrière son bureau d’juge, v’là où c’qui s’rait, pour éviter les projectiles. Et ce s’rait l’bordel et jpourrais profiter du chahut pour m’faire la malle si jsentais qu’le jury penchait pas en ma faveur.

                Mais là tu vois jsuis rassuré, j’ai envie d’glander un peu, voir comment ça tourne. Voir à quel point tu t’es démerdé comme un génie : si j’suis gracié, si jsuis gracié et réintégré à la mouette, si jsuis gracié et promu en tant que le héros que jsuis en train d’dev’nir pour les jurés. R’garde-le, l’lieutenant là, il a la langue qui pendouille tellement il est admiratif. Et même c’commandant-ci, m’étonn’rait pas qu’il en mouille son ptit lui-même, d’s’être fait mettre sous l’nez un fait d’armes pareil.

                Oh, un marteau qui tape. On t’écoute madame la juge. Oh oui, refais ton clignement des yeux comme ça sans m’regarder vraiment, j’kiffe.

                Bien, puisque le Colonel Flermet ne souhaite pas poursuivre ses interrogatoires, vous pouvez vous retirer Lieutenant, merci pour votre témoignage. Et conclure ici cette audience si les deux parties n’ont plus rien à ajouter. Lieutenant Corbeau ? Colonel ? Plus rien ? Bien. Messieurs les jurés, avant que vous ne vous retiriez je vous rappelle la mission qui est votre : statuer sur la culpabilité du caporal Tahgel ici présent au regard de trois chefs d’inculpation. Désertion, trahison, et piraterie…… Blah, c’est la cour qui prononcera la sentence une fois la culpabilité ou non reconnue par vos soins, blah, âme et conscience blah doute raisonnable, blah.

                Eh beh, expéditive cette journée. T’as rushé un truc, Corback ou c’est l’effet coup d’théâtre de tes éléments qui fait foirer les procédures sans qu’personne dise rien, pas même le Flermet ? Même pas d’discours d’l’accusation, même toi on t’écout’rait pas si tu balançais un truc nouveau juste là tout d’suite… Erf, faudrait pas qu’ça jase trop si elle précipite trop les choses, la chérie, quand même. M’fin t’as pas l’air de t’en faire alors on va rester zen, tu m’as montré qu’tu savais y faire, jvais décider d’te faire encore un peu plus confiance qu’avant. Hin ! "Retors", qu’j’avais dit quand j’t’ai flairé la première fois. M’étais pas planté ouais… Bon. Ca y est, ça s’retire dans la loge de délibération. Et hop les juges aussi. Et hop reste plus qu’nous. Pour combien d’temps on en a ? J’ai l’temps d’aller brûler une sèche à Sainte Fortune dans la cour ? Nan, même ça j’ai pas l’droit ? P’tain, jvais pas m’la griller dans l’couloir non plus, si ? Non packe jprésume que c’est l’seul coin où j’ai l’droit d’rester du coup, l’corridor. ’stoire d’être à portée d’main pour quand l’verdict tombe tout ça hein.

                D’ailleurs, ça fait pas déjà trois siècles qu’y s’sont r’tirés les jurés là ? C’est bon ou c’est mauvais ?

                On vient d’sortir ? Moi, nerveux ? Et mon poing dans ta face, ça va t’paraître nerveux aussi, ça ?


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                ** C’est pas bon, c’est pas bon du tout…. A tout les coups c’est les trois connards de la marine d’élite qui font de la résistance et bloquent la majorité... Putain ! Pourtant j’ai donné tout ce que j’avais. Si ça foire maintenant ma carrière va suivre le même chemin que celle de Tahar… Bon peut être pas autant mais bordel… Pourquoi c’est si long...**

                -T’inquiète Tahar, normalement ça va rouler. Ils peuvent pas te condamner avec tout ce qu’on leur à balancé dans la vue… (enfin j’espère, sinon même moi je vais me mettre à douter de la justice de la marine) C’est juste qu’ils font durer un peu le suspens pour faire croire qu’ils réfléchissent au verdict…

                Bon c’est sur que dans l’affaire ce n’est pas Red qui risque sa tête. Mais au fond il est presque aussi nerveux que Tahar. D’ailleurs il lui rend clope sur clope dans le couloir…
                Et puis même l’instant fatidique fini par arriver.

                -Messieurs, le jury a fini de délibérer, veuillez regagner vos places.

                Dans la salle tout le monde se rassoit, le jury en s’efforçant de ne rien laisser paraitre, Red et Tahar en s’efforçant sans succès de lire la réponse directement dans leur cerveau. On remue quelques chaises, on boit quelques verres d’eau, le greffier déplie une nouvelle feuille de papier. Et la juge se décide enfin à lancer la fin du cirque. Elle s’adresse au jury qui confirme être arrivé à un verdict, puis elle l’invite à révéler le contenu de ses délibérations à la cour. Le commandant le plus ancien se léve, déplie une feuille de papier, s’éclaircit la gorge…

                -Pour l’accusation de désertion. Nous déclarons le caporal Tahar…
                **Il a dit son grade… C’est bon ! **
                -… Non coupable !

                Red se retient de se lever et d’hurler sa joie. Un regard sévère de la juge au colonel Flermet le cloue à son siège avant qu’il ait l’occasion de clamer son indignation…
                -Pour l’accusation de trahison. Nous déclarons le caporal Tahar … Non coupable.
                Et pour l’accusation de piraterie. Nous déclarons le caporal Tahar non coupable également.

                Le commandant plie et range soigneusement sa feuille dans son veston avant de terminer…
                -Au vu du verdict le jury recommande l’abandon inconditionnel de toutes les charges retenues à l’encontre du caporal Tahar, sa remise en liberté immédiate, et invite la cour à le blanchir et à le récompenser publiquement…
                -Le jury a-t-il une suggestion quand à la nature de la récompense ?
                -Oui votre honneur. Nous pensons que la médaille du courage et un grade de sous officier serait la meilleure manière de compenser l’insulte faite à son honneur par cette cour…

                Après ce genre de sortie, tout le reste n’est que détail et blabla inutile…De toute façon Red n'écoute déjà plus...Ignorant les sourires satisfaits des jury, la crise d'apoplexie de Flermet et loupant presque le trés discret signe de tête de l'amiral Jenv.

                -Félicitation Tahar, je crois bien que je vais te laisser mon uniforme en partant, on est à peu prés du même gabarit. Et comme ça t’auras pas à chercher les galons…



                  Le Mondial, édition spéciale du 20 juillet 1604 :

                  JUSTICE’S BEEN SERVED ! AGAIN.

                  Et ce, pas forcément dans le sens qu’on aurait pu prévoir. Les évènements ont en effet pris une tournure très inattendue hier, alors qu’était dissoute la cour martiale réunie au Quartier Général de la Marine de West Blue pour juger du cas du Caporal Tahgel, dont nous vous parlions dans nos colonnes il y a trois jours. Accusé de trahison, de désertion devant l’ennemi et d’actes divers de piraterie, et alors que tous les éléments plaidaient en sa défaveur, le marin s’est vu totalement acquitté sur chacun de ces chefs d’inculpation. Et mieux encore, sur les injonctions d’un jury désormais acquis à sa cause, la médaille du courage et le premier grade d’officier (sous-lieutenant) lui ont été offerts sur un plateau en guise d’excuses pour avoir noirci sa réputation.

                  Car c’est bien un tout autre homme qu’ont mis en lumière les efforts renversants de son nouvel avocat, le mystérieux lieutenant Corbeau au sujet duquel personne ne sait rien. « Un exemple », a-t-il dit au cours de sa plaidoirie. Un « homme courageux » tout au plus, avons-nous cru entendre de la bouche du colonel Flermet alors que celui-ci, visiblement préoccupé par la tournure des choses, quittait la cour précipitamment après l’annonce définitive du verdict. Au lieu de déserter et trahir les armes le lieutenant Tahgel, comme il convient de l’appeler désormais, aurait ainsi obéi aux ordres de son capitaine mourant au sortir de l’attaque sur le 12e régiment menée par Rafaëlli Mezzrahý. Luttant pour que ses frères tombés au front ne soient pas mort pour rien plutôt que pour sa vie, il n’aurait ensuite eu de cesse d’informer ses supérieurs des trajets de la flotte pirate, allant jusqu’à tenter de la ralentir par divers sabotages.

                  Achevée par le témoignage poignant du lieutenant de Montrouge, rescapé mais mutilé, la démonstration de l’avocat de la défense était sans appel et...

                  … Héhéhé. C’bien tout bon ça. Corbeau, jsais pas c’que tu vas d’venir de ton côté, mais j’espère qu’on pourra s’recroiser. J’ai pas aimé qu’tu t’tailles comme t’as fait pendant qu’jpayais sur ma nouvelle solde l’ardoise du bar où j’t’ai emmené fêter la victoire, et faudrait qu’j’t’apprenne les bonnes manières pendant qu’jte rendrai la fière chandelle que jte dois. En même temps, j’avoue qu’c’était putain d’classe, alors bon, passons…

                  Mon Lieutenant ? On vous demande.

                  Haha, ça t’rend tout chose, hein sergent, c’ptit ruban blanc et rouge ? T’en voudrais bien une pareille, avec marqué "médaille du courage" et tout et tout sur le courrier qui l’accompagne, et les Berrys en plus qui vont bien ? Ben écoute, en fait c’est très simple. La première chose à faire, c’est t’comporter comme la pire des raclures qu’tu connaisses. Moi, par exemple, jsuis un bon exemple. Ensuite, faut être beau gosse. Là va falloir qu’tu taffes un peu mais t’es jeune encore, ça peut l’faire. Ensuite, tu ferres une bonne fille qu’a l’bras bien long comme il faut et l’pognon qu’y faut. Donc de préférence une haute gradée. Une femme de haut gradé ça doit aussi pouvoir le faire. Et ensuite t’as plus qu’à r’monter la ligne. La déco tombe toute seule, et c’est les vrais héros comme Flermet qui l’ont profond.

                  Ouais ouais, j’te suis, t’inquiète. Qu’est-ce qu’y a donc d’si urgent ?

                  …Oh, bonjour contre-amiral.

                  Quoi ça c’tait cousu d’fil blanc comme rencontre ? Nafout’, chez toi ou chez moi ?


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                  Et pendant que Tahar sombrait à nouveau dans la débauche et le stupre. L'agent Red balançait le journal par dessus bord, et, continuant vaillamment à écoper l'eau dans le fond de sa barque, fier et droit et solitaire face à l'immensité indicible de l'Océan, il s'éloignait vers la ligne d'horizon dans les derniers rayons aveuglants du soleil couchant...


                  I'm a poor lonesome Cypher Pol
                  I'm a long long way from home
                  And this poor lonesome Cypher Pol
                  Has got a long long way to roam
                  Over island over sea
                  From dawn till day is done
                  My ship and me keep riding
                  Into the setting sun




                  -Euh agent Red, vous rentrez vraiment au QG en barque ou vous montez à bord ? Non parce que... On vous attend la...
                  -Ta gueule !