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Maraboutage

_ Donc si j'ai bien compris... tu me demandes de m'asseoir... parce que tu veux me cirer les pompes ? Gratos ?

Wouah ! J'avoue, je suis sur le cul. Et pour le coup, pas qu'un peu ! Je hausse les sourcils aussi, puis je les fronce. Enfin, j'alterne, quoi.

Figurez-vous que je viens tout juste de pointer le bout de mon nez sur cette nouvelle île, et le premier truc auquel j'assiste, c'est de tomber sur un gars de la Marine qui m'accueille d'une étrange façon.
A peine le temps de dire merci et au revoir aux gens du bâteau qui m'ont transporté jusqu'ici, à peine le temps de faire mes premiers pas sur les premiers pavés qui doivent m'amener à l'entrée de la ville... que déjà, voilà le drôle de numéro que je me tape aussitôt.

Bref, d'abord interloqué, je décide ensuite de me plier à sa proposition. Je m'installe donc le plus naturellement du monde, et laisse le soldat exercer sa mission bizarre. Voilà qu'il me chope alors un pied, et se met à embellir ma godasse avec les outils à sa disposition.
Pendant ce temps-là, je ne vous cache pas que j'ai toujours un peu de mal à comprendre le délire derrière tout ça. Franchement, pourquoi du petit sbire de la Marine devrait avoir à jouer au gentil nettoyeur de chaussures, au lieu d'aller guetter après du potentiel méchant, ou de protéger l'inoffensif habitant du coin, par exemple ?

Après plusieurs regards lancés à droite et à gauche, rien n'a l'air louche dans les environs, on dirait bien dans tous les cas. Il n'y a pas foule d'autochtones ou autre, mais la vie tourne pépère. Je finis par l'interroger :

_ Laisse-moi deviner... C'est du bizutage, c'est ça ? Ou alors t'es puni pour avoir foiré quelque chose, haha ?

Comme il ne semble pas vouloir me répondre, j'essaie d'insister quand même. Je lui raconte alors qu'il ne doit pas avoir peur, que je suis chasseur de primes, et que j'ai déjà moi aussi connu l'échec au fil de mes aventures.

_ Non non, rien de tout ça, répond-il enfin, légèrement embarrassé. C'est l'ordre de mon chef. Alors j'obéis, c'est tout.

D'accord, je vois le genre ! Eh bah dis donc ! J'en déduis que le fidèle troufion a été sacrément bien dressé par son supérieur. En gros, ça doit se résumer à du "chef, oui chef !", on se met au garde-à-vous, et on exécute la besogne sans broncher, point barre !

Après quoi, mon docile cireur de pompes en uniforme caresse une dernière fois la première bottine désormais étincelante, puis redépose le tout au sol. Sur ce, c'est le moment de passer à la deuxième. J'ai donc droit au même cinéma, aux mêmes petits soins plus ou moins longs... tandis que je commence à en avoir marre d'assister à un tel spectacle. Surtout face à de l'interlocuteur assez taciturne.
Comme le bougre croit faire pire que mieux s'il l'ouvrait un peu trop, même lorsque je lui demande s'il n'y a rien à signaler dans les parages, je peux aller me gratter. Pas même une histoire de crapule à arrêter, afin de me faire du fric, à tout hasard !

Des lourdes minutes s'écoulent encore, et ça y est ! Je peux voir le bout du tunnel. Le pauvre glandu, ultra content, m'annonce qu'il a terminé, et qu'il est fier d'avoir bien bossé, pfff ! Pour lui faire plaisir, je profite de lui glisser un compliment ou deux sur son professionnalisme, tout en admirant mes belles chaussures comme si elles étaient neuves.
Puis, pas une seconde supplémentaire à perdre sur cette chaise ! Ainsi, une fois debout, je laisse l'autre guignol sur place, et je me dirige vers les premières rues de la ville.
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Hmmm, ces godasses ! Y'a pas à dire ! L'autre cireur ne faisait vraiment pas dans la figuration. A force de promener, j'ai presque envie de fermer les yeux... et prendre un peu plus mon pied. Mais si je fais ça, je suppose que je tombe ? Alors à la place, je poursuis ma route et je continue de prendre la température du coin.
Les habitants que je croise ne perdent pas trop leur temps à me dévisager. J'ai beau être le petit bonhomme, inconnu au bataillon, avec le visage caché sous une capuche, ça ne se limite qu'à du bref regard. Après quoi, ils reprennent leurs activités.

A vrai dire, les deux seules personnes qui s'en cognent au plus haut point, c'est peut-être ce jeune couple qui est en train de s'embrasser, devant un quelconque commerce. Vas-y que c'est à celui ou celle qui saura enfourner sa langue au plus profond de la bouche de l'autre ? Enfin, quelque chose dans le genre, quoi. En tout cas, ça fait un bruit horrible. un mélange de "smack" et de "slurp"... Beurk !
Je ne vous cache pas que c'est mignon aussi, hein ! Qui refuserait de s'offrir un tel spectacle, en temps normal ? Mais la scène a tôt fait de me faire rappeler du vieux souvenir. En ce qui me concerne, tous ces bruits, qui expriment habituellement l'amour, ont plutôt servi de petites insultes dans mes jeunes années.
J'imagine que c'est ça, l'inconvénient d'être un homme-poisson ? Surtout si, en prime, la créature immonde a des grosses lèvres ! Mes voisins de l'époque en avaient donc profité pour se moquer de moi... en cherchant à imiter quelqu'un en train de donner un bisou, ou de léchouiller quelque chose avec la langue, et j'en passe...

Bref, une fois cette sale histoire aux oubliettes, je reviens dans le monde réel. Du moins, c'est ce que je crois. J'ai dû peut-être me balader sur une petite cinquantaine de mètres, et c'est une seconde et drôle de surprise qui me fait décrocher la mâchoire, tout à coup. Un peu comme si la première avec le soldat de la Marine, prêt à du cirage de pompes, ne suffisait pas !
Accrochez-vous bien ! Cette fois-ci, je fais face à un autre type de la Marine visiblement chargé pour servir de taxi. Tandis que son client, un civil lambda, est en train de s'installer à l'arrière, dans le bac d'une sorte de brouette, lui patiente à l'avant, les mains sur les poignées de sa charrette de pacotille.

_ Euh... excuse-moi ! fais-je, doigt levé, pour tenter d'en savoir plus.

_ Désolé mademoiselle, c'est déjà pris ! rétorque-t-il aussitôt. Mais si vous attendez encore un peu, vous aurez droit à votre course aussi.

Comme je suis bel et bien un mâle, j'ai bien sûr envie de le corriger sur-le-champ. Mais pendant son explication, ses petits gestes de la main me font comprendre que la zone où il poireaute, sert justement de station pour le voyageur qui en a besoin.
Ah ouais ! Tout a été bien pensé, en fait ! Le banc, le marquage au sol, le panneau.

Sur ce, les deux zouaves ne traînent pas davantage, et se cassent. Et je reste encore un moment sans voix, en train de me demander si je n'ai pas loupé un épisode. Non pas que je rêve qu'ils arrêtent à tout prix leur manège, mais disons que le truc reste toujours dur à avaler.
Je reprends ensuite ma promenade, histoire de visiter toujours plus les environs. Cependant, à part croiser des riverains, tous plus calmes les uns que les autres, il n'y a pas de commérages intéressants à en tirer.

Résultat, je crois bien qu'il ne me reste plus qu'à interviewer le premier plouc qui voudra bien m'en dire plus sur les moeurs de ce patelin ! Et si jamais, ma voix douce ne fait pas son effet, je trouverai bien un autre moyen pour insister.
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Décidément ! La population sur ce rocher a beau être plutôt sereine chaque fois que je l'accoste, elle ne sait que vanter les mérites de la Marine. Grossomodo, j'apprends que, depuis leur arrivée ici, l'ambiance est devenue meilleure, la vie plus sûre. Bref, ça fait du bien de vivre avec de la bonne sécurité à son chevet. Qui plus est, on ne voit plus un seul pirate ou autre raclure trainer dans leurs pattes, grâce à elle.

Wouah ! De quoi je devrais me plaindre alors, en effet ? Pourtant, même si des soldats ont apparemment élu domicile sur ces terres, il reste toujours quelque chose de... pas normal ? En échange, il faudrait qu'ils se la jouent "larbins de service" ? D'accord, ça les occupe et leur évite d'attraper des fourmis dans les jambes, s'ils faisaient du sur place.
Dans tous les cas, comme je ne suis pas totalement convaincu, je prolonge encore un moment mes recherches. Mais malheureusement, comme rien n'y fait, je reste sans cesse coincé sur le même genre de réponse... A tel point que je finis par croire aussi que les villageois sont condamnés à devoir me radoter les mêmes explications.

Sur ce, pendant ma longue et vaine expédition, je croise derechef du pilote de taxi ayant pour mission d'aller livrer son client à tel autre bout de la ville. Ainsi, peut-être ai-je également mérité mon petit voyage dans ce genre de transport ?
Ouais, c'est pas con ! En voilà une idée qu'elle est bonne ! Je retourne donc un peu en arrière, là où j'avais déjà aperçu une station. Puis, il ne me reste plus qu'à patienter après le prochain transporteur ambulant qui voudra bien m'autoriser à poser mon cul dans le fond de son chariot.
Manque de bol, au moment où je m'assois sur le banc adéquat, une autre personne s'installe en même temps que moi, juste à côté ! Et bien sûr, je dois me taper ses engueulades, dans la foulée.

_ Hého ! me crie-t-il dessus, très vexé. J'étais là avant toi ! Alors tu dégages !

Pfff ! Après tous ces habitants super sympas, il faut que je tombe sur du râleur facile, à présent. Et comme je ne suis qu'un pauvre inconnu sur leur propre terrain de jeu, je suppose que c'est à moi de prendre mon mal en patience ?

_ Grrr ! je ne sais que rétorquer, histoire de rester discret.

Par chance, nous ne sommes pas trop le centre d'intérêt des curieux les plus proches. Résultat, je me vois bien arranger la situation en m'occupant du gêneur qui me fait de l'ombre.

Et, top chrono ! Un petit sifflement anodin plus tard, suivi d'un coup d'oeil latéral insolite, je décide de me redresser, l'air triste. Ca fait comprendre au type que j'abandonne face à la menace. De plus, ma petite taille et ma voix minable ont de quoi lui exprimer une certaine faiblesse.
Enfin, dernière étape, personne ne semble assister à notre petite dispute foireuse, donc il n'y a plus qu'à envoyer la sauce : lui écraser le pied violemment, tatatam ! Là, le bon bougre lève sa jambe, tout en essayant d'attraper son pied en l'air. Le tout en gueulant de douleur, il perd légèrement l'équilibre... ce qui m'offre l'occasion rêvée de le pousser à la renverse.
Paf ! Ma victime se cogne la tête au sol, tandis qu'elle s'éclate le dos. Elle finit assommée.

Bon d'accord, c'est vache, mais tant pis ! Qui saura, après tout ? D'ailleurs, quelques minutes plus tard, lorsque le fameux soldat de la Marine déboule enfin avec sa brouette, je n'ai qu'à lui raconter que le bonhomme était simplement trop ivre, et qu'il avait besoin de se reposer... C'est donc moi-même qui lui suis venu en aide. Un gentil et salvateur petit ramassage afin de l'allonger sur le banc, au lieu de le laisser roupiller par terre.

_ Bravo et merci ! me félicite le taxi-man. Bel exploit !

Je rougis pour de faux à ses avances (même s'il ne voit pas mon visage, de toute façon), et j'estime qu'il est grand temps de prendre place dans sa monture à roulettes.
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C'est parti ! En voiture, Simone ! Voilà que je voyage de nouveau... et toujours pas sur la mer, cette fois-ci. Mais bien sur la terre ferme ! Et pour la petite blague, le chauffeur qui m'emmène ne s'est même pas encore rendu compte que je n'ai pas donné ma destination, mouarf ! Je vais en déduire alors que c'est ma voix de fillette qui l'a tout émoustillé.

_ Ca fait longtemps que tu fais ce boulot ? C'est pas trop difficile ? Et c'est bien payé ?

Puisque le soldat, plutôt costaud, croit mettre en avant ses charmes, j'en profite pour faire style de m'intéresser à son quotidien... voire son calvaire. Eh oui ! La vie est rude, que voulez-vous ?

Le mec a d'abord du mal à s'expanser sur ce genre de questions, tout comme le précédent cireur de pompes. Puis, sur le parcours, j'apprends tout de même que leur garnison a débarqué dans ce trou, il y a quelques temps. Et depuis, ils sont chargés de garder ce lieu, de différentes façons... ordre de celui qui commande, bien évidemment.
Et enfin, lorsque c'est à mon tour de baratiner sur ma vie, je lui ressors le même refrain. Résultat, lorsqu'il pige enfin que je suis un chasseur de primes... et donc, un mec... il se fige, complètement abasourdi. Ca freine sec, et il se retourne presque mécontent de la nouvelle.

_ Je voudrais voir ton chef, je me grouille de relancer. J'ai euh... quelque chose à lui dire. C'est assez urgent et privé. Donc s'il te plait, ne refuse pas, hein !

Bien sûr, il a du mal à me croire au début. Mais à force d'insister, les arguments payent, quitte à lui glisser de la sérieuse menace pirate dans l'air qui rôde, pour agrémenter la dangerosité de mes propos... Et hop ! Je me suis même permis de lui rejeter la faute dessus, si jamais il préfère jouer au dur. Le genre de réplique où, si tu bloques quelqu'un de mon rang d'aller plus loin, tu ferais pire que mieux en privant la Justice et le Gouvernement de connaître telle vérité.

Donc voilà ! Monsieur Muscle ne tarde pas à se plier à ma requête. Ainsi, quelques minutes plus tard, je me fais déposer devant une belle maison de vacances. Des gardes à l'entrée sont surpris, prêts à me barrer le passage... mais après quelques explications avec mon nouveau pote de la Marine, je n'ai vraiment pas à m'inquiéter pour mon avancée.
Sur ce, après avoir croisé deux ou trois autres soldats réticents, une fois à l'intérieur, je finis par me demander si leur chef n'aurait pas décidé de se prendre quelques jours de repos, en fin de compte. Du moins, comparé à ses pions à l'éducation irréprochable, on sent bien la grosse marge les séparant.

_ Toc toc toc ! je m'annonce en tapotant sur la dernière porte fermée qui me reste à franchir.

Ouch ! Euh... Ahem ahem... Comment expliquer pareille situation, tout à coup ? Vous avez déjà écouté votre bambin dans sa chambre, en train de jouer avec les diverses babioles de son âge ? Le tout en n'omettant pas de piailler quelques bruits et autres conneries, afin d'embellir le petit film qu'il s'est créé !

J'entrouve discrètement la porte, au cas où c'est moi qui aurais carrément mal imaginé ce bordel... mais non, je ne me suis absolument pas gouré ! Un homme, moyennement âgé, avec l'allure, la carrure et le vestimentaire appropriés, est assis derrière son bureau... et joue le plus naturellement du monde avec des petits trucs et des bidules en plastique, ressemblant trait pour trait à des bâteaux et des bonshommes qui se font la guerre !
Playmobil, en avant les histoires, en gros !

_ Ah ouais quand même ! je ne sais m'empêcher de pester, trop stupéfait par cette vision de spectacle inconcevable.

Néanmoins, le fameux chef est littéralement coincé dans son univers, et ne calcule pas ma présence. Résultat, même pas il ne pense à lever les yeux sur l'intrus qui lui fait face, pfff.
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Je le surveille encore pendant quelques instants sans broncher, avant de me secouer la tête. Encore un peu, et c'est moi qui sombrais dans son petit monde enfantin !

_ Bonjour euh... Directeur des troupes ! commencé-je pour entamer les hostilités. Désolé de vous déranger en pleine euh... préparation d'un projet ? Bobby Lapointe, je me présente.

Mouais bof. J'ai eu beau mettre les mains également pour appuyer mes mots, mon interlocuteur continue de s'en contrefoutre, on dirait bien.

Je scanne ensuite rapidement la pièce, afin de voir si tel ou tel indice m'en dirait un peu plus. Mais rien de bien flagrant ne m'aide, en fait. Après un soupir d'ennui, je finis par me demander comment ses hommes préfèrent laisser moisir leur commandant sur son siège, au lieu de s'inquiéter pour son état de santé.
A moins que c'est... normal ? Genre, grâce à son grade élevé dans la Marine, le gars a tout simplement le droit de s'offrir cette pause bizarroïde, mais légitime ? Et pour l'excuse à peu près crédible, on pourra toujours nous raconter que c'est un moyen comme un autre de continuer de penser à ses enfants.
Oh, comme c'est meugnon !

Bref, ce raisonnement ne me convainc pas. Avant tout, dans ce monde de brutes violentes et de violence brutale, je ne crois pas qu'on réussira à rétablir l'ordre partout, avec ce genre de comportement.
Sur ce, je ne tergiverse pas plus longtemps, et je passe à l'étape suivante : après les mots doux... les poings durs !

_ Bon allez, ça suffit la plaisanterie, spice de clown ! j'explique avec un peu plus de rage. On arrête de s'amuser et on range ses joujous au placard, maintenant !

J'aurais tellement aimé tambouriner et balayer la surface du bureau, mais...

_ Chuuut ! me susurre soudain une voix.

Sourcils froncés, je m'interroge car celui sur qui je viens de gueuler, se décide enfin à me montrer sa plus belle grimace de gogole. Mais le plus étonnant, c'est que le chaleureux murmure auquel j'ai eu droit, ne venait pas de devant... mais bien dans mon dos.

Dans la seconde qui suit, un canon de flingue se colle à l'arrière de mon crâne. Je n'ai pas besoin de me retourner pour deviner qu'il s'agit d'un énième membre de la Marine. Le gars s'empresse de me réciter à quoi il sert dans cette maison. Grossomodo, c'est l'adjoint du grand manitou, quoi.
Comme il a été mis au courant de ma venue professionnelle par ses potes, notre brève altercation est vite réglée. J'apprends notamment que son chef aurait été envoûté, lors d'une dernière mission... par un marabout !
Wouah ! rien que ça ?

_ Je comprends un peu mieux l'utilité assez ridicule de vos hommes dans les rues, je me permets de remettre sur le tapis. Un pouvoir maléfique les manipule aussi, je parie.

Là, je découvre que c'est cet adjoint qui les a obligés à se comporter de la sorte... mais soi-disant un ordre de la part du big boss, cela va de soi, pfff ! Il rajoute que c'est évidemment en attendant de trouver un moyen de guérison.

En ce qui me concerne, je ne suis pas trop convaincu. Au pire, il n'avait qu'à appeler d'autres de ses supérieurs. Puis, des "secours" auraient sans doute débarqué depuis, pour faire un peu le ménage dans leur grande famille.
Enfin bref, toujours est-il que si cette histoire de marabout qui envoûte du gros gaillard hautement diplômé s'avère exacte, la question reste toujours ouverte... Qui est ce saligaud ? D'où sort-il ? Où se cache-t-il ? Comment lui met-on la main dessus ?

Voilà. Pour clôturer cette péripétie sur cette île, je n'ai donc rien pu faire de super palpitant, ni même enrichissant, dans les jours suivants. Seul lot de consolation, peut-être ? J'ai appris que le commandant, gravement dérangé du bocal, avait réussi à se libérer de ce drôle de pouvoir hypnotique, juste après mon départ. Et ce serait grâce à moi, à ce qu'il paraît ! Ma parole un peu trop dérangeante lui aurait méchamment sifflé dans les oreilles, haha !
Et en quelque sorte, la bulle qui l'emprisonnait, avait fini par se briser.

Moi, j'avais simplement élevé la voix pour dire au revoir à toutes ces forces de l'ordre, pourtant. Pas pour lui souhaiter un bon rétablissement personnel. Nuance ! (Mais bon, si la voix stridente de la poiscaille peut quand même avoir son utilité, hein...)
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