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Un moment de paix dans la vie de deux guerrières

Un moment de paix dans la vie de deux guerrières
Le jour se levait à peine quand l'ange de Parisse passa le pas de la porte de ses appartements. Comme tous les matins à l'aube, l'albinos était sortie faire son footing. Un instant de quiétude durant lequel l'agente gouvernementale pouvait profiter sans craindre de voir les rayons du soleil lui brûler sa peau d'albâtre. Mais surtout du calme qui régnait dans les rues de Marījoa qui n'était pas sans lui rappeler ses petites sorties nocturnes sur son île natale. Des instants fugaces qui lui manquaient parfois.

En plus de lui permettre de garder la forme, ce petit rituel quotidien lui servait également pour se purger l'esprit de mauvais rêves qui auraient pu la hanter durant la nuit. Ce qui par chance se faisait rare pour la jeune femme qui ne voyait ses nuits berçaient que de merveilleux songes concernant sa fille ou encore son amour perdu.

Quoi qu'il en soit, l'heure de se rendre à son rendez-vous allé bientôt sonner. Il ne lui restait que deux heures pour se préparer avant de rejoindre sa meilleure amie pour une journée entre filles dont la simple idée la ravivait depuis la veille. Juste le temps pour elle de prendre une bonne douche afin de se décrasser et de s'apprêter comme il se doit pour ce moment magique qui l'attendait.

Pour grands nombres de personnes, deux heures étaient bien plus que suffisant, mais pour cette femme superficielle, chaque seconde était cruciale pour parfaire sa tenue. C'est ainsi qu'à peine ses pieds frôlèrent le plancher de son logement impeccablement bien agencé, la Parissienne se dirigea d'un pas décidé vers sa salle de bain après s'être déchaussé de ses chaussures running qu'elle laissa à l'entrée.

D'un pas souple et gracieux, la Cipher Pol au corps perlant de sueur ôta sa brassière ainsi que son legging dont la couleur se mariée à merveille avec ses yeux écarlates avant de se jeter sous une douche bienfaitrice. L'eau ruisselant sur sa peau nue la fit pousser un doux soupir de bien-être alors qu'elle commença à savonner son corps.

De longues minutes plus tard qui dépassèrent ses prévisions estimées, la Sœur de Lune sortie enfin de la cabine pour continuer sa préparation minutieuse. Soudain, alors qu'elle se retrouvait installée devant sa coiffeuse avec pour seule tissu une serviette de bain pour dissimuler sa nudité, la demoiselle s'arrêta l'air pensive dans le brossage de sa longue chevelure blanche comme la neige.

- " Depuis combien de temps ne me suis-je pas préparé de la sorte avec le cœur aussi léger ? "  Se questionna-t-elle brusquement en fixant le miroir qui la reflétait les yeux pétillants de joies et un fin sourire aux lèvres. " Cela me semble si loin que j'ai du mal à m'en souvenir. "   

À dire vrai, l'albinos se méprenait totalement car un tel moment ne s'était jamais présenté à elle. Bien qu'elle avait à plusieurs reprises passé des moments agréables en compagnie de Lulutsu et d'Echidna, jamais elle n'avait ressenti une telle paix en son cœur. Il faut dire qu'à chacune de ces sorties, l'ombre de l'Ordre de la Lune planait constamment au-dessus d'elle. Comme guettant chacune de ses actions, la jeune femme se devait d'être prudente. Ce qui ne fut pas toujours le cas au vu de sa liaison qui fut dévoilé au grand jour.

Non, il s'agissait bel et bien de la première fois que la Danse-Lame se sentait enfin libre de faire ce qu'elle voulait sans crainte. D'où l'expression de son visage qui pour la première fois de sa vie ne fut pas forcé. Un fait qui n'échappa nullement à la trentenaire qui n'y croyait pas elle-même au vu de sa maladie qui l'empêchait en temps normal d'exprimer quoi que ce soit naturellement.

Laissant cela de côté pour le moment, Chang'e fini de se préparer tranquillement. Vêtue d'une magnifique robe bleu roi descendant juste à la limite de ses genoux, aux épaules dénudées et au corsage échancré, la déesse blanche était presque prête à sortir.

Mariant sa tenue avec divers bijoux dont la bague en cristal que lui avait offert la femme de ses rêves, Chang'e appliqua une dernière note de maquillage sur ses lèvres pulpeuses avant de se chausser d'escarpins beiges aux hauts talons et dont le bout ouvert laissait paraître ses petits orteils.

- " Parfaite ! " S'exclama la Parissienne en regardant le résultat dans un miroir sur pieds tout en prenant la pose pour s'admirer sous tous les angles. " Heureusement que ce n'est pas un crime d'être aussi belle sinon je me ferai arrêter à coup sûr. "

Ravie de ce qui lui renvoyait son miroir, la jeune femme qui n'en oublia pas son sac à main sortie enfin de chez elle pour se mettre en route vers l'endroit où devait l'attendre depuis déjà pas loin d'un quart d'heure Eléonore. Car en effet, l'albinos avait malheureusement dépassé l'horaire malgré tout le temps qu'elle s'était accordée pour se préparer. Ne souhaitant pas la faire attendre plus, cette dernière pressa le pas en espérant que son amie ne lui en veuille pas trop d'avoir poireauté si longtemps.


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Temps repos.“Les jouissances de l'esprit sont faites pour calmer les orages du coeur.”
Après une longue séance d'entraînement habituelle, Éléonore entra dans sa salle de bain, ses muscles encore tendus et son souffle lentement revenant à la normale. Elle ouvrit la douche, laissant l'eau brûlante ruisseler sur son corps athlétique, nettoyant la sueur et la fatigue accumulées. La pluie ardente glissait sur sa peau claire, traçant des chemins scintillants le long de ses courbes avant de s'écraser en petites flaques sur le carrelage de la douche et aller se perdre dans la marre d’eau de la douche. Éléonore leva son visage, savourant la chaleur de l'eau sur sa peau, ses cheveux mouillés collait à son dos le temps qu’elle les savonnait. Quelques minutes plus tard après avoir prit une pause et profiter d’un massage d’eau, elle s’extirpa de la douche pour attraper ensuite une serviette moelleuse, commençant à chasser l'humidité de son corps d'un geste ferme et rapide. Elle sécha ses bras, son torse, et enfin ses longues jambes musclées. Ses cheveux, encore dégoulinants, furent enveloppés dans une autre serviette qu'elle utilisa pour les essorer avec soin.

Ses soins matinaux étaient simples et rapides. Depuis longtemps, Éléonore avait abandonné les multiples attentions féminins, appréciant la simplicité et l'efficacité. Elle appliqua une crème hydratante sur sa peau, la laissant souple et douce, avant de choisir sa tenue du jour. Elle opta pour une robe sombre sans manches, au col long, qui épousait parfaitement sa silhouette tout en lui offrant une liberté de mouvement appréciable. La soldate attacha le cordon de la robe autour de sa taille, ajustant le nœud pour qu'il tombe parfaitement. Elle compléta son look avec un veston blanc aux larges poches. Dans ces poches, elle glissa les objets essentiels à sa survie quotidienne : des berries pour les dépenses imprévues et des snacks pour apaiser les petites faims durant la journée. Son corps lui rappelant à quel point il appréciait la nourriture.

La commandante d’élite quitta l'un des appartements basiques offerts par les militaires, un logement fonctionnel mais sans fioritures, parfait pour une présence temporaire à Marie-Joie. Sa tenue sobre mais élégante attirait les regards alors qu'elle descendait les escaliers en béton nu et franchissait la porte principale, débouchant sur les rues bondées de la capitale. Marie-Joie, avec son atmosphère effervescente et cosmopolite, accueillait une foule de personnes de tous horizons. Les rues étaient animées par des marchands ambulants, des familles en promenade, et des militaires en patrouille. Les bâtiments majestueux se dressaient fièrement, leurs façades ornées de sculptures et de fresques racontant l'histoire glorieuse de la ville. Éléonore se fraya un chemin avec agilité, ses pas rapides contrastant avec la lenteur de la foule autour d'elle. Traversant les rues principales, elle arriva enfin dans le quartier des restaurants, une ruelle pavée bordée de petites enseignes lumineuses et de terrasses animées. Elle se dirigea vers un petit bistrot populaire, réputé pour sa cuisine délicieuse.

L'endroit, bien que chic, conservait une ambiance chaleureuse et conviviale. Le bistrot, nommé "Le Petit Coin", se distinguait par ses tables en bois massif, ses chaises en osier tressé, et ses nappes blanches impeccables. De grandes fenêtres laissaient entrer la lumière naturelle, illuminant les murs décorés de photographies en noir et blanc de la ville. Des plantes vertes, suspendues dans des paniers ou disposées sur des étagères, ajoutaient une touche de fraîcheur et de couleur à l'ensemble. À l'intérieur, l'air était empli de délicieux arômes de plats fraîchement préparés. Le murmure des conversations et le cliquetis des couverts contre les assiettes créaient une ambiance animée mais agréable. Le comptoir en bois poli, derrière lequel s'affairaient les serveurs, était orné de bouteilles de vin et de spiritueux, ajoutant une note d'élégance supplémentaire. La Bloodhound repéra rapidement une table libre près d'une fenêtre, offrant une vue parfaite sur la rue animée. Elle s'installa, prenant soin de poser son veston blanc sur le dossier de sa chaise et de disposer ses affaires personnelles à portée de main. En attendant l'arrivée de Chang'e, Éléonore observa les allées et venues des clients et du personnel, appréciant l'atmosphère vibrante du bistrot.
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Un moment de paix dans la vie de deux guerrières
Avec une bonne dizaine de minutes de retard la Déésse blanche fit enfin son arrivée devant l'établissement où l'attendait patiemment sa meilleure amie. Ralentissant le pas seulement au moment de traverser la terrasse du café, cette dernière chercha rapidement la soldate de la Marine parmi les nombreux clients s'y trouvant. Partout où elle posa ses yeux écarlates, l'albinos munit d'une ombrelle pour se protéger des rayons du soleil remarqua la joie de vivre qui animait les tables du bar.

Entre des amis partageant un délicieux moment à rire, un couple d'amoureux roucoulant en se tenant tendrement la main ou encore des parents observant avec un sourire aimant leurs marmailles se chamailler joyeusement, la paix et l'harmonie régnait dans ce lieu. Seulement au milieu de cette douce ambiance chaleureuse, la Sœur de Lune n'y vit pas la seule personne qui comptait à ses yeux en ce jour spécial.

Commençant même à douter du lieu de rendez-vous, Chang'e alpaga l'un des serveurs pour lui demander si elle se trouvait bien à la Sonnette qui Chante. Rassurée par ce dernier qui lui annonça ne pas d'être trompé d'endroit, l'agente du Cipher Pol jeta un œil à la montre à son poignet. Vérifiant l'heure, la demoiselle se laissa aller à penser qu'Eléonore était peut-être tout bonnement en retard également.

Quand finalement au moment de relever les yeux, elle l'aperçut par-dessus ses lunettes de soleil. Assise confortablement à l'intérieur, cette dernière la regardait avec un grand sourire tout en lui faisant un petit signe de la main. Se sentant soudainement très idiote de ne pas avoir pensée à rentrer pour voir si elle s'y trouvait déjà, la Parissienne replia son ombrelle blanche et se précipita à sa rencontre.

- " Je suis désolée pour mon retard Petite fleur. J'espère que tu n'attends pas depuis trop longtemps. " S'exprima l'ange aux cheveux blancs en s'approchant de son amie pour lui déposer une douce bise sur sa joue. " Mais dis-moi... " Dit-elle par la suite en voyant la magnifique tenue qu'elle portait avant de lui saisir tendrement la main pour la forcer à se lever sans heurt. " On a sorti le grand jeu à ce que je vois ! " Ajouta la Danse-lame tout en lui faisant faire un petit pas de danse en l'obligeant à tourner sur elle-même. " C'est pour me séduire que tu t'es apprêté de la sorte ou alors tu espères croiser le prince charmant durant notre escapade entre filles ? "

Très taquine en ce jour radieux dont avait tant rêvée l'albinos, celle-ci souriant à sa petite plaisanterie étreignit chaleureusement sa sœur de cœur. Heureuse de partager enfin du temps en dehors de leur travail avec cet être si précieux, ce fut qu'au bout de quelques secondes à profiter de sa chaleur que Chang'e se décida à la lâcher.

Accrochant ensuite son sac à main sur le dossier de sa chaise, la demoiselle s'y installa en croisant ses jambes nues sous la table. Au moment d'échangés les banalités d'usages sur comment elles allaient, un très beau serveur arborant un sourire charmeur s'approcha de ces deux nymphes à la beauté qui ne laissa pas indifférents. Plus intéressé semble-t-il pas les charmes de la soldate ce dernier se montra fort agréable avec elle.

Avec élégance le séduisant garçon de table aux cheveux noirs soigneusement coiffé d'un catogan en oublia presque la Déesse blanche quand cette dernière voulu passer sa commande. Son attention totalement accaparée par Eléonore, celui-ci la draguait subtilement sous le regard amusé de l'albinos. Après plusieurs minutes à lui faire la cour, le serveur reparti finalement avec leur commande en leur promettant de faire le plus vite possible.

- " C'est bien la première fois que je me sens si invisible. " Souffla faussement déçue la tueuse à la lune pourpre tout en ôtant ses lunettes avant d'offrir un petit clin d'œil complice à sa meilleure amie. " Je crois bien que tu lui as tapé dans l'œil ma jolie. " Déclara-t-elle tout en appuyant sa joue sur sa main en la regardant avec tendresse. " Tu veux que je te laisse seule en tête à tête avec ce bellâtre ou peut-être préfères-tu que je monte une mission d'extraction pour quitter les lieux ? " Ajouta la jeune femme avant d'en rire.


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Temps repos.“Les jouissances de l'esprit sont faites pour calmer les orages du coeur.”
Éléonore, toujours installée confortablement à l'intérieur du bistrot, observait Chang’e avec un sourire amusé alors que son amie cherchait avec empressement autour de l’établissement. L'expression de confusion qui se lisait sur le visage de Chang’e, légèrement plissé par la concentration et la perplexité, était à la fois charmante et divertissante. Avec ses grandes fenêtres ouvertes, le bistrot lui offrait une vue imprenable sur la terrasse animée. La commandante avait délibérément choisi une table à l'intérieur, loin des regards extérieurs, pour ajouter une touche d’intimité et de tranquillité à leurs retrouvailles. Toutefois, elle ne s’attendait pas à un tel spectacle de la part de l’agente. Le regard d’Éléonore, brillant de malice, suivait chaque mouvement de Chang’e, et un sourire s’étira sur ses lèvres quand enfin leurs regards se croisèrent. Elle lui offrit un petit signe de la main, tout de même heureuse de la revoir dans un environnement loin du devoir.

L’albinos, sous son ombrelle qu'elle avait repliée et accrochée à sa chaise, scrutait chaque recoin du bistrot comme si elle cherchait un trésor caché. Ses yeux écarlates se déplaçaient rapidement, balayant les clients attablés, les serveurs en mouvement, et même les décorations du lieu. Tout comme la Bloodhound, ce geste était une déformation professionnelle, une habitude si ancrée chez elles qu’elle était faite tout simplement naturellement. Éléonore, cachant à peine son sourire, trouvait l’ensemble de la scène irrésistiblement comique.

‘’Tu cherches quelque chose, Chang’e ?’’ demanda Éléonore en jouant la carte de l'innocence, sa voix trahissant à peine sa joie de voir son amie dans cette situation cocasse.

Le sourire amusé d’Éléonore se fit plus prononcer quand elle se leva, venant à son tour étreindre son amie. La gardant quelques secondes supplémentaires, elle la relâcha finalement, la laissant s’installer à leur table. Elle observa Chang’e avec affection, ravie de partager ce moment léger et amusant avec son amie. Les taquineries et les sourires complices étaient les signes d’une amitié profonde et sincère, de la part d’Éléonore.

‘’Oh, non ce n’est pas grand-chose. J’ai pris la première tenue hier soir dans la petite boutique de mon hôtel. Je n’allais certainement pas me pointer en tenue militaire. Et il y a longtemps que j’ai abandonné l’idée de trouver l’amour. De plus, tu auras cent pour cent de mon attention, rien de plus, rien de moins pour une des rares personnes qui me sont précieuses.’’

Éléonore observait avec une politesse, mais un intérêt clairement limité, les avances du jeune serveur. Le garçon, avec son sourire charmeur et ses attentions marquées, semblait concentré exclusivement sur elle, oubliant presque la présence de Chang’e, ce qui frustra un tantinet la soldate. Ses gestes étaient fluides et ses compliments subtilement placés, mais Éléonore les recevait avec une réserve nonchalante. Tout en faisant preuve de courtoisie, elle gardait une certaine distance. Son regard, bien que poli, trahissait une légère indifférence envers le flirt du serveur. Elle trouvait le jeune homme, malgré son charme évident, trop jeune pour elle, et un peu trop enclin à la taquiner. En réalité, il avait probablement l'âge de ses propres enfants s’ils étaient toujours de ce monde, ce qui rendait ses avances presque comiques aux yeux d'Éléonore.

Le serveur, manifestement emballé par la perspective d’une conversation plus "intime", se montrait de plus en plus attentionné, se penchant légèrement pour capter son attention et posant des questions sur ses préférences culinaires. Éléonore, tout en souriant poliment et en répondant brièvement, restait visiblement plus intéressée par la dynamique entre elle et Chang’e que par les charmes du jeune homme. Après plusieurs minutes d'efforts déployés pour séduire, le serveur s’éclipsa finalement avec leur commande. Éléonore regarda le serveur partir, un sourire à peine retenu sur les lèvres.

‘’Dire que je dois avoir l’âge de sa mère… Il y avait bien longtemps qu’on n’avait pas autant essayé de me charmer… Heureusement que j’ai une préférence pour les âmes plus vieilles et torturées,’’ termina-t-elle avec un hochement de tête. ‘’Alors après notre repas, c’est extraction d’urgence !’’ taquina la commandante qui avait repris les mots de son amie. ‘’Bon, maintenant qu’on est seules avec nos breuvages et loin du boulot, raconte-moi comment va la famille et surtout mon adorable nièce et à quand nos prochaines vacances ?’’
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Un moment de paix dans la vie de deux guerrières
Confortablement installée, la Déesse blanche apprécia le délicat arôme qui se dégageait de son thé noir aux fruits rouge que leur avait apporté le serveur. Savourant chaque petite gorgée qu'elle accompagna de délicieux biscuit à la cannelle, l'albinos écouta les remarques de son amie sur le charmeur qui bien qu'occupé à servir d'autres clients ne quittait pas Eléonore des yeux. Des remarques qui au regard de la Parissienne n'étaient pas fondées.

Pour commencer, le jeune homme ne semblait nullement avoir le même âge que les enfants de la soldate si ces derniers étaient encore par chance de ce monde. Pour la Danse-lame qui avait eu tout le temps de le regarder pendant qu'il draguait sa sœur de cœur aurait plutôt parié sur plus d'une vingtaine d'années. Au bas mot vingt-cinq ans si ce n'est pas un peu plus. Certes cela restait plus jeune que les deux demoiselles, mais Chang'e toujours aussi taquine ne comptait pas abandonner l'idée de l'embêter sur le sujet.

Seulement, alors qu'elle s'apprêtait à lui signaler qu'elle pourrait très bien passer un agréable moment avec ce bellâtre qui ne manquait peut-être pas d'expérience, la question de sa meilleure amie la coupa dans son élan. En l'entendant évoqué son petit rayon de lune comme étant sa nièce fit rayonner d'un radieux sourire le visage de l'ange aux cheveux blancs qui en fut très émue.

- " Je ne savais pas que tu considérais Lulu comme telle. " Souffla-t-elle de sa voix mélodieuse au moment de porter sa tasse aux bords de ses lèvres. " Surtout que tu ne l'as jamais vu à part en photo. " Ajouta la jeune femme qui ne réalisa qu'à cet instant qu'il n'y avait rien d'anormale à cela au vu de la relation qu'elle entretenait avec la Marine. " Je ne pouvais rêver mieux comme tante pour ma fille qui j'en suis sûre sera très heureuse de l'apprendre. Après notre première rencontre, je lui ai déjà parlé de toi dans l'une de mes lettres. "

S'interrompant le temps de boire une gorgée de son thé qui la fit pousser un petit soupir d'aise en sentant la boisson caresser sa langue et son palet tout en propageant son doux parfum, l'agente repensa aux mots de sa fille à l'encontre de cette inconnue. Des mots doux et tendre d'une jeune fille heureuse de voir ainsi rentrer une nouvelle personne des plus agréables dans la famille. Une fois avalé cette boisson chaude, la demoiselle offrit par la suite un sourire complice à cette âme-sœur qui faisait battre son cœur d'une belle et franche amitié.

- " Elle a qu'une hâte en plus de me retrouver, c'est de pouvoir te rencontrer. Et il me tarde que ce jour puisse arriver. " S'exprima la Sœur de Lune  tout en penchant légèrement la tête sur le côté au moment de planter ses yeux écarlates dans ceux de son amie. " Je suis persuadé que le courant passera bien entre vous. C'est une enfant facile à vivre avec... " Ricana-t-elle tout en passant ses doigts manucurés dans ses cheveux pour remettre une mèche rebelle derrière son oreille. " Un caractère bien à elle qui devrait te plaire. Et puis.. Je ne doute pas que tu lui apporteras presque autant d'amour que moi. "

Un petit soupir accompagna ces mots en pensant aux dernières nouvelles que sa petite lune lui avait envoyées. L'air soudainement triste, la Parissienne baissa lentement les yeux sur sa tasse qui lui renvoya son reflet à travers le liquide qui s'y trouvait.

- " Elle en a besoin en ce moment... " Avoua la jeune femme d'une voix légèrement voilée par le chagrin qui enserra son cœur. " J'ai reçu une lettre de sa part hier durant notre mission chez les trois chipies. " Lui annonça-t-elle tandis que ses yeux glissèrent jusqu'à la grande fenêtre à côté de laquelle elles étaient installées pour se poser sur la famille qu'elle avait aperçue en terrasse à son arrivée. " Je n'ai pu la lire qu'en rentrant après qu'on se soit séparé. Ça ne se passe pas très bien de ce que j'ai cru comprendre. Elle n'a pas voulu rentrer dans les détails, mais j'ai bien senti qu'il y avait un problème... "

Alors qu'elle lui racontait les malheurs que vivait son enfant livrée à elle-même au sein de l'Ordre, Chang'e regarda la petite famille s'éclipser au coin d'une rue. Avec jalousie, la demoiselle pensa à la change qu'ils avaient d'être réuni tandis qu'elle de son côté se voyait privé de son angelot. Au bout de quelques secondes à digérer ce sentiment qui lui broyait le cœur, la Danse-lame reporta enfin son attention sur son amie.

- " Je t'avoue que des fois j'aimerais pouvoir retourner sur Parisse pour l'en arracher de force. " Se confessa-t-elle avec amertume tout en serrant les dents. " Pouvoir libérer mon bébé des griffes de ces foutues nonnes. " Cracha la Déesse blanche qui ne cachait plus son mépris pour ces sœurs avec qui elle avait pourtant grandi. " Malheureusement cela m'est impossible... " Soupira d'agacement la jeune femme avant de reprendre une gorgée de sa boisson chaude. " Le Gouvernement verrait ça d'un très mauvais œil que je m'attaque ainsi à l'Ordre et puis même s'ils acceptaient, cela ferait courir un trop grand risque à ma fille. "
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Temps repos.“Les jouissances de l'esprit sont faites pour calmer les orages du coeur.”
Le serveur revenait rapidement avec leurs boissons, offrant à Éléonore son plus beau sourire charmeur. Éléonore lui rend un sourire poliment, prenant sa tasse de café noir pour la porter à ses lèvres. La chaleur réconfortante du breuvage et le parfum délicat des pâtisseries, ainsi de la caféine corsé se mêlaient agréablement, créant une expérience sensorielle apaisante pour la marine.

‘’Bien sure que je la vois ainsi. Même si je n’ai pas eu la chance de la rencontrer, tu en parles avec tellement d’amour qu’il serait être aveugle de ne pas voir l’affection que tu lui porte. De plus, si ma meilleure amie à un enfant, je suis obligée d’être la tante ! Ce n’est même pas discutable Chang’e.’’ Réprimanda faussement la blanche qui levant des yeux taquin sur son amie en terminant de porte à ces lèvres la tasse de porcelaine.

Éléonore écoutait avec une attention particulière, son regard s'adoucissant à chaque mot de son amie. La vie dans le bistrot continuait de s'animer autour d'elles. Les clients allaient et venaient, les rires et les conversations créant une atmosphère chaleureuse. Les serveurs, en constante effervescence, apportaient des plats fumants aux tables, et les cliquetis des couverts se mêlaient à la musique douce en fond sonore. Les grandes fenêtres offraient une vue imprenable sur la terrasse ensoleillée, où des amis partageaient des moments de complicité, des couples échangeaient des sourires et des familles profitaient de l'instant présent.

‘’Plus tu m’en parles et je me dis qu’elle tient énormément de sa maternelle. Elle ne pouvait pas tomber sur mieux. Je ne doute pas que je vais l’apprécier, nous somme bien venue à bien nous attendre !’’

Éléonore prenait une autre gorgée de son café avant de venir prendre un bout de petit pain qui attendait sagement au centre de la table. Éléonore écouta son amie avec une attention particulière, son regard s'adoucissant à chaque mot. Elle sentit le chagrin de Chang’e et partageait son angoisse. Même si la Bloodhound n’avait plus d’enfants depuis un bon moment, elle ne pourrait jamais oublier l’angoisse lier à la peur pour leur sécurité.

‘’Chang’e, tu sais que tu as tout mon soutien,’’ dit-elle doucement, posant une main réconfortante sur celle de son amie. ‘’Lulu est forte, elle tient de toi. Et je suis certaine que tout ira bien pour elle. Autant plus que si elle est aussi téméraire que toi, tu ne pourras rien faire pour l’empêcher. Le meilleur conseil que je peux c’est donne lui le maximum d’outils que tu peux lui offrir, l’empêcher ne fera qu’empirer les choses…’’

Sur ce dernière paroles, elle relâcha sa main, se réajustant sur sa chaise. Ce fut également à ce moment la que le jeune serveur revient pour une troisième fois, remplissant la tasse de café à moitié vide de la soldat. Il en profita pour déposer au centre de la table un bol de fruit jolie décoré, accompagné de deux piquer pour manger tranquillement. Il souligna qu’en ce moment la cuisine bouillonnait d’activité et que les plats arriveraient avec un peu de retard, en échange le restaurant offrait quelques commodités. Il s’excusa une nouvelle fois avant de s’éloigner à nouveau. La veuve attrapa un des piques à deux branches, attrapant une fraise vanille avant de reprendre.

‘’Je comprends ton désir de la protéger, de la retrouver. Mais en attendant que ce jour arrive, nous pouvons faire en sorte de lui apporter tout l'amour et le soutien dont elle a besoin, même à distance, ‘’ ajouta-t-elle, ses yeux reflétant une volonté tranquille. ‘’Et pour ce qui est du serveur... ‘’ elle rit doucement, changeant de sujet pour alléger l'atmosphère, ‘’il est peut-être jeune, mais il a fait de son mieux pour attirer mon attention. Je lui donne ceci’’ Elle termina en levant sa tasse, offrant un sourire complice à Chang’e. ‘’À l’amitié, à la famille, et aux moments précieux que nous partageons.’’
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Un moment de paix dans la vie de deux guerrières
Cet instant de légèreté fut vraiment le bienvenu après ces tristes nouvelles de son angelot. Un moment de paix qui apaisa les craintes de la Sœur de Lune qui se sentit touchée par la remarque de son amie. Le fait de savoir qu'elle pourrait à tout jamais compter sur son soutien réchauffer le cœur de la Déesse blanche. Il était si rare en ce bas monde de pouvoir se reposer ainsi sur quelqu'un. Certains ne parvenaient même jamais à trouver un tel trésor.

Les yeux plantés dans ceux de son amie, Chang'e réalisa jour après jour la chance qu'elle avait d'avoir la soldate dans sa vie. Une personne aimante et douce à qui il pourrait confier son existence les yeux fermés. Depuis le premier jour où ce lien qui les unissait s'était tissé, l'albinos avait tout de suite su. Mais l'entendre ainsi de la bouche de la soldate la toucha profondément.

- " Je le comprends tu sais. " Souffla soudainement la jeune femme qui revint au sujet du serveur après avoir fini son thé qu'elle reposa soigneusement sur la table tout en la dévisageant. " Tu es aussi belle à l'intérieur qu'à l'extérieur. Surement la plus magnifique personne que j'ai pu voir de toute ma vie. " Déclara la demoiselle avec une grande sincérité tandis qu'un chaleureux sourire étirait ses traits angéliques. " Si tu n'étais pas ma sœur, je tomberai certainement éperdument amoureuse de toi. "

Aucune malice n'accompagna ces propos au moment où l'agente gouvernementale les prononça. Seule une vérité authentique s'en dégagea. Loin de vouloir la mettre mal à l'aise ou nuire à cette amitié tout aussi importante que son amour pour sa fille, l'ange aux cheveux blancs ne faisait là que preuve de franchise.

Certes son cœur n'appartenait qu'à une seule personne. Et bien que la Parissienne ne l'avait pas revu depuis de longues années, son amour pour elle n'avait jamais failli. Echidna restait à jamais son âme sœur et il ne se passait pas un jour où elle ne repensait pas à ses bras, à ses baisers ni même à ses caresses. La première fois où sa dulcinée lui avait dit l'aimait ainsi que ce délicieux moment où leurs corps nus s'étaient mélangé restaient à jamais gravé dans sa mémoire.

Seulement, dans une autre vie, un autre monde, la Déesse blanche aurait pu se laisser aller sans mal à aimer cette femme merveilleuse qui se trouvait assise face à elle. Une femme qui Chang'e le savait avait tant souffert par le passé. Une douleur si intense de perdre son tendre époux, ses doux enfants ainsi que cette amante qui l'avait marqué à jamais. Des séquelles qui resteraient à jamais en la Marine qui n'avait su retenir ses larmes aux moments de les partager avec l'albinos.

Peu de personnes auraient réussi à se relever d'une telle souffrance. Même la tueuse à la lune pourpre qui fut pourtant entraînée à rejeter ce genre de sentiment savait pertinemment qu'elle se serait effondré à sa place. Une chute dans les abysses dont la nymphe n'était pas persuadé qu'elle aurait pu en remonter la pente. Comme beaucoup cette dernière serait sûrement restée dans ce gouffre béant à se laisser mourir. Mais pas Eléonore.

Son amie avait trouvé la force de s'en relever pour affronter la dure réalité de la vie qui lui avait ôté tant d'êtres chers. Un courage qui avait toujours impressionné en secret la Parissienne. Une véritable admiration avait grandi en elle au fur et à mesure qu'elle avait accompagné les pas de la mouette. Une admiration, mais surtout un amour si profond qui l'effrayait à l'idée même que quelqu'un de malveillant puisse un jour lui voler son amie.

Oui, Chang'e ressentait un fort attachement pour cette âme sœur. Néanmoins cette affection bien qu'intense n'était en rien comparable à cet amour destructeur entre deux amantes. Non, celui-ci était inébranlable et dix fois plus puissant. Car il n'était que pure amitié et amour fraternel.

- " Mais pas de chance pour toi, mon cœur est déjà pris... " Ajouta la Danse-lame avec taquinerie avant de lui tirer la langue puis finalement se relever de sa chaise. " Et si on mettait l'opération exfiltration en œuvre et qu'on allait passer cette journée loin des beaux yeux de ton prétendant ? " Lui demanda-t-elle de sa voix mélodieuse tandis qu'elle remettait ses lunettes devant ses yeux avant de récupérer son sac et son ombrelle. " J'aimerais faire un petit cadeau à ma fille en lui envoyant une photo de nous deux dans ma prochaine lettre. Je suis sûre que cela lui ferai très plaisir d'enfin voir à quoi ressemble sa jolie tante. Qu'en dis-tu ? "
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Temps repos.“Les jouissances de l'esprit sont faites pour calmer les orages du coeur.”
La réaction d’Éléonore, qui se leva avec un sourire radieux, confirma à Chang’e qu’elle avait fait le bon choix en proposant de s'éloigner du bistrot. L’atmosphère était agréable et animée, mais l’idée de partager un moment plus personnel avec son amie l'enchantait davantage. De plus, elles pourraient toujours attraper à manger sur le chemin ou encore au centre commercial, il y avait assez de stand de nourriture pour les aider dans cette manœuvre. Ainsi, les deux femmes quittèrent le bistrot, leur sortie marquée par un dernier regard du serveur, toujours aussi captivé par Éléonore. Une fois dehors, Éléonore sentit le soleil caresser sa peau, et un sentiment de paix l’envahit. Le monde extérieur était aussi vivant que l’intérieur du bistrot, avec des passants flânant, des enfants riant et jouant, et l’air embaumé des parfums de l’été.

‘’Allons-y,’’ dit Éléonore avec enthousiasme. ‘’Je peux presque imaginer le sourire sur le visage de Lulu lorsqu’elle recevra ces photos. Et puis, j’ai bien l’intention de passer cette journée en toute tranquillité avec ma chère amie.’’ Annonça-t-elle en jetant quelques berries sur la table, assez pour payer leur commande et offrir un pourboire impressionnant.

Éléonore attrapa le bras de sa douce amie, liant leurs bras dans une clé de bras amicale, avant de la guider avec aisance dans les rues bondées de Marie-Joie. La chaleur de ce geste simple, cette étreinte discrète mais intime, réchauffait les cœurs des deux femmes. Elles se fondaient dans la foule avec une telle harmonie qu’on aurait pu les croire sœurs, tant leur complicité transparaissait dans leurs sourires échangés et leur démarche synchronisée. Les rues de Marie-Joie étaient vivantes, débordant d’énergie et de mouvement. Les trottoirs étaient envahis par des passants affairés, certains se pressant vers leur destination, tandis que d’autres flânaient, profitant du soleil éclatant de l’été. Les façades des bâtiments, ornées de balcons en fer forgé et de volets aux couleurs pastel, donnaient à la ville ce charme indéniable que tant de voyageurs venaient chercher. L’odeur alléchante des boulangeries, où les croissants dorés et les baguettes croustillantes étaient exposés en vitrine, se mêlait aux effluves florales des bouquets soigneusement arrangés chez les fleuristes, répandant un parfum délicat dans l’air.

Les Mariejoienniens, insouciants et plongés dans leur routine quotidienne, contribuaient à l’atmosphère décontractée de la ville. Des artistes de rue jouaient des mélodies entraînantes sur leurs accordéons, tandis que de petits groupes de touristes s’arrêtaient ici et là, captivés par les histoires des guides locaux ou prenant des photos des monuments emblématiques. Les terrasses des cafés débordaient de monde, les chaises en osier accueillant des clients sirotant des espressos ou dégustant des pâtisseries tout en échangeant des rires et des conversations animées. Au milieu de cette effervescence, les deux femmes se laissaient porter par la douceur de l’instant. Éléonore jetait de temps à autre un regard complice à Chang’e, qui répondait par un sourire éclatant, ravie de se retrouver dans cette ville vibrante. Chaque rue qu’elles empruntaient semblait leur offrir une nouvelle scène, une nouvelle tranche de vie Mariejoiennienne. Un homme d’un certain âge, chapeau en main, saluait courtoisement les passants devant une librairie où les dernières nouveautés littéraires étaient exposées. Non loin de là, une femme promenait un chien élégant, qui trottinait avec une certaine dignité, fidèle à l’image du raffinement de Marie-Joie.

La ville, avec ses mille visages, leur offrait un spectacle quotidien empreint de charme et de simplicité. Loin des tracas du monde extérieur, Marie-Joie semblait flotter dans une bulle de quiétude et de beauté, où chaque instant pouvait être savouré sans précipitation. Éléonore et Chang’e se fondaient dans ce décor avec une aisance naturelle, partageant des éclats de rire et des confidences tout en se promenant, insouciantes et heureuses de se retrouver dans cet écrin de vie. Et tandis qu’elles avançaient, bras dessus, bras dessous, à travers les rues pittoresques, une douce mélodie de rue les accompagna, comme une bande sonore improvisée à cette journée parfaite. Marie-Joie, avec sa routine enchanteresse et ses habitants insouciants, leur offrait un refuge où le temps semblait s’étirer, leur permettant de savourer chaque seconde, chaque sourire, chaque pas.

‘’Alors, dis-moi, on va où ? Je crois qu’avec de la chance on pourrait entrée aux portes du Paradis, il y a beaucoup de moments de divertissement, sinon on peut simplement aller au centre commercial pour quelque chose de plus simple et rapide.’’
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Un moment de paix dans la vie de deux guerrières
Le reste de la journée se passa dans la plus grande légèreté. Optant pour le centre commercial, les deux demoiselles arpentèrent les allées en riant et discutant de choses et d'autres dans la joie et la bonne humeur. Rien ne semblait pouvoir gâcher ce doux moment d'allégresse que partageaient ces deux sœurs de cœur. Ensemble, les jeunes femmes firent ce qu'avait proposé la Déesse blanche alors qu'elles étaient encore à la Sonnette qui Chante.

À l'intérieur d'une machine technologique, Chang'e et la soldate s'amusèrent à prendre la pause pendant que le flash d'un petit Den Den Mushi les prenait en photo. Parmi elles, certains des clichés qui sortirent ensuite de l'appareil avaient des allures comiques. Sur celles-ci, les deux amies s'étaient donné à coeur joie en faisant des grimaces plus ridicules les unes que les autres. Une autre encore les montrait très complice avec leurs lèvres très proches l'une de l'autre comme si elles étaient sur le point de s'embrasser.

Un véritable petit moment de joie durant lequel leur amitié n'en fut que plus renforcé. Un instant de plaisir qui malheureusement allait devoir bientôt prendre fin en raison de l'heure tardive qui commençait à se faire. Main dans la main, les acolytes se dirigèrent tranquillement vers la sortie de la galerie marchande avec en main une glace chacune.

- " C'est vraiment dommage de voir à quelle vitesse peut parfois passer le temps. " Soupira tristement l'albinos qui ne voulait pas se voir séparer de sa meilleure amie et qui aurait tant voulu que le temps s'arrêter pour elle. " En-tout-cas, on aura passé un merveilleux moment toutes les deux. Et je repars avec un super souvenir ! " Ajouta-t-elle en faisant référence à la photo qui donnait l'impression qu'elles étaient bien plus que des amies. " Je vais pouvoir dire que je suis en couple avec la plus belle femme du monde ! "

À ces mots, la Parissienne ria de sa voix mélodieuse avant de lui donner un petit coup de hanche qu'elle accentua d'un clin d'œil complice. Rapidement, leurs pas les menèrent jusqu'à la sortie où une foule de monde les imitèrent. Se faufilant entre les nombreux clients, les âmes-sœurs sortirent enfin au grand jour tandis que la Sœur de Lune finissait tranquillement sa glace qu'elle jeta par la suite à la poubelle avant de se retourner vers son amie.

- " Je ne sais pas ce que le Gouvernement aura prévu pour nous pour nos prochaines affectations... " Souffla faiblement l'agente du Cipher Pol sans lâcher la main d'Eléonore qu'elle serra davantage comme s'il s'agissait là d'un adieu et non d'un au revoir. " Mais j'espère qu'on aura la chance de vite se revoir et de pouvoir profiter une fois encore d'une journée comme celle-là. " Avoua-t-elle tout en lui offrant son plus beau sourire alors que ses yeux écarlates se plongeaient dans ceux de cette femme si merveilleuse. " Je veux qu'on se fasse une promesse toutes les deux. Qu'on reste en vie pour un jour partir en vacances ensemble. Avec Lulutsu et qui sait peut-être deux belles âmes qui auront su conquérir nos cœurs. Même si je me réserve le droit de te passer la bague au doigt avant quiconque ! "

Riant une nouvelle fois à sa petite plaisanterie, la Déesse blanche s'empressa par la suite de passer ses bras autour de son cou. Dans cette douce étreinte fraternelle, la demoiselle lui déposa un tendre baiser sur la joue avant de lui susurrer quelques mots au creux de son oreille. Des mots emplis d'amour et de sincérité que l'ange aux cheveux blancs n'avait pas dit depuis bien longtemps à qui que ce soit.

- " Je t'aime ma petite Fleur. " Déclara-t-elle en la serrant davantage dans ses bras. " Et sache que où que tu te trouves, si tu as un jour besoin de mon aide, tu n'auras qu'à m'appeler et je viendrais te sauver. "
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Temps repos.“Les jouissances de l'esprit sont faites pour calmer les orages du coeur.”
Éléonore se lécha les babines avec satisfaction, savourant les dernières traces sucrées de sa glace tandis qu'elle écoutait les paroles de Chang’e. Un sourire tendre se dessina sur ses lèvres alors que son amie exprimait ses sentiments, ses mots empreints de cette douce mélancolie qui accompagne la fin d’une journée parfaite.

‘’C'est vrai que le temps passe vite quand on est ensemble,’’ répondit Éléonore avec une pointe de regret, tout en serrant doucement la main de Chang’e dans la sienne. ‘’Mais c'est ce qui rend ces moments encore plus précieux.’’ Elle tourna son regard vers l'albinos, ses yeux brillants de cette chaleur affectueuse fraternelle.

Lorsqu’elle entendit Chang’e plaisanter sur la photo qui les montrait presque en couple, Éléonore éclata de rire.

‘’Eh bien, tu pourrais dire ça, et je ne m’en offusquerais pas !’’ Elle accompagna ses paroles d’un clin d’œil taquin.

Cependant, en entendant Chang’e parler de leurs futures affectations et du temps qu’il pourrait s’écouler avant qu’elles ne se revoient, Éléonore sentit son cœur se serrer légèrement. Elle savait combien leurs vies étaient imprévisibles, faites de missions périlleuses et de séparations forcées. Mais elle n’était pas du genre à se laisser abattre. Serrant la main de Chang’e avec plus de fermeté, elle hocha la tête, laissant son aura de calme les envelopper.

‘’Oui, faisons cette promesse si ça peut te rassurer,’’ dit-elle, sa voix plus ferme et calme. ‘’Restons en vie, pour pouvoir profiter de ces moments de bonheur ensemble. Et qui sait, peut-être qu’un jour, on fera ces vacances dont tu rêves.’’ Elle laissa échapper un rire léger, adoucissant l’atmosphère. ‘’Et pour ce qui est de la bague, je ne crois pas que je vais me remarier.’’ Termina-t-elle plus sereinement.

Les paroles de Chang'e et la plaisanterie sur la bague de mariage éveillèrent en Éléonore des souvenirs profondément enfouis. La légère ombre qui passa dans ses yeux trahit l'émotion qui montait en elle, une émotion qu'elle parvint à maîtriser, mais qui laissait une trace douce-amère. Elle avait mis des années à retirer la bague de mariage de son doigt, un geste symbolique qui avait marqué un tournant difficile dans sa vie. La douleur de perdre son époux, ses enfants, et de devoir se reconstruire après tant de pertes, avait été immense. Même aujourd'hui, les anneaux conjoints reposaient sur une chaîne autour de son cou, un rappel constant de l'amour qu'elle avait porté et qu'elle porterait toujours, malgré tout.

Changer son nom de famille avait été un autre pas vers la réconciliation avec elle-même, un acte qui l'avait aidée à retrouver son identité en tant qu'Éléonore Nelseen, plutôt que l'ombre de ce qu'elle avait été. Cela ne signifiait pas pour autant qu'elle était prête à laisser entrer quelqu'un d'autre dans cette partie de sa vie. Se remarier? Non, c'était une idée à laquelle elle ne s'était pas encore résolue, à moins que l'exception rare ne se présente, quelqu'un qui pourrait réellement comprendre et accepter tout ce qu'elle avait traversé. Elle sourit à Chang'e, mais ce sourire portait la marque d'une douce mélancolie, une tristesse sereine qui n'avait plus rien de douloureux, mais qui était empreinte de la mémoire des années passées.

‘’Tu sais, la bague...’’ dit-elle doucement, laissant sa voix se perdre un instant. ‘’C'est un symbole puissant, et je ne crois pas que je sois prête à en porter une nouvelle.’’ Elle caressa inconsciemment l'endroit sous ses vêtements où reposaient les anneaux sur la chaîne, comme pour puiser de la force dans ce souvenir. ‘’J'ai fait beaucoup de chemin pour en arriver là, pour accepter tout ce que j'ai perdu et tout ce que j'ai gagné. Alors, si un jour je devais passer une autre bague au doigt... ce serait vraiment pour une situation d'exceptionnelle.’’ Elle laissa ces mots flotter entre elles, avant de se reprendre, son sourire retrouvant un peu plus de lumière. ‘’Mais pour l'instant, je suis très heureuse de t'avoir toi, ma chère Chang'e. Rien ne vaut une sœur de cœur pour partager les joies et les peines de la vie.’’

Lorsque Chang’e l’enveloppa dans une étreinte tendre, Éléonore se laissa aller, fermant les yeux pour savourer cet instant. Les mots doux de son amie murmurés à son oreille réchauffèrent son cœur.

‘’Je t'aime aussi, petite sœur,’’ répondit-elle doucement, sa voix à peine un souffle. ‘’Et sache que moi aussi, je serai toujours là pour toi, où que tu sois. Tu pourras toujours compter sur moi, quoi qu’il arrive.’’

Avec ces mots, Éléonore serra Chang’e un peu plus fort, renforçant ce lien qui les unissait. Puis, doucement, elle se détacha, offrant à son amie un sourire empli de gratitude et d’affection, un sourire qui promettait que cette journée ne serait qu'une parmi tant d'autres à venir, malgré les incertitudes de leurs vies respectives. Ainsi, marquant la fin de cette journée mémorable, leurs chemins se séparèrent doucement. Après cette étreinte chaleureuse, elles se regardèrent une dernière fois avec une complicité silencieuse, conscientes que la vie les emmenait, pour un temps, dans des directions différentes.
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