Un village typique un peu à l'écart de Marijoa. Son petit port de pêche, son château, son parcours de golf...
Il fait nuit et le village est désert et presque silencieux. Les gens sont couchés, les lumières éteintes, et seuls quelques discrets animaux nocturnes rodent encore dans le coin. Une paire de chouettes, quelques chats et souris, un ninja…
Pour l’heure, seul le ninja est immobile. Plus patient qu’une pierre tombale dans un cimetière désaffecté, il observe et il attend. Ses yeux se sont depuis longtemps habitués à la nuit et il suit soigneusement les moindres mouvements de la rue principale. Depuis qu’il est planqué ici, ombre parmi les ombres, il a entendu chacun des bruits qui parcourent la vie nocturne du village. Il reconnait les ronflements et les respirations des villageois, il identifie les chats à leurs miaulements, les deux chouettes à leur façon de voler…Il est capable de déceler le moindre changement de rythme, la plus petite anomalie dans le déroulement de la nuit paisible du village.
Et ce soir tout se passe comme prévu, tout le monde dort paisiblement. Même madame Michon la somnambule, même Teddy l’insomniaque… Et il est l’heure pour le ninja d’accomplir sa mission fatale.
Alors La Mort Qui Rode La Nuit se met en marche. La Mort Qui Rode La Nuit c’est son nom de ninja, autrefois il s’appelait Peeter, mais ça ne convenait pas vraiment au travail de ninja, pas assez effrayant, solennel. De nos jours il faut respecter les usages, trop d’assassins l’ont oublié et se baladent avec des surnoms à coucher dehors, Exécutor, Gunman. Il faut vraiment n’avoir aucune éthique pour s’affubler de ce genre de noms avant d’aller tuer des gens. C’est malheureux mais tout se perd de nos jours.
La Mort Qui Rode La Nuit est un vrai ninja, assermenté, diplômé de l’Ecole Secrète de la Mort Qui Tue Honorablement et en Silence (la célébre ESMQTHS). Il a étudié pendant douze ans pour en arriver la. Il a quitté sa famille, découpé au sabre des dizaines de pastèques innocentes. Il a étudié les quatre vingt dix sept façons de donner la mort à partir d’objets courants, les cent treize façons de donner la mort grâce à l’arsenal ninja. Il a appris par cœur les cinquante huit poisons autorisés et les quarante deux interdits. Il a appris à se déplacer sans bruit sur un plancher truqué, à dormir sur des matelas à clous, à casser des planches avec ses doigts et avec sa tête. Il connait par cœur les signes de reconnaissance et d’identification des quatorze grandes écoles ninja ainsi que les codes et lois de la profession. Il sait porter un pyjama noir et moulant en plein soleil sans transpirer et disparaitre dans un nuage de fumée sans même se mettre à tousser.
La Mort Qui Rode La Nuit est sorti premier et d’ailleurs unique survivant de sa promotion, et ce soir, c’est sa première mission. Comme prévu dans le code déontologique de l’école, il a fait parvenir à sa cible la date et l’heure de son exécution, et cette nuit, c’est le moment fatidique. Le moment de démontrer une fois de plus la parfaite létalité du ninja.
La Mort Qui Rode La Nuit traverse le village, par les toits, sautant d’un toit à l’autre avec la grâce du félin et la légèreté du zéphyr. Arrivé à la dernière maison sans avoir dérangé la moindre tuile il se coule littéralement au sol, comme un liquide qui glisserait le long du mur. Le château, son objectif, ne se trouve plus qu’a quelques centaines de mètres.
D’une série de saltos arrière exécutés avec la vitesse et la maitrise d’un gymnaste de haut niveau, La Mort Qui Rode La Nuit traverse l’espace qui sépare la maison des arbres qui entourent le château. Puis, bondissant d’arbres en arbre tel un écureuil sous amphet, il progresse jusqu’aux contreforts des fortifications. Et s’y arrête, de nouveau aux aguets, aussi indétectable et discret qu’un gland sur sa branche. Ses perceptions poussées aux limites des potentialités humaines évaluant avec précision tout les détails qui l’entourent. Le piège grossier de la porte grande ouverte, l’absence de gardes…
Prenant tout son temps, La Mort Qui Rode La Nuit s’installe confortablement sur sa branche et étale son armement autour de lui, l’arme qu’il va choisir pour son premier assassinat est très importante, elle doit refléter sa personnalité de ninja, son moi profond… Le couteau ? Non trop classique… La chaine avec les pointes, trop complexe, les griffes ? Trop animal, trop sauvage… Le garrot et la sarbacane empoisonné, voila par contre qui est stylé, simple tout en étant mortel, discret, efficace…
La Mort Qui Rode La Nuit à fait son choix. Il s’assure une dernière fois que tout son équipement est correctement arrimé et silencieux, renoue soigneusement le bandeau noir marqué ninja que sa maman lui a cousu et envoyé pour son examen. Puis, plus rapide qu’une panthère il grimpe au sommet de l’arbre jusqu'à surplomber de plusieurs mètres le chemin de ronde.
Un dernier regard depuis sa nouvelle position sans détecter quoi que ce soit de plus et La Mort Qui Rode La Nuit s’élance. Et après un triple salto vrillé il atterrit exactement au point visé sur les créneaux du chemin de ronde.
Mais au moment ou il touche la pierre son pied glisse et il bascule en arrière cul par-dessus tête, ses mains plongent a leur tour vers le sol pour rattraper la chute, mais la pierre est étrangement glissante et La Mort Qui Rode La Nuit est incapable de se raccrocher à quoi que ce soit et bascule par-dessus les créneaux aprés s'étre fracturé la machoire contre le coin du rempart.
Et deux secondes plus tard La Mort Qui Rode La Nuit s’écrase quinze mètres plus bas et s’empale sans un cri sur les piquets pointus qui parsèment le fossé…
Dans une des guérites du chemin de ronde un briquet s’allume. Illuminant brièvement une clope et le visage satisfait et souriant de l’agent Red.
-Tu vois ? Je te l’avais dit, les ninjas sont viscéralement incapables de passer par une porte. C’est comme une compulsion… Ils peuvent pas… Je crois bien que tu me dois cinq mille Berrys mec…A coté de Red un autre agent sort à son tour de l’ombre et s’approche des créneaux pour en toucher la pierre .
-Ouais t’as gagné… N’empêche, huiler le chemin de ronde c’était vraiment vicieux je trouve… pauv’ gars, il a même pas du comprendre ce qui lui arrivait…
Red vient à son tour jeter un œil par-dessus le parapet. En bas, La Mort Qui Rode La Nuit continue doucement de gargouiller en se vidant de son sang…
-Mouais, en même temps il a choisi son job non ? Allez on rentre, on s’les gèle ici. On aura bien le temps de le virer demain matin….
Il fait nuit et le village est désert et presque silencieux. Les gens sont couchés, les lumières éteintes, et seuls quelques discrets animaux nocturnes rodent encore dans le coin. Une paire de chouettes, quelques chats et souris, un ninja…
Pour l’heure, seul le ninja est immobile. Plus patient qu’une pierre tombale dans un cimetière désaffecté, il observe et il attend. Ses yeux se sont depuis longtemps habitués à la nuit et il suit soigneusement les moindres mouvements de la rue principale. Depuis qu’il est planqué ici, ombre parmi les ombres, il a entendu chacun des bruits qui parcourent la vie nocturne du village. Il reconnait les ronflements et les respirations des villageois, il identifie les chats à leurs miaulements, les deux chouettes à leur façon de voler…Il est capable de déceler le moindre changement de rythme, la plus petite anomalie dans le déroulement de la nuit paisible du village.
Et ce soir tout se passe comme prévu, tout le monde dort paisiblement. Même madame Michon la somnambule, même Teddy l’insomniaque… Et il est l’heure pour le ninja d’accomplir sa mission fatale.
Alors La Mort Qui Rode La Nuit se met en marche. La Mort Qui Rode La Nuit c’est son nom de ninja, autrefois il s’appelait Peeter, mais ça ne convenait pas vraiment au travail de ninja, pas assez effrayant, solennel. De nos jours il faut respecter les usages, trop d’assassins l’ont oublié et se baladent avec des surnoms à coucher dehors, Exécutor, Gunman. Il faut vraiment n’avoir aucune éthique pour s’affubler de ce genre de noms avant d’aller tuer des gens. C’est malheureux mais tout se perd de nos jours.
La Mort Qui Rode La Nuit est un vrai ninja, assermenté, diplômé de l’Ecole Secrète de la Mort Qui Tue Honorablement et en Silence (la célébre ESMQTHS). Il a étudié pendant douze ans pour en arriver la. Il a quitté sa famille, découpé au sabre des dizaines de pastèques innocentes. Il a étudié les quatre vingt dix sept façons de donner la mort à partir d’objets courants, les cent treize façons de donner la mort grâce à l’arsenal ninja. Il a appris par cœur les cinquante huit poisons autorisés et les quarante deux interdits. Il a appris à se déplacer sans bruit sur un plancher truqué, à dormir sur des matelas à clous, à casser des planches avec ses doigts et avec sa tête. Il connait par cœur les signes de reconnaissance et d’identification des quatorze grandes écoles ninja ainsi que les codes et lois de la profession. Il sait porter un pyjama noir et moulant en plein soleil sans transpirer et disparaitre dans un nuage de fumée sans même se mettre à tousser.
La Mort Qui Rode La Nuit est sorti premier et d’ailleurs unique survivant de sa promotion, et ce soir, c’est sa première mission. Comme prévu dans le code déontologique de l’école, il a fait parvenir à sa cible la date et l’heure de son exécution, et cette nuit, c’est le moment fatidique. Le moment de démontrer une fois de plus la parfaite létalité du ninja.
La Mort Qui Rode La Nuit traverse le village, par les toits, sautant d’un toit à l’autre avec la grâce du félin et la légèreté du zéphyr. Arrivé à la dernière maison sans avoir dérangé la moindre tuile il se coule littéralement au sol, comme un liquide qui glisserait le long du mur. Le château, son objectif, ne se trouve plus qu’a quelques centaines de mètres.
D’une série de saltos arrière exécutés avec la vitesse et la maitrise d’un gymnaste de haut niveau, La Mort Qui Rode La Nuit traverse l’espace qui sépare la maison des arbres qui entourent le château. Puis, bondissant d’arbres en arbre tel un écureuil sous amphet, il progresse jusqu’aux contreforts des fortifications. Et s’y arrête, de nouveau aux aguets, aussi indétectable et discret qu’un gland sur sa branche. Ses perceptions poussées aux limites des potentialités humaines évaluant avec précision tout les détails qui l’entourent. Le piège grossier de la porte grande ouverte, l’absence de gardes…
Prenant tout son temps, La Mort Qui Rode La Nuit s’installe confortablement sur sa branche et étale son armement autour de lui, l’arme qu’il va choisir pour son premier assassinat est très importante, elle doit refléter sa personnalité de ninja, son moi profond… Le couteau ? Non trop classique… La chaine avec les pointes, trop complexe, les griffes ? Trop animal, trop sauvage… Le garrot et la sarbacane empoisonné, voila par contre qui est stylé, simple tout en étant mortel, discret, efficace…
La Mort Qui Rode La Nuit à fait son choix. Il s’assure une dernière fois que tout son équipement est correctement arrimé et silencieux, renoue soigneusement le bandeau noir marqué ninja que sa maman lui a cousu et envoyé pour son examen. Puis, plus rapide qu’une panthère il grimpe au sommet de l’arbre jusqu'à surplomber de plusieurs mètres le chemin de ronde.
Un dernier regard depuis sa nouvelle position sans détecter quoi que ce soit de plus et La Mort Qui Rode La Nuit s’élance. Et après un triple salto vrillé il atterrit exactement au point visé sur les créneaux du chemin de ronde.
Mais au moment ou il touche la pierre son pied glisse et il bascule en arrière cul par-dessus tête, ses mains plongent a leur tour vers le sol pour rattraper la chute, mais la pierre est étrangement glissante et La Mort Qui Rode La Nuit est incapable de se raccrocher à quoi que ce soit et bascule par-dessus les créneaux aprés s'étre fracturé la machoire contre le coin du rempart.
Et deux secondes plus tard La Mort Qui Rode La Nuit s’écrase quinze mètres plus bas et s’empale sans un cri sur les piquets pointus qui parsèment le fossé…
Dans une des guérites du chemin de ronde un briquet s’allume. Illuminant brièvement une clope et le visage satisfait et souriant de l’agent Red.
-Tu vois ? Je te l’avais dit, les ninjas sont viscéralement incapables de passer par une porte. C’est comme une compulsion… Ils peuvent pas… Je crois bien que tu me dois cinq mille Berrys mec…A coté de Red un autre agent sort à son tour de l’ombre et s’approche des créneaux pour en toucher la pierre .
-Ouais t’as gagné… N’empêche, huiler le chemin de ronde c’était vraiment vicieux je trouve… pauv’ gars, il a même pas du comprendre ce qui lui arrivait…
Red vient à son tour jeter un œil par-dessus le parapet. En bas, La Mort Qui Rode La Nuit continue doucement de gargouiller en se vidant de son sang…
-Mouais, en même temps il a choisi son job non ? Allez on rentre, on s’les gèle ici. On aura bien le temps de le virer demain matin….
Dernière édition par Red le Jeu 26 Fév 2015 - 13:11, édité 9 fois