Le voile se lève enfin

Chassant les derniers scintillements du clair de lune, les premières lueurs du soleil annonçaient le début d'une bien belle nouvelle journée sur Capitale du Monde. Un palais divin connu pour y accueillir les nobles familles de Dragons Célestes ainsi que les plus hauts dignitaires du Gouvernement Mondial. Un monde où pouvoir et richesse étaient maître mot. Un lieu où il ne faisait pas bon vivre pour chaque esclave qui se voyait traiter de la pire des façons.

Heureusement, sous la cime des nuages logée sur des plateaux inférieurs à ceux où les Dieux de ce monde se côtoyaient, la vie y était plus douce. Ne risquant pas de croiser les Tenryūbitos, les habitants de ces étages bien que moins majestueux avaient la chance de ne pas avoir à supporter ces êtres infâmes se croyant au-dessus du reste de l'humanité.

Parmi les logis qui s'y trouvaient, on pouvait y trouver l'appartement de service de la Déesse blanche. Un logement décent pour elle et son héritière qu'elle devait à son nouveau rang dans la hiérarchie du Cipher Pol. Dorénavant au grade de Catégorie I au sein de sa branche, la jeune femme avait eu la chance de se voir fournir un nouveau foyer pré meublé bien plus grand que le précédent. Un endroit charmant où mère et fille pouvaient se prélasser quand elles revenaient sur ce flanc de montagne de RedLine.

Une douce demeure où il faisait bon vivre et où se trouvait actuellement la demoiselle endormi. Car oui, faisant une entorse à ses habitudes qui était de se lever à l'aurore pour aller courir, l'albinos n'avait pas quitté son lit. Une routine à laquelle ne s'était pas adonné Chang'e depuis maintenant presque une semaine. Et ce non à cause d'un quelconque virus qui l'aurait forcé à rester au chaud chez elle. Non, la raison était tout autre. Et surtout bien plus agréable.

Entièrement nue sous ses draps de satin, la Parissienne s'éveilla tout doucement en ce début de journée. Allongée face à son matelas moelleux, celle-ci se retourna délicatement pour ne pas réveiller l'individu qui avait partagé sa couche la vieille. Une personne qui n'était nullement sa fille avec qui elle avait pris l'habitude de dormir avec son angelot blotti dans ses bras après de longues discussions qui pouvaient durer jusqu'à tard dans la nuit.

Non, cette fois-ci la personne qui se trouvait paisiblement endormie à côté d'elle n'était autre que son amant et petit ami, Rasberry Nyx. Un homme pour qui l'ange aux cheveux blancs partagé un amour immense qu'ils s'étaient témoigné dans de nombreux ébats amoureux durant cette nuit. Sans un bruit, la demoiselle se glissa de sous les draps après avoir volé un doux baiser au beau ténébreux.

Sur la pointe des pieds, cette dernière se faufila dans le plus simple appareil jusqu'à la porte de sa chambre. L'entrouvrant légèrement, la Sœur de Lune regarda si la voie était libre. Une fois assurée que sa fille ne se trouvait pas dans le salon ni même dans la cuisine ouverte, elle fila dans la salle de bain adjacente à sa chambre pour prendre une bonne douche revigorante.

Seulement, à peine les premières gouttes d'eau ruisselèrent sur sa peau d'albâtre, la mère de famille sentit une douce présence dans son dos. Les yeux clos, cette dernière profita des caresses de son homme sur ses courbes tandis que ses baisers dans son cou annonçaient un nouvel instant magique.

Pendant ce temps, dans une autre pièce de l'appartement, une autre personne ouvrait les yeux. Celle-ci ayant mal dormi se frotta un de ses grands yeux violets tout en s'étirant un bras dressé vers le plafond de sa chambre. L'air légèrement triste, Lulutsu s'extirpa à son tour de son lit dans son pyjama composé d'un petit short et d'un débardeur. Silencieusement et ruminant cette horrible nuit qu'elle avait passée, l'adolescente se dirigea vers la cuisine en espérant y trouver sa mère.

Malheureusement, cette dernière ne s'y trouva pas et les gémissements s'échappant de la salle de bain lui en confirmèrent la présence. Soupirant de lassitude d'être une fois de plus toute seule, l'agente en formation se prépara une tasse de thé accompagné de tartine beurré et d'un yaourt pour son petit-déjeuner. Assise autour de la table haute, la jeune fille tenta de se forcer à manger. Cependant, rien ne parvint à passer à cause de la tristesse qu'elle ressentait.

Car oui, la petite lune était malheureuse depuis maintenant plusieurs jours. Et pour une raison qui ne faisait que s'empirer. Même si elle appréciait beaucoup le conjoint de sa mère qu'elle n'avait jamais vu aussi heureuse depuis qu'ils avaient décidé de passer plus de temps ensemble après sa mésaventure avec le Soleil Écarlate, Lulu ne pouvait s'empêcher de vouloir le voir partir. À cause de lui, la Déesse blanche semblait avoir totalement délaissé son enfant qui se sentait si seule et qui avait même l'impression de moins compter à ses yeux, alors qu'elle lui manquait tellement.

- " Coucou ma chérie. " Se fit soudain entendre la Parissienne au moment de sortir de la salle de bain tandis que son amant finissait de se laver après leur nouvel ébat. " Tu as bien dormi ? " Lui demanda-t-elle chaleureusement avant de vouloir l'embrasser pour la saluer.

Cependant, la mère de famille déchanta rapidement quand elle vit son angelot avoir un geste de recul pour l'en empêcher. Surprise et à la fois choquée par son attitude, Chang'e voulu lui demander ce qui se passait, mais la jeune demoiselle ne lui en laissa pas le temps. Gardant le plus grand silence, celle-ci se releva en haute de sa chaise pour aller s'enfermer dans sa chambre sous le regard médusé de sa tutrice.

Cherchant à la retenir pour comprendre la raison de son comportement, la Danse-lame voulue la rattraper avant de finalement se voir claquer la porte au nez. Commençant à s'inquiéter pour ce tendre amour qui était sa fille, la Déesse blanche essaya de l'ouvrir. Néanmoins, au moment de porter la main sur la poignée, celle-ci réalisa que la porte fut verrouillée. Sortant à son tour de la salle d'eau, Nyx voyant ce qui se passait s'approcha de sa dulcinée pour lui demander ce qui se passait.

- " Je ne sais pas... " Souffla péniblement la mère de famille qui affichait un air déconfit tandis qu'elle sentait son cœur se serrer à l'idée que sa fille puisse lui reprocher quoi que ce soit. " J'ai voulu lui dire bonjour et elle s'est enfermée dans sa chambre sans un mot... Je ne comprends pas ce qui lui prend. "

- " J'ai bien peur de savoir.. " Avoua le Ténébreux à la surprise de Chang'e qui posa ses yeux écarlate sur lui en attendant de voir ce qu'il allait lui dire. " C'est ma faute. " Déclara-t-il en se massant l'arrière de la tête d'un air embarrassé par cette situation dont il était la cause tandis que l'albinos ne comprenait pas où il voulait en venir. " Enfin plus exactement parce que j'ai été trop souvent là ces derniers jours à accaparer ton attention. J'avais bien remarqué que parfois elle avait l'air triste quand on passait du temps juste toi et moi. " Soupira le bellâtre qui s'en voulait, alors que Chang'e restée bouche face à cette révélation qui lui avait honteusement échappé.

Soudain, la Déesse blanche se sentit coupable de ne pas avoir su déceler ce mal-être chez sa fille. Mais surtout de réaliser qu'en effet elle l'avait totalement laissé de côté pendant qu'elle vivait son idylle avec son amant. Honteuse, la jeune femme baissa tristement les yeux avant de s'appuyer contre la porte.

- " Quelle mère indigne je suis... " Soufla-t-elle avec émotion tandis qu'elle sentait des larmes lui monter aux yeux avant que son petit ami ne la prenne dans ses bras pour la consoler. " Je n'ai même pas été capable de m'apercevoir que ma fille n'allait pas bien... " Dit-elle en se laissant aller dans la tendre étreinte de l'homme qu'elle aimait.

- " Je vais vous laisser entre vous. " Déclara brusquement le beau brun tout en lui déposant un doux baiser sur le front avant de la relâcher. " Je dois passer m'occuper de mon chien et puis je pense que ça vous fera du bien à toutes les deux de vous retrouver. Elle en a besoin. "

Sur ces mots, les tourtereaux s'échangèrent un tendre baiser avant que Nyx ne s'en aille récupérer ses affaires puis ne quitte le domicile. Se retrouvant enfin seules, mère et fille allaient enfin pouvoir discuter tranquillement. Enfin seulement si Lulu le souhaitait. Car pour le moment, l'adolescente refusait toujours de lui parler et encore moins de la laisser entrer. Assise à même le sol contre le montant de la porte et avec les jambes repliaient contre sa poitrine, la jeune fille pleurait.

- " Ma chérie s'il te plaît... Ouvre-moi la porte. " S'exprima la Danse-lame qui ne savait plus quoi faire après s'être déjà excusé plusieurs fois après le départ de son petit ami. " Je t'en prie... Je suis désolée si je t'ai fait du mal, je regrette si tu savais... Je... " S'interrompit-elle pour pousser un profond soupir de regret. " Je t'aime... "

À ces simples mots, le bruit de la serrure se déverrouillant se fit entendre avant que la porte ne s'ouvre pour laisser apparaître le visage larmoyant de son héritière. En la voyant ainsi dans cet état, la mère de famille ne put retenir son propre chagrin et se précipita pour la serrer contre son cœur. En sentant le doux parfum de l'albinos qui lui avait tant manqué, la jeune fille l'enserra par la taille avant d'éclater en sanglots le visage enfoui dans son cou.

- " Je suis tellement désolée mon cœur... " S'excusa une fois encore la mère de famille quelques minutes plus tard, alors qu'elles étaient toutes deux allongées sur le lit de l'adolescente. " Je ne me rendais pas compte que tu vivais si mal cette situation... Pou... Pourquoi tu ne m'as tout simplement rien dis ? "

- " Parce que je ne voulais pas gâcher ton bonheur... " Déclara la jeune fille qui se trouvait blottie contre elle, sa tête posait sur la poitrine de sa mère qui lui caressait tendrement sa douche chevelure violette. " Tu avais l'air si heureuse alors je ne voulais pas t'embê.. "

- " M'embêter ? " S'offusqua la Parissienne qui lui tira délicatement l'oreille pour la punir d'avoir pu penser une chose aussi absurde. " Mon amour tu es la chose la plus précieuse à mes yeux. Jamais tu ne m'embêteras d'une quelconque façon... Je.. " Soupira-t-elle avant de glisser une main sous son menton pour lui faire redresser la tête afin de plonger son regard dans le sien. " Je vais demander à Nyx de moins venir à partir de maintenant. Pour qu'on ait plus de temps ensemble toi et moi. Comme avant, quand on était que toutes les deux. "

- " Pardon d'être si égoïste.. " Souffla péniblement la jeune Geim qui s'en voulait à son tour de la forcer à faire ce choix en pensant que cela lui ferait de la peine de se priver de voir son amoureux.

- " La plus égoïste de nous deux, c'est moi ma puce. " Répliqua la mère de famille en lui offrant son plus beau sourire pour la rassurer. " Tu es celle que j'aime le plus au monde et je n'ai pas pensé un seul instant que tu puisses te sentir si délaissé à cause de ma relation. J'aurai dû le voir, mais surtout... " Commença-t-elle pour finalement s'interrompre un bref instant pour venir déposer un doux baiser sur le bout du nez de sa fille avant de lui caresser les contours de son visage tandis que Lulu retrouvé le sourire. " Je n'aurai jamais dû te faire passer après mon histoire amoureuse avec lui. Tu es ma priorité et tu le resteras toujours. Je regrette de ne pas m'être rendu compte de ce que je te faisais subir. "

Plus un seul mot ne fut prononcé après cette déclaration que lui fit sa mère. Grandement touchée par cette dernière, l'agente en formation reposa sa tête sur la poitrine de sa mère tout en se blottissant davantage contre elle. Comme fusionnant l'une avec l'autre, la Déesse blanche et son angelot ne semblaient plus former qu'une seule personne durant leur chaleureuse étreinte durant laquelle elles profitèrent de leur amour mutuel qui leur avait manqué autant à l'une qu'à l'autre.

- " Je peux dormir avec toi ce soir...? " Lui demanda de façon hésitante son rayon de lune qui l'espérait du fond du cœur avant que sa mère lui annonce que ce qu'elle souhaitait le plus au monde était de nouveau reprendre leur petit rituel du soir avant de s'endormir avec sa délicieuse fille dans ses bras.

Pendant les heures qui suivirent ce petit drame familial, mère et fille profitèrent l'une de l'autre. Rattrapant ce temps perdu, celles-ci discutèrent de tout et de rien à la fois. Des sujets de conversation pouvant aller de la relation de la Déesse blanche avec son petit ami aux dernières photos que son angelot avait prises ces derniers jours. Une passion de l'adolescente à laquelle l'albinos prêtait beaucoup d'attention pour deux raisons. La première étant tout bonnement parce que sa fille rayonnait à chaque fois qu'elle en parlait.

Un délicieux moment que Chang'e était heureuse de partager avec cette dernière qui lui parlait des endroits qu'elle avait découverts et des scènes qu'elle y avait photographié. Mais également pour une deuxième raison que tous admettaient sans mal. La petite lune avait un immense talent. À chaque fois que ses proches découvraient les clichés que la jeune fille avait fait développer, tous restaient admiratifs. Chaque d'entre elles était magnifique et semblait raconter une histoire que Lulutsu s'empressait de leur conter dans les moindre détails.

Des histoire que la Parissienne avait toujours le droit en avant-première en étant sa plus grande fan qui ne cessait de l'encourager à continuer. Seulement, lors de leur conversation, l'agente en formation lui avoua une bien triste nouvelle. A cause d'une chute malencontreuse de son appareil, ce dernier n'était dorénavant plus en état de remplir son objectif. En lui apprenant cela, la jeune Geim fut vraiment déboussolée.

- " Je t'en offrirai un autre ma chérie. " Déclara la Sœur de lune qui pendant qu'elle était en train de lui brosser sa longue chevelure violette lui fit cette promesse pour réchauffer le cœur de son tendre amour qui retrouva le sourire. " Il serait dommage de gâcher ton talent pour ce simple petit incident. Et puis j'espère bien qu'un jour je verrai tes sublimes photos exposées dans les plus grands musé ! "

- " Maman... " Ricana la jeune fille tout en secouant doucement la tête de gauche à droite sans la quitter du regard à travers le miroir de sa coiffeuse qui les reflétait toutes les deux. " Je ne suis pas assez douée pour qu'un jour cela arrive. Mais une petite boutique où je pourrais les partager et les vendre par contre... J'en serai déjà très heureuse. "

- " Mmh... " Laissa s'échapper d'entre ses lèvres la mère de famille au moment d'arrêter son mouvement pour planter ses yeux dans ceux de son rayon de lune tandis qu'elle réfléchissait. " Peut-être que... " Ajouta-t-elle en reprenant son activité qui consistait à démêler ses cheveux. " Je pourrais t'aider à la financer. "

- " Tu ferais ça ?! " S'exclama Lulu tout en se retournant vivement sur sa chaise pour lui faire face. " Vraiment ? "

- " Pour ton bonheur, je suis prête à tout. " Répondit la Danse-lame en lui dessinant le contour de son visage à l'aide de ses doigts fins avant de déposer un doux baiser sur son front. " Par contre pour le moment, je ne vais pas pouvoir me le permettre. Ce nouvel appartement me revient beaucoup plus cher que le précédent et je n'ai pas encore assez d'argent de côté. " Soupira-t-elle légèrement déçue par cet aveu qui la désolée plus elle-même que son propre enfant qui continuait d'arborer un radieux sourire. " Mais quand ce sera possible, je te promets que tu auras ton petit endroit à toi pour exposer et vendre toutes tes œuvres. "

Sur ces mots, la petite lune s'empressa de se relever pour enlacer sa mère. Sur la pointe des pieds, celle-ci passa ses bras autour de son cou avant de déposer un doux baiser aux coins de ses lèvres. Heureuse de voir un tel enthousiasme dans le regard brillant de mille étoiles de son héritière, la Déesse blanche frotta délicatement le bout de son nez au sien avant de l'étreindre par la taille de son unique bras.

Les minutes continuèrent de défiler après ça. Pendant qu'elles finissaient de se préparer dans l'intention de sortir rendre visite à une amie, les deux jeunes femmes continuèrent d'échanger sur cette idée de magasin dédié à l'art de sa fille. Avec engouement, la petite lune qui s'y imaginait déjà lui décrivait comment elle voyait les lieux. La façon dont cela serait décoré ainsi qu'un projet ambitieux de peut-être y donner des cours. Plein d'idée lui traversa la tête tandis que Chang'e l'écoutait avec le sourire aux lèvres.

- " Et tu sais comment tu voudrais l'appeler ? " Lui demanda la tueuse à la lune pourpre au moment de fermer la porte à clé une fois qu'elles furent en dehors du logement.

Une question à laquelle la jeune fille ne sut quoi répondre. À vrai dire, celle-ci n'avait même pas envisagé un seul instant que ce rêve puisse un jour devenir réalité. Alors avoir déjà pensé au nom qu'il porterait. Voyant que celle-ci ne lui répondit rien, la Cipher Pol la rassura en lui disant qu'elle avait bien le temps d'y réfléchir d'ici qu'elles aient récolté assez de fond pour lui offrir ce cadeau. Une réflexion qui ne tarda pas à se mettre en marche dans l'esprit de l'adolescente qui s'y attelait durant tout le trajet qui les emmenait au Quartier Général de l'agence gouvernementale.

En arrivant sur place, la Déesse blanche et son héritière s'empressèrent de se diriger vers les bureaux de la branche numéro trois. Sur le chemin, ces dernières croisèrent de nombreux collègues comme les sœurs Oboro avec qui elles prirent le temps de discuter. Ravies de se revoir, la plus jeune des trois et Lulutsu qui partageaient le même âge papotèrent joyeusement tandis que de leur côté Chang'e et les deux plus âgées échangeaient sur les missions qu'elles avaient dû remplir ces derniers jours.

- " Sinon ! Depuis le temps quelqu'un a réussi à conquérir ton cœur ou alors tu continues de te réserver pour moi ?! " La taquina maladroitement Murie qui ne lui avait jamais caché espérer être celle qui aurait l'honneur de voler le premier baiser de la petite lune.

- " Laisse-la tranquille Mumu, tu vois bien que tu la mets mal à l'aise avec tes idioties ! " S'emporta Raya, la cadette des trois au moment d'attraper la petite brune par l'oreille et la forcer à s'éloigner de la pauvre Lulutstu qui ne savait plus très bien où se mettre. " Excuse-la ma belle, cette idiote ne sait pas quand il vaut mieux la fermer ! Hein Mumu !!! "

- " Aie, aie, aie... Arrête, tu vas me l'arracher... " Se plaignit la benjamine qui souffrait le martyre pendant que sa sœur ainée la sanctionner sans retenue devant le regard amusé de la Danse-lame et blasé de celui de la plus vieille de la fratrie.

- " Bon les filles vous arrêtez immédiatement sinon ça va mal aller pour vous ! " Gronda Colombe en les fusillant du regard avant que ces dernières ne retrouvent leur calme à cause de la peur de se voir remettre à leur place par elle. " Vous êtes franchement intenable toutes les deux. Mumu, je crois bien que Lulutsu t'a déjà dit qu'elle ne ressentait rien pour toi aller alors fiche lui la paix à la fin ! Quant à toi ! " Ajouta la blondinette avec sévérité en direction de la rouquine. " Évite de torturer notre sœur et de te donner en spectacle devant tout le monde ! Ça commence à bien faire vos gamineries ! "

Un grand silence s'abattit soudainement dans les couloirs. Devant cette réprimande qui ne manqua pas d'attirer l'attention sur elles. Les divers agents qui déambulaient s'arrêtèrent pour les observer avec une certaine lassitude. Il faut dire qu'une telle chose était monnaie courante quand les sœurs Oboro se trouvaient dans le coin. Apportant son lot de dispute, ces trois dernières ne passaient jamais inaperçu aux grands désarrois des autres qui en avaient parfois plus qu'assez de les entendre se chamailler de la sorte.

Ce qui n'était pas le cas de la Parissienne qui voyait tout simplement que trois sœurs aux caractères bien différents qui s'aimaient plus que tout malgré les apparences. Des frangines que mère et fille laissèrent se crêper le chignon pendant qu'elles pénétrèrent dans les bureaux de la troisième branche où les attendait Jessie qui était en ce moment-même à son poste en train de travailler.

Seulement, alors que toutes deux s'apprêtaient à aller la voir, quelque chose semblant chiffonner la petite lune attira l'attention de sa mère. Surprise de voir si soudainement cette petite mine attristée de son enfant, Chang'e l'arrêta pour lui demander ce qui se passait.

- " Ce que Murie m'a dit... " Commença la jeune fille sans trouver les mots pour décrire le mal-être qu'elle avait ressenti à ce moment-là.

- " Ça t'a un peu perturbé, c'est ça ? " Lui demanda Chang'e tout en posant chaleureusement sa main sur sa joue avant que Lulu n'acquiesce d'un simplement hochement de tête. " Je comprends ma puce. Même si je ne pense pas qu'elle fasse ça intentionnellement pour te faire du mal, elle n'a pas a insisté autant alors que tu as été plus que clair avec elle. " Soupira-t-elle avant de la serrer tendrement contre son cœur. " Aujourd'hui ton petit cœur n'aura pas eu beaucoup de répit. J'en suis désolée. Mais si ça peut te consoler. Je pense que Colombe va lui faire passer un sale quart d'heure pour lui faire regretter de s'être mal comporté avec toi. "

À ces mots, un fin sourire vint éclairer le visage de la petite lune qui imaginait très bien la scène. Après un doux baiser dans ses cheveux, la Déesse blanche la libéra de son étreinte au moment même où d'autres bras vinrent la surprendre dans un énorme câlin. Surprise, l'adolescente sursauta avant de se rendre compte qu'il s'agissait de Jessie qui la saluait. Ravie de la voir, l'angelot se blottit dans les bras de celle qui était comme une grande sœur pour elle.

- " Dis donc, c'est une petite moue que tu as là toi. " Souffla la coordinatrice en voyant l'expression du visage de la jeune fille. " Tout va bien ma grande ? Encore ta mère qui te fait des misères ? Elle n'a pas voulu te laisser le dernier yaourt ce matin c'est ça ?! Tsss... " Ajouta-t-elle en jetant un regard faussement colérique à son amie qui grimaça légèrement pour lui faire comprendre que sa fille n'était pas au mieux.

En le réalisant, la jolie blonde accentua son étreinte pour lui apporter autant de réconfort qu'elle pouvait. Pendant cet instant de tendresse, Chang'e annonça à sa collègue qu'elle devait s'absenter quelques instants et qu'elle lui confier sa fille en attendant. Toujours ravie de rendre service à l'albinos, Jess accepta sans hésitation surtout si en plus ça lui permettait de passer du temps avec la petite lune qu'elle affectionnait tant.

La remerciant chaleureusement, la Parissienne déposa ensuite un nouveau baiser sur le front de sa fille avant de lui promettre de faire au plus vite. Puis sans attendre, la demoiselle fila à son rendez-vous qui avait lieu dans les locaux du Premier Pôle. Là-bas, la jeune femme rencontra un homme pour qui elle avait beaucoup de respect pour ce qu'il incarnait au sein de l'agence. Cet homme n'était autre que l'un des plus anciens de ses membres. Une véritable encyclopédie vivante qui faisait presque parti des meubles en raison des nombreuses années qu'il avait servit au Cipher Pol.

Ce vieil homme se prénommée Mûngreg et celui-ci avait des information très importante à transmettre à la Danse-lame qui le salua respectueusement avant de s'assoir à son bureau. Sans perdre une minute, les deux agents échangèrent au sujet qui les avait amené à ce rencontrer. Ce dernier avait des renseignement à lui donner concernant la Reine-mère de l'Ordre de la Lune, mais également sur le passé si trouble de la Déesse blanche.

- " Comme je vous l'ai dit lorsque je vous ai eu l'autre jour, je pense savoir qui est votre mère, ma chère. " Déclara le bureaucrate d'un ton grave tandis que la mère de famille sentait son coeur se serrer à l'idée d'enfin connaitre cette vérité qui la rongeait depuis si longtemps. " J'ai bien connu Ixchel à l'époque où elle était encore une agente du Cipher Pol. Elle faisait clairement partie des meilleurs de l'organisation d'où sa place au sein de la Neuvième. Ahlalala... On peut dire qu'elle a su mener à bien de nombreuses missions qui lui valurent les louanges de ses supérieurs. Comme ce jour-là où... "

- " S'il vous plait Mûngreg... " S'exprima la Déesse blanche qui le coupa avant même qu'il débute un de ces récit dont elle était pourtant friande en temps normal. " Au sujet de ma mère. "

- " Oui pardon excusez-moi. " Se reprit rapidement le vieil homme confus de se disperser de la sorte alors que ce n'était pas le moment. " Donc je disais... Ixchel était vraiment une agente d'exception. Seulement, il y en avait une autre qui la devançait toujours. Toutes deux étaient très amies et une saine rivalité les poussait à se surpasser l'une et l'autre. Malheureusement pour elle, Ixchel avait beau donner son maximum, elle ne parvenait jamais à rattraper sa camarade qui était prédestiné à devenir la prochaine directrice du CP9 avant qu'elle ne décide finalement de démissionner. " Ajouta-t-il avec une pointe de nostalgie et d'admiration dans la voix. " Cette personne dont je parle, vous me faites beaucoup penser à elle. Pas en raison de votre parcours, mais parce que vous lui ressemblez comme deux goutte d'eau. C'est bien simple, j'ai eu l'impression de voir une revenante la première fois que je vous ai vu. "

Surprise par les aveux du bureaucrate, Chang'e ne sut pas vraiment comment réagir sur le coup. A cause de toutes ces informations qui se bousculaient dans sa tête, la demoiselle ne parvint pas à relier tous les morceaux ensemble. Et surtout pas quel était le rapport avec elle. Oui en effet la matriarche des Soeurs de Lune avait jouie d'une très belle carrière durant ses années au Cipher Pol.

Toutes les filles de l'Ordre en avaient entendu parler au moins une fois dans leur vie. Puis cette ressemblance avec cette femme n'avait rien d'exceptionnelle quand elle repensait au fait que la capitaine des Ravengeuses et elle partageaient quelques similitudes également. Et pourtant la réponse était si limpide qu'elle lui échappait tout simplement. Une réponse qui lui fut apporté sur un plateau d'argent par son interlocuteur.

- " Je pense pouvoir dire sans me tromper que vous êtes la fille de Carbonieux Nymeia. " Affirma avec conviction Mûngreg en laissant la pauvre Chang'e dans un état de confusion le plus total.

- " Elle... Elle se... Elle serait ma... " Balbutia la Parissienne qui ne parvenait pas à s'exprimait tellement le choc qu'elle reçu fut semblable à une enclume qui venait de lui tomber sur la tête.

- " Oui ma chère. J'ai longuement hésité à vous le dire, mais tout sembler concorder. " Souffla le vieil homme qui continua malgré de la détresse de la Déesse blanche qui sentit son coeur s'affoler tandis que sa respiration s'accélérait. " Votre ressemblance avec elle, votre lien avec Ixchel et même les dates. Vous avez trente-trois ans il me semble. Si ma mémoire est bonne, Nymeia doit avoir aujourd'hui pas loin de soixante ans. Oui c'est ça... " Ajouta-t-il tandis que la jeune femme se sentait de plus en plus mal. " Si je me trompe pas, elle est la plus âgée de ses soeurs donc oui c'est bien ça. Oh d'ailleurs ! Si elle est bien votre mère, cela signifie donc que vous êtes la cousine de l'Agente Tarentule ! Vu que sa mère... "

Seulement, s'en fut beaucoup trop pour la tueuse à la lune pourpre qui sous les yeux de tous les agents se trouvant dans la pièce perdit connaissance. Ce ne fut que quelques minutes plus tard que la Déesse blanche se réveilla dans l'infirmerie du Quartier Général. Entouré de sa fille et de son amie Jessie qui étaient très inquiète pour elle, la mère de famille se remémora doucement ce qui venait de se passer.

Et tandis qu'elle rassurait ses proches dont sa fille qui la serra dans ses bras les larmes aux yeux, la Parissienne pris la décision d'en avoir le coeur net. Si l'agence n'avait plus de nouvelle de cette Nymeia, il ne lui restait plus qu'une seule chose à faire. Rencontrer la seule personne qui saurait peut-être lui en dire plus. Une personne qui était aujourd'hui Gouverneure de Logue Town.