Ada revenait sur G-5 pour la suite de sa mission à long terme au côté de la Colonelle d'Élite Pandore. Et maintenant qu’elle avait un nouveau fruit particulièrement efficace, elle ne pensait qu’à une chose, l’utiliser sur la marine pour lire son passé et enfin tirer au clair toute cette histoire. Mais elle se doutait que ce ne serait pas simple. Surtout que depuis qu’elle l’avait utilisé lors des différents problèmes pendant la mise en place des nouveaux locaux, la Colonelle délite pouvait très bien être déjà au courant de ses différentes facultés. Et la nouvelle Pandore était méfiante autant qu'autoritaire.
Ce n’était pas pour rien que dès son retour sur base du Nouveau Monde, la Colonelle d'Élite l’avait invité, ou plutôt ordonné, de la rejoindre dans le fameux hangar d'entraînement. Celui où la trace du précédent affrontement entre les deux femmes avait laissé un creux dans le sol en plus de marques de ressoudure sur les os de l’Agent Viper. Aujourd’hui, elle ne referait pas la même erreur. Et depuis, elle avait appris la maîtrise du haki de l’observation bien mieux que Pandore. Peut-être que ce serait à elle de lui donner des cours.
- “Je vous ai manqué Colonelle d’élite ?” souriait Ada à la femme qui l’attendait.
Depuis peu, l’Agent Viper avait l’impression qu’elle n’était plus jamais vraiment seule avec Pandore. Toutes les fois où elles échangeaient étaient ponctuées d’une ambiance voyeuriste. Toutes ces personnalités se bousculant dans ce même corps au travers des têtes de l’hydre les observaient-elles en permanence ? Serait-ce possible que l’une d’elle, bien moins agréable, ait pris le contrôle de la Colonelle lorsqu’elle était décédée ? Ah, non, impossible. Tout cela tenait bien plus de la fiction que d’une réalité potentielle.
- “Où est Eleonore ? Et votre nouvelle marine … Janes Vantis ?”
Ada trouvait cela d’autant plus étrange qu’une des deux autres n’aient été conviée à cet échange. Un fait troublant qui la forçait à rester sur ses gardes encore davantage.
Le bal des Zoans
Mon zoan est mieux.
Feat
Ada
Ada...
Quelques canines dévoilées, tu te situais là, au milieu de cet hangar, assise, attendant ta proie du moment. Cette femme avait acquis un précieux présent. Tu le savais. Ce n'était pas une information qu'elle pouvait te cacher. Ton influence sur cette base et sur l'élite de manière générale commençait véritablement à s'étendre, si bien que ton regard et tes oreilles commençaient à être placés dans chaque mur.
Mais Ada n'était pas une marine. C'était une agent du CP, qui ne manquait jamais de faire passer ses intérêts avant les siens. Elle devait se sentir puissante après l'acquisition d'un tel pouvoir, qu'importe ses capacités véritables. Et ce sentiment enivrant devait être encore plus envahissant après votre victoire sur la Cabale. Tout lui réussissaient en cet instant précis.
Cependant il y avait une chose qui ne pouvait pas changer chez elle : elle faisait les choses par intérêt. En acceptant ta demande, elle devait certainement se penser capable de soutirer des informations sur toi. Tu l'avais attiré à ça de toute manière, tu t'étais jouée d'elle ces derniers jours. Tu l'avais rendu accro à la vérité pour le traîner là où tu voulais qu'elle soit. Tout aussi agent qu'elle était, elle ne pouvait pas définitivement se séparer de vous malgré la fin de votre mission. Elle avait besoin de toi, et tu ne disais pas non à abuser de ses compétences partageaient par aucun autre sur ton navire.
Finalement, malgré sa démarche légère, tu avais reconnu ses pas, sa foulée. Telle une prédatrice assoiffée, tu tournais ton regard vers elle alors qu'elle t'adressait la parole. Le danger ? Elle pouvait sans doute le sentir. Te relevant, affichant un sourire qui lui ne se voulait pas rassurant, tu vins à l'observer, de haut en bas. Fidèle à elle même, elle ne changeait pas.
- Oh Ada. Tu n'es jamais assez loin pour me manquer. Eleonore et Jane n'ont pas besoin d'être présente pour ce qui va se dérouler ici, entre ces murs.
Dégainant ta lame, tu vins à la pointer vers celle-ci, toujours avec cette aura meurtrière autour de toi, visible que par les empathes les plus doués de ce monde. Tu étais fermée au reste du monde, mais tu avais eu un mentor qui t'avait offert tout les secrets de ce domaine. Lui-même étant capable d'aller jusqu'à percer le voile du futur par simplement ses sens hors du commun.
Pour autant, de ton corps vinrent à surgir plusieurs têtes de serpents géantes. Sept autres au total. Avec toi, tu formais l'Hydre parfaite. Et très vite, cette aura meurtrière qui émanait de ta propre chair jusqu'ici vint à se déporter à l'une de tes têtes. Ada pouvait sans doute penser être folle, mais chaque tête dégageait une volonté propre, et une animosité particulière à son égard. Quant à toi ? Plus rien. Si tu avais voulu te débarrasser d'elle, tu aurais eu des milliers de moyens de le faire bien plus tôt. Oh non. Tu voulais être avec elle.
- Parfois nos sens sont trompeurs n'est-ce pas ? Encore plus lorsqu'on se pense invincible. Je suis au courant de tes dernières... acquisitions. Personne n'a su m'apprendre à utiliser mon Zoan. Si le tiens est du même acabit, tu auras besoin de moi.
En théorie, dévorer un fruit du démon donnait accès à une maîtrise déjà poussée de celui-ci. En théorie seulement. De la même manière que des jambes fatiguées pouvaient trahir son maître en plein combat, les pouvoirs conférés par un Fruit du Démon tombait dans cette même catégorie.
Il n'y avait que la pratique acharnée qui différenciait un expert prêt à tout d'un adepte trop confiant en ses propres capacités.
- Tu étais déjà douée avant. Mais ta mémoire musculaire continuera à te trahir tant que tu ne te sauras pas assez expérimenté avec tes nouveaux pouvoirs. Il est sans doute préférable pour toi de t'exercer ici et maintenant plutôt que sur un champ de bataille. A moins que ta tête aussi ne sache repousser.
Tu t'amusais sans doute de la situation. Malheureusement pour elle, tu restais toujours porteuse de huit esprits aiguisés et méfiants. Claquant des mains, l'agent d'élite Robbie vint à se présenter à vous. Une vielle connaissance qu'Ada avait déjà neutralisé par le passé lors d'un petit tournoi improvisé sur le pouce. Si Ada avait drastiquement progressé depuis, c'était aussi le cas de la lieutenante qui s'était acharnée à se renforcer pour pouvoir un jour prendre sa revanche. Tu l'y avais même un peu aidé.
- Vous vous connaissez déjà non ? Bien. Amusez-moi un peu. Montre moi ce que tu sais faire de nouveaux Ada. Oh, et si te viens l'envie d'utiliser un pouvoir mystérieux sur ma personne, et bien... Essaye donc. Eh.
Cette dernière proposition faisait davantage office de traquenard que d'invitation sincère. Pointant du regard les marques au sol, cette fois-ci, tu ne te retiendrais pas un seul instant.
- Hihihihi. Tu vas voir. Je t'ai pas oublié toi !
Mais en attendant elle avait une autre psychopathe à gérer, bien plus véhémente à son égard, armé d'une rapière et de ses cheveux, qu'elle ne manquerait pas d'enfoncer dans sa chair si Ada s'avérait n'être finalement que du vent.
Comme disait souvent son frère : “on prend les mêmes et on recommence”. Et le retour de la marine Robbie sonnait comme une mélodie nostalgique désagréable à ses oreilles. Sa voix criarde commençait déjà à lui taper sur les nerfs alors qu’elle n’avait placé que quelques mots et un rire tarentulesque.
- “Soit.”
Ada avait fini de toujours chercher à remettre en question les méthodes des marines. Elle ne les connaissait que trop bien, tout passait par le combat pour s’évaluer. Alors maintenant qu’elle avait réussi à talonner certains pirates du Nouveau Monde et qu’elle avait acquis un fruit puissant, elle se sentait plus que confiante dans son combat contre Robbie. Et si la Colonelle d’Elite Pandore semblait bien avoir été mise au courant de son fruit, de toute évidence, elle ne l’avait pas été d’autre capacité éveillée très naturellement à la suite de La Cabale. Une expérience qui avait fait grandir plus d’un membre du gouvernement.
Comme dans ses souvenirs, les premières tentatives de la marine passaient par ses attaques capillaires. Et cette fois, Ada aurait plus de répondant qu’une simple dague ornée. Pandore voulait voir les capacités de son Zoan, alors elle lui montrerait. Se penchant légèrement en avant, ouvrant ses mains dans un geste vif, Ada faisait ressortir les traits vulpins de son apparence hybride. Celle-là, elle n’avait besoin de la prendre à personne.
Ses neuf queues dansaient derrière elle, s'articulant aussi agilement que les têtes de l’hydre non loin. Deux oreilles touffus et presque risibles pour le sérieux de la femme se dressaient sur sa tête. Ses griffes et ses crocs se faisaient pointus et dangereux alors que tous les autres éléments vulpins étaient teintés d’un pelage jais.
Les mèches s’approchant dangereusement, Ada les tranchait avec hâte de coup de griffe puissant. Taillant une nouvelle coupe à l’hystérique criant déjà sa rage. Et avant même qu’Ada n’eut fini de porter le dernier coup de griffe, son Haki de l’empathie l'avertit d’un futur possible. Robbie avait gagné en vitesse tout en agilité depuis la dernière fois et, tournant son regard, Ada la retrouvait à son contact en moins de temps qu’il n’en faut pour dire “Rankyakudanstagueule”.
Esquivant la lame de Robbie, Ada évitait chaque coup en se déplaçant astucieusement, laissant penser qu’elle avait déjà vu le coup venir. Et elle voulait que cela soit particulièrement criant que son empathie se soit développée rapidement, lâchant des coup d'œil peu discret à la Colonelle d'Elite située non loin. Car se hangar, c’était aussi le lieu où Pandore avait cru lui apprendre l’importance de cette capacité et que la jeune agente avait remis en question son enseignement. Tout dans cette rencontre n’était que jeu de symbolique. Ca, Ada l’avait bien compris.
Dernière édition par Ada le Mer 18 Sep 2024 - 8:03, édité 1 fois
Mon zoan est mieux.
Feat
Ada
Concentrée...
Tu avais rangé ton sourire carnassier pour un visage plus sévère, tes yeux perçants criblant l'apparence vulpine d'Ada. Les capacités d'Ada, tu les connaissais, pour la plupart. Un Zoan, mythique qui plus était, pouvait changer l'arsenal d'un homme, mais pas ses habitudes. Pas aussi vite du moins. Tu n'apprendrais pas grand chose de ce combat, si ce n'était l'amplitude de sa transformation et le pouvoir intrinsèque qui allait avec celle-ci. Alors pourquoi la faire se battre ainsi ? Pour l’entraîner sans doute.
Mais pas que... Elle était le premier Zoan légendaire que tu croisais de ton existence, hormis toi-même évidemment. Tu n'aurais pas l'occasion d'en voir un autre avant longtemps... Enfin... Au coin de ton collimateur, tu avais la légendaire Izya, la porteuse du Zoan du Dragon. Une pirate qui restait hors de ta portée pour le moment mais qui ne le serait pas éternellement. Elle était bien trop connue pour qu'une Colonelle d'Élite comme toi en quête de cible à chasser ne se contente de l'ignorer.
Mais si chaque mythe apportait son lot de pouvoir, il devait forcément y avoir un tronc commun. Tu connaissais parfaitement ton propre corps, bien qu'encore légèrement rouillée, tu avais repris presque l'intégralité de ta force d'antan. La Pandore actuelle n'avait plus rien à envier à celle plus jeune, mais elle avait aussi bien plus d'expérience. Et de cette expérience tu avais tiré l'importance du savoir. Ce savoir qui t'avait manqué et t'avait piégé dans tes jeunes années ne pourrait aujourd'hui plus t'avoir entre ses crocs.
Enfin bref... Tu n'étais pas la vedette du spectacle pour le moment. Ada était pour toi une expérience à échelle humaine. Décortiquer chacun de ses mouvements, chacun de ses tics, chacune de ses nouvelles habiletés, chacune de ses décisions. Pouvoir décortiquer ce qui était elle de ce qui était animal. C'était là un premier chemin pour confronter un jour celle qui se réservait encore aux griffes du Gouvernement Mondial.
Et pendant alors plus d'une dizaines de minutes, tu regardais les deux femmes essayaient de s'écharper. Ada était plus douée, cela en était flagrant. Le fait était qu'elle avait exercé avec toi ces derniers mois, ce qui l'avait rendu plus forte d'une manière ou d'une autre. La plupart des adversaires qu'elle avait croisé jusqu'ici avaient été bien plus véhéments et coriaces que ce que pourrait être la pauvre Robbie en l'état.
- Bien. Robbie. Ca suffit.
- Mais, Colonelle, on vient de commencer !
Pour simple réponse, l'absence de pensée soudain. S'écroulant comme une feuille, ton Haki l'avait littéralement cloué sur place. Tu n'avais pas de temps à perdre avec une personne que l'on ne pouvait de toute manière pas raisonner. Et tu ne voulais pas non plus faire couler son sang sur ce hangar. Tu n'étais pas aussi sauvage. Quoi que...
- Elle n'est de toute évidence pas assez forte pour te mettre en difficulté. Je suis impressionnée, tu n'as pas cessé de t'améliorer depuis que l'on se connaît.
T'avançant vers elle tu savais bien que tu n'avais pas encore vu sa fameuse capacité secrète. Si ce n'était son nombre obscène de queue, il te manquait encore de la clairvoyance quant à son pouvoir caché. Tu pouvais le faire sortir de force ou simplement la laisser s'offrir à toi. Tu n'étais pas d'humeur pour la première option. Tu n'apprendrais rien sur son Zoan si tu te contentais de la tabasser comme tu avais déjà pu le faire. Tu n'aurais pas cette option face à des adversaires drastiquement plus puissant qu'elle.
- Ton Haki de l'Observation est bon pour le Nouveau Monde. Mais je ne t'ai pas demandé d'en abuser. Je t'ai demandé d'utiliser ton Zoan et seulement celui-ci. Enfin... Fais ce qu'il te plaît.
Le Haki était une arme puissante. Mais son Zoan l'était encore plus. Si celui-ci l'avait bien choisi, alors elle saurait dans les prochains mois pleinement en tirer tout son potentiel. Mais tu avais du mourir pour aller aussi vite de ton côté. Elle n'avait visiblement pas ce luxe. En contrepartie elle t'avait toi. A elle de décider si c'était une bonne chose ou non. Eh.
- Tu n'as pas trouvé les réponses que tu espérais sur moi. Aucune archive, aucun rapport, aucun dossier ne t'aidera. Tes observations n'ont pas été concluantes lors de la Cabale. Je ne vais pas t'affronter tout de suite. Ca viendra. Mais m'as été utile sur bien des points, et même si je t'ai déjà offert le plus grand tremplin de ta carrière, je suis d'humeur généreuse. Je t'accorde trois questions. J'y répondrai.
Pourquoi faire cela ? Ce n'était pas forcément le sujet du moment ? Mais tu étais une femme d'action, pas de secrets. Pas ceux-là du moins.
- Une offre à prendre ou à laisser. Ça ne changera en rien à ma vie si tu t'y refuses.
Si le haki des rois de la marine était plus puissant qu’avant, cette fois ci, Ada avait gardé le contenue de son estomac en place sous la puissance de l’impact mental. Elles avaient toutes les deux progressées, mais à entendre la Colonelle, Ada avait le sentiment que rien n’était véritablement fini. Les ennemis étaient plus nombreux, plus fort, et malgré tous les investissements, il lui restait énormément de chemin à parcourir. Heureusement que régulièrement, ces idiots de pirates et de révolutionnaires se tiraient dans les pieds plus que raison. Cela facilitait bien la tâche des membres du gouvernement.
Cependant, aujourd’hui, là n’était pas vraiment le sujet …
Des questions, voilà qui devenaient véritablement intéressant. Si Ada s’était méfiée en arrivant dans cette aire d'entraînement, elle l’était d’autant plus maintenant que la Colonelle d’Elite aux nombreux secrets lui proposait d’en dévoiler certains. Surement un mauvais coup se préparait, et ça Ada était prête à l’anticiper d’un Haki de l’Empathie. Mais en attendant, elle dressait une main doucement pour tester la réaction de son interlocutrice. Et si la Colonelle d’Elite n’était pas si fière, sûrement aurait-elle fait un pas en arrière pour accompagner son air méfiant. Savait-elle pour les pouvoirs du Zoan qui accompagnaient l'apparence canine ? Cela n’était rien qui se trouvait hors de portée d’une telle gradée de la marine, mais pour aller fouiller les distributions du fruit au sein du Cipher Pol lui-même, il fallait se montrer soit légèrement paranoïaque, soit carrément vicieux. Et Ada voulait croire que Pandore n’était ni l’un, ni l’autre. Mais peut-être se trompait-elle sur toute la ligne ?
- “Bien.” Disait-elle en baissant la main. “Qu’est-ce que vous cachez si ardemment au gouvernement mondial pour nécessiter de monter un faux passé ?”
Elle avait proposé trois questions, mais Ada n’avait pas vraiment besoin de plus d’une. Une classique technique d’agents du Cipher Pol, taper large pour laisser son interrogé lui débiter tout ce qui était en lien de prêt ou de loin avec la question. Mais ici, il n’était pas étrange de penser que la Colonelle trouverait sûrement une pirouette pour rendre caduque la première interrogation. Cela servait aussi à jauger sa bonne foi, elle qui se disait généreuse. Il lui restait encore à prouver.
Mon zoan est mieux.
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Ada
Vraiment ?
Fronçant les sourcils pendant une seconde ou deux, tu vins finalement à te mettre à rire. N'ayant pas baissé ta garde, tu ne l'avais évidemment pas laissé t'approcher aussi facilement.Les Fruits du Démon, c'était là des pouvoirs insidieux. Tant que tu ne connaissais pas l'amplitude de ses capacités, et tu savais qu'elle en cachait encore, tu ne la laisserais pas t'avoir aussi facilement. Tu avais déjà eu l'avantage de voir les capacités de ta seconde. Tu savais très bien les prouesses possible de la part d'un utilisateur de Fruit. Et tu n'étais pas encore assez arrogante pour penser être immunisée à toutes les capacités, pas encore du moins.
Tu t'arrêtais néanmoins sur sa question des plus hasardeuses. Tu étais malheureusement au fait des techniques d'interrogatoires du Cipher Pol, tu les avais vu plus d'une fois à l’œuvre. Que ce soit celle de l'agent Tarentule, ou de l'agent Fawkes, et d'autres encore... Même Ada d'une certaine manière avait participé activement à t'habituer à leurs méthodes. Elle prêchait large, pour essayer de délier ta langue et obtenir le plus d'informations de ta part. Vous les marines étaient moins subtiles, plus brutales en temps normal.
Malheureusement pour elle, tu avais vaincu à son propre jeu l'un des plus grands cerveaux de ce monde. Si même le Boss n'avait su conserver son avance définitivement, difficile à croire qu'elle pouvait creuser l'écart de son côté. Mais elle avait deux avantages que le Boss n'avait jamais eu. Elle t'avait côtoyé beaucoup plus de temps que lui, et tu ne voyais pas en elle une aussi grande ennemie. Dès lors tu étais plus encline à lui laisser un peu de marge de manœuvre, pour t'amuser sans doute.
- Mauvaise question. En échange tu n'auras qu'une mauvaise réponse.
Toujours affichant un sourire qui se voulait narquois, tu vins à prendre à position sur une chaise avant de laisser traîner un peu le temps, histoire de la faire mijoter quelques instants.
- Je n'ai monté aucun faux passé. Et je ne cache rien au gouvernement.
Les deux réponses étaient factuellement vraies. Tu n'avais pas l'audace de pouvoir et savoir tromper l'observation d'Ada, elle avait vu des milliers de menteurs dans sa carrière, et tu n'étais pas là pour lui mentir. Et même si le chaos de tes personnalités grouillantes dans ton crâne rendait la lecture du vrai et du faux très compliqué pour n'importe qui, il était d'une évidence manifeste que tu ne mentais pas.
Si tu voulais cacher au gouvernement, tu n'aurais pas consenti à ce petit interrogatoire avec une agent du Cipher Pol. Tu la savais plus alliée à son devoir qu'avec toi, tout ce que tu lui dirais finirait par apparaître de manière écrite dans un rapport. Mais maintenant tes exploits passés et futurs couvraient même le plus sombre des passées. Tu ne cachais aucune vie de pirate ou de révolutionnaire, tu n'avais rien à craindre pour ta réputation bien au contraire.
Quant au montage de ton passé, cela n'avait été ni volontaire, ni "monté". Pour peu que tu en savais avant de mourir, tout ceci n'était là que l'entière vérité. L'on avait forgé pour toi cette identité, cette petite vie dont semblait se complaire la Pandore incomplète.
Tu t'étais juste débarrassée de tes chaînes. Chose qui aurait été impossible normalement. Mais cela devenait ton quotidien de cracher au visage de l'improbable.
- Question suivante ?
Manifestement tu tenais toujours ta parole, mais il lui restait que deux questions et elle n'avait finalement encore rien apprit.
Mauvaise question ? Mauvaise réponse ? Que devait-elle comprendre devant l’attitude si énigmatique et provocatrice de la Colonelle d'Élite ? La laissant s'asseoir, Ada se concentrait sur son empathie pour délier le vrai du faux. Et étrangement, elle ne semblait pas mentir … Alors à quoi jouait-elle ? Si elle n’avait pas monté de faux passé, que voulait dire ce dossier bidon monté depuis son arrivée dans les rangs du gouvernement ? Si elle ne cachait rien au GM, alors pourquoi était-elle si méfiante depuis sa résurrection ? Pour Ada, la réponse était loin d’être suffisante et ne soulevait que plus de questions. Mais là était sûrement le but.
Au moins, elle savait maintenant que la Colonelle d'Élite n’était pas prête à dévoiler toutes ses cartes, malgré la bonne foi dont elle se targuait de faire preuve.
- “Si vous ne cachez rien, alors pourquoi ne pas me faire confiance ? Nous sommes dans le même camp.” demandait Ada en tendant la main pour proposer à Pandore de s’en saisir.
Elle avait besoin de savoir ce qui poussait quelqu’un qui ne cachait rien à refuser à son loyal gouvernement d’en savoir plus sur elle. Ce n’était pas le comportement d’un innocent. Loin de là.
Ada était plus que méfiante elle aussi. La pression de la discussion, les regards des deux femmes pénétrant l’un dans l’autre et se jaugeant. Aucune des deux ne semblait prête à lâcher l’affaire et la tension ne faisait que monter à chaque minute passante. Ada voulait savoir. Ada devait savoir. C’était là sa mission. Elle n’était plus totalement sûre de la loyauté de la marine depuis sa décapitation. Cela aussi rentrait dans les grands mystères qui composaient la femme. Il s’était passé quelque chose lors de sa mort, et si Pandore ne voulait pas lui laisser voir quoi, alors elle irait le chercher de force.
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Ada
Un rire...
Celui-ci raisonnait à travers l'ensemble du hangar bien vide malgré vos deux présences. Ce n'était sans doute pas la réaction qu'attendait Ada. Ce n'était pas non plus la question que tu envisageais de sa part. Fixant sa main, son insistance commençait peu à peu à faire germer les premières graines de compréhension dans ton esprit. Il n'y avait pas besoin d'un quelconque Haki pour faire des déductions, et si toi même tu t'en gardais encore de trop en faire, Vipère quant à elle, jamais très loin, analysait chaque action de l'Agent. A se dévoiler de la sorte, tu finissais par en apprendre plus sur elle pendant cette interrogatoire qu'elle sur toi.
- Te faire confiance ? Ce n'est pas l'une de vos premières règle au Cipher Pol ? De ne jamais faire confiance ? Il n'y a pas besoin de faire confiance aux autres pour obéir aux ordres.
Elle n'était pas ton amie. Et tu n'étais pas le sienne. Cela était un fait. Tout ce que tu faisais désormais était pour assouvir tes pulsions, qu'elles soit dans l'optique d'apporter la justice ou une satisfaction du moment. Bien souvent tout ceci se réglait en faisant couler le sang de l'ennemi. Tu n'avais pas besoin de plus. Et dire que tu n'étais que sauvagerie c'était sans doute rentre trop basique ta complexité évidente. Tu avais de l'ambition désormais, énormément même. Tôt ou tard le monde finirait pas graviter autour de toi. Cela en était une évidence flagrante.
- Culottée je l'admet pour celle qui n'a jamais cessé d'enquêter sur moi ou de remettre en question mes méthodes. Je ne t'en veux pas.
Fixant sa main, tu vins à dégainer ta lame. Une dernière tentative de menace ? Peut-être ? Pas vraiment. Il faut dire que vous n'en étiez plus à là dans votre relation. Tu avais après tout promit de l’entraîner non ? A ta manière comme toujours, même si celle-ci devait être plus brutale qu'à l'habitude.
- A moins que tu ne trouves de question plus pertinente, je pense que l'on peut arrêter cette petite discussion à commencer à nous affronter. Tu as de la suite dans les idées et tu es intelligente. Je ne doute pas que tu trouveras un autre moyen de trouver la vérité.
Tiens tu la complimentais maintenant ? Sans doute car il était marrant de la voir se débattre avec l'énigme que tu étais, malgré que tu lui offrais les clés du trésor. Elle ne savait sans doute pas s'en servir ou était trop méfiante pour croire qu'elles mèneraient quelque part. Finalement, ce n'était pas toi qui faisait le moins confiance en l'autre dans l'histoire. Riant une nouvelle fois, tu la fixais d'un air plus qu'arrogant avant de canaliser l'énergie de vent dans le bout de ta lame pointée vers elle.
Tu n'attaquais pas encore. Il lui restait une dernière question. Mais elle n'aurait rien de plus avant plusieurs heures au moins.
Tout cela n’était qu’un jeu auquel l’Agent Viper n’était pas sûr de vouloir jouer. Elle se trouvait frustrée par les réponses approximatives de la marine et s’en trouvait que plus méfiante. Il y avait quelque chose qui clochait. Il y avait toujours eu quelque chose qui clochait avec cette femme, et c’était bien pour cela qu’on l’avait envoyé.
- “Vous vous trompez sur le Cipher Pol. Il est important de faire confiance, autant que de remettre toujours en question le travail de ses collègues.”
Elle avait récité sa leçon. Les paroles idiotes qui étaient enfoncées dans le crâne des jeunes enfants en formation et dont Ada elle-même ne respectait pas les principes. Faire confiance, mais toujours tout vérifier. Plusieurs fois. Et cette méthode était forcément interprétée différemment par les marines. Ils étaient à des années lumières de comprendre les méthodes de leur voisin plus insidieux. Comment leur reprocher, cela n’était pas leur boulot que de se préoccuper des actions et fonctions des agents.
Et devant la lame menaçante et le vent soufflant autour d’elle, Ada savait pertinemment qu’elle ne se tirerait pas de cette situation sans quelques côtes cassées glissées sous la justification d’un “entraînement”. La douleur faisait partie de l’apprentissage, autant que de son job. Et cela lui semblait bien dérisoire si au final, elle arrivait à la toucher. Mais il y avait encore une question, et si Pandore ne voulait pas répondre à son passé, peut-être répondrait-elle à son présent ?
- "Il me reste une question tout de même." répondait-elle d'un ton sérieux. “Quel est votre lien avec l’Amiral Fengyang ? Pourquoi ne pas avoir continué à le suivre ?”
C’était un peu plus qu’une question, mais en vérité, l’une n’allait pas sans l’autre. Ada voulait savoir qui faisait partie de cet immense flou. L’amiral avait-il participé à ce faux dossier ? Savait-il des choses sur Pandore sans en tenir informé le Cipher Pol ? Quel était sa place dans cette histoire ? Ada voulait savoir à quoi s’attendre de la part de cet homme qui avait su s’imposer en icône de la marine et récupérer le siège de son père. Au fond d’elle, elle savait sa rancune stupide, mais elle ne pouvait s’empecher d’en vouloir à tous ceux qui participé à faire disparaitre un peu plus chaque jour la présence de l’Amiral Tetsuda. En prenant son siège, en volant son logia …
Et sans laisser plus de temps de réflexion à quiconque, Ada usait du Soru pour se rapprocher de Pandore, et tendre le bras pour lui toucher l’épaule. Un seul contact lui suffisait. Rien qu’une touche, et elle saurait tout.
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Ada
Une tentative...
Infructueuse. Vipère veillait au grain, et tu n'avais pas besoin d'anticiper quoi que ce soit pour arrêter l'assaut d'Ada. Malheureusement pour elle, elle avait déjà essayé de te surprendre à votre première rencontre. Une arme ne pouvait pas fonctionner deux fois de la même manière. Et tandis qu'elle cherchait à t'atteindre, à te frôler l'épaule, tu levais déjà ton bras pour former une attaque de vent tout autour de toi, venant à prendre en rayon pour repousser tout les assauts. Ta vitesse de réaction était presque absurde. Normalement, on ne pouvait pas arrêter un Soru de la sorte, tu avais simplement des yeux partout.
- Bien tenté. Enfin ne m'insulte plus jamais en utilisant la même tactique deux fois avec mois tu veux bien Ada ? Ou je t'exploserai sans retenu.
Clairement son petit jeu ne t'amusait pas du tout. La réalité était qu'il ne lui aurait fallut que d'un peu de chance, d'un presque rien pour que son approche porte ses fruits. Elle s'était renforcée s'en était indéniable. Mais tu avais aussi tenu la distance sans problème.
- Ton pouvoir se manifeste donc bien au contact. Se pourrait-il qu'il puisse me contraindre à parler ? Que tu puisses lires en moi en le faisant ? Ce serait le plus simple non ? Hmm... Je le découvrirais sans doute si tu tiens tant à m'atteindre. Tu y arriveras bien assez vite. Je n'ai pas les capacités de t'en empêcher éternellement. Eh. La seule question étant qu'est-ce que tu es prête à sacrifier pour y parvenir ? Un bras ? Une jambe ? J'en demanderais pas moins. Hahaha.
Son approche était similaire à celle du Boss, avec moins d'expertise. Contre lui, tu lui avais fait croire constamment qu'il avait un coup d'avance sur toi. Pour cela, tu avais du t'exposer encore et encore. Ada allait devoir faire la même chose, elle ne pouvait pas obtenir ce qu'elle désirait sans prendre des risques. Cela valait-il vraiment le coup ? Ton passé n'était pas si palpitant que cela. Eh. Mais cela elle n'en savait absolument rien et tu ne pouvais que t'amuser de sa curiosité presque morbide.
Te servant de ton Haki de l'Armement qui lui était au sommet de sa maîtrise, tu vins à lâcher une lame de vent épaisse vers sa position avant de lever ta lame pour créer un nouveau fois un mur de vent tout autour de toi. Jouer aux échecs avec Ada n'était pas des moins amusants. Son Soru était l'une de ses principales forces mais aussi sa plus grande faiblesse contre toi. Car contrairement à la plupart des ennemis qu'elle pouvait croiser, toi tu l'avais vu suffisamment de fois à l’œuvre pour t’habituer à son pattern d'utilisation.
- Quant à l'Amiral Fenyang ? Rien de plus que du hasard. Il était là et j'étais là. Certains appellent cela le destin. Rester à ses côtés m'auraient contraint de bien des manières. Je commençais à peine à courir là où lui avait déjà bien assez couru.
Finalement, il n'y avait aucun grand mystère qu'elle avait pu dévoiler avec le cadeau que tu lui avais offert. Des banalités assez décevantes, bien que de ton côté sa dernière question t'interloquait légèrement.
- Serais-tu jalouse ? Ton père est mort mais pas l'Amiral qui a prit sa place bien rapidement. Trop rapidement à tes yeux n'est-ce pas ?
Car après tout ce temps, tu avais fini par toi aussi enquêter sur cette agent. Ce n'était plus vraiment un secret pour toi depuis longtemps maintenant. Suite à votre premier échec contre la Cabale, et la présence de traîtres avérés dans vos rangs, puis à l'aide de ta résurrection miraculeuse, tu avais eu tout le loisir de réclamer des informations sur chaque personne t'entourant dans le cadre de la 888ème.
Aussi étonnant que cela pouvait paraître, Ada était loin d'être ton seul contact avec le Cipher Pol. Bien au contraire.
Et à cela tu vins à encore faire un mouvement cette fois-ci infiniment plus complexe que les précédents, projetant des dizaines de lames d'air de manière anarchique tout autour de toi. Celles-ci avaient la propriété d'être totalement distordues si bien que leurs trajectoires respectives étaient toutes proche de l'aléatoire le plus complet. Difficile à anticiper aussi bien qu'à esquiver.
Pandore la pensait prévisible, et sûrement avait-elle raison. Ada avait toujours construit sa façon de faire sur ses aisances naturelles et il lui était donc difficile d’en sortir. Distancer ses adversaires, surprendre par sa vitesse, occulter leur vision avec un nuage opaque et les laisser mourir de ce même nuage empoisonné. Cependant, contre cet adversaire elle ne pouvait pas réutiliser la même recette inlassablement … ou bien ?
L'empathie d’Ada s’affolait, si elle pouvait voir dans le futur, elle était encore trop approximative pour projeter un futur lui permettant d’esquiver parfaitement les attaques de la colonelle. Heureusement, de par sa vitesse, elle arrivait à éviter le plus gros de la lame pour laisser son corps être entaillé par les extrémités, dessinant sur son ensemble, des sillons sanglants. Mais elle n’avait pas le temps de s’arrêter pour si peu. Elle devait toucher Pandore et lui tirer les secrets que la marine cherchait tant à cacher.
Alors elle fonçait. Abandonnant toute stratégie complexe dans cet affrontement perdu d’avance, elle ne cherchait plus à gagner ou à la repousser. Elle temporisait seulement les coups, poussant son haki de l’empathie au maximum pour l’avertir de chaque attaques futures bien trop dévastatrices pour être encaissée de plein fouet. Et elles étaient nombreuses …
Ada se déplaçait aux contactes de Pandore, tendant le bras pour la toucher avant de se retirer d’un coup, prévenu de l’attaque arrivant. Une fois, deux fois, trois, quatre … Le combat ressemblait bien plus à des approches rapides et un désengagement presque aussi instantané à chaque fois que le regard de la colonel se tournait vers elle ou qu’une de ses foutues têtes prenaient le relais. Pandore savait. Elle n’avait pas besoin du Haki de l’observation pour lire les mouvements d’Ada. Alors il ne lui restait plus qu’une chose à faire pour enfin obtenir ce qu’elle voulait. Accepter d’encaisser un coup que la colonelle serait contrainte de lui porter. Et pour cela, il fallait la submerger.
Continuant ses allées et venues, Ada attendait une vision du futur lui permettant d’encaisser un coup direct de la Colonelle. Et après plusieurs essais, cette opportunité se présentait. Serrant les dents, Ada ne se désengagea pas. Elle fut percutée par un direct dans le plexus, la repoussant de l’autre côté du hangars avec une force considérable. Et ses bras, tendus vers l’avant sous la puissance de l’impact, s’étiraient pour venir toucher du bout des doigts l’avant-bras de la marine. Une touche, une seule. En échange de six côtes cassées et une commotion cérébrale.
Percutant un mur dans un fracas qui fit trembler le bâtiment, Ada voyait double. Sa tête tournait bien vite pour quelqu’un qui ne bougeait pas. Elle se mit à vomir du sang sur sa tenue, teintant le classique vert d’un rouge criard. Mais elle finissait par se redresser. Pandore n’était plus qu’une forme floue et multiple, une douleur immense la traversait mais l’agent se moquait de tout cela. Une main sur ses côtes en bouillis, elle avait bien mieux résisté que la première fois qu’elles s’étaient affrontées. Et surtout, elle l’avait touché.
Son fruit s’activait. Ses yeux brillaient de fierté alors que son apparence changeait pour celle d’un renard noir à neuf queues. Sur ces dernières, une nouvelle extrémité se teintait de blanc, signe qu’une apparence était enregistrée. Sans perdre un instant, Ada revêtit l’apparence de Pandore sous le regard méfiant de cette dernière. Elle fouilla les souvenirs : le dernier repas, la mort de Laurent… Plus. Elle devait remonter plus loin. Les retrouvailles avec Eléonore ? Plus loin. L’interrogatoire du traître ? Plus loin. Sa résurrection ? Plus rien …
Il n’y avait plus rien. Et bien loin d’être des souvenirs encore accessibles pour la maîtrise limitée de son fruit, Ada ne percevait qu’un grand et immense vide sombre. Il n’y avait rien, comme si son existence n’avait commencé qu’il y a de cela quelques mois.
- “Rien ? Ce n’est pas possible !” commençait à s’énerver Ada. “Vous ne pouvez pas être né il n’y a que deux mois !”
Et elle fouillait à nouveau. Le dernier repas, la mort de Laurent, les retrouvailles avec Eléonore, l’interrogatoire du traître, sa résurrection, rien … Encore ! Le dernier repas, la mort de Laurent, les retrouvailles avec Eléonore, l’interrogatoire du traître, sa résurrection, rien …
Cela n’était pas concevable pour Ada qui venait de sacrifier des mois, mis en danger sa santé, passé près de la mort pour … rien. Il n’y avait simplement jamais rien eu. Et alors qu’elle fouillait toujours plus, retombant inlassablement sur les mêmes images, elle sentait son cerveau vriller. Une sensation de brûlure intense naissait dans sa tête, de multiples voix se mélangeaient. Elle reconnut certaines des têtes de Pandore mais d’autres lui étaient inconnues. Aucun visage, que des silhouettes flous. Et rapidement, même les souvenirs évidents devenaient indescriptibles. Elle avait mal. Elle se saisit la tête de ses mains avant de hurler, chanceler et s’effondrer au sol.
Que ce soit à cause du désarroi de ne rien trouver, de la colère de tant d’efforts gâchés ou de la douleur de ses blessures, Ada s’était évanouie. Rapidement, son corps se transforma en renard, la queue blanche redevint noir et elle reprit son apparence réel.
Mon zoan est mieux.
Feat
Ada
Décevant...
Avec une pointe d'amertume et une pincée de mépris, tu fixais le corps d'Ada, au sol, comme à son habitude. Tu ne pouvais que tenter de la fixer suite à sa petite mascarade ayant tourné à la supercherie. Il était donc là son grand pouvoir ? Sa capacité à se mettre en branle, à se pointer devant les portes de la folie avant d'y succomber seulement quelques secondes plus tard ?
La scène t'amusait autant qu'elle t'emmerdait. Cela avait été une perte de temps pour toi, et sans doute aussi pour elle. Elle avait fait l'erreur à ne pas faire, l'ultime péché lorsqu'on met la main sur un pouvoir bien trop grand pour sa petite personne. Elle avait cru pouvoir compter sur son fruit pour braver les interdits mais s'était finalement percuté à un mur. Sans doute aurait-elle pu tirer profit de son petit subterfuge sur chaque personne de ce monde. Sans doute allait-elle le faire à l'avenir. Mais sur toi ?
Mauvaise pioche. De ses dires, tu n'en étais pas plus immunisée qu'une autre. Son regard avait trahit les pensées qui avaient submergé son esprit, mais rien de plus. Tu étais juste un cas trop particulier pour être prit sous l'angle de la généralité. Une ultime négligence de sa part. Cela t'avait amusé pendant quelques secondes, mais t'avait lassé tout aussi vite. Son pouvoir était dérangeant. Utile mais grossier.
A cela, Vipère qui jusqu'ici était restée à tes côtés tout en se tenant à l'écart de la confrontation vint finalement à pleinement se montrer.
- Selon la logique et la raison, nous devrions la tuer ici et maintenant.
Affichant un léger sourire en coin, l'idée n'était pas déplaisante à s'imaginer. Elle n'avait pas tord. Dangereuse et dotée de son libre arbitre, c'était une arme à double tranchant qui s'était déjà retournée contre toi plus d'une fois. D'autant qu'elle avait le don d'être coriace et de ne pas mourir sur les nombreux champs de bataille sur lesquels tu avais marché.
T'approchant alors de son corps inanimé, respirant difficilement suite au choc mental subit, tu vins à pointer ta lame en direction de sa nuque. L'achever était simple, autant que pousser un handicapé de ses béquilles. Tu n'aurais aucun de mal à justifier sa disparition. Après tout, n'avait-elle pas provoqué sa propre déchéance dans cet échange ?
- Ada, Ada, Ada. Mais que vais-je faire de toi ?
Tu ne le savais que trop bien. Levant ta lame, tu vins à la descendre dangereusement tout droit vers sa chair avant de l'arrêter au dernier moment, ne laissant que la pointe lécher légèrement sa peau.
- Eh. Ce n'est pas comme si tu étais une menace. Je vais continuer à me servir de toi encore un peu.
Affichant un grand sourire plein de menaces, tu vins à tourner les talons et à la laisser là faire un gros roupillon. Au réveil, et elle finirait forcément par émerger, elle aurait sans doute un sacré mal de crâne. D'autant que son corps avait été blessé dans sa tentative de te surprendre.
Mais pour ce que tu en avais à faire... Au moins elle avait l'opportunité de retenir une leçon très importante : arrêter de t'emmerder. Oh, et aussi de ne pas trop compter sur ses nouvelles capacités tant qu'elle n'en connaissait pas les limites.