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Vie et mort d'un colonel [FB 1615]

Quinze jours plus tôt à Marijoa, dans la cour du Qg de la marine.

Il y a des jours ou mêmes les éléments semblent se mettre au diapason des sentiments humains. Aujourd’hui c’est le  cas. La pluie fine qui tombe depuis le milieu de la nuit, glaciale, persistante, s’accorde tout à fait avec l’ambiance malsaine et oppressante qui règne sur le Qg depuis deux jours...
L’aube se lève à peine mais le soleil ne sera pas visible aujourd’hui, comme si lui non plus ne tenait pas à assister à la cérémonie. Comme si lui aussi voulait punir les soldats qui attendent dans la cour en leur refusant sa chaleur.

Ils sont une centaine, alignés au cordeau dans la cour au pied des murs de la citadelle. Ils sont en uniformes de combat, stricts, utilitaires mais on leur a retiré leurs armes, rangés en carrés impeccables, le regard fixé droit vers un horizon aussi grisâtre que leur avenir. Aussi immobile malgré le froid et la pluie que des statues posés la par un géant maniaque. Ils sont la depuis bien avant l’aube, abandonnés, orphelins dans la cour devant leur drapeau en berne. Celui du onzième régiment d’infanterie de marine. Actuellement suspendu à mi hauteur de mat et crêpé de noir.
La pluie n’est pas suffisamment forte pour faire annuler la cérémonie qu’ils attendent mais bien assez pour pénétrer les vêtements et vous tremper jusqu’aux os. Alors ils attendent.
Vers cinq heures un soldat vacille, mouvement de faiblesse très humain immédiatement rattrapé par ses camarades. Sur un signe de leur officier les hommes du carré se resserrent un peu pour pouvoir soutenir leur compagnon.
Et ils attendent.

A six heures c’est au tour du vent de s’attaquer aux soldats, des rafales brèves, violentes, incapables de dissiper les nuages mais rabattant les gouttes de pluies par paquets dans le visage des hommes, collant leurs vêtements mouillés contre leur peau. Les obligeant à trouver de nouvelles forces pour garder leur équilibre et ne pas briser la formation.

A sept heures le vent s’en va aussi vite qu’il est apparu. Et enfin les portes de la citadelle s’ouvrent devant les soldats. De derrière les murs un tambour se met à battre une mesure lente et sinistre. Presque macabre. Marchant d’un pas cadencé rythmé par les roulements du tambour les hommes du 102éme régiment d’élite quittent la citadelle. Ce sont les corbeaux, la garde spéciale du gouvernement mondial. Les fidèles entre les fidèles. Ceux dont la loyauté n’est jamais mise en doute. Ceux qui ont la tache peu enviable d’aller chercher et de garder les officiers de la marine accusé de trahison. Des soldats et des bourreaux dont l’emblème est un oiseau noir, un crane et un gibet. Les corbeaux du 102éme…
Leur uniforme de parade noir et rouge sang est tellement rutilant qu’il en parait neuf, leur discipline si parfaite que leur marche donne l’impression de contempler une machine inhumaine et parfaitement synchronisée. Les corbeaux finissent de sortir à pas lents dans la cour et se positionnent dos à la forteresse et face aux soldats du onzième. Et le silence retombe pour quelques instants dans la cour.

Un long coup de corne de brume retentit. Semblable au cri d’agonie de quelque monstrueuse créature. Et alors que les derniers échos du beuglement se disperse dans l’air froid, le tambour recommence à battre.

Cette fois ci ce sont les officiers qui sortent de la citadelle, tous en grand uniforme. D’abord Sentomaru Kenpachi le grand amiral en personne. Ensuite Le ministre Hon Sang Fuu Faehoing représentant du gouvernement mondial. Et enfin le colonel Jakku kattar, le commandant des Corbeaux. Derrière eux une escorte de dix hommes, tous officiers généraux, entourent l’objet de la cérémonie. Et au centre de la formation se trouve le lieutenant Colonel Ela Inboshassee dans son uniforme d’apparat, chapeau, sabre de cérémonie au coté, décorations et honneurs déployés sur les épaules et la poitrine. Même de loin on sent a sa démarche que quelque chose s’est brisé chez elle. Probable que sans les battements du tambour et les hommes qui l’entourent elle se figerait sur place. Ou peut être que non.

L’amiral et sa suite avancent jusqu’au drapeau, au centre exact de la cour et se retournent vers l’escorte qui s’immobilise. Les battements du tambour s’arrêtent pendant qu’un nouveau coup de trompe envahit la cour et que les corbeaux présentent les armes… Et sur un signe de l’amiral, Jakku Kattar s’avance pour prononcer la sentence.

-Lieutenant Colonel Ela Inboshassee. En raison de vos actes irresponsable et indignes d’un officier de haut rang vous avez été jugée et reconnu coupable de trahison par un tribunal de vos pairs réuni en conseil de guerre. Pour avoir aidé et couvert la fuite du criminel Tahar Tahgel après qu’il ait lâchement assassiné le Vice amiral Flermet la sanction proposée est la mort. Néanmoins, par égard pour vos états de service et sur décision spéciale du grand amiral Sentomaru Kenpachi, votre sentence de mort est commuée en déportation perpétuelle de l’enceinte de Marijoa, destitution de votre grade et dégradation militaire. La sentence est exécutable immédiatement !

Le colonel replie lentement son papier et d’un signe de tête fait signe au plus jeune officier de l’escorte. Et pendant que celui ci se rapproche d’Ela, tous les autres pivotent pour lui tourner ostensiblement le dos, marque de mépris pour celle qui les a trahi.
Et alors que les battements lents du tambour retentissent à nouveau, l’officier la dépouille un à un de tous ses ornements, ses barrettes d’officier, ses médailles, les bandes de son chapeau, le symbole du régiment. A chaque coup de tambour un nouveau symbole de sa charge va rejoindre le sol. L’officier arrache ensuite méthodiquement les boutons et lacets de sa tunique d’officier, la ramenant à l’état de simple bout de tissu dénué de formes.
Sa tache terminé il rejoint les autres officiers, laissant sa place au colonel des Corbeaux qui foule ostensiblement aux pieds les symboles sur le sol. Avant de tendre la main paume ouverte vers Ela.
Ostensiblement méprisant il attend jusqu'à ce qu’elle lui remette elle même son sabre. Dernière preuve de son appartenance au corps des officiers.
Et sur un dernier battement Jakku Kattar en saisit les deux extrémités et le brise en deux avant de le laisser tomber à son tour sur le sol.
Les soldats sont trop loin pour voir l’expression d’Ela. Pas Red, il voit sa mâchoire qui se serre, la douleur dans son regard, le raidissement de sa posture pendant qu’elle lutte pour ne pas s’effondrer.
Pour les vrais officiers la mort est souvent plus douce que le déshonneur…

Laissant Ela les officiers se tournent maintenant vers le drapeau du onzième régiment. L’un d’eux s’avance et le ramène au sol. Le plie soigneusement avant de le remettre à un autre qui le range dans une boite de bois noir. La boite est remise à l’amiral qui la scelle d’un ruban et d’un sceau.
Le onzième régiment, celui de l’ex Colonel Tahgel et d’Ela n’a désormais plus le droit d’arborer son pavillon, plus le droit d’afficher les récompenses qu’on lui a attribué ni le nom des batailles qu’il a gagné. Pas avant qu’ils aient lavé leur honneur et racheté la faute de leurs supérieurs. Pas avant longtemps.

La trompe retentit pour la dernière fois. Les deux régiments pivotent et quittent la place, rejoignant les uns leurs baraquements, les autres la citadelle. Suivant l’amiral les officiers vident les lieux à leur tour. Laissant Ela seul avec sa vie en ruine à ses pieds. Et la pluie qui recommence…

Une heure plus tard elle est toujours la. Mais elle est tombée à genoux, peut être bien qu’elle pleure, difficile à dire avec la pluie. Quand Red s’approche elle relève la téte. Pale, trempée, probablement à moitié gelée, elle à l’air d’une morte, d’une noyée ou d’une banshee.


-Venez Ela, ça ne sert à rien de rester ici…

-Red… Agent Red…Vous étiez la … Pourquoi ? Qu’est ce que vous faites ici…
-Vous le savez Ela. Vous savez pourquoi je suis la…
Ela fixe le sol et hoche lentement la téte.
-Tahar. Vous êtes la pour lui.
-Oui.
-Pour le retrouver… Le retrouver… Et le tuer.
-Allons venez. Ne leur donnez pas le plaisir de vous voir mourir ici…


Et L’une soutenant l’autre les deux dernières silhouettes abandonnent à leur tour la place battue par les vents et la pluie…


Dernière édition par Red le Mar 15 Oct 2013 - 14:12, édité 6 fois
    Une nuit qu’elle est aussi quinze jours avant, près de la frontière entre Calm Belt et East Blue.


    Un navire de pêche brave les courants qui jouxtent le grand plat. De leur côté il fait un temps de chien, mais ils préfèrent rester là où ils sont. Le calme voisin est trompeur, seules les légendes savent ce qui nage sous la surface lisse des eaux, là-bas. Un éclair au dehors, puis un autre. Quatre hommes jouent aux cartes dans l’unique cabine en laissant passer la tourmente. Attendent le matin pour pouvoir remonter les filets. Une fois fait, ils pourront repartir pour Syrup. Syrup, oui. Ils sont venus de si loin pour cette espèce de daurade qu’on ne trouve nulle par ailleurs qu’au voisinage de la Ceinture Tranquille. Sur la table de jeu, ils misent un pourcentage variable des ventes qu’ils espèrent tirer de leur pêche. Ce sont de braves hommes qui se connaissent depuis leur naissance et, si parfois ils s’énervent pour un coup de chance d’un adversaire, l’ambiance reste bon enfant. Un coup de chance particulièrement stupéfiant fait crier trois d’entre eux pendant que le dernier rigole, ramassant jetons et cartes. Il a gagné le gros lot. Puis ils reprennent tranquillement, avant de mettre un terme à la partie.

    Plus que quatre heures avant l’aube, il est temps de se coucher. Avant cela, le grand gagnant de la soirée, bonne âme, se dévoue pour aller jeter à la mer les restes du repas. Emmitouflé dans ses habits de cuir, il ouvre la porte de la cabine, sort sur le pont, vérifie un ou deux cordages au hasard, s’approche du bastingage et vide le seau dans lequel se trouvent les rogatons. Le roulis est important mais, autant que le chalut qui tient bon, l’homme est habitué au mauvais temps. Une main sur le rebord lui suffit pour affronter le prochain creux. Pestant dans sa barbe contre la pluie qui continue, il a cependant un regard pour le large en luttant pour son équilibre. Au même moment un éclair illumine le ciel noir et se réverbère sur les crêtes d’écume. Quoi, qu’est-ce qu-?! Non, il aura mal vu, c’est tout bonnement impossible que… Mais un deuxième éclair lui répond.

    Cinq minutes plus tard, les quatre marins hissent à l’aide de deux gaffes le corps du malheureux. Une minute plus tard, le voilà étalé sur le ventre devant eux dans une flaque d’algues marronnasses. Costume, cravate, épais manteau, le tout rongé par les éléments. Un sabre aussi, que rien ne semble pouvoir faire glisser hors de son fourreau. Y est-il scellé par le sel ? Cela expliquerait pourquoi il n’a pas coulé par le fond malgré les circonstances. Et sur le dos qu’ils contemplent, un symbole que même dans la nuit la plus noire ils reconnaîtraient : une mouette de l’armée. Le tout est dans un état pitoyable. Quand l’un des pêcheurs le retourne à l’aide de la gaffe qu’il tient, ils s’aperçoivent qu’il a dû perdre beaucoup de sang. Le soldat inconnu aurait-il dérivé depuis Calm Belt ? Aurait-il affronté un des monstres ? Tous quatre tremblent à cette simple pensée.

    Ce sont de bonnes âmes a-t-on dit. Le plus vieux d’entre eux s’approche. C’est le capitaine, il s’y connaît un peu en médecine, il examine. Glacée, la peau blanche de l’individu laisse peu de doute sur sa condition. Aucun pouls perceptible. Il est mort. Dans un soupir l’aîné se relève, ordonne aux trois autres de le remettre à l’eau et va se servir un verre pour se remettre de ses émotions. Soudain il entend des cris dehors, puis ses trois amis font irruption dans la cabine. Il est vivant, il est vivant ! hurlent-ils. Il a bougé et ouvert les yeux quand ils l’ont saisi pour le remettre à l’eau. Puis il est retombé dans le coma.

    Encore deux minutes et l’inconnu est allongé sur la table de quart dégagée à la va-vite. Sous les yeux et avec l’aide des autres, le chirurgien malgré lui déshabille le naufragé, contemple les blessures à peine cautérisées par l’eau de mer. Incroyable qu’il ait survécu vu leur nombre et leur importance. Et pourtant… Quelques verres plus tard, les réflexes des années passées à l’infirmerie de la garnison principale d’East reviennent. Deux heures durant, les pêcheurs s’activent autour de la presque dépouille. Couture, désinfection, pansement, ils font du bon travail. Un détail attire l’attention du doc. Un bout d’os fiché dans la fesse de l’homme qu’il vient de sauver. Pendant que ces compagnons prennent le repos dont ils auront besoin le lendemain, il extrait la chose au scalpel, l’observe à la loupe. Qu’est-ce donc là ? Un numéro ? Lui qui ne sait pas lire hésite, puis secoue les épaules. Après un dernier pansement, le voilà qui dort à son tour.

    Quelques heures plus tard, Tahar ouvre les yeux. Où est-il ? Un bateau ? Personne autour, des bruits lointains. Il se redresse, gémit sous la souffrance. Assis tant bien que mal sur la planche de bois, il observe. Matériel ancien mais en bon état, il est sur un outil de travail. Un navire de pêche ? Quelques pas maladroits et un regard dehors le lui confirment. Quatre hommes sont en train de remonter un filet chargé de poissons. Le ciel est serein, la mer belle à peu agitée.

    R’g’dez ça l’gars, l’d’bout d’jà ! Eh l’ami ! D’jà r’veillé !? T’dois ’voir une s’crée ’toile qu’veille su’ toi !

    Une sacrée étoile oui. Le déserteur rentre sans un mot, referme la porte. Dans un coin de la petite pièce il avise la poignée de Narnak. Narnak le très indestructible, Narnak le très fidèle, à ce qu’on dirait… S’ils l’ont laissé là c’est qu’en tout cas ils ne se doutent de rien. Ou qu’ils savent qu’il est totalement incapable de le manier vu son état de faiblesse. La porte s’ouvre.

    Bonjour l’ami. Mon nom c’est Sauveur. D’circonstance n’est-ce pas ?
    Hn, ’neffet.
    C’est moi l’capitaine à bord de la Badine. Celui qui t’a parlé tout à l’heure c’est Carol, mon fils. Les autres c’est Kal et Finn.
    Enchanté Sauveur. Et merci pour… tout ça.
    M’remercie pas, t’aurais fait pareil, c’est humain. Mais toi, donc, comment tu t’appelles mon garçon ?
    Moi ? Je m’appelle… Je m’appe… Je…
    Tu n’sais plus ? Avec les blessures que tu t’es trimballées ce s’rait pas étonnant si tu t’étais pris un coup sur le crâne en sus. Est-ce que tu sais c’qui s’est passé au moins ? Ton navire a fait naufrage ? De quel régiment tu viens ? Où vous alliez ?
    … Je… je sais pas… Ahh !
    … Rien du tout ? Et si tu r’montes plus loin ? Ton enfance ?
    … … Non… Rien, je trouve rien !
    Calme-toi. J’ai déjà vu ça au moins une fois, on appelle ça une amnésie. Un gars d’l’armée aussi, comme toi. Une poutre, qu’il s’était pris.
    … Je suis de l’armée ?
    Semblerait, vu ton sabre et ton manteau. Officier même on dirait. Bon, t’inquiète pas, ça r’viendra. En attendant jdois y r’tourner. Rendors-toi, t’as besoin d’repos pour cicatriser et ça aidera ton cerveau. Si t’as faim, nos réserves sont tes réserves.
    … Merci.

    Tahar regarde sortir Sauveur. Va chercher un morceau à grignoter et les écoute travailler à l’extérieur. Deux bouchées plus tard, il s’allonge sur une couchette et ferme les yeux. Braves gars, qu’y murmure en s’endormant.


    Vie et mort d'un colonel [FB 1615] 661875SignTahar


    Dernière édition par Tahar Tahgel le Mer 30 Nov 2011 - 13:13, édité 1 fois
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    D’une Ela Inboshassee plongée dans un abime de dépression Red avait obtenu tout ce qu’il voulait. Notamment les noms de tous les types avec qui Tahar avait copiné un peu plus que de coutumes durant ces années d’officier. Au final il n’y en avait pas tant de types que ça susceptible d’accueillir un Tahar en fuite, en fait surtout des femmes.
    Liste en main Red avait ensuite passé quatre jours à discuter avec des escargophones. Le temps de retrouver ou de faire retrouver tout les noms de sa liste. Il avait d’abord rayé les morts au champ d’honneur et ceux appartenant encore à la marine, puis il avait délégué une série d’enquêtes sur les moins probables de ces suspects. Gardant pour son propre compte une petite liste de noms qui lui paraissait prometteur.
    Celle des survivants de l’expédition qui avait menée Tahar au grade de colonel. L’un des seuls équipages qu’il avait constitué lui même, de son propre choix. Ce qui sous entendait des hommes de confiance. L’opération s’était révélée couteuse en vies humaines et de la quarantaine de braves soldats partis sur le même bateau que le capitaine Tahar seuls quatre avaient survécus… Les soldats Oswaald, Raf et Dafi et le sergent Sar Akk-Onor…

    Quelques jours d’enquêtes révèlent que le soldat Oswaald, ex tireur d’élite est devenu sergent chez les Ghost dog. Avant de mourir bêtement d’une overdose de plomb lors d’une rencontre avec des pirates ayant un meilleur tireur que lui. Aujourd’hui encore ses dernières paroles sont citées en guise d’avertissement à tout les nouveaux de l’école de tir, « Z’inquiétez pas capitaine. Pas la peine de se mettre à couvert. A cette distance ces taupes sont incapables de toucher quoi que ce soit… »

    Le sergent Sar Akk-Onor, visiblement remarquée par le vice amiral Pludbus à bénéficié d’une promotion canapé rapide jusqu’au grade de lieutenant. Une performance éprouvante qu’elle n’a visiblement pas pu maintenir très longtemps puisque elle quitte l’armée dés l’obtention de son grade pour rentrer au pays sur l’ile d’Orange avec ses galons neufs…

    Raf n’avale pas et le bosco Dafi ont quittés l’armée de concert. Dafi en avait marre des bains de sang et Raf sans son frère n’était plus bon à rien. Visiblement devenus potes comme cochons les deux hommes échouent dans le royaume de Luvnee ou Dafi se fait okama et ou ils ouvrent un bar à sushi/club de rencontres…

    Ne reste à Red qu’à mettre la main sur un bateau et a établir un trajet rapide. D’abord Luvnee et ensuite Orange. Si Tahar n’a pas échoué chez l’un de ses anciens potes, il sera surement chez l’autre…

    (…)


    Royaume de Luvnee, quelques temps plus tard, dans la zone portuaire, début de soirée…

    Le Dafyraf Sushi bar est un coin glauque… Les poissons morts y sont les seules choses un tant soit peu fraiche, et le reste de l’ambiance est plutôt sordide. La luminosité hésite entre le rose bonbon et un fuschia salissant. La déco est un mélange kitch et contre nature entre un baroque de comptoir et un rococo de mauvais gout. Les hôtesses, danseuses et serveuses sont pour moitié des hommes et ont pour la plupart dépassée depuis un bail leur date limite d’exposition. Même avec la faible luminosité du lieu il faut vraiment être en manque de contact humain ou déjà gravement bourré pour venir faire des rencontres ici…

    De l’entrée Red fait le point. Le type à l’air de surveillant qui fait semblant de somnoler dans un coin du bar main sur son épée doit être le fameux Raf n’avale pas. Par déduction la tavernière à l’allure de canard doit être le fameux Dafy d’Euq…


    Depuis qu’il a vu le coin Red sait déjà qu’il ne trouvera pas de Tahar ici. Mais bon, il est venu pour interroger alors tant qu’a faire, autant poser quelques questions pour la forme….
    D’abord le Raf,

    -Raf n’avale pas ?
    -Va t’faire enculer trouduc ! (Et un gros mollard entre les bottes de l’agent )
    Et un interrogatoire de fait, passons à l’autre…

    -Dafy ? Dafy de l’ile d’Euq ?
    -Oui c’est moi mon choux… Comment t’as su ?
    -Je ne sais pas une impression. On m’avait dit que vous ressembliez à un canard…
    -Oui mais seulement en hiver. Et puis, je suis un gentil canard, tu n’imagines même pas…
    (Pendant que Dafy minaude et claque du bec, Red de son coté fait de gros efforts pour surtout ne pas imaginer)
    -Je cherche quelqu’un qui…
    -… Alors je crois bien que t’as trouvé chéri, quelqu’un qui saurait te rendre heureux ? (Clins d’œil maquillées)
    -Laissez tomber, oubliez ce que je viens de dire….Faites comme si je n’étais pas passé…

    Dans certaines circonstances il faut savoir fuir pour sauver l’honneur. Echappant de justesse au cercle d’Okama qui se referme sur lui l’agent Red fuit dans la nuit, poursuivi jusqu'à au bateau par le rire grinçant de Raf n’avale pas.


    Pour Luvnee c’est fait. Direction Orange…


    Dernière édition par Red le Mar 15 Oct 2013 - 14:13, édité 2 fois
      Syrup. Un port quelconque, des bateaux quelconques, des gens quelconques.

      C’est déjà la fin de journée quand la Badine accoste. Alentour, les derniers étals estampillés "direct du producteur" sont refermés par les tenants. Ca pue le poisson et les fruits de mer mais personne n’y fait plus attention. Carol saute à terre en premier, s’occupe de bittes et d’amarres. Derniers à bord, Tahar et Sauveur discutent un peu. De tout et de pas grand-chose. De chance, d’avenir et de mémoire qui reviendra mon garçon, t’en fais pas. Et puis t’as vu, tu te souviens déjà que t’es né à Goa, c’est un début. Avec un peu de chance t’es même un fils de riche, héhé, va savoir.

      Le fuyard consent à sourire tristement pour reconnaître que, certes, le personnage qu’il a inventé pendant la remontée depuis Calm Belt a quelques chances de retrouver son régiment d’origine en partant de ce souvenir. Ses loques dissimulées sous son épais manteau, presque revenu à l’huile de poisson, il n’a pas tout à fait l’air d’un naufragé. Pas tout à fait car il est tout de même encore mal en point. C’est en boitant qu’il met pied à terre d’ailleurs. Met pied à terre et disparaît derrière un coin de dock sans un regard de plus pour ces quatre hommes qui l’ont sauvé. Eux, ils observent son dos qui s’éloigne, avant de se mettre à décharger la cargaison après un glapissement du capitaine. Ils ne savent pas quelle chance est la leur d’être encore en vie alors qu’ils ont vu le criminel Tahgel.

      Et le rideau s’ouvre à nouveau deux jours plus tard. Même scène, presque même gens. Heure différente : le jour ne point même pas encore à l’horizon. Ombre parmi les autres de la nuit, une silhouette silencieuse effraie un chat et arpente les quais à la recherche d’un navire précis. Ah, trouvé.

      Le soir même, bien après la tombée de la nuit, la même silhouette s’extrait de sous une bâche qui n’aura heureusement servi à rien pendant la traversée. Enfin à destination.

      Bercé par la mer tout le voyage, Tahar a la nuit entière pour parcourir tranquillement la ville à la recherche de la maison où habite Sar. Il ne boite plus. Une journée à terre vaut mieux que dix en mer pour récupérer de blessures. Ses vêtements sont toujours en lambeaux pour leur part. Difficile de voler une boutique de haute couture quand on ne veut laisser aucune trace de son passage, pas même le souvenir d’un incident inexpliqué. Et quant à lui le ventre gargouille un peu, mais la faim est le cadet des souci d’un déserteur meurtrier sans aucun soutien. Aucun ? Justement non, de fait.

      Il lui faut un certain t… un temps certain pour trouver le bon quartier. Déjà, se rappeler qu’elle habite près du cimetière. La dernière conversation datant de huit ans auparavant pendant une traversée vers combats et morts en série, la performance est de taille. Ensuite, localiser le cimetière. Pour ça, grimper en haut d’un bâtiment suffisamment élevé. Un moulin par exemple. Seulement la nuit les moulins sont fermés, il faut donc passer par l’extérieur. Or les acrobaties, s’il est en surface frais comme un gardon, le dedans du corps du Tahar n’aime pas trop. Enfin, marcher jusque là-bas.

      Et ensuite, on continue. En effet, c’est loin d’être fini : rue après rue, après rue, après rue… il faut chercher la maison qui sera la bonne. Celle qu’un ancien sergent de la marine devenu lieutenant par les hasards d’une rencontre avec la Plaie pourrait habiter après une prise de retraite anticipée. Si tant est même qu’elle soit encore ici, c’est le problème des informations non-vérifiées depuis plusieurs années. Ah, ça pourrait être ça. Elle avait parlé de voir la mer depuis une terrasse avec colonnades, au coin de l’oreiller. S’il se souvient bien. Faire semblant d’écouter ne veut pas dire écouter vraiment.

      Bon, les fûts de pierre sont un peu effrités mais c’est la seule baraque avec cette configuration dans le lot examiné. Une grande baraque, haute de deux étages. Tahar adjuge que c’est la bonne, grimpe à l’étage par une vigne un peu plus solide que les autres. Manque de se casser la gueule trois ou quatre fois en trois ou quatre mètres d’ascension. Puis arrive au balcon. Deux secondes d’oreille tendue et un sourire satisfait lui vient qui se dessine dans l’ombre. Derrière la toile tendue en travers de la fenêtre, c’est la chambre de la maîtresse de maison. Comment peut-il le savoir ? C’est simple, elle ronfle. Ronflote, comme la Belle du bois d’Orman. Ronflote comme elle ronflotait déjà tout ce temps auparavant. C’est distinctif un ronflement mine de rien, comme une empreinte digitale mais en moins compliqué à obtenir pour peu qu’on sache être un peu discret une fois la nuit tombée.

      A l’aube le lendemain, que trouve Sar Akk-Ônor sur son balcon quand elle va pour contempler la mer avant cette nouvelle journée qui commence ? Une loque humaine allongée à la dure sur la pierre. Pas un cri, pas un mouvement déplacé qui pourrait le réveiller. Elle l’a reconnu aussitôt, oh ça oui elle l’a reconnu. Elle est restée informée, elle. Elle sait ce qu’il a fait de ces huit dernières années, elle.


      Vie et mort d'un colonel [FB 1615] 661875SignTahar
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      Orange Town, une ville sans pirate. Ce qui en soi n’est étonnant qu’une fois qu’on prend conscience qu’Orange Town est aussi une ville sans marines. Le message est clair et affiché partout, ici on n’aime pas les étrangers, et on a besoin de personne pour assurer sa sécurité. Pas vraiment un environnement agréable pour l’agent Red. Pas de forces du gouvernement donc pas de soutien musclé, des gens qui ne l’aideraient que contraint et forcés et une milice qui ne gouterait pas du tout son statut d’agent en mission de bourreau sur leur territoire…
      Il allait devoir marcher sur des œufs et surtout faire le boulot en évitant d’abimer qui ou quoi que ce soit. S’il revenait avec un incident diplomatique en guise de bonus il allait retourner direct aux archives et ce n’était pas le genre de perspective d’avenir dont il avait besoin…

      Red débarque à terre en mode discret, touriste de passage attendant que le bateau ou il réside termine son plein d’eau et de vivres et répare une avarie mineure…
      Pour localiser Sar Akk-Onor et pressentant qu’un interrogatoire des autochtones ne le mènera nulle part et sera immédiatement rapportée à sa cible il opte pour une méthode simple. Il rédige une lettre à l’adresse de l’ex lieutenant, la signe du symbole de la mouette et la refile au capitaine pour qu’il la transmette aux postiers locaux. A l’intérieur, et dans le plus pur style épistolaire des courriers de la marine il explique que la prime pour capture attribuée à l’époque au sergent Sar Akk-Onor a été réévaluée il y a peu et sa valeur augmentée. Ce qui offre rétrospectivement un bonus à tout ceux en ayant touché une part… Il y rajoute un calcul complexe et une lettre de crédit de la marine d’une valeur de 153 Berry…La marine paye toujours ses dettes, c’est connu. Et pour solde de tout compte il signe de la locution latine en vigueur dans les services comptabilité de la marine. Termine at hore,  qui pour autant qu’il s’y intéresse signifie quelque chose comme terminé à l’heure…

      Ne reste qu’a suivre discrètement le parcours de la lettre, du bateau jusqu'à la capitainerie du port, de la capitainerie jusque dans les pattes du factotum chargé de la distribution, et de la jusqu'à la miss Sarr Akk-Onor et sa belle maison à colonnades avec vue imprenable sur la mer…
      Une fois localisée la maison Red manque de peu d’aller frapper à la porte pour s’annoncer. Etrange compulsion que cette soudaine envie d’aller toquer à la porte pour demander « Sar Akk-Onor ? »
      Absolument pas professionnel comme approche. Bizarre.
      Revenant aux fondamentaux du métier d’espion Red passe à la phase observation. Si Tahar est bien la il doit se méfier, en tout cas il n’est pas visible de l’extérieur, et il faudra que Red attende la séance shopping de l’après midi pour avoir la certitude que Tahar est dans le coin. Quelle fille célibataire achèterait deux kilos de viande rouge et de l’alcool ? D’ailleurs la marchande ne s’y trompe pas non plus et en brave commère elle fait tout le boulot de Red. De sa place au rayon agrume l’agent prend note, Sar avoue recevoir du monde, un vieux copain perdu de vue arrivé il y a quelques jours, son nom ? Kayle ? Pourquoi il ne sort pas ? Le voyage l’a rendu malade…Ben voyons…

      Pour Red l’affaire est claire, cette fois ci il a trouvé sa cible…Ne reste qu’a l’attirer dans un coin ou ils pourront s’affronter dans l’intimité.

      Une journée de plus pour trouver et préparer l’arène, une crique paradisiaque comme il y a en a partout sur le rivage, sable fins, palmiers et rouleaux de surfeur, et qui pour une raison quelconque s’appelle la plage de l’homme mort. Un combat sur la plage dans le soleil couchant sur la plage de l’homme mort, plutôt joli comme ticket de sortie… En type prudent et soucieux de mettre tout les atouts de son coté Red s’assure de prévoir quelques astuces susceptibles de venir jouer en sa faveur lors du combat. Le souvenir d’une vieille mission lui interdit d’assassiner Tahar dans le dos, vieux zeste d’honneur rescapé de ses années de service, comme quoi même un agent Cypher peut avoir des brides de bonne conscience… Bon, Mais pas au point de lui offrir un combat à armes égales. Nostalgique peut être mais pas complètement suicidaire.

      Ne reste qu’à convier l’adversaire au duel. Un message sobre, après tout c’est pour Tahar. « J’ai un message de la part d’Ela. Je t’attends sur la plage de l’homme mort. Red  »
      Le reste du message, je suis la pour te buter, viens armé, viens seul et ne tente pas de fuir est tellement évident qu’il n’y a pas besoin de le mentionner par écrit…


      Dernière édition par Red le Mar 15 Oct 2013 - 14:14, édité 1 fois
        C’est assez cuit ?
        C’parfait.

        Conversation de couple normal menant une existence normale dans une maison normale. Ou pas.

        Un cube de viande grillée au bout d’une dague dans la main droite, un courrier et une lettre de crédit de la Marine pour un montant ridicule dans l’autre, Tahar pense que la suite des vacances chez Sar ne va pas être de tout repos. Il ne pense pas qu’il l’a mise en danger, non. Il n’a pas encore ces états d’âme. C’est un poids inutile, ça, les états d’âme. Et il est du genre à voyager léger.

        Toc toc, on frappe à la porte, pas le temps pour plus de psychologie. Sar va ouvrir, taille la bavette deux minutes avec le postier. Un brave gars qu’on appelle pas, juste "le postier". C’est l’inconvénient d’un coin comme Orange où tout le monde se connaît, on finit par se faire nommer par sa fonction aussi bien que par un patronyme original. Seuls les étrangers comme Tahar ont droit à un vrai nom, tant qu’ils se sont pas installés. Enfin lui c’est encore différent en fait, puisqu’il ne sort pas en public et que personne ne l’a vu. Ils l’appellent Kayle mais ils pourraient l’appeler John Doe, ce serait pareil.

        La jeune femme revient le visage troublé. Un message pour lui, qu’il a dit. Et en guise de message, une ligne. Deux phrases et un nom. L’écriture est inconnue mais plus ce dénominatif. "Red", le corbeau rouge du gouvernement. Red, le choucas porteur de mauvaises nouvelles et de mort. Comment l’a-t-il retrouvé ? C’est évident mais de toute façon ce n’est d’aucune importance. Son but en le convoquant ainsi en plein air, dans un coin au nom si évocateur ? Evident aussi.

        Toujours ces histoires de noms.

        Chier. Pas besoin d’expliquer pour la poupée non plus. Elle a bizarrement mûri depuis qu’elle a quitté son équipage après la mission contre Houj. Est-ce qu’elle était tout simplement encore trop jeune il y a huit ans ? Jeune fille devenue jeune femme a pris de la graine depuis. Ou alors c’est le passage avec Pludbus qui l’a transformée. Pauvrette, peut-être qu’il n’aurait pas dû la laisser partir avec lui…

        En regardant la retraitée précoce, Tahar se sert un rhum et porte un toast silencieux à l’ancien amiral. Puis il relit le message deux fois pour être bien sûr et prend la parole. Voix rêche, presque rauque. Il aurait dû se douter que disparaître ne suffirait pas après ce qu’il a fait. La plage de l’homme mort, où c’est ? Là-bas en contrebas, répond-elle. Ah, donc c’est bien tu profiteras du spectacle. Non tu viens pas, non… Quand ce sera fini d’ailleurs, quelle que soit l’issue, tu pourras même faire tes valises et aller te faire oublier un peu dans un coin paumé où t’es jamais allée. Mais!-Discute pas.

        Elle ne discute pas. Sort. Va prendre l’air sur le balcon à l’étage.

        Et Ela, qu’est-elle devenue ? Un message de sa part pour lui ? Mauvais pressentiment, nouveau verre. Eviter les états d’âme, toujours la même rengaine. Inconsciente. Il se lève. Attrape son manteau par le col, son sabre, va s’asseoir près du jardinet qui se trouve à l’arrière du bâtiment.

        Fourbit ses armes comme un vieil homme aiguise ses couteaux de cuisine : avec soin et application. C’est toujours les mêmes gestes. D’abord le fourreau. Décrassé, déterré, lustré. Ensuite la lame. Gratter le sel, gratter le sang, huiler le tout au jus d’amande faute de mieux, finir au chiffon. Ensuite la garde, ensuite la poignée. Finir au chiffon aussi. Enfin la poulie. Gratter le sang de Flermet, brosser le sang des précédents, huiler pour protéger du sang des suivants. Fini, la lumière décroît dehors.

        De même qu’il n’y a pas eu de bonjour quand il est arrivé, il n’y a pas d’au revoir. Pas même un regard en arrière, ce n’est pas le genre de la maison. Enfilé et épousseté du dos de la main, le manteau de cuir flotte dans la brise du soir. Par-dessous, un costume impeccable acheté au lendemain même de son arrivée par son hôte. Cravate rouge habituelle. Et dans le lyrisme ambiant, Tahar marche.

        Red est déjà là qui attend, immobile. Depuis combien de temps ? Ebauche de sourire à cette pensée.

        Vingt pas les sépare. Et tout un monde dans ce minuscule interstice physique : celui de la loi et des ordres. L’ombre de l’éternel couvre-chef de l’agent dissimule ses yeux. Ceux du renégat quant à lui ne scintillent pas pour une fois. Sentiment étrange. Onze ans, onze ans qu’ils se sont rencontrés. Et la vie que le lieutenant Corbeau lui avait redonnée alors, Red aujourd’hui vient la clamer. Justice ? Possible.

        Le final showdown peut commencer.


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        Tahar ne se pointe pas avant que le soleil ne commence à chuter franchement vers l’horizon. Normal. Mourir avec le coucher de soleil a quand même autrement plus de classe que se faire dessouder à l’heure ou les dockers se lèvent.
        Red a fini ses préparatifs depuis un moment et quand il se surprend à vérifier pour la quatrième fois que ses armes sont bien aiguisées il décide d’arrêter les frais et de passer plutôt à la clope. Ça ne le calmera pas mais au moins il aura l’air décontracté.

        Une silhouette la haut sur le chemin, Tahar arrive enfin. Red balance sa clope et se relève, fixant son adversaire pendant tout le temps que lui prend sa descente jusqu’au sable. Tahar est bien venu seul. Evidemment. Ce soir on joue à huis clos.

        Le sable crisse sous les bottes de Tahar qui passe sous le couvert des palmiers et s’avance sur la plage. S’immobilisant à une vingtaine de pas de Red, assez prêt pour se dévisager et discuter normalement, juste assez loin pour avoir le temps de réagir en cas d’attaque surprise. A sa place Red se serait probablement arrêté au même endroit. Ils ont décidément beaucoup trop de points communs.
        Les deux hommes s’observent, on cherche la tension ou la concentration dans le regard de l’autre, les failles dans sa posture. Et comme on se connait on note aussi les changements depuis la dernière rencontre. Un fond de douleur dans le regard de Tahar, et peut être une touche de regret dans celui de Red. D’un coté un homme qui tente d’avancer assez vite pour distancer ses souvenirs, de l’autre un homme qui les attend pour les combattre.

        Le silence dure mais ne s’alourdit pas. Il n’y a guère qu’avec les gens qu’on apprécie qu’on peut rester silencieux. Ça ne fait que rajouter une touche de fatalité à la farce qui se joue ici…

        -J’ai vu Ela.

        Red plonge la main dans son manteau et en sort une écharpe, une écharpe d’officier dont on a enlevé les galons. Il la fait flotter juste assez pour que Tahar puisse apercevoir les mots qu’on a brodés dessus. Les apercevoir, pas les lire… Puis il la laisse tomber au sol a ses pieds. Il n’y a pas un souffle de vent et elle restera probablement la jusqu'à ce qu’on prenne la peine de la ramasser. Un trophée pour le vainqueur.
        Il pourrait dire autre chose mais à quoi bon. L’écharpe sans insigne est un symbole clair du prix qu’a payé Ela pour Tahar. Et le message qu’elle veut lui transmettre est inscrit dessus et ne le concerne pas. Il pourrait dire qu’elle est encore en vie… Il pourrait. Mais si Tahar la croit morte il pourrait s’en vouloir. Et le remords est une arme aussi mortelle qu’une épée quand on se bat pour sa vie.

        Que dire d’autre a quelqu’un qu’on va tuer ou qui va vous tuer ? Pas grand-chose… Rien…
        L’heure n’est plus aux échanges de mots. Place aux armes...

        D’un mouvement tellement répété qu’il lui est devenu aussi naturel que de marcher Red dégaine une de ses lames, de la main gauche. Plus courte que le sabre de Tahar, plus légère aussi, munie d’une garde plus maniable mais nettement moins protectrice que la coque de narnak.
        D’un geste rapide et sans quitter Tahar des yeux il la passe verticalement devant son visage. Un salut neutre, d’un porteur de sabre à un autre porteur de sabre. Dernière concession aux convenances avant qu’ils ne se mettent à se battre comme des chiens dans la boue.

        Qui irait respecter un code d'honneur quelconque quand sa vie est en jeu?


        Dernière édition par Red le Mar 15 Oct 2013 - 14:14, édité 1 fois
          Comme des chiens dans la boue, oui.

          Le sable un peu humide de l’air du soir peut faire office de boue. Les chiens on les connaît. Et en même temps on pourrait ne pas les connaître. Le déserteur, l’agent. Pour des raisons à la fois semblables et différentes, la fonction des actants suffit, comme au sein de la population d’Orange. Semblables parce que de même que pour les locaux il y a une certaine intimité entre les adversaires du jour. Différentes parce que c’est une nécessité basique du combat que d’opposer des anonymes.

          Tahar aurait d’ailleurs dû s’en rappeler avant de tuer Flermet s’il avait voulu s’en tirer. Un plan réfléchi lui aurait permis d’obtenir vengeance sans se compromettre. Mais après tout le voulait-il vraiment ?

          C’est curieux ce qu’il ressent sur le sujet depuis la mort de Jenv. Un grand rien. Ce qu’il ne voulait pas peut-être, c’était qu’Ela pâtisse de sa fuite. Et encore. De presque toute sa courte affectation à Marie-Joa, il n’avait eu d’yeux que pour son amirale retrouvée. Alors, est-ce important si elle est morte elle aussi ? Est-elle morte ? L’écharpe couleur ciel aux pieds de l’ombre rouge peut tout dire. A lui de choisir avant de lancer les hostilités l’importance qu’il attache aux broderies aperçues dans sa chute. Aucune, c’est préférable pour conserver des réflexes de machine.

          Ceux-là même qui l’ont poussé à survivre jusqu’ici à travers Calm Belt. Ceux-là même qui le feront survivre maintenant. Ou pas, qui sait. Il a déjà combattu des assassins de l’ombre mais jamais d’agent gouvernemental. Jamais été du bon côté de l’uniforme pour ça. Jusqu’à.

          Tiens, il dégaine de la senestre. Gaucher ? Probablement aussi bien entraîné que Tahar, plutôt.

          Pas de réponse au salut. Pas vraiment une bravade, ni un irrespect. Pas plus que dans l’absence de paroles prononcées depuis le début de la rencontre. Mais on a cessé d’être colonel ou on n’a pas cessé de l’être. Et puis que dire qui ne soit déjà su de part et d’autre ? Les mots seront pour après, à la fin. Peut-être. Juste un calme dégainer, donc. Dans l’ombre de son maître, Narnak attend son heure pointe vers le bas. Il ne tremble pas, n’exsude aucun instinct de mort. Il n’est pas pressé et connaît la chanson, il sait qu’il aura sa part.

          Sa part, va-t-il attendre qu’on la lui serve ou va-t-il la chercher ? Les deux chefs cuistots se jaugent du regard, comme il est de coutume avant un duel quelconque. Toujours ce chapeau en face. Honneur au premier qui bougera un cil, qui contractera une mâchoire. Et c’est Tahar qui le premier décide de. Pas grand-chose pour l’annoncer, juste un plissement de lèvre fataliste.

          Appel du talon, puis un pas, puis un deuxième, et il court et il court. Et l’acier enfin frétille. Frétille et remonte, une taille bien nette s’enclenche, de bas en haut, de droite à gauche. Une légère glissade pour achever l’échappée, un léger décalé du pied droit porté en avant en même temps que l’épaule.

          Un simple test.


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          Tahar lance l’assaut, plus vite et plus brutalement que prévu mais ce n’est qu’un changement mineur sur une gamme bien plus vaste. Une attaque franche, aussi simple et directe que possible, juste agrémenté d’un décalage sur la gauche de l’agent.
          L’heure est à l’observation, au test, aux frappes destinées à évaluer l’ennemi, à connaitre son niveau, son style de combat. Inutile de se donner du mal et d’offrir des passes d’armes sophistiqués à un ennemi qui ne maitrise pas les bases de l’escrime.

          Le coup est puissant et Red ne tient pas à prendre de risques en parant avec sa main faible, pas encore. Pendant que Tahar s’élance Red change de position, passant d’un mouvement son épée dans la main droite. Puis il pare  le coup, lame croisé presque verticalement avec celle de Tahar pointe vers le bas, garde haute, plat de la lame appuyée contre son bras gauche pour encaisser au mieux le choc. Ses pieds pivotant justes assez dans le sable pour n’être pas déséquilibré par l’impact et évité d’être forcé de reculer.
          Les deux lames s’entrechoquent et se séparent aussitôt. Faisant pivoter son poignet Red fait décrire un court arc de cercle à sa lame, la rabattant verticalement vers la tête de Tahar tout en reculant son pied gauche pour pouvoir reculer au prochain assaut. Un coup prévisible et facile mais mortellement efficace face à un escrimeur un peu lent ou trop avancé dans ses attaques.
          Tahar n’en fait surement pas partie mais on ne sait jamais. Mieux vaut vérifier…


          Dernière édition par Red le Mar 15 Oct 2013 - 14:14, édité 1 fois
            Premier éclat, absorbé par la large crique.

            Test réussi à de multiples enseignes. En face on sait se battre à l’arme blanche, en face on sait riposter, en face on teste aussi. Et en face on est droitier. Le sabreur note, dans cet inconscient propre aux combattants qui analyse et synthétise les moindres éléments jusqu’à trouver la faille adverse pendant que l’action présente se déroule. Il note et il recule, car la contre-attaque est efficace. Prévisible et prévue mais efficace. Recule en ramenant simplement le pied droit en arrière dans un demi-cercle. Recule et fait revenir le Narnak depuis les cieux où il est monté pour appuyer le mouvement descendant de la lame adverse pendant le repli. A défaut d’aller perforer les entrailles d’un professionnel, elle créera un déséquilibre minimal dans sa balance.

            Deuxième éclat, résonnant un temps dans l’air ambiant.

            Et un déséquilibre créé est une ouverture dont on profite. Rester dans les automatismes. Le fourreau de métal est détaché de la ceinture avec expertise à peine les gestes défensifs sont-ils en passe de s’achever. Et on repart vers l’avant dans le souffle suivant. D’abord le fourreau, qui file en un éclair vers les côtes flottantes droites de l’agent jusqu’à n’être presque plus tenu que par la bouterolle. En même temps une nouvelle taille, plus rapide, plus puissante, plus définitive. De haut en bas cette fois-ci. Toujours appuyée du pied droit qui, inlassable, repart au front dans une gerbe de sable. Appuyée mais adaptable. Est-ce le dos de l’adversaire meurtri par le fourreau qui se présente ? Elle visera ce dos. Est-ce une garde montée tant bien que mal en reculant pour éviter la gaine de métal ? C’est cette garde qu’elle malmènera avec toujours cette même et implacable impassibilité.

            Troisième éclat. Dans un œil vert que l’affrontement rallume peu à peu.


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            Tahar esquive, et contre attaque immédiatement, deux mains, deux armes, deux frappes simultanées. Aussi ambidextre que l’agent Red, peut être plus. Les premiers mouvements on reçus les réponses attendus, prévisibles, il est temps pour les duellistes de s’écarter des schémas d’écoles, de déployer leur technique et leur expérience,  jusqu'à qu’un des combattants dépasse la limite de l’autre…

            La riposte est presque instantanée et Red n’a pas le temps de dégainer une deuxième lame pour tenter de bloquer les deux frappes. Levant sa lame à l’horizontale à la rencontre de Narnak il protège sa tête du coup de sabre, et pour éviter de subir le coup de plein fouet il s’efface à gauche d’un pas glissé, laissant vide l’espace visé par le coup. Dans un chuintement métallique sa lame glisse contre celle du sabre de Tahar pendant qu’il se décale, jusqu'à ce que les deux gardes s’entrechoquent sèchement l’une contre l’autre. Parant en force Red tente de contrôler la lame de l’adversaire et l’enveloppant d’une torsion de poignet il essaye de la forcer à poursuivre son mouvement descendant, espérant la faire plonger jusqu'à ce qu’elle s’interpose entre l’agent et la seconde attaque de Tahar.

            Mais l’adversaire n’est pas de ceux qui se laissent prendre à ce petit jeu. Il est le plus musclé des deux et maitrise sa lame, la dégageant immédiatement de la prise pendant que Red rompt le contact et recule d’un bond pour se mettre hors de portée.
            Pas assez vite cependant pour éviter le coup de fourreau qui le frappe au coté droit, laissant une marque rouge et douloureuse sur le flanc de l’agent Red…

            La première touche est pour Tahar…


            Dernière édition par Red le Mar 15 Oct 2013 - 14:17, édité 1 fois
              Le gagnant de la deuxième reste à déterminer.

              Le temps d’un flottement les adversaires retrouvent leurs noms et leurs visages. Tahar laisse Red reculer, reprend de son côté l’assiette perdue pendant le dernier assaut. Eût-il pu répliquer immédiatement, le corbeau rouge aurait sans doute fait mouche tant l’enchaînement a laissé vulnérable celui qui l’a conduit. Mais il lui faudra trouver autre chose, créer une autre opportunité pour prendre sa revanche. Aucun doute que ce soit dans ses capacités sans quoi il ne serait pas venu.

              Pendant que les souffles sont repris, Tahar se baisse pour ramasser de sa main qui tient le fourreau le ruban d’étoffe lâché par Red un instant, une éternité avant. Inutile d’attendre l’issue du combat finalement. Flottant mollement à l’extrémité de ses doigts, les mots bleus brodés par Ela ne sont pas tous visibles mais inutile d’étendre le tissu entier pour en saisir l’ensemble. Au loin le soleil brunit sur l’océan et au près deux papillons distraient l’attention jusque-là restée intacte du chien bientôt fou.

              A mi-distance des bruits se font entendre vers l’intérieur des terres. Le métal attire les foules et du public s’invite. Les voix restent basses mais il est aisé de deviner les échanges des commères, les paris qui se prennent entre gens biens et les interrogations sur qui est le gentil. Y a-t-il un gentil ? Parmi les spectateurs, une tête familière. Sar. Un prénom de plus, une distraction de plus.

              Quand la règle de l’anonymat se rappelle à la proie et que ses yeux visent de nouveau le chasseur, il est déjà trop tard.


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              Pendant que Tahar récupère l’écharpe Red fait le point, Tahar est aussi rapide que lui, peut être un peu plus, et il est plus fort, plus instinctif aussi. Pour gagner il va falloir se montrer plus habile, après tout ce n’est qu’un marine. Ses techniques ne sauraient valoir les entrainements et la maitrise martiale des maitres d’armes du Cypher Pol…Ou en tout cas il faut l’espérer. Et sinon, il restera toujours les effets de manches…

              Pendant un infime instant l’attention de Tahar se détourne de son ennemi et ses yeux se perdent dans le vague vers les formes en haut de la plage, un infime instant que Red ne peut pas se permettre de manquer quitte à repartir sur une offensive risquée.

              D’un mouvement qui rendrait jaloux le meilleur des magiciens il fait apparaitre une courte lame dans sa main gauche et d’un bond il se jette à l’assaut. Frappant d’estoc, d’une fente descendante et rapide centrée droit sur la poitrine de Tahar. Et pendant que son coude se déplie et que sa lame cache un instant sa main gauche au regard de son adversaire il jette sa dague…
              Un lancer haut visant le visage de Tahar, un lancer qui manque de force mais qui peut faire très mal, en tout cas si Tahar recule pour éviter le coup d’épée..


              Pourvu que cette perte d'attention ce ne soit pas feinte... Non Tahar n'est probablement pas vicieux à ce point. Probablement pas...


              Dernière édition par Red le Mar 15 Oct 2013 - 14:20, édité 1 fois
                Ce n’est pas une feinte, il n’est pas vicieux à ce point, et la manœuvre fait mal.

                Elle fait mal car l’agent, lui, est vicieux. Ou l’est-il vraiment ? Après tout il est normal pour un gouvernemental de sortir des sentiers battus pour gagner. C’est le propre de leur caste.

                Réactif comme son maître est distrait, Narnak s’interpose d’un plat instinctif contre l’estocade. Il a contré des pointes plus dures et résiste sans mal. La dague jetée quant à elle ne finit sa course dans le sable qu’après avoir arraché deux mèches à sa cible, enfin revenue dans le combat. C’est alors que les complications s’invitent. Quand le colonel en vadrouille va pour esquiver, vers l’avant et en diagonale pour pouvoir d’un demi-tour atteindre son ennemi dans le dos en se relevant.

                Les sables se meuvent, une semelle s’y enfonce plus qu’elle n’aurait dû. Et une pointe pénètre une plante de pied qui aurait volontiers fait sans. Le cri de surprise et douleur mêlées se transforme en grognement quand la bête blessée se redresse tant bien que mal. Le piège à loup a fonctionné mais le loup est toujours vivant. Et les chasseurs savent qu’un animal en danger est lui-même un danger.

                Le sourire carnassier apparaît. Enfin. Le mode berserk s’enclenche et la douleur s’estompe. Un de perdu, dix de retrouvés : le saignant se sent pousser des bras et la jambe et demie qu’il lui reste lui suffit. Il est prêt pour repartir au front, de front et avec affront. Dans un ricanement rauque.

                Même pas mal.

                A défaut d’être indemne, le retour des mots est signe de bonne santé mentale. Il est signe aussi de violence à venir. Violences. Celles-ci prennent pour l’instant la forme d’une patiente immobilité. Surprenant ? Autant laisser à celui qui a piégé la zone la joie d’indiquer ses caches en les évitant…


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                Et le premier sang est pour l’agent Red, enfin probablement vu la façon dont Tahar retire son pied de la zone de sable ou l’agent à soigneusement camouflé des chausses trappes. Rien que pour ce moment ça valait la peine de passer une heure à faire des pâtés de sable. Comme avantage ça peut paraitre négligeable mais quand on joue sa vie le plut petit ascendant est bon à prendre. Maintenant Tahar sera méfiant, et peut être moins enclin à bouger vite…

                Red tourne autour de Tahar, manière entre autre de lui faire croire qu’il se repositionne par rapport au prochain piège. De sa main libre il attrape son chapeau et le balance vers les arbres, un geste suffisamment ample pour qu’il ne soit pas menaçant, pas encore, et que Tahar ne croit qu’a une simple volonté d’améliorer son champ de vision ou de se délester un peu…

                Puis délaissant les autres couteaux, inutile de gaspiller des lames au vu du résultat précédent, il dégaine sa seconde épée courte… Il n’est peut être pas aussi ambidextre que Tahar mais il sait se battre à deux mains. Et si ses lames sont plus courtes elles sont toutes les deux aussi dangereuses l’une que l’autre ce qui n’est pas le cas du fourreau de Tahar.

                Dans la foulée il change de garde, abandonnant les postures classiques pour quelque chose de moins orthodoxe, De profil, la lame droite tenue bas sur le genou lame pointée vers la poitrine de l’adversaire, la gauche reposant négligemment sur l’épaule, comme au repos…De l’escrime de South blue, tout en vitesse et en feintes…

                Tout est fait pour donner à Tahar l’impression que Red n’a jusqu’ici pas encore déployé ses meilleures techniques, et que le vrai combat ne commence que maintenant qu’il est blessé…

                -Même pas mal ? Prouve-le !

                Et de sa lame Red fait signe à Tahar d’attaquer…


                Dernière édition par Red le Mar 15 Oct 2013 - 14:20, édité 1 fois
                  Hahaha. Provoquera bien qui provoquera le dernier. Provoquera le dernier qui provoquera bien. S’il n’avait sa concentration braquée sur son objectif, il se tiendrait les hanches de rire. Seraient-ils tous deux de retour à l’école des fans, où les egos combattent plus que les êtres, où gagne celui qui a le plus gros ? Le prouver, prouver quoi ? Qu’il n’a pas pas mal ? Un pas de danse suffirait à ça. Mais ce n’est pas l’endroit. Quoique. Allez, un pas de danse. Pas de grimace, le mode berserk sert à ça.

                  Examen passé, chef ?

                  Ne réponds pas. Ou réponds, comme tu veux.

                  La garde adverse n’inspire pas. Devrait ne pas inspirer. Inspire. Un artiste du combat comme lui ne saurait résister à une pose aussi moderne, presque du new age. Et puis, ça y est, les passes d’armes sont terminées. Le piège a eu ce mérite. Ils sont décomplexés. Le vrai visage du choucas, le vrai visage du chien sans laisse. Oh, en face, d’autres traquenards sommeillent sûrement, attendant leur heure. Aucun doute même. Un chapeau normal ne plane pas aussi longtemps que celui qui vient d’être lancé. Et ce serait petit joueur que de s’arrêter à des chausse-trappes. Mais lui…

                  Mais lui il a les réflexes et la vitesse et la peau dure comme peu. Et l’instinct. Et l’imprévisibilité. Et.

                  Hinhin.

                  Appel du talon, deuxième. Du talon valide. La course du premier assaut se transforme en saut. Un saut puissant, un saut franc, un saut qui porte loin. Qui porte sur le cercle tracé quelques secondes auparavant. Un peu à côté de l’agent, pas dessus. Trop facile. Les pans du manteau en cuir ont claqué en montant, claquent en descendant. Réception souple et raide en même temps. Un pied grince mais la botte autour étouffe le bruit. Les deux chiens sont à trois toises l’un de l’autre.

                  Et le fou sourit en regardant sa cible d’aussi près. Il prend son temps, elle le lui a donné. Et puis il y va enfin vraiment. Deux enjambées, et puis encore un arrêt brusque, juste assez loin pour éviter l’allonge potentielle des deux lames. Regard fixe, sourire encore, et puis le fourreau quitte la main gauche pour voler vers la tête désormais nue. Bon vieux corbeau, vas-tu t’envoler à ton tour ?

                  Peu importe.

                  La suite va vite à nouveau. Un sabre s’est élevé. Semble hésiter mais a déjà choisi. Une taille encore. Parallèle au sol après les deux précédentes transversales. De gauche à droite, dans un mouvement qui fait prendre de la vitesse au torse et à l’autre épaule. Autre épaule qui tient un bras, bras qui tient un avant-bras, avant-bras qui tient une main, main qui tient désormais une poulie. La poulie.

                  Elle est spéciale cette poulie. Elle est comme aimantée cette poulie. Elle fonce cette poulie.


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                  Tahar attaque fort, à croire que comme Red il ne commence vraiment à se battre que maintenant.. Sauf que pour Red c’est surtout du bluff. Dommage...

                  Tahar se débarrasse de son fourreau, droit sur la tête de Red qui dévie instinctivement le coup, juste au moment ou son expérience lui hurle que tout ça cache une feinte... trop tard évidemment...
                  Pendant le court instant ou sa lame s'élève devant ses yeux pour frapper le projectile, Tahar attrape une arme improvisé de sa main gauche et frappe des deux bras … Une poulie !
                  Préférant toujours éviter le sabre Red pare in extremis en bloquant le coup de Tahar de sa main droite, sa posture décontracté lui interdisant de ramener à temps la lame qu'il a mise en arrière il tente d'une torsion du buste d'éviter le crochet de la poulie... Une manœuvre au millimètre qui ne marche le plus souvent que quand on maitrise parfaitement le combat, ce qui n'est hélas pas le cas ici. Et conséquence directe la poulie lui lacère le flanc droit déchirant chair et manteau avec une certaine facilité et lui laissant une balafre sanglante au coté. ça pisse le sang direct et ça fait mal, trop pour que ce ne soit pas sérieux mais pas encore assez pour être prêt à se coucher et mourir...

                  Et surtout pas assez pour empécher Red de contre attaquer immédiatement, après tout sa garde est faite pour ça. Et pendant que Tahar entreprend de le découper au crochet sa lame part de son épaule gauche et fend l'air devant lui, un mouvement d'autant plus ample et rapide qu'il est armé de loin...

                  Et derrière les deux hommes le chapeau revient, tournant et coupant, droit vers le dos de Tahar..


                  Dernière édition par Red le Mar 15 Oct 2013 - 14:21, édité 3 fois
                    Retors, vous avez dit retors ?

                    Alors qu’il vole dans les plumes du corbeau écarlate et peut enfin se repaître de son sang, le chien fou sent le danger venir des deux côtés. Il gronde sous la pression, jure peut-être. Devant, une lame agitée par un bras plus agile qu’un coup comme celui qu’il vient d’encaisser ne l’aurait laissé entrevoir.

                    Derrière, un sifflement. Une autre lame ? Impossible puisqu’ils sont seuls. Alors quoi ? Un complice ninja lanceur invisible et fourbe ? Non, il n’est pas vraiment expert en psychologie mais ça ne collerait pas vraiment avec l’attitude de l’agent depuis le début de leur entrevue musclée… C’est un duel entre deux connaissances qui se vit. Le chapeau !

                    Un chapeau boomerang. Le sifflement, c’est du métal. Une oreille entraînée reconnaît ce bruit entre mille. Au final, c’est bien une sorte d’autre lame malgré tout. Et pas grand doute sur sa cible.

                    Bien, et quoi faire maintenant ? Il reste une fraction de seconde avant l’impact. Avant les impacts. Esquiver sur le côté ? Sauter ? Se retourner pour voir à quelle hauteur ou à quelle distance il le faudrait serait perdre le temps nécessaire à la manœuvre. Alors quoi ?

                    Alors rien. Devenu chien de faïence, il s’immobilise. Il aurait pu s’immobiliser. Mais en fait non.

                    Instinct de survie oblige, la poulie continue son mouvement et, chargée de chairs qui ne sont pas celles de son maître, elle revient dévier ou essayer de dévier la lame qui arrive en frontal. Ca marche, mais peu. Une gerbe de sang jaillit. Derrière une veste et une chemise neuves désormais tailladées, un derme de torse se vomit de son sang. C’est laid, c’est rouge, ça picote.

                    Heureusement, le sable et le coton épongent.

                    Dans l’autre main, le Narnak a lui aussi continué son arc de cercle tranchant pour se retrouver à protéger les arrières de son maître. Problème toutefois : sans yeux pour le guider, c’est à l’instinct pur qu’il va contrer la masse décuplée du sombrero ennemi. Instinct pur suffisamment développé pour atteindre l’objectif, mais doigts insuffisamment concentrés pour tenir parfaitement le choc.

                    Le projectile est dévié mais lui aussi touche quand même. Avant d’aller se ficher dans la boue granuleuse. Et le sang jaillit. Encore. Du flanc droit, un peu sur l’arrière, au dessus de la hanche. C’est laid, c’est rouge, ça picote. Encore.

                    Vulnérable, vous avez dit vulnérable ?


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                    Dernière édition par Tahar Tahgel le Sam 12 Nov 2011 - 21:50, édité 1 fois
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                    Sur le sable que le soleil couché n'éclaire quasiment plus le sang se met à couler. Celui de Red, celui de Tahar, des gouttelettes de vie sombre que le sable boit dés qu'elles tombent au sol.. Bientôt celui qui en aura  dilapidé le plus aura perdu...

                    Concentré sur l'ennemi Red ne prête guère attention à sa propre blessure, son entrainement lui permet d'en ignorer les douleurs les plus vives au profit de la seule chose qu'il lui est nécessaire de savoir, il est touché et pisse le sang... Le reste n'est que détails...

                    Et il est pour l'instant plus vital de se concentrer sur Tahar et ses blessures à lui, blessure au torse, au dos, Tahar semble le plus touché des deux et Red est pressé d'en finir, trop pressé surement. Profitant de l'ouverture de la garde de l'ennemi Red passe en mode corps à corps, se rapprochant de Tahar ou ses armes plus courtes pourraient l'avantager. D'une lame il vise le poignet adverse pour se débarrasser de l'encombrante poulie, de l'autre il plante au ventre, sortir les tripes c'est moche mais ça fonctionne toujours.

                    Manque de bol Tahar n'est pas vraiment d'accord avec le programme et n'est pas assez blessé pour laisser Red l'appliquer tranquillement. La lame de Red lui érafle le poignet, manquant d'un cheveu de le trancher en beauté, cheveu qui suffit à Tahar pour lui enfoncer la pointe de sa poulie sur l'arrière du pouce, lui arracher sa lame et quasiment un doigt.
                    L'estoc n'est pas encore au ventre que Tahar esquive en partie le coup avant de coller un vieux coup de genou des familles en plein sur les parties de l'agent qui sous le coup , n'arrive  qu'a lui entailler les cotes au lieu de lui ouvrir le bide.

                    Red se dégage en catastrophe, sauvant sa main de la poulie de justesse et reculant juste assez pour qu'un Tahar ramenant son sabre lui écrase le pommeau de son sabre sur le nez, au bruit c'est une fracture, et même quand on connait déjà c'est toujours aussi désagréable...
                    Red se recule aussi vite qu'il peut du cercle de mort qu'est le voisinage d'un tahar décidément plus au fait des sports de contact que lui... Il a du mal à respirer, un nez qui pisse le sang et l'impression que ces couilles et sa main gauche ne sont plus des morceaux de viandes douloureux et inutiles...

                    Ce combat se met à puer la mort, et pas celle de la bonne personne...


                    Dernière édition par Red le Mar 15 Oct 2013 - 14:21, édité 1 fois
                      Réflexes un jour, réflexes toujours.

                      Un vent de sable se lève soudain. Se protéger dans un dernier effort, voir le vil prendre la fuite dans un dernier mouvement de sabre désordonné. Fuite, ou retraite stratégique ?

                      Cligner des yeux, regarder le chien d’en face couiner et partir la queue entre les jambes. Ou la main sur la queue meurtrie entre les jambes. Sortir de la transe dans laquelle il est rentré sans s’en rendre compte, saluer ses automatismes salvateurs et sentir enfin le sang qui coule par tous les pores disponibles. Moins qu’il ne s’y serait attendu, mais quand même en sacrées petites quantités et à l’insu de son plein gré. Essayer de choisir sur quelle blessure exercer la pression nécessaire. Deux mains, quatre plaies béantes dont une dans la botte droite. Inégalité flagrante.

                      Va pour les dernières en date. Poulie dans la poche, fourreau ramassé d’un air bonhomme et sabre rengainé entre deux grognements. La main gauche se pose sur la zébrure au ventre et la droite au-dessus de la hanche, du même côté. Difficile de marcher ainsi mais quand on est fort on y arrive.

                      Le combat est fini. Ou ainsi pourrait-on croire. Presque loin, à une dizaine de brasses au moins, l’agent cherche à prendre un bain de minuit en avance. Curieuse méthode. Enième coup tordu ?

                      Clopin-clopant, l’ex-colonel préfère prévenir. Principe de précaution, ils disent. Finir la besogne, ça pourrait aller aussi. Dans une deuxième traînée rouge, le voilà qui suit donc le chasseur devenu proie. Traînée à peine interrompue à mi-course quand une nouvelle chausse-trappe vient se nourrir du sang de son pied gauche. Nouveau cri, murmuré cette fois. C’est qu’il en coûte de se blesser, à force.

                      Et enfin. Manteau rouge et manteau marron sont tous les deux dans l’eau. Manteau rouge est un peu faible et tombe sous la surface sur un coup de boutoir de manteau marron. Qu’est-ce qui reste ?

                      Manteau marron. Qui cherche à noyer manteau rouge. Qui noie manteau rouge.

                      Des bulles et plus rien. Besogne finie. Red is dead.

                      Vous entendez ce bruit ? C’est celui d’un dossier de onze ans qu’on referme. C’est celui de Tahar Tahgel, renégat, déserteur, amiralicide, meurtrier, fugitif, blessé, qui s’est sorti de la mer et se laisse tomber à genoux sur le sable dans un cliquetis de Narnak. Dos au corps de sa dernière victime. C’est le cri de Sar Akk-Ônor qui vient pour le réparer tandis qu’il sort une cigarette d’une poche intérieure déchirée et s’essaie à l’allumer avec un silex mouillé.


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                      Dernière édition par Tahar Tahgel le Mar 29 Nov 2011 - 18:33, édité 2 fois
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