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Une nuit chez les mafieux..[PV Galowyr Dyrian]

« Bienvenue à l’auberge du Chagrin Ensanglanté jeune homme ! Désirez-vous une chambre ? »

L’haleine putride de la tenancière poussa le pirate à s'éloigner de quelques pas du comptoir. Ce qu’il avait face à lui n’avait rien de très accueillant. Une vielle femme aux grosses lunettes rondes l’observait de la tête aux pieds. Les cheveux en pétard, les yeux globuleux, une masse corporelle pour le moins anormal et des vieux chiffons en guise de vêtement. L’hygiène de la gérante résumait assez clairement l’aspect pittoresque de l’auberge, mais avec quelques milliers de berrys destinés pour son logement, c’était le mieux qu’il pouvait s’offrir pour le moment. Sans oublier qu'on avait choisit pour lui l’auberge où il devait crécher.

« Oui c’est bien ça, pour une nuits s’il vous plait. »

« Très bien, vous aurez la chambre 27. » Dit-elle en déposant une paire de clés sur le comptoir. Elle semblait attendre qu’il fasse un geste, mais non, Drogo ne voulait pas franchir le périmètre qu’il s’était imposé. « Euh…sachez juste que le sous-sol et le dernier étage sont interdit d’accès, l’eau chaude fonctionne qu’à certains moments de la journée, mais pour ça mon mignon il faudra être chanceux. Sur ce ENJOY ! »

Et elle avait disparu par une porte, laissant la clé sur le comptoir, permettant au jeune homme de les récupérer après avoir laissé s'échapper un long soupire de soulagement. C’était certain il allait l’éviter autant qu’il le pouvait.

« Bordel.. »

Il passa une serviette autour de sa taille et sortie d’une trombe de la salle de bain. La vielle avait raison, le seul moyen d’espérer un peu d’eau chaude était d’attendre, ou de se faire une douche à l’eau froide. Seul inconvénient, certains jets se mélangés à de la rouille des canalisations rendant l’eau d’une couleur cuivrée, le tout étant de les prévoir et les éviter. Mais très peu pour lui, la patience ne faisant assurément pas partie de ses vertus.

Voilà à peine deux heures qu’il créchait dans l’auberge que déjà le Susanoo lui manquer. Mais les disputes incessantes entre Aïo et Maka l’avaient poussé à s’isoler. Les deux semaines à voyager avec ces jumeaux furent éprouvantes, il avait hâte de trouver de nouveaux compagnons. Sans compter le froid qui régnait sur le navire. Quoi qu’il en pense, l’auberge vallait mieux que le navire en cette période hivernale. Mais pour l’heure il avait terriblement faim.

Juste le temps de se changer qu’il se trouvait déjà au réfectoire. Tout aussi glauque que le reste de l’auberge. Les gérants n’avaient pas les moyens –ou pas prit la peine- d’investir dans une salle à manger correct, qui dans la plupart des auberges décentes répondaient aux normes d’un restaurant. Mais là niette, rien du tout, il fallait se contenter de trois longues tables communes, on bouffait tous au même endroit sans la moindre chance d’intimité…mais ça ne risquait pas de déranger le pirate, lui était du genre à avoir la discussion facile.

On lui avait proposé le plat du jour, il avait demandé s’il avait d’autres choix, mais croyez le ou non il n’en avait pas c’était ça ou rien. Rien ? Pas moyen, mais ce fichu plat du jour trainait à venir, vingt minutes qu’il attendait, mais le serveur semblait avoir disparu dans les méandres de ce qu’ils devaient appeler cuisine.

Un peu plus loin siéger un petit groupe de privilégié, des cols blancs se donnant l’air de mafioso, les cigares, les verres de whiskies et l’accent qu’il prenait tous en parlant. Tous les clichés les plus merdique y était représenter. Mafioso et fier de l’être apparemment. Mais ce n’était pas ça qui fit tiller Drogo mais bien d'autres futilités, de un il semblait avoir leur table, de deux ils avaient eux le choix entre plats du jour et un quelconque autre plat qui aux yeux de Drogo lui parurent venus droit du ciel. Il s’était grossièrement mis à baver en voyant la viande qui garnissait la table de ces Vraiment Importantes Personnes.

Ce que Drogo ne savait pas c’est que ces personnes étaient pour le moins louche et qu’il allait se fourrer das des affaires pour le moins louches avec eux.


« Voilà, Amigo, Enjoy ! »

Enjoy…ouais. Il n’y avait vraiment pas grand-chose à enjoy la dedans.
Il ne pouvait définir ce qu’on lui avait servi, ça ne ressemblait en rien à ce qu’il avait auparavant pu voir. Le Pirate ne sachant pas trop par où commencer se retrouva à mélanger la mixture à l’aide de sa cuillère dans l’espoir de rendre la chose plus appétissante, mais très vite cela se transforma en un jeu quand quelqu’un lui adressa la parole, un homme qui se trouvait assis face à lui. Mais il ne l’avait pas entendu…


« Pardon ? »


Dernière édition par Drogo le Sam 26 Nov 2011 - 22:44, édité 2 fois
    Comment avait-il encore fait pour se retrouver dans cette auberge miteuse ? Il y a à peine quelque jours ces poches étaient pleines. Des berrys durement gagné à menacer, frapper et extorquer. Tout était parti si vite. Dans ce long manteau noir, décoré d’une tête de mort, qu’il avait trouvé « trop classe » et qui était maintenant maculé de tache en tout genre dont il ignorait l’origine. Dans des cigarettes qu’il avait fumées trop vite. Il ne lui en restait presque plus. Le reste de son salaire avait été dilapidé en alcool, paris et auberge de luxe. Si bien qu’il était de nouveau sur la paille.

    Il avait donc pris une chambre au Chagrin Ensanglanté il y a quelque jour. Le « charme » de la tenancière, le gout unique de la nourriture servie, et le plaisir d’une bonne douche glaciale après une journée de travail l’avait totalement blasé. Voir même déprimé. Surtout qu’il n’avait encore pas trouvé de boulot et qu’il n’aurait même plus assez de sous pour loger dans des établissements de cette qualité.

    Ceci se voyait d’ailleurs à vue d’œil. Ces longs cheveux blonds habituellement coiffés impeccablement, étaient totalement ébouriffés et étaient tellement sale, qu’on pouvait presque douter de leur couleur d’origine. Il continuait par contre à cacher sa cicatrice derrière une large mèche de cheveux, question d’esthétique même si il ne l’aurait jamais avoué.

    Cette journée avait commencée comme toutes les autres, il avait été réveillé tôt par la lumière du jour que les rideaux, totalement troués, laissaient passer. Ce qu’il l’avait foutu de mauvaise humeur. Il était sorti en colère de sa chambre, son sabre accroché à la ceinture et en jurant. Il avait cherché du boulot toute la journée sans rien trouver d’intéressant. Il avait allongé un type qui le regardait de travers, s’était battu avec un homme soul dans un tripot ou il était allé déjeuner. Finalement il était rentré à l’auberge encore plus énervé qu’il n’en était sorti. Colère qui ne désemplit pas lorsqu’il voulut prendre une douche, qui s’avéra être aussi froide qu’à l’habitué mais surement plus riche en rouille.
    Il s’était ensuite allongé sur sa paillasse, maudissant cette vie de chien et cet argent qui partait si vite. Voilà bien longtemps qu’il ne lui était rien arrivé d’amusant. Un beau combat sabre contre sabre, ou une bonne dizaine de marine à trancher. Il s’ennuyait mortellement, Dyrian n’avait pas sacrifié sa vie pour qu’il vive une vie merdique dans une auberge miteuse. D’ailleurs ça faisait combien de temps qu’il était mort, un an ? Peut-être plus. Non moins … Il ne s’en souvenait plus. Ce qui le déprima un peu plus. Soudain son ventre se mit à gargouiller. Il ne savait pas si manger les immondices qu’on lui servirait le nourrirais, mais bon il payait pour.

    Comme d’habitude il commanda le fameux plat du jour. Qui n’avait d’original que d’être plus immonde de jour en jour. Tandis qu’à côté une bande de types bien habillés s’enfilait un superbe morceau de viande. Il s’alluma une cigarette pour se débarrasser du gout de l’ignoble mixture qu’on lui avait servi. Il s’était mis à fumer récemment lorsqu’il avait reçu en plus de son salaire, une jolie boite de cigare. Et il avait accroché. Il adorait ça, mais il n’ayant pas les moyens pour les cigares, il s’était reporté sur les clopes. C’était sans doute le seul moment de la journée où il était calme. Alors qu’il prenait la première bouffée, il s’aperçut que quelque chose avait changé.

    Un type aux cheveux rouges, plutôt grand quoique plus petit que lui, on sentait une certaine folie dans son regard, il portait un kimono noir, qui laissait transparaitre quelque muscles bien formés. Il prit une nouvelle taffe. Son voisin avait la tête ailleurs, fixant des yeux les hommes à cols blancs. Le plus amusant fut sa tête lorsqu’on lui apporta son repas. Un mélange de surprise et de dégout, qui arracha un sourire à Galowyr. Amusé il lui dit :

    Appétissant n’est-ce pas ?

    Mais le roux ne répondit pas Galowyr allait entrer dans une colère noire. Il ne supportait pas d’être ignoré. Mais ce fut à ce moment-là que celui qui lui faisait face répondit.

    Je disais que ce n’est pas ici que tu allais te faire une bonne bouffe. Enfin à moins de mettre une belle chemise et d’avoir un accent ridicule. Qu’est-ce qu’il t’amène dans ce genre de taudis ?


    Dernière édition par Galowyr Dyrian le Dim 27 Nov 2011 - 2:26, édité 1 fois
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    Que lui voulait donc ce balafré ? Simplement jacter ? Probable…lui s’était perdu dans ses pensées.

    "Je disais que ce n’est pas ici que tu allais te faire une bonne bouffe. Enfin à moins de mettre une belle chemise et d’avoir un accent ridicule. Qu’est-ce qu’il t’amène dans ce genre de taudis ? "

    Cela aurait été suffisant à le faire rire en temps normal, lui qui s’esclaffait pour un rien. Mais là rien, la bouffe c’était sacré chez lui et il refusait d’en rire. Pour sur, il le prenait à cœur, son ventre était vide et réclamait sans répits de quoi manger…l’homme en face de lui n’avait pas tord, que pouvait-il attendre de mieux de la part d’une auberge aussi miteuse ? De toute manière il était trop tard pour envisager de trouver auberge qui le siérait plus, il avait pris soin de régler sa note en descendant manger. Il jeta un bref coup d’œil à son plat avant d’entamer une bouchée. Répugnant, le plat n’avait que très peu de saveur, il crut deviner du riz, pour le reste il ne préférait pas savoir. Une horrible grimace se dessina sur son visage blanchâtre. Il ne pouvait pas, c’était plus fort que lui. Il n’avait plus qu’à faire un tour afin de trouver quelque chose de comestible. Il repoussa de quelques centimètres le plat et fixa de nouveau son interlocuteur. Ce qu’il faisait ici ? Ce n’était pas bien compliqué.

    « Ca fait un bon mois que j’navigue, un pied à terre d’temps à autre ça fait toujours du bien. » Dit-il en souriant. « Sans compter que l’entretient d’mon navire me pompe toutes mes tunes, voilà t’as ta réponse. » Finit-il cette fois-ci en riant doucement.

    Sans savoir pourquoi, il se mit à s’étirer comme un chat sur le point de se lover dans sa niche. Il ne devait pas être loin de vingt heures, un peu de vin ne devrait pas lui faire de mal. Ainsi il prit commande auprès du serveur d’une bouteille de rouge qui ne tarda guère à arriver.
    Son œil avait légèrement divagué sur le groupe de mafieux qui semblaient avoir fini leur diner et s’apprêtait à s’en aller. C’est vrai que s’il s’était pointé avec une chemise et le même style de costard il aurait pu exiger le moindre de ses désirs. Son peuple avait coutume de côtoyer de grande famille de mafieux, puisqu’en règle général avant l’embargo que la Marine avait instauré aux alentours de son île natale, les dirigeants de son peuple réalisaient quelques frauduleuses affaires avec celles-ci. Il s’avait très bien comment cela fonctionner, l’extorsion de fonds comme cette taverne probablement, ou bien encore les façades qui permettaient de blanchir l'argent. Mais c’était bien plus que ça, il ne suffisait pas d’une chemise blanche et d’un cigare, il fallait une réputation et ça pas besoin d’être mafieux pour en avoir une. Si sa tête avait était mise à pris, ou bien encore si la populace connaissait son nom peut être qu’il pourrait se permettre ce que venait de faire ces mafieux faces à lui.

    La bouteille arriva accompagnée d’un unique verre, rempli à rebord. Drogo se saisit de la bouteille et l’entama d’une traite. Le vin avait coulé d’entre ses lèvres, mais qu’importe, il savourait ce doux fruité qui lui chatouillait la bouche. Un vin pas si mauvais, enfin quelque chose qui en valait le coup. Le verre ? Ah non ce n’était pas dans les manières du Pirate. Ne tenait qu’au balafré de se faire plaisir avec ce verre.


    « J’ai toujours voulu essayer le cigare…ces types, ils savent comment vivre ! Même si à leur place, j’frai l’impasse sur l’accent, à chaque fois qu’ils disaient quelque chose, ils en avaient l’air con ! » Reprit-il, pour changer il se retrouva à rigoler sur la fin de ses mots. Puis il poussa le verre en direction du pirate. « N’hésite pas, c’est toujours plus sympa d’être accompagné quand on boit. Moi c’est Drogo, en fait. »

    C’était certain, sa langue s’était dénouée.


    Dernière édition par Drogo le Sam 26 Nov 2011 - 22:48, édité 1 fois
      Alors l’homme en face de lui se nommait Drogo. Drôle de nom. Enfin il était mal placé avec le nom qu’on lui avait refourgué. Dyrian était un homme exceptionnel mais ses goûts laissaient vraiment à désirer. Galowyr eut un sourire. Voilà bien longtemps qu’il n’avait pas eu une vraie conversation. Prenant la bouteille en face de lui. Il dit :

      Je ne refuse jamais de partager une boutanche il y a que ça de vrai après tout !

      Le gout du nectar n’était pas des plus fameux sans être une horrible piquette. Il n’avait guère les moyens de se payer quelque chose de mieux de toute manière. Car le balafré aimait boire, beaucoup voir trop selon les points de vue, mais il considérait qu’on n’avait jamais trop bu. Du moins tant qu’on tenait sur ses deux jambes. Décidément il ne lui en manquait qu’un bon combat et il atteindrait la béatitude. Il aspira de nouveau sur sa cigarette, avant de reprendre la discussion avec son voisin.


      Un navigateur hein ? Je suppose que tu n’es pas marchand n’est pas ? Héhéhéhé ! Enchanté de te connaitre Drogo. Je m’appelle Galowyr, les gens m’appellent le Balafré ou Scar. J’aimerais bien me prétendre marin, ou mieux encore pirate. Malheureusement pour moi je ne suis qu’une raclure de bas étage. Un misérable bandit des bas-fonds. Mais bon j’ai tout ce dont j’ai besoin, de l’alcool, de quoi fumer et des combats par tous les dieux ! C’est bien payé pour casser des bras à des petits snobinards. Mais il m’arrive d’envier des gens comme toi. S’il n’y avait que l’accent de ridicule chez ces guignols. Regardes les moi, avec leurs chemises blanches, ces abrutis ont l’air d’avoir peur de se tacher. Ils respirent la suffisance et le mépris. Un beau rassemblement de tout ce que je hais.

      Les principaux intéressés commencèrent à quitter la salle, tout se serait très bien passé si l’un des cols blancs n’avait pas eu la brillante idée de faire une petite remarque pleine de goût à ses camarades. Celui-ci s’était en effet aperçu en passant près de la table des deux pirates que l’un d’eux portait un crochet. Il dit en rigolant.

      Je ne savais pas que c’était un repère pour infirme ici !

      Puis s’adressant à la tenancière :

      La prochaine fois qu’on vient ici je ne veux pas voir ce genre de mutilé, ça me rép… .

      Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Une bouteille de vin ayant mystérieusement percuté son dos. Galowyr en plus d’être particulièrement impulsif avait pour autre défaut d’être affreusement susceptible et il ne lui en fallait pas moins pour dégainer son sabre. Ce qu’il fit, sourire aux lèvres. Pointant son sabre en direction de l’offenseur. Il dit sur un ton faussement pompeux :


      Vous m’avez offensé Monsieur. J’exige réparation ici et maintenant, à l’épée en homme !

      Il n’eut pour réponse qu’un hurlement et un type qui fonçait sur lui. Rapière à la main. Son adversaire enchainait fente et bond arrière. Et Galowyr ne parvenait pas à donner le moindre coup de sabre. Mais de son unique œil, il parvenait peu à peu à percevoir le rythme de son adversaire. Mais un changement de rythme le surpris et la rapière l’atteignit au bras gauche. La douleur, encore elle. Il rit. Que c’était bon sentir que sa vie ne tenait qu’à un fil. Mais il n’allait pas mourir dans ce taudis miteux. Le combat changea d’âme. Il frappa, encore et encore. Mettant son adversaire en difficulté. Ce dernier tenta de surprendre son opposant grâce à une frappe d’estoc en tendant le bras au maximum. Galowyr esquiva d’un bond sur le côté, et frappa la main du mafieux. Il n’avait pas la force de lui trancher complètement la main. Mais la sabre s’y enfonça profondément. L’homme à la belle chemise blanche se recroquevilla de douleur. La botte du Balafré lui percuta le visage.

      Mais il entendit un déclic non loin de son oreille. Il provenait d’un pistolet qui s’était miraculeusement retrouvé collé à sa tempe gauche. Une petite voix vicieuse et ponctué d’un petit accent, lui fit comprendre que l’issue du duel ne convenait pas.


      Enfoiré qu’as-tu fait à mon cousin Mario ? Si tu bouges je te troue. Vas-y Mario relève toi et débarrasse-toi de lui. Après tout nous autres nous avons un code d’honneur hahahahahaha !

      Galowyr voulut frapper de son crochet, mais la douleur qui régnait sur son bras gauche l’en empêcha. Il pesta non pas contre le manque d’honneur de ces types. Ce mot ne signifiait rien pour lui. Mais contre lui-même de s’être fait avoir de façon aussi stupide il fallait qu’il trouve quelque chose. Et vite si possible.
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      « Un navigateur hein ? Je suppose que tu n’es pas marchand n’est pas ? Héhéhéhé ! Enchanté de te connaitre Drogo. Je m’appelle Galowyr, les gens m’appellent le Balafré ou Scar. J’aimerais bien me prétendre marin, ou mieux encore pirate. Malheureusement pour moi je ne suis qu’une raclure de bas étage. Un misérable bandit des bas-fonds. Mais bon j’ai tout ce dont j’ai besoin, de l’alcool, de quoi fumer et des combats par tous les dieux ! C’est bien payé pour casser des bras à des petits snobinards. Mais il m’arrive d’envier des gens comme toi. S’il n’y avait que l’accent de ridicule chez ces guignols. Regardes les moi, avec leurs chemises blanches, ces abrutis ont l’air d’avoir peur de se tacher. Ils respirent la suffisance et le mépris. Un beau rassemblement de tout ce que je hais. »

      Un drôle de type, quoi qu’il en dise…mais pas désagréable, un gars qui aime les choses simples dans ce qu'offre la vie, pour sur que Drogo allait faire copain-copain. Surtout qu’ils avaient les mêmes passe-temps, le pétage de gueule de Snobinard, l’alcool. Sans compter que l’gars en jetait grave avec son crochet et son cache-oeil. C’était l’genre d’homme dont il aurait bien besoin dans son équipage. Sa recherche de compagnons avait été reportée à plus tard. Il faisait comme on le lui avait si bien appris, obéir aux ordres. On lui avait ordonné de créer un équipage, c’est ce qu’il avait eu l’intention de faire en venant sur cette île. Ses origines, ses devoirs, son passé, son avenir…tout avait refait surface avec l’arrivée de cette maudite mouette.

      FLASH-BACK

      Spoiler:

      Deux semaines étaient passées, il avait reçu son étendard et un ordre de mission stipulant uniquement qu’il devait se rendre à l’Auberge du Chagrin Ensanglanté pour y retirer un colis à minuit tapante. Rien d’autre. Mais on ne lui demandait pas de poser des questions, mais bien d’obéir.

      Au Chagrin ensanglanté, la situation s’était légèrement compliqué. Les mafieux s’étaient levés pour rejoindre leurs chambres, mais l’un d’eux, un parfait abruti, ne sut pas tenir sa langue et s’appliqua à offenser son camarade de boisson. Les ennuis sentaient à plein nez, et le Balafré s’y engouffrait sans hésitation. En temps normal lui aussi aurait fait la même chose, mais les choses changeaient petit à petit, et la liberté à laquelle il avait gouté pendant cette longue année semblait perdre de sa saveur. Mais qu’y pouvait-il ?

      Il put tout de même constater que le balafré se débrouillait plutôt bien l’épée la main. Son crochet pouvait même lui servir en combat, Drogo en parut émerveiller et fut pris sur le coup d’un désir furieux, mais totalement inapproprié. L’espace de quelques secondes, il avait désirait lui aussi s’équiper d’un crochet, mais à quoi bon puisqu’il n’était point bretteur, et que ses minettes lui étaient indispensable dans son style de combat ? Pourtant il voulait le même. Pas la peine de chercher, la logique et lui…

      Puis soudainement du sang gicla, un homme se mit à crier avant de bouffer la poussière, et des armes se dégainèrent. C’était pas bon, pas bon du tout. Le jeune pirate fantasmait encore sur le lit bien chaud qui l’attendait dans sa chambre, sans compter qu’il avait un colis à réceptionner. Il ne pouvait pas se permettre de se foutre de nouveau dans la merde, c’était arrivé trop souvent. Ces derniers mois il n’avait pas eu une seule seconde de repos, cette bouteille de vin avait hanté ses rêves pendants de longue semaine. Et voilà que tout partait en vrille, il fallait agir vite. Il n’était peut-être pas trop tard.

      Un pas en avant et Drogo s’était levé du banc. Il élança son bras, sa main raide comme un pique, en direction de la nuque du mafieux qui collait son flingue sur la tempe De Galowyr. En un éclair, sa main avait percuté celle-ci, la seconde d’après le pirate se trouvait au sol, inconscient. Drogo avait veillé à frapper sur l’un de ses points vitaux, un parmi les centaines d’autres. Le coup l’avait plongé dans un profond sommeil. Mais ça apparemment il était le seul à l’avoir compris, car les trois autres mafieux brandirent à leur tour des flingues de petite taille, des Derringer en or…le flingue qui coute une fortune. Pourtant il n’avait pas le temps de se laisser aller à de telle divagation, dans l’espace d’une seconde il allait se faire flinguer !


      « Woow on s’calme ! » cria-t-il en tendant le bras en direction des trois canons afin de les dissuader de tirer, du moins tant qu’il n’avait pas fini de parler. « Il dort, il se réveillera dans quelques s’condes alors on s’calme, ils sont jolis vos joujoux, mais personne ne veut de bain de sang ? Pas vrai ? Alors, baissez vos armes. »

      Ils se regardèrent, tous d’un œil hésitant avant de se plier aux exigences du pirate, sans être confiant dans ce qu’ils entreprenaient. Probablement prêts à dégainer à nouveau si le besoin se faisait.

      « C’est sympa, maintenant messieurs je vous prie d’excuser mon ami, mais je dois avouer que la blague était de mauvais gout » dit-il mielleusement avant de jeter un coup d’œil au comique qui a présent n’avait plus rien d’autre à dire à l’exception de ses jérémiades incessante. « Les deux ont accepté de croiser le fer, un a gagné, l’autre a perdu, où est l’honneur dans tout ça ? Qu’il apprenne à tenir sa langue la prochaine fois, et je suis sur que sa deuxième main restera à sa place. »

      Cette fois-ci il s’était adressé à un seul d’entre eux, le plus âgé, et il avait vu juste, l’homme se contenta de lui adresser un regard dédaigneux avant de s’en aller sur un geste de la main qui lui permis d'alerter ses toutous. Ils étaient sortis. Drogo commençait à y voir plus clair, cette auberge avait de nombreuses choses à cacher, s’en était certain. Mais il était exténué, il s'en rendit compte en voyant le dernier mafieux qui gisait toujours au sol, il était vingt heures pourtant l’envie de dormir prit le dessus. La nuit risquait d’être longue, il en était persuadé dorénavant. C’était tout sauf un hasard si les sages du conseil l’avaient envoyé ici et que des Mafiosi semblaient squatter les lieux. Une couverture ? Qui sait, il allait surement l’apprendre tôt ou tard...

      Il se retourna vers Galowyr et s’adressa à lui dans un large sourire.


      « Joli combat, un peu plus et il était manche ahahah ! Tu m’excuseras si je t’ai ôté le plaisir de pouvoir les trancher en deux, mais j’ai deux trois petit truc à faire encore dans cette auberge. » Il marqua une pause avant de reprendre sur un ton légèrement plus sérieux, qui ne lui ressemblait guère, l’assassin qui sommeillait en lui se réveillait clairement. « Je vais être légèrement promptueux, mais il se peut que j’ai besoin de ton aide…un peu plus tard…si tu pouvais me rejoindre vers minuit à la chambre vingt-sept ça serait très aimable toi. » Finit-il en souriant à pleine dent. La seconde d’après il avait filé se lover dans son lit aux couvertures crasseuses en attendant l’heure où le colis lui serait livré.





      Dernière édition par Drogo le Sam 26 Nov 2011 - 23:08, édité 2 fois

        Décidément la mort ne voulait pas de lui. Être blessé avec un pistolet sur la tempe ne suffisait même pas. On pouvait vraiment dire qu’il avait de la chance, beaucoup de chance. Il pouvait surtout remercier le dénommé Drogo. Il avait allongé le type au flingue d’un coup de poing. Chose étonnante pour le balafré, lui qui n’avait jamais compris les subtilités de cet art noble qu’était le combat à main nu. Il s’était souvent contenté de planté son crochet dans le ventre de son adversaire lorsqu’il n’avait pas de sabre à disposition. Chacun son style après tout …

        Mais quand même Galowyr s’étonnait lui-même. D’habitude il aurait rembarré violement Drogo pour s’être mêlé à ce combat qui n’était pas ses affaires. Et il n’avait rien dit sans réellement savoir pourquoi. Le rouquin avait même fait dégager les pseudo-mafieux. Golowyr rentra alors dans une de ses terribles phases de réflexions, se demandant ce qu’il pourrait bien faire avec un de ces supers pistolets en or. Il s’imaginait en train de se promener avec ça à la ceinture. Car toute personne avec un minimum de gout savait qu’il n’y avait rien de plus classe que les armes en or à part peut-être les vêtements à tête de mort et puis les bagues en ...


        Heureusement Drogo le tira de ses rêveries sinon, le Balafré aurait fini par avoir mal à la tête. Il fallait mieux qu’il n’abuse pas trop de ses neurones, ça ne lui réussissait jamais. Son sauveur lui parla en ces termes.


        Je vais être légèrement promptueux, mais il se peut que j’ai besoin de ton aide…un peu plus tard…si tu pouvais me rejoindre à minuit trente à la chambre vingt-sept ça serait très aimable toi.

        Bien sûr que t’es promptueux sale gosse. T'es pas mon pote et mon aide se paye et chère de préférence.

        C’est ce qu’il aurait répondu d’habitude mais étrangement son instinct lui dit de ne pas le faire. Et comme il n’avait jamais pris l’habitude de compter sur ses réflexions intellectuelles, il suivait toujours son instinct. Et bizarrement ça ne lui avait jamais porté préjudice. Il hocha donc la tête, en signe d’approbation. Dire oui ou tout autre signe de ce qu’il considérait comme une soumission lui était impossible. Il avait sa fierté après tout.

        Il regarda ensuite Drogo monter l’escalier grinçant et recouvert de poussière qui menait aux chambres. Lorsque l’homme au kimono disparut de son champ de vision, la douleur à son bras gauche repointa le bout de son nez. Fouillant de sa seule main dans ses poches, ce qui n’était pas bien pratique, il en sortit quelques pièces. Il s’approcha de ce qui n’avait de comptoir que le nom et jeta l’argent dessus :


        Filez-moi l’alcool le plus fort et le moins cher que vous avez. Et puis un bout de tissu peu importe.

        La tenancière le regarda et semblait vouloir répliquer de façon acerbe, mais lorsqu’elle se souvint de la susceptibilité prononcée de son hôte elle fit immédiatement demi-tour vers « les cuisines ». Elle en revint rapidement avec une bouteille poussiéreuse qui semblait avoir des siècles et ce qui avait dû servir de torchon pendant un bon bout de temps. L’aubergiste la posa sur le comptoir, prit les pièces et retourna à ses occupations.

        Le bandit lui sortit prendre l’air avec sa bouteille. Il faisait froid, le sol était couvert de neige et les habitants semblaient déserter les rues. Ils restaient chez eux près du feu se protégeant des morsures de l’hiver. Regardant la buée qui s’échappait de sa bouche lorsqu’il respirait il se demanda d’où ça pouvait venir. On ne lui avait jamais appris ce genre de trucs. Il savait juste lire et écrire et il en était fier. Peu de garçons des rues pouvaient en dire autant. Mais bon il y avait tellement de choses qui lui échappaient, ce qu’était le soleil, la lune ou les étoiles. D’ailleurs à ce sujet il aimait bien la nuit, c’était calme. Il se sentait en paix dans ces moments-là, mais la douleur dans son bras gauche le ramena à la dure réalité.

        Il enleva son manteau. Il sentit la morsure du froid sur ses bras. Il regarda la plaie sur son bras gauche, rien de bien méchant. Ce qu’il avait sur son visage était bien pire. Il vida une bonne partie de l’alcool sur la blessure. Son visage empourpré par le froid se crispa de douleur. Puis il imbiba le torchon et se fit un bandage de fortune. C’était mieux que rien, et s’il ne pouvait pas se battre avec ça, c’est qu’il n’était plus un pirate mais une fillette …
        Il remit vite son manteau pour éviter d’attraper la crève et s’aperçu avec un grand plaisir qu’il lui restait encore de l’alcool. Il en but une gorgée. Il toussa légèrement, sa gorge était en feu. Ça, se dit il, c’est une boisson d’homme, avec un truc pareil la plaie risque pas de s’infecter. Il rebut, jusqu’à finir le fond de bouteille. L’avantage c’est qu’il n’avait plus vraiment froid. Il alluma une cigarette et commença à marcher dans les ruelles. Il avait du temps après tout.

        Marchant dans les ruelles vides et silencieuses, il se sentit bien seul. Cette solitude qui pesait sur lui depuis si longtemps. Depuis ce funeste jour où son père était mort. Des jours à vivre de boulot plus dégradant les uns que les autres, à jouer les chiens de garde ou à casser des bras à des types qu’il ne connaissait même pas. Il était enfermé dans un cercle dont il n’avait aucune chance de sortir. La liberté qu’il avait éprouvé sur la mer, le souffle de l’air marin, le cri des mouettes et des goélands ou bien le bruit d’un navire fendant les eaux, tout cela lui manquait. Et alors qu’il s’apprêtait à s’allumer une énième cigarette, il s’aperçut que son paquet était vide. Il jura si fort, qu’on peut parier que toute la ville l’entendit. Puis il se souvint que son voisin de table lui avait donné rendez-vous à minuit. Il fallait qu’il bouge son cul s’il ne voulait pas être en retard.

        Il se perdit un long moment dans les rues, jusqu’à revoir l’enseigne rouillée de l'auberge qui n’était pas encore tombée que par un miracle inouï. Il ouvrit la porte de l’auberge d’un grand coup de pied pour ne pas avoir à sortir les mains des poches. L’hôtelière lui jeta un regard noir mais il ne le vit même pas. Il voulait savoir ce que lui voulait le rouquin. Il gravit les marches de l’escalier deux par deux, et avança dans le long couloir de l’étage jusqu’à tomber sur la chambre 27. Il toqua trois fois, bien impatient de savoir ce qui pouvait l’attendre.



        Dernière édition par Galowyr Dyrian le Dim 27 Nov 2011 - 16:07, édité 1 fois
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        « BOUM BOUM BOUM »

        Quelqu’un frappait comme un forcené contre la porte de sa chambre.

        « Jeune homme, j’ai ton colis. BOUM BOUM BOUM »

        « Ouais ouais j’arrive. »

        Combien de temps avait-il dormi ? Pas assez, c’était certain, la tête toujours dans l’cul il se leva précipitamment de son lit, ne prit même pas le temps d’enfiler un quelconque vêtement et partit ouvrir à celui qui l’avait tiré de son sommeil, en caleçon. Une fois la porte entrouverte en raison de la chaine du verrou il aperçut dans l’entre bâillement la Tavernière qui l’avait accueillit. Il ne s’y était pas attendu, mais si elle disait avoir son colis c’est qu’elle était son contact. Il ouvrit la porte et se fixa devant elle, tout en gardant une fois de plus ses distances.

        « C’est eux qui t’envoient ? »

        « Je n’en sais rien, je ne sers que d’intermédiaire. Pas un mot aux mafieux, garde tes distances avec eux petit, tu t’en porteras pour le mieux. Tiens. »

        Elle lui tendit une enveloppe encore scellée. Drogo La prit avant de lui claquer la porte au nez.

        « Garde tes conseils pour toi, vielle femme ! »

        Elle le répugnait, il n’y avait pas d’autre mot pour décrire l’effet que ça lui avait fait de devoir parler à cette femme. Mais peu importe, il était avide de savoir ce que contenais le colis même s’il avait plus intérêt à s’en mefier.
        Une fois arrivé sur le bureau qui en dehors du lit et d'une chaise faisait office du seul meuble présent dans la pièce, il déchiqueta le sceau et vida le contenu de l’enveloppe. Une multitude de feuilles cartonnée tombèrent comme des feuilles mortes sur le bureau. Drogo les inspecta une par une. Il s’agissait là de fiche détaillée recensant un groupe entier de mafieux, elles mentionnaient leurs identités, leurs poids, leurs âges, leurs grades au sein de leur Famille, rien n'étant laissé au hasard. En inspectant les fiches, il en reconnut trois d’entre eux, ceux qu’il avait croisés plus tôt dans la soirée.

        Si on lui avait fait part de ces informations, c’est qu’il s’agissait là d’une mission de l’ordre de l’Assassinat de masse. Drogo trouvait ça surprenant, depuis plus de deux ans il n’avait plus reçu de mission du genre, on lui avait dit que dorénavant il n’avait plus à endosser le costume d’Assassin malgré les dix-sept années d’enseignement qu’on lui avait imposé. Un pirate, c’était ce qu’on lui avait demandé d’être, ce revirement de situation était louche. Sans compter qu’il ne comprenait pas la raison pour laquelle ils avaient décidé de se frotter à la Mafia…S’il écoutait son instinct, il comprendrait immédiatement que les Targaryen avaient décidé de revenir à leurs anciennes coutumes, meurtres, extorsion de fonds, corruption. Mais il préférait ne rien supposer et faire ce qu’on lui avait appris et rien d’autre.

        Il tomba sur une feuille de papier soigneusement plié en deux. Drogo la déplia et put déceler l’écriture de la Prêtresse.


        Drogo,

        Il est temps pour toi d’endosser un costume que longtemps tu penser t’être débarrassé, mais les temps changent et il est temps pour nous de nous faire une place dans ce vaste monde. Ta mission est simple, débarrasse nous de l’intégralité de ces hommes, aucun ne doit avoir l’opportunité d’assister à une aube nouvelle. La cible principale se trouve au dernier étage, il est primordial qu’elle n’en sorte pas vivant.

        Le conseil te fait une fleur et à jouer des relations pour que l’on puisse te fournir les armes nécessaires à ton voyage. Au sous-sol se trouve une pièce où logent les mafieux, tu y trouveras de quoi constituer une armurerie pour ton navire. Le bénéfice y est double, ces hommes nous on acheter ces fournitures, crois le où non Drogo, mais un avenir radieux nous est promis, les dieux répondent enfin à nos prières, en espérant qu’il en est de même pour toi, je te souhaite bonne chance.

        « Feu & Sang »

        Drogo avala difficilement sa salive, sa gorge était nouée sans qu’il ne sache pourquoi. Un avenir radieux…ça dépend pour qui. C’était dorénavant officiel il allait redevenir très prochainement la marionnette qu’il a été durant la plus grande partie de sa courte vie. Le pirate s’y était attendu, mais comme convenu l’équipage qu’il devait former ne devait pour l’instant en aucun cas trempé dans les magouilles de la nation. Enfin…lui fallait-il déjà un équipage.

        On toqua de nouveau à la porte. Il n’attendait personne pourtant, à moins que…

        Il ouvrit la porte. C’était le balafré !


        « Ah.. ! C’est toi ? »

        Drogo parut étonné, mais ça l’arranger de le voir ici. Et pour sur l’homme en face de lui avait du flair !

        « Entre, reste pas là. C’est pas un palace, mais on peut rien attendre de mieux de la part d’une auberge si mal fichue. »

        Drogo retourna en direction de l’unique pièce et se tint debout en son milieu.

        « A ta place je ne sais pas si je serai venu, comme quoi tu as surement un meilleur instinct que moi. Tu ne devrais pas être déçu. »

        Il lui expliqua ensuite le plan qu’il avait envisagé pour récupéré les biens de mafieux sans pour autant lui parler de l’ordre d’assassinat qu’il avait reçu.

        « Pour faire simple, les mafieux se servent de l’auberge comme couverture pour leurs affaires, je tiens d’une source sur qu’ils ont investie le dernier étage et le sous-sol de celle-ci. Ils s’en servent aussi comme planque, pour de très nombreuses armes et sans doute un bon paquet de biffetons. Je ne sais pas toi, mais pour ma part je flaire le gros coup eheh »

        Il retourna vers son bureau et eut le bon sens d’enfiler son kimono accroché à la chaise faisant face au bureau. Une fois le vêtement enfiler, il rangea les fiches dans une de ses poches, et d’un autre il en sortit un den den miniature directement connecter à celui du Susanoo, histoire de prendre ses précautions, à tout moment Aïo pouvait être à l’origine d’une catastrophe, mieux vallait gardait le contact avec eux. Mais cette fois-ci les rôles s’inversaient. Il composa le numéro et attendit quelques secondes avant d’être mis en relation.

        « Allo ? Aïo ? »

        « Non c’est Maka ! Qu’est ce que je peux faire pour t’aider ? »

        « A la fin de ce coup de fil, sors avec Aïo sur le pont et regarde dans le ciel, je vais t’indiquer ma position. Dis à Aïo que j’ai besoin de son aide, envoie le moi avec de quoi transporter pas mal de trucs, dis lui de m’attendre à l’entré de l’auberge du Chagrin Ensanglanté. »

        « Euh…je devrais peut-être y aller avec lui, tu sais bien comment il est.. »

        « Oui comme tu veux, j’imagine que le bateau n’a rien à craindre à cette heure de la nuit. Très bien, faites vite, et ne vous faites surtout pas remarquer. »

        « On fait ça ! »

        « Merci.. »

        Sur ce dernier mot, il raccrocha le combiné et se dirigea en direction de l’unique fenêtre de la pièce. Tout en ouvrant la fenêtre, il s’adressa à Galowyr.

        « J’appelle des bras supplémentaires, on en aura bien besoin pour transporter la marchandise. » Une fois celle-ci ouverte il s’assit sur son bord et sortit de sa poche une de ses grenades aveuglantes. « Enfin j’dis on, si ça t’intéresse bien sûr, rien ne t’oblige à me suivre. » Il passa son buste par la fenêtre, la goupille entre les dents. Plus dur de parler, mais il s’y risqua tout de même. « J’me suis dit que j’te devais bien ça après t’avoir empêché de laver son affront » D’un coup brusque de la tête il dégoupilla la grenade et la lança de toutes ses forces le plus haut dans le ciel, avec succès. Il était fier de son coup. La Grenade ne tarda guère à exploser laissant s’échapper un flash lumineux qui avait illuminé pendant plusieurs secondes tous les horizons. Peu de chance que Maka est pu le manquer. Il rentra de nouveau dans la pièce à l’odeur nauséabonde. « Et puis on est deux à ne pas aimer les snobinards qui pète plus hauts qu’leurs culs, à nous deux on pourrait les faire rev’nir à la réalité. »

        Il se leva et se dirigea en direction de la sortie sans lui laisser le temps de répondre et quitta la pièce pour se retrouver dans le couloir.

        « C’est comme tu le sens, on fait deux-deux sur le matos si ça t’chante. »

        Cette fois-ci il le fixa droit dans les yeux.


        Dernière édition par Drogo le Sam 26 Nov 2011 - 23:20, édité 1 fois
          C’était une drôle d’offre qui lui faisait le rouquin. Enfin pas plus étrange que les boulots qu’on avait l’habitude de lui refourguer. Tuer et voler. Classique mais jouissif. Le genre de travail qu’il ne refusait jamais, c’était la seule règle de son code de conduite. Non ce qui était surprenant dans cette histoire c’est qu’il connaissait à peine, si ce n’est pas du tout, ce type. Et voilà qu’il lui demandait de l’aide pour démonter un réseau de mafieux. Au moins le séjour dans cette auberge plus que miteuse lui aurait servi à quelques choses. Puis ce mec était quand même bien louche. Comment avait-il eu toutes ces infos déjà ? Puis il était sacrément bien équipé : grenades, den den mushi miniatures et apparemment des hommes de mains … Sans compter le fait qu’il pouvait mettre KO un homme d’un seul coup de poing. Non c’était sûr il venait de tomber dans une drôle d’intrigue. Là encore le bon sens aurait dû lui faire décliner l’offre et faire gentiment demi-tour. Mais comme d’habitude il ne s’embarrassa pas de ce « truc débile », le bon sens s’était un truc de bonne femme, un homme n’écoute que ses intuitions. Puis ses pensées s’égarèrent encore sur les pistolets en or des mafieux. Non mais franchement, il lui en fallait un, ou même deux. Avec ça à la ceinture il ferait des envieux c’est sûr ! Il s’imaginait se promenant dans la rue exposant fièrement ces trophées en or, fier avec un grand sourire, puis ça devait plaire aux femmes ce genre d’armes. C’est de notoriété publique que les femmes aiment l’or non ? Et même si ça se trouve, il y avait d’autres trucs encore plus classe au sous-sol, genre … un nouveau crochet par exemple ou une hache, et pourquoi pas un … Drogo le tira une nouvelle fois de ses réflexions métaphysiques.

          Alors qu’est-ce que t’en dis ?


          Vendu ! Mais j’aimerais bien savoir qui tu peux bien être le rouquin. On verra ça quand on se sera farci ces cols blancs. Et pas d’entourloupes ou je t’ouvre du col jusqu’à tu sais quoi et je vends tes tripes à la bonne femme en bas. C’est le genre de truc qu’elle doit foutre dans son plat du jour si tu veux mon avis
          .

          Il avait répondu en souriant, chose plutôt rare de sa part. Etait-ce la perspective d’acquérir des armes s’une élégance rare (tout du moins selon lui) ? Ou était-ce parce qu’il redécouvrait le travail en équipe et que pour le moment il échappait à la solitude qui l’avait toujours poursuivi ? Il ne le savait pas lui-même. Mais rien de tel qu’un combat pour se remettre les idées en place.

          Sans attendre de réponse de Drogo, il enchaina rapidement.
          Par contre, je passe devant.
          Et là encore sans attendre de réponse, il sortit de la chambre il descendit les escaliers. La chambre 27 comme toutes les chambres de la même dizaine se trouvait au deuxième étage. Mais en passant arrivant au niveau du premier étage, une voix l’interpella, une voix possédant un certain accent …
          Hey amico, si j’étais toi j’irais me coucher. Il se fait tard et on raconte qu’il se passe des choses étranges ici la nuit. N’est-ce pas Aldo ?

          Tout à fait Alfredo, les nuits sont dites dangereuses par ici il ne faudrait pas que notre ami se fasse mal.

          Aldo, charmant jeune homme avait tout à fait la tenue d’un membre de la famille, un joli costume et un chapeau assorti. On aurait pu en dire de même pour le dénommé Alfredo.


          J’allais justement me coucher, je dors dans la chambre 14, merci du conseil les amis.
          Dit-il d’un ton faussement apeuré.

          Il avança dans le couloir d’une démarche qu’il voulait maladroite. Puis lorsqu’il dépassa les deux hommes, il se retourna brusquement et transperça la gorge d’Aldo avec son crochet tout en affichant un sourire malsain. Coup bas auraient dit nombre d’hommes attachés à l’honneur et à la vertu. Galowyr lui s’en moquait, la vie de ces types n’avait aucune valeur. Soudain une douleur brusque et puissante dans le bras gauche lui rappela qu’il avait été blessé. Ce qui semblait réjouir Alfredo, qui avait abandonné le cigare qu’il fumait tranquillement pour dégainer une épée. C’est à ce moment-là que Drogo surgit de l’escalier et frappa violement le mafieux, enchainant une série de coup. Surpris par cette irruption soudaine, le mafioso n’offrit guère de répondant à Drogo, qui lui balança un superbe crochet. Alphonso s’écroula. Voilà deux fois que ce type lui sauvait la mise. En guise de remercîment il n’eut droit qu’à ceci :
          Pff, j’aurais pu me le faire moi-même.

          Il faisait le malin mais il avait sacrément mal au bras. Ils descendirent alors. Galowyr se fit la réflexion qu’il n’avait pas la moindre petite idée d’où pouvait bien se trouvait l’accès au sous-sol. Drogo lui semblait mieux renseigner puisqu’il lui désigna un coin de la pièce. Tournant la tête pour regarder, il se rendit compte que deux types montaient la garde devant un escalier. Heureusement dans l’obscurité de l’auberge qui était très mal éclairée, les deux nouveaux compères n’avaient pas été repérés. Par contre les deux mafiosi eux étaient assis à une table du réfectoire ou ils avaient allumées des bougies pour jouer aux cartes.Galowyr dégaina son sabre et avança vers la table. Il allait en trancher un, voir les deux.

          Lorsqu’ils aperçurent la silhouette de Galowyr sabre en main, les deux hommes ne se firent pas prier et dégainèrent leurs armes, respectivement une lance et une énorme matraque. Avant que l’homme à la batte n’ait le temps d’en faire usage, Drogo s’était jeté sur lui, mais le balafré n’eut pas le temps d’en voir plus puisqu’une lance menaçait à présent de l’embrocher. Le bras gauche collé au corps, il parvenait à esquiver les coups de lances, mais sans jamais pouvoir porté le moindre coup à son adversaire qui avait une trop grande allonge. De plus combattre dans la pénombre ne faisait qu'ajouter de la difficulté à la chose. Puis il eut une idée un peu risquée. Il baissa volontairement sa garde. Et son adversaire tomba droit dans le piège, Galowyr bondit sur à gauche et trancha le bois de la lance. Surpris son adversaire dégaina maladroitement un pistolet. Du moins il essaya … Le sabre du balafré trancha sa chair et il tomba net. Galowyr retourna son attention sur Drogo avait il terminé ?


          Dernière édition par Galowyr Dyrian le Dim 27 Nov 2011 - 16:08, édité 2 fois
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          "Vendu ! Mais j’aimerais bien savoir qui tu peux bien être le rouquin. On verra ça quand on se sera farci ces cols blancs. Et pas d’entourloupes ou je t’ouvre du col jusqu’à tu sais quoi et je vends tes tripes à la bonne femme en bas. C’est le genre de truc qu’elle doit foutre dans son plat du jour si tu veux mon avis."

          Face à ces menaces proliférées ouvertement, Drogo ne jugea bon que de rire à pleine gorgée. Qu’il essaye et ils allaient voir qui des deux allait finir en ingrédient pour le plat principal. Pour tout dire il appréciait cette franchise qu’il avait su déceler dans ses mots ; le jeune home préférait de loin les gens qui quand ils avaient quelque chose à dire, le faisaient sans passer par quatre chemins, de toute manière il n’y avait aucune chance qu’il se froisse, tant qu’on ne mentionnait pas sa taille ou son jeune âge. Drogo n’était pas du genre exigeant ni même sélectif dans le choix de ses fréquentations, le jeune homme était plus du genre à s’accommoder à très peu de chose et un rien lui suffisait pour se lier d’amitié avec quelqu’un…il en était de même lorsqu’il s’agissait de le rompre.

          Galowyr avait pris les devants, sans que Drogo n’y trouve à en redire. Les couloirs de l’hôtel étaient vides, ils ne croisèrent âmes qui vivent qu’une fois arrivé à l’étage du dessous. À cette heure de la nuit il ne pouvait s’agir que de mafieux et il avait eu raison. Ils étaient aux nombres de deux et semblaient s’adresser à Galowyr quand Drogo arriva à l’étage, quelque seconde après. Le jeune homme ne comprit pas immédiatement la situation, le forban s’était mis à marcher dans leur direction jusqu’à les dépasser. Mais la suite des évènements répondit à ses interrogations. Il s’était débarrassé d’un premier d’entre eux, mais le deuxième semblait vouloir passer à l’action, Drogo ne lui en laissa guère le temps. Il avait surgi de la cage d’escalier pour fondre vers sa cible. Avant même qu’il n’ait eu le temps de se servir de son épée, le Mafieux se retrouva corps à corps avec Drogo. Il était d’humeur à cogner avec ses poings ce soir. Son poing droit s’écrasa contre l’estomac de l’homme en costume, puis le second vint s’écrassé contre le côté droit du visage. L’homme avait reculé et semblait déjà mal en point. Un dernier crochet suffit à l’envoyer au tapis.

          Il découvrait les joies du travail en équipe et il adhérait complètement, ce que lui c’était toujours démené à faire tout seul aurait était bien moins épuisant si il les avait faites accompagné. C’était d’homme comme lui qu’il avait besoin pour son équipage. Un homme qui n’avait rien à perdre était toujours meilleur combattant qu’un homme préoccupé par ses obligations. Un homme libre, comme il avait toujours voulu être.

          Ils arrivèrent en un rien de temps au réfectoire. Un peu plus loin se tenaient deux autre mafieux autour d’une table éclairée à la lumière de la bougie. En dehors de cette lueur, la pièce était plongée dans la pénombre. Il ne l’avait pas remarqué, mais le ciel en cette soirée étrange était dénué de lune.
          Les deux complices se faufilèrent sans un bruit à proximité des deux nouvelles cibles. Elles ne tardèrent pas à les remarquer, Galowyr engagea le combat avec un premier, lui s’occupa du deuxième. Celui-là même était armé d’une batte en fer qui à vu d’œil semblait vachement lourde. Il la tira sur quelques centimètres avant de la soulever difficilement pour frapper droit devant lui, là où se trouvait Drogo. Le pirate voulu écarter la batte à l’aide de la partie droite de l’avant de son bras, ce qu’il réussit, mais la manœuvre lui provoqua une douleur aiguë au bras. Le choc avait laissé derrière lui une douleur, mais rien de considérable. La batte elle chuta au sol entrainant son propriétaire avec le poussant à perdre son équilibre. Drogo en profita pour avancer son corps le plus près du sien et l’assena d’un crochet du droit dans le ventre, ayant pour conséquence de lui couper le souffle momentanément. Il lâcha même la batte que Drogo, intrigué, s’empressa de ramasser. Il voulait voir quel effet cela faisait de se battre avec une arme pareil.

          Il la souleva, elle avait beau être lourde cela ne l’empêcha pas de l’utiliser confortablement. Le pirate commença par fondre la batte en direction du genou gauche du mafieux. La batte avait broyé celui-ci, forçant l’homme à tomber au sol dans un souffle étouffé. Avant même qu’il n’ait eu le temps de crier, la batte s’écrasait contre sa tête au sol. Du sang en avait giclé, Drogo en était recouvert, mais il savourait la sensation de puissance que lui procurait dans l’instant présent une arme du type. Il la souleva de nouveau et l’écrasa encore une fois sur le crâne du mafieux, puis une troisième et une quatrième fois. À la fin il ne restait plus grand-chose de la jolie gueule de l’homme si bien entretenu, elle ne ressemblait à plus rien d’humain, mais à une mixture étrange imbibée de sang. Enchainer ces coups l’avait essoufflé, mais il ne regrettait pas, sa mort avait été vachement spectaculaire et il aimait ça. Tout en s’essuyant le visage d’un revers de la main, il jeta un œil à Galowyr qui en avait fini quelques instants plutôt.


          « C’est par là je crois. » Finit-il par dire en se léchant les babines d’une main et de l’autre lui montrant un couloir qui semblait mener à des escaliers. Une fois de plus il avait vu juste, ce qui était plutôt rare, mais c’était bien là qu’il devait aller. D’en bas provenait des voix dont les paroles restaient encore incompréhensibles, mais les rires oui. Plus il descendait l’escalier plus il était capable de discerner parmi les voix le nombre de mafieux qui se trouvait au sous-sol. À tout moment il s’attendait à en voir un déboulé de nulle part armé de l'un de ces Derringer en or qu’il zieutait avidement. Mais rien, une fois les escaliers franchit dans leur intégralité il comprit que les mafieux se trouvaient tous dans la même salle, la seule au sous-sol où de la lumière émanait. Il fit signe à Galowyr de s’approchait et avança jusqu’à celle-ci pour se coller contre le mur à gauche de la porte. Ils avaient l’air beaucoup, mais par chance la pièce n’était pas gardée. Un peu plus haut se trouvait une petite fenêtre que l’on pouvait légèrement entre-ouvrir. Elle allait lui permettre d’avoir le nombre exact d’opposants à éliminer. À sa gauche se trouvait une vielle commode qui semblait être inutilisée. Il s’en servit pour atteindre la fenêtre. À travers celle-ci il pu voir une petite salle faiblement éclairée où étaient disposé dans un désordre ahurissant des caisses pour la plupart ouverte laissant apparaitre des dizaines d’armes en tout genre, des fusils, des épées, suffisamment de dynamite pour faire sauter un QG d’un coup, d’autres armes plus insolites et des litres de rhum à en perdre la raison. Il avait compté sept pirates, tous totalement ivre et accompagnés par autant de racoleuses aux formes généreuses. Ils faisaient un boucan d’enfer, certain s’était mis à copuler en toute aisance tandis que d’autres riaient à gorge déployée, le tout dans une ambiance totalement enfumée par le cigare. Il avait tout ce qu’il lui fallait. Il ne tarda pas à rejoindre Galowyr pour s’adresser à lui à voix basse. Comme à son habitude il était totalement hors contexte, alors qu’on aurait pu s’attendre à ce qu’il lui raconte ce qu’il avait vu, mais non, il trouva primordial de parler d’un sujet qui le titillait depuis plusieurs minutes déjà, son impatience faisant elle le reste.

          « J’y pense depuis tout à l’heure et j’me suis dis c’est le moment où jamais de craché le morceau. » Il marqua une courte pause avant de reprendre, toujours à voix basse. « J’cherche à fonder un équipage, de bandit, de gens qui n’ont pas froid aux yeux et avec qui il est plaisant de passer un peu d’temps, à jouer l’pirate si tu vois où j’veux en venir. Et j’me suis dit que tu avais le profil parfait pour être mon premier homme. J’te demande pas d’me répondre tout d’suite hein, mais réfléchis y et tu me diras ce que tu en penses une fois qu’on aura quitté ce trou à rats. »

          Une fois dit, il se focalisa sur son objectif. Tout de suite après il sortit de sa poche une grenade aveuglante. Sept contre deux ? Elle allait leur donner un petit avantage.

          « À trois on rentre, ok ? » Dit-il en se positionnant derrière la porte, la main droite sur la poigné. « Un.. » Il dégoupilla la grenade et tourna la poignée. « Deux… » Il entrouvrit la porte et laissa glisser au sol la grenade avant de refermer un court instant la porte. Il attendit d’entendre le léger bruit provoqué par la grenade pour balancer le dernier nombre : « Trois ! » La seconde d’après, il avait défoncé la porte à l’aide de son pied et se trouvait devant quatorze mafieux et putes, tous aveuglé par le flash qui leur avait privé de la vue pour quelques secondes.


          Dernière édition par Drogo le Sam 26 Nov 2011 - 23:33, édité 1 fois
            Galowyr resta un moment bouche bée face au spectacle sous ses yeux : Drogo s’acharnait à la batte sur la tête du mafieux, dont il ne restait plus qu’une immonde bouillie. Cela lui fit penser à l’immonde repas qu’il avait pris, et qu’il avait faim. Il rêvait d’un morceau de viande, mais ce n’était pas tellement approprié au moment. Le rouquin ne semblait pas du tout choqué par la brutalité dont il avait fait preuve. Il en avait dans les tripes pour un gamin …

            Le balafré observa son compagnon léchait un partie du sang qui recouvrait son visage et se fit la réflexion qu’il fallait mieux ne pas énerver ce type si on tenait un minimum à son intégrité physique. Il suivit le rouquin sans se poser de question, et ils descendirent de vieux escaliers poussiéreux qui n’étaient étrangement pas gardés. Ces abrutis s’imaginaient surement que personnes ne pourraient se débarrasser des quatre faiblards qui montaient la garde. Péché d’orgueil qui leur serait fatal. Des cris et des rires commencèrent à résonner dans les escaliers. Il lui parut que les mafieux faisaient la fête. Une odeur de cigare montait depuis l’unique pièce du sous-sol. Ce qu’il lui donna une affreuse envie de fumer qu’il ne pouvait pas malheureusement assouvir. C’était comme si ces sales types le narguaient, ils allaient voir … Mais ses pensées belliqueuses furent stoppées par Drogo.


            « J’cherche à fonder un équipage, de bandit, de gens qui n’ont pas froid aux yeux et avec qui il est plaisant de passer un peu d’temps, à jouer l’pirate si tu vois où j’veux en venir. Et j’me suis dit que tu avais le profil parfait pour être mon premier homme. J’te demande pas d’me répondre tout d’suite hein, mais réfléchis y et tu me diras ce que tu en penses une fois qu’on aura quitté ce trou à rats. »

            Pendant l’espace d’une seconde Galowyr faillit répondre oui immédiatement. Un équipage hein ? Un navire, l’océan et la liberté ? Que demander de plus ? Surtout que le futur capitaine n’avait pas l’air d’un tendre ce qui présageait de bons combats en perspectives. Puis au pire, si ces gars l’emmerdaient, il connaissait des vendeurs d’esclaves qui seraient ravis de faire quelques acquisitions. C’est ce qu’il aurait voulu répondre. Mais il se sentit heureux, Drogo lui proposait de mettre fin à cette solitude qui le rongeait. Peut-être cet équipage pouvait être une nouvelle famille pour lui. Mais il se ressaisit, il n’avait pas le temps pour ces niaiseries. Il allait casser du mafieux, ça lui remettrait les idées en place.

            Un équipage hein ? Ne soit pas si arrogant ! Essayes déjà de survivre à ce combat. Ce n’est pas parce que leurs flingues sont dorés qu’ils ne tirent pas de vraies balles …

            Puis Drogo tira, de sa poche une autre grenade. C’était pratique ces trucs-là. Mais il fallait surement bien banquer pour pouvoir s’en acheter, et puis où est ce qu’on pouvait bien s’en procurer.

            Un

            Non parce qu’après tout ce n’était quand même pas le genre de trucs qu’on trouvait dans toutes les armureries du coin. Un peu comme les armes dorées, qu’on ne trouvait apparemment que dans les sous-sols d’auberges miteuses.

            Deux

            Il faudrait qu’il pose directement la question à Drogo en fait. Après tout s’était lui qui les avait achetées non ? A moins que ce ne soient ses acolytes d’ailleurs à quoi pouvaient-ils bien ressembler ? L’image de deux énormes armoires à glace lui vint à l’esprit. Après tout pour porter des caisses d’armements ça ne pouvait pas être des fillettes.

            Trois !

            Le flash lumineux lui fit comprendre qu’il était temps de tailler dans le lard. Il abandonna rapidement ses pensées sans intérêts, pour foncer tête baissée dans la salle. Il se jeta sur la première personne à sa portée. Profitant de son élan il enfonça son genou dans le ventre de son adversaire qui s’écroula au sol, avant de recevoir un énorme coup de pied dans la tête sans pouvoir faire quoique ce soit.

            Une balle l’effleura, le mafieux encore légèrement aveuglé l’avait manqué. Sans réfléchir le pirate lança son sabre, il avait déjà vu des types lancer des couteaux et avait trouvé ça plutôt classe. Pas de bol pour lui il n’avait aucun talent pour ça et le sabre passa bien loin de son opposant. Celui-ci s’apprêtait à tirer, Galowyr avait beau réfléchir la situation lui semblait sans issue. Mais le tireur fut bousculé par l’une des demoiselles court-vêtues qui s’enfuyait comme ses camarades à toute allure. Ne perdant pas de temps le balafré se jeta sur lui, une lutte au sol s’engagea. Le pirate reçut une série de coup de poing au visage, mais rendit la pareille à son adversaire. Puis il lui enfonça son crochet dans le ventre, la douleur immobilisa le mafioso. Galowyr lui arracha son arme et lui tira une balle dans le thorax.

            Récupérant son sabre il n’esquiva qu’à la dernière seconde l’énorme hache que maniait un autre membre de la pègre. Encore un peu sonné par les coups qu’il avait reçu au visage, il parvenait difficilement à trouver une ouverture. Puis soudain il la trouva, pour manier une arme d’une telle envergure le type faisait d’énorme moulinet. Le balafré frappa au moment où l’homme remontait sa hache. Une fois, puis il répéta le mouvement jusqu’à ce que son adversaire s’écroule au sol.

            Il scruta la pièce, il ne restait plus qu’un type en costard debout. Bizarrement il n’avait pas bougé comme si les deux intrus ne l’avaient pas effrayé. Jetant un rapide coup d’œil à Drogo qui achevait son adversaire. Galowyr fonça sur ce qui ressemblait au chef de la famille. Mais le type esquiva tous ses coups. Le pirate commença à tenter diverses feintes et autres changement de rythme mais rien n’y faisait. Il reçut un violent crochet à la mâchoire qui l’envoya au sol. Ce type était trop fort pour lui il n’avait pas de doute. Mais il n’était pas tout seul … Drogo en avait fini et l’avait rejoint.

            C’est un gros morceau celui-là il y en aura bien pour nous deux. Dit le balafré en se relevant avec un sourire aux lèvres. Sa blessure au bras lui faisait encore mal, mais ce n’était pas le temps de pleurnicher.


            Dernière édition par Galowyr Dyrian le Mer 16 Nov 2011 - 14:40, édité 1 fois
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            Le pirate ne pouvait être que satisfait du résultat obtenu par sa manœuvre, qu’il avait mainte et mainte fois reproduit. La seule parade à cet ingénieux système de flash était les lunettes, de soleil de préférence. Ce qui n’était évidemment pas le cas de ces mafieux, il était certes courant d’en voir porter des lunettes teintées de noir. Mais le soir, dans une pièce mal éclairée ? Il ne fallait pas pousser non plus.

            Les mains sur les yeux, des cris de stupéfactions, les mafieux s’étaient pris de panique et en l’espace de quelques secondes la pièce fut sans dessus-dessous. La précipitation n’allait pas être à leurs avantages, surtout privés de la vue. Qu’y pouvait-il ? De toute manière ils étaient tous condamnés à mourir en raison de quelques desseins obscurs d’un peuple nourri par un désir de vengeance. Lui n’était qu’un outil, le bras armé d’une dizaine de vaniteux en quête de pouvoir. Eux n’étaient rien d’autre que de la vermine à éradiquer ; C’est vrai non ? Les cafards, on n’hésite pas une seconde à s’en débarrasser, quelle que soit la manière dont on s’y prend. C’était comme cette vermine d’homme-poisson, l’accouplement des deux races aux yeux de Drogo n’était rien d’autre que la pire hérésie sur terre. Il éprouvait un profond dégout pour les individus de cette espèce, mais il n’y avait aucune originalité là-dedans, le racisme avait eu tendance ces dernières années à se banaliser…

            Galowyr le fit revenir à ses esprits. Il n’avait pas le temps de divaguer –ses souvenirs de cette journée de captivité en compagnie de l’homme poisson au service de la marine y était pour beaucoup, encore fallait-il que ce soit réel. Il avait un doute, ce Toji Arashiburai devait être une invention de son subconscient…- il avait de la vermine à éradiquer.
            Le premier d’entre eux clopina en sa direction, sans doute qu’il s’était fait mal en voulant se débarrasser de la catin qu’il avait sur les cuisses, mais il ne semblait pas l’avoir vu. Tant mieux. Drogo l’attrapa par le col et le rapprocha brusquement vers lui avant de lui foutre un coup de boule en pleine poire. La seconde d’après la main du pirate se faufilait vers la ceinture du mafieux pour y tirer un petit couteau de son étui de cuir. Le mafioso lui chutait dangereusement en arrière, mais avant qu’il ne puisse toucher le sol Drogo le tira de nouveau vers lui pour lui enfoncer le couteau sous le menton. La lame avait traversé le crâne, le bruit de la fissure apporta une certaine forme sadique de satisfaction au jeune pirate. Comme à son habitude il prenait un réel plaisir à tuer et plus les corps tombaient plus son désir accroissait pour généralement aboutir sur un enlisement sans espoir de retour dans la folie qui le hantait depuis tant d’années.

            Le corps sombra au sol, il fallait maintenant passer au suivant. Il choisit le mafieux le plus proche de lui, c'est-à-dire celui qui se trouvait en face, seul une table les séparait. Il n’avait pas le temps de franchir le meuble, car se futur victime semblait retrouver la vue. Les quinze secondes étaient écoulées. Il choisit de l’attaquer à distance, pour ça son Dragon Wing aller être nécessaire…Il le tira de son dos pour le faire immédiatement tournoyer dans les airs avant de donner un coup franc horizontalement en direction de sa cible. Les ailes du planeur avaient été déployées quelques secondes avant d'être retroussées.


            « Raffles… »

            Ceci étant fait, une rafale d’air en forme d’arc fila en direction du mafieux pour le faire décollé jusqu’au fond de la pièce.

            Drogo ne tarda guère à le suivre, il bondit en avant jusqu’au col blanc pour une fois à bonne distance lui coller de toutes ses forces son poing en pleine face. Du sang coula de la lèvre du concerné. Le pirate s’apprêta à lui en coller un deuxième, mais soudainement un de ses « frères » l’attaqua par la gauche, armé d’une hache. Drogo l’évita d’un cheveu, et pour dire la hache en passant avait réduit sa tresse d’un bon quart, ce qui bien évidemment eu pour conséquence de détacher ses longs cheveux. Il était rare de le voir ainsi, il acceptait mal qu’on le voie de la sorte. Il avait eu envie de crier, à pleins poumons, mais il n’avait pas le temps pour. Le jeune homme allait devoir se contenter d’ôter la vie à l’auteur du crime.

            Un coup de coude dans le bras suffit au pirate à désarmer son adversaire. Avant que l’arme ne tombe au sol, Drogo s’en saisit pour la planter par la droite l’instant d’après dans le cou de son ancien propriétaire. Le sang gicla à l’image d’une fontaine. Le pauvre gars se vida de son sang en moins de deux.

            L’homme qu’il avait pris en chasse demeurait pour l’instant inconscient, le pirate décida de s’en occuper plus tard. Galowyr de son côté avait fait du bon boulot, il s’était débarrassé du même nombre de pirates que lui. Drogo n’était pas très doué en calcul, mais a priori il n’en restait qu’un.

            Quand le pirate se retourna, Galowyr se frittait avec le dernier homme. Sans succès, il semblait qu’il s’agisse cette fois-ci d’une tout autre affaire. Du premier regard Drogo reconnut l’homme, il était recensé parmi ses fiches et avait si son souvenir était bon le grade de Capo, les mafieux qu’ils avaient tués devaient constituer son équipe. Il fallait s’en débarrasser avant qu’il n'ait le temps de prévenir son boss.

            Les deux nouveaux compagnons côte à côte, et un homme bien téméraire face à eux.


            « C’est un gros morceau celui-là il y en aura bien pour nous deux »

            « Ouais…on fait ça en deux deux et on s’barre. » Répondit-il. Dorénavant, son instinct parlait. « Je l’attaque de front, je l’étouffe avant d’me retirer et là tu t’occupes de le descendre avec un d’ces flingues. Il verra rien v’nir. » Ca passe ou ça casse voulut-il ajouter.

            Les yeux droits dans les yeux de son adversaire Drogo commença sa course en sa direction. Lui ne semblait guère s’en soucier et se contenta de dégainer un fusil pour tirer à deux reprises dans sa direction. La vivacité des mouvements du jeune homme lui permit d’éviter les balles. Un pas rapide sur la droite pour éviter le premier coup et un gros pas sur la gauche pour le deuxième, sans oublier la probabilité que le mafieux tirait comme un manche. À mis chemin il dégaina à son tour, pas un flingue, mais son Drogon-Wing qu’il commença à faire tourner autour de lui, au-dessus de son bras, au tour de sa taille, le bâton tournait dans tous les sens.

            « Raffles !! »

            Il créa de nouveau un courant d’air qui vint s’écraser droit sur le mafioso. « Raffles ! » Il en créa une seconde, puis une troisième. Le tout était de savoir quel était le moment opportun pour sortir les ailes du planeur et celui pour les retrousser. Il n’y avait plus qu’un mètre qui les séparait. Les rafales de vent en s’écrasant sur lui le forcèrent à se protéger à l’aide de ses deux bras, mais cela ne l’empêchait pas de reculer à chaque nouvelle collision. Il était dos au mur à présent. C’était le moment propice à une attaque frontale. Drogo sauta en l’air tout en tirant son buste en arrière et en retroussant ses jambes. La seconde d'après ses deux pieds frappaient la tête du mafieux de plein fouet. Celle-ci qui s’encastra immédiatement avec une bonne partie du reste du corps dans le mur. Toujours dans les airs, Drogo s’était servi du corps de sa victime pour amorcer un triple salto arrière afin de laisser le champ libre à Galowyr.

            PAN ! Un bruit sourd, le capo tombe au sol. PAN ! PAN ! Un cri étouffé, le capo est mort.

            Ils n’avaient plus une seconde à perdre. De toute manière depuis le moment où il avait quitté sa chambre, le temps lui était compté. Aïo devait être arrivé, à coup sûr. Il regarda Galowyr.

            « On embarque tout ? »

            Si ce n’était pas évident ? Au fond de la pièce, près du défunt capitaine se trouvait une porte, ce qui était supposé être une issue de secours, mais c’était surement par là que les mafieux accédaient au bâtiment. Ca tombait bien ils avaient besoin d’un accès rapide à l’extérieur.

            « J'te laisse regrouper ce qu’on embarque, de mon côté je vais voir si mes "amis" sont arrivés. »

            Il franchit la porte pour se retrouver dans une ruelle très étroite, à sa gauche des bennes à ordures disposées contre un mur et à sa droite une vingtaine de marches qui donnait accès à une autre rue. Il gravit les marches quatre par quatre pour se retrouver dans la rue face à l’entrée de l’auberge. Le jeune homme ne put que constater à quel point il avait été chanceux sur ce coup là, sans compter qu’à sa droite, à quelques mètres de l’auberge se trouvait Aïo et Maka, l’un sur une espèce de mobylette bleue et l’autre sur un large chariot posé sur quatre roues, le tout fixé au véhicule à l’aide de courroie en métal.

            Quelques pas furtif lui suffire à arriver jusqu’au nouveau joujou qu’il voulait absolument essayer. Le pauvre gars était resté émerveillé devant l’engin et ne put que féliciter les jumeaux pour leur trouvaille.


            « Bien joué les gars ! C’est parfaitement ce qu’il nous fallait. »

            « Oui c’est moi qui est trouvé ça près du port, si t’avais vu comm… »

            « Oui oui tais toi donc un peu. À cause de cet imbécile, on est recherché par la garde royale, ils ne devraient plus tarder. »

            « Pas grave, je n’en demandais déjà pas tant, alors cogner quelques guignols en plus ne me dérange absolument pas » finit-il en riant. « Aïo, tu viens avec moi, toi Maka tu te tiens prête à partir. Si tu vois la garde, tu cries, ça marche ? »

            Sans attendre, il retourna vers l’auberge, Aïo sur ses basques. Il en profita pour lui expliquer se qu’il avait à faire. Lui devait s’occuper des dernières cibles à éliminer. Le hic c’est qu’il ne savait pas où les trouver. « Feu et sang » se remémora-t-il. Il avait fait couler le sang, il ne lui restait plus qu’à foutre le feu.


            Dernière édition par Drogo le Sam 26 Nov 2011 - 23:45, édité 1 fois
              Il avait tiré sur le mafieux froidement, sans aucune émotion. Il n’eut même pas la petite satisfaction d’avoir abattu sa cible sur laquelle il avait vidé l’intégralité du barillet. Le crochet qu’il avait reçu l’avait marqué. Sans l’aide de Drogo, il aurait été vaincu facilement. Il lui avait sauvé deux fois la vie dans la même journée. Les hommes d’honneurs disent dans ce genre de situation qu’ils ont une dette envers leur sauveur. Galowyr était tout sauf un homme d’honneur, et ramassa un cigare qui trainait par terre au milieu d’un bric à brac de bouteilles, verres et nourriture. Il remarqua non sans plaisir que le cigare n’était pas mouillé par la vinasse qui avait été répandue au sol dans la panique qui avait précédé la bataille.

              Il l’alluma et aspira longuement, bon que faisait-il maintenant ? Filait-il discrètement avec quelques caisses d’armes qui trainaient dans la pièce. Il trouverait bien des marchands d’armes véreux à qui les refourguer, dans le monde de combat perpétuel qu’était l’air de la grande piraterie les armes étaient un bien précieux, autant que l’or si ce n’est plus. Ceci était vrai depuis le capitaine Roger et le serait jusqu’à ce que les hommes délaissent la piraterie ce qui n’était pas près d’arriver, vu les événements actuels.

              Ou sinon il accompagnait Drogo sur son navire et devenait enfin un pirate digne de ce nom. Mais pour cela il lui fallait abandonner sa vie de solitaire, se lier de nouveau à un équipage. Il savait les souffrances que pouvait provoquer la perte de ses camarades. Cette douleur qui lui enserrait toujours le cœur, il avait son deuil mais n’avais pas oublié. Les derniers râles, la chaleur des flammes, les hurlements de victoire des marines et les larmes qu’il avait versées ce jour-là. Des images lui traversèrent la tête, Dyrian se jetant sur le sabre pour protéger son fils, les balles des marines qui transpercent Mike, sa fuite. Devait-il reprendre la mer ? Il voulait se sentir de nouveau libre, et puis il ne supportait plus cette solitude qui le rongeait jour après jour et qui avait fait de lui une simple machine qui tuer pour se payer des clopes. Drogo le sauvait d’un isolement qui finirait par le détruire. Mais à quel prix ? Pouvoir reperdre dans quelques années tout ce qu’il avait ? Devenir de nouveau la proie d’un désespoir et d’une tristesse sans limite ? C’était un risque qu’il ne se sentait pas prêt à prendre.


              Père qu’auriez-vous fait à ma place ? Certains hommes acceptent la solitude mais aucun ne la supportent c’est ce que vous disiez toujours.

              Il aspira de nouveau sur son cigare, fumer le détendait, il ferma les yeux et sourit.

              Imbécile voilà que tu te mets à parler tout seul. Arrêtes donc de faire le con il y a des caisses à charger.

              Et il y en avait des armes à remonter, fusils, sabres et autres. Une véritable collection dédiée au meurtre et au combat. Mais bordel à faire sa chochotte il en avait presque oublié de prendre un de ces pistolets dorés. Quel con ! Récupérant le flingue avec lequel il avait descendu le mafioso en chef. Il le regarda plus attentivement. Il s’agissait d’un flingue tout ce qu’il y avait plus banal mis à part qu’il était en or. Bizarrement l’image de son père souriant lui vint à l’esprit. Pourquoi maintenant ? Il n’en savait rien. Il se trompait, depuis le jour de la mort de Dyrian. Il avait oublié les rires de son père, ses plaisanteries de mauvais gouts, leurs combats à coup sabre de bois, la fierté dans ses yeux lorsqu’il le regardait. Tout ceci ne devait pas disparaitre derrière l’image d’un vieillard mourant en se vidant de son sang. C’était une insulte à sa mémoire. Il devait finir de s’apitoyer sur son sort comme l’aurait fait un enfant. Après tout il était un homme, un vrai ! La preuve il fumait le cigare, si ce n’est pas un truc de bonhomme ça c’est quoi. Il allait prendre la mer, ressentir la brise marine sur son visage et voir l’immensité qui s’étendrait devant lui, porteuse d’aventure et d’une liberté sans limite. C’était ça être pirate, c’était être libre ! Bon il fallait aussi casser deux trois types de temps en temps mais ça c’était secondaire. Il suivrait Drogo jusqu’à Rough Tell et plus loin si il le fallait ! Enfin il ne devait pas non plus s’enflammer, il ne connaissait pas encore bien son capitaine, mais un type qui aimait se battre, boire et fumer ne pouvait pas être un type foncièrement insupportable. Continuant à tirer sur son cigare il commença à remonter des caisses. Drogo devait surement s’entretenir avec ces deux gros bras d’acolyte du genre armoire à glace en costume. Il devait faire bonne impression, c’était important ça la première impression. Mais quelle fut sa surprise lorsqu’il tomba sur des jumeaux aux cheveux roses !

              C’est quoi ça se dit-il ? Un rassemblement de personnes à la couleur de cheveux étrange. Des violet , des verts ... des idées de couleurs de cheveux toutes plus étrange les unes que les autres lui vinrent à l’esprit. Il posa les caisses dans le chariot prévu à cet effet.


              Vous avez un nom les gamins ? dit-il en regardant les jumeaux

              La jeune fille parut gênée, c’était sans doute dû à une grande timidité, son frère jumeau lui paraissait plus extraverti même plutôt du genre à trop parler et à s’attirer des emmerdes. Ce fut lui qui répondit. Aïo etMaka, voilà comment s’appelaient les compagnons de Drogo. D’ailleurs où était-il passé celui-là ? On lui expliqua qu’il avait eu des choses à terminer. Sans vraiment comprendre de quoi il s’agissait-il hocha la tête d’un signe approbateur. Il souriait pour avoir l’air agréable parce que bon un manchot balafré ne donne jamais une image particulièrement sympathique, mais à la reflexion cela lui parut inutile.

              Bon me reste des caisses, c’est quoi ton nom déjà ? Ah oui Ayau vient m’aider à remonter les caisses pendant que Drogo finit son boulot. Ah et moi c’est Galowyr en fait ! Votre nouveau membre d’équipage.

              Lui et Aïo remontèrent les caisses d’armes les unes après les autres et les chargèrent sur le chariot. Un boulot pas trop difficile. En plus il avait trouvé un vieux paquet de cigarette derrière l’une des caisses. Tant mieux son cigare n’était pas éternel. Son travail terminé il pouvait finir de fumer tranquillement. S’adressant à Maka :

              Tu fumes toi ?

              Elle lui répondit négativement d’un mouvement de tête.

              T’as bien raison j’en ai connu des filles qui fumaient et franchement c’est …

              Non à la réflexion, trop de mauvais souvenir, il préférait rayer de sa mémoire cette femme horrible. C’est alors qu’une sommation se fit entendre :

              Ici la garde royale ! Au nom de la justice de sa Majesté vous êtes en état d’arrestation veuillez ne pas opposer de résistance.

              Alors que Galowyr s’apprêtait à descendre de l’arrière du chariot sur lequel il était assis, Drogo réapparu.

              Je ne sais pas où t’étais passé le rouquin mais monte vite faut qu’on se fasse la malle. Sinon je crains qu’on ne déjeune dans la prison du roi demain !
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              Tous produit inflammable était bon à prendre, alcool, produit d’entretien, huile à lampe. C’est dans une cuisine qu’il trouva le plus de produits à enflammer, à chaque nouvelle trouvaille il ouvrait le récipient pour en déverser le contenu partout où il le pouvait, sur les murs et le sol crasseux du sous-sol.

              La plupart des pièces étaient vides, de meubles et d’être vivant . Il tomba cependant sur deux rats qui à la vue du pirate filèrent entre ses jambes dans un couinement aigu. Il trouva également des pièces plongées dans un désordre presque artistique, il était évident que certaines pièces n’avaient pas été visitées depuis plusieurs années. L’humidité n'allait pas l'aider, mais peut importe, il continuait à vider tout ce qui pouvait prendre feu.

              Drogo était revenu par l’entrée principale et y avait trouvé la Tavernière inquiète en raison des corps maculés de sang répandu un peu partout dans l’auberge. Lorsqu’il franchit l’entrée elle bondit sur lui et l’injuria de tous les noms, « Je t’avais dit de ne pas t’approcher d’eux bougre d’âne ! », mais Drogo se contenta de la repousser à terre et daigna lui conseiller de mettre les voiles, car d’un instant à l’autre il n’allait plus rien rester de l’auberge. Allait-elle prévenir ses quelques clients ? Surement pas, la sorcière avait déjà pris ses jambes à son cou après avoir rapidement fait un détour par la caisse de l’auberge.

              Lui avait fini son travail laborieux, le dernier baril rempli de rhum venait d’être vidé sur les escaliers menant à l’étage.

              Le sol était recouvert d’une fine couche de liquide en tout genre. À chaque pas du pirate, on pouvait entendre des « Flip » et des « Flop ».

              Il arriva très vite à la pièce où avait eu lieu le massacre de mafieux, une bouteille de rhum à la main. Elle était vide, ou presque, seuls quelques cartons trainaient contre un mur, le reste avait été embarqué par Aïo et Galowyr. À sa droite se tenait le mafieux qu’il n’avait pas eu le temps d’achever. Il l’avait complètement oublié, mais sa respiration haletante lui rappela son existence. Un peu plus silencieux et il aurait peut être trouvé un moyen de s’en sortir. Tant pis pour lui.

              Drogo s’approcha en douceur de sa proie, le sourire aux lèvres.


              « Tu m’excuseras, mais je vais devoir t’emprunter du feu, tu fumes bien le cigare hein ? »

              Sans attendre de réponse, il s’accroupit devant l’homme pas plus vieux que lui. Drogo glissa sa main dans la poche intérieure de son costume et y retira ce qu’elle contenait. Une boite à cigare, un paquet d’allumettes et un de ces flingues miniatures qui avaient trop la classe, un Derringer en métal blanc aux bordures dorées. La bête pesait son poids, il pouvait lui concéder ça. Sans quitter des yeux l’arme, il s’adressa de nouveau au pirate, tout en portant un des cigares à la bouche.

              « Tu crois que ça vaut combien cette merde ? J’ai plus intérêt à la garder ou la vendre ?...HMM…C’est vrai qu’à ma ceinture ça peut me donner la classe…sans compter que ça doit bien être utile un flingue ? »

              Gonflé par la sensation de supériorité vis-à-vis du commun des mortels que lui procurait juste le fait d’avoir un cigare à la bouche et un flingue en or dans la main lui était totalement nouvelle, il trouvait ça jouissif . Sur le coup une idée de génie lui vint en tête, la seconde d’après le flingue était collé contre le front du mafieux et la détente était pressée. PAN que ça faisait, du sang gicla un peu partout mélangé à des morceaux de cervelle appartenant au pauvre type. Pour sur, tuer avec un flingue de la sorte procurait des frissons que jamais il n’avait expérimentés. L’idée avait été bonne même si maintenant il était de nouveau recouvert de sang, de la tête jusqu’aux genoux. Ce n’était pas pour autant qu’il en éprouvait le moindre dérangement, au contraire, il se sentait pleinement en vie.

              Le pirate se redressa et se dirigea vers la sortie. En chemin son œil dévia sur l’une des seules choses qui restaient dans la pièce. Une Veste d’un rouge pourpre aux bordures légèrement dorées avait attiré son attention. Du moins l’inscription cousit au dos de celle-ci, il la connaissait. « Feu et Sang », c’était la devise de son clan, ça ne pouvait pas être un hasard, la veste était là pour lui. Après un regard plus attentif, il put même constater qu’il s’agissait d’une veste faite sur mesure pour un capitaine pirate. Il ne lui manquait plus que le tricorne et il aurait le style parfait.

              Il enfila la veste et quitta enfin la pièce. De ses dents il arracha le bout du cigare qui pendait à ses lèvres et craqua une allumette. Il se retourna pour faire face à la pièce, alluma son cigare et jeta un mètre devant lui l’allumette qui manqua de peu de s’éteindre, mais atteignit tout de même le sol qui s’enflamma sans plus attendre. En vue de la quantité de liquide inflammable dans laquelle l’auberge était immergée, il n’allait pas falloir attendre beaucoup de temps pour qu’elle s’embrase totalement, emportant dans les flammes les dernières cibles à éliminer, dont le boss de la famille.

              Pendant ce temps là, Drogo avait gravi de nouveau les marches pour en quelques secondes monter sur le chariot qui l’attendait à l’entrée de l’impasse. À quelques mètres se trouvait la garde royale sur le point de charger sur eux. Nombreux d’entre eux étaient à cheval, ce qui allait probablement compliqué leur fuite.


              « Galowyr prend le guidon, Maka t’indiquera le chemin jusqu’au bateau. Et toi Aïo reste à côté de moi, on va se débarrasser d’eux. » Dit-il en saisissant un des fusils rangés dans une des caisses sur lesquelles il était posé tant dits que le véhicule démarrait sur les chapeaux de roue. Ils n'avaient plus qu'à filer le plus vite possible.


              Dernière édition par Drogo le Sam 26 Nov 2011 - 23:52, édité 1 fois
                Bon il était temps de prendre la poudre d’escampette, zigouiller une bande de mafieux c’était de la rigolade mais lutter contre l’armée royale de Luvneel s’était une autre histoire. Le hic fut quand Drogo lui demanda de prendre le volant pour se tirer. Non mais ok c’était lui le chef, mais là quand même confier les commandes à la seule personne qui n’avait pas toute ces mains, on pouvait affirmer sans se tromper que ça ne serait pas le meilleur ordre de sa carrière de capitaine. Mais bon le subordonné sympathique et serviable qu’il était, il ne fit pas de remarque. On le laissait jamais rien conduire alors pour une fois qu’il en avait l’occasion. Il posa sa main et son crochet sur le guidon de la machine, afficha un regard particulièrement satisfait. Tous ses soucis avaient disparu, il était pirate maintenant, son passé était derrière lui maintenant. Bon comment cette connerie démarrait ? N’osant pas poser la question de peur de paraître ridicule. Il se souvenait de types qui conduisaient des engins pareils. Utilisant ses vagues souvenirs, il tourna la poignée droite. Le moteur émis un rugissement, un interrupteur rouge attira son attention et il l’activa sans trop se poser de question. L’espèce de moto démarra en soulevant un immense nuage de poussière.

                C’est parti accrochez-vous !

                Les beuglements des gardes à l’autre bout de la rue, lui firent comprendre que les sympathiques agents de l’ordre n’étaient pas disposés à les laisser filer tranquillement. Et bien ça faisait longtemps qu’il rêvait d’une course poursuite. Les rues étaient très étroites dans cette partie de la ville, les balles qui sifflaient autour de lui ne rendaient d’ailleurs pas ses conditions de conduites meilleurs. Mais bon en attendant il suffisait d’aller tout droit, rien de bien compliquer même pour lui. D’ailleurs comment ça marchait ce truc ? Non parce que là il n’avait aucune idée, et pourtant il avait encore une clope au bec, il était donc au summum de ces capacités de réflexion quoiqu’en fait il n’avait jamais été doué pour ce genre d’exercice, lui son truc c’était la bagarre et un peu la cuisine, d’ailleurs c’était bizarre ça aussi, les cuistots n’aimaient pas tellement se battre, Mike préférait boire lui.
                A gauche !
                Attends, merde c’était où la gauche ? Il écrivait de quelle main déjà, ça l’aiderait surement à s’en souvenir, ah bah non il en avait qu’une. Ah mais alors ! Non mais quel idiot, c’était le coté de son crochet la gauche. Pourquoi il n’arrivait jamais à s’en souvenir ? Ces questions métaphysiques avaient augmenté son temps de réflexion si bien qu’il se retrouva obligé de tourner brusquement à gauche, faisant tanguer dangereusement le chariot et manquant de peu de renverser Drogo.

                C’est ce qu’on appelle une conduite sportive hahahahaha !

                Le virage de dernière minute avait surpris les poursuivants à cheval. La machine était ralentie par le chariot qu’elle tractait. Mais il n’avait pas le temps de se préoccuper des poursuivants, il avait une route devant lui qui était au moins aussi dangereuse. Puis si Drogo s’en occupait, ils ne poseraient pas de problèmes. Suivant un enchainement de petite ruelle, ils finirent pas déboucher sur une plus grande artère. Le véhicule se mit à trembler de toute part car l’avenue était pavée. Heureusement l’heure tardive faisait que les passants étaient rares. Enfin heureusement pour eux, car Galowyr n’aurait eu aucun scrupule à foncer dans la foule. Il accéléra faisant de nouveau rugir les moteurs de la machine. Une balle vint le frôler, non mais qu’est-ce que fouter ces deux clanpins … Un tunnel se dessina au loin.

                On va bientôt se retrouver bas de plafond le rouquin fait gaffe ! Beugla-t-il aussi gracieusement qu'il pouvait à son capitaine.

                Le tunnel était très sombre, on y voyait à peine. Et puis pas moyen de trouver si il y avait ou non des lumières sur cette maudite machine. Essayant tant bien que mal de garder une trajectoire correcte, la remorque heurta à plusieurs reprises le mur. L’avantage c’est que les cavaliers ne pouvaient savoir où se trouvaient les fuyards et tant mieux ! Mais à la sortie du tunnel il eut le drôle de surprise de trouver un marine à sa gauche, chevauchant un immense cheval noir. Il n’évita un coup de sabre que d’un brusque coup de volant vers la droite, faisant de nouveau bouger brusquement le chariot. Il tourna la tête à gauche, le marine n’était plus là. Maka s’était emparé d’une arme et avait fait feu sur le marine.Sacrée petite se dit-il.



                Bon et on va où maintenant ?

                La petite, lui fit un signe de la main pour lui dire de continuer tout droit, l’avenue menait vers la sortie de la ville. Il y avait de plus en plus de bruit de coup de feu et de beuglements de gardes royaux, à croire qu’ils étaient de plus en plus nombreux. Il s’en serait bien occuper mais il n’avait pas que ça à faire il fallait qu’il se concentre sur la route et rien d’autres sinon les pirates finiraient tous au trou. Prenant un virage à droite, il aperçut la sortie de la ville. Il l’atteignit une trentaine de seconde plus tard. Mais sortir de la ville ne signifiait pas que les gardes allaient les laisser partir gentiment. Loin de là …


                Ils ne nous lâcheront jamais ces enfoirés !

                La route n’était plus faite que de terre. Ils pénétrèrent dans une zone boisée, d’immenses arbres feuillus aux branches basses s’y dressaient vénérablement. Les faibles rayons lunaires ne parvenaient pas à éclairer totalement.

                Faîtes gaffe aux branches ça peut faire mal.

                Un hurlement et le bruit d’une chute lourde lui fit comprendre que l’un des gardes royaux n’avait pas suivi ce conseil. Un de moins se dit le balafré avec plaisir. Il failli une branche vint lui griffer le visage. Ce qui lui fit perdre une minute le contrôle du véhicule, se ressaisissant rapidement il donna un brusque coup de volant dans la direction opposé, Maka ne semblait plus savoir où aller. La pénombre semblait lui avoir fait perdre ses repères. Il fallait qu’ils sortent vite de ces bois, sinon il allait finir par se payer une branche. Suivant son intuition il tourna à droite surprenant les gardes royaux. Au milieu de silhouettes obscures des arbres, il lui semblait apercevoir la mer au loin. Il ne s’était (étrangement) pas trompé. Le véhicule et sa cargaison d’arme sortirent des bois, accompagné chaleureusement d’un paquet de gardes. Ils étaient vraiment coriaces. Soudain la jeune Maka lui montra d’un air inquiet un vieux pont de corde.

                Il faut pas qu'on passe par là !

                Mais si t'inquiète dont pas ça passait.

                Ça ne passerait jamais, c’est ce qu’il se dit en voyant le pont, d’une certaine façon c’était plutôt rassurant car il avait une fâcheuse tendance à se tromper dans ses raisonnements. La jeune fille insista mais il ne l'écouta pas désignant sa ceinture il dit :

                Écoute-moi bien petite ! Tu vas prendre le sabre que j’ai à la ceinture et quand on sera arrivé à la fin du pont tu couperas la corde de droite. Faut qu’on prenne des risques sinon on va finir par se faire attraper et ça j’en ai pas envie.

                Ils approchaient du pont, vite, trop vite à son gout d’ailleurs. Il ne fallait pas faire l’idiot sur ce coup là … La moindre bêtise et il finissait au fond du gouffre, lui, Drogo et les deux autres. Mais les Dieux ne s’étaient jamais vraiment montrés disposer à le laisser mourir ! Il accéléra, sentant l’adrénaline qui montait peu à peu. Bon sang que c’était bon de se sentir vivant, les cheveux aux vents, coursés par des types n’ayant qu’une idée en tête vous écharper en place publique. Le passage des pirates sur le pont provoqua d’immenses vibrations. Le pont était trop étroit pour permettre le moindre écart de trajectoire. Les soldats royaux ne s’étaient pas arrêtés. Il se dressa sur ces deux jambes, surtout ne pas toucher le guidon se répétât-il dans sa tête. Il leva sa main gauche, ne conduisant plus que d’une main. D’un puissant coup de crochet il trancha la corde, une fraction de seconde plus tard Maka faisait de même, Le pont commença à s’écrouler. Mais les pirates l’avaient déjà franchi. Les gardes royaux eux n’étaient plus une menace où ils étaient. Le balafré rit aux éclats.


                Et bien c’était juste ça ! J’ai bien cru qu’on allait tomber nous aussi. Bon et bien je suppose qu’il ne nous reste plus qu’à renter tranquillement au bateau. C’est par où ?


                Maka lui montra gênée l’autre cotée du pont.


                Et tu ne pouvais pas l’dire avant toi ?

                D'un regard elle lui fit comprendre qu'elle l'avait déjà dis, faisant semblant de ne pas avoir compris, il enchaîna immédiatement.

                Bon bah au moins on est débarrassé des emmerdeurs, on devrait bien trouver un moyen de faire le tour.

                Faisant rugir les moteurs, Galowyr accéléra impatient de voir à quoi pouvait bien ressembler le navire de Drogo. Enfin leur navire maintenant. Le navire des … Ah bah voilà enfin une bonne question à poser.

                C’est quoi l’nom de l’équipage en fait ?
                • https://www.onepiece-requiem.net/t3000-fiche-galowyr
                • https://www.onepiece-requiem.net/t2897-galowyr-le-balafre-en-attente-de-validation
                « Hey j’ai pas relevé, mais tes cheveux, on dirait… »

                « Ta gueule Aïo, vraiment ferme la c’coup ci, d’ja que j’ai du mal à descendre ces enfoirés. »

                Ils étaient tous les deux adossés à une des multiples caisses que comptait l’engin à son bord, histoire d’être à couvert le temps de laisser la rafale de balles qui leur étaient destinées passer au dessus de leurs têtes. Drogo avait un fusil à canon scié à la main, tandis qu’Aïo se démerdait avec une carabine. Le véhicule allait clairement trop lentement, le pirate ne sut trop quoi penser à ce propos, mais les gardes du royaume qui étaient à leurs trousses semblait pousser leurs bêtes jusqu'au bout de leurs limites, elles couraient sans relâche et avec peine. Ça avait beau être excitant de vivre une aventure pareille, la panique se saisissait de lui, petit à petit sans qu'il n'est le contrôle dessus. À peine il essayait de sortir le bout de son nez de sa couverture qu’une rafle de balle se précipitait vers lui. Et cette abrutie d’Aïo qui ne trouvait rien d’autre à faire qu’une remarque sur sa nouvelle coiffure. A ce propos, le vent les faisait voler dans tous les sens, il n’y voyait rien, c’était horrible d’essayer de descendre des cibles mouvantes dans le noir avec des cheveux dans les yeux, il n’y avait pas d’autre mot, horrible.

                Il déchira un morceau des bandages qu’il portait autour de la taille pour attacher avec ses cheveux en queue de cheval. Cela fait, il fit le vide dans son esprit, s’il n’agissait pas vite ils allaient se trouver submerger des deux côtés…et dire qu’il n’en avait toujours pas descendu le moindre d’entre eux.


                « Drogo, à DROITE ! »

                *Merde*

                Un des gardes avait gagné du terrain sur eux, en tournant la tête le pirate se trouva face à un canon pointé sur lui.

                *Merdee*

                Il tira. Raté. Drogo dégaina et appuya sur la détente, le cheval, touché à la jambe chuta au sol, entrainant son cavalier avec lui. C’était juste, ils n’auraient clairement pas deux fois la même chance, ils continuaient à se toucher ainsi et les autres cavaliers risquaient d’imiter l’abrutie qu’il avait descendue, dorénavant occuper à mordre la poussière loin derrière eux.

                « Bon, c’est parti. »

                Il se retourna et passa son fusil au-dessus de la caisse qui encaissait depuis quelques minutes les balles pour eux. L’œil gauche fermé, la crosse de l’arme callée contre l’épaule droite, il déchaina la puissance de feu du fusil sur les gardes royaux. Les balles fusaient au dessus de sa tête sans pour autant l’effrayer, le tout était de se répéter qu’elles ne le toucheraient pas, faisant d’une chose peu probable une certitude.

                Les décors filaient à une vitesse folle, il n’avait guère le temps de s’attarder sur eux, sachant qu’il changeait tous les virages. Ses tirs furent accueillis par deux gardes. Un en pleine poitrine, l’autre au niveau du bras. Ça en faisait deux de moins, c’était, un bon début jugea, Drogo. Aïo lui tirait comme un manche et passait plus de temps à couvert qu’à ses côtés.
                Le fusil vide, le pirate ne sachant quoi en faire –le recharger peut-être ?- il jeta l’arme dans la direction de ses poursuivants, sans effets. Il fallait s’armer à nouveau, pour le coup on pouvait dire qu’il avait l’embarras du choix .

                Un carton, rempli de dynamite se trouvait derrière lui. A cette vitesse, les balles n’avaient que très peu d’utilité alors pourquoi pas ça ? C’était le genre d’arme qui faisait pas mal de dégât, le tout était de savoir quand les balancer.
                Le chariot fit un saut sur plusieurs mètres avant de se réceptionner difficilement, Galowyr essayait de contrôler du mieux qu’il pouvait le véhicule à l’aide de son unique main, cela n’empêchant pas le véhicule de bouger dans tout les sens. Drogo manqua de tomber, il s’en était fallu de peu.


                C’est ce qu’on appelle une conduite sportive hahahahaha !

                Ah pour sur, c’était sportif comme conduite…Le jeune homme hésita à rire, mais il se l’interdit, Galo remplissait très bien sa part du boulot, lui luttait avec ses poursuivants, difficilement. C’est pourquoi il décida de tout détruire à coup de dynamite, ça lui correspondait bien mieux que les armes à feu. Non il tirait comme un manche, il en avait la certitude dorénavant. De nouveau à couvert, il fourra sa main dans la caisse qui lui faisait face et en tira une dizaine de bâtonnet avant de tendre à Aïo la boite d’allumettes qu’il avait chourée à l’un des mafieux.

                « T’allumes, j’les balance. »

                Le garçon lâcha la carabine qu’il avait dans les mains pour se saisir des allumettes. La tache semblait le rassurer soudainement, la pauvre n’avait pas les nerfs suffisant pour une course poursuite totalement déjantée. Mais selon Maka, tout était de sa faute, autant qu’il serve à quelque chose. Car oui il s’accorda à penser qu’il n’était pas très utile dans ce qu’ils essayaient d’entreprendre : se débarrasser des poursuivants.

                Drogo lui tendit trois bâtons attachés les uns aux autres qu’il alluma immédiatement. Après avoir pris soin que les cordes qui dépassaient se consument légèrement, le pirate les lança par-dessus la caisse qui le protégeait. L’explosion envoya valser trois cavaliers accompagnés de leurs montures. L’explosion avait fait un boucan d’enfer et avait pris soin d’emporter avec elle une partie de la façade d’une maison et des dizaines de pavés qui à l’origine parsemaient la route.

                Les deux pirates ils reproduisirent l’acte une, puis deux fois. Cela avait suffi à semer la zizanie parmi les poursuivants qui perdaient le terrain qu’ils avaient gagné sur eux. Drogo en voyant l’ampleur des dégâts éclata de rire. Ca y’est, la panique partait petit à petit, il allait enfin être efficace dans ce qu’il accomplissait, du moins il espérait, car plus vite ils mettraient de la distance entre eux et la garde royale, plus vite il se retrouvait au Susanoo à boire et à manger jusqu’à saturation. L’intensité des balles qui s’écrasaient contre les caisses qui l’entouraient avait diminué. Cela suffit à lui redonner tout son courage qui s’était fait curieusement la malle. Il prit la carabine qu’avait laissée tombée Aïo pour s’appliquer à vider son chargeur sur ses poursuivants.


                "On va bientôt se retrouver bas de plafonds le rouquin fait gaffe !"

                Ils franchirent au même moment un tunnel sombre. Le pirate manqua une fois de plus de très peu de tomber lorsque l’engin s’écrasa contre les parois du tunnel. Il ne put par contre empêcher la chute de nombreuses caisses, notamment celle de dynamite. La boite marquée d’un symbole de danger accompagné de l’inscription « TNT » roula en direction des cavaliers. Il avait espéré qu’elle explose, mais ce ne fut pas le cas.
                La pénombre était totale, il avait beau continuer à tirer rien n’indiquait qu’il touchait ses cibles. Par contre quelque chose lui indiqua que l’un d’entre eux avait été touché, Aïo et le cri strident qui émana de lui au moment de l’impact. Il était touché à l’épaule, la balle l’avait certes traversé, mais le jeune homme semblait souffrir le martyr.
                Les étoiles parsemant le ciel les éclairaient à nouveau. Drogo avait déposé son arme afin de s’occuper d’Aïo pendant que l’engin continuait à dévaler la route, cette route qui menait aux extrémités de la ville. Malheureusement il ne lui était d’aucune aide, le pirate était aussi bon médecin que le serait un boucher, aucune délicatesse dans ses gestes. En essayant de soigner sa plaie, il ne réussit qu’à intensifier sa douleur…


                « Tiens bon, on est presque arrivé. »

                Car oui c’était le cas et bien heureusement. Seul contre tous il ne pouvait rien faire, s’il osait se mettre à découvert ça en était finit de lui.

                Mais la suite des événements tourna à leur avantage, contre toute attente. Il franchissaient un pont à peine assez large pour laisser le véhicule passer. En dessous, quelques dizaines de mètres plus bas, une rivière. Une fois le pont franchi dans son intégralité, le sort des membres de la garde royale fut scellé. Galo aider par Maka réussi à trancher les liens du pont et par la même occasion précipiter dans l’eau tout les poursuivants. Le calme revint sur le champ, seul le moteur transcendait le silence nocturne. Après avoir repris son souffle et calmé Aïo, Drogo avança vers l’avant du chariot et s’adressa d’abord à Maka.


                « Aïo est touché, tu devrais aller le voir, ça le rassurera. » Dit-il calmement avant de prendre sa place et se pencher vers Galowyr qui était toujours aux manettes.

                C’est quoi l’nom de l’équipage en fait ?

                Équipage ? Alors c’était un oui ?! Non il n’avait pas mal entendu…un sourire se dessina sur ses lèvres. Les traces de paniques avaient disparu de son visage pour laisser place à une mine aux allures apaisées. Il en avait fini, sa mission avait été un succès, il espérait dorénavant ne plus avoir à faire à la Pretresse, elle avait eu ce qu’elle voulait, en retour il pouvait peut-être s’attendre à ce qu’on le laisse maître de ses futures décisions en tant que Capitaine. Il voulait mettre un terme à ce statut d’Assassin pour prendre une bonne fois pour toutes celui de Pirate, mais si seulement ça dépendait de lui…

                « C’t’une bonne question tiens…attends voir…*le chagrin ensanglanté*.. Ouais ! ça s’ra les Bloody, les Bloody Sorrow… »

                Royaume de Luvneeel, année 1623
                Les débuts d'un équipage pirate.