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Stairway to Hell

Marie Joie. Par une nuit noire, orageuse, la quiétude d'une demeure endormie vola en éclat sous l'effet d'une détonation. Ce n'était pas le tonnerre non. Plutôt un coup de feu; en provenance de l'étage, qui ne manqua pas de réveiller rapidement la maisonnée. Bien vite, les domestiques se hâtèrent vers la source de ce bruit, la chambre du propriétaire, vénérable homme de loi de quatre vingt dix années passées. Armés de bougies, vêtus de simples robes de nuit pour certains, il gravirent quatre à quatre les marches de l'escalier, mine anxieuse. Arrivés devant la porte cependant, aucun n'osa toquer à la porte, craignant de commettre une bourde en tirant le vieil homme de son sommeil pour rien. Ce dernier était d'un naturel paisible, bienveillant, mais sa bonhomie s'étiolait rapidement devant les mauvaises manières et les nuits de sommeil trop courtes. L'attente se prolongea jusqu'à ce que le majordome particulier de l'ancien Juge ne fende l'attroupement des bonnes, valets et autres laquais et n'endosse personnellement la responsabilité d'aller plus loin.

Un coup de poignet sec contre la porte. Aucune réponse. La voix de l'intendant s'éleva alors au dessus de l'orage qui tonnait, courtoise mais suffisamment forte pour être entendue depuis l'intérieur de la chambre.

-Monsieur Basara ? Pardonnez mon impolitesse, mais puis-je entrer ? C'est Alfred, nous avons entendu un bruit suspect.

En vain. Trente secondes plus tard, et devant l'absence de réaction du maître de logis, l'intendant jugea bon d'entrer, après avoir précisé aux autres domestiques de demeurer derrière lui. Il tourna la clef et pénétra dans la pièce en s'annonçant une nouvelle fois. À tatons, l'homme progressa, un chandelier tenu haut devant lui pour l'éclairer. La pâle lueur qui en émanait lui permettait d'avancer, précautionneusement. Enfin, il repéra le patriarche.

-Monsieur, est-ce que tout va bien ?

Il y avait une pointe de méfiance et de surprise mêlées, dans la voix d'Alfred. En effet, l'homme qu'il appelait depuis tout à l'heure trônait sur un fauteuil, dos à l'assistance, face aux fenêtres closes et à l'orage, manifestement assoupi.

-Vous ne devriez pas veiller si tard, monsieur. Venez, regagnez votre ...

La fin de la phrase n'arriva point. Au sol, un objet particulier attira le regard d'Alfred. Il s'accroupit pour le ramasser, tout en l'identifiant. Un pistolet, encore chaud. Tremblant comme une feuille morte, le majordome redressa la tête pour faire face à "Monsieur Basara". Assis confortablement, il donnait l'impression de dormir.

Un éclair illumina la chambre l'espace d'une seconde à peine.

Impression, seulement. Car certains détails suggéraient une réalité toute autre. Le premier, l'expression de terreur dans laquelle était figé le visage du viel homme d'ordinaire si serein. La seconde, c'était cette tâche carmin qui gonflait, gonflait sur l'oreiller où sa tête reposait.

Alfred le Majordome ne put contenir un cri d'effroi. Devant lui, White Basara, Doyen du Conseil des Cinq Étoiles, avait rendu l'âme. Comme si elle lui avait été arrachée par le Diable en personne. Le tonnerre gronda, plus fort cette fois. Les nuages se percèrent et une pluie violente s'abattit sur Majie Joie. Ce n'était pourtant rien en comparaison des sombres heures qui attendaient le monde. Une ère depuis longtemps stable allait entrer en crise...


[...]


Le lendemain matin. Conseil des 5 Étoiles.



Chacun avait appris la nouvelle. Tous avaient été parmi les premiers informés, mais nul doute que l'information se répandrait bientôt telle une trainée de poudre. Ironique, quand au même moment le ciel, comme endeuillé de la perte du plus ancien membre de ce Conseil, faisait s'abattre une pluie diluvienne sur la Cité.

White Basara, symbole de la stabilité du monde, s'en était allé; ne restait plus que les mines graves des quatre encore vivants. Un lourd silence résonnait entre les hauts murs de la salle de réunion, témoignant de l'aspect critique de la situation. Aucun, dans ses plus sombres cauchemars, n'aurait osé l'imaginer. Et ce en dépit des récentes confidences du Doyen. C'est ce que sembla rappeler l'un à ses confrères, brisant l'instant de solitude de ces hommes sur lequel l'équilibre du monde reposait mais actuellement livrés à eux-mêmes, impuissants.

-Nous aurions dû porter plus attention à ses remarques. White nous avait fait part de ses craintes.

Air crispé, voix franche, il tintait comme un son de reproche dans l'intervention de Kyozu Vagner. Mais l'homme se blâmait au moins tout autant lui que les trois autres. Chacun d'eux avait pu entendre la victime tenir des propos sibyllins récemment. Elle parlait de prémonitions, de visions, dans lesquelles elle voyait sa dernière heure venir dans des conditions étranges. Discours accueilli avec une certaine réserve malgré la crédibilité de White. Et maintenant, ils s'en mordaient les doigts.

-Et qu'aurions nous pu y faire ? Se fier à la divination n'a jamais été dans nos habitudes.

La remarque était pertinente; même les hommes les plus solides pouvaient voir leur foi ébranlée face à la mort. Mais pas lui, pas Mint Figura. Il était incapable de se départir de sa faculté à rationaliser toute chose. Ils ne devaient s'autoriser à s'épancher en sentiments, ils ne pouvaient s'autoriser le luxe. Rester lucide, avant tout.

-Les circonstances de sa mort restent cependant troubles. White n'était point homme à mettre fin à ses jours, il faut chercher la vérité ailleurs.

L'instinct d'enquêteur ressort dans les moments les plus critiques. Les hochements de tête de ses confrères donnèrent un poids particulier à la remarque de Charles Bakudan. Un mystère épais entourait le décès du Doyen du Conseil. Et tout devait être mis en œuvre pour le dissiper.

-Nous devons songer à un successeur, il est impératif que le Conseil soit formé de Cinq membres. Il en a toujours été ainsi.

Kateshi Tikano n'eut même pas à hausser le ton, tous acquiescèrent. Cette tâche était d'une priorité absolue. Il leur faudrait agir à la fois vite, mais sans précipitation, pour ne pas tomber dans une impasse. Montrer qu'en dépit du sort, le Conseil ne perdait en rien de son influence, de sa superbe.

Alors que tous semblaient d'avis d'examiner les candidats crédibles pour le poste, un héraut pénétra dans la salle de réunion, en possession d'une missive confidentielle du mort, à destination de ses confrères. Des informations qu'elle recelait dépendait l'équilibre précaire de cette Ère.


[...]


Dans l'antichambre de la salle du Conseil. Deux jours plus tard.

Sur les coups de midi, un militaire au maintien droit traversa le hall, un dossier sous le bras, pas vif, air décidé. Sur son uniforme, les médailles se faisaient légion; sur la cape dans son dos flottait fièrement le mot Justice. Nul doute n'était permis, il s'agissait d'un des plus éminents membres de la Marine. Et il venait s'entretenir avec le Conseil. Tandis qu'il allait pour ouvrir la lourde porte qui le séparait de la salle de réunion, un intendant l'arrêta timidement.

-Les... les Cinq...enfin, les Quatre ont expressément signifié qu'ils ne devaient être dérangés sous aucun prétexte, Amiral Fuuryuko.

-Les impératifs dictent leurs lois, jeune homme.

Bien trop impressionné par cet homme qui comptait parmi les plus puissants au monde, le secrétaire ne sut que répondre, bafouilla maladroitement quelques mots puis se leva d'un bond pour ouvrir lui-même la porte à cette légende vivante en s'excusant presque.

-Le... l'Amiral Fuuryuko.

La remarque brisa un parfait silence de réflexion. Le malheureux secrétaire disparut bien vite en refermant la porte derrière lui, devant les regards si durs à soutenir des Quatre. L'intrusion de l'Amiral fut elle accueillie par les mines contrariées sous leurs traits vénérables des politiciens, l'identité du visiteur ne faisant qu'adoucir le mécontentement sans l'effacer totalement pour autant. Conscient que sa présence était inopportune, l'Amiral s'excusa sobrement, et attendit qu'on l'y invita avant de parler librement.

Comme il était convenu, devant le caractère exceptionnel de la situation, le Haut Conseil de la marine s'est penché sur la question d'un successeur au poste de Schichibukai laissé vacant par Wrath. Je viens vous révéler l'identité de celui que nous proposons de nommer, avec votre assentiment.

-Nous vous écoutons, Amiral.

L'homme déposa tout en s'exprimant une fiche de prime sur la table à laquelle siégeaient les membres du Conseil.

-Le pirate Krabbs, dit "le Grouillant". Prime à hauteur de 200 Millions Berrys.

Aucun de ses hôtes ne laissa transparaitre la moindre émotion à l'écoute de la suggestion; cependant tous assurèrent qu'elle ferait l'objet d'un examen particulièrement attentionné avant qu'un verdict ne soit rendu. Chaque décision requerrait méditation et concertation; les circonstances actuelles ne devaient en rien changer les coutumes du Conseil. En réponse à une question posée, le gradé détailla brièvement les facteurs faisant de ce pirate un candidat sérieux au titre de Schichibukai; puis, n'en oubliant pas le sujet capital de ce concile, Fuuryuko relança les membres du Conseil sur leur propre recherche d'un successeur à White Basara. Les quatre se regardèrent en silence un instant, conclu par un hochement de tête général à peine perceptible.

-Nous sommes en mesure de vous donner son nom, Amiral. Cette nouvelle fera l'objet d'un communiqué officiel d'ici quelques jours.


[...]


Direction du Journal le plus populaire du monde, La Gazette.

Fier comme un paon dans son tout nouveau costume sur mesure, Walt Argate, Directeur de la Gazette, se servait une tasse de thé avec toute la délicatesse qui sied aux bons gentlemen. Il arborait un sourire satisfait, et pour cause; son entreprise allait bientôt publier un nouveau numéro, les retombées économiques à venir seraient une fois de plus bien là pour récompenser grassement l'investissement de chacun, le sien le premier. Hors de son bureau, de l'autre côté de ses murs, l'agence toute entière s'agitait, fourmillait d'activité. Lui rejoindrait ses subordonnés sitôt sa tasse bue. Ce petit plaisir conditionnait rituellement la journée de l'homme d'affaires. Mais tandis qu'il allait porter le doux breuvage à ses lèvres, un journaliste, sacoche en bandoulière, poing refermé sur une dépêche brandie au dessus de sa tête, entra précipitamment en claquant la porte, sans toquer ni saluer, en annonçant sa présence d'un tonitruant " Directeeeur ! ".

La surprise fut telle que l'intéressé lâcha sa tasse, dont le contenu se renversa largement sur veste et chemise, tandis qu'un des six uniques exemplaires de porcelaine d'un service à thé vieux de plusieurs siècles finissait sa chute pour se briser en une multitude d'éclat sur le parquet. Loin d'arrêter le jeune employé dont l'intrusion venait de coûter plus que sa bonne humeur au brave Walt, ignorant même le regard noir et le courroux qui menaçait de s'abattre, celui-ci enchaîna.

-Ça y est ! Nous le tenons ! Le Scoop ! L'information ! Venue droit de Majie-Joie !

-Vous venez de détruire ma vie, jeune homme ! répliqua théâtralement Walt. Costume, thé ! Sordide assassin, vous venez ...de ... Majie-Joie vous dites ?

-Le communiqué, monsieur, le...

-Montrez-moi cela mon garçon.

L'instinct du journaliste venait de reléguer au second rang tout le reste. Réajustant nerveusement ses lunettes, Argate arracha presque la nouvelle des mains de son employé pour prendre au plus vite connaissance de son contenu.


" Par ce communiqué, le Conseil des Cinq Étoiles et Le Haut Commandement de la Marine portent à l'attention de la population mondiale les suivantes informations et les mesures prises en conséquence :

C'est avec la plus profonde tristesse que nous annonçons en ce jour le décès de White Basara, Doyen du Conseil des Cinq Étoiles. Il s'est éteint dimanche dernier dans sa demeure à Majie-Joie. Après enquête minutieuse et approfondie, les meilleurs experts ont pu déterminer les circonstances de sa mort. Elles ne seront propres à réjouir aucun d'entre nous. White Basara a été assassiné de la manière la plus infâme qui soit. L'identité de son bourreau nous est connue, il s'agit du dénommé Niklas Aldo, sombre révolutionnaire télépathe dont la puissance n'a d'égale que la fourberie. Gouvernement et Marine prendront toutes les mesures nécessaires pour mettre la main sur lui, au nom de la justice, et pour laver l'honneur de l'homme vénérable qu'était white basara. Des effectifs impressionnants ont été investis dans cette affaire, aux mains de personnalités parmi les plus compétentes. Tel crime ne peut, et ne restera impuni.

Pour s'assurer de prompts et convaincants résultats, le Gouvernement fait appel à la bonne volonté de chacun. Quiconque détiendrait des informations sur cet individu se verra offert une généreuse récompense. Pour la capture de ce meurtrier, la prime a été fixée à hauteur de 175 Millions de Berrys.

Enfin, la question du remplacement de feu le respectable White Basara a été examinée avec le plus grand soin par Le Conseil. En accord avec le souhait émis par le défunt, celui-ci voit succéder à son siège à son petit-fils, Ike Basara. Cette décision, mûrement réfléchie, a été approuvée par tous les membres du Conseil. Elle ne saurait être contestée par qui que ce soit. Grâce à cette nomination rapide, Le Conseil demeure malgré ce funeste épisode l'emblème d'un monde Juste et Fort.

Par ailleurs, nous déplorons également le décès de Ajna Mahaga "Wrath", connu sur les mers du monde pour le titre de Schichibukai qui lui avait été attribué. Le nom de son remplaçant sera rendu officiel lorsque celui-ci se présentera au Quartier Général de Majie-Joie en possession d'un pli spécial qui lui a été transmis par la Marine. La missive qu'elle contient rend son titulaire seul et unique légitime successeur au titre de Schichibukai. Ni Gouvernement ni Marine ne sauraient être tenus responsables si l'individu remettant ce pli aux autorités compétentes à Marie-Joie n'était pas celui envisagé initialement.

Pour finir, malgré les épreuves à surmonter, l'ensemble des représentants de la Justice continuent de combattre sans relâche les hors-la-loi qui sillonnent terres et mers du globe afin d'assurer la stabilité de ce monde et la sécurité de ses populations. "


Walt Argate cligna une fois des yeux. Une seconde fois, avant de se tourner vers son pigiste, qui attendait impatiemment un verdict.

-Alors Directeur ? Qu'en dites-vous ?

-Jeune homme, l'information que vous venez de me transmettre marquera à jamais notre ère. Faites une Édition Spéciale. Il faut publier cette nouvelle au plus vite.

Le pigiste s'exécuta. L'édition tomberait le lendemain même. Alea Jacta Est.


[...]


Marie-Joa. Lendemain de la publication du communiqué.

Le couloir était en ligne droite. Un long couloir rectiligne, comme un sprint final jusqu’à cette petite porte sombre. Dans le renfoncement du mur, peu en avait la clef. Derrière celle-ci, encore quelques marches, jusqu'à une sorte de promontoire. Une estrade culminant à près de dix mètres du sol. Un pupitre s’élevait là, vétuste mais auguste, chargé d’histoire.

En dessous du plateau, un drôle d’escargophone trônait, tout aussi vieux que le mobilier. Une longue barbe rousse dissimulait son corps, et sa coque luisait d’un éclat rougeâtre.

Retour au couloir. Un œil sur l’une des vitres abritant les vestiges de l’EMM, une main dans sa chevelure. Il faut toujours soigner son entrée : C’est en présentant de manière impeccable qu’il avait conquis les rennes du pouvoirs. Sans une seule seconde d’hésitation, l’homme ouvrit la petite trappe sous le plateau du pupitre. Attrapa l’escargophone et appuya sur le gros bouton cramoisi présent sur sa coquille. Les jeux sont faits. Il venait de convoquer toute la base à l’estrade. Dans quelques minutes, ils accourraient tous, puis quelques secondes, et les escargophones d’enregistrement filmeraient. Ne lui restait plus qu’à créer une nouvelle vague qui secouerait toute une génération. Aujourd’hui, Ike entrait dans l’histoire.

La foule s’amassait à ses pieds. Se pressant, se compressant, attendant sa venu avec curiosité. Cette sensation était grisante pour le jeune homme de vingt cinq ans. Regonflant ses épaulettes, passant des petits coups de brosse sur son costume, l’anxiété commençait à le gagner. S’avançant d’un pas, il se présenta à la foule qui resta silencieuse, perplexe. Que pourrait-il bien leur dire de plus que ne l'avait déjà fait le communiqué officiel? Ils ne le connaissaient pas. Ils apprendraient à le connaître.

Sa voix tonna pour la première fois. L’histoire était en marche.

-Feu mon grand père s’est battu durant trente longues années afin de préserver la paix et la stabilité de notre monde. Contre vents et marées, il était le carcan sur lequel se reposait tout le conseil. Ses décisions ont toujours été justes, toujours modérées, et ont réussi à maintenir nos états à flot ! C’était un grand homme, que j’admirais énormément…

La foule le regardait encore, troublée mais presque conquise. N’étaient-ils là que pour rendre honneur à l’ancien doyen ? Non…

-Et il a été lâchement assassiné ! On a voulu le faire passer pour malade et dépressif, on a voulu détruire l’image d’un homme irréprochable, d’une future icône du monde politique et du peuple ! Aujourd’hui, je dévoile à la face du monde l’horrible vérité…

Faisant un petit signe à un homme en retrait, le visage d’un homme se dessina sur tous les écrans.

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-Niklas Aldo, révolutionnaire télépathe, que j’accuse comme meurtrier de la bonté et de la justice de notre conseil !

La rumeur commençait à monter jusqu'à lui. Le murmure de milliers d’hommes qui comme lui s’interrogeaient. Etait-ce vraiment tout ? En même temps que l’indignation, l’incompréhension de son auditoire lui profitait. Elle le portait aux nues.

-Je condamne ce crime avec force ! Cet acte sera marqué du sceau de la félonie et de la plus totale traitrise pour les siècles à venir ! Nous ne pouvons pas laisser des hommes et des femmes venir dans NOS maisons, tuer NOS frères et NOS mères, assassiner des hommes de valeurs pour renverser la stabilité et l’ordre mondial ! Il ne s’agit pas d’un acte isolé… C’est un front anarchique bien connu de vous tous.

La rumeur enflait à présent, et la colère grondait dans cette expression de la pensée commune. Il la sentait.

-Par conséquent ! Moi, Ike Basara, petit-fils de White Basara, membre de la commission des cinq étoiles… clame haut et fort que cela ne sera pas ainsi ! L’ordre se maintiendra, l’ordre régira notre monde pour que la paix puisse prospérer ! Par la présente, je déclare l’état d’urgence maximal ! NOUS NE LAISSERONS PAS L’INFAMIE NOUS GOUVERNER.

Silence. Puis tonnerre. L’orage grondait et les nuages s’amassaient sur le monde. Cette déclaration allait changer sa face, et peser lourd dans la balance.

L'aube d'une nouvelle ère...
    Chapitre 1



    Village de Fuschia


    Jack le Métalleux s'avança vers le porche, cracha sa cigarette et l'écrasa du talon. Il marmonna quelque chose comme *temps de merde* et partit en courant dans la taverne qui se trouvait en face de sa forge.
    Le Métalleux, malgré son air bourru et ses traits secs était quelqu'un de très raffiné mais jouant parfaitement le rôle que la Révolution lui avait confié depuis cinq ans: celui d'un abruti de forgeur coincé dans un coin paumé. Il devait officieusement monter un réseau près de la ville de Fuschia et recruter quelques têtes brûlées du Grey Terminal pour tenter de faire tomber le royaume.
    Il s'essuya les pieds sur le paillasson et poussa la porte d'entrée de la taverne.

    "Ouvert qu'c'était écrit Hiraku, alors j'pas réfléchi, j'poussé la porte !"

    Personne ne lui répondit. L'ambiance festive habituelle n'était pas au rendez-vous: Hiraku était blanc comme un linge, les alcooliques ne semblaient pas être cuits et une marche funèbre ponctuait le silence. Alors que Le Métalleux se tournait vers l'écran den den mushi accroché à un des murs en pierre il entendit le PULUP PULUP.... PULUP PULUP... PULUP PULUP... PULUP PULUP de son escargophone blanc.
    Coup d'oeil à droite, à gauche. Deux types suspects en costard.

    *De toute façon c'est la fréquence d'urgence, vaut mieux décrocher.*

    "Jack.
    -BARRE TOI ! lui souffla son interlocuteur
    -Mais qu'est ce que... Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un des mecs en costard avait déjà raccroché.
    -Sympathique escargophone, on n'en fait plus beaucoup des comme ça. N'est-ce pas Wilfried ?
    Le deuxième homme en noir s'approcha et examina circonspect le Métalleux.
    -Non effectivement. Quelle en l'utilité ? Il marqua une pause. Vous avez dix secondes pour nous trouver une explication convaincante.
    -Zéro. On vous embarque.

    Jack le Métalleux ne protesta pas, c'était encore le meilleur moyen de ne pas s'attirer d'ennuis supplémentaires auprès des agents de l'inquisition. Ils étaient partout sur les mers bleues mais si certains étaient clairement identifiables, la majeure partie s'était fondue dans la population instaurant un état de suspicion permanent de chacun entre chacun. Dans certaines villes, les dénonciations allaient bon train, dans d'autres, la population restait soudée. Jack croyait que c'était le cas de Fuschia mais ne se faisait pas d'illusion: les interrogateurs -on les avait surnommé ainsi en référence aux séances de questions interminables- finiraient par semer la pagaille dans chaque lieu où ils passaient.

    Depuis que Ike Basara, le petit fils de White Basara et nouveau membre du conseil 5 étoiles s'était emparé de l'affaire Niklas Aldo le CP0 avait appris à se faire connaître. Personne ne connaissait le nom de l'agent chargé de l'enquête1 mais tous savaient qu'il valait mieux éviter d'avoir affaire à lui. A ce qu'on raconte, il possède un ordre signé du conseil 5 étoiles capable de faire plier les plus puissants de ce monde.

    *Ils n'ont pas lésinés sur les moyens.*

    Menottes aux poignets et bandeaux aux yeux, le forgeron ne sut pas où on l'emmenait mais arrivé aux QG de l'Inquisition le plus proche, il entendit quelques bribes d'une déclaration qu'Adam Freeman avait fait parvenir à la Gazette.

    "Nous ne sommes PAS responsables des actes qui nous sont reprochés, Niklas Aldo est un homme juste et innocent. Nous souhaitons établir un nouvel ordre mondial ....." Dit une voix rauque à travers l'escargo-radio.

    Jack s'interrogea: un jour un camarade révolutionnaire lui avait dit "si un membre du conseil doit être tué, il n'y a que Niklas qui en a les moyens." Intrigué, il avait cherché à en savoir plus sur ledit révolutionnaire, mais rien n'avait filtré. Il est bigrement bien protégé.

    "Attends deux minutes ici avec le Métalleux entendit Jack. Je vais chercher le matos. Le Maréchal nous a demandé de ne pas perdre de temps et de le contacter si un rebelle de haut-rang était capturé."




    Marie-Joie


    La jeune homme se leva d'un bond de son fauteuil en cachemire:
    "Je me fiche de savoir si il est coupable ou nom Amiral Tetsuda. Je veux un coupable et faire disparaître cette organisation qui nous nargue depuis tant d'années.

    Il déroula un plan en relief sur son gigantesque bureau. Ainsi qu'une image d'une île.
    Stairway to Hell Fauxtresor

    J'ai appris récemment que ma rente venant de l'île du Capitaine John a été diminuée. Dit-il d'un ton trop doux. Envoyez-moi quelques agents voir ce qui se trame là-bas.
    -Bien Monsieur."


    L'Amiral salua rapidement, tourna les talons et quitta le bureau d'Ike Basara. Un agent des affaires internes lui succéda.

    Maréchal, dit-il avec un ton faussement enjoué. Vous avez bien reçu le pli que je vous ai fait parvenir ?
    -Oui monsieur.
    -L'avez vous lu ?
    -Oui monsieur.
    -Nous nous demandons si Niklas appartient toujours à la révolution après la déclaration de Fleeman.
    -N'est-ce pas Freeman monsieur ?
    -Non c'est fleeman pour moi. Ne m'interrompez plus.
    -Bien monsieur.
    -Eradiquez-moi la Révolution même si elle n'y est pour rien. Niklas en fait partie ou en a fait partie, ça me suffit. C'est l'occasion parfaite. Mettez la population de votre côté. Provoquez les révolutionnaires, faites les faire un faux-pas et tomber leur dessus. C'est clair ?
    Nous vous avons donné des moyens illimités, si vous échouez votre tête volera avant tout autre.
    "
    Il n'attendit même pas la réponse de l'homme toujours encapuchonné et lui intima de disposer. Ce qu'il fit sans broncher.




    En mer


    "Capitaine, navire ennemi en vue.
    Ne leur laissons aucun chance Monsieur Azenthor. Il leva une pince en l'air et hurla à tout son équipage:
    A L'ABORDAAAAAAGE !

    Un terrible pirate écume les mers pour se faire connaître. On raconte qu'il laisse dans son sillage de gigantesques flots rouge sang.

    Le Capitaine Krabbs cherche de nouvelles proies.

    Stairway to Hell Papyru18


    1: Il s'agit du Maréchal Jezal, enquêteur du CP0. L'équipe mise en place est composée du BAN, de Pénélope Solète et de tout marin sans équipage souhaitant s'y joindre (sous certaines conditions).