J-5
Le crépitement des flammes était à peine audible tellement les gens criaient. D'abord, il y avait les civils qui fuyaient, en ordre désordonné, une échappatoire à ceux qui avaient provoqué l'incendie qui réduisait en poussière les maisons proches du port. Dans ce même port, la centaine de pirates exprimait une joie toute sauvage ; la joie d'avoir bien pillé. Tout ce qui avait de la valeur était réuni devant le navire-pirate à quai. Des hommes chargeaient déjà le monticule à bord avant de le descendre dans les cales. Un homme supervisait tout cela, notant scrupuleusement tout ce qu'on transportait sur son navire ainsi que la valeur marchande approximative, cela afin que le partage se fasse dans les meilleures conditions. L'homme avait de l'embonpoint et ne ressemblait pas vraiment à un pirate. Il ne portait pas d'arme, il n'avait pas de cicatrices, il n'avait pas le regard cruel, il ne faisait pas une tête de sadique. En fait, on aurait pu le croire pour un marchand. C'était un peu ce qu'il était. Le capitaine Blor était plus un gestionnaire et un stratège qu'un guerrier. Son boulot était de contrôler son équipage qui, lui, était composé d'éventreurs de tripes. Ils étaient les muscles, il était le cerveau. Il permettait la cohésion de groupe et que l'équipage ne part pas en tout sens. Les hommes le respectaient. Ou plutôt, les pirates de Blor ne pouvaient que lui obéir. Le capitaine s'appuyait sur six lieutenants qui étaient évidemment plus puissants que le reste des hommes. Il connaissait les six depuis des années. Ils avaient commencé ensemble. Blor le chef, ils avaient constaté que ça marchait. Depuis, ils imposaient le respect pour Blor. La cohésion ainsi faite, les pirates de Blor avaient récemment pillé plusieurs villages côtiers en toute impunité. La cale était presque pleine. Le capitaine songeait à prendre une pause afin de dépenser gaiment ce qu'ils avaient volé. Les hommes n'étaient pas contre de prendre un peu de bon temps.
C'était toujours bon de ménager les hommes. Plus ils étaient épuisés et plus ils étaient prompts à renier son autorité. Blor n'aurait pas fait long feu en duel avec le plus faible de ses hommes. Ses combats se passaient dans la tête, pas dans les muscles. Après avoir tout évalué soigneusement, Blor lança le rappel des troupes qui s'exécutèrent rapidement, les mains chargées de ce qu'ils avaient pris au dernier moment. Puis ils partirent, ouvrant les tonneaux d'alcool pour fêter cette dernière prise. Ils se sentaient invincibles. Ils ne rencontraient pas souvent de marines et ces derniers n'étaient pas de taille. Certains parlaient d'aller conquérir Grande Line, mais ce n'était que des marginaux. Pourquoi tenter le diable sur cette mer de mort alors qu'ils étaient les mètres dans ce coin de South Blue. Non, Blor était bien d'accord sur ça. Ils pouvaient vivre tranquillement sans risquer leur peau en restant ici. Une vie paisible en somme.
J-3
Blor était inquiet. La mer était calme. Trop calme. Les hommes ne sentaient pas qu'il se passait quelque chose. Le sixième sens du pirate ne cessait de l'alarmer. De quoi ? Il avait un doute. Un peu plus tôt, il avait aperçu un navire de la marine au loin. Celui-ci était resté à bonne distance pendant une heure. Une vive conversation a éclaté parmi les pirates. Attaquer ou ne pas attaquer ? Les premiers se sentaient invincibles au point de vouloir être encore plus connu ; le capitaine Blor et ses lieutenants avaient tous leur tête mise à prix. La somme totale était plutôt coquette. Les autres n'espéraient qu'une seule chose : une terre ou ils puissent se reposer et dépenser sans compter. Le capitaine avait murement réfléchi sa décision. Ils n'allaient pas attaquer. Ils allaient même changer de direction pour s'éloigner du navire. Blor ne voulait pas tenter le diable. Il avait eu beaucoup de chance ces six derniers mois, il fallait ne pas toujours compter sur sa bonne étoile. Pourtant, alors que les hommes manœuvraient et que le bateau disparaissait à l'horizon, le capitaine pirate se sentait bizarre.
Plus tard, donc, ce sentiment s'était transformer en inquiétude. Qu'est-ce qui n'allait pas ? Sa chance l'avait-elle abandonné ? Pourtant, il faisait beau et l'horizon semblait prometteur. Blor secoua la tête : il devait se faire des idées.
J-2
La tempête secouait le navire dans tous les sens. Elle s'était abattue sur les pirates aussi rapidement qu'elle était violente. Deux hommes étaient passés par-dessus bord. Ils n'ont pas été repêchés. Le mental des pirates avait sérieusement pris un coup. Ceux qui avaient voulu attaquer les marines n'avaient plus guère envie de guerroyer. Tout le monde était d'accord sur une chose. Ils devaient trouver une ile et y rester quelque temps. Plusieurs avaries mineures avaient commencé à cristalliser la peur des pirates autour de l'idée que Blor n'était plus aussi chanceux qu'auparavant. Heureusement, ces lieutenants maintenaient en respect les plus pessimistes. Afin de donner un signe de bonne volonté et éviter une mutinerie, Blor ordonna de changer de direction. Il y avait une ile, non loin sur sa carte. Il n'en connaissait pas grand-chose, mais il songeait que c'était l'endroit idéal pour se faire oublier quelque temps. Après bien des difficultés, sa boussole lui indiqua qu'ils allaient dans la bonne direction. Seule la durée de la tempête pouvait alors décider de l'état final des hommes.
Elle dura toute la nuit.
J-1
Un noyé de plus pendant la nuit. Ils s'en étaient bien sorti. Le soleil régnait à nouveau dans le ciel. Le moral des hommes remonta un peu. Brièvement. La vigie alerta tout le monde. Un navire de marine arrivait droit sur eux. Les armes furent sorties. La tension monta jusqu'aux extrêmes.
H-4
Le combat avait été terrible, mais les pirates avaient vaincu. Ils n'étaient plus qu'une soixantaine en état de survivre. Ils avaient laissé l'épave du navire là ou ils s'étaient affrontés, les cadavres flottant tout autour. La priorité pour Blor, qui était resté à l'abri dans sa cabine pendant les affrontements, c'était de trouver une terre afin de faire cesser cette mauvaise passe. Une tempête et deux navires de la marine en si peu de temps, c'était décidément la preuve qu'ils étaient dans les choux. Heureusement, ils arrivèrent en vue de l'ile. Blor sourit à sa vue et ses hommes explosèrent de joie. Il en était certain, c'était sur Endaur qu'ils pourraient trouver un peu de repos.
Le crépitement des flammes était à peine audible tellement les gens criaient. D'abord, il y avait les civils qui fuyaient, en ordre désordonné, une échappatoire à ceux qui avaient provoqué l'incendie qui réduisait en poussière les maisons proches du port. Dans ce même port, la centaine de pirates exprimait une joie toute sauvage ; la joie d'avoir bien pillé. Tout ce qui avait de la valeur était réuni devant le navire-pirate à quai. Des hommes chargeaient déjà le monticule à bord avant de le descendre dans les cales. Un homme supervisait tout cela, notant scrupuleusement tout ce qu'on transportait sur son navire ainsi que la valeur marchande approximative, cela afin que le partage se fasse dans les meilleures conditions. L'homme avait de l'embonpoint et ne ressemblait pas vraiment à un pirate. Il ne portait pas d'arme, il n'avait pas de cicatrices, il n'avait pas le regard cruel, il ne faisait pas une tête de sadique. En fait, on aurait pu le croire pour un marchand. C'était un peu ce qu'il était. Le capitaine Blor était plus un gestionnaire et un stratège qu'un guerrier. Son boulot était de contrôler son équipage qui, lui, était composé d'éventreurs de tripes. Ils étaient les muscles, il était le cerveau. Il permettait la cohésion de groupe et que l'équipage ne part pas en tout sens. Les hommes le respectaient. Ou plutôt, les pirates de Blor ne pouvaient que lui obéir. Le capitaine s'appuyait sur six lieutenants qui étaient évidemment plus puissants que le reste des hommes. Il connaissait les six depuis des années. Ils avaient commencé ensemble. Blor le chef, ils avaient constaté que ça marchait. Depuis, ils imposaient le respect pour Blor. La cohésion ainsi faite, les pirates de Blor avaient récemment pillé plusieurs villages côtiers en toute impunité. La cale était presque pleine. Le capitaine songeait à prendre une pause afin de dépenser gaiment ce qu'ils avaient volé. Les hommes n'étaient pas contre de prendre un peu de bon temps.
C'était toujours bon de ménager les hommes. Plus ils étaient épuisés et plus ils étaient prompts à renier son autorité. Blor n'aurait pas fait long feu en duel avec le plus faible de ses hommes. Ses combats se passaient dans la tête, pas dans les muscles. Après avoir tout évalué soigneusement, Blor lança le rappel des troupes qui s'exécutèrent rapidement, les mains chargées de ce qu'ils avaient pris au dernier moment. Puis ils partirent, ouvrant les tonneaux d'alcool pour fêter cette dernière prise. Ils se sentaient invincibles. Ils ne rencontraient pas souvent de marines et ces derniers n'étaient pas de taille. Certains parlaient d'aller conquérir Grande Line, mais ce n'était que des marginaux. Pourquoi tenter le diable sur cette mer de mort alors qu'ils étaient les mètres dans ce coin de South Blue. Non, Blor était bien d'accord sur ça. Ils pouvaient vivre tranquillement sans risquer leur peau en restant ici. Une vie paisible en somme.
J-3
Blor était inquiet. La mer était calme. Trop calme. Les hommes ne sentaient pas qu'il se passait quelque chose. Le sixième sens du pirate ne cessait de l'alarmer. De quoi ? Il avait un doute. Un peu plus tôt, il avait aperçu un navire de la marine au loin. Celui-ci était resté à bonne distance pendant une heure. Une vive conversation a éclaté parmi les pirates. Attaquer ou ne pas attaquer ? Les premiers se sentaient invincibles au point de vouloir être encore plus connu ; le capitaine Blor et ses lieutenants avaient tous leur tête mise à prix. La somme totale était plutôt coquette. Les autres n'espéraient qu'une seule chose : une terre ou ils puissent se reposer et dépenser sans compter. Le capitaine avait murement réfléchi sa décision. Ils n'allaient pas attaquer. Ils allaient même changer de direction pour s'éloigner du navire. Blor ne voulait pas tenter le diable. Il avait eu beaucoup de chance ces six derniers mois, il fallait ne pas toujours compter sur sa bonne étoile. Pourtant, alors que les hommes manœuvraient et que le bateau disparaissait à l'horizon, le capitaine pirate se sentait bizarre.
Plus tard, donc, ce sentiment s'était transformer en inquiétude. Qu'est-ce qui n'allait pas ? Sa chance l'avait-elle abandonné ? Pourtant, il faisait beau et l'horizon semblait prometteur. Blor secoua la tête : il devait se faire des idées.
J-2
La tempête secouait le navire dans tous les sens. Elle s'était abattue sur les pirates aussi rapidement qu'elle était violente. Deux hommes étaient passés par-dessus bord. Ils n'ont pas été repêchés. Le mental des pirates avait sérieusement pris un coup. Ceux qui avaient voulu attaquer les marines n'avaient plus guère envie de guerroyer. Tout le monde était d'accord sur une chose. Ils devaient trouver une ile et y rester quelque temps. Plusieurs avaries mineures avaient commencé à cristalliser la peur des pirates autour de l'idée que Blor n'était plus aussi chanceux qu'auparavant. Heureusement, ces lieutenants maintenaient en respect les plus pessimistes. Afin de donner un signe de bonne volonté et éviter une mutinerie, Blor ordonna de changer de direction. Il y avait une ile, non loin sur sa carte. Il n'en connaissait pas grand-chose, mais il songeait que c'était l'endroit idéal pour se faire oublier quelque temps. Après bien des difficultés, sa boussole lui indiqua qu'ils allaient dans la bonne direction. Seule la durée de la tempête pouvait alors décider de l'état final des hommes.
Elle dura toute la nuit.
J-1
Un noyé de plus pendant la nuit. Ils s'en étaient bien sorti. Le soleil régnait à nouveau dans le ciel. Le moral des hommes remonta un peu. Brièvement. La vigie alerta tout le monde. Un navire de marine arrivait droit sur eux. Les armes furent sorties. La tension monta jusqu'aux extrêmes.
H-4
Le combat avait été terrible, mais les pirates avaient vaincu. Ils n'étaient plus qu'une soixantaine en état de survivre. Ils avaient laissé l'épave du navire là ou ils s'étaient affrontés, les cadavres flottant tout autour. La priorité pour Blor, qui était resté à l'abri dans sa cabine pendant les affrontements, c'était de trouver une terre afin de faire cesser cette mauvaise passe. Une tempête et deux navires de la marine en si peu de temps, c'était décidément la preuve qu'ils étaient dans les choux. Heureusement, ils arrivèrent en vue de l'ile. Blor sourit à sa vue et ses hommes explosèrent de joie. Il en était certain, c'était sur Endaur qu'ils pourraient trouver un peu de repos.
Dernière édition par Adrienne Ramba le Jeu 2 Fév 2012 - 15:42, édité 2 fois