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La mort de l'innocence.


Marie Joa.
Palais du Tenryyubito Ausgustus II, fils de Augustus I
Seigneur des contrée du sud, Maître du monde miroitant, Patriarche du blason d'or.




Marie Joa... Terre d'excellence et de beauté. Ode au génie de ses constructeurs, temple sacré de l'art et de la majesté. Une terre où la moindre maison prend des allures de palais, ou le moindre commercent est plus opulent que bon nombre de rois... Y fouler le sol est un honneur pour tous ceux que le destin n'a pas eu la bonté de faire naître parmi l'élite, une grâce qui ne saurait jamais être remerciée à sa juste valeur. Combien de riche marchand s'en sont vu refuser l'entrée, alors que leurs fortunes pouvaient donner le vertige aux pirates les plus ambitieux ? Et pourtant, c'est bel et bien là que se déroule la triste histoire de la famille Arashibourei, humbles comédiens de la pourtant célèbre troupe de théâtre "le Fish Theatre".

Que des Hommes-poissons, pourtant réputés être les créatures les plus viles et répugnantes de la création, puissent être autorisés à gravir les marches d'ivoire du palais du seigneurs Augustus... ceci semblait inconcevable ! Et pourtant, le maitre des lieux en personne en avait fait la demande impérieuse, sa curiosité mise en éveil par les si nombreuses rumeurs qui couraient à propos de ce "Fish Theatre". C'est pour vous dire à quel point cette troupe était réputée de part toutes les mers ! Malgré un profond sentiment de peur, les comédiens s'étaient donc mis en route, remontant les courants avec leurs décors et leurs costumes, afin d'assouvir les désirs de cet homme si puissant. La longue procession de la famille Arashibourei n'avaient alors pas manquer de créer émerveillement et dégout parmi une foule massive, curieuse de voir de plus près ces créatures fascinantes mais au combien détestées. Les regards malsains de la foule et le brouhaha incessant était loin de l'accueil habituel que l'on réservait aux comédiens, comme un prélude à une fin macabre. Au fond d'eux, les Arashibourei ne pouvaient s’empêcher de craindre le pire, bien que leur conscience professionnelle leur empêche d'en faire part face à ce qui pourrait être leur public. Ils étaient comédiens , ils allaient donc faire du théâtre la tête haute et le cœur gonflé, comme leurs pères avant eux, et comme leurs fils le feront à leur mort !



D'ailleurs, quand on parle du fils... Le jeune Toji Arashibourei suivait tant bien que mal la troupe, pliant sous le poids des regards et de la petite valise qu'il tirait à bout de bras. Le teint pourtant déjà très pâle de sa peau marbrée venait de blanchir encore un peu plus devant les portes imposantes de la demeure, le figeant dans l'allée centrale, bouche bée.

- Tojiiiii ?.... Dépêche-toi mon chéri !

- J'arrive mère ! Se hâta-t-il de répondre avant de continuer à trainer péniblement la malle de son costume.


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    Bien loin de la procession des hommes poissons…

    • Je n’accepterai pas que tu détournes mon petit-fils du droit chemin ! Il n’a pas demandé à vivre comme toi Keegan !

    Nous étions dans une salle resplendissante du palais des Ausgustus. Une salle d’invités. La scène nous présentait deux respectables personnages. L’un avait une tenue standard des dragons célestes sans scaphandre. Il était plutôt grand et présentait un visage ridé, vieillot, avec des joues légèrement creusés qui faisaient tout son charme. Ses cheveux d’une blancheur éclatante, étaient frisés en arrière et sa mine sévère pouvait effrayer n’importe lequel de ses compères. C’était l’aïeul des Fenyang, Albus. Un ainé respecté parmi les Tenryuubitos et descendant de l’une de familles fondatrices du Gouvernement Mondial. C’était d’ailleurs lui qui avait prit parole le premier. L’autre personnage était démesurément grand, une forteresse, une armoire à glace même si je puis dire ainsi. Il avait porté un élégant costume noir, le tout surmonté d’un manteau de vice-amiral de la marine. Son ton bourru contrastait avec l’air élégant de son père. Et sa mine, quand à elle, était complètement sinistre. Un nerf palpitait sur l’une de ses tempes, mais il semblait contenir sa colère avec brio, les bras fermement croisés sur son torse. Keegan ouvrit brusquement ses yeux et commença à regarder fermement son vis-à-vis. Sa décision était prise et nul n’avait le droit de la contester. Pas même Albus, son père…

    • Keegan, je te parle, petit impertinent !

    A l’ouïe de la dernière phrase de son père, l’éminent Keegan faillit craquer. Il avait écarquillé ses yeux d’une telle manière que son père en fut totalement tétanisé. C’était comme si on l’avait assommé. Albus remua ses lèvres et débita des paroles imperceptibles, avant que son fils ne se lève de son siège. Keegan réajusta son nœud papillon et finit par soupirer. Son père était sans doute l’une des personnes qu’il ne saquait pas depuis belle lurette. Les deux hommes ne s’entendaient plus du tout depuis que le fils, galvanisé par sa défunte mère (Ancienne libraire de l’archipel Shabondy qu’Albus avait épousé presque de force) avait décidé de devenir marine et ce quelles qu’en soit les décisions de sa famille. C’était une improbable situation, mais elle avait été bien réelle. Albus parait-il, avait voulu laisser son fils se bruler les ailes et revenir à la raison. Une bonne leçon qu’il croyait donner à Keegan en le laissant faire, lui qui ne supporterait surement pas la vie difficile des marines. Nonobstant et contre toute attente, le jeune homme avait fini par se faire une place dans la hiérarchie jusqu’à devenir un émérite vice-amiral reconnu à travers tout le monde entier. Et quels ne furent pas les regrets d’Albus qui croyait avoir commit la plus grosse erreur de sa vie. Et cette situation là même, il la revivait avec son petit fils Salem, qu’il voulait absolument à ses côtés.

    • Ma décision est irrévocable. Salem vivra comme il l’entendra… Et tu ferais bien de t’y faire une raison… Disait Keegan en sortant tranquillement de la salle et en fermant délicatement la porte derrière lui.

    Le vieux dragon céleste grommela. Cette situation n’avait que trop duré !

    Pendant ce temps, dans le jardin du palais des Ausgustus…

    • Alheïriiiiiiii-Saaamaaaaaaa !!!! Arrêtez-vous s’il vous plait !

    • Jamais, t’peux courir, nyuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh !!!! En avant toute Fiiifiiii !!!

    • Waaaaf !!!

    Mon fidèle destrier ou plutôt mon beau chienchien fit un grand saut, évitant ainsi une horde de marines qui voulaient nous barrer la route. Nous n’étions p’être pas dans notre palais, mais je m’en foutais carrément. Qu’avais-je à craindre très franchement ? Mon père était vice-amiral et mon grand père, un dragon céleste. De ce fait, qui donc oserait lever la main sur le descendant des Fenyang ? Personne. Pas même les autres dragons célestes ! Et j’en étais pleinement conscient malgré mes huit ans et demi. Ce pourquoi j’gambadais comme je voulais. Brèche-dent que j’étais et gros sourire aux lèvres, je m’agrippais fermement au cou de mon cabot noir pendant que nous arrivions vers une foule nombreuse. Fifi aspirait à passer entre les jambes de ces personnes devant nous, toutes aussi géantes les unes que les autres ; Quand ses yeux se plantèrent comme par hasard sur un beau caniche pas très loin, avant qu’il ne se mette à freiner brusquement. Ses deux pattes arrières se soulevèrent et sans comprendre le pourquoi du comment, j’fus brusquement éjecté de son confortable dos pour me retrouver à plusieurs mètres en hauteur « WAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! » La belle merde nan ? Ouaip. Mon vol plané détourna l’attention de toute la foule et il eut même certains cris d’exclamations quand on vit la courbe descendante que je décrivais vers la bouille d’un des hommes poissons qui passait…

    « BOOOUUUUUMMMM »


    J’avais fini par m’écraser lourdement sur ce qui semblait être un adolescent qui tirait sa valise. Mais bon, je ne le su pas vraiment. A part un petit bobo à la nuque qui m’arracha une toute petite larme, je n’avais rien de grave. En fait même, je riais sous les mines stupéfaites des personnes (Humains comme homme-poissons) qui regardaient la scène. « Aaaaah !!! Désoléééééé, hihi ! J’ai pas fait exprès ! Je vais biiiiiien, hihi ! » En effet, j’me portais à merveille même. Puisque j’étais littéralement assit le pauvre type qui avait du se ramasser ma gueule. Ce n’est que lorsque j’entendis un TOJIIIII strident que je remarquai que quelqu’un était sous moi. J’descendais rapidement de son dos, avant de m’arrêter près de lui en m’inclinant poliment comme tout enfant se doit de le faire : « Pardooooon, j’ai pas fait exprès ! Toji ? C’est comme ça que tu t’appelles ? » Lorsque je voulus me redresser pour aller aider ledit Toji, la gigantesque main de mon père vint me soulever avant que je ne retrouve rapidement sur l’une de ses épaules. Je n’eus pas l’air surpris, mais plutôt désolé pour la bourde que j’avais commise. Alors que je tirais la tronche, mon père souleva également le jeune que j’avais percuté avant d’ébouriffer ses cheveux gentiment. Puis il se mit à dépasser les quelques hommes poissons. Toujours perché sur l’une de ses épaules, j’fis, tout sourire, de grands signes de main au gars que j’avais cogné sans le vouloir. J’étais p’être bandit mais j’avais quelques bonnes manières quand même…

    • Encoroooore désolééééééé ! A la prochaaaaaaiiiiiiiiine !

    Et mon père prit une autre direction pour se rendre aussitôt à la salle des spectacles. La fête allait bien commencer !
    Spoiler:

    Mmmmh... je reprendrais bien une petite coupe. Et ce petit gâteau… miam ! Merchi. Ils sont délichieux ! C'est vraiment un trésor pour les papilles. Ah ! Fascinant ! Et ces petits-là, ils sont à quoi ? Ah bon ?! J'en prendrais bien un ! Allez ! Faites pas votre coincé !

    L'heure n'était peut-être pas à déguster le somptueux buffet qui occupait un nombre incalculable de superbes table. Les gens avaient bien d'autres choses à faire. Rire, se moquer, critiquer ; bref, faire ce qu'ils font de mieux. Ainsi, seul devant une des tables du buffet, le vice-amiral Céldéborde dégustait avec délectation les délicats amuse-bouches des cuisines du Seigneur Augustus. Fièrement engoncé dans son uniforme d'officier dont la coupe se rapprochait étrangement de celle de l'Amiral en chef ; un clin d'œil évident à cette fonction qu'il avait quittée, il y a quelques années, après un mandat aux résultats plus que discutable. Aujourd'hui, il était retourné à son grade de Vice-Amiral, un grade qui correspondait davantage à ses capacités. Enfin, elle l'était quand il a été dégradé. À ce moment-là, il s'était déjà abaissé au niveau d'un colonel, mais on ne l'embêtait pas trop. Pour l'instant. De toute façon, il n'était plus réellement en service actif. Il s'occupait de passer des épreuves pour des promotions. Il s'occupait alors des affaires sur Grande Line. Le niveau des épreuves était suffisamment haut pour nécessiter l'aide non négligeable de Pludbus.

    Ainsi, Plud' le soixantenaire était plutôt heureux. Il servait toujours la marine. Il avait le prestige de l'uniforme. Beaucoup de monde le connaissait du fait de poste d'Amiral en chef. C'était plutôt la belle vie. Seule ombre au tableau : Plud' avait encore au travers de la gorge les attaques du gouvernement mondial envers son honneur. Friser avec les révolutionnaires avait été une expérience intéressante. C'était une autre vision du monde. Pas trop de changement, quand même ! Que faisait-il là ? Il était à MarineJoa un peu par hasard, de passage entre deux navires. Il avait entendu parler de la soirée très select' du Seigneur Augustus et il avait trouvé intéressant de s'y rendre. Au moins, il était sûr de bien y manger. On ne le dérangea guère à l'entrer. Un ex-Amiral en chef à une soirée, c'était plutôt un plus qu'un moins. Il avait alors commencé par dévaliser le buffet, histoire d'avoir le ventre bien rempli avant de parcourir les nombreuses salles pleines de convives, à la recherche de tête connue.

    Il parada donc au milieu de tout ce beau petit monde en bombant le torse, affichant fièrement ses galons et ses médailles à la face des gens. Il reconnut plusieurs personnes. Des nobles. Des officiels. Des officiers. Il échangeait quelques mots avec chacun d'entre eux, mais il ne s'arrêtait guère longtemps ; il ne trouvait personne de véritablement proche. Certains l'évitaient même. La réputation de Plud' n'était pas plus trop blanche, même s'il restait encore respectable. Enfin, il ne s'en souciait pas. Il était convaincu de n'avoir pas perdu la confiance de ceux qui le méritait vraiment. Pauvre Pludbus. S'il savait. Mais il y avait dans cette salle un homme qui n'avait jamais douté de lui. Un de ceux sur qui il pouvait toujours compter. Le vice Amiral Keegan de l'illustre famille Keegan. Un soutien de poids au sens propre comme au figuré pour ce bon vieux Pludbus. Ah ! Que de souvenirs en sa compagnie ! Si seulement il était là, il pourrait vraiment passer une bonne soirée. Il fallait l'avouer, ce n’était pas les nobles dans leur tête de bulles qui allaient le divertir.

    Justement, c'est en regardant dans la masse de la foule qu'il repéra une carrure familière. Pludbus leva la main bien haut et le héla joyeusement lorsqu'il le reconnut.

    Hé ! Hé !! Keegan ! Attends !

    Pludbus fendit la foule sans trop s'excuser de bousculer les gens. Heureusement, il ne froissa guère de gens influents. Ça aurait été une sacrée déveine. Peut-être que la vue des galons de Plud' associés à la corpulence de celui qui l'appelait et qui semblait être son ami persuada les plus colériques de se calmer. Ah ah ! On était là pour s'amuser, pas pour se tapper dessus, non ? Plud' finit par arriver devant le vice-amiral Keegan. Il ne l'avait pas souvent vu ces derniers temps, mais il n'avait pas changé. Toujours ce corps massif. Toujours ce visage jovial. C'était ce visage rieur qui revenait le plus souvent quand il pensait à cet homme. L'ex-amiral en chef donna une bonne claque dans le dos à son compère.

    Ah, Keegan ! Toujours en forme ! T'as l'air encore plus balèze qu'avant ! Ça va bien ? La famille, tout ça ?! Tiens, c'est qui ce petit-là. C'ton fils, nan ? J'vois ça dans son regard. Il a le regard d'un Fenyang. Pire ! Il a la regard d'un marine Fenyang ! J'imagine même pas le personnage s'il devient comme toi ! Ah ah !

    Pludbus parlait en marchant au côté de Keegan. La foule les poussait lentement vers la salle des spectacles. Ils ne pouvaient guère aller à contre-courant de ce flux. Mais bon, ça ne dérangeait pas Plud'. Il était avec son vieil ami, il ne pouvait que passer la meilleure soirée du monde.
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    - Encoroooore désolééééééé ! A la prochaaaaaaiiiiiiiiine !



    Mais mais... koikil's'est passé ? J'étais bêtement en train de souffler un peu, les bras endoloris par la valise que je trainais, quand tout à coup me voilà par terre. J'ai le dos en compote et de la terre plein les yeux ! Ça fait maaaaal ! Pourquoi il m'arrive plein de truc pas beau ?! C'est pas juste j'ai rien fais moi bouhouhou. Je suis encore en train de renifler bruyamment la grosse bulle de morve qui me coule du nez que déjà le coupable s’enfuit au plus vite, un grand sourire sur le visage. Hey ! Mais c'est un petit garçon ! Mais pourquoi il m'a fait ça, c'est pas sympa. En fait il a l'air plutôt cool a bien y regarder. Il a pas du l'faire exprès p'tet... et puis ça fait pas si mal que ça en fait*...


    - TOJIIIII mon poussin, tu vas bien ?
    - ...
    - Oh mon petit bout tu as du te faire horriblement mal !
    - Bouhouhou ! J'ai du sable dans la bouche et mal au dos ! Bouhouhou !

    Ni une ni deux ma maman me prend vite dans ses bras, autant pour calmer ses propres inquiétudes que pour me rassurer. J'y suis si bien, pour rien au monde je ne voudrais être ailleurs, alors du coup je pleure encore un peu, même si en fait je n'ai plus mal depuis un petit moment... ça brule un peu sur un genoux, mais bon...

    C'est à ce moment là que je remarque quelque chose... Le silence. Autour de nous ce n'est que mutisme désapprobateur et regards haineux... je ne comprends pas... c'est pas si grave de pleurer non ? Je voudrais vous y voir vous...

    - Maman ? Pourquoi les gens ils sont si méchant ici ?...

    - Tu as osé toucher un Tenryuubito mon fils... viens vite ! Réfugions nous dans le palais tant qu'on en a encore le droit.



    Au travers de la main crispée qui me tracte en avant, je peux sentir toute la crainte d'une sirène qui sait sa vie sur le fil... et tandis que mon père se hâte de prendre ma valise et que ma mère me traine en courant, je sens un horrible sentiment me glacer le sang... la peur. Je suis terrifié et les larmes affluent sans cesse. J'ai du mal a les garder en moi, mais je suis trop choqué pour pleurer... tout va si vite ! Le temps que je reprenne vraiment conscience de ce qu'il s'est passé, nous voilà avec toute la troupe dans une des innombrables ailes du palais, guidés par une foule impressionnante de m'sieurs armés jusqu'aux dents. Moi j'croyais qu'on était des invités... pourquoi tous le monde a si peur ? Pourquoi les soldats se méfient de nous, on est gentil pourtant... Seule la présence rassurante de mon père à mes côtés me pousse à marcher, impressionné comme je suis par les gigantesques couloirs et par l'obscurité glaciale qui y règne. Papaaaa j'veux partiiir...

    - Changez-vous ici... poissons. Nous crache le chef des soldats.

    Il a dit ça comme s'il nous insultait... Pourtant poisson c'est pas une insulte... si ?

    - Maman, c'est une insulte poisson ?

    - Chuuut... met vite ton costume pendant que ton oncle installe les décors. Le public est déjà là, nous somme en retard...
    - Nous somme toujours en retard d'habitude, et ça gène pers*...
    - Tais-toi et enfile vite ça !



    Le terrible sentiment qui me serre la poitrine ne diminue pas. J'ai peur et la tension de ma famille ne fait qu'empirer ça. Dans tous les coins des couloirs d'étranges regards nous observent. Les ombres jouent avec moi... j'ai du mal à respirer... et puis soudainement, tandis que j'en suis encore à regarder autour de moi... les rideaux s'ouvrent !

    Lumière aveuglante ! Monstrueux gradins bondés de ce qu'il se fait de mieux ou de pire dans la noblesse mondiale... Le moindre de leurs doigts portent plus de richesse que jamais ma famille n'en aura jamais... et moi, mon costume encore à mes pieds... bon dieux j'ai si peur ! Je crois que je vais pleurer !



    Au devant de la scène, Jito Arashibourei, chef du Fish Theatre, voit avec horreur les rideaux s'ouvrir en avance. Manquant de patience, son public semble avoir décidé de lancer la pièce avant que les comédiens ne soient tous près ! C'est une catastrophe ! La moindre incartade pourrait leur valoir à tous le collier d'esclavage, alors la représentation doit être parfaite ! Refusant malgré cela de céder à la panique, le père de famille fait vite le tour de la scène des yeux, voyant avec soulagement que tous les décors sont en place et que les comédiens sont eux aussi prêts. Tous ? Non... son fils Toji n'a pas mis son costume... il est là, paralysé dans sa tenue de ville... ils sont foutus ! Foutus ?! Non ! Avec détermination, le père fait signe aux musiciens de lancer la représentation ! Aussitôt les réflexes prennent le dessus, les comédiens se lancent sans peur et l'imagination prend d'assaut les planches ! Seul Jito sort des sentiers battus et aux combien répétés, se jetant devant son fils pour le cacher aux yeux du public le temps qu'il s'habille... mais y arrivera-il au sein de se ballet tout en mouvement ? Toji ! Dépêche toi bon sang ! Déjà la première incohérence dans la chorégraphie approche.

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      Keegan avait toujours le visage ferme. S’il avait fait part de ses décisions à son père, il n’en demeurait pas moins que ce dernier et vu son statut de dragon céleste n’avait pas encore dit son dernier mot. Et cela inquiétait considérablement notre vice-amiral. Devait-il cacher son fils dans une ville des Blues pendant un temps ou en toucher un mot à sa femme histoire de voir ce qu’elle en pense ? Il ne savait pas… Il ne savait plus… Et il était pour ainsi dire… Perdu. De sa grande main, il se mit à caresser affectueusement son petit bout qui avait maintenant sorti une sucette d’on ne sait où et qui l’entamait avec bon cœur. A l’image rigolote que Salem lui offrit, Keegan ne put que sourire. Mis à part sa femme, son fils était son joyau inestimable. Et il serait même prêt à donner sa vie, rien que pour lui éviter l’opulente vie des dragons célestes. D’ailleurs, le marine ne savait même pas c’qu’il faisait encore ici. Et il trouvait complètement absurde, l’idée selon laquelle des hommes-poissons auraient acceptés venir réaliser une prestation ici, à Marijoa. Soit ils avaient un grain dans la tête, soit on avait dû les forcer à venir interpréter. Même si la deuxième éventualité était complètement improbable. Dans tous les cas pour le vice-amiral, ça sentait l’roussi !

      Alors qu’il avançait inlassablement vers la salle des spectacles où tous les nobles convergeaient, il eut l’ouïe d’une voix familière. Quelqu’un l’appelait. Ce n’est que lorsqu’il se retourna qu’il eut la bonne surprise de voir le vice-amiral Pludbus. C’qui le fit sourire une fois de plus. Malgré sa rétrogradation, Keegan affectionnait toujours cet homme. Pour les manières qu’il avait et pour sa noble conception de la justice. Il reçut la tape de son ami sans trop la sentir et se remit à ébouriffer son fils lorsque Pludbus sembla s’intéresser à lui. Ils se mirent à marcher ensemble, pendant que le père Fenyang prit parole à son tour : « C’est vrai que j’aimerai bien qu’il devienne marine… Mais je ne vais pas l’y obliger. Il est libre de faire sa vie comme il l’entend et j’espère seulement qu’il ne finira pas pirate ou révolutionnaire. » L’homme se mit à rire bruyamment de ses propres dires au point d’alarmer les autres nobles qui portèrent immédiatement leurs regards sur Keegan. Tous ou presque connaissaient son histoire avec son père. Un secret de polichinelle dira-t-on. Du coup, même s’il restait respectable de par son sang de dragon céleste et de par son haut grade au sein de la marine, il n’en demeurait pas moins que Keegan apparaissait comme un rebelle…

      • A vrai dire, j’ai un mauvais pressentiment concernant cette représentation… Restons debout, veux-tu ? Nous serons mieux en retrait pour parler un peu.

      Le Fenyang avait fait signe à son ami Céldèborde pour qu’ils se postent vers l’entrée de l’immense salle de spectacle. Repliés en arrière, ils bavarderaient certainement mieux et loin des oreilles indiscrètes. Les nobles accompagnés de leurs mijaurées de femmes, affluaient en grand nombre et prenaient leurs places jusqu’à ce que l’importante famille des Ausgustus fasse son entrée. A ce moment là, tous les autres nobles et bien qu’ils soient presque tous égaux, se levèrent signe même d’un respect mutuel. Keegan, nullement intéressé par cette entrée, profita de ce moment pour lancer la discussion avec son vieil ami : « Dis-moi Pludbus… Qu’est ce qui t’as donc poussé à venir ici ? Une invitation ? Une raison particulière ?» Interrogation qui semblait l’travailler maintenant qu’il y pensait réellement. Keegan regarda son fils quitter prestement son épaule avant d’partir grimper Pludbus. Ce fut l’air un peu grognon qu’il récupéra son fils comme s’il s’agissait d’une simple fourmi, avant de lui tirer les joues délicatement « Salem ! Ça n’se fait pas ! D’ailleurs, va rejoindre ton papy, le voilà ! » Et là encore, il eut un énième sourire quand son fiston s’empressa de descendre en courant vers la procession des Ausgustus dans laquelle s’trouvait son grand père…

      • PAAAAPYYYYYY !!!

      Nyuuuuuuh !! M’occupais-je des gens autour et même des Ausgustus ? Non. Même pas. Je les dépassai même sans prendre la peine de les saluer respectueusement. Faut dire que je n’avais pas été élevé par des dragons célestes moi. Du coup, j’adoptai mon comportement de tous les jours… Celui que j’avais à Marineford quoi. Si j’étais bien heureux de courir vers le vieil Albus, celui-ci me foudroya du regard avant que je ne m’arrête, net. Son expression m’fit tellement peur que j’sentis immédiatement des larmes me monter aux yeux. Mais voyant mon état larmoyant, l’aïeul se dépêcha d’se rattraper avec un sourire factice. Il se rapprocha de moi et me prit délicatement par le bras droit avant de m’amener dans les premières loges, tout près de la famille Ausgustus. Assis tout juste aux côtés de mon grand père, j’essuyai les petites larmes qui suintaient le long de mes joues. Il faut que je sois fort, m’étais-je diss ! Comme mon papounet ! Et puis sans doute que le grand père avait des soucis. C’était comme ça avec maman quelques fois ! J’reprenais du poil de la bête quand d’immenses rideaux rouges s’ouvrirent brusquement devant nous, dévoilant une panoplie d’artistes. Héééé ! Je les reconnaissais ceux là ! Les gars bizarres de tout à l’heure… Et puis c’était pas celui que j’venais de cogner qu’un grand avait fini par cacher… ? Mais…

      TOJIIIIIIIIIIII !!!! BONNE CHANCEEUUUUUUUH !


      Un gros cri de ma part bien perceptible par tous. De façon à c’que tous les regards se retournèrent vers moi vu que je m’étais mis debout sur mon siège, poings en l’air. D’ailleurs pourquoi papy m’regardait méchamment… ? J’avais fais quelque chose de mal… ? Ravalant mes nouvelles larmes, j’fis vite de me rasseoir, histoire que le spectacle continue…
      Au milieu de cette foule, on ne pouvait louper la paire de vice-amiraux. On ne pouvait louper Keegan tout court aussi. Enfin, on ne pouvait les louper au milieu de toute cette pas franchement folichonne bande de nobles aussi coincés qu'imbus de leur personne. Rah. C'était ce genre de personne que le Gouvernement Mondial protégeait si ardemment. C'était pour eux qu'on avait cherché à… non, ne pas ressasser les mauvais souvenirs. Il était avec Keegan, il y avait son petit avec lui. Il n'allait pas gâcher ce moment avec ses problèmes à lui. Parlons de choses plus joyeuses ! La représentation allait bientôt commencer. Il ne connaissait pas la troupe qui allait se produire. En même temps, on ne le payait pas pour se tourner les pouces à regarder des spectacles. Quoique, dorénavant au service des promotions, il voyait parfois de sacrés numéros. Passons. Les gens prenaient place dans le bruit des compliments et des étalages d'égos. Tout cela restait au bas des pâquerettes. Keegan et Pludbus étaient à un niveau au dessus, comme toujours ! Son ami semblait s'inquiéter de quelque chose. Les petits fours n'étaient pas à son goût ? Ça en ferait plus pour lui. Et rester debout, ça ne le dérangeait pas. Il n'était pas un vieillard complètement gaga et incapable de faire cent mètres sans crier le martyr. Il ne serait jamais comme ça, ah ah !

      Il arriva le moment ou l'instigateur de cette petite sauterie fit son entrée sous les respects muets de ses pairs. Pludbus tourna simplement le dos à cette scène. Toute façon, on ne s'attarderait pas sur son comportement. Il avait bien mieux à faire que de voir un vieil homme avec un égo aussi gros qu'un géant se donner en spectacle devant des gens tout aussi égocentriques. En plus, Keegan ouvrit la discussion.


      Pourquoi j'suis ici ? J'ai vu de la lumière et j'suis entré. C'est tout. J'suis de passage dans le coin et je me disais que je trouverais bien quelqu'un qui me ferait passer la soirée. J'pensais pas que ça serait toi ! Sinon… hé !


      Son exclamation fut un poil trop fort. Les nobles les plus proches se retournèrent et observèrent le spectacle désolant d'un gamin s'attaquant à la colline qu'était Pludbus, la montagne étant Keegan. Pludbus fit quelques signes d'apaisement à Keegan afin de lui signaler que ça ne lui faisait rien et il fit de même pour les nobles afin de leur signifier qu'il s'en foutait royalement de les avoir dérangé dans leur moment d'adoration purement formel. Il ébouriffa les cheveux du jeune Fenyang avant que celui-ci se mette à traverser la salle en faisant plus de bruit qu'un peloton de jeune recrue du G5. Il revint à sa discussion.


      Sinon… je me suis fait jeter par Cynthia. Tu sais ? La fille du contre-amiral Dotski. Elle est plutôt mignonne, la fille, mais elle a refusé ma demande à se balader dans le parc. C'était même pas la demande en mariage ! J'te jure. Elles préfèrent tous les jeunes péteux sans expérience qui peuvent crever à la première occasion. Mais j'abandonne pas, j'trouverais mon âme soeur ! J'comptais bien faire un peu de repérage dans cette fête, mais les filles de nobles, c'est encore plus compliqué. J'chercherais autre part. T'as pas une fille, toi ? Une nièce… ? Euh .. ou d'autres enfants, c'juste pour demander, t'es capable d'avoir fait un gosse sans que je sois au courant, vin r'nard comme t'es. Et sinon, tu fais quoi ? Ils t'ont affecté où d'puis le temps ?

      Pludbus jeta un coup d'oeil à la scène. De par sa stature, il pouvait voir la scène, mais, comme il était un peu éloigné, il ne voyait pas tout. Le spectacle avait commencé. La troupe faisait son numéro. Pludbus n'était pas très intéressé, mais qui sait, peut-être verra-t-il quelque chose qui en vaudra le coup d'oeil.


      Dernière édition par Pludbus Céldèborde le Sam 25 Fév 2012 - 18:56, édité 1 fois
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      Fish Théâtre [déf.] : Représentation d'un spectacle de théâtre aquatique. Spécialité de l'île des hommes-poissons. Consiste en un ballet représentant une série d'aventures épiques ou romanesque du peuple de la mer. Sous forme de danses, de chants et de mimes. L'ensemble se déroule pour la plupart des scènes sous l'eau, ou dans un ensemble de bassins aménagés. Ceci permettant une liberté de mouvement totale pour les comédiens, ainsi que les effets aquatiques nécessaires à cet art. L'orchestre, lui-même immergé, utilise essentiellement des instruments nécessitant un système aquatique de réfraction du son, offrant de nombreux effets sonores inédits dans le théâtre classique.
      Réf : Théâtre (p.7). Homme-poisson (p.164). Costume (p.10). Art (p.6) Parasite (p.165). Maladie (p.166).




      Gniiiiaaaaa... ! Une main. Viiite ! L'autre. Vite. Et ces boutons que j'arrive pas à mettre ! Naaaaan j'me suis trompé d'une colonne ! Faut tout que j'les défasse et que j'recommence ! Gniaaaaa !... Pas facile de s'habiller en quatrième vitesse au milieu d'un tel ballet. J'suis ballotté de toutes parts tandis que les comédiens de la troupes me frôlent et me bousculent, à chaque fois avec un regard paniqué. Ouiii je sais ! Je suis en retard ! Pas d'ma fauuuute... !
      Heureusement y a mon papa qui me cache. Il est trop fort. Même pas les spectateurs s'en sont rendu compte j'suis sûr. Faut dire que même si c'est pas un soldat, il est super grand et super fort. Alors moi j'me fais tout p'tit et je me dépêche d'enfiler mon costume avant qu'il ne soit trop tard. C'est pas fastoche... il bouge pas mal lui aussi faut dire. On en est où ? L'acte II commence ?! Aaaaah c'est celui où j'entre en scène ! J'dois me dépêcher !



      ~~ Devant l'entrée du palais des Augustus, la foule recommençait à se disperser, comprenant que plus jamais de la journée elle n'aurait l'honneur de voir les maitres des lieux. Au centre de la terre battue, un rayon de soleil vient se reflechir sur un petit objet brillant, attirant ainsi l’œil d'un badaud. L'homme s'en approche d'un air intrigué, avant de s'en saisir. Une broche en forme de poisson... A quoi cela peut-il bien servir ? Peut-être cela a t-il un lien avec cet horrible gamin écailleux qui a osé agresser le petit seigneur Fenyang ? Elle serait tombée de la valise au moment du choc ? Pouah ! Dans tous les cas elle pue l'hybride, mieux vaut surement ne pas y toucher sous peine d'être maudit ! ~~



      Ça y est ! Juste à temps ! Grâce à la présence de mon papa j'ai pu reprendre courage et finir de m'habiller à temps. Quand il est là je me sens trop fort ! A nous deux on est invincible hihihi. Ne reste qu'à boutonner le derrière de mon costume... voilàaaaa... mince c'est à moi ! Hop, je sors de l'ombre protectrice pour apparaitre comme un diable sur la scène, un grand sourire sur le visage. Comme ma maman me l'a dit, je ne fais pas attention au public. Je ne le vois même pas. Heureusement, sinon je crois que je serais mort de peur. Là je joue surtout pour ma famille. En tout cas je gère trop b*...
      - Wouaaaaaah ?...!
      Je trébuche sur quelque chose ! Qu'est ce qu* ? Mais pourquoi ça morceau traine là ?! Il devait être accroché sur mon dos ! Aaah je me prend les pieds dedans ! Je tourbillonne. Je me contorsionne pour rester debout, mais rien à faire, plus je me débats et plus je mets la pagaille. Je zigzague sur toute la scène sous les regards de la troupe, paralysée par la peur soudaine. Je heurte presque aussitôt un comédien, puis deux. Je rebondis sur le gros ventre de l'oncle Ô ! Il me propulse sans le vouloir directement sur la grosse caisse de l'orchestre ! Aaaaah arrêtez-moi ! Je rebondis encore. Jaillis du bassin ! Vooooole... directement en direction du public et des Tenryuubitos stupéfiés.

      - Hiiiiiiiii ! Un homme poisson nous agresse !
      Amirauuuuuuux !
      Hurle une femme hystérique dans le public.


      Le premier garde du corps commence déjà à dégainer sa lame, vite imité par le reste de ses homologues, tous aussi directs que lui dans sa manière de réagir aux imprévus. Les secondes du petit poisson volant semblent comptées.


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        Keegan aurait bien voulu répondre à Pludbus et même rire de ses dires comme à son habitude. Mais il n’y avait pas la foi. Surtout lorsqu’une mijaurée de la place, hurla comme une furie. Quand les soldats braquèrent leurs fusils/lames sur le pauvre petit homme poisson qui n’avait sans doute pas fait exprès de sortir de son espèce d’aquarium (Bien qu’il était difficile de l’expliquer à ce moment précis, et de le faire comprendre à tous ces dragons célestes) sa réaction fut immédiate. Malgré son gabarit impressionnant dont on ne soupçonnerait aucune souplesse, le vice-amiral d’une cinquantaine d’années bondit dans les airs, avant d’atterrir soudainement derrière l’adolescent dans un bruit assourdissant ; ébranlant toute la salle par la même occasion, tant et si bien que certains lustres se détachaient du plafond pour terminer leur course au sol. La panique ne fut effective que pendant quelques secondes, avant que le calme ne revienne régner en maitre sur les lieux. Si la surprise était peinte sur tous les faciès, elle s’effaça bien vite par la suite, pour laisser place à des sourires voire même des ricanements. En effet, qui est-ce qui ne connaissait pas l’émérite vice-amiral Fenyang du nom ? Nul besoin d’amiraux ! Lui seul saurait certainement régler l’affaire !

        • EMPRISONNEZ-LES !!!!

        • TUEZ-LES !!!!

        • … CES SALES CRÉATURES DOIVENT PAYER POUR LEUR AFFRONT !!!

        Des cris fusèrent soudainement de l’assistance dans les gradins étagés. Des cris malsains, des cris horribles, des cris qui réclamaient le sang de ces créatures qu’elles considéraient comme abjectes. C’était définitif, la représentation n’allait pas avoir lieu. Et tout ça risquait de mal finir pour ces hommes-poissons qui, muets dans leurs bassins, commençaient à trembler pour la plupart. La pression montait sur les épaules du vice-amiral qui fixait toujours le jeune poiscaille à ses pieds, dans l’allée centrale de la grande salle. Les marines baissèrent leurs armes, sûrs et certains que leur vice-amiral allait régler rapidement cette histoire. Mais ce n’était pas aussi simple. L’homme était confronté à un gros dilemme : Défendre les siens en tant que dragon céleste et marine ou écouter c’que lui dictait son bon cœur, c'est-à-dire, épargner ce petit être ? Il ne savait pas… Il ne savait plus… Si bien que le doute marquait son visage qui se voulait de plus en plus ferme. Pendant ce temps là, les gradins s’enflammèrent de plus en plus. Les dragons célestes hurlaient leur colère à n’en plus finir. C’était la folie ! Même les marines qui s’trouvaient dans la salle n’arrivaient presque plus à contenir certaines personnes qui voulaient s’approprier leurs armes. La discrimination dans toute sa splendeur…

        • Reste tranquille petit, je vais faire diversion…

        Avait-il chuchoté tout bas, pour que seul le petit poisson l’entende. Mais à peine dirigeait-il sa gigantesque main vers le jeune Toji qu’une trombe d’eau en forme de spirale bousilla la vitre avant du bassin des hommes poissons et se dirigea à une vitesse folle vers le haut gradé. Keegan dû rapidement dégainer son épée pour contrer cette attaque aqueuse avant de la réduire à néant en la tranchant une multitude de fois et ce, sous les yeux hagards de toutes les personnes présentes. De fines gouttes tombèrent finalement sur les invités aux alentours, un peu comme une bruine. La résultante du contre en gros. Keegan commença à grogner méchamment. Par cette attaque, la famille des hommes-poissons venaient de signer leur arrêt de mort. Là, il ne pouvait plus grand-chose. Le vice-amiral releva la tête vers la scène avant de voir un poiscaille de très grande taille avancer vers les gradins. Les premières files se vidaient rapidement. Les femmes qui voyaient arriver cet être méprisable vers elles, se hâtèrent de fuir leurs places sous des cris aussi hystériques que la première qui eut à déclencher tout ce remue-ménage. Seule la famille Augustus semblait bizarrement calme et toujours assise dans son coin. Ce n’est qu’à la première marche des escaliers, que le poiscaille s’agenouilla avant de prononcer tout haut, les paroles suivantes :

        • S’IL VOUS PLAIT !!! NE LE TUEZ PAS !!! PRENEZ MA VIE A SA PL…

        « BANG !!!! »

        A peine avait-il parlé que le poiscaille voyait sa demande s’exaucer. Une balle traversa toute la pièce et partit se loger dans son crane. La scène se peint immédiatement en noir et blanc. Le temps sembla ralentir. L’homme-poisson tendit désespérément sa main droite vers le jeune Toji avant de cracher du sang et finir au sol. Il était mort. La foule hurla alors de satisfaction, plus folle que jamais ! Keegan, lui, n’en croyait pas ses yeux. Il tourna lentement sa tête, avant de voir le sourire mauvais de son père qui tenait un fusil qu’il avait arraché à un simple marine. Et ledit fusil était encore fumant. Pour ma part, je n’avais plus bien compris ce qui se passait. Entre le vol plané de Toji, l’intervention de mon père et celle de l’homme poisson… Tout était flou dans ma tête. De plus, je n’avais même pas compris pourquoi mon papy s’était déplacé plus tôt. Était-ce parce que j’avais crié tout à l’heure ? Je ne le savais pas. Toujours était-il que j’avais commencé à pleurer. Et ce ne fut que lorsqu’il tira un coup de feu que j’eus un spasme avant d’avoir les yeux vitreux… Et de m’évanouir sur mon fauteuil… C’en était trop pour le pauvre petit garçon que j’étais. Et tout ceci n’était que le début de la descente aux enfers de la famille Arashibourei…

        Sans plus attendre, les autres soldats mirent en joue le reste des poissons. Qu’est ce qui allait se passer ? Mystère et boule de gomme.
        Pludbus pensait encore à ses récentes conquêtes, ou plutôt les récentes demoiselles qui lui avaient taper dans l'oeil. Une conquête n'était pas encore pour tout de suite, pour sa plus grande frustration. Il se perdit dans une rêverie faite de courbes délicates et de visages désirables. On pouvait sentir toute la perversité dans cette rêverie qui pouvait même heurter les bonnes mœurs les plus laxistes en la matière. Au centre de ce torrent de vice, Cynthia avait une place importante que n'aurait surement pas appréciée son brave père, ainsi que tout le reste de sa famille. Personne n'aurait apprécié en fait, puisque Plud' était juste à côté en train de faire… des choses. Une chose qui est bien avec les rêves, c'est qu'ils restent à la discrétion de celui qui les fait. Personne ne peut les voir et c'est souvent bien pratique ! Surtout quand c'est Pludbus qui rêve. Du coup, il eut un sacré coup de retard sur l'histoire en cours. Son soudain retour à la réalité le laissa tout d'abord interrogateur. Où était Keegan ? Que se passait-il ? Il observa la foule. Celle-ci n'était pas sagement assise à regarder le spectacle comme quelques instants auparavant. Elle s'était levée. Elle avait un peu reculé. Elle brandissait nombre d'objets qui allaient bien aux nobles : des cannes, des éventails, des poings et des choses encore plus communes. Autre étrangeté ; la foule ne cessait d'abreuver la scène d'accusations et de réclamations. Pludbus en écouta le contenu et en fut surpris. Tuer ? Prisonnier ? Agression ? Une nouvelle guerre s'était déclarée sans qu'il s'en aperçoive ? C'est que Cynthia avec un corps plutôt généreux, c'est vrai… mais le moment n'était pas adéquat pour se replonger dans une rêverie lubrique !

        Il fit quelques pas afin de mieux voir ; sa grande stature est utile quand les gens sont assis, or, ils sont debout. Du coup, c'est tout de suite moins utile. Toutefois, il put rapidement comprendre la situation. Pour une raison qui lui était inconnue, les nobles avaient cru se faire attaquer par un homme poisson et leur racisme exacerbé avait fait le reste. Dans cette situation, on ne donnait pas cher de la peau de la troupe. Les nobles étaient survoltés et réclamaient le sang comme un enfant réclamant son joué. C'était malsain. Keegan se détachait bien dans la masse. Il semblait faire barrière entre les nobles et les hommes poissons. Son sang de noble lui procurait certainement une certaine immunité. Des hommes au sang de « piètres qualités » et aux prestiges moindres auraient été éliminés sans sommation depuis bien longtemps par une balle de noble pourri. C'était vraiment pitoyable. Pludbus serra les poings : il devait faire quelque chose. Quelque chose pour soutenir Keegan, mais aussi quelque chose pour sauver ces innocents, car Pludbus n'était pas un salaud. Tout ce qui pouvait contrarier un noble, ça pouvait contrarier ce gouvernement mondial qu'il détestait tant. Ce petit plaisir qui allait souvent à l'opposé de ses objectifs prenait généralement le pas sur tout le reste. Faire mal au gouvernement, ça fait du bien pour l'esprit. Ça soulage. Il analysa la situation à cet instant. Pour le moment, Keegan protégeait les hommes-poissons. Les gardes étaient au service des nobles et ne pouvaient être commandés par la marine. Par contre, un bon contingent de marine était sur place. Eux, ils pouvaient les commander. Il devait faire vite afin de prendre le contrôle des troupes et viser le contrôle total de l'affaire.

        Plud' n'est pas un ex-amiral en chef pour rien. Il aime contrôler.


        Vous là ! Former les rangs ! Je prends le commandement ! Vice-Amiral Céldèborde. Vous ! Sergent ! Allez faire affréter un navire ! On en aura bientôt besoin ! Les autres bouclaient les issus ! Vous là, suivez moi. Regrouper toutes les troupes et ne vous laissaient pas faire. Éviter de trop vous opposer aux nobles quand même.


        Alors que les hommes, après un instant d'hésitation, se mettaient en mouvement, un coup de feu retentit. Pludbus crut qu'il était déjà trop tard. La panique avait véritablement pris la foule derrière lui. On courrait en tout sens ; c'était le chaos. Pludbus accourra vers la scène avec une dizaine de marines à sa suite. Le reste regroupait les marines éparpillés et canaliser les fuyards pour évitait tout incident fâcheux au risque de subir eux-mêmes les incidents fâcheux en questions. Une fois arrivé à côté de Keegan, il ne put que constater les dégâts. L'homme poisson abattu. Le reste de la troupe terrorisé. Keegan semblant impuissant au milieu d'un carnage qui s'annonçait. Pludbus se porta alors en avant et attrapa l'enfant homme poisson tout en désignant le reste de la troupe à ses hommes.

        Capturez-les ! Ce sont des terroristes ! Des meurtriers ! Pire ! Des révolutionnaires ! Ils ont enfin dévoilé leur vrai visage ! Impel Down les attend ! Il n'y a pas de lieux plus adéquats pour cette engeance ! N'en laissez sortir aucun !!

        Puis Pludbus pivota vers le maitre de cérémonie, le chef de famille des Augustus. Il inclina la tête avec respect, même si cela le dégoutait.

        Seigneur. Nous allons faire en sorte que cette vermine ne goutte plus jamais au bonheur. Permettez-nous de nous retirer, Seigneur.


        Pludbus jeta un regard vers Keegan. Allait-il marcher dans le coup ? En espérant qu'Augustus se laisse faire, tout le monde pourrait sortir de ce drame sans trop de dégât. Enfin, le vice amiral observa le gosse qu'il tenait toujours ; certaines choses étaient déjà de trop pour certains.
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        « BANG !!!! »

        Mais... mais... mais que ce passe-t-il ?! J’y comprends plus rien. Tout s’enchaîne trop vite ! Il y a quelques instants, j’étais pétrifiés devant les soldats qui s’approchaient de moi. Au début je pensais qu’ils voulaient m’aider à me relever, puis j’y eu très peur. Leurs têtes étaient horribles. Pourtant j’avais rien fait de vraiment mal. Pas d’ma faute tout ça... Et puis ce géant... Une montagne qui se tient devant moi... Au début j’ai cru qu’il était gentil lui, même s’il faisait un peu peur lui aussi... mais non. Et là tout va beaucoup trop vite ! Tonto Ô qui saute de son bassin pour me sauver. Puis il dit des trucs que j’comprends pas. Y a tous ces cris. J’ai trop peur. Maman ! Pourquoi toute cette haine ?! Puis ce bruit... cet horrible bruit trop fort. Et Oncle ô qui est par terre... Le hurlement de désespoir de ma mère que j’entends derrière moi. Celui de fureur des hommes de mon clan. Et moi au milieu... Le temps s’étire et se raccourcit au fil de mes battements de cœur chaotiques. Je suis perdu, ma tête n’arrive pas à suivre. Elle ne veut pas suivre.

        Une seconde ? Dix ? Combien de temps immobile ? J’en sais rien. Je pleure. Puis cette grosse main qui me saisit... Je ne me débats pas. Brisé. Même plus j’entends les cris de ma mère malgré toute leur force. Elle est impuissante elle aussi. Tout comme mon père. Et puis cette phrase... qui perce le bruit comme une lame chauffée à blanc. Elle n’est pas au dessus du brouhaha, et pourtant tous l’ont entendu distinctement. La force de l’assurance et d’un charisme presque divin. Le silence se fait tout naturellement autour, comme si le bruit avait été absorbé par sa gravité.


        « Reposez cette chose Vice amiral Pludbus. »


        Le seigneur
        Augustus avait parlé. Plus qu’un ordre, il s’agissait d’une évidence. La puissance de sa volonté en tant que Tenryuubito pulsait avec une facilité désarmante, irradiant la salle par vague à chacun de ses mots. Vouloir s’y soustraire était contre-nature pour la majorité des mortels. Cent glottes déglutirent bruyamment. Inconsciemment, les marines et gardes du corps les plus proches s’écartèrent de l’ex-amiral, sentant la tension s’accumuler autour de lui. Nul ignorant les griefs de Céldèborde vis à vis du gouvernement, il était clair pour tous que certaines histoires du passé allaient resurgir sous une forme ou sous une autre. Jeu de pouvoir, rappel à l’ordre et coups bas... L’art subtil de la politique allait prendre forme devant les planches, pour le plus grand malheur de la troupe de théâtre.

        D’une voix calme et saturé d’une autorité naturelle, le Seigneur et maître des lieux s’adressa au vice amiral en ces termes :



        « Nous vous somme grès pour votre intervention Vice Amiral Céldèbrode.
        Effectivement, ces êtres répugnant ne connaitront plus jamais les joies du monde libre.
        Mais Impel Down me semble . . .. dur pour elles.
        Un peu de bonté en hommage au court mais intéressant spectacle qu’ils nous ont offert me semble justice. »



        Derrière sa bulle, les yeux du Tenryuubito étincelèrent d’intelligence et de malice. Le tout puissant noble prenait plaisir à contredire le marine, tel un jouet impuissant devant le propre pouvoir qu’il s’efforçait de défendre. Sous sa clémence se cachait à peine une vengeance de longue date. Vengeance mesquine mais au combien importante aux yeux de ce monde de lumière et d’apparence. De plus, l’homme n’était pas dupe du manège des deux marines... depuis trop longtemps il jouait à ce genre de jeu.


        « Capitaine.
        Mettez ces créatures sous fer et emmenez les dans la cour aux esclaves.
        Elles pourront y travailler leur rédemption toute au long d’une vie de servitude que je leur espère longue. »
        Dans la seconde, le chef des gardes impérieux se détachait déjà de la masse, lançant ses ordres en silence sans même se soucier de la réaction des deux colosses. Qui serait assez fou pour s’opposer aux directives du tout puissant Augustus ?




        « Ne me remerciez pas Vice amiral. »
        Lança-t-il pour finir avec un sourire de victoire.


        Dernière édition par Toji Arashibourei le Sam 3 Mar 2012 - 18:02, édité 1 fois
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          Les carottes étaient cuites depuis belle lurette déjà. Les hommes-poissons n’avaient plus aucune chance de liberté. Ils étaient condamnés aux fers. Condamnées à vie. Keegan n’avait plus la foi de tenter quelconque combine pour essayer de sauver leurs écailles. Il était même las de voir la même rengaine dans cette cité dite, la ville sainte. C’était en grande partie pour ce genre de situations qu’il avait emmené son fils vivre à Marineford, loin de ces fous. Lui-même n’avait pas adhéré à cette vie maudite ; et se jura à cet instant même, que son fils ne deviendrait pas comme ces pourris et comme son père. La tentative de Pludbus avait été noble. Keegan l’avait même admiré comme il admirait dans le temps où il était encore l’amiral en chef. Mais l’intervention soudaine d’Augustus, pleine de désobligeance et de malice, avaient presque ridiculisé son frère d’armes. En tournant la tête un peu partout et malgré le silence, le vice-amiral percevait des sourires, voire même des rictus malsains. L’assemblée après un silence foudroyant, commençait à se moquer de l’ex amiral en chef qui s’était presque donné en spectacle, lui qui avait eu l’audace de toucher « cette chose ». Il vit aussi le sourire d’Albus s’agrandir. L’vieillard semblait approuver les dires d’Augustus. Des évènements qui allaient briser les liens familiaux entre Fenyang. Cette journée était décidemment maudite sous tous ses angles, sauf peut être pour la famille des Augustus…

          • C’est bon Pludbus… Allons nous en d’ici. On ne peut plus rien faire pour eux.

          Le constat était amer, mais c’était la stricte vérité. Même si Keegan avait le sang des dragons célestes, il n’en demeurait pas moins, qu’il ne pouvait rien faire. Surtout qu’il n’était pas dans la résidence des Fenyang et que dans ces enceintes, il n’avait aucun droit notable. Il se redressa de tout son long et garda son visage ferme, plus effrayant que jamais. D’ailleurs, le chef des gardes de la famille Augustus en fut alarmé lorsqu’il se risqua de jeter un coup d’œil au faciès du vice-amiral. Il se dépêcha alors de retirer le jeune poisson des mains de Pludbus, avant de faire signe à ses hommes aussi impérieux que lui, d’emprisonner le reste de la famille Arashibourei. Ce fut une multitude de gardes qui se dirigèrent vers les hommes-poissons en les encerclant complètement en quelques secondes seulement, sourire aux lèvres. L’un d’eux trouva l’absence de sirène dommage, mais il se délectait à l’avance d’avoir à fouetter ces abominations de la Terre. Alors que les autres spectateurs s’éveillèrent, apparemment ravis du nouveau spectacle qui s’annonçait, Keegan emboita l’pas à Pludbus. Non pas pour remonter vers la sortie, mais pour descendre vers les premiers rangs. Il n’accorda aucun regard, ni aucun respect à Augustus qui dût même s’écarter de son chemin, craignant un poing de la part du vice-amiral. Ce dernier s’approcha de son fils totalement inconscient, l’prit dans ses bras et fit demi-tour…

          Au passage, il tapota l’épaule de Pludbus à sa portée et lui offrit un maigre sourire. Un sourire qui ne lui ressemblait pas d’habitude. Un sourire… Factice. C’était indéniable… L’cœur n’y était pas. Les officiers qui l’accompagnaient se mirent à converger eux aussi vers la sortie, derrière leur supérieur qui avait une mine très inquiétante. Keegan caressait les cheveux de son fils sur son épaule, quand le chef suprême des Fenyang, se présenta devant lui en lui intimant l’ordre de lui laisser Salem. Mais le seul regard de son fils suffit à terrifier le vieil Albus qui resta pétrifié au point de laisser tomber le fusil qui lui avait permit de tuer l’fameux oncle ô. Keegan passa alors son chemin sans adresser le moindre mot à quiconque. Les autres spectateurs firent vite de dégager son passage. De même pour les autres gardes de l’endroit. Personne ne comprenait vraiment la frustration de haut officier, mais aucun d’entre eux n’était assez fou pour s’attirer la colère de ce véritable titan qui impressionnait toujours autant. Il fut donc le premier à sortir de la salle en adressant tout d’même un regard désolé à la famille des hommes-poissons qu’il avait tout d’même en estime. Les pauvres s’étaient jetés dans la gueule du loup et on n’pouvait plus rien y faire. Une fois à l’extérieur de la salle, Keegan fit vite de quitter les lieux. Il fit vite de quitter Marijoa même. Sa seule inquiétude était l’avenir de son fils. Qu’il protègerait plus que tout dorénavant…

          Spoiler:
          Ce ton hautain, ce venin dans la voix ; c'était bien là les paroles d'un noble mondial. Au sommet de l'échelle sociale, mais vivante dans les tréfonds de la méchanceté humaine, ces êtres étaient ce qu'on pouvait trouver de plus terrible à la surface du globe. La satisfaction de pouvoir faire un peu de mal à ses individus était tellement grande que l'on pouvait accepter la divine punition en conséquence sans le regretter. Pludbus aurait aimé faire quelque chose. Il sentait les regards lourds, il entendait les ricanements. Sans même relever la tête, ils savaient tout ce que les gens pensaient. Ils le méprisaient. Ils se satisfaisaient de ses ridicules tentatives pour écarter les pauvres humanoïdes de leur juste courroux selon leur façon de penser, façon de penser qui était encore plus pourri que la majorité des grands criminels du monde. C'est bien simple ; ils étaient eux-mêmes les monstres inhumains de cette société. Monstre sur leur piédestal, inaccessible et intouchable, riant du malheur des autres et de leurs propres bonheurs. Il devinait le sourire sadique du Seigneur Augustus. Pourquoi s'était-il plongé dans cette galère ? Pourquoi n'était-il pas resté dans un coin à attendre un moment plus joyeux tout en matant avec délice les popotins et les poitrines opulentes de quelques nobles qui, malgré leur comportement invivable, étaient parfois bien dotés par la Nature. Une volonté d'aider Keegan dans un premier temps. Une volonté de s'opposait l'espace d'un instant aux Nobles mondiaux.

          Et s'il faisait un trait sur son avenir ? Et s'il faisait ce que réclamait tout son corps ? Se soulager, quitte à en mourir.

          Se relever lentement sous les regards délicats de l'assemblée, puis relever la tête et plonger son regard assassin dans les yeux malsains d'Augustus. Voir la surprise éclipsait son plaisir inhumain, puis le voir commencer à comprendre, comprendre que quelque chose s'était brisé. Quelque chose qui empêchait précédemment Pludbus de faire une action inacceptable pour l'assemblée présente. Quelque chose qu'il n'avait jamais vécu de sa vie. S'apercevoir aussi que Pludbus est à quelques pas de lui et que cette distance est bien trop courte. S'apercevoir que, malgré tous les hommes qu'il avait autour de lui et le pouvoir qu'il avait accumulé, il était dorénavant à la merci du vice-amiral puisque la barrière du respect n'était plus. Voir son assurance s'effondrait comme un château de cartes. Pludbus faisant un pas en avant, s'approchant de l'éminence, à la stupeur de tous. Voir son poing s'armer, ce poing qui avait frappé tellement de gens, qui en avait même tué beaucoup, ce poing qui avait servi les intérêts de nobles comme lui. Il le voyait se préparer devant lui, renforcé par une haine et un dégout au-delà de la compréhension humaine. Un dégout qu'il avait lui-même créé et renforcé. Un dégout qui allait représenter la haine contenue de millions d'innocents. Ce poing armé, il était lancé à une vitesse fulgurante en direction de ce visage ignoble et détesté de tous. Le silence était fait tellement l'acte est inconcevable. Le bruit du verre brisé rompait ce silence stupéfait. Puis la chair du poing venait rencontrer la chair molle du visage. La force ainsi libérée faisait trembler le visage, la tête, le corps. Incapable de supporter une telle force, incapable, car, n'ayant jamais connu pareille situation, pas même la puissance d'une feuille, le Seigneur Augustus était propulsé à l'autre bout de la salle. Il rencontrait un mur de marbre brusquement, le genre de mur solide qu'il affectionnait tant. Pour son malheur, ce mur allait être son tombeau. Son corps faible, la puissance du coup de poing et la rencontre brutale avec le mur ; son être ne pouvait le supporter. Les os brisés, le corps démembré, le visage ensanglanté ; il tomberait au sol, la vie s'échappant de ses lèvres qui avaient ordonné tellement de souffrance. Puis dans la salle où la stupeur laissée place à l'horreur, le vice amiral Pludbus se serait lancé dans un massacre sans non afin d'emporter dans la tombe le plus de nobles possible. Pour le bien des innocents, pour le bien de tous, pour son bien à lui. Il en serait mort, mais il serait mort heureux, préférant mettre fin à ses jours plutôt que de laisser les nobles se satisfaire de ses tortures.


          Vous avez raison, Votre Seigneurie. Laisser une telle chance à ses assassins ; votre bonté est inestimable.

          Pludbus se détesta pour ses paroles. Il aurait aimé le frapper. Il avait imaginé toute la scène ! Mais non. Survivre était vraiment trop fort chez Pludbus. Son idéal était encore et toujours de protéger les innocents. Faire une pareille chose aurait-il pu être synonyme de protection de telle personne ? Surement pas. Ce n'était qu'une réaction guidée par tant de haine et de souffrance. Une expiation, tout simplement. Il ne pouvait définitivement pas s'y résoudre. En plus, il avait toujours cette envie de fonder une famille ! Non, c'était définitivement griller. Il ne saurait mettre à exécution cette charge héroïque et suicidaire. En plus, il mettrait Keegan en danger et bien d'autres marines présents. C'était inconcevable. Pas comme ça. Peut-être… un jour… prochain.

          Il se releva comme il l'avait pensé, mais il garda la tête baisser. Il ne pouvait supporter de rester une seconde de plus dans cet enfer. Trop de regard malsain, trop de sourires mesquins. Il regarda un instant le petit être à ses côtés. Pauvre petit. Le mot « désolé » fut prononcé silencieusement par l'ex-amiral en chef puis il s'en alla. Le réconfort de Keegan n'avait aucun effet. C'était la mine défaite que Pludbus sortait de la salle. Les marines avaient vu que les ordres précédemment donnés ne servaient rien. Ils se regroupèrent derrière les vice-amiraux et quittèrent à leur suite les lieux. Pas un regard pour les nobles, pas un regard pour les futurs esclaves, ou pire. Quoique, la mort pouvait être une libération tant attendue dans ce genre de situation. Il n'avait même pas envie de parler à son ami. Il lui fallait décamper. Justement, le navire qu'il avait demandé à être affrété était une bonne échappatoire. Sa destination ? Au choix. Le bordel le plus proche pour tout oublier. Ou le champ de bataille le plus sanglant, histoire d'exprimer toute sa rage contenue dans un océan de cadavres et de sang, car son sentiment d'impuissance était à ce moment-là à son plus haut sommet.

          Fichue soirée, pour sûr.
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          L'énorme main me repose au sol, avec une délicatesse qui contraste étrangement avec la haine qui imprègne la salle. Un peu de chaleur dans ce chaos qui m'entoure. Mais bien trop perturbé, je n'ai même pas fait attention à ça, ni même encore à l'horrible jeu de pouvoir qui s'est déroulé juste à côté de moi. Choqué. Mes yeux embrumés par des larmes naissantes ne peuvent se détacher du corps affalé de l'oncle Ô, toujours immobile. Oncle Ô ? Oncle Ô ?... Une fois au sol, je ne remarquerai même pas les deux colosse se retirer avec amertume sous les sourires d'une foule persiflante. Un « désolé » à peine audible se perdra dans mon crâne sans parvenir néanmoins à s'y accrocher, avant de s'effacer sans laisser la moindre marque. Tout mon esprit est tourné vers ce corps immobile. Toute mon âme frémit devant cette terrible impression qui m'assaille. Je le sais, et pourtant je m'y refuse. Mon premier cadavre. Le cadavre d'un être cher... Oncle Ô... Mon cœur se gonfle de douleur. Mes yeux se remplissent de larmes... inconsciemment je mords ma lèvre pour l’empêcher de trembler, mais sans toutefois parvenir à contenir les innombrables soubresauts qui m'agitent comme une feuille en pleine tempête. Au bord de la rupture, mon esprit se vide peu à peu de toute chose, me laissant seul avec ce mort qui me semble si irréel. Sifflement distant. Je n'entends plus rien. Mur blanc. Je ne vois plus rien d'autre.

          Puis un choc léger dans mon dos. Mes jambes cèdent sans combattre, me laissant m'effondrer au sol comme un pantin brisé. Étrange sensation humide au bout des doigts. Un liquide les tapisse d'un carmin éclatant. Du sang. Celui de l'oncle Ô devant qui je me suis affalé. Poisseux, vif... j'ai soudainement son odeur puissante qui m'agresse les narines ! Véritable viol olfactif, j'en ressens l'intrusion dans toute mon âme. Son contact me souille, m’imprègne jusqu'à la moindre cellule ! Jamais je ne pourrais l'enlever totalement ! La marque de la mort... la marque de la douleur et du vice. Et le regard ouvert mais si vide de mon oncle qui me fixe tandis que je peine à trouver les forces pour me relever... Hypnotisé... Pétrifié... Hanté. Les yeux de ce mort qui m'appelle à lui me glacent le sang et vrille mon âme pour l'éternité. Je sens le spectre du destin me souffler sur la nuque ses sombres prédictions... Peines, malheurs, faiblesses et tourments pour une vie de servitude et de honte... je n'ai pas la force d'y résister... je suis brisé...



          Tout au fond de l'âme du jeune hybride, une minuscule nébuleuse apparait en tourbillonnant, créé du néant par le chaos et les tortures de sentiments funestes. Semblant doué d'une conscience propre, ce petit tourbillon de volonté amer enfle soudainement avant d'imploser tout aussi vite ! A sa place : une petite graine de haine concentrée. Dure comme de la pierre. Suintant de rancune et de colère. Microscopique et encore si faible, même son hôte n'en ayant pas encore conscience... Pourtant, il aura tout de même la force d'émettre un grognement abstrait... Juste assez fort pour dissuader le spectre du destin de relâcher son étreinte. Juste assez pour pour que l'enfant puisse saisir sa chance. Et ça, la bête y veillera. Elle est né de son âme torturée... elle s'en nourrira et la protègera. Un nouveau départ pour un être si fragile.Tout est à faire maintenant. Mais cette fois, la bête grandira avec le jeune hybride. Ensemble, ils survivront. Ensemble, ils sortiront des limbes de l'oubli... Doucement, le petit grain de haine se replonge donc dans les tréfonds de l'esprit de l'enfant avant de s'y reposer, le laissant alors doucement sombrer dans l'inconscience tandis que les soldats l'amènent loin des siens.
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