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Into the Wild of Prosperity Island

[Force estimée de Grey à l'époque : 180 Dorikis ]


Prosperity Island. Une belle île tranquille de North Blue. Un nom qui lui va comme un gant, étant donné le fait que pendant bien des années, elle a su fleurir économiquement grâce au commerce qu'elle entreprenait avec les autres îles et villages. Malgré tout, ses habitants ont su rester humbles. Adeptes du travail, ils ne dépensaient pas leur argent n'importe comment, et préféraient le faire prospérer. D'où le nom. Mais voilà, un jour, cela finit par se retourner contre eux. Des pirates dévastèrent ce paisible endroit, laissant la mort et la destruction derrière eux. Car sur Prosperity Island, il n'y avait pas d'armée, où même de vrais soldats. Seuls quelques habitants possédaient des fusils ou des épées, qui ne leur furent pas d'une grande utilité. Après ce drame, le village réagit en conséquence, et demanda l'aide de spécialistes du combat pour remédier à leurs problèmes. Les dirigeants de l'île firent appel à deux Chasseurs de Prime, pour entraîner certaines personnes du village. La récompense serait bien sûr à la hauteur de l'effort fournis ! Une fois le contrat conclu, Maeda et Satoshi, les "professeurs", choisirent vingt-cinq personnes, dont dix enfants. Après quoi, l'entraînement avait débuté...

Voilà que deux ans s'étaient écoulés depuis l'arrivée des Chasseurs de Prime. Jusque là, aucune autre attaque n'avait eu lieu. Les villageois reconstruisaient leurs maisons et leur économie du mieux qu'ils pouvaient, recommençant ainsi à vivre correctement. Pour les apprentis guerriers, la vie n'était pas aussi douce. L'entraînement était intensif, dur, et exigeait le meilleur des combattants. Mais d'un autre côté, les progrès étaient là. Tous avaient à présent acquis pas mal de techniques de combats, avaient gagné en endurance, et pouvaient désormais s'en sortir contre un ou deux ennemis lambda à la fois sans trop de difficultés. Le problème était qu'ils ne seraient au final que 25 si on venait à les attaquer à nouveau. Ils devaient pouvoir faire plus encore que ce qu'ils savaient déjà.

Pour ce faire, ils avaient entamés depuis peu les exercices grandeur nature. Le principe était simple. On laissait les élèves seuls ou par deux dans la nature, et ils devaient s'en sortir. Bien entendu, on ne les déposait pas dans le bosquet juste à côté du marchant de fruits. Sur Prosperity Island, une zone montagneuse au centre de l'île séparait la partie civilisée de la partie sauvage. Grâce aux nombreuses cavités et autres grottes naturelles dans la montagne, on pouvait facilement passer de l'un à l'autre des côtés sans problèmes. Et c'est là qu'avait été lâché Grey, 13 ans, cheveux rouges arrivants aux épaules, mais attachés.


- Bon...

Le jeune garçon se mit en marche, direction la forêt. Il n'appréciait pas trop d'avoir été envoyé là sans avertissement, parce que normalement, ça aurait dû être Jin, un garçon de 15 ans, à sa place. Mais il s'était cassé le bras à l'entraînement la veille. Donc on l'avait remplacé au pied levé par le suivant sur la liste, c'est-à-dire Grey. Il ne s'était pas du tout préparé mentalement à ça. Être seul n'était pas le problème, il avait souvent été seul par le passé. Ce n'était pas non plus le décor qui le gênait. La forêt, il s'y baladait depuis qu'il savait marché, et avait souvent grimé aux arbres. Non, l'ennui, c'était que la partie sauvage de l'île ne s'appelait pas comme ça sans raison. Il savait, grâce aux plus anciens, que les premiers à avoir voulu s'installer sur cette île avaient tenté de coloniser les deux côtés. Mais avec les bêtes qui rôdaient par là-bas, ils n'avaient pas tenu six mois. Etrangement, on ne savait pas pourquoi aucun animal dangereux n'avait passé la barrière montagneuse pour s'aventurer de l'autre côté de l'île, et tout le monde s'en fichait, du moment que ça restait comme ça. Les histoires disaient qu'il y avait des monstres tellement forts et puissants que...

- Waaa ! C'pas le moment de penser à çaaaa !

Oui, il était complètement en flip ! Il avait beau recevoir un entrainement digne des soldats, il n'en restait pas moins un enfant. Et pour combler le tout, il avait à peine fait 20 minutes de marche qu'il était déjà perdu... Les arbres étaient déjà tous trop hauts et trop feuillus pour essayer d'apercevoir la montagne qui, normalement était derrière lui. Normalement, parce qu'il pensait avoir marché tout droit, mais à bien y réfléchir, il avait fait quelques petites déviations en contournant un arbre par la droite, un autre par la gauche... Mais il y eut pire encore que de penser qu'il était perdu ! A peine trente secondes après l'avoir réalisé, un rugissement puissant, et qui avait l'air assez proche, vînt finir de terroriser le pauvre garçon. Par instinct, il s'empressa de s'accrocher à un arbre et d'y grimper aussi vite qu'il le pouvait, surveillant le sol. Cette aventure seul en territoire hostile s'annonçait difficile...
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Prosperity Island. Une belle île tranquille de North Blue. Un nom qui lui va comme un gant, étant donné le fait que pendant bien des années elle a su fleurir économiquement grâce au commerce qu'elle entreprenait avec les autres îles et villages. Malgré tout, ses habitants ont su rester humbles. Adeptes du travail, ils ne dépensaient pas leur argent n'importe comment, et préféraient le faire prospérer. D'où le nom.

Tahar écoute d’une portugaise distraite le capitaine-guidetouristique-barreur qui lui tient lieu de compagnon de virée pour l’occasion. L’homme a la moustache franche de ces mecs qui s’abritent derrière leurs poils pour pas qu’on voie leurs penchants contre nature, mais il tient ses distances et puis pas le choix, c’est celui qu’on lui a fourni pour sa mission alors bon. Après le fiasco Sharp Jones à Luvneel, pas trop le moment de faire la mijaurée, autant prendre la vie du bon coin pour une fois.

Le bon coin, c’est le bout de terre à l’horizon, promesse de franches retrouvailles avec des copains d’avant. Horf, en guise de copains faut pas pousser, c’est des connaissances d’un soir de beuverie sur une autre mer et en d’autres circonstances, mais c’est toujours sympa de revoir des bouilles connues pendant l’accomplissement d’une tâche ingrate. Ouais, ingrate y a pas trop d’autres mots… Aller vérifier sur une île malgré tout un peu paumée que les deux anciens chasseurs de primes qu’on y a recrutés y a un paquet de temps sont pas en train de se constituer leur petite armée personnelle, sérieusement, faudrait voir à pas trop charrier, ça sent le placard à dix lieues. Mais bon. Après le fiasco Sharp Jones à Luvneel, pas trop le moment de faire la mijaurée, autant prendre la vie du bon c

On arrive mon gars ! Accroche-toi à ton slip, jsais pas bien accoster avec ce bahut…
Tu m’en diras tant…

M’enfin, donc. Alors que d’autres focaliseraient leur attention sur les montagnes et la forêt et les autres détails du lieu dans lequel ils vont passer plusieurs semaines, Tahar laisse faire à ce sujet son inconscient de combattant, et préfère concentrer son conscient sur les visages tels qu’il s’en souvient des deux gars qu’il va retrouver. D’abord Tanaka Satoshi du clan Tanaka, fameux pour ses illustres combattants. Ensuite Maeda Tamasaburô du clan des six îliens de l’archipel jaune, fameux pour pas grand-chose. Et tandis que lui reviennent les instantanés de ses deux figures pas si hautes en couleur que ça, lui vient aussi un ricanement qui fait rire une mouette passante et effraie les poissons.

Et puis on accoste, sans douceur comme prévu, les dégâts se constatent et les formalités s’accomplissent, le chef local s’enquiert du pourquoi un uniformé aux épaulettes aussi rutilantes que les siennes viendrait les voir alors que bon, se montre compréhensif quand il lui est répondu que c’est une longue histoire, et l’emmène jusqu’à l’hôtel le plus cher du coin, il faut bien faire vivre les aubergistes, et en plus il se trouve mais c’est juste un hasard que c’est mon frère vous comprenez, le meilleur établissement vous trouverez pas mieux ailleurs. Et ne perdons pas de temps, à peine déposé le sac de fringues dans la chambre payée je te dis pas le prix c'est indécent, allons donc à la rencontre de nos fiers chasseurs de scalps reconvertis. Les chasseurs, pas les scalps. Et reconnaissons-nous donc, entre bonnes gens on se souvient.
Spoiler:
Eh, Satoshi, viens voir ! C’est pas le mec qui nous a mis minables quand on a bossé pour le QG de South y a de ça quelques années ? Là-bas, dis. Putain comment il s’appelait déjà…
Spoiler:
Tahar Tahgel.
Hein ? Mais pourquoi tu veux que je la ferme ? C’est d’avoir perdu à celui qui boirait le plus qui t
Non non, c’est son nom. Tahgel. Tahar Tahgel. Je n’oublie jamais un nom.
Ah, vrai…
Salut les gnous. Bien ou bien, on s’tape la bise ?

Mais non, évidemment. Chez les hommes, les vrais, on se reconnaît d’un geste du menton et puis c’est tout. A la rigueur on s’étreint virilement, mais pour ça il faut déjà se connaître un peu. Et peut-on bien dire qu’avoir duellé dans un jeu à boire soit se connaître vraiment, c’est discutable… En tout cas ce qu’il y a de certain, et Tahar s’en est rendu compte d’un coup d’œil, c’est que les deux n’ont pas vraiment changé. Ou alors si, un peu, mais pas physiquement. Maeda est toujours un mec bien posé sur ses grelots de brute finaude mais un peu bourrue, et Satoshi s’abrite toujours derrière son beau costume de martialiste. Mais, juste, ils sont plus là, plus installés. Un poil plus charismatiques. L’effet auto-entrepreneur sans doute… Peut-être qu’il devrait y penser lui aussi, se mettre à son compte, ne plus répondre à aucun supérieur, vendre ses sévi-services pour tout récolter soi-même.


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Grrraaaaouuuuuh !!!!


Un autre ! Encore un cri, que-dis je, un rugissement bestial ! Mais plus éloigné cette fois. Et aucune autre bête n'avait approché de l'arbre de Grey depuis qu'il y était monté. Il serait peut-être temps d'en descendre d'ailleurs. Il n'allait quand même pas passer tout son temps perché sur une branche, et attendre que la fin de son épreuve se termine. De toute façon, Maeda lui avait dit : "Il y a peu de chances que tu puisses te prélasser pendant les 2 jours que tu passeras là-bas".Ca n'augurait rien de bon. Est-ce que ça voulait dire que si il restait trop au même endroit, les animaux venaient le trouver et l'attaquaient ? Mais dans ce cas, bouger n'aurait-il pas le même effet, sauf qu'il serait attaqué encore plus vite ? Ou bien alors... A moins que...

- Raaaaa ! Trop compliqué !!!, lâcha l'enfant.

Bah oui, trop de suppositions, pour un enfant déjà pas bien rassuré, ça ne pouvait que tourner comme ça. Il n'avait pu retenir son cri de désespoir, qui s'était dispersé entre les arbres, se répandant dans la forêt. Un moyen d'évacuer quoi. Mais pas très malin. Dans un lieu remplis de dangers, c'était bien la dernière chose à faire que d'attirer l'attention de tous sur soi. Sauf quand on était le plus fort, pour bien montrer qu'on arrivait et que les autres feraient mieux de fuir. Il y avait juste un point noir dans ce schéma : Grey n'était pas du tout le plus fort des alentours. La preuve en fut que quelques secondes plus tard. Devant l'enfant venait de se dresser un sanglier, d'environ sa taille, soit dans les 1m50. Son air féroce fit trembler Grey de partout, mais l'enfant se mit face à lui, et sortit sa lame cachée de combat sur son bras droit. Il ne prit même pas le soin de retirer son sac à dos ! L'animal tapa plusieurs fois du sabot au sol, agitant sa tête et ses défenses. Il n'appréciait pas tellement qu'une petite créature aux cheveux rouges lui tienne tête.

- O...Ok... Amènes-toi !

Comme si le sanglier avait compris, il se rua sur son ennemi toutes pointes en avant. Grey eut seulement le réflexe de partir en roulade sur la droite pour l'éviter. A peine s'était-il remis debout que la bête lui fonçait dessus à nouveau. Encore une fois il s'en tira par une pirouette de côté, mais c'était plus juste. Le sanglier n'en démordit pas, et envoya, pour la troisième fois, sans pause, sa charge sur le garçon. Grey courut à son tour sur son adversaire, et juste avant l'impact, lui sauta par dessus à l'aide d'une main, qu'il posa sur le dos de l'animal pour maintenir son équilibre. Le tout ressembla à une sorte de salto avant avec une main en guise d'appui, somme toute assez réussie. Mais ce que Grey n'avait pas prévu, c'était que le sanglier s'arrête net dans sa charge. Les pattes avant se coincèrent brutalement dans le sol, ce qui releva le train arrière de l'animal, qui en profita pour donner un bon coup de "talon" en plein dans le dos du garçon. Grey fut projeté deux mètres plus loin dans un grognement intense, pour atterrir dans un parterre de feuilles et de terre.

- Humph...

En temps normal, une attaque de cette force aurait pu lui briser le dos. Heureusement, il avait gardé son sac avec lui, qui contenait tout un tas de trucs pour survivre, comme un sac de couchage, des bandages, ce genre de choses... Quand il serait plus habitué à la vie sauvage, il n'aurait plus rien de tout ça, mais comme c'était la première fois qu'il était lâché en forêt, Maeda était resté sympa. Donc, le sanglier avait frappé, mais le sac avait amoindri les dommages. Par contre, Grey avait bien été face la première dans la terre. Ca faisait pas que du bien la boue !

L'enfant se releva à bout de bras, tremblants, mais se releva. Le gros cochon n'appréciait pas tellement que sa proie se remette debout. Se remettant en position, un peu chancelant, Grey se demandait si il ne valait mieux pas simplement fuir. Mais comment devenir un vrai guerrier si on tournait le dos à la première difficulté ? Dans cette optique, le combat allait se poursuivre ! Armant son bras droit, prêt à frapper, il attendit que le sanglier vienne le charger une fois de plus. Et cela ne tarda pas ! La bête lui bondit dessus. Tout était dans le timing à présent. Les défenses s'approchèrent, et Grey attendit le dernier moment pour se décaler sur la droite. Une défense l'érafla au niveau du torse, mais ça ne l'empêcha pas de donner son coup de lame dans le flanc gauche de l'animal, qui allait jusqu'à la patte arrière.


Grey termina son mouvement par une roulade, tandis que le sanglier s'écrasait sur le sol de tout son long. La bête tenta de se relever, mais après un pas boiteux, tomba à nouveau. Il n'allait peut-être pas mourir, mais il ne pourrait plus marcher avant longtemps, si il ne se faisait pas bouffer d'ici là. Enfin, ce qu'il fallait retenir de ce combat, c'était que..

- J'ai gagné !, dit Grey en levant les bras en l'air en signe de victoire, et gesticulant sur place. Finalement, elle n'est pas si terrible que ça cette forêt. Si j'peux m'en sortir contre cet énorme sanglier, j'dois pouvoir gérer plusieurs de ses petits. P'têtre même une autre bête féroce.

Alors que, galvanisé, il rêvait de pouvoir résister à n'importe quel autre danger de cette île, le sol vibra, et une ombre le recouvrit entièrement, de sorte que tout autour de lui, la zone s'était assombrie. Tournant lentement la tête, l'enfant se retrouva face à une masse deux fois plus imposante que son précédent adversaire, mais toute aussi poilue, avec des défenses encore plus grosses et pointues. Grey n'osait pas bouger devant ce monstre, il était comme paralysé. Ce fut quand le sanglier géant grommela qu'un déclic se produisit chez le garçon. Par réflexe, il se jeta sur la gauche, tandis que la bête courait droit devant. Elle ne chercha pas spécialement à blesser l'humain, juste à rejoindre l'autre sanglier, le blessé. A la façon dont le gros touchait l'autre du bout du nez, il apparut assez clairement que c'était la mère.

*Donc... celui que j'ai blessé... c'est un petit...? Ca, c'est le truc le moins dangereux de la forêt ?!!*

- Vous vous foutez ma gueule là !, se dit-il plus à lui-même qu'aux sangliers.

Manque de bol, il avait de nouveau attiré sur lui l'attention de la mère. Le petit devait lui avoir dit que c'était l'enfant qui l'avait blessé. Ou en tout cas, c'est comme ça que "Maman" l'avait compris. Parce que, comme son petit, elle tapait du pied au sol, prête à charger. Cette fois, Grey ne prit même pas la peine de se mettre en garde, il se retourna en vitesse et détala en un instant. La mère le poursuivit, comblant petit à petit la distance. A courir comme ça, on avait du mal à imaginer l'esprit de guerrier que Grey voulait pouvoir développer. Parce que là, il tournait le dos aux difficultés !

*La ferme ! La difficulté fait deux fois ma taille !! Elle me broierait d'un coup de patte !*

Finalement, le sanglier lâcha l'affaire, préférant retourner auprès de son petit. Grey par contre ne s'arrêta pas de courir pour autant. Il continua encore pendant trois bonnes minutes avant de sauter, à nouveau, au premier arbre à sa portée. Il grimpa aussi haut qu'il le put, et prit enfin un peu de repos. Il était essoufflé, en nage, et avait faim ! Voilà pourquoi il sortit une banane, l'éplucha, et croqua dedans !
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Bergère, toi qui prétends que mon, que ton pâtre est félon
N'aimes tu point l'avis de ma butte

Je suis bavard mais pour me faire
Cesser pendant une minute

Marion fais moi donc un papier
Afin d'éviter la pétulance du flatteur,
J'offre ma verve aux femmes joyeuses
Qui bronzent leur dos à
Et c’est pour qui les cafés ?
Chuuuut ! Putain, on est en train d’festoyer làà !

Un ange passe, un autre part se petit-suicider au fer à repasser plongé dans les braises dans la pièce d’à-côté, fort peu égayée par la remontrance du peu tendre Maeda. Et dans la pièce principale du dojo, Tahar tente de relancer la machine alors que Satoshi rentre dans sa coquille comme un bernard-l’hermite. Et quel dommage, le grivois lui va si bien au teint…

Eh bien je plais même aux taiseuses
Moi qui ai tant l'air d'un boudeur...


Mais le rythme est cassé, le litron en porcelaine aussi, contre la cloison de pisé. Une ambiance de plomb s’abat en même temps que le ciel sur les têtes dehors. Le genre d’atmosphère que créent des retrouvailles trop intenses avec des gens à la descente facile. Rare instant de détente pour les chasseurs de primes depuis leur arrivée ici, prélude incontournable à la conversation entre hommes sérieux pour un gradé de l’acabit de Tahgel. Fort heureusement, personne ne les voit ainsi et, lorsque l’averse s’éteint, d’un coup d’un seul sous les assauts répétés du soleil qui fait naître un joli arc-en-ciel sur la mer ou derrière l’île là-bas, ils ressortent un peu voûtés mais parfaitement sains d’esprit.

C’est un jeune homme au bras cassé qui les accueille.

Je suis peut être né dans une étable... mais un jour on me construira des édifices que même les plus gros milliardaires pourront pas se payer !

Pouf pouf. C’est le spectacle d’un jeune garçon au bras cassé et martyrisé par ses pairs, mesquins comme tous les enfants, qui les accueille. Contre toute attente, néanmoins, il arrive à s’en sortir et colle une tannée au plus proche de ses adversaires, qui fuit en pleurant et en disant que c’est pas juste, lui aussi veut s’entraîner pour avoir l’air plus fort que son âge, ouin. Maeda sourit, fier de son élève, Satoshi ne montre rien ni de sa satisfaction ni de son dégrisement encore légèrement en cours. Tahar, lui, s’approche et pose sa main sur l’épaule non-martyrisée, la gauche, du jeune être. Arf, l’autre gauche.

Mais quel est ton nom ?
Jin, m’sieur. Et vous m’sieur ?
Tahgel. Tahar Tahgel.
Enchanté m’sieur, et v
Tiens Jin, tu vois cette colline ? Va voir là-haut si on y est.
Chef, oui chef !

Et il y va… Malgré son bras il y va… Il marche longtemps… Très longtemps… Et soudain le miracle s’accomplit. Et Tahar lui dit : ça t’épate, hein ? Et les trois compères de rire comme au bon vieux temps, et Jin comprend qu’il s’est fait enfler, mais qu’en même temps c’est pour son bien, alors il rit aussi, et aussi pour faire comme les adultes, les chefs et l’autre qu’ils ont l’air de bien connaître. On est comme ça sur Prosperity Island. On apprend à se battre, à s’infiltrer, et à faire comme si. Et plus tard on sera un bon ninja. Quand tout à coup, fradamé. Frada… ? Fradamé ! Quand tout d’un coup un cri résonne au loin, très loin là-bas vers où la montagne semble comme divisée par une frontière clignotante qui dirait "de ce côté-ci c’est pour les gens qui veulent vivre, de ce côté-là c’est pas pour les lopettes". Rien de visible à l’œil nu, mais rien n’est trop fin pour un instinct de guerrier, alors Tahar cogne Maeda du coude et lui arrache une confession.

Dis-moi tout, félon : t’as envoyé un gars derrière les lignes ennemies, hein ? Avoue donc, vil faquin.
Ben, euh, ouais mais c’est pour son bien, teh !
Ouais ouais… Et, dis voir, t’y tiens-t-y donc, au bonhomme ?
C’est à dire que les locaux nous ont laissé cinq pourcents de perte et qu
Et que vous les avez déjà atteints ? Z’en faites pas, je connais le truc depuis le temps… Je vous ai pas raconté la fois où on est partis à trois cents et où on est revenus d
GRAAAAOUH

Interrompu dans ses anecdotes pourtant truculentes à base d’entrailles et de quotas à remplir malgré l’adversité par un second hurlement à la mort, et plein de compassion pour pas grand-chose mais faisons comme si, Tahar se fait refiler la description dans les grandes coutures du marmot, cheveux rouges et air crâne, et part en guerre comme d’autres partent en safari, accompagné par ses potes mais pas sur le même secteur, optimisation des ressources obligent. Et vas-y que je te cours et que je te miraculise encore un peu, et vas-y que je suis là et que tu me vois plus, et vas-y que je saute de pierre en pierre puis d’arbre en arbre jusqu’à me retrouver à la fameuse frontière invisible et même plus loin en même pas deux heures de temps, s’agirait pas de traîner. Bon, le môme a sûrement canné vu la mauvais appréciation des distances qui finalement ont conduit à ce délai, mais qu’à cela ne tienne, mieux vaut une dépouille pour faire passer la pilule aux locaux. Et tiens, ce singe perché dans l’arbre là-bas saura bien lui indiquer la direction du cadavre, fût-ce dans son langage de primate.

Macaque, ô mon macaque ! Lâche donc ta banane et réponds donc au bon Tahar ! T’aurais pas vu un gamin clamsé des fois ?

Et la bête de se retourner vers le sauveur. Eh, donc ! Qu’elle a le crin rouge, qu’elle a les yeux perç-Ah ben merde, ça s’il s’y attendait. Le môme ?


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Dernière édition par Tahar Tahgel le Mer 7 Nov 2012 - 9:17, édité 1 fois
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En train de descendre sa seconde banane, plus lentement, parce que la première était partie vitesse grand V, Grey se demandait combien de temps s'était écoulé depuis qu'il était passé du côté obscur de Prosperity Island. Difficile à dire. Jusqu'à présent, il avait été tellement occupé à survivre que c'était pas facile d'en juger. Mais bien quelques heures... Le temps passait toujours plus vite quand on était occupé après tout. Le jeune garçon n'avait toutefois pas tellement envie d'être de nouveau "occupé". Si ça ne tenait qu'à lui, il trouverait une cachette et s'y terrerait jusqu'à la fin de son séjour parmi la vie sauvage. Mais l'arbre sur lequel il était perché n'était pas un endroit invisible. Trop facile de se faire remarquer.

*Pfff... que c'est compliqué... Alala, Jin ! Quel besoin t'avais de te casser le bras...*

Un bruissement de feuilles vînt interrompre les réflexions de l'aventurier. Il était jeune, mais avait une oreille fine. Aussitôt, il s'immobilisa. Pour dire à quel point il était immobile, il ne remuait même plus la bouche pour avaler son dernier morceau de banane. Il était de dos par rapport à l'origine du bruit, il ne voyait donc pas la créature qui venait d'arriver. Un autre sanglier peut-être ? Auquel cas, l'enfant était en sécurité. Le plus étrange, c'était que la bête inconnue ne faisait aucun son permettant de l'identifier un tant soit peu. Comment savoir si elle représentait un danger ou pas ? Puis, il vînt, le son. Grey se serait attendu à tout sauf à un... humain. Un homme, et pas un jeune. Il avait une voix d'homme mature. Sauf que celui-là, il parlait à... un singe ?

*Quel crétin, parler à un macaque !*

Manquant de s'étouffer avec sa dernière bouchée, qu'il avala finalement de travers, Grey ne put s'empêcher de vouloir jeter un regard à l'imbécile qu'il parlait à un animal. C'était trop tentant ! Si c'était un homme, ce devait en être un qui avait atterrit là on ne sait quand, et, n'étant jamais revenu à la civilisation, avait perdu la boule. Du coup, il devait être sacrément drôle à observer. Ca ferait passer le temps ! Et ça changerait un peu de ces bêtes qui ne pensaient qu'à bouffer l'enfant.

Alors, avec un sourire malicieux, il se retourna, lentement. Et il le vît, cet homme. Il n'avait rien de comparable avec l'image que le gamin s'était fait de l'individu par contre. Il avait une belle tenue, était propre, alors que Grey l'avait supposé couvert de boue et de feuillages. Là où ça fit mal, ce fut lorsque le garçon réalisa que cet inconnu regardait droit dans sa direction, l'un étant aussi étonné que l'autre. Mais l'expression de Grey passa rapidement de la surprise à l'énervement, car il venait de comprendre qu'en fait, l'homme l'avait pris pour un singe !! Ecrasant sa peau de banane dans sa petite main, il décida aussitôt de lui balancer en pleine figure ! Malgré son jeune âge, Grey s'était révélé bon tireur, d'après son professeur en tout cas. Alors bien qu'il soit en haut d'un arbre, et l'autre en bas, il y avait une chance de l'atteindre.

- Qui c'est que tu traites de macaque ?! S'pèce de vieux dégénéré !

Oui, les insultes, ce n'était pas le point fort du gamin. Donc pour le moment, en attendant d'en apprendre plus sur cet étranger, il n'avait que ça en stock. Qu'importe ! Il n'en avait pas terminé de toute façon. Après s'être mis debout sur sa branche, il poursuivit !

- Hé pis d'abord ! Pourquoi est-ce que je devrais être mort, hein ? Chui super entraîné !

Mais en voulant faire un pas de côté pour prendre une pause de guerrier, histoire d'impressionner l'inconnu, il glissa, et après de douleurs passages entre les branches écopés dans la chute, il finit face contre terre, où il resta inerte un moment. Il ne s'était pas évanoui, mais il avait mal, et surtout, il avait honte de s'être ramassé comme une masse alors qu'il venait de se la péter. Pas classe du tout pour le coup. Remontant la tête en poussant sur ses bras, il regarda son interlocuteur dans les yeux, et dit de son air le plus sérieux possible, la tête pleine de terre humide :

- Je... Je l'ai fais exprès.
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Fait exprès ? Hahaha, ptit gars, la seule chose qu’un homme puisse faire exprès dans la vie, c’est de la quitter avant son heure. Mais ça, m’étonnerait que toi tu veuilles y passer déjà. T’as pas le teint gris qui va avec la déprime. Jdirais même plus que t’as sacrément l’air marron, là. Kaki ptet bien, plutôt. C’est bien remarque, ça te fait un camouflage maintenant. C’était toi la bestiole qu’on a entendu depuis l’autre côté de l’île ? Maeda m’avait bien dit que t’étais un jeune bourricot mais de là à ce que tu piailles pire qu’un nouveau-né dans un terrier de renard, y a une nuance…

Eh, quoi ? C’est ta langue que t’as perdue et que tu venais chercher dans le sol de cette jungle poisseuse ? Dis quelque chose, demande-moi mon nom, ce genre de trucs qu’on fait quand on rencontre des inconnus… Mh, bon. Grey, ils t’appellent, c’est ça ? Moi ce sera colonel Tahar, retiens bien le grade sinon y a pas que les cheveux et l’âme que tu vas avoir de rouges. Et suis-moi, tu parleras en chemin, si on veut rentrer avant qu’y se mette à faire nuit noire et qu’on doive camper à la sauvage, c’est maint…

Mh.


Les taillis qui bourgeonnent au soir entre chiens et loups, en bon homme de réflexes, Tahar s’en méfie. Tchic, tchac, tchop, un éclair pas franchement chocolaté dans l’ombre qui tombe, et la tête de la plante carnivore touche terre dans un gargouillis infâme, répand son suc sur les bottes en cuir du monsieur qui font un peu pssshh sous l’effet de l’acide, et s’éteint dans un dernier râle, annonciateur des douze maux des terres reculées. Au-dessus du duo, une mouette annonce le noir puis va se coucher dans l’ombre des eaux mortes de l’île. A la minuit, un poisson plus gros que les autres viendra en faire son casse-dalle, mais ça elle ne le sait pas encore et tout le monde s’en fout.

Ce qui est important, là, c’est…

Bon, en dehors du saut de l’ange, tu sais faire quoi de tes dix doigts, ptit gars ? Du bois, tu sais en couper ? T’as de quoi ? Du gros bois. On va avoir besoin de lumière et de chaud pour pas que tu perdes ton sourire de môme qu’a pas encore le teint gris qui va avec la déprime. Pour fermer l’œil entre deux attaques de monstres. Tiens, prends mon canif. Il s’appelle "Reviens", hein. Moi je vais repérer les lieux, trouver un coin où allumer le feu et se poser pépère. Juste toi et moi, ouais, jusqu’à l’aube. J’espère que le brave Satoshi t’a appris ses histoires drôles sinon on va s’emmerder sévère, j’ai pas mes dés pour jouer ma Fortune avec les étoiles et me rouler un clope avec cette humidité va pas être jojo. Fais gaffe, il coupe. Si tu te perds, tu cries, et si tu cries pas, je te perds.

En vrai il s’appelle Narnak, le sabre, mais ça aussi c’est accessoire.

D’un œil… complètement quelconque, l’officier regarde la victime offerte à lui en expiation par les dieux du destin et s’en va dans les fourrés du côté gauche en quête d’une clairière ni trop sèche ni trop humide ni trop serpenteuse pour passer la nuit. Il a une pensée pour… pour quoi au juste ? Pour sa mère, la mer, qui meurt sur le rivage, pas très loin d’ailleurs de la zone où la mouette de plus tôt vivra sa dernière heure. Il l’entend. Loin. Trop loin pour y aller dormir par contre. Ce serait trop facile. Alors la clairière. Une clairière. Cette clairière ? Un peu étroite mais pourquoi pas, l’étroitesse, c’est fait pour se dilater comme…. Non, rien. L’officier marche, l’officier pense, l’officier planifie.

Puis il sort une poulie de sa poche et se met à jouer du banj, du jokari avec. Et si pierre qui roule n’amasse pas mousse, poulie qui vole et tourne et rebondit coupe des arbres. Mieux qu’une hache, mieux qu’un sabre, mieux que dix bûcherons de l’île d’Endaur. Bientôt la clairière est assez large pour douze et bientôt il y a assez de bois pour faire assez de feu pour ces douze gars qui ne sont pas là. Un bruit dans son dos l’avertit, il ne se retourne pas et s’excuse simplement.

Désolé ptit gars, semble que je t’aie envoyé à la cueillette pour rien finale…

Oh, wait. Depuis quand les ptits gars, fussent-ils roux et probablement muets, font-ils groinkgroink ?


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*Colonel Tahar, hein ?*

En tout cas, il se prenait pas pour de la bouse le vieux. Avec son discours sur la vie et tout ça. Et surtout, ne pas oublier le grade du bonhomme ! Attention ! Donc en résumé, ce mec sortait de nulle part, et sans demander l'avis du premier concerné, il ramenait Grey de l'autre côté de la montagne. Et si il n'en avait pas envie, le gamin ? Hein ? Bon, soyons francs, il en rêvait. Mais, malgré son espoir de revoir au plus vite ses camarades et un bon feu, à l'abri des dangers, il savait qu'il ne pourrait retrouver tout ça la tête haute que si il rentrait au moment prévu, c'est-à-dire, pas avant le lendemain. Ce qui impliquait de devoir passer la nuit en pleine forêt. Mais cela, ça n'avait pas l'air d'être dans les plans du Colonel. En fait, il avait beau dire à Grey de "parler", de "s'exprimer", la conversation n'avait l'air que de pouvoir terminer dans un seul sens, celui du vieux. En tout cas, il jaquetait pas mal.

*Colonel Tahar... Colonel Tahar... Colonel Pipelette, oui !*

Encore une fois, l'art de l'insulte, c'était pas son point fort. Mais il marcha avec le Colonel, et quand enfin il décida de couper le vieux dans son bla bla pour exprimer son opinion, à savoir ne pas rentrer, l'adulte s'arrêta, et de bouger, et de parler. Quelque chose semblait remuer dans les buissons, mais il commençait à faire sombre, et de toute façon, le Colonel alla trop vite dans son exécution des mouvements pour voir ce que c'était avant que la chose ne soit devant les pieds des humains. Une plante carnivore donc. Le produit nocif avait un peu abîmé les pompes du gradé dans le bref combat. Cela fit sourire Grey, mais il se retînt bien de le montrer. En plus, l'enfant se demandait si il aurait survécu à ce passage si, tout seul, il s'était aventuré par là. La plante l'aurait peut-être bouffé. Sauf que pas le temps de réfléchir aux "si" et aux "peut-être", Colonel Relou l'avait déjà envoyer chercher du bois, sans pouvoir protester. Grey était donc de nouveau seul dans la forêt.

- Non mais pour qui il se prend, c'ui-là ? Il transforme mon épreuve de survie en camping !

Malgré tout, il s'exécutait. Il avait même reçu un sabre pour couper le bois. Si le vieux s'était renseigné sur son jeune ami, il aurait su que Grey avait de quoi trancher, ses armes faites sur-mesure, adaptées à sa constitution moins musclée que les autres enfants. Du coup, le "canif" se révélait un poids plus qu'autre chose. Il l'accrocha à son sac, pour ne pas s'encombrer les mains, et continua sa chasse au petit bois. Au bout d'une petite vingtaine de minutes, il avait un joli lot de morceaux de bois. Restait plus qu'à le ramener... L'enfant savait que ce serait trop lourd à porter, mais si il ne traînait derrière lui ? Avec de la ficelle, ça pourrait marcher. Il posa donc son sac à dos par terre, et fouilla dedans.

*Sac de couchage, non... Nourriture, huuum... Plus tard peut-être. Petite casserole, pierre de silex, couteau... Mais où est cette foutue. Ah, la voilà.*

Prenant les deux bouts de la ficelle pour attacher son packtage, il ne put jamais le faire, car un bruit suspect venant du buisson à sa droite attira son attention. A peine il leva une jambe avec l'intention d'aller voir de quoi il retournait qu'un sanglier un peu plus gros que celui qu'il avait tranché déboula à toute allure dans sa direction. Grey, par réflexe, entreprit une manoeuvre d'esquive, mais la ficelle se prit dans une des cornes, et boum patatrac, il se retrouva sur le dos de la bête. Il vit s'éloigner rapidement son sac de survie, ainsi que le sabre du Colonel. Il allait gueuler... Enfin, il ne s'attarda pas longtemps sur la réaction qu'aurait son compère, car venait d'apparaître derrière lui et son ami sanglier une masse noire, bondissant et se ruant de plus en plus vite vers les deux fuyards. De toute évidence, Grey se retrouvait au beau milieu d'une partie de chasse, et il était monté sur le chassé, avec le chasseur aux trousses.

*J'ai vraiment pas de bol moi !*

Il ne pouvait même pas crier son désespoir ! Le sanglier gigotait trop dans tout les sens pour que l'enfant lâche un son convenable. En plus, le Colonel Casse Bonbon lui avait déjà signalé qu'il criait trop. Alors, tout ce que Grey pouvait faire, c'était d'encourager son nouveau compagnon d'infortune. A coups de talons dans le bide ! Puis, après un saut laborieux de la part du sanglier, l'enfant glissa sur le côté, manquant de tomber. Mais il apprit un truc intéressant. La ficelle accrochée au destrier s'était mise de sorte que Grey avait des rênes en mains. Donc, en glissant sur le côté gauche, la ficelle fit de même, emportant la tête du sanglier et tout le reste. Il pouvait contrôler sa monture ! Il était content de savoir que son destin n'allait pas reposer entièrement sur l'instinct de la bête. En cas de besoin, il le ferait dévier. Si il ne se faisaient pas bouffer dans les dix prochaines secondes ! L'animal à leur trousses les avait bien rattrapés. Quasiment à portée de croc. Le sanglier avait perdu en vitesse avec un Grey sauvage sur le dos. Alors en retour, l'enfant ferait son possible pour maintenir à distance le chasseur.

Il tenait toujours d'une main sa ficelle, mais de l'autre, la droite, il avait sortit sa lame de combat, et donnait des coups dans le vent en direction de la bête affamée, histoire de garder une distance de sécurité. Sans grand résultat. Ca ne faisait qu'énerver davantage le prédateur. Prédateur qui se révélait être une sorte de félin, genre une panthère, mais difficile à préciser avec l'obscurité. Toujours était-il que cette chose était à deux griffes de se taper son dîner. Elle avait bien compris que le périmètre d'attaque de l'enfant était limité au flanc arrière droit, puisqu'il devait garder une main sur la ficelle, et qu'en se déplaçant sur la gauche, elle ne craignait plus rien. Ou du moins, elle le crut. Quand Grey comprit à quoi jouait le traqueur, il attendit juste un peu que la bête se rapproche, et aussi vite qu'il le put, changea de main sur les rênes, donc de main de combat, et réussit à décocher grâce à sa lame gauche une belle entaille au niveau du museau ennemi. Leur poursuivant ralentit d'un coup, jusqu'à disparaître dans les fourrés.

- Ahah, bien fait pour toi !

Après quoi, l'enfant se retourna pour se remettre face à la voie que le sanglier prenait toujours à pleine allure, mais il ne vit pas...

- Bwarf !

La branche d'arbre un peu plus basse qui vînt lui latter la tronche. Demi assommé, il tenait toujours tant bien que mal sa ficelle, mais affalé sur le dos de son partenaire de course. Quand il se redressa, il faillit s'en prendre une deuxième, mais ne fit qu'effleurer les feuilles. Si seulement ce maudit sanglier avait ralenti quand la bête s'était arrêtée. Grey ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi il continuait de courir de la sorte.

Roar !

Voilà pourquoi ! Le félin n'avait pas lâché l'affaire ! Ce n'était pas un rugissement puissant, mais juste assez fort pour être entendu des traqués. Pas super subtil pour tuer son gibier me direz-vous, mais de toute façon, ils avaient compris qu'ils étaient toujours en danger. Et la peur incitait à faire des erreurs... Grey prit donc les rênes, et choisit de partir sur la gauche, là où le feuillage des buissons laissaient apparaître de l'espace pour bouger. Un coup de talon puissant fit grognement son compagnon, pour qu'il aille plus vite, après quoi, ils débouchèrent dans clairière où des arbres déchiquetés étaient éparpillés sur le sol. Et au milieu de tout ça...

- Aaaaatttennntiooooooonnnn !

Grey vit que Tahar avait un truc dans la main, capable de faire du dégât, aussi tourna-t-il in extremis sur la droite pour passer hors de portée de la brute. Mais le sanglier glissa sur un morceau de bois, tomba par terre, et fit voltiger l'enfant aux cheveux rouges un peu plus loin. Il retomba dans l'herbe, et se releva aussitôt. Sauf que son vol plané l'avait étourdit quelque peu. Il zigzagait, et pointa un doigt approximatif en direction de la forêt.

- Fais gaffe Colonel la Jactance, y'a un truc qui a essayé de nous bouffer !

Et en essayant d'aligner de nouveau un pied devant l'autre, il se mit la tronche par terre. Encore.


Dernière édition par Grey le Ven 30 Nov 2012 - 22:30, édité 1 fois
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Les ptits gars roux et muets, ça fait probablement pas Aaaaatttennntiooooooonnnn! non plus. Donc soit le Grey n’est contre toute attente pas muet, soit les couilles qui vont agrémenter le potage de ce soir seront plus grosses que les siennes. Tahar se retourne pour vérifier et constate que, en fait, eh bien la bonne réponse n’est pas l’une ou l’autre de ses deux postulats, mais bien les deux et, ça, ça le fait sortir de ses gonds et accessoirement bondir. Accessoirement, le sanglier d’à peu près trop de pieds de haut, c’est aussi un moteur à dynamisme qui fait fureur chez les feignasses.

Accessoirement, le fait qu’il ait dans une œillade pas très claire mais quand même un peu aperçu que le ptit gars roux pas muet a probablement paumé son coupe-coupe loin loin là-bas où a dû s’entamer sa course, c’est un truc à mettre en rogne. Il a eu droit au Colonel Jactance ? Eh bien maintenant il va connaître le colonel Maltraitance, son double maléfique. Tant pis pour la bonne soirée, Maeda et Satoshi n’ont pas dit que leurs quotas interdisent la perte de quelques doigts. Tant qu’il est vivant…

Tu sais que ça devient lassant de te voir te casser la gROARRRR

Mh. Et les quartaniers ça fait smurfsmurf et groinkgroink, peut-être, et encore le plus souvent ça fait juste des dégâts en silence ou presque chez les couillons qui vont les traquer avec juste un couteau à daims, mais en tout cas ça ne fait sûrement pas roarrrr. Cette fois-ci Tahar n’a pas le temps d’esquiver et se prend la papatte dominatrice du loup à tête de chat qui a décidé que, le potage de ce soir, il est pour lui. Et c’est lui qui choisit avec quoi il accommode la sauce. Mignon, mignon petit homme bien viril, montre-moi tes parties, montre-moi tes tripes, et j’en ferai un ragoût comme peu en ont goûté. Il paraît que l’homme à un goût proche du porc, ça ne devrait pas trop mal se marier, hein, qu’en penses-tu, humain ? … il y a tout ça dans le regard que pose sur Tahar à terre le fauve.

J’en pense que tu m’as niqué mon manteau, et que moi j’aime pas trop les niqueurs de manteau et les fils de pute. Alors, un, ta mère, m’étonnerait qu’elle soit très fidèle vu la dose de petits frères bâtards qu’elle doit t’avoir pondue et, deux, le cache-poussière, je crois que tu peux constater toi-même les dégâts. En conséquence de quoi il va y avoir du sport et je te condamne à servir de paillasson au dojo du gamin, là, pour le restant des longs et misérables jours qui te séparent de ton anéantissement total par érosion. … il y a tout ça dans le regard que pose Tahar à terre sur le fauve debout sur lui. Et puis en plus, sa mère, à la carnasse, elle est probablement morte à l’heure qu’il est. On doit pas vivre très vieux quand on a que sa dentelure pour tenir son bol de soupe le soir dans un coin pareil.

Petit, tu nous trouves une broche assez longue et droite et résistante pour supporter la carcasse de madame ? … de monsieur, peut-être ? Ah non, de madame… Dans tout ça doit y avoir de quoi.

Et de montrer les quelques troncs étalés un peu partout autour de la clairière qui n’était pas aussi grande l’instant d’avant. Pendant que le bout d’homme se prend ou pas d’affection pour ce grand art qu’est la bûche, le gradé se concentre pour ne quand même pas finir enfoncé dans la mousse du sol jusqu’aux tétons, ce serait pas très vendeur et ça finirait par mouiller, puis saisit à deux pattes la main du. Euh, saisit à deux mains la patte du bestiau de quatre cent livres qui le toise encore en sifflant pour mieux cacher la réflexion qu’il est en train de mener avec lui-même, à savoir : qui c’est le plus fort, le sanglier à moitié assommé après sa descente à ski finie dans un tronc d’arbre encore debout, ou le chien à visage humain sur lequel je marche ? Prise de catch adaptée au règne animal, le chat feule et vole, et retombe sur ses quatre mimines en agitant la queue.

ROAAAARRRRRRRRRRR
Oui, oui, t’es en colère, je sais bien ma petite dame, mais tu comprends j’ai un feu à allumer pour te cuire, et pour te cuire, faut que tu sois canée. Dis, tu m’écoutes quand je te parle ?
ROAR ?
D’accord. Et t’es pas prête à caner, et il va falloir qu’on s’écharpe l’un l’autre, et tout ça, hein ?
ROAR
Meh. Ca te dit pas on trouve un accord plutôt, finalement ? Si je t’écharpe à la poulie puisque le gamin m’a largué mon sabre, ça va être une bouillie dégueulasse… HEIN GAMIN !? … Et moi tu vois j'ai pas vraiment envie de tout ça, je viens d'arriver sur l'île, je suis claqué, j'ai pas envie. Mh. Ouais. Genre, je sais pas, moi, on charcute ensemble le gros cochon là-bas, t’en prends un tiers et on se fait le reste ?
ROAROAR
Moitié-moitié ? Mh, j’aime pas trop qu’on m’entube tu sais… Bon, okay, moit-moit. Ca roule. Et on garde la tête, alors.
ROAR
T’as entendu ? C’est l’heure de passer à la casserole mon cochon… Mais non, bouge pas, tu t’es cassé la patte et ce serait con de souffrir pour rien, non ?
HUIIIK

La poulie et les crocs, appliqués d’un même élan aux endroits névralgiques de la bête sectionnent la colonne et la jugulaire du gibier, devenu venaison en un rien de temps et amputé au passage de ses pattes arrières et des intestins parce que tu les veux moi je les mange pas ? Roar. C’est ça c’est ça, salut à toi aussi. On se fait une bouffe prochainement ? ROAR. Bon okay.

Tu vois petit ? C’est comme ça qu’on résout les situations de crise, pas en piquant du nez dans la boue à la moindre occasion… Au mieux tu chopes un pif marron et tu te fais mal, en faisant ça. Bon, il est prêt ce feu ? Et mon canif, où est-ce que t’as foutu mon canif ? Tain je vais rien y voir là-dedans en le cherchant, t’es chié, quoi… Aucun souci des autres, c’est pas possible, ça, mais qu’est-ce que Satoshi t’apprend ? T’écoutes au moins quand il te fait la leçon ou bien y en a que pour Maeda et ses gros bras ? Attention hein, je vais faire un rapport, moi. Hinhin.


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Grey n'en revenait pas... Il venait d'assister à un truc qu'il n'avait encore jamais vu, et qu'il n'était pas sûr de revoir un jour. Le Colonel Bla Bla venait de tailler le bout de gras avec une louve. Bien que l'animal soit très dangereux, féroce, et affamé, il n'avait pas cherché à attaquer le Marine, il s'était contenté de répondre, ou plutôt de grogner, pour approuver ou non les propositions de son interlocuteur. Et au final, ils se partageaient le butin ?! Mais c'était quoi ce bordel ?

*Pas croyable...*

Une fois que la bête eut quitté la clairière, il ne restait plus que les deux humains, et un demi-sanglier. Il ne fallut pas longtemps pour que le vieux reparte sur un sermon. Mais il n'avait pas entièrement tort. Depuis quelques temps, Grey enchaînait les plongées dans la boue à l'approche du danger. On aurait dit une autruche voulant s'enterrer la tête dans le sol pour se faire discret. Mais si on s'interrogeait sur le "depuis quand exactement cela se produisait", on réalisait que cet excès de boulettes survenait depuis que le Colonel-qui-murmurait-à-l'oreille-des-loups était dans les parages. Et il osait lui faire des reproches ? Tout en essayant d'allumer un feu avec des bouts de bois Grey se défendit.

- Jte signale que je m'en tirais très bien avant que tu arrives. C'est vrai que c'était pas facile, que j'ai failli y passer une fois ou deux, mais au moins je gérais à peu près bien les choses. Et là, depuis que tu as débarqué, j'contrôle plus rien du tout !

Toujours en train de frotter ses bâtons, Grey n'arrivait pas à de bons résultats. Si seulement il avait son sac à dos. Dedans, au moins, il y avait des silex, un duvet bien chaud, quelques fruits. Lui aussi avait perdu tout ça. Alors que le Colonel Donne la Mouise n'avait perdu qu'un sabre, dont il n'avait même pas l'air d'avoir besoin si on en jugeait son maniement de la poulie. Et puis, un gradé de l'Armée, on lui en trouverait un autre en moins de deux, d'épée. Toujours pas de résultat avec ses bouts de bois.

- Et pis d'abord, pourquoi un Colonel est venu fourrer son nez sur notre île, hein ? La Marine s'est toujours pas mal fichu de ce qui pouvait nous arriver ici.

Vraiment, aucun résultat concluant sur une quelconque petite étincelle en les frottant. Grey lâcha l'affaire, énervé.

- Oh, et puis, laisses tomber.

Il n'avait même pas envie d'entendre la raison de la présence du vieux sur Prosperity Island. L'enfant se leva, et décida d'aller tenter sa chance dans la forêt pour retrouver son paquetage, et accessoirement le joujou du Colonel. Sinon, il allait encore beugler, et Grey en avait marre ! Il s'enfonça entre les arbres dans l'obscurité, se fichant pas mal de ce que pouvait faire ou penser le gradé. Mais quelques minutes plus tard, Grey avait bien l'impression d'être perdu. Toute sa colère avait disparu, ne restait alors que la frustration de n'avoir rien foutu pendant les derniers combats, et aussi la peur. En fait, il venait de réaliser qu'il avait déversé toute sa rage contre le Colonel uniquement parce que depuis qu'il avait pénétré dans cette forêt, il était mort de trouille, et que son interlocuteur lui avait permis d'évacuer. En plus, ça lui faisait mal de le reconnaître, mais ce type sorti de nulle part, il assurait pas mal. Il dézinguait des plantes, massacrait des troncs, et tenait tête aux animaux uniquement par la parole.

*Si seulement j'pouvais en faire autant...*

Le point positif dans cette histoire, c'était que les yeux du gamin commençaient à s'habituer à l'obscurité. Il saisissait mieux les formes, les contours des choses. Il lui devenait plus facile d'esquiver des branches, et de trouver son chemin entre les arbres et buissons. Mais pour être honnête, il avançait un peu au hasard. Voir devant soi était bien, mais quand on ne savait pas où aller... L'idée de faire demi tour traversa l'esprit de Grey l'espace d'une seconde, sauf qu'il n'était pas non plus sûr de pouvoir revenir sur ses pas.

Jusqu'à ce que son pied s'enfonce un peu plus que la normale. En posant ses mains au sol, et en étudiant la forme, l'enfant réalisa que c'était l'emprunte d'une grande bête, qui allait dans la direction d'où venait Grey. Il posa ses mimines un peu plus loin devant lui, et retrouva la même forme dans le sol. Avait-il retrouvé le chemin qu'avait pris le loup quand il avait pourchassé le sanglier et son cavalier improvisé ? Dans ce cas, il n'y aurait qu'à remonter la piste pour retomber sur l'endroit où était posé le sac et le sabre. Reprenant un peu courage, le môme reprit sa route d'un pas un peu plus rapide. Quelques minutes plus tard, il déboucha sur une petite clairière, éclairée par la lune. Mais ce n'était pas là qu'étaient restées les affaires. Il en était sûr, parce que d'une, y'avait pas de sac ni d'épée, même si elles auraient pu être emportées ailleurs, mais surtout, il n'y avait pas de point d'eau là où Grey avait été emporté par le cochon. Et voir cette petite mare d'eau claire rappela à l'enfant combien il avait soif ! Il se précipita dessus et enfonça sa tête dedans, buvant tout son saoul.

Une bonne minute plus tard, il émergea enfin. Des gouttes dégoulinèrent de la tignasse du rouquin, pour se répandre sur ses vêtements. Au moins, il ne faisait pas froid, l'eau n'allait pas le geler. Après s'être secoué la tête pour évacuer un peu de flotte, parce que mine de rien ça pesait lourd dans la touffe, Grey se demanda par où aller. Mais pas longtemps, du bruit provenait de buissons sur sa gauche.


- Co... Colonel Porte Poisse ?
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Gnah gnah gnih, gnih gnih gnah, soir qui tombe, étincelles qui marchent pas, le voilà barré. Le gamin. Tahar le regarde sortir de la clairière sans peur ni reproche, et sans lumière, hésite à lui dire que bordel niveau gratitude c’est pas encore ça, va falloir qu’il parle à Satoshi au retour pour l’enseignement des bonnes manières, se dit que finalement c’est pas la peine de se la jouer papa poule, je l’ai déjà sauvé une fois, qu’il se démerde pour la dernière, prend un bout de pyrite dans sa poche gauche, un bout de silex dans sa poche droite, allume un feu tout content, l’air de dire que y a des trucs dans la vie, c’est magique, le feu est un bon exemple et tout le monde devrait toujours se balader avec de quoi en allumer un dans les poches, Maeda a pas géré ses leçons de survie.

Héhéhé…

Tout ça de temps plus tard à s’oublier dans les flammèches qui font du rouge sur les joues, la graisse de la viande dépiautée à la mimine commence à craquer à moins que ce ne soit le bois, mais ça fume doucement et plus tard ça cuira, et y a pas grand-chose de meilleur que du steak de sanglier à la broche, hein mon petit gars ? Mais le petit gars est pas là, pas là et toujours pas là, même un peu plus tard quand la chair est cuite et qu’elle est bonne à se détacher comme ça des os, rah là là tu sais pas ce que tu loupes gamin… Mais le gamin est toujours pas là, et comme on commence non plus à voir les étoiles mais bien la lune, et comme quand on voit la lune en forêt, c’est qu’il est tard, ben Tahar se dit que peut-être, il est temps de penser aux six pourcents de perte à annoncer aux deux anciens chasseurs de prime demain. Bah.

fait-il et va-t-il pour s’endormir, quand soudain lui vient une idée. Jvais dépiauter une côte ou deux dans la carcasse de c’te bestiau, et puis après j’lui crève les yeux, comme ça gratuitement par plaisir, faut bien que j’me défoule un ptit peu jsuis énervé… Enervé ? Boh, non, juste un petit peu sur les nerfs, mais vraiment juste un petit peu parce que le môme est toujours pas là, qu’il est sans doute pas cané à l’heure qu’il est, et que si on le retrouve demain par hasard vivant, ça va encore jaser sur le fait qu’il y est pas allé, et puis y a son sabre qui doit être en train de rouiller entre deux fougères alors bon, fuck quoi, va falloir y aller et bientôt donc remets tes bottes mon ptit canard.

T’es sûre, Pully ? Je remets mes bottes et j’y vais ?
Oui mon chéri, vas-y vas-y, c’est bon pour ton karma.
Bon d’accord, mais pas longtemps, hein, si je trouve rien alentour je stoppe et je reviens ici…

marmonne le bougre de mauvaise volonté en réprimant le bâillement qui lui monte pour avoir aussi bien mangé. Bottes et poulie adorée en poche, manteau en peau et double torche en main, le marin avance et beugle à tue-tête pour retrouver l’affreux tout roux mais il y peut sans doute rien ça arrive parfois. Eh gamin, tu m’entends ? Eh gamin, tu m’entends ? Eh gam… dans toutes les directions mais pas de réponse, mais bon sang mais c’est-y pas vrai, l’est-y donc déjà mouru ?

Mais non mon chéri, il est par là, par là à droite.
T’es sûre, Pully ? Par là ?
Oui mon chéri, par là.
Bon d’accord… Mais plus longtemps, heiOh, un sabre, oh, salut Narnak, tu vas bien ?
Non, sors-moi de là je prends la flotte depuis que ce gosse m’a lâché… Ah riche idée que de me
Chut, j’entends un bruit.
Oui mon chéri, c’est lui, c’est l’enfant…
Tu crois Pully ?
Oui oui, vas-y, avance-toi donc…
Bon, d’accord, mais plus longtemps, hein, si c’est pas lui je rentre moi, il commence à gel…

Mais bien évidemment, Pully n’est pas d’humeur franche, et ce n’est pas le Grey roux qui se trouver derrière la feuille de bananier dans le noir de la première torche qui s’éteint et qu’il faut rallumwaaaah… qu’il aurait fallu rallumer s’il n’avait pas chu dans une mare de boue une ou deux toises plus bas. Vivent les jungles et vivent les trous cachés et vivent les fanges infâmes qui y stagnent en attendant qu’un voyage égaré ou en quête d’un gamin égaré y plongent pieds les premiers… Ah ! Pully, pourquoi Pully ? Pourquoi m’as-tu fait ça à moi, qu’est-ce que je t’ai fait ?

Rien mon chéri, tu m’as écoutée c’est tout…
Et ?
Et alors on écoute pas les poulies mon chéri, ça ne parle pas les poulies…
Mais ? Je t’entends moi !
Oui mais c’est que tu ne vas pas bien dans ta têtOh, écoute, des pas et cette fois c’est pas pour déconner.
M’en fous, je n’entends rien. Je boude. Je n’entends rien !
Mais écoute, roh ! Tu vas mourir sinon.
Bon d’accord mais cette fois c’est vraiment la dernière fois, hein…
C’est ça c’est ça.
Gamin ? Gamin c’est toi ?!


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Dernière édition par Tahar Tahgel le Sam 8 Déc 2012 - 19:03, édité 2 fois
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Et que ça continue de remuer. Le suspens était insoutenable. Par contre, le gamin avait pris des précautions. Minimes, mais cela pourrait lui sauver la vie. Il s'était redressé sur ses pieds, prêt à bondir en arrière et se barrer vite fait si ce n'était pas Colonel Nounou improvisée qui pointait le bout de son pif. Quand finalement le truc émergea, et que ce fut une truffe qui se dévoila la première, le nez des animaux, pas le Colonel, Grey fit ce qu'il avait prévu, son bond, mais à peine eut-il reculé qu'il s'arrêta. C'était bien une bête sauvage, du genre de celle qui avait tapé la discute avec le vieux tout à l'heure, sauf que ce coup-ci, c'était un modèle réduit. Même super réduit. Taille peluche. La petite bête était blessée, et tirait la languée, signe d'une grosse envie de boire, comme l'enfant un peu plus tôt. Ce dernier resta d'ailleurs immobile, attendant de voir ce qui se passait. Sa conscience lui conseillait de partir au plus vite, si jamais les parents de pointaient, il ferait un en-cas de choix. Mais non, il attendit.

Le petit loup aussi observa. Mais le point d'eau à côté était trop tentant. Alors il avança, clopinant tant bien que mal jusqu'à la source. Il gardait toutefois un oeil sur l'humain. Grey fit un pas vers lui, et bien entendu, la bestiole recula, mais sa patte blessée, l'avant gauche, ne lui permit pas de s'enfuir en courant. Il gémit à la place. L'enfant fit un nouveau pas en direction de la boule de peluche, qui choisit, au lieu de courir, de grogner. Genre, comme le feraient ses parents, mais en tellement pas fort et convainquant qu'il en était mignon. Enfin, cela suffit au môme pour s'arrêter. La petite créature allait se faire tuer si elle restait au milieu de la clairière. Elle avait même encore moins de chances de survie que Grey, c'était pour dire ! L'enfant choisit alors une approche différente. Doucement, il fit glisser une main dans sa poche, et fouilla à l'intérieur.


*Me demande si ça le fera...*

La main de l'enfant en ressortit avec des morceaux de viande séchée, dans un petit emballage. Il allait l'appâter ! Ce petit paquet, c'était Jin qui le lui avait donné avant de partir, pour s'excuser de s'être blessé. En vrai, ce n'était pas sa faute, mais peu importe. Grey l'avait pris, même si il n'aimait pas ça. Ca avait un goût chelou ce machin, mais l'enfant ne saurait dire lequel. Il se mit sur les genoux, et tendit un morceau au louveteau, qui ne broncha pas. Le garçon aux cheveux rouges croqua un morceau, fit de son mieux pour réprimer une grimace de dégoût, et tendit à nouveau le reste.

- Allez, tu vois que ce n'est pas dangereux. Je te ferai pas de mal.

La petite bête sentit de loin, puis se rapprocha, et s'arrêta à trois pas de Grey. Il sentit à nouveau, comme pour flairer un piège, et s'approcha encore. Mais arrivé à un pas de l'humain, il n'avait pas l'air d'avoir envie d'avancer plus. Alors l'enfant lui balança le bout de viande. La peluche sursauta devant la surprise de se faire jeter à manger, mais ne recula pas. Il flaira la marchandise, l'attrapa du bout de la langue, et la goba après mastication. Ca ne devait pas lui avoir déplu, il s'en léchait les babines ! Et à voir son air intrigué, il ne cracherait pas sur un deuxième morceau.

- Ahah, ça t'a plu, hein ? Tiens, viens le chercher.

Grey lui tendit un autre bout, mais il ne le lui jetterait pas cette fois. Le petit loup attendit. Puis, doucement, il avança une patte boiteuse, puis les autres, renifla encore sa pitance, et la croqua. Un troisième bout y passa avant que la bestiole ne se laisse caresser, non sans une certaine appréhension. Mais par contre, quand il comprit que l'humain n'était pas un danger, il fit plus vite copain-copain. Léchouilles et compagnies. Par contre, sa petite patte blessée posait problèmes. Et Grey n'y connaissait pas grand chose en guérison, surtout animale. Peut-être que le Colonel, lui, avait des connaissances médicales ?

- Bon, c'est décidé, j'vais aller retrouver l'Colonel !

Et où qu'il est, le Colonel ?

*Euh... bin... Sûrement au campement.*

Et où qu'il est, le campement ?

* Euh... bin...*

Comme Grey n'en savait rien, il décida qu'il allait plutôt rester dans les environs, parce que c'était dangereux de se balader dans cette forêt, et...

- En avant !!

Quoi ?! Mais... Il ne doit... enfin... Oh et puis zut ! Grey décida qu'il allait, apparemment, tenter sa chance entre les broussailles. Le petit loup lové dans sa capuche, il écartait les branches les unes après les autres, se griffait occasionnellement, mais au moins, ne tombait pas sur des bestioles peu recommandables. Le désespoir le gagna peu à peu, parce qu'encore une fois, il était perdu. Jusqu'au moment où il buta contre un truc mou et malodorant. Il eut du mal à bien le distinguer dans le noir, mais après un examen minutieux, il comprit qu'il venait de taper dans une plante carnivore morte. Mais pas n'importe laquelle ! Celle hachée menue par le vieux. Donc, si il se souvenait bien par où il était parti après que le Colonel lui ait ordonné de ramasser le bois, il devait continuer par la droite, et normalement, il tomberait là où étaient restés le sac et le sabre. En écartant les dernières branches, il réalisa qu'il ne s'état pas loupé ! Mais surtout...

- Colonel ?!, fit Grey dans un mélange d'étonnement et d'excitation.

Pour la première fois depuis qu'il était dans cette partie de son île, l'enfant rit. Il en avait eu franchement marre d'être paumé. Mais il se reprit rapidement, se remémorant leurs derniers échanges.

- Euh, je... Je suis désolé de voir avoir crié dessus et d'être parti..., lâcha-t-il en baissant la tête.

C'était la peur qui lui avait dicté cette conduite tout à l'heure mais ça, il ne l'avouerait pas, jamais. Puis, quelque chose remua dans sa capuche, lui rappelant pourquoi il avait eut besoin du vieux Militaire. Grey prit à deux mains la peluche qui gesticulait derrière sa nuque, et la montra à son interlocuteur.

- Je l'ai trouvé tout seul et blessé quand j'étais perdu. Il a besoin d'aide pour sa patte. Vous pouvez faire quelque chose pour lui ? Je l'ai appelé Colonel !

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Colonel, hein ? Pourquoi pas Croque-la-mort, tant que tu y étais ? T’aimais pas la sonorité peut-être ? Moi j’aime bien pourtant, ça lui irait bien…

Le gamin fait voir et le gamin montre. Mains craintives, mains tendues, mains blêmes dans l’obscurité qu’il y a que la beauté de la nuit pour éclairer la scène. Mais bah, pas grave, la nuit tous les louveteaux morts sont gris. Morts ? Oui, celui-là ne va pas tarder à l’être. La façon de Tahar de l’attraper est sans ambiguïté : couic, ça aurait bien sonné aussi. Instants de suspens, le militaire examine la peluche, lui tâte la patte et lui claque le museau quand elle cherche à le chiquer alors qu’il lui palpe un peu trop la blessure, non mais bordel de pute ingrate. Comme toi le môme, comme toi. Moi je me barre dans la jungle obscure pour te retrouver pendant que tu te paumes sans goûter mon rôti de sanglier, je prends un bain de boue parce que c’est bon pour le teint, et tes excuses, bon, tu t’es excusé. Mais dans le genre ingrat t’es pas mal, ça doit être le côté rouquin…

Hm. Si tu veux pas lui abréger la souffrance et même plutôt la lui prolonger en lui foutant une attelle, tu sais qu’à terme c’est Maeda qui s’en chargera ? De la lui abréger. Maeda aime pas les bêtes…

Faut en être une sur le terrain, qu’il a dû te sortir, déjà. Une bête. Mais il hait les bestioles.

Bah. Les grands yeux noirs du mouflet atteigne l’âme mystique du Tahar noctamburne et lui font dire que gnah gnah on retourne près du feu oui, je me les gèle dans mon jus de terre, con. Ils y retournent, ça fait remonter des souvenirs à la lueur des torches, souvenirs d’un front avec tranchées et décapités en morceaux suite à rencontres impromptues avec des shrapnells un peu trop collants, Hm, de quoi tu me regardes, le loupiot ? Ah, oui, le loupiot, la patte folle, la grandeur d’âme avant le bourreau.

Ouais, tu l’aimes bien le colonel maintenant, hein ? Tain. Amène-le voir, ton fauve.

Et Tahar prend et Tahar retâte, et Tahar se dépoile pour être au sec et Tahar au feu qui vole un peu mais pas trop rougit du rouge du feu qui rayonne et c’est beau. Puis il prend une attelle, ou plutôt une branche d’arbre pas trop moche, la découpe en rondelles d’à peu près une patte de longueur, et les colle sur ladite patte avec un morceau de ficelle arrachée à sa ceinture, parce qu’il faut toujours avoir de la corde sur soi, t’entends ça gamin ? Pas dans ton sac : sur toi. Et plus le machin est vital, plus tu dois avoir ça près de ta peau. Un truc juste important c’est dans la poche du manteau, un truc important c’est dans la poche du futal, un truc très important c’est à la ceinture attaché pour pas que ça tombe quand tu déchires tes jambes sur un buisson, et un truc vital c’est autour de ton cou. J’ai rien autour de mon cou ? Ouais, mais c’est parce que je suis très fort. Bref.

Kaï !
Attention ça a fait mal.

Et le lionceau moche gris grogne et mord encore avec ses dents pointues comme des épées, lance un regard plaintif au rouquin qui regarde et une œillade noire mais craintive au bon samaritain qui se croit revenu à l’époque où on soignait les gars à la scie à os. Mais bon, vu les circonstances on peut pas forcément trop lui en vouloir, si ? La bête saute à terre trembler un peu mais au moins son articulation est maintenue comme il faut et si elle peut pas marcher dessus au moins les morceaux de tibias ou du truc qui y ressemble frottent moins les uns sur les autres et du coup, eh, mais c’est vachement mieux !

… Le regard noir se change en regard curieux vers Tahar, qui sourit pas, faut pas déconner, et récupère dans son manteau sa flaque d’alcool pour homme en matant ses exploits de médic d’un air genre il fait ça tous les jours. Comme quoi la formation de survie, ça vaut pas le cercle des vingt de Drum, sûr, mais au moins on sait maintenir un baby lupus en vie plus d’une nuit, yeah. Enfin, plus d’une nuit, ça reste à déterminer, pour ça faut pioncer et voir s’il est encore là demain. Et après faut encore qu’il arrive à comprendre que la ficelle autour de sa jambe faut pas qu’il la bouffe, et après faut que ça cicatrise parce qu’avec la fortune qu’il a eu à se péter un os à six mois faut qu’il se prépare à avoir une existence faite d’emmerdements en masse, et après faut que Maeda lui pourrisse pas la frimousse s’il vient au marmot l’idée de le ramener dans son bled de pelés.

Et vas-y que ça piaille de joie, même. En réponse à cette débauche de sentiments mielleux, Tahar se fait un lit de feuilles broyées par Pully et de bois pour isoler un peu du sol et s’allonge à la one-again.

Si je l’entends trop il finit au feu. Maintenant, pioncage-time, t’en dis quoi ? Si tu te sens d’humeur dalleuse ou si ton petit monstre pareil, doit rester à bouffer quelque part si tant est un ours est pas passé finir le sanglier à ta place pendant notre petite partie de qui trouve qui avec œillères…


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- Colonel ! Pourquoi tu fais ça !! Ne manges pas le loup !!

Mais Mister Tahgel s'en foutait ! Il tenait d'une pleine main la petite bestiole et riait comme un dément, l'approchant de plus en plus de sa bouche !! Alors Grey lui bondit dessus, et lui donna une grosse claque ! Sauf qu'il réalisa bien vite que sa main n'était rien d'autre qu'une gaufre dorée. Pourtant, le Colonel saignait, mais du chocolat ! Puis le petit loup grossit, grossit si vite que le vieux briscard ne pouvait plus le tenir. Il se mit alors sur ses pattes arrières, et toisa les deux humains, en se léchant les babines. Il accrocha à son cou une serviette à carreau rouge et sortit un couteau et une fourchette de nulle part pour attraper son dîner, Grey et l'autre ! Ils courraient pour lui échapper, sautaient de ci de là pour ne pas se faire empaler par les couverts. Ils allaient aussi vite que possible, sur une table à broderie infinie. Mais Grey fut attrapé par un fouet de chantilly qui le fit chuter et l'attira vers le loup. Il suppliait le Colonel de l'aider, mais ce dernier continuait de courir en riait, ou plutôt en... caquetant ? Ah oui, en plus, il avait des pattes de poulet à la place des jambes, et trottinait en bougeant sa tête d'avant en arrière. Grey ne pouvait s'accrocher à rien, jusqu'à ce qu'il tombe sur une banane, et s'en servit comme un pistolet. Il se mit en joue, la peau de banane s'écarta, et tira le fruit dans l'oeil du loup. Mais la bête chancela, et tomba sur l'enfant pour l'écraser !


- Noooooooonnnnnnn !!!

Grey se leva en sursaut ! Il respirait fort, mais entreprit de reprendre son souffle. Il se palpa tout le corps pour vérifier qu'il n'avait rien, et constata avec satisfaction que sa main était redevenue normale. Petit à petit, sa respiration se calma, pour finalement revenir à la normale. Il avait compris ce qui s'était passé, et du coup, il avait un peu honte de s'être mis dans tout ses états.

*Juste pour un rêve méga bizarre...*

Une fois le choc passé, l'enfant se gratta la tête, et se remit les cheveux rouge en place qui s'étaient pas mal embrouillés pendant la nuit. Il se rappelait la veille. Le Colonel qui avait aidé Chibi Colonel, puis qui était parti pioncer. Grey avait mangé deux ou trois bouts de viande, en avait fait profiter la boule de poils, et s'était couché près du feu.

Maintenant, du feu, y'en avait plus. Comme le Chibi Colonel... Le garçon avait beau regarder tout autour de lui, pas moyen de le trouver. Ou avait-il bien pu passer ? L'autre Colonel, par contre, pas besoin de se demander où il était. Le tas qu'il formait n'avait pas bougé depuis hier soir. Ne pouvant plus dormir, Grey se leva. Le ciel était déjà bleu, mais somme toute assez pâle.


- Même pas neuf heures du mat', estima le gamin.

Après quoi, il partit faire entre les arbres ce que tout le monde fait mais qu'on passe trop souvent sous silence dans nos lignes, qui pourtant est capital à notre survie si on ne veut pas exploser. Une fois revenu, l'enfant regarda les derniers morceaux de viande. De la chaire froide en p'tit déj, pas terrible. Heureusement, il avait encore quelques fruits dans son sac. Qui était à côté du Colonel. Doucement, il entreprit de se rapprocher, et attrapa le bagage sans faire un seul bruit !

*Un vrai pro !*

Crac !! Pas de bol, en voulant retourner s'asseoir de l'autre côté du tas de cendres qu'avait été le feu, il avait négligé une branche. Vu le brui provoqué, le vieux Marin devait avoir ouvert un oeil, ou deux. Faisant comme si de rien n'était, l'enfant posa ses fesses par terre, attrapa une pomme, et croqua dedans. Il en posa une autre près de l'adulte.

- On va pt-être retourner vers la montagne, non ? Z'en dîtes quoi ?



HRP : Pas très inspiré pour celui-là :/
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J’en dis que me casse pas les couilles, gamin.

Du matin, Tahar ? Pas forcément.

Nuit froide parce que feu pas entretenu et léchouilles de cette saloperie de convalescent à quatre pattes, jungle inondée par la rosée depuis l’aube, manquerait plus qu’un bon zéph’ des montagnes pour couronner le tout mais ça, par chance ou pas, il semblerait que ce soit pas au programme. Réveillé par le gamin en approche, le colonel ? Pas forcément. Difficile de réveiller quelqu’un quand il a jamais vraiment dormi. Bref. L’homme se lève, se décrasse les circuits en s’étirant en toute discrétion à renforts de cris bestiaux qui font pâlir les mouettes et s’envoler les tapirs planqués dans les buissons, va vider l’eau de ses olives fripées par la tiédeur du jour pas complètement bienveillant.

La montagne, tu dis ? On attend pas ton petit copain, t’en as déjà marre ? C’est bien.

Lui aussi, sans doute, il en a marre. Pas trop prévu la nuit à la belle, pas que ça dérange d’ordinaire mais les fringues séchées de boue c’est jamais top confortable et y a mieux que la purée de framboises sauvages même pas fermentées pour se remettre dans le bon train d’une journée qui va mal finir. La montagne se profile en deux-deux à peine Tahar lance-t-il la marche, because pas trop son genre à l’aube de faire la causette du mâle mal réveillé. Quelques trébuchages de mec à l’esprit pas trop frais plus tard, il se retourne pour quand même vérifier qu’il a pas abandonné le quota de pertes non-autorisé. Mais non, c’est cool, il est toujours là à galoper derrière comme si sa vie en dépendait, et peut-être que c’est un peu le cas après tout, vu les péripéties d’hier.

Dans l’ombre des feuillages qui sèchent tranquillement en s’égouttant sur les vestes et les pantalons et les chemises et les cheveux des visiteurs inopportuns, on voit parfois deux ou trois yeux qui brillent d’une lueur mauvaise ou curieuse, mais rien qui marque le trajet jusqu’au midi où, ça tombe sous le sens, y a rien de plus que le matin et que le soir pour casser la dalle. Baies chopées çà et là, une branche de résineux pour se filer un coup de fouet à la vitamine Cdanstagueulecrevard, un pignon de pinorachide, de la viande séchée du bisoglier de la veille, de la flotte cueillie à la source sur les feuilles un peu larges des bananiers pas en fleurs, deux-trois mouches gobées au sortir de la plante carnivore à laquelle elles venaient de réchapper pour les protéines, et on y retourne.

Allez, traîne pas.

La cime se profile sous le zénith d’un soleil morne, qui n’éclaire que de sa lumière et glacerait le sang d’un gamin qui n’en aurait pas rien à foutre car trop absorbé par les pierres roulant sous sa botte et lui tordant les pattes. Tahar lui s’en fout, justement, avec toutes ces minuscules trucs qui lui grattent le cuir sous ses vêtements voir sous ses poils, putain de mauvais réveil, y a pas à dire.

Et Maeda vous fait pas emporter un broc d’eau-de-feu pour les situations extrêmes, hein, t’es sûr ?

Oui il est sûr, ça fait quinze fois qu’il lui demande en même temps, et quinze fois qu’il répond avec la langue à terre : non j’ai pas, colonel moutarde, non j’ai pas, attention la pierre qui roule. Rah.

Et ça repart et ça repart et enfin au sommet la pente se profile qui donne envie de se laisser rouler dessus comme une boule de nerfs pour peut-être amasser des bribes de mauvaise humeur. Les rochers relaissent place à la végétation qui est moins luxuriante et moins inquiétante même si le noir retombe et non c’est pas raciste. Et comme toujours dans ces journées-là, c’est vers la fin quand la fatigue a enfin fait son office, quand l’adrénaline de la nuit presque blanche et non c’est toujours pas raciste retombe enfin et laisse place à la vraie usure nerveuse et musculaire, c’est vers la fin quand il fait noir que l’humeur retombe et que le sourire revient. Faut dire que le village qui apparaît là-bas c’est une vue promesse de mille et mille bienfaits, avec femmes et filles et bibines pour Bibi.

Bon, t’as vu comment on faisait pour se sortir d’un bon merdier ?

Leçon numéro un : se la jouer gros dur viril qu’en a rien à foutre des autres. Ensuite : se concentrer que sur ta gueule, et greffer les autres à ta sortie de crise une fois que toi tu es hors d’affaire. Enfin : savoir te repérer et pour ça avoir de la chance c’est un bon paquet d’avantage.


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La journée avait été assez morne. Le Colonel était le genre grognon au réveil, enfin, plus qu'en temps normal quoi. Et une fois en route, il avait pas causé beaucoup. Ca changeait un peu de d'habitude, mais ça faisait tout drôle à Grey. Déjà que Chibi Colonel s'était barré, ce qui foutait un coup au moral, mais si en plus le vieux ignorait complètement son compagnon de voyage... Le peu de fois où il avait ouvert la bouche en fait, c'était pour faire des reproches au jeune garçon. Encore. Il n'avait reçu que ça ! Un petit compliment, une fois de temps en temps, n'aurait pas fait de mal. Mais la vérité c'était qu'en fait, y'avait pas trop eu d'occasions de faire un compliment. Le seul moment où Grey s'en était pas trop mal sorti, c'était contre un sanglier, avant de rencontrer le Colonel. Amadouer un louveteau c'était pas mal non plus, mais encore une fois, le Colonel n'avait rien vu. Il avait réparé sa patte, et depuis, la peluche s'était fait la malle.

Du coup, ils avaient marché, marché encore, et pour finir, marché. Etrangement, aujourd'hui, aucune bestiole d'aucune sorte n'avait osé s'approcher des deux humains. A croire qu'ils gardaient leurs distances. Fallait dire que le vieux Marine dégageait quelque chose de bestial. Grey comprenait que personne n'ait envie de se mettre sur sa route. Ainsi, rentrer au bercail passait vraiment pour une promenade de santé. Sans nul doute la journée la plus facile et calme depuis que les deux chasseurs de primes avaient commencé à entraîner les jeunes de l'île. Peut-être que l'enfant pourrait enjoliver certains détails, inventer un ou deux combats épiques pour ne pas passer pour un naze, et surtout, réciter comment il avait dompter une bête sauvage, mais que, question de milieu naturel, il ne l'avait pas ramenée avec lui.


*J'aurais quand même bien aimé le revoir...*

Mais non, même pas un bout de museau ne fut aperçu de toute la journée. Il était très déçu. Normalement, rentrer au chaud et en sécurité aurait dû le réconforter, pourtant, en cet instant, il aurait préféré retourner dans la forêt pour le chercher. S'il était toujours blessé ? S'il s'était fait attaquer ?

*S'il était juste parti parce que maintenant qu'il était soigné, il n'avait plus besoin de moi...*


Cette pensée lui cassa complètement le moral jusqu'à ce que Tahar l'ait ramené près du passage pour retourner chez lui. On pouvait dire à présent qu'ils étaient en sécurité. Enfin, surtout Grey. Le Colonel n'avait pas particulièrement besoin d'être protégé, lui. De quoi foutre un peu plus les boules. Mais avant qu'ils ne laissent complètement la partie sauvage de l'île derrière eux, un hurlement retentit. Le garçon se retourna avec espoir, mais rien. Juste la forêt. Puis, entre les arbres, une petite silhouette en sortie. Un louveteau. Et derrière lui, une masse plus imposante, qui préféra rester dans l'ombre. Sa mère sans doute. Avec un grand sourire, Grey leur fit signe de la main, et suivit le Colonel, en faisait la promesse silencieuse de revenir. Et la prochaine fois, il serait mieux préparé, et plus fort. L'enfant regarda le ciel. La journée n'était pas si mauvaise finalement.
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