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Emeute : Divertissement populaire donné pour des militaires par des spectateurs innocents...ou pas...

    Royaume de Saint Urea

    L’île, constituée d’une seule et unique ville, comporte deux parties principales séparées d’un rempart. Habituellement l’accès à la ville haute n’est pas restreint par les autorités et les habitants peuvent donc rallier l’une ou l’autre des parties sans encombre. Pourtant, en ce début d’année, l’accès au quartier supérieur est totalement interdit. Cette interdiction n’est pas une mesure purement administrative mais bien une mesure militaire. L’armée du Royaume a constitué des barricades aux points d’accès afin d’empêcher à tout citoyen du quartier inférieur de pénétrer la zone. En effet il y a quelques jours une émeute éclata au sein du quartier populaire. Les revendications étaient complexes mais l’idée directrice était d’abattre le rempart, symbole de la différence des classes. Mais l’armée de Saint Urea n’entendait pas laisser la population faire ce qu’elle désirait. Malheureusement les citoyens du quartier populaire étaient approximativement deux millions d’individus pour une armée ne comptant pas plus de trois mille soldats. Difficile alors de rétablir l’ordre, si bien que l’armée à investi le quartier haut et bouclé tous les accès. Dès lors une assemblée exceptionnelle s’est dressée afin de décider des actions à réaliser pour régler ce problème. Les émeutiers ne disposant pas d’armes susceptibles d’abattre le rempart, ni même de prendre d’assaut les points d’accès, un statut quo est apparu entre les forces en présence.

    A l’intérieur des remparts se trouve l’armée ainsi que les dirigeants de l’île, on y trouve également les plus grandes richesses du royaume qui vivent ici dans un confort supérieur à la moyenne. L’armée y est omniprésente et patrouille de jour comme de nuit. La tension est grande aussi bien chez les militaires que chez les habitants. Beaucoup craignent de perdre la vie ou tout du moins l’intégralité de leurs biens. Les points d’entrée au quartier sont solidement bouclés par des militaires armés jusqu’aux dents. Certains habitants du quartier inférieur se sont risqués à attaquer l’un d’entre eux mais ils ne firent que perdre la vie dans une attaque proche du suicide.

    A l’extérieur des remparts la situation est encore très tumultueuse. La population n’a pas perdu espoir de venir à bout des murailles et certains ont entreprit la construction d’engins de siège susceptibles de passer outre les fortifications. Mais curieusement les citoyens se sont rapidement organisés, eux aussi patrouillent régulièrement. De nombreuses compagnies se sont formées afin de lutter contre les débordements. Quelques groupes ont tentés de commettre des actes de vandalisme et de vol mais ils ont été rapidement contrôlés par des groupes de « sécurité ».

    Cette organisation quasi militaire et l’extinction rapide des foyers de vandalismes semblent indiquer la présence d’un leader très intelligent. C’est ce que semble indiquer les différents espions de l’armée qui affirment que le début de l’émeute a été consécutif à un discours réalisé par une femme. Difficile d’obtenir des informations sur ce leader qui semble gérer d’une main de maitre le conflit. A l’heure actuelle aucune possibilité de connaitre la position exacte de ce leader, l’on ne sait pas si il appartient à un groupe quelconque ni même quels sont ses objectifs.

    Aux premières heures du conflit, les émeutiers avaient tué la majorité des soldats du quartier inférieur. Pendant ce temps Rydd Steiner s’entrainait consciencieusement dans l’immense maison de son mentor, Manfred Tigan. Alors qu’il s’évertuait à travailler son tir à l’arme à feu, il fut interrompu par un des hommes de son maitre. On lui indiquait que celui-ci voulait le rencontrer sur l’heure et que toute autre activité était reportée. Le chasseur de primes interloqué par une telle information se dirigea donc rapidement vers le bureau de Tigan. Là, sans même une quelconque introduction, Manfred lui expliqua la situation.

      -«Une émeute a éclaté dans le quartier inférieur. De nombreux soldats ont été tué tandis que les autres on fuit vers le quartier supérieur. Des barricades sont dressées aux points d’accès des deux quartiers empêchant toute entrée comme toute sortie. Les militaires sont débordées et ne tiennent la partie haute que du fait de l’existence du rempart et de la supériorité de leur entrainement. Mais la situation pourrait bien bouger si les choses stagnent. Nous ne pourrons pas tenir un siège prolongé et plus le temps passe, plus le fossé se creuse entre les deux classes de citoyens. Si nous attendons trop un retour en arrière sera impossible. Inutile de te rappeler à quel point notre identité ne doit pas être révélée. Les autorités du Royaume de Saint Urea nous protègent mais cela ne sera plus le cas si les émeutiers prennent le pouvoir. Il faut donc que tu agisses afin de rétablir au plus vite la situation. Des officiers de l’état major ont déjà prit contact avec moi. Ils t’attendent avec impatience. Va donc ! VA ! Et prends toutes les armes dont tu as besoin !»

    Rydd afficha un air circonspect. Jamais il n’avait envisagé que les citoyens du Royaume puissent se rebeller contre l’autorité en place. De même il n’avait jamais imaginé que son identité puisse être révélée si rapidement. Il fallait effectivement qu’il agisse. Après avoir enfilé sa fameuse tenue rouge et prit ses armes, le réputé chasseur de primes se dirigea donc vers le lieu où l’armée avait établi son état major. Un des hôtels les plus prestigieux du quartier supérieur avait été investis par les officiers de l’armée de Saint Urea. Une effervescence constante était présente dans cet hôtel depuis plusieurs jours. L’arrivée du Tigre Rouge fut saluée par quelques officiers enthousiastes qui lui indiquèrent une salle où il allait être briefé.

    Une fois dans la salle, Rydd constata la présence d’une immense table recouverte de cartes. Plusieurs hommes étaient présents, l’un d’entre eux s’avança. Le chasseur de primes le connaissait, cet homme blond au visage froid ; c’était l’un des quatre hommes les plus puissants du Royaume. Sans cérémonie il invita Rydd à s’avancer vers le centre de la pièce. Une fois arrivé devant la table des opérations, le briefing débuta.

    Un militaire à lunette débuta l’explication.

      -«Mr Steiner, je vous prie d’écouter avec attention l’état de la situation. Le quartier inférieur est complètement bouclé par les émeutiers. Ils patrouillent par groupe de cinq à dix personnes. De nombreux guetteurs sont présents sur les toits. Beaucoup de bâtiments ont été investis par des groupes plus importants qui défendent les zones alentours. Une division militaire a été réalisée par les émeutiers. Des organes indépendants s’occupent de la gestion des troupes, du ravitaillement ou même de la logistique. Plus grave, il nous est impossible de communiquer vers l’extérieur. Nos den den mushi sont inopérants, par conséquent un brouillage a été mit en place.

      Vous l’avez compris, quelqu’un chapeaute clairement cette émeute. Il s’agit d’une habile manipulation de la population. Mais cette machination met en danger tout le royaume. Le leader est notre cible principale, même si un groupe plus puissant dirige celui-ci telle une marionnette. En effet, le groupe n’a probablement pas intérêt à agir par lui-même...

      Quelle est votre place au sein de ce briefing ? Nous avons besoin de tous les hommes pour défendre le quartier supérieur. Si des citoyens en tuent d’autres au sein du Royaume, une véritable cassure interviendrait. Nous ne pouvons le permettre. Par conséquent nous avons besoin de forces extérieures pour intervenir. Vous êtes le chasseur de primes le plus réputé au sein de notre Royaume, une fois encore nous avons besoin de vous. Nous souhaitons donc que vous pénétriez dans le quartier inférieur, que vous trouviez le leader et que vous l’interpelliez ou le tuiez selon vos possibilités. Evidemment vous serez payé pour votre action...»


    Le membre du quatuor du Royaume de Saint Urea compléta alors le briefing d’une voix froide.

      -«De plus, tes gains ne seront pas que financiers. Mais cela, tu le sais déjà...»

    Rydd qui avait écouté avec attention haussa les épaules.

      -«Bien ! C’est un travail pour moi. Je vais me charger de ce leader, quel qu’il soit. Vous avez des informations sur lui ?»

    L’officier à lunette répondit rapidement.

      -«Nous ne savons pas où trouver ce leader ni même qui il est. La seule information que nous avons, c’est que ce leader est de sexe féminin...»



Dernière édition par Rydd Steiner le Mar 14 Fév 2012 - 10:14, édité 1 fois
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    Ce matin à Saint Urea l’air sent la fumée et la poudre, et il y a comme un parfum de violence qui flotte sournoisement au dessus des odeurs habituelles de la ville. Depuis les événements et les émeutes de la veille et de la nuit la basse ville n’est plus qu’un immense réservoir de rancœurs et de tensions trop longtemps contenues et enfin libérés, un réservoir qui n’a plus besoin que d’une toute petite étincelle pour embraser toute la cité. Une petite étincelle qui sépare encore une émeute d’une guerre civile.

    L’agent Red est debout dans l’ombre d’une fenêtre au troisième étage de ce qui était le quartier général de la police militaire de la ville basse. Etait, car dans la nuit le bâtiment a été l’une des premières cibles de l’émeute. C’est ici que la situation a dégénéré quand les soldats ont tiré sur la foule qui réclamait la destruction des murailles. Ici que la foule poussé à bout est passée a l’offensive et a pris les armes avant de prendre d’assaut l’immeuble. Ici enfin que s’est constitué à la hâte le plan d’action qui a poussé la foule a attaquer les portes de la seconde enceinte pour tenter de s’en emparer avant que les militaires ne coupent la ville en deux. Un demi-succès. Si les militaires n’ont pas réussi à stopper les civils ils ont par contre réussi à boucler presque hermétiquement la seconde muraille. Sept des portes sont en leurs possessions et fermés, trois sont aux mains des révoltés mais trop lourdement défendus pour être utilisés pour une attaque. Un statut quo fragile, pour l’instant.

    De sa place l’agent Red regarde la foule qui s’est amassée sur la place en contrebas. Un observateur neutre noterait probablement leur nombre, il noterait cette atmosphère lourde, l’attitude grave et l’air sombre de ces milliers de gens qui viennent pour certains de vivre leurs premières heures de violence. Il noterait aussi malgré tout une certaine euphorie, une certaine joie. Celle de ceux qui ont enfin pris leur destin en main, et qui au delà du danger se sentent enfin libres et vivants.
    Mais l’agent Red n’est pas un observateur neutre. L’agent Red est un agent du Cipher Pol. Alors quand il regarde la foule c’est des armes qu’il cherche. Des armes et des gens dangereux. Inlassablement son regard parcourt la foule à la recherche d’anomalies révélatrices, a la recherche du mouvement furtif d’un agitateur de la marine ou d’un assassin. Il balaie aussi les bordures de la place, les coins d’ombres, les fenêtres et les toits, tous les endroits où lui même se posterait si sa mission d’aujourd’hui n’était pas de protéger.
    Garde du corps est un boulot usant, prenant. Il faut être attentif, aux aguets en permanence, tout le temps prêt pour quelques secondes d’actions qui n’arriveront peut être jamais.

    Red se secoue et revient sur sa cible. Celle qu’il doit protéger et qui sur le balcon juste à coté de lui finit d’enflammer la foule…Natalya Kutroshinsky. Fille de corsaire, révoltée, idéaliste, révolutionnaire, jeune en fait. Juste jeune. C’est elle qui la première s’est levée contre les murs de séparations de Saint Urea, elle qui a mené les premières actions pacifiques contre les murailles. Les pierres symboliques que les passants arrachaient du mur avant de les jeter devant les postes de gardes. Les manifestations silencieuses devant les manœuvres de fermeture des portes chaque soir. Puis leur blocage… C’est son arrestation par les soldats qui a lancé l’émeute. Et maintenant elle est sans doute possible la figure de proue du mouvement, son âme et son cœur. Un cœur fragile et vulnérable.

    Emeute : Divertissement populaire donné pour des militaires par des spectateurs innocents...ou pas... Pic24812

    …Quand je désespère je me souviens que tout au long de l’histoire, la voix de la vérité et de l’amour a toujours triomphé. Il y a eu dans ce monde des tyrans et des assassins, et pendant un instant ils peuvent nous sembler invincibles. Mais à la fin, ils tombent toujours…

    La foule applaudit à tout rompre, le discours est fini, rideau pour le moment. Natalya rentre et déjà Red l’attrape par l’épaule pour s’interposer entre elle et la fenêtre dont il referme le rideau.

    -Il faut bouger maintenant.
    -Du calme Choucas, que veux tu qu’il nous arrive ici ? Il n’y a que des alliés..

    Elle est jeune, jeune et naïve, elle n’a pas encore compris que déjà les requins rodent tout autour d’elle, que ce soit des ennemis brulant de l’abattre ou des alliés désireux de s’assurer le contrôle de cette égérie un peu trop indépendante.

    -Dans ta position les alliés sont aussi dangereux que des ennemis, je te l’ai déjà expliqué. A l’heure qu’il est il doit y avoir une demi douzaine d’assassins payés pour t’abattre par les types de la ville haute. Et entre eux et toi il n’y a qu’une poignée de types, et le mouvement…
    -Tu crois vraiment qu’ils pourraient m’atteindre ici ? En plein QG ?
    -Évidemment, regarde, tu connais ce type la bas ? Tu l’as déjà vu ? N’importe qui peut entrer ici comme dans un moulin, et tout le monde est armé. Il faut qu’on bouge. On va sortir par l’arrière et s’installer dans un autre bâtiment en attendant la réunion de ce soir.
    -Non, je refuse de sortir en cachette comme une voleuse, les gens dehors m’attendent, ils m’attendent et je dois les voir. Tu es mon garde du corps Choucas, pas mon maton. Tu me protèges, et je t’en suis redevable, mais tu ne dois pas m’empêcher de faire ce que je crois juste.

    Mignonne en colère, mignonne et plus têtue qu’un mur de brique. Red la connait par cœur, c’est son boulot.

    -D’accord, bain de foule, mais seulement si tu obéis à mes consignes pour la suite…
    -Deal
    -Deal

    D’un geste Red fait signe aux quatre révo qui constituent le reste du groupe de protection rapproché et suivant Natalya il part vers le rez de chaussée. Le temps jusqu'à la réunion d'action va être long. Long et difficile.


Dernière édition par Red le Lun 27 Fév 2012 - 22:10, édité 3 fois
      Après le briefing Rydd se dirigea de nouveau vers l’imposant manoir de son mentor. Il lui fallait revêtir une tenue plus appropriée. En effet sa tenue rougeoyante ne se prêtait guère à une infiltration de cette difficulté. Habituellement le chasseur de primes conserve toujours son costume rouge qui reste sa meilleure carte de visite. Néanmoins, cette fois ci, l’homme prit le parti d’une autre tenue créé pour lui de longue date. Similaire en tout point au costume précédent, celle-ci était pourtant d’un coloris bien différent. C’est en effet un Rydd tout de noir vêtu qui ressorti du manoir d’un pas décidé. Il rencontra un jeune officier de l’armée qui tenait entre ses mains un fusil d’une taille respectable, le chasseur de primes prit l’arme sans faire de commentaires et se dirigea vers le quartier inférieur.

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      Il n’était pas question de passer par l’une des barricades pour sortir. La zone était complètement bouclée d’un côté comme de l’autre. La difficulté principale de cette mission résidait en deux points. Le premier était de tuer et blesser un minimum de personnes considérant que les émeutiers étaient toujours des habitants du Royaume. Le second point était de ne pas se faire repérer avant d’avoir trouvé le leader de cette pseudo-révolution. Si Rydd se dévoilait trop vite il y avait fort à parier que la cible disparaitrait dans la ville. L’infiltration devait donc se faire tout en douceur.

      Le chasseur de primes passa donc par les égouts. Dans le quartier haut les militaires avaient bloqué les issues des égouts avec intelligence. Rydd estimait que le nombre important de sorties d’égouts dans le quartier inférieur était tel qu’il était impossible de les sécuriser toutes et que par conséquent cela constituait une entrée parfaite dans le territoire ennemi.

      Tombant dans le tunnel, l’odeur nauséabonde arrachait instantanément une grimace à ceux qui la respirait. La progression était assez aisée mais très pénible pour le moral. Difficile de marcher dans trente centimètres de pur reflux humain sans perdre contenance. Après une dizaine de minutes de marche Rydd estima qu’il était arrivé « de l’autre côté ». Le chasseur de primes nota qu’ici, dans les égouts, la différence de classe n’existait pas et il ne percevait aucune différence entre les excréments du quartier haut et ceux du quartier inférieur. Chassant ces pensées philosophiques l’homme attrapa l’échelle menant à la surface. Soulevant discrètement la plaque, il jeta un œil vers l’extérieur. Rien à l’horizon ! Ni une, ni deux, Rydd sortit des égouts et partit se dissimuler dans d’étroites ruelles. Il fallait maintenant obtenir des informations sur le leader du mouvement, localisation, physique, n’importe quelle information...

      Rydd était extrêmement agacé, il était contraint de conserver sa tenue alors que des habits civils seraient bien plus passe-partout. Se fondre dans la masse eut été la meilleure des solutions néanmoins l’homme ne pouvait pas montrer son visage, une difficulté de plus...

      C’est donc à pas feutrés, et en se dissimulant autant que faire se peut, que Rydd se dirigea vers une zone plus peuplée. Au détour d’une ruelle il entendit plusieurs personnes en grande conversation.

        -«Elle va se montrer dans quelques minutes ! Il ne faut pas rater ça ! C’est du sérieux, avec elle !»

      La voix s’éteignit à mesure que l’homme s’éloignait du chasseur de primes mais l’idée principale avait été retenue. Quelqu’un allait se montrer et à en juger par les conversations et le nombre impressionnant de personnes prenant la même direction il s’agit nécessairement d’une personne très connue. Rydd prit l’option de suivre la masse.

      Il se plaça le long d’un mur et prit appui sur celui-ci pour attraper le rebord d’une corniche. Sautant de fenêtre en fenêtre il atteignit rapidement les toits. Sur ceux-ci, personne à l’horizon. Manifestement la sécurité des toits à l’intérieur du quartier était assez légère. Rydd sauta de bâtiments en bâtiments tout en suivant en contrebas les petits groupes qui se dirigeaient tous vers la même zone. Cinq minutes défilèrent ainsi au rythme des sauts et des mouvements des groupes puis, soudain, il ne fut plus nécessaire à Rydd de suivre les quelques badauds. En effet à un kilomètre environ de lui il pouvait distinguer une place noire de monde et entendre les applaudissements et le brouhaha de la masse. Sur les toits il y avait de nombreux guetteurs. Pas de doute, le traqueur se rapprochait de sa proie.

      Plus question de passer par les toits dorénavant, Rydd pouvait fort bien marcher dans la rue sans être réellement repéré. Il descendit donc des toits et s’approcha du centre. Il marchait calmement et le long des murs, parfois certains le dévisageaient mais passaient rapidement à autre chose.

      Une fois sur la place, le chasseur de primes analysa la situation. Des guetteurs sur les toits, probablement des groupes de protection dans la foule et inévitablement un cordon de sécurité une fois le leader présent. Mais énormément d’habitations autour de la place... Rydd jaugea les différentes bâtisses et plusieurs retinrent son attention. Elles étaient grandes et disposaient de nombreuses sorties. Le chasseur de primes arrêta son choix sur l’une d’entre elle et y entra rapidement. Il gravit les escaliers aussi vite que possible pour atteindre les étages supérieurs. Arrivé à l’avant dernier étage il sélectionna une des chambres et tenta d’ouvrir discrètement la porte.

      Alors qu’il tentait de forcer la serrure il se rendit compte que celle-ci n’était pas verrouillée. Il sortit son couteau de combat et actionna la poignée avec délicatesse. A l’intérieur il tomba nez à nez avec un homme d’une soixantaine d’année qui était calmement installé dans un fauteuil brodé. Rydd envoya son arme en plein dans le crâne de son adversaire, la tête de la victime bascula aussitôt sur son épaule et fit apparaitre un flot conséquent de sang. Le chasseur de primes referma soigneusement la porte puis retira son arme du crâne du vieillard d’un coup net.

        -«Mauvais endroit, mauvais moment...» Susurra Rydd du bout des lèvres.

      L’appartement de l’homme était petit mais disposait de deux belles fenêtres aux rideaux brodés. Il n’y avait que deux pièces où s’amoncelait les meubles et autres antiquités et où l’air était chargé d’une odeur de bois mêlée d’antiseptique. A voir les photos, l’homme n’avait pas de famille, une bonne chose pour éviter de faire de mauvaises rencontres et d’avoir encore à ouvrir des crânes d’innocents...

      Rydd s’installa devant une fenêtre et regardait la place de derrière les rideaux. Il prépara son fusil de précision, celui la même remit par un officier de l’armée un peu plus tôt dans la journée. Ce fusil était un fleuron de l’industrie d’armement de Saint Urea, il était précis et puissant mais difficile à manipuler pour des néophytes. Fort heureusement Steiner était plutôt fin tireur et c’était déjà exercé de nombreuses fois avec cette arme. Il vérifia ses balles, l’état du canon et la précision de la lunette puis il reposa le tout à côté de lui.

      L’attente débuta... Difficile de savoir si le leader allait sortir, si on le verrait aisément ou même s’il serait dans une fenêtre de tir convenable. Beaucoup d’inconnues dans l’équation d’aujourd’hui...

      Une heure plus tard la foule montra une vivacité encore plus importante qu’auparavant. Les portes du quartier général de la police militaire s’ouvrirent et un groupe d’environ cinq personnes apparu. La foule s’anima instantanément et l’on pouvait entendre de nombreuses personnes hurler « Vive la libératrice !» « Mort au quartier supérieur !». Rydd attrapa aussitôt son fusil et, tout en restant dissimulé derrière le rideau, fit passer légèrement son canon à travers la fenêtre. A l’aide de sa lunette il pouvait voir le petit groupe avec une netteté impressionnante.

      Le groupe était composé de plusieurs hommes qui encerclaient solidement une femme au visage à la fois calculateur et jovial. Il n’y avait aucun doute possible, cette femme, c’était la cible de Rydd Steiner. Les secondes semblèrent alors des heures tandis que le groupe progressait au sein de la foule, Rydd ne respirait plus que par brefs intermèdes. Le leader était solidement protégé et les opportunités de tirs allaient être rares.

      Steiner ne lâchait plus sa cible des yeux, il pouvait voir chaque battement de cils, chaque expression de son visage. Il lui fallait attendre le bon moment, non, il ne venait pas... Toujours pas... La cible progressait pourtant dans la foule et allait finir par quitter l’endroit... Non ! Le moment ne venait pas !

      Puis, soudain, le temps sembla s’arrêter l’espace d’une seconde. Rydd avait une fenêtre de tir parfaite, personne dans la direction de la balle, un vent faible et un visage de la cible bien visible. Il n’en fallut pas plus au chasseur de primes pour faire feu. Son doigt actionna instantanément la gâchette de son arme, la balle fut actionnée par le percuteur, la crosse s’enfonça dans l’épaule de Rydd du fait du recul, la douille sauta par-dessus le fusil tandis que le projectile glissa à travers le canon fuselé. L’air se fendit à la sortie de la balle causant une forte détonation. Maintenant le projectile n’était plus freiné que par les forces combinées du vent et de l’attraction terrestre mais à cette vitesse elles étaient négligeables. La balle se dirigeait donc vers la tête du leader dans une trajectoire rectiligne. Dans une fraction de seconde elle atteindrait sa cible et transpercerait boite crânienne et cerveau...
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      Un des trucs qui a toujours étonné l’agent Red quand on parle entres assassins, c’est tous ces types qui affichent des scrupules étranges, du genre ne pas tuer les femmes et les enfants par exemple. Pourquoi tant de délicatesse ? Parce qu’ils sont sans défense ? Absurde non ? Comme si le type que tu descends d’une balle en pleine tête à quelques centaines de mètres de distance avait la moindre chance de s’en tirer. Ou de se voir mourir...
      Au Cipher Pol 5, l’agent Red est un spécialiste de la protection rapprochée, et s’il y a bien une chose qu’il a appris durant ses nombreuses missions de contre assassinat, c’est bien que personne n’est à l’abri d’une tentative de meurtre du moment que le tueur a les moyens et la motivation, quel que soit les barrières ou les murs derrière lesquels on se planque, y’a toujours de la place pour y glisser une balle ou une lame… Alors pour jouer les protecteurs, il faut être malin, et savoir sacrifier des pions.

      Quand la détonation arrive aux oreilles de l’agent il est déjà trop tard pour sauver la cible du tir. Touché en pleine tête le révolutionnaire est mort avant même de toucher le sol. Et pendant qu’autour de lui les passants couverts de sang et de bouts de cervelle peinent encore à comprendre ce qui vient de se passer l’agent Red lui est déjà en train de bouger.
      D’une brutale poussée du plat de la main il balance au sol le révo le plus proche de lui, attifés comme les autres de ce bonnet couvrant et anonyme qui est la tenue de villes des ouvriers locaux, le soustrayant immédiatement de la ligne de mire du tueur. Puis il pivote vers l’éclair de lumière aperçu une demi seconde auparavant et pointe du doigt l’immeuble d’où est probablement parti le coup de feu avant de gueuler pour la foule qui commence à peine à comprendre qu’on vient de descendre leur héroïne nationale.

      -LA BAS ! LE COUP DE FEU EST PARTI DE LA BAS !

      Le temps que tout les visages se tournent vers la fenêtre et qu’un type plus couillu que les autres se mette immédiatement à appeler au meurtre et Red a plongé à son tour sous la ligne d’épaule de la foule. Le tireur va avoir fort à faire pour se dépêtrer de la meute en furie qui va lui coller aux basques mais s’il est encore à son poste Red n’a pas envie de jouer la cible facile.
      Une fois accroupi il empoigne son binôme au sol par le bras et toujours courbé il file immédiatement vers le bâtiment le plus proche en trainant sans ménagement son paquet derrière lui. Moins d’une dizaine de secondes après le premier tir lui et son colis s’engouffrent dans une maison en défonçant la porte et l’agent s’accorde une brève pause. Le temps de s’occuper de la gamine choquée par l’intrusion de la mort subite dans son voisinage…

      -Et Maria ? On peut pas la laisser comme ça!
      -Maria est morte. On peut plus rien pour elle.
      -Non, non elle peut pas être morte, pas comme ça… Pas si vite…
      -Écoute moi bien Natalya, Maria est morte et tu ne peux y rien y faire. Elle connaissait les risques, tout comme les autres.
      -C’est moi qui était visée, c’est à cause de moi qu’elle est morte…
      -Pas à cause de toi, pour toi. Elle est morte parce qu’elle savait que toute ce qui se passe dehors repose sur toi. Elle est morte parce qu’elle savait que grâce à toi les choses peuvent changer ici. Elle est morte pour que toi tu vives. Alors c’est pas le moment de flancher ! Sinon elle sera morte pour rien, et tout les autres avec…

      Courageuse petite môme, elle serre les dents, renifle, carre les épaules et retrouve le regard dur qu’elle a quand elle clame sa haine de l’oppression et des classes dirigeantes. Elle se relève et hoche la tête.

      -Pardon Choucas. Je suis désolé, tu m’avais prévenu. Si je t’avais écouté avant Maria serait encore avec nous…
      -Alors il aurait frappé ailleurs, et peut être qu’il aurait réussi… Avec un peu de chance les gars dehors réussiront à le choper mais ça m’étonnerait. Je ne pense pas non plus qu'il se laissera piéger par notre échange… Il reviendra jusqu'à ce qu’il te descende ou que je le chope… Alors il faut qu’on continue de se déplacer.

      Red lui serre brièvement l’épaule et la dirige vers l’arrière du bâtiment, l’avantage des constructions locales c’est que les bâtiments des bas quartiers sont construits tellement serrés qu’il existe un véritable réseau de ruelles ou on ne voit même plus le soleil. Un réseau de traboules labyrinthique parfait pour perdre un assassin. Surtout un assassin qui avec beaucoup de chance n'a pas compris tout de suite qu'il n'a pas tué la bonne révo mais sa doublure.



    Dernière édition par Red le Lun 27 Fév 2012 - 22:10, édité 1 fois
        La balle atteignit sa cible avec une vélocité sans pareille. Le crâne de la victime explosa lorsque la balle ressortie de celui-ci. Ce succès n’arracha pas le moindre sourire au tireur qui restait concentré. Il conservait son viseur braqué sur la zone de tir. Déjà la foule se mettait à hurler mais cela n’était en rien la principale source de soucis du Tigre Rouge. En effet on pouvait voir les gardes du corps de la cible faire marche arrière, à plat ventre et se réfugier dans le bâtiment le plus proche. Il n’y avait pas à tergiverser, Rydd avait manqué son coup. Aucun garde du corps digne de ce nom ne fait marche-arrière lorsque son client est mort, pour faire bonne figure il s’engage souvent dans la voie périlleuse de la recherche du tueur.

        Pourtant cette fois ci les gardes semblèrent tous prendre la direction inverse de la zone de tir. Cette attitude ne voulait dire qu’une chose, la cible était toujours en vie. C’était il trompé de cible en définitive ? Avait-il été dupé ? Aucun moyen de le savoir pour l’instant. Rydd abandonna donc sa fenêtre et laissa son fusil, son pistolet et ses sabres sur place, il devait maintenant trouver un moyen de sortir avant d’être confondu. Plusieurs échappatoires possibles mais toutes dangereuses. La foule ou le toit. Malheureusement le toit était gardé par des tireurs qui verraient d’un très mauvais œil l’apparition d’un homme inconnu. Il fallait donc affronter la foule mais le faire de manière intelligente, les mouvements de foules sont aisément contrôlables si l’on conserve son sang froid. Rydd retira sa cagoule et abandonna également son haut noir qu’il plia rapidement et glissa dans l’une de ces sacoches. Le chasseur de primes se dirigea vers les meubles de l’appartement et chercha une penderie. Après être tombé sur une armoire à vaisselle il tomba enfin sur un meuble regorgeant de vêtements.

        Rydd enfila la première chemise venue, elle était de couleur bleu ciel sans motifs mais dégageant la même odeur que celle de l’appartement. Evidemment la chemise n’était pas à la bonne taille et le chasseur de primes arracha donc les premiers boutons de celle-ci. Il se dirigea ensuite vers le vieillard mort et passa sa main sur le sol maculé de sang. Rydd fit coulé un maximum de gouttes sur son visage avant de sortir dans le couloir et de s’asseoir dans l’escalier dans une position avachie. On entendait déjà toute une foule de personne gravier les escaliers quatre à quatre. Après quelques secondes les premières personnes apparurent en bas de l’escalier et s’arrêtèrent sur Rydd.

        Le chasseur de primes se tenait la tête d’une main droite pleine de sang et gémissait quelque peu. L’on vint alors à sa rencontre et s’interrogea sur sa situation. Il conserva sa main sur son visage tout en prenant la parole d’une voix faible.

          -«Je me suis fait assommer par quelqu’un, j’ai pas pu voir son visage. Il est monté par l’escalier là...»

        Les émeutiers grognèrent et se mirent directement à la recherche du virtuel agresseur de Rydd. De nombreuses personnes se pressaient maintenant dans le bâtiment. Le chasseur de primes se releva mollement et commença à descendre les escaliers soutenus de temps à autres par quelques personnes. Une fois dehors, sur la place, il constata que son attaque avait provoqué des mouvements importants. Un capharnaüm complet régnait au sein de la place.

        Pas le temps de s’attarder ici, Rydd devait se mettre en chasse. Il avait raté sa cible et avait été contraint de laisser la majorité de son équipement. Il n’avait plus sur lui que son couteau de combat. C’était donc au corps à corps ou tout du moins à courte distance que le chasseur de primes devrait maintenant abattre sa cible. Mais pour cela, il fallait encore débusquer le gibier...

        Autant commencer là où la cible avait été vu pour la dernière fois. Rydd traversa la place avec difficulté tant le nombre d’émeutier était important. Il n’était pas serein car il affichait son visage au grand jour mais il n’avait pas le choix. Il faudrait attendre un moment plus propice pour remettre sa cagoule. Arrivé non loin du cadavre de la prétendue leader, Rydd retraça les derniers pas effectués par le service de protection de sa cible. Ils étaient tous parti vers le bâtiment le plus proche...

        Impossible d’entrer dans ce bâtiment sans avoir d’informations, le chasseur de primes décida donc de contourner l’immeuble. Peut être la leader était elle encore à l’intérieur ? Mais elle était peut être déjà partie, dans ce cas elle avait nécessairement quitté l’endroit par derrière attendu que les civils de devant semblaient toujours en proie à une panique indéfinissable. Rydd s’élança donc dans une ruelle parallèle à l’immeuble dans l’espoir de trouver une nouvelle piste menant vers sa future victime...
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        Dans la baraque les trois gardes survivants rejoignent enfin l’agent Red, lui rappelant une fois de plus s’il était besoin que comparé à lui ces types ne sont que des amateurs, des amateurs motivés, mais dans ce métier la motivation ne suffit pas. Il est temps de lâcher du lest. Et tant pis si le lest risque de se transformer rapidement en cadavre, après tout, Red n’a qu’une personne à protéger et c’est le propre du révolutionnaire d’être prêt à mourir pour ses idées.
        Il pousse Natalya dans la pièce à coté avant de revenir distribuer ses consignes à voix basse, inutile qu’elle sache qu’il sacrifie le reste du groupe…

        -Tim, t’es le meilleur du lot, à toi de couvrir nos arrières, tu vas rester ici et attendre, si le tireur nous poursuit il devrait se pointer dans le coin sous peu. Planque toi, prépare une embuscade. Tire le premier et continue jusqu'à ce qu’il ne bouge plus. (Se tournant vers les deux autres) Nous on va rallier le quartier des tanneries, les gars de l’équarrissage sont des types sur, et pas du genre à se laisser marcher sur les pieds...
        Tim, si tu le loupes essayes de pas te laisser prendre vivant…

        Les Révo échangent un dernier salut de circonstance, une simple accolade silencieuse et lourde de sens…Tous savent qu’il est peu probable de revoir Tim ailleurs que sur le charriot de la fosse commune. Puis pendant que Tim prépare sa dernière réception tous quittent la salle et se glissent dans les ruelles derrière le bâtiment. Ou Red distribuent de nouveaux ordres.

        -Lise et Barny vous partez de votre coté pour faire diversion, vous allez filez vers la muraille et vous rejoignez la bande de Ceveda qui tient la porte Est. C’est le point sur le plus proche, ensuite vous ne les quittez plus jusqu'à qu’ils bougent pour la réunion. C’est des coriaces, vous serez en sécurité la haut.
        -Et vous ?
        -Nous ? Je ne vais pas vous dire ou on va, et vous savez très bien pourquoi.
        -Alors Tim ?
        -Si Tim se fait choper et parle, il ne révélera rien qui ne puisse nous nuire…

        Les deux révos hochent la tête. Probable que quelque part les méthodes de ce type qu’ils n’ont rencontré que récemment les choquent un peu. Son cynisme comme son expertise ne s’accordent pas très bien à leur jeunesse et leur idéalisme. Mais ils savent aussi qu’il est le meilleur et qu’il l’a prouvé. Alors ils acquiescent, ajustent leurs tenues et filent de leur coté pendant que Red rejoint Natalya.

        -Ils ne viennent pas avec nous ? Eux aussi vont se sacrifier pour que je vive ?
        -Peut être, ou peut être pas, ils ont leur chance, au moins autant que nous et c’est tout ce qu’on peut leur donner. Va falloir vivre avec…
        -J’y arriverais.
        -Oui, j’en suis sur.

        Et pendant que les deux derniers Révo disparaissent du champ de vision de Red, l’agent entraine sa protégée dans la direction opposée, vers une autre planque. Et pendant qu’ils se glissent dans les ruelles sombres et désertes Red change rapidement leurs allures, se débarrassant de leurs fringues marqués révo local pour des frusques plus adaptés à la vie civile et à la discrétion.
        Si le tueur fait parler Tim il se retrouvera a chercher Natalya dans un quartier plein de types mauvais pour sa santé. S’il le tue trop vite la piste des deux autres le conduira dans la planque la plus logique de ce quartier de la ville. Une autre fausse piste, tout aussi néfaste pour l’intégrité physique d’un tueur de révolutionnaire.

        Une doublette qui devrait le semer jusqu’au soir, jusqu'à cette réunion ou tout les petits leaders des groupuscules locaux vont assister. Et ou un assassin moitié aussi malin que l’agent Red arrivera à se glisser aussi facilement qu’un furet dans un terrier de lapin. De pauvres petits lapins qui se prennent pour des loups.



      Dernière édition par Red le Lun 27 Fév 2012 - 22:10, édité 1 fois
          Rydd courrait dans la ruelle menant à l’arrière de l’immeuble clé. Il avait de nouveau sa cagoule sur sa tête et abandonné sa chemise pour son haut moulant. Le bâtiment était grand et le contourner prit un certain temps. Une fois derrière il examina soigneusement l’endroit, une porte était présente et c’était une très mauvaise chose. Pas besoin de se poser de questions, l’hirondelle avait d’ores et déjà quitté son nid. Steiner revenait donc à son point de départ mais il avait moins d’armes et était découvert, la traque semblait devenir plus ardue...

          Alors qu’il examinait les lieux une détonation se fit ressentir et une douleur importante vint chatouiller son bras gauche. Instinctivement Rydd se retourna et se trouva nez à nez avec un homme qui tenait en main un pistolet. Sans plus de cérémonie il envoya son couteau de combat en direction de son adversaire et sauta sur lui, le calant au sol avec vigueur. Il administra un violent coup de poing à l’homme et examina sa blessure. La balle avait traversé le bras gauche mais pas en son centre et la blessure restait donc superficielle. Rydd mit la main dans l’une de ses sacoches et en ressorti des bandages qu’il appliqua avec expertise, puis il revint à sa proie du moment. Tout en appuyant fortement avec son genou sur sa gorge il s’adressa à lui d’une voix froide.

            -«Tu m’attendais et tente de m’occire par derrière. Qui dirige cette protection ? Cette leader est un peu trop résistante à mon gout.»

          Sur ses mots il trancha le petit doigt de la main gauche de sa victime tout en continuant d’appliquer vigoureusement son genou sur sa gorge, privant le pauvre homme de tout moyen d’hurler.

            -«Du calme, du calme. Je n’ai encore posé là qu’une seule question. Je disais donc qui commandite la protection du leader. Et où est ce que celle-ci se trouve maintenant. D’autres comités d’accueil dans les environs ?»

          « Tching », un autre doigt venait de devenir orphelin. Le prisonnier se débattait comme un beau diable mais Rydd tenait ferme et n’avait pas l’intention de laisser sa seule piste valable s’enfuir ainsi.

            -«Bien je vais t’écouter maintenant, si tu t’avises de hurler je me ferai une joie de te faire taire tout en te faisant perdre de nouveau un doigt.»

          A la fin de sa phrase il relâcha la pression qu’il exerçait à l’aide de son genou. Le pauvre homme, tout de sueur et de larmes, regardait son agresseur avec terreur. Il ne savait que faire tant ses idéaux étaient malmenés.

            -«Oui, c’est un homme qu’on connait à peine qui gère la défense de Natalya. Ils sont partis vers le quartier des tanneurs.»

          Un nouveau doigt fut tranché arrachant instantanément un cri au malheureux. Rydd l’étouffa de nouveau jusqu’à ce que l’homme revienne à un calme tout à fait relatif.

            -«Et pourquoi partiraient ils vers le quartier des tanneurs ? C'est loin d'être la zone la plus sécurisante du quartier inférieur. Parle !»

          Cette fois-ci Rydd enfonça violemment son arme dans la main de son informateur qui, chose devenue habituelle, se mit à gémir.

            -«Je sais pas ! Je sais pas ! Je sais pas ! Je sais pas...»

          L’homme sanglotait de tout son corps et il était certain qu’il ne devait connaitre qu'une partie de l'histoire. Il fallait également prendre en compte l'homme qui défendait cette Natalya, il y avait fort à parier que celui ci ne soit pas un simple civil reconverti de fraiche date.

          Le chasseur de primes hésita à faire rendre l’âme à son adversaire. Il n’était pas dans ses habitudes de tuer. Malheureusement les circonstances voulaient que l’échec de cette mission signifiait la découverte potentielle de son identité et cela, c’était impossible ! Il fut donc contraint de tuer son adversaire mais il lui trancha la carotide d’un geste net, l’homme ne souffrit donc pas. Il ne dissimula pas le corps car dans le désordre ambiant difficile de remonter jusqu’à lui avant qu’il n’atteigne sa cible.

          Il fallait donc trouver cette cible. Tâche ô combien difficile puisque le quartier des tanneurs était vaste et qu'il n'était aucunement envisageable de forcer toutes les bâtisses du lieu. Rydd se dirigea néanmoins vers le lieu de travail des mégissiers et autres tanneurs dans l'espoir de découvrir de nouvelles informations. La traque continuait...

          Le quartier n'était pas très loin de sa position actuelle et les ruelles étroites constituant l'endroit le dissimulaient parfaitement. Rydd arriva donc sur place avec une relative rapidité. On sentait dans tout le lieu les odeurs du tanin et du cuir, des odeurs vivifiantes qu'appréciait particulièrement le chasseur de primes. Il lui restait maintenant à découvrir où se trouvait la jeune demoiselle si forte pour se dissimuler. Pour obtenir des informations il faut bien souvent s'attaquer aux chefs, mieux vaut s'attaquer au bon dieu qu'à ses saints comme dirait Manfred... Le chasseur de primes chercha donc un lieu propice à l'établissement d'un QG, les émeutiers aiment très souvent investir les logis luxueux pour se donner une certaine contenance.

          Après une demi heure de marche dans le quartier, Rydd avait noté l'existence de plusieurs places susceptibles de renfermer des morceaux de choix. En premier lieu il y avait la maison du plus riche marchand de cuir du quartier, une habitation de trois étages à l'aspect élégant, à la devanture propre et aux fenêtres travaillées. On pouvait constater la présence de lumière et d'animation à tous les étages. Venait ensuite un entrepôt de cuir où se massait un nombre important d'émeutiers, de nombreux hommes étaient armés et guettaient les mouvements suspects. Enfin, au milieu du quartier des tanneurs se trouvait le poste de police local. Un bâtiment de pierre avec barreaux aux fenêtres qui semblait bien animé.

          Rydd réfléchissait avec intérêt aux choix s'offrant à lui. Il pouvait tout aussi bien reprendre sa tenue de civil et tenter une infiltration discrète mais il avait déjà trop joué avec son identité pour cette mission. Il fallait donc faire place nette dans l'un des trois endroits. Le poste de police était à exclure attendu qu'il était trop central et trop bien protégé. Restait donc la maison et l'entrepôt. L'entrepôt semblait bien défendu alors que la maison ne souffrait que d'une grande activité. Pourtant Rydd décida de se diriger vers l'entrepôt. En effet, on défend rarement du vent et il y avait davantage de chances de trouver des informations dans ce lieu. De surcroit les entrepôts ne sont que très rarement complexes et il n'est donc pas difficile de s'y repérer. Dans une maison on ne sait jamais comment les pièces sont agencées, il est donc plus dangereux de s'y rendre à l'aveugle.

          C'est ainsi que Rydd se dirigea vers le lieu convenu. Il n'avait plus que son couteau sur lui et il devrait donc œuvrer avec délicatesse et silence s'il ne voulait pas sortir du lieu les pieds devant...

          L'entrepôt était un magnifique carré de bois noir possédant manifestement un étage. De nombreuses portes en hauteur montraient la possibilité de monter de lourdes charges à l'aide de poulies placées aux bons endroits. Plusieurs hommes étaient assis à ses portes ouvertes, fusil à la main. Ils discutaient joyeusement avec la pseudo sécurité que leur procurait leur position dominante. Rydd s'approcha doucement du bâtiment, il vérifia que sa position était sûre puis il s'élança jusqu'au mur de bois. Sortant son couteau il fit craquer doucement le bois, cassant quelques planches il se fit un trou assez grand pour passer son tronc. Passant la tête dans l'ouverture il vérifia que personnes n'étaient à proximité puis il entra dans l'entrepôt.

          La zone était sombre car dépourvue de sources de lumières, de nombreuses caisses s'amoncelaient sur les murs et dans toutes la salle. La vue de Rydd s'accoutuma peu à peu à la semi obscurité, les piles de caisses n'allaient pas plus haut que les épaules et l'on pouvait donc voir toute la salle d'un seul coup d'œil. Manifestement personne n'était resté à l'étage inférieur et tous étaient donc à l'étage du dessus. Le chasseur de primes longea donc la paroi à la recherche d'une échelle, d'un monte charge qui mène vers l'étage. Après quelques minutes de tâtonnement une échelle finit par apparaitre dans un coin de l'endroit. Rydd y monta doucement, il craignait que le bois ne craque mais cela n'arriva pas. Il passa sa tête encagoulée à l'étage supérieur. L'endroit était dépourvu de toutes caisses mais une dizaine d'hommes s'entassaient autour d'une table éclairée à la lueur de multiples bougies. Un des hommes parlait avec véhémence, il avait le visage couvert de cicatrices, le crâne rasé, et un fort accent campagnard.

          Emeute : Divertissement populaire donné pour des militaires par des spectateurs innocents...ou pas... 195182jack

            -«Pour sûr que j'vais l'voir c'te donzelle. Pis va falloir qu'elle m'donne des trucs si elle veut d'moi et d'mes hommes. Vous s'rez bien représenté, foi de Jack le balafré ! Cte réunion, c'not réunion ! Pour sûr !»

          Les autres hommes acquiesçaient tous avec silence. Tous les hommes étaient armés de sabres, de pistolets ou de fusil. Rydd fronça les sourcils, il s'agissait surement de civils ayant prit aisément le pouvoir dans ce quartier et ce par la force. Ils devaient donc tous être violents et dangereux. Le chasseur de primes monta donc l'échelle avec grand bruit, il lança là sa carte maitresse dans la bataille.

          Entendant le bruit derrière eux, les hommes se retournèrent et virent Rydd dans sa tenue entièrement noire. Il leva aussitôt les mains en voyant les armes se lever dans sa direction.

            -«Tout doux, tout doux. Je viens de la part de Natalya...»

          Les armes se baissèrent légèrement et Jack le balafré s'avança vers lui, l'air interrogateur.

            -«On d'vait pas tous se r'joindre au théâtre souterrain ? D'vait y'avoir d'la sécurité qu'à l'entrée des catacombes ! Qu'ess tu fou là mon gars ? En plus d'ça j'allais partir !»

          Jack était maintenant à quelques centimètres de Rydd qui pouvait maintenant bénéficiait de la forte odeur de son interlocuteur. L'on aurait pu aisément surnommé Jack "le puant" à la place de la balafre, encore que l'homme était constellé de cicatrices.

            -«Il y a eu du grabuge sur la place, il y a quelques heures. On a tiré sur la doublure de Natalya. Alors on renforce la sécurité, je suis juste venu voir si tout allait bien ici.»

          Jack explosa de rire, c'était un rire guttural fort déplaisant à l'oreille.

            -«L'entrepôt est bien d'fendu. Pô d'soucis pour moi. J'suis le plus fort des chefs ici. Va plutôt voir...»

          L'arrogant gaillard n'eut pas le temps de finir sa phrase, la lame de Rydd venait d'entrer et de ressortir par sa tempe. Le plus fort des ennemis était à terre et les autres montraient déjà des signes de peur. Le traqueur le laissa pas aux autres le temps de reprendre leurs esprits. En dehors certains entendirent de nombreux cris mais l'on attribua ceux ci à l'habitude qu'avait Jack de cogner ses subalternes.

          Rydd ressortit quelques minutes plus tard. Il avait récupéré un fusil, un pistolet et des sabres sur les cadavres de ses ennemis. Il était temps de partir vers ce théâtre antique. L'homme connaissait l'existence des catacombes pour y avoir déjà eu quelques missions. Sur le chemin il songea au nombre de morts s'amoncelant sur son passage, cela commençait à faire beaucoup pour une seule femme...

          Une quinzaine de minutes fut nécessaire pour rallier l'une des entrées des catacombes. Le chasseur de primes constata que celle-ci n'était pas défendue et pour cause, elle était partiellement bouchée et peu de personnes connaissaient son existence. Mais l'intérieur des catacombes devait surement être défendu, l'infiltration ne faisait que commencer...

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          Le lieu de rassemblement choisit par les révolutionnaire est un vestige datant de l'antiquité de la ville. Un immense théâtre à l'ancienne mode, d'immenses gradins de pierre formant un vaste demi cercle face à une longue dalle cernée de hautes colonnes sculptées.
          Probablement victime autrefois d'un effondrement de terrain ou d'un tremblement de terre l'édifice s'est vu enfouir d'un seul tenant sous la terre avant d’être oublié puis recouvert peu à peu par les vagues successives de peuplement qui ont fait de Saint Urea l'immense cité qu'elle est aujourd’hui. Les révolutionnaires qui l'ont découvert alors qu'ils exploraient les catacombes en quête de coins tranquilles l'ont entièrement dégagé de la gangue de terre qui le recouvrait. Libérant les vieilles pierres, dégageant les plus gros décombres et aménageant la voute pour éviter qu'elle ne s'effondre sous le poids des bâtiments de la surface.

          Quand on y arrive pour la première fois l'effet est plutôt saisissant. Le génie des bâtisseurs de l'ancien temps encore magnifié par cette immense caverne d’où semble surgir la construction. Des centaines de lampes illuminent l'endroit d'une lumière chaude et changeante, et d'immense drapés de tissus aux couleurs passés représentant les blasons des quartiers d'avant la muraille décorent les parois.
          Au dessus de la scène une main anonyme à tracé en grandes lettres rouge l'une des maxime du plus célèbre révolutionnaire de tout les temps, le grand Dragon en personne; Le présent est fait de lutte; l'avenir nous appartient.

          Pour l'heure les gradins finissent de se remplir. Saint Urea est une ville immense et chaque corporation, chaque guilde, chaque quartier, chaque bande ayant pris fait et part pour la révolution a envoyé son représentant à la réunion qui définira l'avenir de la révolte, et cela fait beaucoup de monde. C'est ici et maintenant que la multitude de mouvements et de revendications vont s'unir derriére un comité et un chef. C'est ici et maintenant que l'on va décider de l'avenir des opérations, ici que va se jouer le sort des deux villes de Saint Urea, la haute comme la basse. Ici que la révolution va virer au bain de sang ou choisir une voie plus pacifique...


          Red invisible comme à son habitude à élu domicile dans un coin d'ombre. A l'endroit ou dans l’ancien temps devait se tenir le responsable des spectacles, attendant anxieusement le tonnerre d’applaudissement ou les hués de la foule, glorifiant son art ou moquant son échec.
          A quelques pas de lui une longue table est dressée en travers de la scène. Derrière elle siège les douze membres les plus importants de la révolution locale, ceux qui se ont pompeusement choisi de se proclamer Comité Révolutionnaire de Saint Urea. Probablement juste les plus rapides des opportunistes locaux. Des requins surement aussi avides de profiter d'un succès révolutionnaire qu'ils l'étaient de profiter des injustices d'antan. Et puis il y a Natalya. Seule véritable lueur d'espoir parmi ces tristes sir. Et en face évidemment tout les autres.

          Pour l'instant les gens s'échauffent, un à un les représentants se lèvent, donnent leur nom et celui du groupe qu'ils représentent avant de rapporter ce qu'ils savent des événements de la journée.
          Mais Red n'écoute que d'une oreille discrète, il n'est pas la pour ça. Et tout ses sens sont mobilisés sur une tache bien plus importante, trouver l'assassin... Le trouver avant qu'il ne frappe.



        Dernière édition par Red le Mar 28 Fév 2012 - 8:11, édité 3 fois
            Les catacombes de Saint Urea étaient vastes et constituaient un labyrinthe que même Dédale eut envié. Rydd progressait avec difficulté tant il était complexe de se repérer. Pour trouver son chemin le chasseur de primes écoutait avec attention les bruits environnants. En effet, un brouhaha particulier s’élevait non loin, manifestement la réunion comprenait plus de personnes que ce qu’avait prévu le traqueur.

            L’odeur méphitique de l’endroit agaçait profondément Rydd qui ne pouvait s’empêcher de penser à sa cible. Cette Natalya lui glissait entre les doigts depuis maintenant trop longtemps, il avait traversé la moitié du quartier inférieur pour la débusquer. Bien trop de personnes étaient mortes pour une seule et même personne mais c’était justifiable, cette révolutionnaire était susceptible d’engendrer un conflit majeur amenant la mort de milliers voir de millions de personnes.

            Enfin le Tigre Rouge entra dans la tanière d’un autre prédateur. C’était un théâtre antique où très certainement se cachait celui qui depuis le début protégeait avec intelligence la proie de Steiner. Beaucoup de personnes se bousculaient dans les gradins et discutaient avec ferveur, pas de doute possible il s’agissait du lieu de la réunion. Natalya ne devait pas être bien loin, Rydd s’avança dans l’ombre et chercha sa cible. Il la trouva rapidement, elle était évidemment sur la scène entourée de quelques autres personnes. Le regard du chasseur de primes se posa aussitôt sur la machinerie impressionnante qui semblait toujours intacte. Sans plus attendre il se rendit dans les coulisses.

            Ce théâtre répondait à toutes les espérances de Rydd, il était bâtit avec la même logique que celle actuelle. Il ne fut pas difficile de trouver l’accès aux coulisses malheureusement l’accès était bloqué par un homme imposant et le chasseur était trop armé pour ne pas éveiller les soupçons. Il décida néanmoins de recourir à la même méthode que pour l’entrepôt. Il y avait trop de personnes ici et pas assez de contrôles, tous pouvaient être considérés comme des alliés sans être pour autant connus.
            Rydd s’approcha du vigile.

              -«On place des tireurs dans les coulisses pour dominer la scène. On m’a dit que tu pouvais me donner les lieux les plus appropriés.»

            L’homme peu malin fut flatté qu’on le pense capable d’indiquer des lieux intéressants pour les guetteurs.

              -«Je ne dois pas quitter mon poste et il y a pas énormément de places intéressantes. Sauf si tu prends l’échelle de corde, tu déboucheras sur la machinerie du théâtre mais tout n’est plus en état de marche...»

              -«Je vais aller voir ça, plus personne ne rentre derrière moi compris ? T’as entendu parler de l’assassin qui rôde ?»

              -«Ouais ! J’en ai entendu parler, personne n’a encore mit la main dessus et on n’a pas de description de lui...»

              -«Enfin... C’est impossible qu'il trouve cet endroit.»

            Le vigile s’esclaffa.

              -«C’est sûr les catacombes c’était une très bonne idée de planque !»

            Rydd donna une tape amicale sur l’épaule du vigile et emprunta l’échelle de corde. Une fois dans la zone de machinerie il s’avança pour se retrouver tout en haut de la scène. Il pouvait voir sa cible et une majorité des personnes présentes. Il fallait trouver un moyen d’atteindre la révolutionnaire. La machinerie, comme l’avait mentionné le vigile était dans un sale état, le bois de certaines poulies semblait vermoulu.

            Après plusieurs minutes d’analyse le Tigre Rouge trouva enfin son bonheur. Un seul système de poulie fonctionnait encore parfaitement. Il permettait de descendre sur la scène et de remonter aussi rapidement grâce à un habile jeu de contrepoids. En remontant la corde jusqu’à son origine Rydd trouva le système d’accrochage, en le voyant il faillit s’étouffer de surprise. Il resta encore là quelques minutes à se demander s’il n’existait pas une autre solution avant de se rendre à l’évidence. Il s’harnacha donc avec patience et estima la longueur de corde, la distance et son point de chute. Une seule petite erreur et il passerait à côté de sa cible ou s’écraserait littéralement sur la scène.

            Sans plus de cérémonie il s’élança dans le vide et les cordes s’actionnèrent aussitôt faisant descendre Rydd à grande vitesse. On le vit donc rapidement apparaitre sur la scène. Il descendait vers le sol dans une posture des plus étranges. Le système d’accrochage était prévu pour mimer la descente d’un ange et disposait donc de grandes ailes blanches et d’un équilibre adéquat. Steiner était donc contraint de descendre avec son corps à l’horizontal et devait effectuer, de temps à autres, des brasses dans le vide pour conserver son équilibre et sa trajectoire. Le tout était tel que les personnes sur place crurent à une parodie de spectacle en voyant un homme en combinaison noire et ailes blanches descendre du plafond en gesticulant tel un oiseau blessé.

            Rydd fou de rage tomba enfin sur la scène à côté de Natalya. Celle-ci interloquée l’interrogea d’un air impérieux.

              -«Quelle est cette pantomime ridicule ?»

            Le chasseur de primes fou de rage prit le temps de répondre tout en saisissant la révolutionnaire très fermement.

              -«Apprenez Madame que parfois, le ridicule tue !»

            Et dans un rire machiavélique Rydd dégaina son pistolet et tira sur un cordage de la machinerie qui libéra aussitôt les poids. Le traqueur et sa proie repartirent dans l’autre sens à une vitesse ahurissante et arrivèrent rapidement dans le système de la machinerie.

            Sans attendre le Tigre Rouge assomma sa cible afin quelle se tienne tranquille et la plaça sur son épaule. Il utilisa une nouvelle corde pour retourner dans les coulisses et tomba nez à nez sur le vigile à l’air goguenard.

              -«L’assassin est là ! Je vais la mettre en lieu sûr ! Empêche les gens de passer !»

            Cette fois le vigile ne se laissa pas prendre et Rydd le comprit rapidement. Il dégaina donc une nouvelle fois son arme et lui tira une balle dans le genou. L'individu tomba à terre et le chasseur de primes prit ses jambes à son cou et s'enfonça dans les catacombes.
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            Un putain d'ange. Red vient de se faire duper par un putain d'ange descendu des cieux. Juste le temps de comprendre qu’ignorant le détail des lubies mécaniques des anciens il a zappé un détail essentiel dans la vérification des lieux. Et que ces amateurs de révo de carnaval n'y ont pas pensé non plus. Contrairement au chasseur.

            Quand l'apparition angélique se pose devant la table Red à déjà son pistolet en main, une fraction de secondes de plus pour le braquer sur sa cible, un infime moment, mais un moment de trop. Déjà l'assaillant a ceinturé Natalya, leurs mouvements et leur proximité interdisant à Red de loger à coup sur une balle dans l'intrus. Et l'agent ne peut que rester impuissant, suivant de son arme le duo aérien qui repart vers le plafond sans pouvoir obtenir la ligne de tir qu'il recherche.

            Le couple disparait dans la trappe de sortie de l'ange qui se referme immédiatement, en bas les révos en sont encore au moment ou ils se demandent ce qui se passe. Red quand à lui court déjà vers le fond des coulisses, la ou une échelle dont il gravit quatre à quatre les barreaux à la fois permet d'accéder aux machineries du plafond. Il déboule à l'étage avec quelques secondes seulement de retard sur le kidnappeur.

            D'un coup d’œil panoramique et inquisiteur Red fait le tour du coin, parcourant d'un seul regard les formes étranges et couvertes des poussière de tout les trucs et astuces qui servait à amuser la galerie et repérant immédiatement les ailes abandonnées et le système d'attache qui a servi à sa cible. Cataloguant aussi le garde qui hurle en se tenant la jambe et les trois chemins par ou Rydd a pu se tirer.

            Le garde remarque les renforts et relâche son garrot une seconde pour désigner une des galeries. Red de son coté préfère faire confiance aux traces dans la poussière. Surtout celles bien visibles que laissent un individu qui en trimballe un autre. Délaissant l'abruti qui ne comprends pas pourquoi même avec un balle dans le genou personne ne l'écoute l'agent s'engouffre dans le tunnel, glissant aussi vite et silencieusement que possible à la poursuite d'un chasseur surement encombré et ralenti par son colis.

            Il y a un Deus Ex Machina en collants noir qui ne perd rien pour attendre.

            Red enchaine les tunnels poussiéreux et désert, le nez collé à la piste du type en noir, un embranchement, puis un autre, visiblement le fuyard s'écarte des accès qui mènent aux égouts de la ville trop surveillés par les révo pour s'orienter vers les zones les plus vieilles des fondations de la ville. Et dans une cité aussi ancienne et densément peuplée que Saint Urea, les vieux tunnels ne servent qu'a une chose, stocker les trucs qu'on ne peux pas mettre ailleurs. Les cadavres évidemment...

            Red marque un pas d’arrêt le temps de déchiffrer l’inscription sur la porte de style antique qui barre le tunnel "Arrête ! C'est ici l'empire de la mort". Et pour ceux qui ne savent pas lire une main prévoyante à dessiné une ribambelle de cranes qui sourient joyeusement à l'agent depuis le linteau.
            Pas plus impressionné que ça l'agent passe le seuil et se remet à cavaler, mais cette fois entre deux murs recouverts de cranes et d'ossements soigneusement entreposés et rangés la par des générations de croque morts consciencieux.

            Et quelques minutes plus tard il rattrape enfin sa proie dans une vaste rotonde surmontée d'un dôme monumental. La scène est superbe. Au centre d'une salle au sol couvert d'ossements blanchis par les ans, Rydd s'est arrêté un instant juste sous un des ces rais de lumière qui surgissent des trous que l'usure à percé dans le toit. Sur son épaule Natalya s'agite faiblement en commençant à se réveiller. A l'entrée, encore dans l'ombre du tunnel Red brise un silence local qui doit durer depuis un sacré paquet de décennies.

            -T'iras pas plus loin. Lache la fille.



          Dernière édition par Red le Lun 27 Fév 2012 - 22:09, édité 1 fois
              Rydd transportait sa cible et venait de quitter les lieux les plus dangereux. Il se devait maintenant de s’enfoncer dans les catacombes afin de perdre une majorité de poursuivant. La révolutionnaire gênait les déplacements du chasseur de primes qui perdait un temps considérable. Peut être devait-il tuer cette femme et quitter les lieux. Néanmoins il ne pouvait s’y résoudre, intérieurement il voulait rencontrer celui qui dans l’ombre tirait les ficelles de l’autre côté de la barrière. Depuis un long moment deux prédateurs s’affrontaient dans le même terrain de chasse qu’est le quartier inférieur. Rydd n’était pas du genre à prendre le gibier sans affronter son adversaire. Il s’enfonça donc consciencieusement tout en laissant des traces que seul un bon pisteur pourrait suivre.

              Il marcha pendant de nombreuses minutes et traversa plusieurs salles et embranchements. Il s’arrêta enfin dans une vaste pièce à l’ambiance macabre. Le sol, jonché d’os, était le parfait reflet de la mission qu’il remplissait. Juché sur un tas de cadavre rien ne l’intéressait si ce n’est sa cible qui maintenant était sur son dos. Rydd profita de la lueur du soleil qui transperçait la salle en de petits endroits pour l’éclairer. Cette semi obscurité rendait l’ambiance de la salle encore plus mystique.

              Alors que le traqueur attendait avec impatience que son adversaire se présente, une voix s’éleva dans la salle. On l’invita à lâcher sa cible, un ordre emprunt d’une certaine suffisance. L’homme qui venait d’apparaitre dans la salle pouvait encore se permettre d’être impératif alors que le chasseur de primes détenait entre ses mains la vie de la révolutionnaire. Se tournant, Rydd regarda avec intérêt celui qui œuvrait dans l’ombre depuis le début. Il ne l’avait jamais vu et ne le connaissait pas, ce qui était tout à fait normal compte tenu de la complexité de cette émeute.

              Faisant basculer Natalya dans ses bras il vérifia son état. La femme commençait à montrer des signes de réveil ce qui n’était pas une bonne chose pour la suite des évènements. Elle reçut donc un violent coup du tranchant de la main sur sa nuque et tout son corps sembla s’affaisser. Complètement assommée elle fut lâchée sans ménagement sur le sol osseux des catacombes.

              -«Alors comme ça c’est toi l’homme qui s’évertue à s’opposer à moi depuis le début. Il aurait été plus aisé de la laisser prendre cette balle sur la place. Elle serait morte sans s'en apercevoir et sans souffrir, chose que je ne puis plus promettre dorénavant. Mais j’imagine que tu es là pour la reprendre tandis que je suis là pour la conserver... En conséquence...»
              Rydd dégaina lentement ces katanas, il décida d’affronter l'inconnu et de définir ainsi celui qui méritait le plus de "posséder" Natalya.
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              -Qui te parle d'opposition ? Je suis le type qui va te casser la tête. Je vais te montrer la différence entre jouer les francs tireurs planqués et te battre pour de vrai. Tu vas voir, c’est tout de suite autre chose quand c’est ton sang à toi que tu vois couler par terre.

              Red sort de la zone d’ombre en dégainant sa lame, une seule pour le moment, le temps de voir si le type en collant est plus musclé que lui ou s’il y a moyen de lui coller quelques coups vicieux entre deux prises de lames.
              Les deux hommes se font face une longue minute, et comme Red n’a globalement pas que ça à foutre, c’est lui qui fait les premiers pas. Avançant droit sur l’ennemi via l’étroit chemin sur lequel on n’a pas encore entreposé d’ossements. Lame pointée au bout de son bras tendu droit sur les yeux de l’adversaire histoire de bien profiter de l’allonge maximale de son arme.

              Il arrive à portée et frappe d’estoc, visant la gorge et la poitrine de Rydd qui comme prévu pare les coups sans problèmes et riposte, révélant à Red qu’il est parfaitement ambidextre et se débrouille plutôt bien avec ses deux sabres. Toujours prêt à prendre des coups Red bloque le premier sabre de sa propre lame avant de saisir le poignet de Rydd pour immobiliser la seconde. Juste à temps pour éviter de se faire ouvrir le crane, juste trop tard pour éviter complètement la lame du chasseur qui vient lui entailler le col et lui tracer une ligne saignante sur le cou. Teawase…
              Il n’en faut pas plus pour le jeu des six formes de l’agent, qui reprend du champ en s’écartant de Rydd, maintenant tout à fait satisfait par l’information qu’il vient d’obtenir. L’ennemi n’a que six cents dorikis, le combat va être plus facile que prévu. Tout va pour le mieux.

              Rydd attaque à son tour, profitant de sa lame supplémentaire pour passer la défense de fer de l’agent Red qui soudain plus confiant opte pour le combat de proximité et fonce à sa rencontre. Coinçant sa garde dans celle de Rydd il écarte le plus long des deux sabres et s’entaille le flanc sur le second tout en percutant Rydd d’un coup d’épaule brutal et en le frappant violemment sous les cotes de son poing serré.
              Surpris par la manœuvre Rydd subit l’impacte et décolle pour aller s’écraser dans une des piles d’ossements, soulevant un nuage de poussière millénaire et disparaissant à moitié sous une avalanche de tibias.

              Ignorant ostensiblement sa blessure Red se remet en garde en jouant les provocateurs.

              -Au fait, plutôt sexy ton collant, ils le font en version pour homme ?

              Ne jamais négliger le sarcasme sur un type qui semble attacher beaucoup d’importance à son costume, avec un peu de chance il s’énerve, et en combat perdre son sang froid n’est jamais payant. Surtout contre un agent du Cipher Pol rompu à toutes les fourberies.

                L’échange fut méthodique, les deux hommes s’escrimaient avec adresse et montraient là toute leur valeur. Néanmoins Red conservait un certain avantage et prit une belle option lui permettant au prix d’une légère blessure d’envoyer valser son adversaire sur plusieurs mètres. Rydd retomba lourdement sur le sol, sa chute fut amortie par l’amas osseux important sui se tenait sous les pieds des deux hommes. Dans sa chute le chasseur de primes fit entendre le craquement lugubre de biens des os. Se relevant agilement il constata les dégâts, l’on voyait un léger cratère là où Steiner c’était enfoncé. A cet endroit les os ressemblait plus à des puzzles.

                  -« Gyapète Ostéoclaste ! »

                Rydd considérait que s’escrimer davantage avec cet individu serait une perte de temps. Red était un trop bon escrimeur pour le vaincre à l’aide de sabres en quelques passes. Malheureusement le temps était compté, les nombreux émeutiers présents dans les catacombes allaient nécessairement finir par atteindre cette pièce. Alors tout ce qui aura été fait jusqu’alors n’aura servit à rien. Et cela, c’était impossible ! Consciencieusement Rydd rengaina ses sabres et pointa son index vers son adversaire.

                -«Bien ! Corsons le jeu ! Je vais te montrer que je peux te battre avec les armes qui sont présentes ici. Il n’est pas besoin d’éterniser cela, utilisons des armes contondantes et le premier assommé à perdu !»
                Terminant sa phrase il se baissa et ramassa de gros tibias de belle taille et à l’apparence solide. Il jongla un moment avec les deux armes improvisées pour faire étalage de son adresse mais aussi de son détachement. Si l’adversaire n’avait pas compris que pour lui faire perdre son sang froid il fallait plus que des insultes aussi basses, c’est que c’était un idiot.

                Après quelques instants d’attente Rydd s’élança vers son adversaire. Il n’avait aucunement l’intention d’attendre que celui-ci décide éventuellement de rengainer. Ce duel l’amusait au plus haut point, il était rare pour lui de pouvoir se battre avec un adversaire de bon niveau. De plus, il faut l’avouer, Rydd avait passé sa journée à courir après une faible femme et à tuer des louveteaux. Le Tigre affectionne tout particulièrement s’attaquer au chef de la meute et non pas à ses plus faibles membres...

                Enchainant les attaques à l’aide des tibias, ceux-ci accusèrent rapidement le coup. Il les lança donc avec adresse vers son adversaire et en ramassa d’autres. Une nouvelle fois le Tigre Rouge montrait là toute sa bonne humeur et son envie de se battre. Il attrapa deux os supplémentaires qu’il fit tenir à ses chaussures à l’aide de ses lacets. Maintenant Rydd disposait de quatre os, un dans chaque main et un relié à chaque pied.

                  -«Maintenant je vais te montrer que mon agilité est proverbiale et que je n’ai pas volé le nom de tigre.»

                Une nouvelle fois il s’élança vers son adversaire donnant de grandes attaques à l’aide des os qu’il avait en main. De temps à autre il sautait sur place et retombait sur une ou deux mains pour infliger des coups à l’aide de ces pieds. Il se relevait ensuite, ramassait d’autres os et continuait son petit manège. Le combat était devenu un véritable plaisir, un échange de coups aussi dangereux qu’attractif...
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              Se battre à coups de tibias, une idée bizarre mais quelque part étrangement familière, très familière. Quelque chose comme ces scènes qu’on a l’impression d’avoir déjà rencontré quelque part. Surement une vieille résurgence du cerveau reptilien, un truc datant de l’époque ou les ancêtres de l’agent Red se mettaient sur la gueule au pied de gros monolithes noirs…

              En tout cas s’il y a une chose sur laquelle l’agent Red n’a pas pris de retard depuis le temps, c’est bien sur l’évolution. Que le monsieur au masque préfère jouer les primates si ça lui chante Red lui reste au sommet de l’échelle et continue de manier du bon et bel acier.

              Un assaut et un échange de plus démontre s’il en était besoin la supériorité de la technique sur la barbarie, Red tranchant rapidement à coup de sabre les armes improvisés de son adversaire qui change de technique. Et se lance dans une manœuvre aussi burlesque qu’osée en attaquant des quatre fers, ou plutôt os, vu le contexte. En tout cas l’homme en collants noir continue à afficher un gout du risque et du jeu que l’agent Red, Cipher Pol pragmatique et efficace, ne partage pas du tout.

              Armé d’assez d’os pour équiper quatre singes d’intelligence standard, Rydd repart à l’assaut, assaillant l’agent de figures acrobatiques aussi rapides qu’impressionnante et le faisant crouler sous les coups de tibias qu’il administre avec autant de facilité avec les pieds qu’avec les bras.
              Pour compenser Red multiplie aussi l’armement et dégaine une dague de la main gauche, opposant sa supériorité technique à la vitesse et aux singeries de l’attaquant. Et au bilan l’agent mange sévère, s’arrangeant néanmoins pour que chacune des bosses ou bleus que le chasseur lui inflige soit immédiatement payé de retour par une belle coupure dans le costume moulant qui lui fait face…

              Quand un coup d’os mieux ajusté ou plus vicieux que les autres lui éclate les doigts et lui fait lâcher son épée Red décide de revenir aux fondamentaux, le contact brutal ou il est presque sur d’être le meilleur, et tant pis pour l’évolution et la course à l’armement.

              Red balance sa dague sur le foutu costume avant de suivre le même chemin pour choper Rydd à la main et le travailler au corps. Foin d’artifices d’escrimes, au moins au corps à corps les tibias qu’il s’est attaché aux chevilles le gênent plus qu’autre chose. Et une fois occupés à rouler au sol en réduisant en poudres les ossements centenaires de dizaines d’inconnus, on s’aperçoit aussi que sa jolie combinaison est moins résistante que le gros cuir de l’agent.

              Pendant que Rydd tente de se libérer de la poigne de Red celui-ci enchaine aussi vite que possible tout son répertoire de techniques de contact, frappant de ses doigts serrés les poings les plus douloureux et les plus handicapants qu’il peut atteindre. A ce rythme la personne ne peut tenir bien longtemps, ce n’est plus qu’une question de résistance aux dégâts, et niveau capacité d’encaissement, personne n’est censé rivaliser avec l’entrainement draconien du Ciper Pol…





              Dernière édition par Red le Ven 2 Mar 2012 - 10:18, édité 6 fois
                  L’échange entre les deux hommes ne semble pas tourner en la faveur de Rydd. Celui-ci est pourtant convaincu que contre un escrimeur, même compétent, une avalanche de coups contondants est une parade de premier choix. Mais l’échange se rallonge, les deux hommes se blessent sans qu’un seul ne se démarque réellement. Les os craquent sous les pieds formant une symphonie macabre. Le chasseur de primes compose là son plus beau requiem.

                  Mais Red tient bon et les coups continuent de pleuvoir dans un sens comme dans l’autre...

                  Dans les catacombes, non loin de là, un homme encapuchonné marche lentement et s’arrête de temps à autre. Pourtant il ne semble pas être perdu et suit un chemin connu de lui seul d'un pas assuré. Dans les alentours l’on entend les émeutiers qui s’affairent, qui traquent une cible qui est déjà bien plus loin. Mais les habitants du quartier inférieur cherchent encore et se maintiennent à l’espoir que leur leader est encore en vie, est encore ici.

                  Des petits groupes d’hommes se sont formés et se subdivisent à chaque intersection qu’ils rencontrent. Ils estiment qu’ainsi ils quadrilleront le terrain et obtiendront de belles chances de rattraper le ravisseur de Natalya. Les hommes sont tous armés et marchent à vive allure, indifférents aux écorchures et autres blessures superficielles qu’ils se font en se précipitant dans un lieu dangereux et mal éclairé.

                  Autant dire que la majorité des groupes se perdent ou poursuivent des chemins les emmenant bien loin de leur but. Certains moins chanceux finissent par tomber sur des culs-de-sac et sont contraints de rebrousser chemins. Les esprits sont échauffés et la tension accumulée depuis les derniers jours semblent se libérer. Plusieurs hommes de même groupe finissent par en arriver aux mains. Mais la chance accompagne également un petit contingent solidement armé qui se rapprochent indéniablement de Rydd et de Red.

                  Les hommes ne le savent pas encore mais ils sont à quelques mètres de leur but et n’imaginent pas à quel point leur arrivée sera salvatrice pour le leader du mouvement. Mais alors qu’ils arrivent à une petite intersection, les gaillards ralentissent le pas puis finissent par s’arrêter. Devant eux se dresse un individu encapuchonné qui bloque complètement le passage. Sans attendre l’inconnu dégaine un magnifique sabre et tranche la paroi de l’intersection. En quelques secondes ce sont des tonnes de pierre, de terre et de gravats qui s’effondre sur la zone et l’obstrue complètement.

                  Indifférent l’inconnu rengaine son sabre et force le pas vers l’endroit du conflit, il passe la même entrée que les protagonistes de cette sombre histoire et se retrouve dans la salle du combat. Les deux combattants en sont arrivés à l’acte primaire par excellence, le corps à corps musclés. D’un œil expert l’encapuchonné constate que le cagoulé commence à défaillir. Sans plus attendre il se précipite vers lui pour l’assister. D’un pas extrêmement rapide il se trouve à côté des deux gaillards. De sa position il peut voir les flancs des deux individus et surtout le bras droit de Rydd et le gauche de Red. Il frappe adroitement leurs biceps contractés les contraignant à se lâcher. Il pousse alors les sternums des deux individus à l’aide de la paume de ses mains les faisant reculer sur un bon mètre.

                  Du fait des différents mouvements la capuche de l’homme tombe et dévoile le visage d’un Manfred Tigan serein. Il porte son regard alternativement sur les trois personnes présentes dans la salle. Rydd se relève penaud et n’ose plus du tout bouger. Manfred lui présente un index accusateur.

                    -«Il faudra m’expliquer pourquoi tes armes sont encore dans leurs fourreaux !»

                  Rydd toujours abasourdi interroge son maitre d’une voix saccadée.

                    -«Comment m’avez-vous trouvé ???»


                    -«En ouvrant ta perception nul ne peut t’échapper...»

                  Manfred se tourne alors vers Red.

                    -«Navré mais des intérêts très importants sont en jeu ici même. Je ne peux donc que partir avec cette criminelle. Vous n’avez de toute façon pas la possibilité de nous arrêter.»

                  La maître de Steiner jaugea le sol et tapa du plat du pied sur un os de belle taille. L’ossement s’éleva, tournoya dans les airs et monta à la verticale. Manfred effectua un coup de pied retourné magistral et frappa l’os sur l’une des pointes. Aussitôt cette partie de squelette devint un projectile, assimilé à une flèche de très grosse taille, qui traversa la salle avec célérité. L’objet passa à quelques centimètres de Red pour terminer sa course dans le mur du fond. L’impact fut tel qu’un cratère se forma d’où naquit une infinité de craquelures qui parcoururent les parois de la salle avec une étonnante vitesse.

                  Manfred, imperturbable, s’adressa une nouvelle fois à l'agent Red.

                    -«Je pense que cette démonstration est une dissuasion suffisante...»

                  Puis il fit volte face et attrapa Natalya par la taille. Il invita ensuite son élève à le suivre et tous deux s’engouffrèrent dans un couloir opposé l'entrée de la salle.

                  Une fois seul Rydd voulut interroger son maître mais celui-ci commença avant qu’on l’invite à le faire.

                    -«Cette affaire à fait grand bruit et nos couvertures à tous deux étaient en danger. J’ai dû intervenir ne sachant si tu serais apte à réussir cette mission. On parle de tes frasques dans la moitié de Saint Urea, prions pour que l’on n’assimile pas cette tenue noire à ta tenue habituelle. Mais cela m’a permis de te suivre à la trace jusque dans les catacombes. Ensuite j’ai suivi ta trace...»

                  Le chasseur de primes ne savait pas trop comment il était possible de le suivre dans les catacombes sans repère mais il n’osa pas faire part de ces interrogations. Il posa son regard sur Natalya qui était toujours inconsciente, une chose était sûre la mission était un succès. Pourtant Rydd ne pouvait s’empêcher d’avoir un gout d’inachevé en bouche. Son dernier adversaire était un homme de valeur et il aurait préféré finir seul ce duel... La prochaine fois pour sûr...

                  Soudain Rydd s'exclama.

                    -«Maître ! Il a vu votre visage !»

                    -«Fort heureusement je ne sors pas énormément et ma petite démonstration va peut être l'inquiéter suffisamment pour qu'il ne cherche pas à en savoir davantage...»

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                  Comme si l’agent Red avait besoin de sous titre pour comprendre la situation. Même la démonstration de force du nouveau gros dur sorti de nulle part est parfaitement inutile. Dés qu’il s’interpose en repoussant comme autant de brindilles les deux combattants Red se fait grâce au Teawase une idée tout à fait précise de la puissance absolument démente du nouveau venu. Plus de sept milles putains de dorikis. Le seul type atteignant ce niveau que l’agent à déjà rencontré étant l’instructeur en Rokushiki du Cipher Pol, un type dont la dernière démonstration de combat a consisté en un duel contre l’intégralité des membres du Cipher Pol, l’un après l’autre et sans interruption. Après trois jours de démonstration il n’avait concédé que deux nuls.

                  Alors la tout de suite, découvrir brutalement qu’il existe d’autres types de son calibre dispersé à travers les Blues est une expérience plutôt désagréable, et plutôt humiliante dans le contexte, vu que Red se sait désormais parfaitement incapable d’empêcher qu’on n’embarque la môme. Et le fait que l’autre le sache aussi parfaitement inoffensif est peut être encore pire…Enfin, ça vaut toujours mieux que de ne pas maitriser le jeu des six formes et de mourir en l’attaquant bêtement bille en tête.

                  Pendant que l’agent grince des dents en retenant avec précaution tout geste déplacé, le gros dur embarque Natalya et quitte les lieux suivi de son élève.

                  Red laisse passer une minute, puis deux, puis trois. Et comme personne ne revient il finit par s’effondrer sur un tas d’os à proximité. Il a mal partout, il a rencontré un type capable de le tuer d’une pichenette, il a loupé son boulot de garde du corps mais au moins le plus gros de sa mission est derrière lui, ne reste que l’administratif à régler avant de pouvoir profiter d’un vrai repos et souffler un peu.
                  L’agent dégaine un escargophone blanc, élevage spécial du Cipher Pol, cette escargophone télépathe émet des ondes psychiques bloquant l'interception des communications, parce qu’on ne sait jamais.

                  -Chef ici l’agent Red, au rapport chef !
                  -Je vous écoute…
                  -L’opération Lolipop est un échec monsieur…
                  -Elle est morte ? Vous m’aviez assuré que vous étiez le meilleur…
                  -Capturée, pas morte. J’avoue avoir assez nettement sous estimé les forces que pouvait déployer Stanhope monsieur. Je suis désolé. Je crains que ce ne sois pas encore aujourd’hui que nous puissions nous en débarrasser. Mais je pense que nous pouvons encore retourner la situation à votre avantage.
                  -Vous pensez à l’alternative Vache à lait ?
                  -Tout à fait monsieur. Sans Natalya à leur tête les révolutionnaires ne sont plus bons qu’a s’entre déchirer sans parvenir à s’unir pour s’en prendre efficacement à la cité haute. Ils ne nous servent plus à rien. En collaborant maintenant avec Stanhope et en lui livrant les informations que j’ai recueillies nous pouvons lui offrir sur un plateau l’intégralité du commandement rebelle. Ce qui devrait vous permettre d’obtenir certains des accords dont nous avons besoin.
                  - Vous proposez de sacrifier à cette garce frigide l’intégralité de notre opération ?
                  -Je pense que c’est notre meilleur alternative monsieur. Poursuivre Lolipop sans Natalya nous exposerait énormément, et avec des chances de succès extrêmement minces. Alors que si nous offrons notre aide à Stanhope avant qu’elle ne se rende compte que la révolution a vécu, nous deviendrons à ses yeux des alliés précieux, tout en nous dédouanant de toute implication dans ce conflit. Quand on ne peut se débarrasser de ses ennemis, il faut s’en faire des alliés monsieur.
                  -Attention agent Red vous outrepassez vos prérogatives, ne me citez pas Su Tzu à moi !
                  -Pardon monsieur, mais si je puis ajouter encore quelque chose, un allié est bien plus facile à frapper qu’un ennemi…
                  -Il suffit. Nous abandonnons l’opération Lolipop. Rejoignez l’agent de liaison avec vos infos et lancez Vache à lait...Autre chose ?
                  -Oui monsieur, si je puis faire une suggestion je pense qu’il faudrait récupérer Natalya. Stanhope risque de la faire exécuter. Proposons plutôt Impel Down.
                  -Elle vous a tapé dans l’œil ?
                  -Non monsieur, mais c’est la fille du corsaire Kutroshinsky. Si nous la laissons mourir nous perdons un moyen de pression possible. Alors qu’en prison…
                  -Très bien, faites donc le nécessaire pour que le responsable de Vache à lait soit bien conscient de cet aspect du plan.
                  -J’entends et j’obtempère monsieur. Red, terminé.

                  Red raccroche et se remet péniblement debout avant de partir en clopinant vers la surface. Dans quelques heures un agent du gouvernement se présentera devant la dame de fer de Saint Urea pour lui vendre la révolution sur un plateau en échange de promesses d’accord. A la nuit des commandos d’élite de la police secrète se disperseront dans les rues avec ces infos, traquant avec zèle chacun des chefs de bandes révolutionnaires jusqu’au plus profond de leur tanière pour les exécuter sommairement d’un coup de lame dans la gorge. Ce soir la révolution a vécu et se terminera comme elle a commencé, dans le sang versé. Ce soir aussi deux bateaux embarqueront l’agent Red et Natalya. Partant vers Marijoa et Impel Down.

                  Et personne ne saura jamais combien de vies le Cipher Pol a sacrifié uniquement dans le but de faire déchoir et éliminer une politicienne un peu trop protectrice vis-à-vis de l’indépendance de son ile…

                  Des milliers de vies brisés, une cité en ruine, l’air qui résonne du bruit des exécutions…

                  Tout ça pour ça…


                  (…)


                  Un mois plus tard, au QG du Cipher Pol, section archives…

                  -Oui c’est lui, c’est exactement lui. C’est quoi son blaze ?
                  -Manfred, Manfred Tigan. Un chasseur de primes…
                  -Dévelloppe, t’as quoi sur lui ?
                  -Euh voyons voir, une liste de primes longue de quinze feuillets, retirés des affaires après une bisbille avec le gros Midas, passé dans la colonne perdu de recherche depuis un bail.
                  -Envoie la fin, surtout l’embrouille avec Midas.
                  -Une sombre histoire de guilde ou Higan a perdu ses billes. C’est à ce moment la qu’il a disparu. Midas a mis sa tête à prix en officieux, mais la majeure partie de ses anciens potes pensent que c’est uniquement pour camoufler le fait qu’il l’a déjà buté…
                  -Déjà buté hein ? Ça mon vieux ça me ferait mal. Je peux t’assurer que l’enfoiré est aussi vivant que toi et moi…Et il se planque pour éviter Midas…
                  -Mouais bon, et alors ?
                  -Tu pourrais me trouver le moyen de joindre Midas ?
                  -Ouais facile…
                  -Merci vieux, note que je t’en dois une. Grace à toi je vais pouvoir faire passer une petite crasse qui me restait salement en travers de la gorge. Et ça fait du bien de savoir que je vais pousser ces deux enfoirés à courir un peu…
                  -T'es un peu flippant quand tu souris comme ça tu sais ?
                  -Ouais je sais... Je m'entraine beaucoup...