Silent Hole [OneShot 1623]

Gmrfezf

Bordel ce mal de cr… Mh, où t’es mon cana… Comment… Merde, et puis pourquoi jvois rien aussi ?

Oh ! Y a du peuple ?!

Personne ? Videmment personne, y a jamais personne quand tu t’réveilles dans l’noir sans savoir où t’es. Bon, comptons-nous. Un bras, deux. Nickel. Un sabre, bien. Une jambe, top de la vie. La deuxième ? En forme. La troisiè-Okay. La tête, alouette. Les yeux. Crevés ? Mh, pas l’air. Esgourdes, opé ? A-B-A-b..tout est okay, pis vrai qu’j’m’entendais gueuler tout d’suite. Merde, pourquoi j’entends rien alors, là ? Et pourquoi c’si noir bordel ?! Rah, debout canard, t’y verras mi-

Tiens, ça pue la terre mouillée… Okay, donc attends, jdois être pas loin d’bitter le truc... Un trou. Ouais, un trou. Je chauffe ? Un putain d’trou très profond ? Et donc logiqu’ment si je regarde en haut, devrait y avoir un… Ouais, bien c’que je pensais, un point d’lumièèèretmerde ! Rah, dur l’équilibre dans l’néant. On r’commence. Accroupiiietdebout ! Hop. Non mais.

Bon, fermer les mirettes. Dans cinq j’y vois. Quatre, trois, zéro. Videmment ça marche pas.

Regueuler ? Regueuler.

OOHHEEE ?

… Mwaerf.

… Un mur, trouver un putain d’mur. Par où ? Là ? Là ? Là.

… S’rapp’ler d’où tu viens aussi ça peut être pas mal.

Poulet, j’ai envie d’poulet. Un restau ? Nan. Ah, des cuisines. Un bateau ! Ouais. Un drapeau. Pirate ? Jsuis pirate ? Ouais, sans doute. Ah, Afro-girl. Ses fourneaux. Sa bouffe. Le poulet ! Le putain d’poulet. Le singe. Le singe de qui ? Ah, Jack. Les Saigneurs, voilà. Et qu’est-ce que tu fous là avec les Saigneurs ? Ah, un truc. De la boue ? Putaingue, ça pègue. Bon, au moins c’est un mur. Suivre.

…

…

..Waahhhh

Putain…

Okay. Y avait un trou dans l’trou, donc. T’en as d’autres des comme ça, Dame Fortune ? Salope.

Mh, fait chaud ici. Trop chaud. Mh, pis ça vibre. Mh. J’aime pas très beaucoup ça. Et j’ai un bad feeling about this. Un grave bad f.

UCK.

C’tait quoi ça encore ?

Et il arrivera par le ciel,
Et il criera dans sa langue natale,
Et il nous adressera ses vœux,
Et alors nous saurons pourquoi la vie,
Et alors nous saurons pourquoi la mort,
Et enf-garhagghagfm’enfinargh.

Ouais ben fallait pas m’chercher, crevure. Enfin au moins maint’nant tu sais pourquoi la mort, pas vrai ?

Mais est-ce que jme balade avec une faux en essayant d’trancher les gens que jconnais pas après les avoir aveuglés à coup d’torche, moi, aussi… sérieux ? Oui, bon, ça pourrait, certes. Mais ta gueule. Enfin merci pour la torche, hein. Au moins maint’nant jvois que jsuis pas dans un coin sordide mais presque. On est dans les étages inférieurs d’la mine, là, c’ça ? Et c’quoi tout ces dessins moches aux murs ? C’est d’toi ? Pourquoi tu dessines qu’des vaches ? C’est ton sang, l’rouge ? T’es zoophile ? T’aimes ça les cornues ? Eh, tu m’réponds quand jte cause ? Oh ! … Arf, vrai qu’t’es canné… Pis t’es moche en fait, dis donc. Trop d’barbe, ouais. Pis d’puis combien t’es pas sorti avec ton teint d’cadavre ? Hein ? T’es un cadavre ? Ouais mais y a deux secs tu l’étais pas, eh ! Bref… La sortie, c’par là, jsuppose ? …Mh, on va dire qu’ouais, ça sent l’courant d’air et les courants d’air c’est cool. When in doubt, always follow your nose, qu’y disent.

Putain d’karma d’boiteux qu’en peut plus…

Y a qu’sur moi qu’ça pouvait tomber un truc pareil. Un souterrain labyrinthique avec des tags chelous partout qui r’présentent que des vaches rouges qui s’foutent de ta poire, encore, jveux bien hein. Ca peut être cool, avec des vraies bêtes curieuses pour agrémenter la visite, des monstres moches et balèzes, ce genre de trucs. Je sais pas, moi, une taupe géante, tiens, ça pourrait faire couleur locale. Après l’méga ramier dans la jungle. Là tu t’dis "mouais" mais moi jme dis "ouais, balance". Pack’ là, bon. Ben y a rien bordel ! Keud. Zgouig. Du putain d’vide avec du putain d’nib autour et encore moins d’bézef dedans. Genre le total blanc. Enfin noir. Enfin bientôt. Quand la torche m’aura brûlé la palme. Genre dans une chandelle.

… Une demie.

… Un quart.

5.

Quelqu’un ?

4.

Quelqu’un ?

3.

Eh merde.

2.

Eh merde…

1.

T’y as cru hein ?

Ben non. J’l’ai vu v’nir l’autre zouave. Avec sa torche. Donc maint’nant que j’l’ai vu v’nir, jle vois s’approcher. Moche, comme l’autre. Barbu, comme l’autre. Macchabétique, comme l’autre. Pas d’faux, tiens. Et…

Et il arrivera par le ciel,

Eh puutainn, c’pas vrai…

Et il criera dans sa langue natale,
Hop hop hop. On se calme furoncle. Tu vois, jcrie pas. C’pas d’moi qu’tu causes.
Et il nous adressera ses vœux,
Attention gros, ça va mal se finir s’tu continues, jte préviens… T’es prév’nu.
Et alors nous saurons pourquoi la vie,
Hm. T’m’as pas bien entendu jcrois. T’as les feuilles bouchées c’est ça ?

Eh ben on va déboucher tout ça, hein. A la Adam j’appelle ça. Fais voir une côte pour voir ? Ptain qu’t’as la peau fine mon vieux. T’as quel âge ? Tu veux pas m’dire ? T’as mal ? J’t’avais dit d’changer d’refrain. Mais on m’écoute jamais, moi. Ca d’vient blasant, presque… Enfin jveux dire, merde, la vie c’est être ouvert aux autres un peu, les écouter, leur parler, comprendre c’qu’y t’disent, non ? T’es pas d’acc’ ? T’as mal again ? Attends elle va bient-… Ah voilà, elle a cassé.

Ah ben ça y est, maint’nant tu t’mets à braire comme un porc ? C’est les ânes qui braient. Jsavais. Mais passons. Et donc j’ai dit, le truc pointu saignant, y va dans ton oreille. T’vas voir, t’vas tout d’suite mieux entendre quand jte dis d’la fermer. Tends voir. Tends voir le trou à tonton Tahar. Bouge pas, sale vieux, allez ! Han ! Voilà. On est mieux de suite. Ahh.

Ce silence. J’le r’grettais d’un coup. Impressionnant comme t’avais pas d’sanglant dans les veines. C’est l’obscurité ? La vie avec ton pote cadavre ? Vous vous suciez l’artère mutuellement, c’ça ? … Et encore une fois tu peux pas répondre, évidemment, hein. Mouais. Mais si vous causiez normal quand on vous d’mande au lieu d’réciter un cantique, aussi…

Mais pourquoi tant de violence, mon fils ?
C’pas moi c’est lui !

Euh, mauvais réflexe. Reprenons. T’es qui toi ? D’où t’es sorti ? Des murs ? T’es un genre d’père sauveur ? D’père moine ? Lachèze ? C’ton nom ? Ouais, salut aussi Lachèse. Avec un z pardon. Et pourquoi tant de violence ? Ben, euh. Voilà. Et sinon ça va par chez toi ? Me r’garde pas comme ça tu m’mets mal à mon aise. Lachèze. Héhé, t’as vu la rime de ouf, un peu ? Comment ça que j’te suive ? Tu veux m’montrer… Le trésor ? Hinhin, le bon mot que v’là.

Lachèze ?
Oui mon fils ?
Tu s’rais pas du genre à un peu chercher à t’foutr’ de ma gueule un peu, des fois, par hasard, comme ça en passant ?

Non mais c’est quoi encore ce truc ? Une nef ? T’appelles ça une nef toi ? Moi j’appelle ça un abri des profondeurs pour mineur en sursis, moi. R’garde. Y a même les pioches dans l’coin là-bas encore. Et pour l’trésor jme brosse, c’est ça jpense, hein ? Ou alors c’tait la putain d’statue d’Marguerite là-bas ? Tch. Et d’puis quand t’es pas sorti ? Z’êtes combien ? Vous savez qu’vous avez des gueules de putains d’déterrés ? Et qu’c’est pas flatteur ? Z’êtes tous là ? Putain, quarante branques ensemble d’puis mathusalem, ça commence à faire. Comment z’avez pas mouru ? Z’êtes bouffés les uns les autres, c’pour ça les bras qui tremblent ? Ou c’juste pack’ vous allez vous fêler en milieu d’phrase ?

Mon fils, voilà la communauté de la sainte Vashkiri. Nous t’accueillons parmi nous avec joie. Viens donc prier avec nous pour le salut de ton âme et le retour de la vache laitière qui autrefois nous nourrissait et qui maintenant est partie.

Ah, mais ah… Mais z’êtes une grosse bande de tarés en fait, c’est ça ? Jviens d’piger. Okayy. Eh. Qu’est-ce tu fous à m’approcher avec ta voix d’cave ? Distance de sécurité, man, distance de séc-Si jveux une hostie ? Nan, dégage. Ma maman m’a toujours dit qu’y fallait pas accepter d’bouffe d’un individu inconnu et louche. Non jveux pas j’t’ai dit. Lâche-moi bordel ! Ah ! Groumf ! Prends mon fils, prends le don de la Vashkiri, prends dans ta bouche ! Mais TA GUEULE ! Et toi, prends ça ! et encore ça ! et encore ça ! AH ! PUTAIN. GREUH. Eh mais qu’est-ce qu’vous foutez les autres ? PRENDS, PRENDS, PRENDS !!! Mais rah mais raghraghfmfmangemangeavalegloupsteuheuhearhf. MAIS C’PAS VRAI J’VAIS VOUS BOUFFER MOI ! OH. Narnak, sauve-moi tu veux ? Et ton prochain fourreau jte l’achète en or massif avec incrustation rubis et climatisation optimisée. Promis.

…

Grah. GRAH. On fait moins les malins maint’nant, hein ? Hein ?! HEIN ?! Ouais forcément avec les bras d’un côté les jambes de l’autre et la tête d’un troisième, c’pas facile de répondre encore, jsais. Tiens, y a moyen d’se faire un putain d’bowling en fait, là, j’y pense. Avec les rails pour les wagons en guise de pist-Ouais. Ouais ouais ouais. Haha. Roulez jeunesse, on va s’faire ça, ça va m’détendre.

… Et strike ! Yeahéhé.

… Arf, putain mais ça rest’ c’goût d’infâme. Qu’est-ce qu’y avait donc dans c’t’host-Mh. Est-ce que jveux savoir ? Non, jveux pas savoir. Donc tu t’demandes pas, mon canard. Non tu t’demandes pas. Juste tu cherches un truc pour rincer.

D’la flotte… A défaut d’bouffe, z’avaient bien d’la flotte pour survivre là-d’dans, non ? Non ?! Bordel…

Ouh, l’autel. Idée.

Yaerf. Dég. Quel âge t’as, l’offrande ? C’ui d’mon père ? Erk. Snif snif. Plateau d’fruits à l’origine ? Ou d’la barbaque ?

Va savoir. Ou pas. On a dit qu’on posait pas d’question. Juste on rince. Juste on mord. On mord et on r’crache. On mord, on lèche, et on r’crache. On mord à la une… A la deux. Et. A la trrrois. HMFFF. Putain, dur cette connerie. Ca m’casse tout, là. L’effet. Allez, deuxième essai. Gnnnnak.

… Ahr.

Ne pas gerber. Ne pas g-

… Hm. Bravo génie. Hostie d’lait d’bou-tuveuxpassavoir ou goût d’surpourri ? L’quel est moins pire à ton avis ?

Aucun, couillon. T’t’attendais à quoi ?

… Bon, la solution reste sans doute d’se casser maint’nant, c’ça qu’tu vas m’dire hein ? Et d’rincer avec du vrai truc qui rince bien, hein ? Et qui désinfecte ? Breuh. T’as raison. Allez r’viens là mon Kan, jsens jvais encore avoir besoin d’toi.

Et si on réfléchit… Ouais. D’abord, donc, suivre les rails. Les suivre encore, les suivre toujours… Toujours toujours… … Et ensuite… … Ensuite, voilà. Le coup d’la galerie effondrée. J’l’attendais et c’t’un peu un classique, j’ai envie d’dire. Stu m’entends, Fortune, tâche de varier un peu, ça d’vient prévisible. Une mine, des gars enterrés vivants. Une galerie effondrée. Tu t’es pas cassée. Mais c’mieux que rien, va. …Prêt Narny ? Cool. A la une, à la deux…

…

Psst. Oh, ptit Josh ! Ouais, amène-toi voir. Mais noon, beugle pas mon nom bordel. Ouais, en mode discret voilà. Pourquoi tu crois qu’j’ai un foulard sur la figue ? Hm, figue… Mauvais mot, c’ui-là. Yaerk. Nan, pose pas d’question gamin. Mh, donc. Dis, ça t’fait plaisir d’faire plaisir à ton captain, hein ? Ouais ? Ben dans c’cas t’peux aller m’chercher une livre de poudre à canon et deux bouteilles d’tafia dans la réserve. Et t’en touches mot à personne, roger ? Secret secret. Pourquoi faire ? Pas d’question j’ai bien dit, non ? Allez, vole. Et grouille.