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"Attention, cette chose est chargée !"


    C’est rose, c’est mignon, ça court partout. C’est Ailis. Sur le Joe fraichement rénové, la fillette s’amusait comme la gamine qu’elle était. Découvrant son environnement, elle prenait un malin plaisir à fouiner partout, à examiner chaque mètre carré du bateau et à questionner l’équipage sur des tas de choses. Shashô, le navigateur narcoleptique, s’était donc vu interroger pendant près de vingt minutes durant son sommeil. Ailis avait pris grand soin d’interpréter chaque soupir et respiration comme une réponse détaillée des activités du pirate. Elle lui avait ensuite gentiment tapoté la tête avant de lui chaparder son chapeau à larges bords. Le couvre-chef lui tombait au milieu du visage, mais l’enfant ne semblait pas s’en soucier outre mesure. Après avoir recueilli les propos du navigateur, Ailis était donc repartie vadrouiller sur le bateau, fièrement coiffée comme une pirate. Elle observa longuement en silence Annabella qui nettoyait une arme, puis repartit en direction de Flint. « Salut. »« … »« Tu fais quoi ? »Il lui lança un regard dédaigneux sans plus se préoccuper d’elle.« Salut. »« … »« Poney. »Elle repartit en courant dans les entrailles du bateau.*** « Putain, Saru, t’as vu Ailis ? »Le cuisinier fit signe que non et Unwin grommela dans sa barbe en repartant à la recherche de la fillette. Quelle idée avait-il eu de l’emmener ? Elle était insupportable et plus d’une fois, le capitaine des Guns avait cru qu’un membre de l’équipage allait lui faire la peau. En fait, s’il n’avait pas strictement interdit qu’on blesse Ailis, l’enfant n’aurait sûrement pas fait long feu… Et puis la manie qu’elle avait de fouiller partout… Elle allait finir par déclencher un cataclysme ! Si ce n’était pas déjà fait.« Bordel, elle est passée où ? »Voir Ailis, c'était déjà problématique, mais quand on ne la voyait plus, là il fallait commencer à vraiment s'inquiéter. Pour cette raison, Vail la cherchait. Flint l’avait vu passer quelques minutes plus tôt, mais depuis, silence radio. Peut-être que dans les calles... *** Ah ! Un truc brillait au fond du tonneau ! Se mettant sur la pointe des pieds, Ailis essaya de voir ce dont il s’agissait, mais en vain. Elle était trop petite. Peut-être qu’en tendant la main… Arf ! Toujours pas ! Bon, système D ! La fillette se hissa sur le bord du baril, à la force de ses bras maigrelet, parvenant à se décoller du sol. Encore un petit effort et elle pourrait passer par-dessus !« Ah ! »L’effort de trop. Avec un moment de panique, Ailis sentit sa tête basculer, suivie rapidement par son corps. Elle n’avait pas pris en compte les lois de la pesanteur dans son exploration de tonneau. Heureusement, malgré son rôle de pomme, Newton était là pour la rattraper et elle sentit une large main agripper sa robe et la tirer en arrière.« Unwin ! »*** Avec un soupir blasé, Vail saisit le tissu rose du vêtement d’Ailis et la posa au sol juste avant qu’elle ne se casse le nez au fond du tonneau. « Put… Bon sang, gamine, tu foutais quoi ? »« Bah je voulais attraper le truc qui brille au fond ! »Le pirate leva les yeux au ciel et plongea son bras dans le baril pour en retirer une petite boule de papier d’aluminium sur lesquels étaient collés des petits fragments de miroir. C’était quoi ce truc ?« Tiens. »« Wah, merci ! On dirait la lune ! »Bienvenue dans le monde d’Ailis, un monde où les objets les plus inattendus deviennent encore plus improbables. « Traine pas dans la calle, tu vas foutre le bordel. Et va rendre ce chapeau à Shashô, putain. »« T’as dit des gros mots. »Unwin préféra ne pas répondre et indiqua la sortie à la fillette. Si elle était capable de trouver une « lune » ici, qui sait ce qu’elle pourrait trouver d’autre. Vail n’avait pas tellement envie de tester. Le bateau était neuf, autant éviter de l’endommager. Il avait bien assez de ses hommes à surveiller. Et puisqu’on parlait d’homme…

    Faim. Une terrible impression de creux dans l'estomac... voilà des jours que la pauvre bête restait sous sa forme utilitaire, ce qui était d'ailleurs la seule chose lui permettant de tenir. Mieux vaut avoir les deux tubes déchargés qu'un estomac de 20 litres qui gronde. Quoique... Faiiiiiiim...

    Au fond de son trou, le fusil repose avec la capacité d'immobilisme d'un mur porteur. Plus impassible que lui, il n'y a que les pyramides d'Alabasta, et encore. Pourtant c'est pas l'envie de bouger qui manque, loin de là. Vous pensez bien... Voilà on ne sait combien de temps que l'animal a été déposé dans cette boite, l’empêchant de se retransformer à loisir. Du coup, ni sa curiosité ni son appétit ne peuvent être satisfaits malgré les multiples cibles sur lesquelles ils pourraient s'appesantir. Faiiiiiiiim... Ennuiiiiiii... Gnuh ?
    Du coup, ce n'est que de fugaces impressions qui arrivent à la petite partie encore consciente du fusil. Des odeurs. De poudre pour la plupart, bien que parfois des effluves de boustifaille manquent de remplir l'intérieur de sa boite de salive. Et à chaque fois cette petite touche de goût métallique, surement due à sa forme utilitaire... C'est toujours ça quand vos narines sont capables de cracher du plomb... Puis des sons. Métalliques eux aussi. Ou bien de vieux bois qui grince. Parfois même de chimie détonante... Des impressions qui tillent le subconscient de gnuh comme les pires des caresses. Gnuuuh...

    Alors le jeune tapir prend son mal en patience aussi bien qu'un môme coincé dans une calleche avec ces grands parents sur le trajet de Shabondy. Les arabesques se tordent et se détordent comme pour trouver une position de confort qui ne viendra jamais. Liberté... Courir. Manger ! Gnuh !! Et lorsque l'animal arrive enfin à se calmer provisoirement, le roulis qui l'entoure et le capitonnage de la boite lui permettent de s'évader un peu dans des rêves que nul humain ne saurait comprendre... Il dort... il rêve... il s'évade quoi.

    *Des pommes ! Gromph gromph ! Dix, vingt, trente... toutes subissent le même sort. Oh ! Un nuage de poudre ! Gnuh !! Des ailes lui poussent. Il traverse tel un colibri le nuage noir aux relents si familiers. Un passage rapide en rase-motte et c'est des champs entiers de gâteaux qui s'offrent à lui. Puis un cortège de tapir dansant patte dans la patte font une jolie farandole. Gnuh ! La joie et à son comble ! Gnuh court ! Il vole ! Bientôt il sera parmi les siens. Bientôt il...*
    Bloung ! Blim. Blam.
    Gnuh ?!


    Encore à moitié assoupi, l'animal en proie à une panique légitime se sent balloté de toutes parts ! On bouge sa boite ! On le bouge lui ! Mais pour aller où ? Et par qui ?! Gnuuuuuh... Impuissant dans son rôle de fusil docile, le tapir n'en mène pas large... Et puis l'ombre tire soudainement sa révérence, la lumière lui succédant dans un puits de lumière. Gnuuuuuuuuh !!!! On ouvre la boite. ON le regarde ! Que va-t-il faire ? Par tous les calibres de la terre que va-t-il bien pouvoir se passer ?! Saint Nobel priez pour les jeunes tapirs !


    Au fond de la boîte, les reflets de la lanterne miroitent avec une certaine chaleur sur les reliefs finement sculptés des deux canons. La crosse nacré brille elle aussi d'un éclat tout particulier et ceci malgré la pénombre des lieux, attirants tous les regards, hypnotisés par un tel travail de forge. C'est comme ouvrir un coffre à trésor... On pressent que les pièces qu'on va y trouver ont une sombre malédiction, mais on ne peux s’empêcher de sourire en y plongeant les mains.
      C’est blanc, c’est inquiétant, ça saute partout. C’est TnT. Sur le Joe fraichement rénové, le bras droit cherchait son patron comme le bras droit qu'il était. Connaissant son environnement, il ne prenait aucun plaisir à chercher partout, à examiner chaque mètre carré du bateau et à questionner l’équipage sur la localisation du boss.

      James, l'escrimeur mathématicien, s’était donc vu interroger pendant près de 3 minutes durant le dépeçage de sa dernière victime. Tnt avait prit grand soin d'ignorer tout mouvement de lèvres qui ne désignait pas clairement où pouvait être Unwin Vail. Il lui avait ensuite tapoter l'épaule avant de lui dire de balancer le cadavre par-dessus bord. Cette nouvelle assombrit son visage, mais l’adolescent ne semblait pas s’en soucier outre mesure.

      Après avoir donner une tâche plus importente à l'escrimeur, TnT était donc repartie fouiller tout le bateau, fièrement équipé comme un pirate. Il observa longuement en silence Emiko qui nettoyait sa guitare, puis repartit en direction de Ivan.

      « Ivan. »
      « Oui? »
      « Tu fais quoi ? »
      Il lui montra la petite figurine qu'il était en train de tailler à partir d'un morceau de bois surement issu du bâteau.
      « Ivan... »
      « Oui? »
      « Vail va te tuer. »

      Il repartit en courant dans les entrailles du bateau.

      ***

      « Dis moi TTC, t'as vu le patron ? »

      Le sociologue fit signe que non et TnT grommela dans sa barbe en repartant à la recherche du patron. Quelle idée avait-il eu de lui passer l'arme maintenant ? Il était sur les nerf à cause de la petite, et plus d'une fois, le bras droit des Guns avait cru que le capitaine de l’équipage allait lui faire la peau. En fait, s’il n’avait pas été assez agile pour éviter que le capitaine ne le blesse, l'adolescent n’aurait sûrement pas fait long feu… Et puis la manie qu’il avait de frapper partout… Il allait finir par déclencher un cataclysme ! Il l'avait déjà fait, 3 fois.

      « Foutre ciel, il est passé où ? »

      Voir Unwin Vail, c'était déjà problématique, mais quand on ne le voyait plus, c'était difficile de lui offrir un fusil. Pour cette raison, TnT le cherchait. Errignton l’avait vu passer quelques minutes plus tôt, mais depuis, silence radio. Peut-être que dans les calles...

      ***

      Ah ! Une lumière étrange venait de la salle aux tonneaux ! Se mettant sur la pointe des pieds, TnT essaya de s'approcher discrètement, mais en vain. Le sol bougeait trop. Peut-être qu’en tendant lachant la boite de l'arme… Arf ! Mauvais plan ! Bon, on passe au plan B !

      Le garçon s'approcha de la porte à la force de ses jambe bien taillée, parvenant à l'atteindre sans difficultés majeurs. Encore un petit effort et il pourrait offrir le fusil à son capitaine !

      « Ah ! »

      La chose en trop. Avec un moment de soulagement, TnT sentit la porte pivoter, s'ouvrant rapidement sur le capitaine et l'enfant. Il avait oublié la présence de la gamine dans sa recherche du patron. Heureusement, malgré la tentative de fuite de l'enfant, TnT était la rattraper et éviter qu'elle ne parte en courant et disparaisse à nouveau. Il y avait trop d'explosifs dans la zone, et le patron se ferait une joie de lui botter le derrière.

      « Boss ! »

      ***

      Avec un sourire soulagé, TnT lâcha le tissu rose du vêtement d’Ailis et se positionna devant la porte pour éviter qu'elle n'aille se casser le nez ou pire encore, le fond du bâteau.

      « Boss, j'ai une arme pour toi ! »
      « Je voulais la donner plus tôt, mais le QG a fait que j'ai eu un trou. »

      Le pirate baissa les yeux vers la boite et posa son bras sur le dessus du contenant pour en retirer les sécurités évitant que tout le monde n'ai accès au fusil à canon scié orné de multiplues symbole. C’était judicieux comme truc !

      « Tiens. »
      « Normalement, il n'y as pas de soucis, elle n'est pas chargée. »

      Bienvenue dans le monde de TnT où on se débarasse d'une arme qui nous a sauver la vie pour l'offrir à celui qui nous tape le plus dessus.

      « Je l'ai trouvé dans un entrepôt, il appartenait à mes ennemis de la mafia. Et il est sacrément bien orné putain ! »
      « Toi aussi t’as dit des gros mots. »

      TnT préféra ne pas répondre et tendit l'étui au capitaine. S'il était aussi redoutable avec des armes normal, le garçon ne pouvait qu'imaginer la puissance qu'il aurait avec un fusil si finement ouvragé. Le boss serait surement ravis de pouvoir l'utiliser. Avec un fusil neuf, nul dout qu'il gagnerait en notoriété. C'est pas comme si c'était un animal à surveiller.

      Et puisqu’on parlait d’animal…
          Et puisqu’on parlait d’animal, Timuthé débarqua dans la cale, empêchant Ailis de passer. Pas contrariante, la fillette fit donc demi-tour pour aller se poser près d’Unwin, attendant sagement. Peut-être qu’il accepterait de jouer avec elle, tout à l’heure ?

          Observant le manège de l’enfant et ses grands yeux innocents posés sur lui, le capitaine des Gun’s soupira. Qu’est-ce qui lui avait pris d’embarquer une telle morveuse à bord ? Comme s’il n’avait pas assez à faire de son propre équipage… Ignorant donc Ailis, le pirate reporta son attention sur son second et la caisse qu’il avait entre les mains. Qu’est-ce qu’il lui voulait encore ?

          « Boss, j'ai une arme pour toi ! »
          « Je voulais la donner plus tôt, mais le QG a fait que j'ai eu un trou. »

          Dans le fond, c’était plus le QG qui avait eu quelques trous, mais là n’était pas la question. Unwin laissa sa narratrice faire des blagues inutiles pendant qu’il se saisissait de l’arme avec intérêt. Il n’épargna toutefois pas un regard noir à Timuthé. Aux dernières nouvelles, Vail était bien assez grand pour ne pas tirer avec un fusil avant de savoir s’il était chargé ou non. Y’avait vraiment des moments où son second méritait des baffes. Il laissa donc l’albinos à ses explications et Ailis à ses remontrances en faisant courir ses mains sur l’arme.

          Etrangement, au lieu du froid du métal, ce fut une sorte de chaleur qu’il ressentit en touchant les ornements. Finement ouvragée, l’arme était superbe et parfaitement entretenue. Il ne s’agissait pas de n’importe quel fusil, Unwin en était certain. C’était un véritable trésor que Timuthé avait déniché.

          « Je peux… Ah, fait plus rose ! »

          Au niveau des jambes du capitaine, une voix fluette avait tenté de s’exprimer. En effet, curieuse, Ailis avait voulu relever la tête pour demander à voir l’arme. Cependant, toujours affublée de son chapeau trop large, celui-ci lui était tombé sur les yeux, lui bloquant un instant la vue. Avec concentration et méticulosité, elle redressa le couvre-chef et reprit la parole sous le regard consterné d’Unwin. Cette gamine était barrée.

          « Je peux voir ? »
          « Non. »
          « Mais euuuh. »

          Elle était trop petite pour manipuler une arme, c’était une évidence. Et puis vu son caractère, l’enfant était capable de produire un cataclysme rien qu’en posant les mains sur l’arme. Parfaitement conscient de ces faits, Vail tenait donc le fusil hors de portée de la gamine. Instinct de survie quoi. Elle avait beau tenter d’amadouer les deux pirates par son air angélique, Unwin ne se laissa pas émouvoir. Faut pas déconner. Il était un pirate, putain, pas une nounou !

          « Va donc voir Saru dans les cuisines, il aura peut-être des bonbons ou des conneries du genre. »
          Oh mon dieu ! Non pas ça, pas LE regard ! Si Unwin était un monstre sans coeur et sans compassion capable d'ignorer la toute puissance de la divine attaque du Chibi eyes, sont second, lui n'avait ni la force ni la volonté pour y résister. Non ! Il fallait pas craquer, c'était pas viril !

          Mais qu'est-ce dans la tête du valheureux albinos? De la musique?

          ♪ J'étais dans mon terrier ♪
          ♪ Fin prêt pour le midi ♪


          Oh non pas ça ! C'était l'hymne épique de l'être le plus détestable de la terre. La gamine était en train de choupiniser le malheureux TnT. Le patron ne tolèrerait pas un tel comportement. Il fallait penser moustache! Il était dans la calle d'un navire pirate. Il y avait de la poudre à canon partout, au point qu'on sentait même un peu son odeur caractéristique, il y avait de la testostérone, ça sentait la bête.

          ♫ Les carottes bien rapées ♫
          ♫ Les oreilles en épi ♫


          Et une petite fille supramignonne en train d'utiliser un regard mortellement mignon.

          NON ! Il ne fallait pas, accroche toi TnT tu es un brave, il ne faut pas craquer imagine si Annabella ou Saru débarquait à ce moment là? Tu es le bras droit de l'homme le plus viril du monde, tu te dois d'avoir un certain standing. C'est pas une Ailis te regardant avec un peu d'insistance qui va mettre à mal toute la testostérone que tu emmagasine en toi depuis que tu as 6 ans.

          La gamine du sentir le conflit intérieur de l'ados, elle tourna même son regard tout plein d'amour et de suplication vers lui.

          ♫ Quand foi de lapinou ♫
          ♫ Soudain j'ai entendu ♫
          ♫ Une petite fille toute douce qui criait : ''je suis pardu'' ♫


          KO!


          TnT...

          Choupinivolve toi en...


          ♪ CHOUPnT ! Youhou ! ♪

          Au qu'elle est meugnonne la petite enfant de huit ans. Quel monstre peut bien lui demander d'aller chercher seule des sucreries tout en lui interdisant de jouet avec une jolie arme absolument pas dangereuse pour la santé. Quel être sans pitié que ce capitaine Unwin Vail. Heureusement le brave Choup nT. Il allait se faire le protecteur de la veuve et de l'orpheline. Il ne fallait pas qu'elle sombre dans la déprime à cause de cette histoire de bonbon, il devait la protéger du mal que l'on appelle la tristesse.

          Il s'agenouilla vers l'enfant. Comment un être aussi Kawaï pourrait provoquer un quelconque incident? Puis le fusils était même pas chargé. Le boss avait peur de quoi qu'il se transforme en tapir ? Enfin bon, il n'irait pas contre la non volonté d'offrir le fusil à la petite, par contre, il devait bien avoir un truc ou deux de sympa dans les poches pour que la petite soit heureuse.

          Oh tiens, mais quel incroyable hasard !

          Voilà que par un coup de chance incroyable pour la petite, il se trouve que Choup nT prends soin des enfants, et que pour les enfants, Choup nT a toujours des sucreries et un ou deux jouets dans sa poche. C'est la petite qui va être contente dis-donc. Aller, vite, on lui offre ça. Elle va être contente, quelques sucettes, des Tagada, et un panda bleu recouvert de sucre.

          ♥ Tiens ma puce, regarde ce que je t'ai apporter. Ils te plaisent ? Ils ont été fait rien que pour toi ! ♥

          "Wah ! Trop cool ! Merci Timuthé !"

          Oh comme c'est beau, le sourire d'une enfant. Et dans son innocence, elle n'a même pas sentit l'odeur de poudre particulièrement forte qui provient du panda. Faut dire est-ce que c'est bien le panda non explosif que TnT a fabriqué ? Parce qu'il en a fait un autre modèle à retardement, le genre bourré de poudre, qu'il a aussi recouvert de sucre. Ca permettait de faire du caramel pendant l'explosion, sur le principe, ça semblait rigolo.

          Puis on s'en fou la petite est trop...

          SBAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAF

          Hum hum...

          Ah tiens. Tout ce rouge, se rejet maladif pour le rose. Cette envie violente de provoquer des explosions. Ca y est TnT, le vrai, est de retour. Comme quoi, c'est beau, la virilité du patron est telle qu'il arrive à chasser Choup nT. Unwin Vail est un dieu de la virilité.

          Désolé boss je le ferais plus ♥.

          Euh... je crois qu'il y a eu un bug, bougez pas...

          Désolé boss je le ferais plus.

          Voilà c'est bon.

            ♥ Tiens ma puce, regarde ce que je t'ai apporter. Ils te plaisent ? Ils ont été fait rien que pour toi ! ♥

            Ma puce ? Des années qu'on l'avait pas appelé comme ça... qu'est-ce que je dis des années ? Des siècles oui ! Voir des millénaires ! Une éternité qui séparait maintenant le jeune tapir de la chaleur et du réconfort du centre scientifique où il était né... Qu'elle folie l'avait poussé à partir fureter à l'aventure ? Curiosité ? Gourmandise ? Oh une pomme ! Oui... une pomme... Racine. Papillon ! Ça vole. Rigolo. Danger ? Non. Snurf ? Sent bon... Fleur ? Kaïe ! Fleur de cactus...

            En tout cas, L'odeur des bonbons devient presque omniprésente... Surpassant même la poudre qui sature pourtant les lieux. Bonbon. Une obsession... bonbon... Trop faim, depuis trop longtemps... et ces voix si proches qui lui semblent familières... des voix d'artilleurs... des voix dont la poussière de poudre noire a tapissé les bronches. Malgré ses museau rigide de calibre 50, Gnuh sent ces choses là. Un flair infaillible... son principale atout mise à part la capacité à volatiliser les cibles d'entrainement. Bonbon.

            Et par dessus tout cette aura de tendresse qui dégouline presque de partout. Un concentré de naïveté et de gentillesse... Sursaut d'un instinct d'habitude passé à l'as, Gnuh se souvient au fond de lui que ces ancêtres se sont fait bouffer coup sur coup par à peu près tout ce qui a des dents et un appétit consistant. Alors le jeune tapir fait des efforts et il gare son calme... Bonbon ? Non ! Oh aller bonbon quoi... Non ! Profil bas si on peut dire. Sauf que devant ce petit concentré d'insouciance, la bonne pâte qu'est Gnuh semble sans défense... La prudence fond comme neige à la bouche d'un lance flamme... Les canons commencent à saliver... les arabesques se tordent comme si des fourmis leur parcouraient la crosse... Légers tremblements... Bonbons... 'tite fille... bonbons... Poudre ? Bonbon à la poudre !


            N'y tenant plus, Le fusil se tord soudainement sur lui même, avant de défier au nom de la gourmandise les loi de la logique et de la physique ! Véritable explosion de graisse et de cuir poilu, la masse du tapir apparait dans un tourbillon charnel depuis la boite en bois que tiens l'homme barbu, avant de l'écraser sous son énorme postérieur. Bonbons ! Poudre ! Pas grave. Même pas il le sent. D'un coup de langue experte le tapir arrache les bonbons de la main de l'enfant, avant de les engloutir comme si sa vie en dépendait ! Pffiuuuu... encore quelques secondes et c'était la mort par inanition, aucun doute possible. Cronch cronch cronch... Booooooooon... Succulent.... Il respire, il vit, il est en pleine extase, les yeux fermés et un sourire niais malgré ses babines qui s'activent en cadences... Si booooon...

            Hum ? Arrêt sur image. Ses mâchoires se figent, tout son corps s'immobilise. Grand silence... Il ouvre un œil, doucement comme pour ne pas être vu... On le regarde ? Ouhpinaise ouhpinaise ouhpinaise ! Quefaire quefaire quefaire ?! Je sais ! Fermer les yeux à nouveau et ne plus bouger ! Peut être qu'il ne le verront pas... Naïf, le jeune tapir espère...


            Au fait ? Il reste d'autres bonbons ?

                Cul par terre, tapir avide de sucre l’écrasant, Unwin ne comprit pas tout de suite ce qui se passait. Quelques secondes plus tôt, il s’apprêtait à invectiver Timuthé pour donner l’un de ses jouets à Ailis, et l’instant d’après, un animal sortait de nulle part, ou presque. Où était le fusil que Vail avait tenu ? Une association d’idée tentait de se faire dans l’esprit du pirate, mais l’aspect complètement irrationnel de la situation l’empêchait de réfléchir.

                « Un poney ! »

                Avec un froncement de sourcil, le capitaine des Guns tourna la tête vers une Ailis émerveillée. Comment pouvait-elle prendre l’animal pour un poney ? Cette gosse avait vraiment un grain.

                « C’est un tapir. »

                Toujours abasourdi, Unwin n’avait pu s’empêcher de corriger l’enfant machinalement. Là, pour le coup, la situation le dépassait. Lui qui était d’ordinaire si terre à terre et d’un sang-froid à toute épreuve, il se retrouvait démuni face à un stupide poney-tapir.

                « Un tapir ? »

                Curieuse, la fillette essuya ses mains sur sa robe et se pencha vers l’animal effrayé pour l’observer. Elle le trouvait curieusement attendrissant avec son gros ventre, sa gourmandise et son air effrayé. Pour un peu, elle lui aurait fait un câlin.

                « T’as raison, c’est pas un poney ! »

                L’enfant ignorait ce qu’était un tapir, mais elle était tombée d’accord avec Unwin sur le fait que l’animal n’appartenait pas à une race d’équidés. Bon début, non ? Quant à Vail, durant les quelques instants qu’avait duré l’analyse d’Ailis, il parvint à reprendre ses esprits. Doucement, sans brusquer la bête, il poussa le tapir au sol et se releva.

                « Putain, c’est quoi ce bordel ? »

                Son regard sombre s’était fiché dans celui de Timuthé. Etant donné que son second était celui qui avait apporté l’arme ici, il avait plutôt intérêt à être capable de fournir une explication potable à la situation. Sinon, comme on disait dans le jargon : ça allait chier.

                « Tim, t’as d’autres bonbons pour le patir ? »

                Patir, tapir… Ca revient au même, non ? La pauvre petite n’avait que huit ans, on n’allait pas lui en vouloir de pas être capable de retenir un nom de cinq lettres… En tout cas, elle était sans doute celle de cette pièce qui était la moins déconcertée par la scène.

                « Unwin, tes pistolets il se transforment aussi en bêtes ? »

                L’enfant était toute excitée par la scène qui se déroulait dans la calle. Elle avait complètement oublié la « lune » qu’elle avait déniché au fond du tonneau, tout comme le chapeau de Shashô qui trônait toujours au sommet de son crâne et qu’elle ramenait régulièrement en arrière sans y prêter attention.

                « Non, mes pistolets font pas ça. »

                Toujours perplexe, le pirate peinait vraiment à admettre la réalité de ce qu’il avait sous les yeux. Ce tapir était-il réellement le fusil qu’il avait eu dans les mains plus tôt ? Cet animal lourdaud et craintif pouvait-il être l’arme finement ouvragée ? Cela semblait impossible, mais pourtant, il avait bel et bien assisté à la transformation. Il avait même été au premier plan pour la constater… Il lui semblait avoir entendu parler d’armes liées à des fruits du démon, mais n’en ayant jamais vu de ses yeux, il avait attribué ça aux mythes liés au docteur Vegapunk. A croire qu’il avait eu tort… Mais alors l’animal était-il à la base un fusil ou un tapir ? Autant de questions auxquels l’esprit d’Unwin tentait de répondre sans y parvenir. Il avait beau chercher la logique dans tout cela, il n’en voyait aucune. Les fruits du démon, c’était vraiment de la merde.
                * le cerveau de la personne que vous cherchez à joindre n'est pas disponible pour l'instant, veuiller laisser un message après le bip sonore *

                Euh, je crois qu'on a un problème les gars... Le TnT il a pas l'air en marche. Je sais pas si c'est la transformation en tapir ou l'évolution en Choup nT, mais il bug. Il faudra un bout de temps pour le remettre en état. Enfin, sinon vous pouvez payer, mais pas en datari républicaine ! Et tu te prends pour un jedi à faire des passes avec les mains comme...

                SBAAAAAAAAAAAAAAF

                Les dataris feront donc l'affaire, nous sommes bien d'accord. Bon il est où votre TnT que je le répare ?

                * cliquetis qu'on pourrait entendre en réparant un TnT défectueux *

                Donc, comme vous l'avez compris, TnT était passablement estomaqué par ce qui se déroulait devant lui. A l'origine il voulait juste offrir un beau fusil à son patron. Bon il s'était bien posé une ou deux question, surtout quand on considérait que sa rencontre avec l'arme lui avait fait perdre une touffe de cheveux. Mais à ce point... Comme quoi dame nature était sacrément vache parfois.

                Aller TnT accroche toi, concentre toi. Regarde le boss t'as demandé ce que c'était que ce bordel. Vas-y répond, dit un truc intelligent !

                C'est un tapir.


                Merci capitaine Obvious !

                Bon aller, seconde chance. Tu baisses les yeux vers la tite fille et le tapir. Voilà. La bestiole a l'air paniqué. C'est bien, ça veut dire que tu es viril. La petite elle... Euh bon, est-ce que l'on peut considérer que l'avis de la petite est important ? Je veux dire, elle se promène avec un tricorne qui fait deux fois la taille de sa tête, trouve des boules discos dans un navire pirate et est persuadée que l'arme de guerre ultime de ton patron est un poneys. Et je parle même pas du fait qu'elle a jamais gagné au Tarot Africain.

                Oui voilà on l'ignore et on se met en mode TnT scientifique trop classe expert en tout ce qui peu inspirer la création d'un jouet.

                Oui, bien, met tes lunettes. Et baisse toi. Le boss sera surement content que tu prenne d'aussi bonnes initiatives. Etudie la bête. Vide ta poche pour offrir tout le sucre que tu peux à la bestiole.

                Boss... Ce fusil est une bénédiction. Manifestement, on lui a fait manger un fruit. Vous imaginez si on arrive à le dresser ? Nous maitriserions la pointe de la technologie ! Il a l'air d'aimer le sucre, c'est un bon point de départ. On peut même imaginer qu'a long terme Saru arrive à reproduire son code génétique !


                Ce qu'il y a de bien avec TnT c'est qu'il est pas du tout excessif...

                Oh et bien sûr comme le petit malin ne regarde plus son capitaine, il y a fort à parier qu'il n'entendra absolument pas sa réponse non plus. C'est-y pas mignon !

                Et en plus il offre du sucre au tapir et lui adresse la parole. Il se rend compte qu'il est toujours sur le pas de la porte, et donc la cible de choix pour tout ce qui voudrait entré ou sortir de la pièce ?

                Aller vient mon bébé. Tu veux le bon susucre ? Tu es un sacrément bon tapir toi ! Tu vois le monsieur là c'est Unwin Vail, c'est un homme très gentils. C'est ton nouveau maître aussi.


                Baff Unwinesque dans 5...

                4...

                3...

                2...

                1...
                  Majestueusement, Dédé laisse les courants aériens glisser sous ses ailes, le portant avec grâce et facilité aux travers des airs. Tendant le cou et son bec en avant, il navigue ainsi avec une certaine élégance, comme l’ensemble de ses compatriotes de la mer : le vaillant peuple des goélands. Oui, car pour ceux qui suivraient pas, Dédé est un goéland tout ce qu’il a de plus classique. Un "Gabian" comme on dit dans cette partie de la Blue. Plein de grâce, revêtu de son superbe plumage d’un blanc immaculé, il a de quoi être fier. Et ni le fait que son plumage comporte des trous miteux, ni le fait que son bec soit fendu par endroit, ni même le fait qu’il lui manque un œil ne sauraient lui enlever ce sentiment de majesté. Oui, car Dédé est comme tous les goélands, un peu con et têtu. Sans compter que Dédé est un vieux d’la vieille... du genre qui a survécu à tant d’hiver qu’il saurait voler de Blue en Blue l’œil fermé. Et comme tous les vieux cons de la création, Dédé se moque des grands classiques et se croit plus malin que tous les autres gabians. Il a donc laissé tomber ses congénères et leurs décharges, pour se mettre à suivre en solitaire un navire, sûr de pouvoir profiter seul des restes laissés par le cuisinier de bord. Pour le moment, le temps lui a donné raison, et aucun des passagers ne s’est amusé à lui tirer dessus. Un bon point pour Dédé donc.



                  Le voilà donc planant au grès des vents derrière le Bing Bang Joe, attendant patiemment que tous les détritus du jours soient bazardés par dessus l’bord. Une vie simple et joyeuse, bercée par les joies du vol et l’attente paisible d’un repas. Enfin... paisible... pas tant que ça. A tout bien réfléchir, Dédé se dit qu’il aurait pu choisir un autre navire, celui-là étant décidément investit par une bande de fous furieux. Bon, au moins ça lui fait du spectacle.




                  Hic ... BAM ! BAM !

                  Deux déflagrations qui déchirent le silence de l’océan. Classique vous dirait Dédé, et encore ce n’est pas les habituelles explosions. Sauf que pour le coup, le gabian ne reconnaît pas les détonations dont l’avaient accoutumé les Guns. Nouvelle arme ? Grosse visiblement. Intrigué et curieux comme tous ses frères palmipèdes opportunistes, Dédé dérive d’un battement d’aile sur le flanc du navire afin de rater le moins possible de détail de la scène. Une voix difficilement reconnaissable mais virulente traverse sans problème le bois pourtant épais du navire. Héhé, ça chauffe encore à bords.

                  - Nan mais t’as vu ça ?! Ce truc a manqué de peu de m’arracher la tête !

                  - Euh... réaction étrange j’avoue.
                  - Étrange ?! Il m’a soufflé la moitié de mes cheveux !
                  - L’est malade le tapis ?

                  Et comme le mélange de naïveté mal placé, de mauvaise fois caractéristique et de monté brutale d’adrénaline ne font jamais bon trio, la réaction des participant tourne extrêmement vite à l’engueulade en bonne et due forme. Dédé se marre, bien qu’il manque hélas de dent pour bien le montrer au monde. Ça gueule, ça injurie, ça frappe même par moment... et dans tout ce bordel , de faibles « Gnuh » apeurés et pathétiques tentent péniblement de se faire le plus discret possible. Puis, ultime recours dans une situation qui le dépasse, le coupable se recroqueville soudainement, comme s’il voulait se cacher dans un trou trop petit pour lui. Petit moment de calme... long silence de mauvais augure... puis la tempête éclate de nouveau !

                  - Il se fout de moi en plus ton bidule !
                  - Nan mais...*sbaf !
                  - Si tu crois que c’est en te re-transformant en fusil que tu vas échapper à ma colère ! Je vais te refiler à Saru et on verra bien qui chasse qui ! Tu m’écoutes sale bête ?!
                  - ...
                  - Nan mais chef...*sbaf !
                  - L’a peur le tapis.
                  - TAPIR ! T.A.P.I.R !
                  - Oui tapis.
                  - Raaaah !
                  - Nan mais laissez-moi parler chef…*sbaf !


                  Ahahaha, sont marrant ces humains ! Que de complications alors que la vie est si simple : courant, nourriture, femelle. Décidément la vie de Gabian, c’est chouette. Du coup, Dédé continue à écouter à la coque, histoire de ne pas perdre une miette de la scène. Visuellement le coupable semble ni décidé à affronter de face l’homme en colère, et encore moi à finir à la casserole. Dédé ignore ce qu’est un tapir, mais un fusil, ça il connaît ; et c’est vrai que menacer un fusil de s’faire cuisiner, c’est un peu stupide. Doit pas être bien malin ce type. Enfin bon, l’est humain quoi.

                  - Nan chef faites pas ça ! On pourras toujours le revendre ou expérimen*...

                  Pas le temps de finir sa phrase, que déjà un des sabords s’ouvre d’un seul coup, avant que ne soit expédié dans les airs un objet compact ! Devant la vivacité de l’action, Dédé n’a même pas le temps de réagir et se fait alors percuter en plein crâne par la crosse d’un fusil, qui n’en culpabilisera que plus. Assommé net, le Gabian retombe comme une masse dans l’eau, suivi aussitôt par l’autre animal, lui aussi inerte mais de façon plus volontaire.




                  Plouf ! plouf !
                  A peine s’enfoncent-il dans l’eau, qu’un requin tout aussi opportuniste se jette sur eux, gobant le tout sans un claquement de dent ! Roger le squale se félicite de sa clairvoyance : quand on est requin, il est toujours de bon ton de suivre un navire pirate. Pour le fusil inoxydable, ce n’est que partie remise, bien que le contact de l’eau salée l’ai immédiatement fait replonger dans les limbes d’un coma tout ce qu’il y a de plus métallisé. Mais pour Dédé... Il aurait dû savoir que tôt ou tard, il est dangereux de côtoyer de trop près les Guns and Guns.



                  Le Bing bang Joe poursuit ainsi sa route, sans pour autant que les éclats de voix ne se soit calmés.
                  Tandis que de son côté, un tapir dort dans les entrailles du squale, décidément bien seul.