Steel Romance

Les rues d'Hinu Town, comme à leur habitudes, étaient blindées par la population avide de marchandage et d'échange. Blindées par les commerçants hurlant au dessus du vacarme pour attirer le client avec des bonnes affaires douteuses. Blindées par les quelques voleurs à la tire qui vont de pair avec ce genre de foule, évitant soigneusement les patrouilles de miliciens qui, eux aussi blindaient les quartiers les moins bourgeois de l'ancienne cité.

Bref, tellement blindé que les deux membres des Saigneurs des Mers qui s'y étaient faufilés avaient miraculeusement réussi à passer inaperçus le temps de faire quelques emplettes en perspective de la traversée d'une montagne au courant bien connu. La cuisinière de l'équipage, Michaela Hope, belle, douce, attentionnée et avec sa coupe de cheveux toujours dans le vent, voulait faire le plein de victuailles pour répondre aux besoins nutritifs des clients auxquels elle s'était maintenant habituée. Le bosco, Walters Scott, grand, borgne, portant partout sa masse et sa pelle, espérait conquérir son aimée en lui servant de mulet. Il faut bien avouer que le Don Juan de l'équipage avait du mal à tirer les enseignements de ses échecs et revenait sans cesse à la charge. Et, encore aujourd'hui, il semble décidé à jouer au bourreau des cœur. Un peu trop, d'ailleurs.

Chargé des nombreux bagages, suivant Hope à la trace et lui tape une discussion qui ne dépasse pas le niveau d'intérêt de la météo, Walters observe la foule avec l'intérêt d'un marchand d'art dans un magasin de plomberie. Le peuple des rues lui semble insipide, indigne de tout intérêt et, par dessus tout, dénué de tout demoiselle. Il aime Michaela, bien sûr, mais un amour à sens unique ne peut satisfaire ses envies, et il commence à fortement ressentir le besoin d'être proche d'un individu du sexe opposé. Et jusque là, c'est le néant, le vide, le trou, la mort quoi.

Jusqu'à...

Apparaissant tel un ange parmi les pauvres hères de la terre, son regard droit, l'uniforme immaculé, le couvre-chef bien calé, ce qui semble être un officier, ou plutôt une, hypnotise le regard du bosco qui ne peut dès lors plus s'en détacher. Sa manière de donner ses ordres, les hommes qui lui obéissent sans discuter, c'est clairement une femme-officier de la marine. Pas de doute, elle transpire la gloire et, se visualisant les exploits et faits d'armes que supposent les médailles accrochées à sa veste, Walters Scott avance vers elle, ignorant tout autours de lui. Bousculant au passage de nombreux citoyens qui, voyant le borgne et son allure peu avenante, se disent qu'ils feraient bien de déguerpir. Arrivé à portée de voix, il s'arrête et tente d'attirer l'attention de cette nouvelle élue avec un raclement de gorge. Pas d'effet, il lui faudra s'approcher encore un peu, sortir de la masse, faire parler son cœur. Il fait donc un pas de plus, faisant ainsi irruption dans l'espace que les soldats occupent et que nul autre n'a encore osé briser pour faire part sans détour de ce qui lui pèse sur la conscience.

"Dites-moi, vous êtes qui pour briller comme ça dans un endroit pareil ? J'veux pas dire mais z'avez pas grand chose à fichtre i- Ta gueule mec t'vois pas que j'cause à la d'moizelle ?"

Les regards alentours se tournent vers le bruyant qui, en plus d'oser s'adresser à une gradée plutôt renommée, vient de casser le bras d'une des boites de conserve qui entouraient ladite gradée. Le pauvre homme devait certainement s'attendre à appréhender un clochard un peu trop porté sur la bouteille. Pas de chance.

"Bon, j'en étais où moi ?"

Ignorant les fusils désormais pointés sur lui et qui attendaient patiemment un ordre de feu, Walters continua de flirter avec son ange.

"Donc ouais, j'disais que par les torsions que je sens dans mes viscères, qu'vous méritiez pas d'zoner dans l'coin et qu'si l'envie vous en disait, on pourrait aller s'retrouver quequ'part d'plus intime, s'vous voyez où j'en viens..."

Fier de sa tirade, le pirate se tient tel un benêt devant la troupe de marines. Il sourit, de toutes ses dents, et a les mains appuyées sur ses hanches. Posture du vainqueur pour ainsi dire. Il semble enfin remarquer les armes dirigées sur lui et, enfin, arrive le sentiment d'avoir fait une boulette.

"Eh, les gars, on reste cool hein, on discute là, c'est tout okay ?"
    Hinu Town.
    Voilà ou on est.
    Pourquoi, je ne sais pas, mais l’escale est des plus appréciables. Chacun avait ses emplettes à faire, et moi, des vivres à récupérer pour entretenir le petit équipage.
    En quittant le navire, Walt se propose pour m’accompagner et m’aider à porter les achats. J’accepte, non sans me douter qu’il allait forcément m’attirer des emmerdes. Qu’est-ce que vous voulez ? L’expérience et l’instinct qui vous disent ça, sachant très bien qu’un borgne comme lui, ça peut pas se tenir tranquille bien longtemps dans une grande ville. Et je me dis que si besoin est, j’aurais cas lui foutre un coup de poêle dans la tronche pour le calmer.
    Alors on y va, et on fait ce qu’on a à faire. On est là, à trainer dans les rues bondées de la ville, et je suis presque contrainte de me dire que je suis vraiment mauvaise langue avec le gus : Il est charmant et serviable, toujours prêt à me filer un coup de main. C’est appréciable sur un bateau comme ça, chez les Saigneurs, et je me dis que la coupe afro fait son effet et rend les gens vachement plus groovy lorsqu’ils sont en ma compagnie.
    Héhé, c’est ça le talent.
    Bref, tout ça pour dire qu’on bouge et qu’on va de gauche à droite pour refaire le plein du frigo qui s’est étrangement vidé. La viande, ça manque pas sur l’Ecume, surtout avec le pigeon qu’on a ramené pour grailler. Mais le reste, y’a presque plus rien pour contenter ces messieurs. Plus de légumes, fruits, le stock commun de chocolat en a pris un vilain coup – et je suspecte Alex et Maya d’y être pour quelque chose (ce qui épargne celui de la donzelle, on aurait frôlé la fin du monde sinon), les condiments, et autres. Bref, quasiment plus rien.
    On passe bien trois heures à récupérer ce que j’ai préalablement listé.

    « Pffiou. »

    Rentrant dans un magasin pour faire mon dernier achat, je paye avec ce qui me reste et je sors de l’endroit, les bras chargés mais plutôt ravie de ma petite sortie. Je vérifie pas si mon coéquipier est toujours avec moi, parce que depuis ce matin, il me suit comme mon ombre et j’ai pris l’habitude de le retrouver là où je le laissais. C’est silencieux, juste le bourdonnement des discussions autour, les quelques acclamations, mes pensées dans ma tête et le bruit de mes pas.
    Et c’est ça qui m’étonne le plus.
    Ce silence.
    L’absence d’une présence. Genre… Là, il me manque quelque chose. Ouais un truc. Pas que j’ai pas acheté, mais que j’avais et qui a disparu.
    Genre, un mec. Celui qui m’a accompagné tout du long et qui n’est plus du tout à mes côtés. Un couillon qui s’est barré sans me prévenir d’où il allait. Genre Walters.

    « Walt ? »

    Putain, à peine je tourne le dos qu’il en profite pour filer. Je regarde, à gauche, à droite, en l’air même (et vers tous les lieux improbables dans lesquels il serait bien fichu de se trouver) et me sens obligé de souligner que c’est qu’un couillon et que j’avais bien raison sur son cas. Puis je mire devant, pour voir s’il ne s’est pas mis subitement à creuser un trou. Et puis, là, je le vois, près d’une femme officier en train de lui faire la parlotte, entouré d’une dizaine d’hommes qui le braque de leurs armes. Bon dieu, qu’est-ce qu’il avait encore fichu ? Ça sent pas bon, j’ai l’instinct qui se met en route et la coupe afro qui s’agite. Faudrait peut-être compter sur un peu de chance.

    « Putain… »

    M’approcher ou le laisser dans sa merde ? Ça, c’était la question. J’ai bien envie de le laisser se débrouiller, mais c’est pas top. Alors je prends mon courage à deux mains et je m’approche des gus, une main sur la hanche et l’air calme. Pas question de s’affoler, malgré la prime qu’a le bosco sur sa tête, peut être bien qu’ils ne l’ont pas reconnu… Peut-être pas en fait, mais j’ai de l’espoir. D’ici, je peux détailler un peu plus ces gens, là, particulièrement la demoiselle que Walt a sûrement voulu dragué. Il sait lui-même qu’il a pas sa place ici. Elle a pas l’air ravi de le voir. En fait, personne n’a l’air de vraiment l’apprécier dans la petite troupe.
    Bref, tenter quand même un truc pour le tirer d’affaire. Un brin énervé quoi.

    « Walt, qu’est-ce que tu branles, putain ? Ramène ton cul et en vitesse. »

    Mh, ok, la prochaine fois avec un langage un peu moins fleuri. Fronçant un sourcil, une main qui monte à ma ceinture pour vérifier que mon couteau est toujours à sa place. Je les regarde. Ils me regardent mais retournent bien rapidement vers le Bosco. Il a pas l’air de bouger. Et les autres non plus. C’est là qu’on comprend qu’il est tombé en plein sur le groupe qu’on voulait pas croiser, surtout avec une sale prime sur sa tronche. Et ils l’ont bien reconnu, que je me doute. Alors personne ne bouge et ça sent toujours pas bon.

    « Mh. Bordel. »

    Me pinçant le nez en signe d’agacement, je jette un regard fâché à Walt.
    Il allait finir par se tuer avec ces conneries.
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      Du coté de Michaela tout le monde retient son souffle devant la dérouillée qui s'annonce monumentale, on se resserre pour faire front commun devant la menace, on commente à voix basse les prochaines actions, la moitié des touristes hésitant à foutre le camp avant de se prendre un dommage collatéral pendant que l'autre moitié rappelle qu'avec les Stells gulls il n'y a surement rien à craindre...

      Et puis évidemment il y a ceux qui comme Michaela ont certains intérêts dans l'affaire en cours...Ceux comme le Sergent Chef Bishop qui vénèrent jusqu'au moindres aspects de la douce Elisabeth, et qui ne supportent pas de voir qui que ce soit lui manquer de respect. Ou lui adresser la parole, ou même simplement la regarder...

      -Vous devriez reconsidérer sérieusement votre choix de vie. Il vous reste encore une chance, mais plus pour très longtemps...

      La voix qui vient de se glisser depuis le dos de Michaela donnerait des sueurs froides à un bourreau, c'est comme si quelque chose de très froid et d'horriblement reptilien venait soudainement de se glisser contre ta peau et s’apprêtait à te mordre. Pour cette fois Ignace se contente d'une simple mise en garde, quel que soit sa fidélité fanatique envers les exigences de son devoir il a aussi un certain nombre de priorité. Et entre deux pirates, il frappera toujours le plus proche d'Elisabath..

      Steel Romance Ignace10

      Le temps que Michaela se retourne et l'officier a déjà disparu, se glissant comme un serpent entre les gardes, droit vers sa cible. Mais non sans avoir déposé auparavant un charmant petit cadeau dans les courses de l'afro girl, un cadeau fumant qu'elle ne devrait pas remarquer tout de suite, probablement trop surprise par la découverte qu'on lui aussi tiré son couteau. Il est comme ça Ignace, il aime bien avoir quelques coups d'avance...


      (...)

      Steel Romance Elisab10

      Quand on le second de l'équipage d'élite le plus décoré et le plus efficace des Blues, il y a des choses qu'on ne peut pas se permettre. Et oublier un visage sur une affiche de recherche en fait partie.

      -Walter Scott, meurtrier, recherché mort ou vif et mis à prix pour six millions de Berrys.

      La voix d’Élisabeth est comme à son habitude aussi calme et unie que si elle se contentait de donner des consignes à ses hommes, seul son regard soudain plus féroce trahissant la haine et la colère qu'elle ressent pour les hommes de l’espèce de Walter. Trahissant en pure perte d'ailleurs vu la taille du prisme déformant de Walter. Probable que de son point de vue la drague fonctionne plutôt bien...

      Dégageant la demi cape qui couvre ses armes Elisabeth attrape d'une main ferme l'épaule de walter.

      -Toute résistance est vaine. Au nom du gouvernement mondial, je vous arrête.

      Et c'est ce moment précis que la pointe ferrée de la botte droite du sergent Chef Ignace choisit pour entrer brutalement en contact avec les testicules du pauvre Walter. Frapper dans le dos c'est vil, mais Ignace n'est jamais allé aux jeux olympiques...

      Reprenons la situation là où le dialogue continue je vous prie:

      "Walter Scott, meurtrier, recherché mort ou vif et mis à prix pour six millions de Berrys."

      Voilà, là c'est bien. Maintenant, décrire la réaction du bosco. Un de ses sourcils saute à la mention de la prime qui était sur sa tête alors que lui n'avait rien demandé. Il n'est en effet pas très porté sur l'information le Walt', autant dire que le fait qu'il soit dorénavant recherché a dut lui passer par une oreille et ressortir par l'autre. Mais bon, le fait qu'on se rappelle de lui, comme ça, ça le rend fier y'a pas de doute.

      "Héhé, ça en jette hein. Par contre, y'a un p'tit truc à corriger mam'zelle, mon nom c'est WalterS, y'a un èss à la fin... J'sais pas pourquoi mais on l'oublie tout le temps ces jours..."

      Et là, contact. Doublé même, main sur l'épaule et pied dans les burnes. Autant dire jackpot et castration quoi. Tout les fusils autours semblent se détendre, un coup pareil c'est pas permis d'y résister après tout. Le pirate reste tout de même debout mais sa grimace met tout de même ses observateurs en émois. En tout cas ceux de sexe masculin. Il est pour ainsi dire impossible de ne pas ressentir un minimum d'empathie face à un coup pareil. Mais nul ne remarque que l'officier qui vient de frapper dans le dos du pirate n'arrive pas à retirer sa jambe prise dans l'étau que forment désormais les cuisses de Walters. Pas même le bon petit soldat à l'uniforme impeccable qui est aux premières loges pour voir le visage de son éventuel futur prisonnier se tordre dans la douleur avant de revêtir son masque de passive indifférence habituel.
      Pour ce qui se passe derrière, c'est bizarre, la botte en métal aurait du remonter jusqu'au nombril du borgne, mais non, elle reste bloquée au même niveau et ne semble pas non plus vouloir revenir en arrière. La raison ? Un entrainement spécial de gamin de ferme qu'on tente de prendre par surprise dès que possible. Vous n'imaginez pas le nombre de foi qu'on lui a fait le coup du pointu dans les parties. Le jeune agriculteur est allé jusqu'à développer un système de défense basé sur ses réflex, depuis déjà bien longtemps, ses cuisses se referment d'elles-même sur tout ce qui les effleure.
      Walters prend une grande respiration. Bien qu'il fut amorti, le coup a tout de même porté et l'a secoué. Il jette son œil aux armes de l'officier lui faisant face, rétablit le contact visuel et lui lance un petit sourire en coin. Il pose une main sur celle qui tient son épaule et l'écarte fermement, évitant tout mouvement brusque. Appelez ça l'instinct de conservation, bien que je doute qu'on puisse en trouver un chez l'individu.

      "Excuses-moi, mam'zelle, j'suis à toi dans deux secondes."

      Promesse de se rendre ? À votre avis, le fossoyeur a-t-il seulement compris qu'il était en état d'arrestation ? Oui ? Non ? Pas nécessaire de le préciser hein. Sa main va ensuite chercher sa grande masse, celle dont le manche fait deux mètres et au bout taillé en pointe, oui oui celle-là. Il la plante dans le sol, encore un signe de reddition ? Mmh ? Mais bon...

      Graboum, exlosion.

      Pas facile de dire d'où ça vient, mais ça pète au milieu de la foule. Tout le monde se tourne vers l'explosion sauf Walters. La bonne étoile des Saigneurs brille sur lui aujourd'hui. Pour ce qui est de l'officier prodiguant ses conseils à tout va aux jeunes demoiselles portant une putain de coupe de cheveux, il devrait savoir qu'il y a de meilleurs choix de vie que de s'opposer au pouvoir de l'afro. Namého.
      Comme dit plus haut, Walters ne regarde pas vers le boum. Il attrape à deux mains le pied coincé entre ses cuisses et se retourne. La jambe de son agresseur est tordue dans l'opération et le force à tourner son dos au pirate. Ce dernier le relâche et attrape sa masse.

      - Chaos Chariot -

      La masse s'élève et fait un tour complet en passant par l'entrejambe du marine en noir. Comparé à la dernière victime de cette attaque, il passe directement dans les poids plume, ce n'est donc pas surprenant qu'il s'élève avec l'arme au dessus du borgne. Ce denier profite de la force qu'il a déjà donné à son mouvement et se retourne pour abattre sa victime là où se trouvait la jeune fille qu'il draguait tout à l'heure. C'est impressionnant pour toutes les personnes aux alentours, mais ça l'est surtout pour l'os iliaque de la cible, qui se retrouve broyé entre l'amas de métal et l'objet quelconque qui se trouve sur son chemin.

      "Voilà, j'suis dispo maint'nant, qu'ess'vous disiez déjà ?"
        Ah putain, on sent déjà qu’on est dans la merde.
        Mais bien dans la merde.
        Genre dans un truc monstrueux et qui pue. Mais qui pue, genre sévère. Et c’est pas Walt’ qui nous tirera de là, hein. Vu comment il a foncé dans le tas, sauté à deux pieds joints dans le plat, couru vers la donzelle la bouche en cœur. Comment que je pouvais le haïr, ce couillon. J’avais vraiment l’impression qu’il avait quelques cases en moins, mais des cases plutôt grosses. Peut-être une moitié du cerveau qu’avait coulé par son nez lors d’un vilain rhume, qu’on le berçait trop près du mur quand il était gamin, ou qu’il gobait trop de vers de terre et qu’ils ont fini par prendre le contrôle d’une moitié de sa tête (si y’avait bien quelque chose à contrôler là-dedans). Ou tout ça à la fois… Tous les trucs improbables étaient possibles.
        Chier.

        « Vous devriez reconsidérer sérieusement votre choix de vie. Il vous reste encore une chance, mais plus pour très longtemps... »

        Non mais… De quoi je me mêle !
        Je me retourne pour faire face à l’autre derrière moi. Et j’ai a peine le temps que le type s’est tiré en vitesse. Et je me sens plus légère d’un côté et pas de l’autre. C’est bizarre, j’aime pas trop ça. Déjà, les gus qui se glissent derrière toi en mode « j’suis lubrifié, tavu », j’aime pas ça du tout. C’est d’un sordide.
        Wait.
        Il s’est tiré avec mes couteaux, cet enfoiré ! Et putain, je sais pas ce qu’il a posé dans mon sac, mais ça me plait pas du tout. Pour peu que ce soit un gros fruit gâté, je vais lui faire remonter les genoux dans la gorge ! Je lance le sac plus loin, histoire de pas me retrouver avec une mauvaise surprise et je m’attèle à aller botter le cul à l’autre enflure et sa sale tronche de cake. Il a pris mes couteaux. Mes couteaux, c’est comme la cuisine de l’écume, c’est mes outils. On y touche pas sous peine de mort. Et là, il avait fait tout ce qu’il fallait pas faire. Déjà que j’avais les nerfs avec les conneries de Walters, lui me mettait carrément hors de moi.

        Aaaaaaah et Walters qui continue sa parade amoureuse, faisant le paon devant celle qui allait clairement le foutre en prison... C’était le pompon sur le gâteau !

        Ah.
        Ahahahah.
        Le coup était néanmoins très beau. Je parle de celui du mec qui finit dans la moitié de future progéniture du Bosco. Un truc beau. Il a un peu de mal, mais il réagit quand même. Là-dessus, je sais que Walters n’est pas du genre à se laisser crever, même avec la gueuse de ses rêves juste à coté. Alors, quand le voleur de couteau s'est approché de lui en traversant la foule avec la fabuleuse idée de lui faire la peau et de le castrer, Walt réagit. Il fait un truc, mais je suis pas trop. Je me contente de sortir ma poêle de mon sac et de percer la foule à mon tour. J’assène coup sur coup aux soldats qui les entourent et dévie habilement les poings et balles qu’on veut me porter.
        Y’a un fracas énorme. Le Bosco a fait son show. Et ça impressionne. Moi, j’ai déjà vu ça en l’action, je sais qu’il peut faire très mal quand il s’y met. Mais quand il se retourne pour reprendre sa discussion alors que la fille à côté avait la ferme attention de le butter, je vois rouge. Dans la poche, je sors les pastilles de harissa que j’ai toujours sur moi, je les place dans ma poêle et prends assez d’élan pour envoyer les petites billes en direction de la marine. Y’en a trois, deux vers sa bouche, une vers ses yeux.

        « Haï Pepito ! »

        Elles se percent devant elle, histoire de ne rien rater.
        Pour le reste, je m’approche de Walt et lui envoie un violent coup de poêle dans la tête, je l’attrape ensuite vers le col et le secoue violemment. Je sais pas ce qu’il lui prend, mais il va se sortir les doigts du cul et en vitesse :

        « T’arrête tes conneries maintenant ! C’est pas le moment de draguer, tu piges ?! Cette fille veut te foutre derrière les barreaux et assister à ta décapitation avec un sourire et une larmichette de joie en te voyant crever ! Alors tu te bouges et tu lui éclates la gueule comme elle le mérite ! »

        Ou alors, c’est moi qui t’éclate la gueule, connard.


        Dernière édition par Michaela Hope le Mer 27 Juin 2012 - 15:19, édité 1 fois
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          Pendant que les trois boulettes extrafortes filent vers leurs cibles, les soldats autour d’Elizabeth réagissent aussitôt. Après tout leur rôle principal est de protéger leur officier, et ce sont des soldats d’élites toujours prêt au sacrifice ultime.

          -Protection !

          D’un bond trois hommes s’interposent sur la trajectoire du tir, bouches ouvertes, regard fixes, juste assez rapide pour gober les trois pastilles avant qu’elles n’explosent en vol. Les trois soldats retombent pèle mêle au sol, se tenant la gorge et crachant des flammes, visiblement en proie à une souffrance atroce…

          Puis tout le monde se met à bouger…

          Elizabeth attrape un Walter toujours en train de sourire bêtement par les épaules et lui éclate le nez d’un grand coup de casque dans la gueule. Avant de le relâcher pour lui coller un violent coup de pied en plein milieu du torse et le propulser droit sur sa cuisinière. Les envoyant bouler tout les deux hors de la zone de sécurité de l’escouade qui se forme immédiatement en rempart devant son officier.
          En rempart, ou en peloton d’exécution. Le temps que les deux pirates touchent à nouveau le sol les steel gulf ont déjà formé deux rangs de fusils rigoureusement droit et mis le couple infernal en joue.

          Derrière la masse compacte d’uniforme un type lance une fusée qui monte en sifflant au dessus des maisons avant d’exploser dans un bruit de tonnerre…

          Réagissant à ce qui semble être un signal bien défini, la rue se vide soudain des quelques civils ncore présents pendant que des sifflets, des cris et le piétinement lourd de centaines de bottes arrivant en courant vers la zone se fait entendre de presque toutes les directions.

          Mais ce n’est que le moindre des soucis pour les saigneurs.

          -FEU !

          Petit vol plané et nez pété. Pas de bisous mais toujours dans l'coup. Un beau peloton et une belle rouge... Merde elle rime pas celle là.

          Enfin, pas grave vous avez saisi, ça fait un bail que le tableau est resté figé, et l'est gentiment temps de remettre sur play, donc on y va et on passe au role play (putain de flex). Walters sent le sol heurter son épaule après un petit temps en apesanteur. Tout de suite c'est rebond et reprise d'appuis pour trouver une escouade de fusil prêts à cracher le feu de la mère marine en pensant qu'elle va prendre cher la Martine. Aucun sens, mais c'est pas grave, et c'est pas grave non plus d'avoir un futur de passoire dans l'instant qui devrait suivre. Le légendaire instinct de conservation du borgne qui parle là.

          Sauf que y'a Hope.

          Et que Hope, non seulement c'est Hope et qu'en étant Hope elle a droit aux privilèges de Hope, mais en plus elle doit pas devenir un passoire elle, ce serait vachement ironique d'avoir une cuisinière comme passoire vous trouvez pas ? Donc paf-paf, choper le bras de la cook et se lancer avec elle à l'abri d'un étal de pastèques qui éclatent (les pastèques hein, mate l'accord du verbe mec) sous les tirs des Sea Guls. Puis un moment de pause, le temps que le bosco puisse jeter un œil au dessus de son couvert et éviter de justesse la balle qui fuse dès qu'un tif dépasse. Et y'en a d'autres qui débarquent des quatre coins de la place. Autant dire qu'ils sont planqué au milieu des pépins, au propre comme au figuré. Bon, elle a dit quoi tout à l'heure la Micha ? "Tu te bouges et tu lui éclates la gueule" ou un truc du genre ? Ben on va faire ça pour commencer, on aura ptet' droit à du rab' en bonus. Mais d'abord, avoir la classe: se tourner vers la belle, faire un sourire de winner, tirer un pouce pour dire "toutétoké", le tout accompagné d'un clin d’œil et d'un nez qui saigne bien comme il faut.

          "Okay Micha, j'vais régler son compte à la d'moizelle, tu me couvre ?"

          C'est pas un ordre, c'est pas une proposition, c'est juste un p'tit truc comme ça pour terminer sa sortie parce qu'il a pas trouvé mieux. Et il attend pas de réponse, ça sert à rien après tout. Pour l'escouade en position de tir, la suite passe très vite. Le pirate sort de son abri et, juste quand les tirs partent droit dans sa direction, il fait volte face et se tourne vers les marines. Manqué, de justesse, mais par toutes les balles. Il est rapide ce con, peut-être un peu trop. Il prend appui sur l'étal et prend de l'altitude. Passer par dessus pour les prendre en sandwich avec son acolyte ?

          -WAR HAMMER 0-

          Eh non, surprise ! Le borne tombe au milieu de la masse métallique (les boites de conserves ouais) où les individus jouent désormais aux dominos après l'impact, que l'un d'entre se chope dans la face, et autant dire qu'il n'aura plus jamais de problèmes de migraine. Son cerveau passe dans un plan voisin dans la seconde où la masse métalique (pas la même qu'avant, hein, l'arme de Walters) le traverse. C'est nouveau, c'est tout chaud, et ça vous transforme en lambeaux.
          Mais pas le temps de continuer avec les blagues de ce genre, le borgne tient son objectif à l’œil. Il se trouve d'ailleurs juste devant lui et a droit au même sourire que Hope a eut tout à l'heure, et même si c'est le même, il est tout de même bien plus glauque. Et tout de suite, c'est une nouvelle attaque qui part comme ça, sans prévenir. Mais si la première avait un semblant d'astuce grâce au vol plané, celle-ci est bien plus directe.

          -Famine Shot-

          Walters se jette en avant et passe juste à côté de la miss Elizabeth. La masse elle par contre ne loupe pas son estomac et tout le corps est forcé de suivre le mouvement du pirate. Pour le coup de pied qui l'a envoyé bouler tout à l'heure, c'est ce qui s’appelle un retour à l'envoyeur en bonne et due forme.
          Sans prendre le temps de jouer au Don Juan, pour une fois, le borgne se relance dans une nouvelle charge en direction du lieutenant. Y'a pas le temps de trouver une belle tirade, Micha avait l'air pressée d'en finir, et apparemment la d'mazelle en unif' est plutôt axée action que palabre. Tant mieux, ça prouve un intérêt partagé par les deux tourtereaux. Et comme on dit, qui se ressemble s'assemble hein ?
            Pourquoi j’ai jamais de bol ?

            J’ai dit. J’ai fait ce que j’ai pu. Autant dire pas grand-chose. La Harissa a pas eu l’effet escompté. En tout cas, pas sur la personne que je visais. Première fois que je rate ma cible, aurais dut savoir qu’y’avait des sbires assez tarés pour sauver la peau de leurs supérieurs. Ils souffrent. Et la Elizabeth a l’air d’en avoir strictement rien à carrer. Et puis, coup de tête, coup de pied, Walt dans ma gueule, roulé-boulé.
            J’ai mal. Son coude s’est enfoncé dans mon ventre, me coupe le souffle. J’atterris mal. Et Walt pèse son poids. Je suis pas aussi vive d’esprit quand je viens de recevoir un gars comme ça sur la poire. Mais heureusement que le bosco est encore assez conscient pour me tirer derrière un abri de fortune composé de bois et de pastèques en tout genre. Y’a une sorte d’angoisse qui me tient le bide, un truc un peu chiant qui me dit qu’on est sacrément dans la merde. Je me couche bien à terre, je récupère ma respiration doucement. C’est dur.
            Et voilà, Walt me regarde avec des yeux pétillant et un sourire de héros, il me lève son pouce en l’air et me dit qu’il va aller s’occuper de l’autre cruchonne et qu’il faut que je le couvre… Avec quoi ? Bordel ! Je sais pas si c’est le coup de poêle ou ce que je lui ai dit, mais Walt est revenu parmi nous. Ouais ! Soupir de soulagement, je vois à nouveau la possibilité de s’en tirer et plus ou moins en un seul morceau.

            Victoire !

            Walt sort de là à grande vitesse, montrant maitrise et assurance, je sais pas trop ce qu’il va faire, j’arrive pas à prévoir ce gus-là. C’est tout à son avantage, apparemment. Il sort, il saute, il atterrit, il envoie des conserves assommer les marines, il se relève et à nouveau s’empare de sa masse pour s’en prendre à la tête pensante du lot. La gonzesse, là. Celle-ci qu’à faillit me faire voir très rouge.
            Et je me dis que c’est pas parce que je suis une nenette que je dois tout laisser faire au bosco de la bande, que j’ai aussi mon mot à dire. Plus de tirs dans notre direction, donc plus de raison de rester à couvert. Je me relève brusquement et je comprends ce que veut faire Walt avec sa masse. Ma poêle en main, je prends le pas jusqu’au nouveau couple, passe à côté du grand type en noir et lui marche dessus. Un « Pouik » sonore retentit, je m’excuse rapidement avant de dépasser les deux autres.
            La Elizabeth fait pas la fière, pas avec une masse dans le bidou. Un petit sourire, et je me mets en position : tel un batteur qui attend la balle, sur son terrain de base-ball. Et quand ils arrivent à mon niveau, c’est le Home Run qui fait CLONG dans les côtes de la demoiselle, prise entre deux feu, aplatie presque. Sa seule chance ? Ma poêle a pas la puissance et la résistance de la masse de mon compagnon d’aventure.

            Mais une chose est sûre, elle s’en sortira pas indemne.

            Et ça me suffit pour être très contente. Si elle arrive à se relever de ça et à se battre, chouette pour la castagne. Mais si y’a moyen qu’on puisse se tirer rapidement d’ici pour rejoindre le bateau et partir vers Grand Line, c’est encore mieux.

            Ma poêle brise. Le manche me reste dans la main. Walt poursuit sa course avec la donzelle.
            Et Bam, cling, crac.
            Fumée, poussière, suspense et la totale.

            J’ai pas envie de m’éterniser. Un coup d’œil vers l’autre gus qu’était allié avec l’autre-là, pour voir s’il est bien là où il doit être. Je lâche mon manche, je regarde mes mains. J’ai plus de courses, c’est la poisse. Pas envie de tout refaire, et une petite voix me dit que j’aurais certainement plus l’occasion de faire mes emplettes dans la région.
            L’intuition, tout ça. Surtout le grabuge qu’on met. Plus ou moins sans le vouloir, parce qu’on était parti avec plein de bonnes intentions pour aujourd’hui ; que c’est pas forcément de notre faute si ça a dégénéré. Mais faut me recentrer. Possible qu’on puisse se tirer ? Et il est ou, le bosco ? Et comment je vais pouvoir raconter ça à Lia, moi ?
            Arf.

            « Walt ? »
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            La jambe tordue, le visage défoncé par un sol des plus inoffensif, un marine semblaient dorénavant faire office de décor en cet endroit ou deux pirates zélés prenaient peu à peu possession des lieux en dominant les troupes d'élite de la marine, tels des Seigneurs. Ignace souffrait, mais cette souffrance n'était rien comparé à ce qu'on faisait subir à ses frères d'armes. L'assaut du borgne avait déjà suffi à calmer sa douleur par sa haine, mais le pirate ne s'arrêta pas en si bon chemin et se dirigea vers une nouvelle cible. Une personne qu'Ignace connaissait que trop bien. Il le voyait s'approcher de son aimé ; il vit rouge. Comme traversé par un électrochoc, il se releva au mépris de ses blessures. Il aurait voulu crier. Il aurait voulu la protéger. Mais il n'y pouvait rien. Il ne pouvait qu'assister, impuissant.

            Le lieutenant Pépin n'avait pas pu réagir à temps, surprise par l'assaut du borgne et son exceptionnelle efficacité. Elle n'avait pu esquiver la masse qui l'avait frappé. Elle a bien tenté d'encaisser sans broncher, mais c'était au-delà de ce qu'elle a été préparé. Toutefois, elle résista à la douleur et à l'irrépressible envie de crier. Elle ne put réprimer un cri de surprise quand la poêle vint la prendre de l'autre côté. Son visage se tourna vers celui du borgne. Sa rage était si grande qu'elle déformait ses traits. Elle lui cracha au visage ; plus du sang que de la salive. Finalement, elle fut envoyée plus loin, le corps meurtri et les côtes en miettes.

            Mais elle n'était pas vaincue. Les Steel Gulls ne sont jamais vaincus. Cherchant du regard un soutien, elle croisa celui d'Ignace qui bouillonnait de colère. Elle connaissait cette réaction. Elle voyait ce qu'elle allait faire. Il n'y avait personne d'autre sur cette place autre que des marines équipés et des pirates trop confiants. C'était la meilleure solution.


            -Steel Bulls ! Parêt à tirer !


            Même si elle était blessée, elle excellait toujours au tir. Sortant son arme de son étui, elle visa la fille, estimant à l'avance la trajectoire qu'elle pourrait prendre. Elle ne pouvait la rater.

            Des ruelles à l'autre extrémité de la place, des marines d'élites déboulaient, formant de solides rangs prêts à tirer, coupant toute tentative d'approche. Les rues étaient pleines de marines et continuer plus longtemps cet affrontement ne ferait qu'augmenter leur nombre. Ils finiraient pas tomber sous le nombre.

            Mais ce n'était pas eux les plus dangereux en ce moment. Droit comme un piquet, Ignace allait renvoyer ces pirates dans leur tombe.

            -Gaz de Combat !

            Il fit cracher son gaz mortel en direction des pirates. La place allait se couvrir du poison. Le lieutenant Pépin mit le sien d'une main et comptait bien ne pas se le laisser prendre. Il en allait de même pour tous les marines présents. On ne s'oppose pas éternellement aux Steel Bulls.
              Walters se passe la main sur son visage. La donzelle qu'il convoite lui a fait le don d'un joli cracha rougeâtre. Il regarde la salive ensanglantée recouvrant sa main, jette un regard plein de sous entendu à l'officier qui se relevait après un magistral coup de poêle à frire, sourit et lèche allégrement le cadeau qu'il tient dans sa main. Sans faire attention aux éventuelles réactions de sa comparse, le bosco des saigneurs, obnubilé par cette marque d'amour, repart à la charge vers le lieutenant alors que celle-ci donnait l'ordre de tirer. La balle qu'elle tira passa tout prêt de l'épaule du borgne qui sourit à nouveau, pensant qu'elle venait de manquer son coup.
              D'autres projectiles fusent vers un bosco qui doit faire quelques détours pour les éviter et rejoindre son aimée. Cette dernière met quelque chose sur son visage. Sans faire plus attendre, Walters la prend dans ses bras et lui arrache le masque à gaz. Il jette l'objet derrière lui, dans la fumée qui commence de s'élever sur la place. Un très bel effet technique qui rajoute un petit quelque chose à la romance qui est en train de se dérouler sur la place d'Hinu Town. Le moment de marquer son apothéose est venu.
              Il embrasse le lieutenant Pépin, et prend son temps, le bougre.
              Une fois qu'il a terminé, il reprend une grande respiration. Sa tête tourne alors qu'il se rend compte que l'effet fumigène fait plus d'effet qu'il ne l'avait tout d'abord imaginé. Il se rend compte que ça risque de mal tourner. Sa vue se trouble mais il parvient à voir silhouette d'une de ces boite de conserve qui s'approche. Elle attaque. Son sabre se fiche dans l'épaule du pirate, dont la masse est tombée au sol.

              Victoire.
              Victoire ?
              Bof en fait. Walters attrape le casque de la boite de conserve et tire violemment dessus. Des cheveux blonds se mettent à voler dans les airs alors, terrifiée, la jeune recrue, féminine, se pétrifie. Elle se rend parfaitement compte de sa situation critique. Elle est seule face à un grand malade dans le nuage de poison du sergent chef Ignace et le seul reflex qu'elle a c'est de retenir sa respiration et d'essayer d'analyser la situation.
              Son adversaire n'en fait pas autant. Il a besoin d'air et il voit les joues de le jeune fille gonflées à bloc. Sans attendre un instant de plus, il colle ses lèvres contre les siennes, force un passage avec sa langue et aspire tout l'oxygène qu'il peut. Son cerveau se remet à fonctionner plus ou moins normalement. Il lâche la fille (deux baisers en une journée, pas trop mal hein ?) et ramasse sa masse. Le masque qu'il a jeté revient dans ses souvenirs et il rebrousse chemin vers l'endroit où il avait laissé Michaela.
              Il sent qu'on le cherche dans le nuage de gaz et qu'il ne doit pas perdre de temps. Il a visiblement eu assez de romance pour le moment. C'est bien les filles mais vivre c'est bien aussi.
                Ça semble calme, je me dis qu’on va pouvoir s’en sortir. Mais faut croire que le sort est contre moi et qu’on a pas envie de me donner raison aujourd’hui. Alors, forcément, les choses se corsent comme pas possible, et ça commence à sentir le roussi. Le brulé. Le truc qu’une cuisinière comme moi n’apprécie pas des masses. Et une détonation, et je sens que ça va mal finir, mais en fait, non. Je relève le regard vers la donzelle qui m’a visé, et j’admire la scène avec l’air dépité. Et je me dis que y’en a marre…

                Non, mais là, vraiment, y’en a marre.
                Sérieusement… Il va s’en prendre une, ce con !
                Pourquoi, toujours dans les moments les plus critiques, il se sent obligé de faire des conneries comme ça, mh ? Ce gars avait un gros souci, un très gros soucis, un pète au casque plus important que chez les autres. Est-ce vraiment le moment de rouler une pelle grosse comme ça à la bonne fille qu’a juré de lui faire la peau ? NON ! Ah, mais ça, ça lui passe au-dessus. Et du gaz, partout, qui se repend l’air de rien et qui va nous tuer… Le seul avantage de cette histoire, c’est que pour lui rouler sa pelle, l’a dû lui enlever son masque. Et un masque comme ça, dans une situation comme ça, c’est jamais perdu. Moi, je le ramasse. Parce que j’ai entendu « gaz de combat » et je sais que ça veut dire qu’il fait pas bon respirer dehors.
                J’ai un sourire qui en dit long sur la situation, que j’adresse à la chef de la troupe qui doit mal vivre cette histoire : c'est la lose pour toi chérie, mais fallait pas faire chier. Mon sourire, elle doit pas le voir, parce que je porte SON masque à gaz, et qu’elle se retrouve légèrement dans la merde. Hinhinhinhin. Oui, le rire sadique passe très bien aussi. Mais l’autre zigoto qui me sert de coéquipier est aussi dans la merde parce qu’il a pas pensé à se munir de ce qu’il faut pour survivre. Je le fixe avec un dédain prononcé, pas certain de devoir intervenir pour lui sauver la mise. Mais là, le pompon sur le gâteau arrive, se pose délicatement et me fait dresser les cheveux sur la tête. Il roule un autre patin à une fille qui passe par là, la lâche et revient sur ses pas.

                Il traverse le nuage de poison en faisant mine de rien, se rapproche de moi en disant qu’il serait peut-être temps de partir d'un regard presque angélique. Il me défrise. Ce gars me rend dingue …

                « T’as pas bientôt fini TES CONNERIES ?!!!!! »

                Une mandale s’imprime dans sa tête. Il fuse à l’extérieur du bâtiment et rencontre sur son passage l’armée de gus venu nous cueillir. Et je fonce à nouveau vers lui, l’attrape par le col et l’envoie valdinguer vers les connards de la marine. Un passage se fait au milieu des troupes après le roulé-boulé en boule de bowling de cet enfoiré de bosco, alors je passe mine de rien en distribuant à droite et à gauche sur les tronches de ceux encore conscient.
                Au loin, c’est des immeubles qui vacillent, un incendie qui se déclare. Ça sent encore le cramé. Me dis qu’aux quatre coins de la ville, les Saigneurs ont fait des merveilles, mais qu’il est temps de partir. Alors je choppe Walt et le hisse sur mes épaules avant de détaler comme un lapin pour rejoindre le navire. On est les moins loin, on arrive les premiers. On a le temps d’admirer le chaos qui s’abat sur Hinu Town, la désolation qui se crée malgré les efforts des mouettes du coin.

                Et on est vite rejoint par le reste de la fine équipe. On a tous compris qu’on peut pas rester, on le sait. Et on se tire.
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                Ignace avait craché la totalité de son poison avec la rage et la détermination de ceux qui ont vu leur honneur bafouer par des déchets de la société. Une fois ses réservoirs vides, il s’était écroulé au sol, sachant qu’il ne pourrait plus rien faire avant l’arrivée des secours. Il ne put alors assister qu’au semblant d’horreur qui se profilait pour le lieutenant Pépin. Débarrasser de son masque, elle avait peu de chance d’en réchapper. Il en allait de même pour l’autre soldat. Il ne pouvait détourner les yeux ; il put alors voir ce que les deux pirates ratèrent.

                De son côté, le lieutenant Pépin se sentait souillé par ce pirate qui avait forcé la barrière de ses lèvres. Sa colère et sa haine étaient grandes après cet acte. Pourquoi était-ce arriver ? Pourquoi cet homme ne tombait pas sous le déluge des balles ? Pourquoi le gaz ne l’atteignait pas ? S’il avait pu se relever, elle aurait tuer l’homme pour apaiser cette colère noire, prêt à mourir en le faisant. Mais ce n’était pas le cas. Et l’homme allait conduire une autre marine dans la mort. Une marine tout aussi souillé que la lieutenante. L’homme s’en alla comme si tout cela était normal, laissant les deux femmes aux bords du gouffre.

                C’était sans compter plusieurs steel bulls qui, arrivant par les toits, débarquèrent aux côtés des deux femmes et leur apportèrent des masques à gaz de secours. La première bouffée pour chacun fut comme une délivrance. La deuxième servit à attiser les braises de leur haine. Toutefois, le nuage toxique se dissipant, il apparut bien vite que le duo de pirates avait disparu, laissant les lieux et les soldats marqués par leur folie destructrice.

                On apporta des soins rapides aux blessés ; Ignace fut relevé, tout comme Pépin. À cette dernière, on lui apporta un den-den mushi afin de rapporter la situation à ses supérieurs. Son ton était maitrisé, mais la colère transpirait à chacun de ses mots.

                -Ici le lieutenant Pépin. Les pirates du capitaine Taghel sont en fuite et se dirigent vers leur navire. Nous avons subi plusieurs pertes et de nombreux dégâts. Nous allons continuer de leur mettre la pression. Terminé.

                Elle pensait encore mener cette pression, mais elle n’était pas en état, tout comme Ignace ; les médecins leur interdisaient d’y aller. Ce fut plusieurs escouades de renforts qui furent envoyés, pousser les pirates à la fuite. Et pendant qu’on évacuait les deux officiers, la lieutenante se promit de retrouver cet homme afin de lui faire payer l’insulte de cette journée.