Les rues d'Hinu Town, comme à leur habitudes, étaient blindées par la population avide de marchandage et d'échange. Blindées par les commerçants hurlant au dessus du vacarme pour attirer le client avec des bonnes affaires douteuses. Blindées par les quelques voleurs à la tire qui vont de pair avec ce genre de foule, évitant soigneusement les patrouilles de miliciens qui, eux aussi blindaient les quartiers les moins bourgeois de l'ancienne cité.
Bref, tellement blindé que les deux membres des Saigneurs des Mers qui s'y étaient faufilés avaient miraculeusement réussi à passer inaperçus le temps de faire quelques emplettes en perspective de la traversée d'une montagne au courant bien connu. La cuisinière de l'équipage, Michaela Hope, belle, douce, attentionnée et avec sa coupe de cheveux toujours dans le vent, voulait faire le plein de victuailles pour répondre aux besoins nutritifs des clients auxquels elle s'était maintenant habituée. Le bosco, Walters Scott, grand, borgne, portant partout sa masse et sa pelle, espérait conquérir son aimée en lui servant de mulet. Il faut bien avouer que le Don Juan de l'équipage avait du mal à tirer les enseignements de ses échecs et revenait sans cesse à la charge. Et, encore aujourd'hui, il semble décidé à jouer au bourreau des cœur. Un peu trop, d'ailleurs.
Chargé des nombreux bagages, suivant Hope à la trace et lui tape une discussion qui ne dépasse pas le niveau d'intérêt de la météo, Walters observe la foule avec l'intérêt d'un marchand d'art dans un magasin de plomberie. Le peuple des rues lui semble insipide, indigne de tout intérêt et, par dessus tout, dénué de tout demoiselle. Il aime Michaela, bien sûr, mais un amour à sens unique ne peut satisfaire ses envies, et il commence à fortement ressentir le besoin d'être proche d'un individu du sexe opposé. Et jusque là, c'est le néant, le vide, le trou, la mort quoi.
Apparaissant tel un ange parmi les pauvres hères de la terre, son regard droit, l'uniforme immaculé, le couvre-chef bien calé, ce qui semble être un officier, ou plutôt une, hypnotise le regard du bosco qui ne peut dès lors plus s'en détacher. Sa manière de donner ses ordres, les hommes qui lui obéissent sans discuter, c'est clairement une femme-officier de la marine. Pas de doute, elle transpire la gloire et, se visualisant les exploits et faits d'armes que supposent les médailles accrochées à sa veste, Walters Scott avance vers elle, ignorant tout autours de lui. Bousculant au passage de nombreux citoyens qui, voyant le borgne et son allure peu avenante, se disent qu'ils feraient bien de déguerpir. Arrivé à portée de voix, il s'arrête et tente d'attirer l'attention de cette nouvelle élue avec un raclement de gorge. Pas d'effet, il lui faudra s'approcher encore un peu, sortir de la masse, faire parler son cœur. Il fait donc un pas de plus, faisant ainsi irruption dans l'espace que les soldats occupent et que nul autre n'a encore osé briser pour faire part sans détour de ce qui lui pèse sur la conscience.
"Dites-moi, vous êtes qui pour briller comme ça dans un endroit pareil ? J'veux pas dire mais z'avez pas grand chose à fichtre i- Ta gueule mec t'vois pas que j'cause à la d'moizelle ?"
Les regards alentours se tournent vers le bruyant qui, en plus d'oser s'adresser à une gradée plutôt renommée, vient de casser le bras d'une des boites de conserve qui entouraient ladite gradée. Le pauvre homme devait certainement s'attendre à appréhender un clochard un peu trop porté sur la bouteille. Pas de chance.
"Bon, j'en étais où moi ?"
Ignorant les fusils désormais pointés sur lui et qui attendaient patiemment un ordre de feu, Walters continua de flirter avec son ange.
"Donc ouais, j'disais que par les torsions que je sens dans mes viscères, qu'vous méritiez pas d'zoner dans l'coin et qu'si l'envie vous en disait, on pourrait aller s'retrouver quequ'part d'plus intime, s'vous voyez où j'en viens..."
Fier de sa tirade, le pirate se tient tel un benêt devant la troupe de marines. Il sourit, de toutes ses dents, et a les mains appuyées sur ses hanches. Posture du vainqueur pour ainsi dire. Il semble enfin remarquer les armes dirigées sur lui et, enfin, arrive le sentiment d'avoir fait une boulette.
"Eh, les gars, on reste cool hein, on discute là, c'est tout okay ?"
Bref, tellement blindé que les deux membres des Saigneurs des Mers qui s'y étaient faufilés avaient miraculeusement réussi à passer inaperçus le temps de faire quelques emplettes en perspective de la traversée d'une montagne au courant bien connu. La cuisinière de l'équipage, Michaela Hope, belle, douce, attentionnée et avec sa coupe de cheveux toujours dans le vent, voulait faire le plein de victuailles pour répondre aux besoins nutritifs des clients auxquels elle s'était maintenant habituée. Le bosco, Walters Scott, grand, borgne, portant partout sa masse et sa pelle, espérait conquérir son aimée en lui servant de mulet. Il faut bien avouer que le Don Juan de l'équipage avait du mal à tirer les enseignements de ses échecs et revenait sans cesse à la charge. Et, encore aujourd'hui, il semble décidé à jouer au bourreau des cœur. Un peu trop, d'ailleurs.
Chargé des nombreux bagages, suivant Hope à la trace et lui tape une discussion qui ne dépasse pas le niveau d'intérêt de la météo, Walters observe la foule avec l'intérêt d'un marchand d'art dans un magasin de plomberie. Le peuple des rues lui semble insipide, indigne de tout intérêt et, par dessus tout, dénué de tout demoiselle. Il aime Michaela, bien sûr, mais un amour à sens unique ne peut satisfaire ses envies, et il commence à fortement ressentir le besoin d'être proche d'un individu du sexe opposé. Et jusque là, c'est le néant, le vide, le trou, la mort quoi.
Jusqu'à...
Apparaissant tel un ange parmi les pauvres hères de la terre, son regard droit, l'uniforme immaculé, le couvre-chef bien calé, ce qui semble être un officier, ou plutôt une, hypnotise le regard du bosco qui ne peut dès lors plus s'en détacher. Sa manière de donner ses ordres, les hommes qui lui obéissent sans discuter, c'est clairement une femme-officier de la marine. Pas de doute, elle transpire la gloire et, se visualisant les exploits et faits d'armes que supposent les médailles accrochées à sa veste, Walters Scott avance vers elle, ignorant tout autours de lui. Bousculant au passage de nombreux citoyens qui, voyant le borgne et son allure peu avenante, se disent qu'ils feraient bien de déguerpir. Arrivé à portée de voix, il s'arrête et tente d'attirer l'attention de cette nouvelle élue avec un raclement de gorge. Pas d'effet, il lui faudra s'approcher encore un peu, sortir de la masse, faire parler son cœur. Il fait donc un pas de plus, faisant ainsi irruption dans l'espace que les soldats occupent et que nul autre n'a encore osé briser pour faire part sans détour de ce qui lui pèse sur la conscience.
"Dites-moi, vous êtes qui pour briller comme ça dans un endroit pareil ? J'veux pas dire mais z'avez pas grand chose à fichtre i- Ta gueule mec t'vois pas que j'cause à la d'moizelle ?"
Les regards alentours se tournent vers le bruyant qui, en plus d'oser s'adresser à une gradée plutôt renommée, vient de casser le bras d'une des boites de conserve qui entouraient ladite gradée. Le pauvre homme devait certainement s'attendre à appréhender un clochard un peu trop porté sur la bouteille. Pas de chance.
"Bon, j'en étais où moi ?"
Ignorant les fusils désormais pointés sur lui et qui attendaient patiemment un ordre de feu, Walters continua de flirter avec son ange.
"Donc ouais, j'disais que par les torsions que je sens dans mes viscères, qu'vous méritiez pas d'zoner dans l'coin et qu'si l'envie vous en disait, on pourrait aller s'retrouver quequ'part d'plus intime, s'vous voyez où j'en viens..."
Fier de sa tirade, le pirate se tient tel un benêt devant la troupe de marines. Il sourit, de toutes ses dents, et a les mains appuyées sur ses hanches. Posture du vainqueur pour ainsi dire. Il semble enfin remarquer les armes dirigées sur lui et, enfin, arrive le sentiment d'avoir fait une boulette.
"Eh, les gars, on reste cool hein, on discute là, c'est tout okay ?"