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Gharr-d'à vous ! - Waka & Hadoc

    L'odeur du sel marin, le vent dans ses cheveux, les cris des marins au port, l'activité dans la ville apparaissent sous un jour nouveau à Waka. Les sons chantent à ses oreilles comme de joyeuses mélodies, tout contact est une caresse, toute odeur est un doux parfum qu'elle pourrait respirer encore et encore. Vous l'aurez compris, la rousse se sent bien, heureuse. Un sourire joyeuse illumine son visage alors qu'elle déambule entre les bâtiments en brique rouge de l'île. Elle boite légèrement de la jambe droite, seul reste de l'aventure des SM à Las Camp.

    Las Camp, une crise dont elles ont bien failli ne pas se relever. Pourtant, elles s'en sont sorties. Mieux, leur relation s'en est trouvée approfondie. Le simple partenariat proposé au départ, « sans attache », s'est implicitement transformé en quelque chose de plus fort, quelque chose que Waka n'a pas envie de nommer. Elle n'a même pas envie d'y penser. En a-t-elle même conscience ? Sans doute pas. Elle se sent juste bien. Son genou se remet, les disputes avec Louise sont toujours aussi nombreuses, mais leurs relations au lit se sont embellies, et elle peut enfin profiter d'un instant de solitude pour briser l'ennui qui occupe sa vie depuis sa convalescence.

    Elle a décidé de célébrer le tournant qu'a pris sa vie, non pas en tuant du révolutionnaire bien que ç'eut été parfait, mais en travaillant. À force de voguer d'auberge en auberge, les deux jeunes femmes commencent à tirer un peu la langue côté finances. Wakajini se rend donc avec entrain jusqu'à la caserne des marines pour essayer de décrocher un contrat, laissant Louise aller trouver de l'argent où elle veut, comme elle peut, après lui avoir fait un discours de vingt minutes pour essayer de lui tirer un « non, je ne coucherai avec personne » on ne peut plus mensonger.
    Waka devient possessive ? Oui, et elle l'assume. Un peu, seulement. Elle dissimule ça sous une tonne de faux prétextes, mais là n'est pas le sujet aujourd'hui.

    Elle avance donc avec légèreté, en tenue légère, son pantalon moulant ses formes, ses spartiates découvrant ses pieds, et son bustier mettant en avant un superbe décolleté. Une tenue aussi indécente que provocante. Et elle débarque donc à l'entrée de la caserne des marines et réclame à un sous-fifre s'il n'y a pas de proposition de contrat.

    Il râle, il rechigne, puis finalement, il se laisse amadouer par le décolleté et les jambes de la jeune femme. Par son poignard planté à côté de sa main, aussi. Et elle se retrouve avec un avis de mission, pour lequel on a besoin d'un mercenaire. Une mission « délicate », mh ?

    Sans réfléchir, la rousse saisit le contrat, écoute à peine le jeune homme qui lui dit que « vous devez rejoindre le capitaine Hadoc », et va attendre le chef de mission contre le mur de la caserne en lisant l'intitulé de la mission.

    Ordre du gouvernement, bla bla bla, groupuscule terroriste, bla bla bla réseau mafieux bla bla bla enlèvent des civils pour les exploiter, escroquent les touristes et mangent les enfants. Ah, non, mangent pas les enfants, c'est Waka qui extrapole. Mission : trouver les méchants qui sont cachés dans la ville, infiltrer les lieux, faire, une reconnaissance. Les arrêter si possible voire les massacrer s'ils se rendent pas.

    Bon. Bon, bon, bon. Rien de bien méchant, quoi. Un jeu d'enfant, infiltration-massacre, ça va l'occuper pour la journée, ce sera amusant, et elle va prendre son pied. Manque plus que son compagnon de mission.
    Le contrat demande aux chasseurs de se rendre à la caserne de la marine pour y remplir les formalités de contrats. Si les chasseurs ne s'embarrassent pas de beaucoup de tâches administratives lors de leurs traques, les marines collectionnent dossiers et tampons et bien que très répandue dans la ville, l'affaire semble dénoter d'un certain besoin de professionnalisme. L'accueil de la caserne est un jeune soldat très courtois avec une grosse pile des mêmes documents à côté de lui. Waka constate en en recevant un que de nombreux chasseurs sont attendus pour cette affaire. Traque en masse ? Pourquoi employer des chasseurs et non l'armée régulière ?

    Le papier du contrat à signer fait décliner à l'EMM toute responsabilité en cas de lésions, décès et pire encore au cours de la mission si cela devait arriver. Formulation classique pour tout chasseur qui collabore avec la Mouette. Un salaire de 10.000 berries est également versé chaque jour de participation à qui sera finalement choisi pour la mission, en plus de la prime des cibles. Voilà qui, même en cas d'échec, permet à quiconque de boucler la fin du mois. Outre les gains ponctuels des captures, le Gouvernement veille parfois à rétribuer ses aides par des rémunérations plus officielles. Aucun détail ne filtre sur l'objet de la mission, voilà qui laisse présager d'autres papiers à signer. Le jeune officier tente de déchiffrer le nom de Wakajini, puis il se résout à la rebaptiser "vous" et l'invite à passer les tests d'aptitudes physiques dans la pièce annexe. Ca, c'est moins courant, mais ça soutient le fait que la mission sera bien risquée. Ou alors, la marine veut juste s'assurer de payer un salaire à de vrais chasseurs, il est vrai qu'ils doivent faire une sélection.

    La pièce susmentionnée est un entrepôt qui a été réaménagé il y a peu. On a posé des tapis rembourrés sur le sol bétonné et les poutres ont été matelassées pour en amoindrir les chocs. Au centre de cette salle d'entraînement à peine improvisée, un grand homme de presque deux mètre fixe la chasseuse qui entre. Il ne porte pas d'uniforme de la marine. Comme la pièce, il semble avoir été armuré pour résister aux impacts et amoindrir les dégâts, mais lui sous forme d'un amalgames de métaux et tissus épais sombres lui donnant au final l'apparence d'un guerrier ninja. L'homme salue Waka à la façon de la marine et lui explique sans autres préliminaires les raisons de toute cette mise en scène.


    Spoiler:



    Pardonnez tout ce rituel ainsi que la couverture de mon visage, mais je me vois confier de nombreuses missions qui requièrent une transformation physique et suis actuellement sur une affaire qui m'oblige à ne pas me dévoiler.

    Je suis ici pour vérifier vos capacités physiques et d'anticipation. Le test sera une simulation de combat sans danger grave, mais je me devrais de donner un semblant de réel à ce réel semblant. Votre mission est simple, vous devrez vous battre sans ménagement pour me prouver que vous serez capable de survivre à ce qui vous attend. Si vous passez les examens avec brio, vous comprendrez pourquoi la marine appelle urgemment les chasseurs de primes à se mobiliser.


    Hadoc salue une nouvelle fois Waka, mais cette fois en s'inclinant de trente degrés, et lui présente ses armes. Trois sabres allant de la grande à la petite taille tenus dans leurs fourreaux.


    Si vous craignez de vous retenir pour préserver mon intégrité physique, vous pouvez vous servir dans l'atelier d'armes factices pour vous donner à cent pour cent. Donnez-en trop plutôt que pas assez.

    Pouvons-nous commencer, mademoiselle ?
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    Bien que de bonne humeur, Wakajini sent l'exaspération monter face aux procédures de la Marine. Elle vérifie que les sommes sur les contrats sont suffisantes et signe sans lire quoi que ce soit. Elle sait déjà ce qu'elle signe de toute manière, depuis le temps qu'elle réalise des contrats pour les mouettes. Par ailleurs, elle a le plaisir de découvrir qu'elle est sur une mission délicate, puisque son objet n'est pas révélé directement, et que pour une fois, on s'assure des compétences des chasseurs au lieu de simplement les envoyer à l'abattoir sans se soucier de leur survie ou non. Ils ont donc besoin de personnes efficaces. Voilà qui promet son lot d'action et de divertissement.

    Curieuse et impatiente mais pas inquiète, la jeune femme suit donc la direction qu'on lui indique et entre dans l'entrepôt réaménagé pour trouver un homme encore plus rembourré que la pièce. Ce personnage incongru s'exprime de façon insolite, mais présentant d'exquises manières. Elle répond à chacun de ses saluts avec une inclinaison de la tête, voire du buste, et écoute ses explications. La remarque sur les armes factices lui arrache un sourire glacial. L'intégrité physique de cet homme lui importe-t-elle ?

    Malgré tout, Waka prend en compte les propos de son adversaire et délaisse ses armes les plus dangereuses au profit de son bâton pour que l'autre ne risque rien de plus que quelques contusions. Elle préfère éviter de blesser celui qu'elle accompagnera lors de la mission et s'épargner des rancœurs inutiles puisqu'elle ne doute pas un instant de sa victoire.Elle ne prend même pas la peine de se protéger elle-même, confiante en son agilité.

    Elle glisse son fouet à sa ceinture, puis replace face à son adversaire.

    « Nous pouvons commencer. Sans retenue. »

    Sans retenue, c'est ce qu'on exige d'elle. Elle inspire, se concentre et saisit son fouet dans la main droite, tout en raffermissant sa prise sur son bâton de la gauche. Elle fait tournoyer le fouet, perpendiculaire au sol, avant de s'élance vers l'ennemi.

    Aussitôt l'adversaire à portée, le fouet est envoyé vers l'un des sabres en sa possession dans un claquement sec. À moins qu'il ne rencontre un obstacle, il revient à sa place ensuite pour reprendre ses cercles incessants. Jusque là face au marine, Waka dévie sa trajectoire et se décale sur sa droite – gauche de Gharr – tout en se rapprochant de sa cible, et lui envoie un coup horizontalement avec son bâton, prête à enchaîner avec le fouet de l'autre côté si l'autre contre au lieu d'esquiver.
      Depuis la matinée, il enchaîne les chasseurs et constate que la profession est offerte à des fines lames comme à de parfaits irresponsables, voués à l'extinction proche s'ils ne reconsidéraient pas leur carrière. Le marine s'est rendu compte qu'il avait commis l'erreur d'associer les chasseurs aux soldats de l'ordre. Quelqu'un qui décide de porter l'étoile de la justice sans en posséder les talents n'est parfois guère plus qu'un civil revanchard sur un coup du Destin lui ayant pris ce qu'il avait de plus cher. Ou des jeunes, beaucoup de jeunes qui se cherchaient et se disaient "je l'ai bien battu ce coléreux du bar, si je gagnais ma vie avec ça ?" Pitoyable.
      A ceux qui savaient à peine tenir un sabre, Hadoc brisait un os ou déchirait un muscle. Une leçon faussement cruelle voulant leur faire comprendre ce qu'est la douleur et signant à même leur corps blessé la dure réalité d'une vie menée dans la voie du combat. L'un de ces cancres, parfumé de peur rien qu'à la vue du marine noir, demanda même pourquoi il devait attaquer le premier. Gharr lui avait simplement répondu que les chasseurs attaquent toujours les premiers. Le chien ironique jouait le rôle de la proie face au renard sans ruse qui découvrait que le monde était peuplé de choses plus grosses que lui.

      Il n'y a donc aucune attente face à celle dont il ignore le nom, afin de ne pas être influencé par son éventuelle réputation. A considérer sa panoplie d'armes, il la voit comme quelqu'un de très bon ou très médiocre. Elle choisit le fouet et le bâton. Hadoc place son pion du côté des médiocres. Sa main ne lâche toutefois pas sa pièce, pas avant le premier assaut. Par ses vêtements, sa façon de faire tournoyer son arme articulée et le sabre à lame courbe qu'elle garde en réserve, Hadoc la définit comme quelqu'un de souple et précis, mais aussi plus fort que la moyenne des femmes. Son corps est athlétique et ses jambes très fermes, elle n'aurait probablement pas besoin d'armes pour affronter le commun des mortels. Gharr s'amuse derrière son masque et laisse son sabre court rangé dans son dos avant de tenir fermement les deux autres dans chaque main, toujours dans leur fourreau.

      Il n'avait sorti sa lame qu'une seule fois aujourd'hui. Ce geste signifie généralement son désir de tuer l'adversaire, mais pas cette fois. Il avait employé son tranchant pour briser la lame d'un chasseur qui se prétendait samouraï, mais n'était même pas ronin. Hadoc l'avait méprisé pour l'image qu'il diffusait des fidèles de la Voie du Guerrier et avait préféré briser son arme fétiche plutôt que de le tuer lui. Le charlatan était reparti en abandonnant l'objet qui ne lui appartenait probablement pas.

      L'inconnue profite de l'allonge pour fouetter. Logique. Son claquement heurte la base du fourreau du marine qui laisse tomber son sabre sans laisser penser qu'il a manqué de vitesse. Serein, il pivote pour exposer son flanc au chasseur, de façon à réduire la surface d'impacts et protéger son entrejambe du fouet et du bâton qui approchent. ien qu'assez armuré pour se protéger des assauts, Hadoc doit jouer le jeu comme s'il ne possédait rien. Le cou, le ventre et l'aine devront être farouchement protégés. Si elle résiste au premier échange, il devra probablement veiller à ses jambes également. Les danseuses sont mortelles quand elles ont l'avantage de l'allonge et un adversaire plus lent. Impact imminent, le chasseur se déporte dans le dos de Gharr pour profiter d'un angle mort et de la plus forte exposition de son angle. Son bâton file à l'horizontale pour lui plier le dos et le samouraï se forge une colonne vertébrale d'acier en plaquant son sabre contre l'omoplate reliée au bras armé. Le choc serait fort pour un ivrogne déjà déséquilibré ou quelqu'un de surpris, mais Gharr est costaud, alerte et n'a rien à craindre d'une arme à deux mains tenues d'une seule par un être qui n'a pas sa puissance pure. Sitôt le choc passé, le bout de bois perd toute dangerosité. Gharr laisse glisser son fourreau contre sans chercher à le dévier et réplique d'un coup vertical vers le sommet du crâne de la cible, en tenant compte de la vitesse de son déplacement. Aux estimations de Hadoc, si elle est bel et bien mauvaise, le coup finira sur sa clavicule gauche et la brisera. Une clavicule brisée, c'est très douloureux, ça fera une bonne leçon. Mais le sabre ne touche pas l'os, pas plus que sa chair. Hadoc sourit en constatant qu'elle a reculé d'un bond en le voyant saisir le sabre court dans son dos avec sa main autrefois désarmée. Elle n'est pas médiocre.

      Fort de ce constat, le samouraï ne veut pas la laisser cogiter à une nouvelle méthode. Son fouet à courte distance est inutile, Hadoc pourrait lui bloquer l'épaule ou frapper son poignet avant qu'elle l'utilise. De toutes façons, cette objet a besoin de portée plus longue pour pouvoir claquer, sauf technique de rope action comme peut employer Judge. Gharr accepte de payer un coup pour le découvrir, mais il doute qu'elle puisse utiliser cette compétence rare.

      Le sabre court est vite mêlé aux assauts du moyen. Hadoc reste presque collé à elle, comme si ce n'était pas un combat, mais une danse. Il laisse la tempête des armes adverses derrière lui et profite de son avantage matériel pour forcer sa cible à esquiver sans prendre le temps d'employer ses jambes à autre chose que des bonds qu'il imite pour la tracer comme un missile. Tant qu'elle tiendra bâton et fouet, elle ne pourra pas riposter. Gharr espère qu'elle sacrifiera bientôt ses armes à portée longue pour oser un combat à forces égales entre sabres et poignards.
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        Aucun faux pas ne vient perturber la danse dans laquelle les deux protagonistes se sont lancés. Pourtant, Wakajini n’est as rassurée. Si jusque là, elle est parvenue à esquiver chacun des coups qui lui étaient destinés, elle n’en sent pas moins la supériorité de son adversaire. Elle ne s’attendait pas à le voir se coller à elle, et si la promiscuité ne la dérange pas de coutume, elle en devient plus qu’inconvenante ici. Alors qu’elle essaye de rétablir entre son adversaire et elle une distance suffisante pour utiliser ses armes correctement, elle se sent de plus en plus prise au piège.

        Telle une bête sauvage, un grondement sourd la prend aux tripes, résonne dans son esprit, en écho à sa rage grandissante ; une rage qui n’est là que pour lui éviter de sombrer dans la panique. Inutiles, ses armes deviennent bien vite un handicap. Ils immobilisent les bras de la chasseuse, tandis que ses pieds ne lui servent qu’à esquiver les coups ennemis. Elle essaye de se déporter sur le côté, mesure mal l’élan du Samuraï, et sent son arme s’abattre sur son avant-bras, lui faisant lâcher subitement son fouet.

        Aucun cri. Aucune plainte.
        Juste cette rage, grandissante.

        Libérée de son fouet, elle n’a plus que le bâton, inutile face à ce combattant-ci. Son seul atout face à cet homme est son agilité. Elle ne l’aura ni à l’usure, ni dans une lutte de force. Ses doigts s’ouvrent donc pour laisser tomber à terre sa dernière arme. Libre de toute entrave, elle change subitement de tactique et cesse de fuir.

        Brusquement, elle vire de direction, et va à la rencontre de l’ennemi. Celui-ci semble avoir anticipé le mouvement puisqu’il repart en arrière afin de maintenir cette distance idéale pour le maniement de ses deux sabres. La rousse tente un fauchage au ras du sol, mais, sans surprise, sa jambe est évitée d’un saut. Sans la continuité de son mouvement, Waka tournoie sur elle même, se redresse sur ses mains tandis que ses jambes fendent l’air et se rapprochent dangereusement du Marine qui esquive et n’hésite pas à bloquer le mouvement de rotation avec ses sabres, déséquilibrant ainsi Waka.

        Un premier juron échappe à la jeune femme lorsqu’elle sent le contact d’un sabre contre son tibia. Un second suit le premier lorsqu’elle bascule sur le côté sans parvenir à retrouver son équilibre. Enfin, un troisième juron se fait entendre lorsque, rétablie sur ses deux pieds, un coup vient la cueillir au creux du ventre.
        Pourtant, plutôt que de s’arrêter pour retrouver son souffle momentanément coupé, elle suit le mouvement que lui impose le sabre et se jette en arrière, pour esquiver un possible enchaînement de la part du Samuraï.

        Désemparée, la jeune femme cherche du regard une arme quelconque pouvant lui être utile face à cet ennemi. Elle a beau affectionner les combats à main nue, elle n’est que rarement prise dans des affrontements frontaux, et, incapable de porter un coup à l’ennemi, elle réalise qu’elle a sans doute mal choisit ses armes quelques instants plus tôt.
        Le guerrier noir laisse la dame blanche battre en retraite. Aucun cadeau, c'est pur stratégie. Il n'a cessé d'attaquer et de se dépenser. Ce qu'elle a perdu de souffle en saturation d'adrénaline, il l'a perdu en usure d'enchaînements. Gharr est un athlète, son cardio peut en supporter plus. Mais Wakajini aussi et elle est plus légère, surtout sans armure. Alors, il la laisse repartir. Plus aucune arme en sa possession ne prend le moindre avantage à distance, c'est au contact qu'ils se départageront.

        Jouant de son ascendant, Gharr pose les genoux au sol et se fige. Sa sérénité contraste avec la violence de ses assauts et son apparence. Un colosse noir fait de métal qui vous poursuit partout dans une pièce, sans la moindre expression visible derrière son masque, ça réveille une peur primale. L'obscurité, l'inconnu, le monstre sous le lit ou présent dans les cauchemars, quand on court poursuivi par un mal qu'on ne peut identifier. Tous ceux qui se battent ont probablement un jour rêvé de leur défaite et de leur impuissance et c'était ce déguisement que le marine avait choisi de porter.

        Mais ce combat n'est pas réel. Hadoc est confronté aux chasseurs de primes, des alliés. Plusieurs d'entre eux ont déjà bénéficié de son aide ce matin quand il percevait un moyen d'aider à se parfaire. Il ressent cette opportunité avec son adversaire qui l'a étonné par sa capacité à l'esquiver et la fulgurance de ses gestes. Elle n'a pas encore perdu, mais il est indispensable de briser cette idole de faiblesse matérialisée devant elle. Alors, Gharr rappelle l'humain derrière le masque.

        Quand j'étais petit, je subissais un entraînement assidu auprès de mon père, un samouraï devenu ronin. Quand je fus assez fort pour me faire sauter à un mètre de distance, il traça deux lignes dans le sable et me demanda d'en franchir l'espace d'un bond. Je réussis facilement. Deux jours plus tard, nous arrivâmes au sommet d'un canyon. Un mètre le séparait du voisin. Je m'attendais à être porté, mais à la place mon père me dit qu'il était à ma portée de sauter moi-même. Je regardai le prix de l'échec et il me pétrifia, j'hésitai longtemps avant de demander s'il en était sûr. C'était pourtant le même exercice, pourquoi avoir peur de rater une chose que j'étais certain de pouvoir accomplir ?

        Nous nous retrouvons tous un jour amoindri par un obstacle que nous surestimons. La peur est un acide qui dissout les talents. Mais que risque-t-on vraiment ? De tomber ? Pourquoi avoir appris à sauter si c'est pour redouter la chute ? Tout homme ou femme qui choisit un jour de porter une arme accepte de mourir au combat, c'est notre destinée à tous. La vôtre. Seuls les sots fuient ces évidences.

        Vous êtes douée, mais vous craignez encore le vide. Je ressens votre colère et l'entrave qu'elle place dans vos gestes. La voie du berserk change la rage en force, mais aucun berserker ne peut être précis. La précision est votre force. Le stress votre faille. Comme pour moi.

        En acceptant le fait d'avoir déjà perdu ce que vous avez, vous vous libérez de vos entraves. Vous perdez alors votre appréhension de l'erreur et de l'autre, votre esprit s'apaise et vous avez la même efficacité que lorsque vous vous entraînez face à un mannequin de paille. Oubliez la lame sous le fourreau, la douleur et la défaite. N'écoutez que le rythme de la danse et dansez. Parce que rien d'autre n'a d'importance que votre façon d'honorer l'art de la guerre. Maintenant et à jamais.


        Après avoir parlé, Gharr se relève et défouraille son sabre moyen. A présent, Wakajini n'a plus le droit à l'erreur, car ces lames tranchent un membre sans opposer la moindre résistance. Avant de l'attaquer, Hadoc rappelle.

        Ce n'est qu'un peu de sable entre deux traits.

        Et il charge, sans cri ni colère.
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          Une arme pour remplacée les perdues. Fébrile, Waka guette de l’œil le râtelier qui lui a été présenté quelques instants plus tôt, et son adversaire lui laisse une opportunité de s’armer de nouveau tandis qu’il se lance dans un discours qui, quelques semaines plus tôt, aurait laissé la jeune femme indifférente. Pourtant, alors qu’elle s’empare d’un cimeterre et d’un poignard, plus adaptés pour ce combat, elle ne perd pas un mot des propos du samurai. Sa fierté et son orgueil mis à mal lors de la dernière aventure des SM la poussent à prendre en considération ce qu’il dit, et elle prend un instant pour s’apaiser.

          Ce combat n’est qu’un test.
          Ce combat n’est rien.

          Deux lames s’entrechoquent, suivies de deux autres. Les deux attaques du Marine ont été parées par la chasseuse de primes, qui prend davantage de risques. La lame incurvée fend l’air avec la fougue de celle qui la manie, ne parvenant pas à inquiéter la rigueur des lames droites. Toutefois, un certain équilibre s’installe entre les deux combattants. Une plaie apparaît sur un bras, une entaille entame les vêtements épais, et la ténacité de l’un est rapidement compensée par la souplesse de l’autre.

          Wakajini ne ménage pas son adversaire, pas plus qu’elle ne se ménage elle-même. Pendant combien de temps ? Elle ne sait pas vraiment. Elle se contente de repousser ses limites sans y penser, de céder le moins de terrain possible à son adversaire. Elle semble d’ailleurs bien s’en tirer, malgré les gouttes de sueur qui perlent sur son front et à ses tempes. Ostensiblement, elle n’éprouve pas toutes les facilités du monde dans ce combat, mais elle ne lésine pas sur la technicité et les acrobaties pour s’en tirer malgré l’écart de force brute entre eux.

          Voilà son erreur aujourd’hui, alors que son genou n’est pas encore remis totalement. Elle enchaîne les sauts vrillés et les mouvements de capoeira sans songer à l’impact sur ses articulations. Sur son articulation.
          Elle sent la douleur qui monte progressivement et les tendons qui se font capricieux sans les prendre en compte, décidée à aller jusqu’au bout, décidée à l’emporter.

          Et paf.

          Il a fallu qu’un coup frôle de trop près sa jambe, qu’elle réalise un faux mouvement pour esquiver le sabre, et prenne un mauvais appui, lui arrachant une grimace de douleur. Sa jambe droite cède sous son poids, et le genou de l’autre, valide, vient la cueillir à la mâchoire.

          Elle n’a que le temps de lever son poignard pour empêcher la lame de suivre et de se poser sur sa gorge. Sauf qu’elle est toujours à terre, la douleur affluant de son genou blessé, obligée de prendre appui sur son cimeterre pour ne pas tomber sous la pression exercée par le samurai contre son poignard.

          Une moue contrariée se peint sur son visage alors qu’elle réalise sa défaite. Une défaite dont elle ne peut avoir honte, compte tenu de l’énergie qu’elle a mis dans cet affrontement, mais son égo est de nouveau meurtri alors qu’elle est confrontée une seconde fois à quelqu’un qu’elle ne parvient pas à écraser sous son talon.
          Sa blessure ne lui semble pas une justification valable à sa faiblesse, et de nouveau, l’amertume et la colère viennent embrumer son esprit. Incapable de voir les bienfaits de ce duel, elle se contente de se relever, et de ranger ses armes avant de reprendre son bâton abandonné plus tôt pour l’utiliser momentanément comme béquille, le temps que son genou récupère.

          « Mon articulation ira mieux d’ici quelques minutes. N’essayez même pas d’utiliser ma blessure en argument pour me refuser sur cette mission. Je ne laisserai pas ma faiblesse la mettre en péril. »

          Une réplique digne des meilleurs shônen, prononcée avec la même conviction que celle ressentie par Luffy lorsqu’il défend ses compagnons. Nul esprit d’équipe dans cette déclaration, juste une fierté disproportionnée, qui pousse la rousse à trouver sa revanche, non dans un second duel, mais dans sa contribution à la mission de la Marine.
          Le premier coup n'était pas un cadeau, il était destiné à blesser gravement le chasseur. Quant au second, il était destiné à tuer. Mais cette fois les choses ont été différente et l'inconnue a honoré ses armes et sa fonction. Mieux encore, elle a osé les répliques et les attaques de rythme pour surprendre. Hadoc s'est libéré de sa crainte de terrasser l'adversaire en même temps qu'elle, le véritable combat commençait. De la pièce d'à côté, une batterie de sons secs métalliques a nourri l'imagination d'un combat rude et terriblement vif, ce qu'il a été. Enfin à l'aise avec sa gestuelle, Wakajini a forcé le marine à plus d'ingéniosité encore. Frappes puissantes de l'école de plomb, coups précis du sabre léger, sauts, bonds, emploi des murs pour changer de direction ou suivre l'autre dans les airs, la fureur de ce qu'est un combat pour la survie en conditions réelles s'est invitée dans un entraînement que Gharr ne songeait pas jusqu'alors.

          Plusieurs fois il l'a frôlée, parfois jusqu'à entaille, et plusieurs fois l'acier de son armure a été griffée et ses vêtements déchirés. Le chasseur s'est adapté aux styles et pièges de sa technique, le test était une réussite et c'était à présent le plaisir de la danse martiale qui motivait la pérénité des échanges. Un avertissement sonna alors dans l'esprit du chien. il n'est pas là pour s'amuser, d'autres suivront après et seront peut-être plus coriaces encore. L'armure pèse, les vêtements empêchent le corps de refroidir. Et puisqu'il ne pouvait y avoir de conclusion avant la fin de la dernière série de coups, Gharr employa les techniques de l'école aux quatre mains pour finir en beauté. Cette école forme à utiliser les pieds pour manier les sabres, l'encoche dan la chaussure métalique de l'armure est prévue à cet effet.

          Le samouraï laisse tomber son sabre moyen et poursuit son travail de l'autre. Le moment à passer d'une lame face à deux est un risque que la femme exploite bien et qui le pousse à la retraite, mais son pied emporte dans les gestes la lame abandonnée et se redresse pour éprouver le bas du corps attaquant. L'inconnue ne laisse qu'une entaille sévir, les suivantes manquent et une forme inconnue du guerrier de danse lui permet de s'en sortir. Mais quelque chose cloche. Alors que l'assaut touche à sa fin et que le combat va se conclure par une convenue séparation, la lame accrochée au pied remontant en estoc ne se voit opposer aucune résistance. Gharr va l'embrocher si elle ne bouge plus et le seul geste dont elle se sent capable est la prise d'appuis sur son sabre. Le pied pointu a des orteils métalliques, impossibles d'écarter les orteils pour le désarmer. D'instinct teinté de panique, Hadoc se propulse de la jambe restée au sol pour partir en avant et forcer la lame à reprendre une direction saine pour la danseuse. La jambe d'appuis devient l'armée, l'autre percute juste le visage de la blessée dans le mouvement.

          Hadoc récupère son équilibre et déloge son arme en se promettant de ne plus l'employer durant ces tests. Il s'en veut également pour ce qu'il voit, le chasseur a tellement donné pour convaincre que son corps a lâché et termine ce duel d'une façon crasseuse. Elle se met en colère et refuse la disqualification, chose que devrait ordonner le marine pour ne compromettre la sécurité de personne durant la mission. Mais elle est trop douée, sa présence est indispensable. Blessée ou non, son absence au sein des sélectionnés compromettrait l'opération. Gharr la laisse récupérer, puis conclut.

          J'ai manqué de prudence, pardonnez-moi. il m'est impossible de vous dire si vous avez réussi le test avant d'avoir vu tout le monde, les places sont limitées et il reste beaucoup de monde à voir. Toutefois, je vous fais le serment d'oublier votre faille d'aujourd'hui et de m'en tenir à vos stricts talents.

          L'appel des vainqueurs se fera dans quatre jours, veillez à récupérer de vos blessures d'ici là. Merci pour ce combat.
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          • https://www.onepiece-requiem.net/t1888-le-capitaine-hadoc-a-emherge