- L'odeur du sel marin, le vent dans ses cheveux, les cris des marins au port, l'activité dans la ville apparaissent sous un jour nouveau à Waka. Les sons chantent à ses oreilles comme de joyeuses mélodies, tout contact est une caresse, toute odeur est un doux parfum qu'elle pourrait respirer encore et encore. Vous l'aurez compris, la rousse se sent bien, heureuse. Un sourire joyeuse illumine son visage alors qu'elle déambule entre les bâtiments en brique rouge de l'île. Elle boite légèrement de la jambe droite, seul reste de l'aventure des SM à Las Camp.
Las Camp, une crise dont elles ont bien failli ne pas se relever. Pourtant, elles s'en sont sorties. Mieux, leur relation s'en est trouvée approfondie. Le simple partenariat proposé au départ, « sans attache », s'est implicitement transformé en quelque chose de plus fort, quelque chose que Waka n'a pas envie de nommer. Elle n'a même pas envie d'y penser. En a-t-elle même conscience ? Sans doute pas. Elle se sent juste bien. Son genou se remet, les disputes avec Louise sont toujours aussi nombreuses, mais leurs relations au lit se sont embellies, et elle peut enfin profiter d'un instant de solitude pour briser l'ennui qui occupe sa vie depuis sa convalescence.
Elle a décidé de célébrer le tournant qu'a pris sa vie, non pas en tuant du révolutionnaire bien que ç'eut été parfait, mais en travaillant. À force de voguer d'auberge en auberge, les deux jeunes femmes commencent à tirer un peu la langue côté finances. Wakajini se rend donc avec entrain jusqu'à la caserne des marines pour essayer de décrocher un contrat, laissant Louise aller trouver de l'argent où elle veut, comme elle peut, après lui avoir fait un discours de vingt minutes pour essayer de lui tirer un « non, je ne coucherai avec personne » on ne peut plus mensonger.
Waka devient possessive ? Oui, et elle l'assume. Un peu, seulement. Elle dissimule ça sous une tonne de faux prétextes, mais là n'est pas le sujet aujourd'hui.
Elle avance donc avec légèreté, en tenue légère, son pantalon moulant ses formes, ses spartiates découvrant ses pieds, et son bustier mettant en avant un superbe décolleté. Une tenue aussi indécente que provocante. Et elle débarque donc à l'entrée de la caserne des marines et réclame à un sous-fifre s'il n'y a pas de proposition de contrat.
Il râle, il rechigne, puis finalement, il se laisse amadouer par le décolleté et les jambes de la jeune femme. Par son poignard planté à côté de sa main, aussi. Et elle se retrouve avec un avis de mission, pour lequel on a besoin d'un mercenaire. Une mission « délicate », mh ?
Sans réfléchir, la rousse saisit le contrat, écoute à peine le jeune homme qui lui dit que « vous devez rejoindre le capitaine Hadoc », et va attendre le chef de mission contre le mur de la caserne en lisant l'intitulé de la mission.
Ordre du gouvernement, bla bla bla, groupuscule terroriste, bla bla bla réseau mafieux bla bla bla enlèvent des civils pour les exploiter, escroquent les touristes et mangent les enfants. Ah, non, mangent pas les enfants, c'est Waka qui extrapole. Mission : trouver les méchants qui sont cachés dans la ville, infiltrer les lieux, faire, une reconnaissance. Les arrêter si possible voire les massacrer s'ils se rendent pas.
Bon. Bon, bon, bon. Rien de bien méchant, quoi. Un jeu d'enfant, infiltration-massacre, ça va l'occuper pour la journée, ce sera amusant, et elle va prendre son pied. Manque plus que son compagnon de mission.