Dernières heures sur le bateau du cap’taine Céhèf. J’dois vous avouer que c’est plutôt tendu.
Depuis que j’ai, sans faire exprès bien sûr, écrabouillé un type pendant notre traversée de Reverse Mountain, je sens comme une atmosphère hostile tout autour de moi. Allez savoir pourquoi, tous les pingouins de ce rafiot se sont mis à me détester après ça ! Heureusement, un heureux concours de circonstance et ma perfidie naturelle m’ont permis de ne pas être jeté à l’eau trop rapidement. Le chantage. C’est beau. J’aime.
Mais si mon petit jeu marche avec Hassan, les autres matelots, eux, continuent à vouloir assister à mon décès. Ce qui ne m’arrange que très peu. Du coup, je suis sensé être enfermé dans ma cabine jusqu’à ce que nous touchions terre. Ceci aurait pu être un plan tout à fait acceptable, en effet, je me voyais bien couché dans mon lit pendant que les autres trimaient pour me déposer au cap des jumeaux. Sauf que j’suis le roi de coups foireux. Mon arrivée sur le Tégévé et ma dernière négociation pour m’en tirer en sont des preuves flagrantes. Du coup, prévoir le genre de coups foireux qu’on pourrait me faire devient un jeu d’enfant. « Confiant mais méfiant ! » comme disait papa Samehada ! Alors j’me méfie et j’monte sur le pont pour vérifier qu’on complote pas en juif contre moi. Non ? Tant mieux. Paranoïa quand tu nous tiens. Me regardez pas comme ça les gars, j’m’en vais bientôt ! Regardez, on voit la terre là, oui, là, pas trop loin !
Autant vous dire de suite que j’avais l’impression que j’allais me faire liquider sur place. Pourtant il n’arriva rien de bien méchant. Tout au plus quelques insultes mais c’était un langage tellement censuré à côté de celui des bandits des montagnes.. V’là que je regrette leurs grossièretés tient. Eux, ils savaient innover ! Pas comme ces pingouins qui se contentent de me traiter de végétarien, d’ectoplasme et d’autres mots pas très jolis (à cause de leur longueur) mais dont on se fout totalement.
Du coup, me voilà presque arrivé à bon port. La nuit est déjà tombée, mais on arrive bien à distinguer le phare du cap. C’est le cap’taine qui doit être content. En parlant de lui, vlà que petit gros fait monter un sac de provision sur le pont et me le tend en grimaçant.
- Nous avons des codes, nous Monsieur le bretteur. Je vous invite à en faire de même si vous ne voulez pas vous attirer les foudres d’un homme moins clément que moi.
- Ouai ouai c’est ça cap’taine. Si c’est pour me faire entuber par le premier guignol qui passe, non merci ! J'laisse ça pour les autres. Genre.. Vous.
Et toc dans ta face. C’est un victoire incontestée pour le grand Samehada Taisou ! Heureusement que j'ai mon joker sinon j'sens que le pingouin m'aurait fait la peau! Comme maman serait fière ! Déjà qu’elle avait pleuré quand j’avais détroussé mon premier passant, là, elle ne pourrait plus se retenir ! Enfin j’crois que c’était de la fierté. Ça peut pas être du désespoir non ? Si ? Je dis merde, passons à autre chose, comme mon débarquement. Il se fit assez discrètement. Un peu comme quand un type se barrait après avoir empapaouté tout le monde. Ce qui était un peu le cas quand même. Ne pleurez pas mon départ les pingouins ! Vous me reverrez, je vous le promets. Et cette fois ma lame ouvrira la panse de chacun d’entre vous.
En attendant, me v’là débarqué sur le cap des jumeaux. On a pas jeté l’ancre juste à côté mais j’décide d’aller y j’ter un œil. Derrière moi, les pirates du Tégévé doivent pousser un soupir de soulagement mais j’m’en branle. J’suis occupé. J’suis occupé à essayer de voir où j’pose les pates. Parce qu’il faut que j’arrive quand il fait nuit et qu’il y a une putain de brume. J’trébuche une fois et j’me rétame sur des rochers. Galère. J’tombe une deuxième fois. Idem. C’t’île va me buter avant que j’arrive au phare, je l’sens. Pis y’a des bruits. Des drôles de bruits. Le genre de bruits qu’t’as pas l’habitude d’entendre et qui t’fait bien flipper. Mais j’avance. Dans l’noir. Dans la brume. Avec ce bruit.
*CRACK*
La foudre. Le tonnerre. Un putain de coup de tonnerre. Bordel, j’sens qu’j’vais pas dormir cette nuit.
Depuis que j’ai, sans faire exprès bien sûr, écrabouillé un type pendant notre traversée de Reverse Mountain, je sens comme une atmosphère hostile tout autour de moi. Allez savoir pourquoi, tous les pingouins de ce rafiot se sont mis à me détester après ça ! Heureusement, un heureux concours de circonstance et ma perfidie naturelle m’ont permis de ne pas être jeté à l’eau trop rapidement. Le chantage. C’est beau. J’aime.
Mais si mon petit jeu marche avec Hassan, les autres matelots, eux, continuent à vouloir assister à mon décès. Ce qui ne m’arrange que très peu. Du coup, je suis sensé être enfermé dans ma cabine jusqu’à ce que nous touchions terre. Ceci aurait pu être un plan tout à fait acceptable, en effet, je me voyais bien couché dans mon lit pendant que les autres trimaient pour me déposer au cap des jumeaux. Sauf que j’suis le roi de coups foireux. Mon arrivée sur le Tégévé et ma dernière négociation pour m’en tirer en sont des preuves flagrantes. Du coup, prévoir le genre de coups foireux qu’on pourrait me faire devient un jeu d’enfant. « Confiant mais méfiant ! » comme disait papa Samehada ! Alors j’me méfie et j’monte sur le pont pour vérifier qu’on complote pas en juif contre moi. Non ? Tant mieux. Paranoïa quand tu nous tiens. Me regardez pas comme ça les gars, j’m’en vais bientôt ! Regardez, on voit la terre là, oui, là, pas trop loin !
Autant vous dire de suite que j’avais l’impression que j’allais me faire liquider sur place. Pourtant il n’arriva rien de bien méchant. Tout au plus quelques insultes mais c’était un langage tellement censuré à côté de celui des bandits des montagnes.. V’là que je regrette leurs grossièretés tient. Eux, ils savaient innover ! Pas comme ces pingouins qui se contentent de me traiter de végétarien, d’ectoplasme et d’autres mots pas très jolis (à cause de leur longueur) mais dont on se fout totalement.
Du coup, me voilà presque arrivé à bon port. La nuit est déjà tombée, mais on arrive bien à distinguer le phare du cap. C’est le cap’taine qui doit être content. En parlant de lui, vlà que petit gros fait monter un sac de provision sur le pont et me le tend en grimaçant.
- Nous avons des codes, nous Monsieur le bretteur. Je vous invite à en faire de même si vous ne voulez pas vous attirer les foudres d’un homme moins clément que moi.
- Ouai ouai c’est ça cap’taine. Si c’est pour me faire entuber par le premier guignol qui passe, non merci ! J'laisse ça pour les autres. Genre.. Vous.
Et toc dans ta face. C’est un victoire incontestée pour le grand Samehada Taisou ! Heureusement que j'ai mon joker sinon j'sens que le pingouin m'aurait fait la peau! Comme maman serait fière ! Déjà qu’elle avait pleuré quand j’avais détroussé mon premier passant, là, elle ne pourrait plus se retenir ! Enfin j’crois que c’était de la fierté. Ça peut pas être du désespoir non ? Si ? Je dis merde, passons à autre chose, comme mon débarquement. Il se fit assez discrètement. Un peu comme quand un type se barrait après avoir empapaouté tout le monde. Ce qui était un peu le cas quand même. Ne pleurez pas mon départ les pingouins ! Vous me reverrez, je vous le promets. Et cette fois ma lame ouvrira la panse de chacun d’entre vous.
En attendant, me v’là débarqué sur le cap des jumeaux. On a pas jeté l’ancre juste à côté mais j’décide d’aller y j’ter un œil. Derrière moi, les pirates du Tégévé doivent pousser un soupir de soulagement mais j’m’en branle. J’suis occupé. J’suis occupé à essayer de voir où j’pose les pates. Parce qu’il faut que j’arrive quand il fait nuit et qu’il y a une putain de brume. J’trébuche une fois et j’me rétame sur des rochers. Galère. J’tombe une deuxième fois. Idem. C’t’île va me buter avant que j’arrive au phare, je l’sens. Pis y’a des bruits. Des drôles de bruits. Le genre de bruits qu’t’as pas l’habitude d’entendre et qui t’fait bien flipper. Mais j’avance. Dans l’noir. Dans la brume. Avec ce bruit.
*CRACK*
La foudre. Le tonnerre. Un putain de coup de tonnerre. Bordel, j’sens qu’j’vais pas dormir cette nuit.