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Marine Academy - III [OneShot 1609]

Bonjour, classe.

Aujourd’hui nous allons mener une expérience pour déterminer la quantité de super-héros nécessaire à changer une ampoule. Pour cela il vous faut d’abord un super-héros quelconque. Ni trop super, ni trop passuper. Un moyen, un normal. Un blanc. Pas comme neige, mais quand même assez pour servir sous les drapeaux. C’est important les drapeaux. Prenons Super-Tahar par exemple, du temps où il était jeune. Encore une fois, ni trop jeune, ni trop pasjeune. Vingt-quatre ans, c’est bien, c’est raisonnable. Il a ainsi déjà découvert ses superpouvoirs, mais pas encore pu faire l’expérience de ses supertares. Il est encore docile, un peu docile. Suffisamment docile.

Important la docilité. Car sans docilité, point de soumission possible à l’autorité. Et sans soumission à l’autorité, impossible de lui mettre un superjeunot dans les pattes. Oui, car c’est là la deuxième étape : mettre un super-jeune dans les mains avisés du super-héros. Pour plus de commodité par la suite, prenons une supergamine comme Super-Trempe, qui s’entendra tout de même assez bien avec le super-héros sélectionné. Rapport au fait qu’ils ont tous les deux la superfrappe superprogressive et un petit côté superrebelle qui les rapprochera l’un de l’autre mais sans dépasser les limites autorisées dans les rapports consentants entre supérieur et subordonnée. Bon.

Troisième étape, plaçons maintenant nos deux sujets, Super-Tahar et Super-Trempe, dans une superville, là encore moyenne et quelconque pour que tout se passe bien et ne pas risquer de tomber dans une configuration particulière qui conduirait à des résultas particuliers. Mettons… Saint-Urea. C’est bien, Saint-Urea, il y a du monde, un peu de tout. De la vermine, du noble, du moins noble et du pourri de toutes les couleurs. Plaçons-nous tout de même dans un lieu relativement sain et simple à gérer pour y mener une expérience. La ville haute fera très bien l’affaire, un estaminet alcoolique mais pas trop pour les précisions. On peut tout faire dans ce genre d’endroit. Des rencontres par exemple.

Tout est en place ? Bien, observons.


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Jour 00, moment qu’on s’en fout.

Super-Tahar entre dans le troquet. S’allonge à une table, réclame une pinte. On lui apporte un quart, journée de merde. A la hauteur de l’ordre de mission délivré le matin même. « Allez au Poisson Fringant, demandez à Ragorn le tenancier si une jeune femme du nom de caporal Super-Trempe n’est pas déjà arrivée. Si oui, accompagnez-la pour la journée. Si non, attendez-la pipe au bec assis dans le coin le plus sombre de l’endroit puis accompagnez-la pour la journée une fois qu’elle sera arrivée. » « Mais. » « Ordre du contre-amiral en personne, on ne discute pas ! »

Super-Tahar a discuté. Mais ça n’a rien changé. Le voilà là. Dans un coin sombre. Sous les regards réguliers du fameux Ragorn, fumant une pipe en rêvant de se faire, de se tailler. Et attendant. Les clients changent et passent mais les chiens n’aboient pas. A la quinzième bourrée, Super-Tahar n’en peut plus, se lève, va vers le tenancier, se plaint, gueule un bon coup en bon super-héros impatient de faire ses preuves et se fait rembarrer. Et comme il n’est encore que super-héros et pas super-méchant, il va se rasseoir, penaud, ravalant ses humeurs et la pilule que le bon gars lui a donnée pour faire passer le temps. Une pilule bizarre. Bleue. Il avait le choix entre celle-ci et une autre. Rouge.

Mais le rouge, c’est pour plus tard.

Et effectivement l’attente passe beaucoup plus doucement. Enfin. Plus facilement. Tout à la fois déformé, élargi, et rétréci, le temps s’efface peu à peu et puis soudain boum, la rencontre.

Super-Trempe entre. Il sait que c’est elle, elle ne sait pas. Que c’est lui. Elle va direct voir Ragorn. Le bon Ragorn, ami du fils de l’oncle de sa sœur. Demi-sœur. Sinon ce serait son oncle à elle aussi dont il serait question. Mais bref. Ragorn, le contact. Ragorn, qui d’un coup de menton indique en réponse à sa question prévue et prévisible le coin sombre dans lequel Super-Tahar ne fume plus, dans lequel Super-Tahar bade. Bade et baye. Aux corneilles. Le con, on est intérieur et les piafs restent dehors. On est dans un établissement bien tenu ici.

Ohé, c’est à toi qu’mon père m’a confiée ?! Jsuis Super-Trempe, et le contre-amiral, c’est mon père.

Tout est dit. L’important. Oui, c’est à lui, sûrement. Il semblerait. Il la regarde. D’entre les tournoiements des lumières au plafond de la salle. A première vue Super-Trempe est brune. Châtaigne. Châtaine. A seconde vue Super-Trempe est mignonne. Mais trop jeune. Horf. Quoique. Les femmes sont précoces paraît-il, adviendra ce que devra. Pour l’instant, se relever, le principal. Ou s’asseoir. Un bon début. Super-Tahar s’assied. Décemment. Comme un commandant. Oui, c’est à lui. Enchantée mademoiselle. Ainsi donc vous êtes la fille de ? Hinhin. Putain d’fille à papa. Il pense. Ou bien l’a-t-il dit ? Ah ! Ragorn, tes pilules ! Super-Trempe lui en met une. Se lève, déguerpit. Court dans la ruelle, crie sa rage à une tourterelle. Et s’arrête.

Regarde à gauche. Regarde à droite. Va en face. Derrière elle surgit Super-Tahar, qui la suit jusqu’au bout du jour. De la lumière ; la ruelle finit dans l’ombre. Vomit ses tripes dans un coin fait pour ça. Blanchit, débade. Et reprend sa marche. Sa course. Poursuite. Rattrape Super-Trempe au bout d’un district. Lui en met une. Se fait entendre. Se fait comprendre. En apparence. Elle cède. Lui met un coup dans les parties. Se tire ailleurs encore. Mais pas loin. Crache le morceau. L’infanterie, c’est bien mais pas top. Elle voulait voir du pays, de l’eau. On l’a propulsée caporale. Parce que quand même. Et puis voilà. Pour faire les choses en apparence dans les règles quand même. Pas faire la pistonnée. Commencer en bas. Besoin d’un guide. Alors lui. Elle l’a choisi en plus. Dans les fiches que lui a fait circuler son paternel. Une bonne tête qu’il avait. Une bonne tête de supersoldat. Alors elle l’a choisi.

Snif.

Super-Tahar a un cœur encore à l’époque. Alors il écoute. Sourit encore un peu benoîtement à cause du maudit bonbon bleu qui lui donne un air béat et finement benêt, mais écoute et comprend et compatit même un peu. Elle est mignonne, a-t-on dit. Mignonne au point de faire compatir un gros dur.

Et puis voilà. La suite ?


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Maintenant, laissons les sujets mijoter un peu dans Saint-Urea. Mettons que la mission baby-sitting se déroule comme elle devait, sans anicroche, sans révolution, sans heurts. Mettons que le gardien et la gardée fassent shopping et emplettes et dépenses dans la ville sans que rien ne se passe. Puis laissons-les faire leurs affaires dans leur cage d’observation. Laissons-les s’apprivoiser. Laissons-les s’acoquiner. Laissons leur l’intimité requise pour ce faire et éteignons à cette fin la lumière du laboratoire. Un clignement d’œil du lecteur suffira.

Maintenant, changeons d’époque.

Mettons que la journée soit devenue semaine et que la semaine soit devenue mois. Mettons que Super-Tahar ait apprécié assez Super-Trempe pour décider de la former et déformer complètement. Mettons que Super-Trempe se soit entichée assez de Super-Tahar pour se laisser former et déformer complètement. Mettons qu’enfin l’ordre du contre-amiral soit devenu la volonté du caporal, et que la caporale ait besoin d’une mission de la plus prestigieuse importance pour devenir officiellement officier. Parce que sous-officier, ça va bien un moment. Oui mais les honneurs, ça s’acquiert, miss. D’accord, que dois-je faire mon commandant ? Voilà.

Et reprenons l’observation.


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Jour qu’on s’en fout, moment 00.

On a changé d’estaminet. On est passé au Poisson Pas Fringant, l’équivalent du premier sus-utilisé dans la narration pour la basse ville. L’ambiance y est beaucoup moins posée, beaucoup plus affirmée. Ici, on a son caractère et on le montre, même si on reste un peu civilisé pour ne pas que la milice ou, mieux, l’armée, ne débarque. Ici, on est soi-même, mais on a aussi sa prudence. Ici, on a son superméchant local. Super-Bowl, qu’il s’appelle. Il est grand, il a le crâne lisse, et un supercasque qui sert à plein de trucs inutiles dont, en l’occurrence, de saladier pour fruits et légumes en bois peint.

Oui, parfois pour survivre, les Super-Vilains doivent s’adapter, faire dans le petit travail. Eh, on ne se moque pas, il n’est pas toujours évident de boucler le mois avec la crise et les fluctuances politiques au sommet de la ville qui changent régulièrement la donne pour les petites gens. Et en ce moment, Super-Bowl sert donc de potiche. De faire valoir. Vend son image de marque pour trois fois rien et un pin’s en prime à la fin du mois. La fin du mois est proche d’ailleurs. C’est même aujourd’hui. Et sitôt la paie encassée, shcling, on verra enfin pourquoi c’est malgré toutes les apparences un Super-Vilain. On se demandera pourquoi et comment il a tenu deux jours à ne rien faire d’autre qu’être ridiculisé par le tenancier de l’établissement, mais comme déjà dit, parfois il faut bien vivre. Et les voies de tout bon mâle. De tout bon mal. Sont impénétrables. Pouf pouf.

Eh, Bowl ! Ah mais tu vas t’bouger un peu mon gars ? Y a des cons, des clients qu’attendent après toi.

Des cons, oui. Des clients, aussi. Parfois ce sont les mêmes. Souvent. Mais à con, con et demi. Aujourd’hui, le con n’est pas celui qui croit, et le tavergiste méchant, médisant et malveillant verra bien que rira celui qui rira le dernier. En l’occurrence, Bowl, mais ne spoilons pas. Trop tard.

Super-Bowl monte sur scène avec son saladier en argent dans les mains, plein de fruits. Et fait son show. Paf, la tomate. Pif, la banane. Vous voudriez une description du show ? Vous n’en aurez pas ; il n’y a pas de show. Seulement des fruits qui s’écrasent, qui écrasent. C’est un beau foutoir. Les clients hurlent, sont mécontents. Meurent étouffés de rage et de colère et parfois simplement parce que Bowl en a décidé ainsi. Il est déchaîné. Rit comme un méchant. Et enfin le patron le voit pour ce qu’il est : un gros vilain pas beau qui va le tu. Qui l’a tué. Trop tard, trop rapide. Tant pis, passons.

Des gouttes de sang plein les mirettes et les vêtements, Super-Bowl reprend son saladier, le remplit tel un graal du sang de son exploiteur en chef et le porte à ses lèvres avant de le vider d’un trait. Un peu sucré, il se lèche les lèvres. Puis sort, engueule un pigeon pour le plaisir de. Et parcourt les rues enfin libre de la liberté des autres. Demain on le craindra, haha. Et ça ne loupe pas.

Le demain, son affiche paraît : le tarif estimé pour son numéro est de cinq millions de piécettes sonnantes et trébuchantes, ce qui est bien mais pas top. Alors, ce soir, on recommence. Et que fait-on ce soir ? La même chose que hier soir, ma mie, tenter de trucider le monde.

Et cette fois, on passe à la ville haute. Parce qu’aucun marin digne de ce nom et accompagné de la fille d’un contre-amiral qui lui a été mise entre les mains n’aura d’intérêt à aller dans la basse ville, et qu’il faut bien un rapport entre le début et la fin de cette narration, sinon ça n’a aucun sens n’est-ce pas. Et la suite, c’est pour une prochaine observation.


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Ah. En fait non.

La suite.


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Jour qu’on s’en fout, moment qu’on s’en fout mais le soir, quand même, pour l’ambiance.

Estaminet sans nom, quartier sans nom, public sans nom.

Alors, qu’est-ce que je dois faire pour passer officier dans les règles ?

Techniquement, il suffit d’une signature du commandant Super-Tahar. Appuyé par celle du contre-amiral, aucun doute que le dossier filera plus vite que l’éclair et que plutôt que de passer par les marches sous- et vice-, Super-Trempe finira directement Lieutenant. Quand même. Passer pour une fille formée à la dure, bien sûr, c’est cool, mais passer vite, c’est mieux. Mais. Autant que ce soit mérité. Elle en a les capacités. Alors. Mission. Un méchant. Il faudrait un superméchant. Un gros, un coriace, un facile. Un à sa hauteur. Maizoù ? Je dis maizoù parce que c’est plus joli que maisoù. Et puis soudain. Dzing ! Le verre tenu par Super-Tahar éclate en dix morceaux dans sa main même, non pas serré trop fort mais bel et bien tiré à vue par le pistolet de Super-Bowl, rentré hilare et fou et psychotiquement dangereux dans le pub par hasard et par la porte.

Oui, les gens sont d’un commun, parfois. Même les méchants. Même les superméchants.

Et puis, donc, le verre. La provocation. La solution. Fillette, tu vois le vilain monsieur, là-bas ?

Oui.

Alors vas-y. Je te regarde. Et après t’es officier. Fais-moi pas honte, hein, tout le monde me regarde.

D’accord.

Et elle y va. Et il y va. Et ils y vont. Tous les deux. Le fou et la gentille. D’un côté et de l’autre. De la piste. L’un avec son bol en métal, l’autre avec sa main en fonte. Et elle le tarte. Mais bien. A lui décoller la mâchoire. D’ailleurs, elle décolle. La mâchoire. En deux oui oui. J’ai des témoins. Mais il faut les payer. Et voilà. Affaire classée. Super-Bowl est mort, vive Super-Trempe. Cinq millions dans les poches et un beau papier signé par Super-Tahar lui-même. Et un sourire mignon sur un minois joli. Parce que les Super-Héroïnes sont pas des cageots, sinon ça vend pas du rêve ni des billets.

Super-Tahar qu’on retrouve, de nouveau au Poisson Fringant avant son départ pour s’en revenir au QG de South Blue où l’attendra une nouvelle aventure forcément palpitante, à boire un nouveau verre en pensant à la pilule rouge et aux possibilités zinfinies avec une liaison bien appuyée qu’elle était censée offrir à son dégustateur. Ragorn, un gars à retourner voir. Plus tard, dans dix ans et des brouettes. Ou quinze. Oui, quinze ça paraît bien. Et Super-Trempe, une fille à oublier. La faute à son père. Un contre-amiral, ça se courtise difficilement quand on est seulement commandant. Et même si on est supercommandant. D’ailleurs, oublions-la, l’histoire est terminée. S’est terminée sitôt le papier obtenu et la lettre de promotion-mutation reçue.


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Dernière édition par Tahar Tahgel le Jeu 10 Mai 2012 - 15:24, édité 1 fois
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Le rapport avec les ampoules ? Aucun. Merci, bonsoir.


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