« Toutes nos excuses madame, cette lame d’eau est survenue avec une rapidité affolante ! Jamais cela n’était arrivé avant qu’une passagère passe par-dessus le bastingage… »
« Qu’la semence d’vos enfants maudisse vot’ lignée ! Peste et Furoncles ! »
Descendant le ponton mis en place par la Translinéenne, Lisa Scoumoune pestait le navigateur du Drakkar qui l’avait amené sur la terre de Banaro. La sorcière de la compagnie des Chats Noirs était trempée jusqu’à l’os, le sel blanchissait sa robe violette et ses cheveux grisâtres étaient plaqués contre sa peau ridée. Le voyage entre le Cap des Jumeaux et la terre saccagée de l’ancienne bataille entre le défunt Ace aux Poings Ardents et le terrible Barbe Noire avait été houleux.
Mains sur le veston et sourire à demi-pincé, Jinx observait son amie des pieds à la tête. La poisse constante de cette chère Scoumoune ne l’avait pas encore épargné et elle en avait fait les frais.
Quant à Lucky et Rabb, les deux acolytes en ressortaient le sourire aux lèvres.
« Mes z’amis, je trouve z’es voyages fabuleux ! Il y a tellement de jolies jeunes femmes dont le vent z’oulevait leurs jupes… Zaaaa… Nous repartons quand ? »
L’énorme bestiau des steppes de Picky Island logeait son vieil ami sur son dos, l’ange oscillait comme l’aiguille d’une horloge à chaque pas que le lapin faisait. Les badauds semblaient vouloir s’en éloigner le plus possible, l’animal semblait prendre un malin plaisir à bouloter la moindre hanse de baguage qui trainait près de ses chicots.
Le professeur de superstitions n’était pas bien frais lui non plus, le cocktail généreusement offert par la compagnie de transport lui avait retourné les tripes et ce n’était pas la potion « miracle » à base d’ailes de poissons que lui avait concocté Scoumoune qui avait changé la donne.
Tant bien que mal, Jinx Interpella un paysan du coin en salopette qui trimait à arracher des rocailles centenaires de la terre, qui semblaient être tombées à cet endroit comme des chiures de mouettes tomberaient du ciel.
« Keuf… Vous avez des Marines établis ici mon brave ? »
«Hel ! Des Marines ? T’serais pas un gringo des fois ? Ya bien l’bureau d’el Shérif à une dizaine d’minutes d’marches ! Hel ! »
Les mains terreuses du bonhomme pointaient une fumée grise qui s’échappait d’entre deux des 9 rochers monstrueux qui composaient l’île. Après un rapide coup d’œil sur l’énorme escargot qui secondait Jinx dans ses déplacements, le cutéreux se remit au travail en gémissant dans largo Banaroien.
La compagnie s’en alla donc en quête du fameux bureau fédéral en empruntant l’unique chemin encore visible parmi les immensités de champs calcinés et jonchés de souches.
« Il semblerait que cette île ait été le théâtre d’un combat entre deux grands acteurs de l’ancien temps mes amis… Et qu'elle ait gardé des marques de la représentation... »
Acquiesçant du chef, les cinq membres regardaient silencieusement les alentours noircis de charbons où la nature se faisait piétiner par les décombres d’une civilisation ancienne. Malgré quelques croassements de corbeaux, on n’entendait que le tintement constant du chaudron métallique de la sorcière et le bruit des fioles de Jinx qui s’entrechoquaient contre son poitrail. Après quelques minutes, les premières bâtisses en bois de la ville firent leur apparition face aux retraités.
Banaro Town : Population 2031 âmes.
Town fourmillait d’activité, les carrioles s’entrecroisaient dans un raffut du tonnerre, ils s’insultaient dans le patois local, se disputaient la moindre bouteille de whisky ou le plus petit guignon de pain et au loin les portes du saloon battaient la mesure.
« En voilà une triste ville mes z’amis ! Zahaha ! »
La petite troupe s’engagea dans l’avenue principale en sifflotant et crachotant, une brochette de vieux qui avait le mérite de stopper le brouhaha quotidien de la city et laisser une mine perplexe sur la trogne des bouseux locaux. A gauche, c’était l’épicier local et ses trois pauvres tomates à vingt milles Berrys pièce, à droite le teinturier aux yeux bridés qui retirait avec difficulté le noir des linges de ces dames et au fond la banque aux coffres très certainement vides. Entre autres d’autres bâtiments aux allures de westerns des années 1520, c’était devant le bureau du Shérif que les Chats Noirs s’alignèrent. Le bruit de sabots qui battaient la terre fit tourner la trogne du professeur et c’est deux gusses en chapeautés qui firent plisser le regard de Donor.
« Qu’la semence d’vos enfants maudisse vot’ lignée ! Peste et Furoncles ! »
Descendant le ponton mis en place par la Translinéenne, Lisa Scoumoune pestait le navigateur du Drakkar qui l’avait amené sur la terre de Banaro. La sorcière de la compagnie des Chats Noirs était trempée jusqu’à l’os, le sel blanchissait sa robe violette et ses cheveux grisâtres étaient plaqués contre sa peau ridée. Le voyage entre le Cap des Jumeaux et la terre saccagée de l’ancienne bataille entre le défunt Ace aux Poings Ardents et le terrible Barbe Noire avait été houleux.
Mains sur le veston et sourire à demi-pincé, Jinx observait son amie des pieds à la tête. La poisse constante de cette chère Scoumoune ne l’avait pas encore épargné et elle en avait fait les frais.
Quant à Lucky et Rabb, les deux acolytes en ressortaient le sourire aux lèvres.
« Mes z’amis, je trouve z’es voyages fabuleux ! Il y a tellement de jolies jeunes femmes dont le vent z’oulevait leurs jupes… Zaaaa… Nous repartons quand ? »
L’énorme bestiau des steppes de Picky Island logeait son vieil ami sur son dos, l’ange oscillait comme l’aiguille d’une horloge à chaque pas que le lapin faisait. Les badauds semblaient vouloir s’en éloigner le plus possible, l’animal semblait prendre un malin plaisir à bouloter la moindre hanse de baguage qui trainait près de ses chicots.
Le professeur de superstitions n’était pas bien frais lui non plus, le cocktail généreusement offert par la compagnie de transport lui avait retourné les tripes et ce n’était pas la potion « miracle » à base d’ailes de poissons que lui avait concocté Scoumoune qui avait changé la donne.
Tant bien que mal, Jinx Interpella un paysan du coin en salopette qui trimait à arracher des rocailles centenaires de la terre, qui semblaient être tombées à cet endroit comme des chiures de mouettes tomberaient du ciel.
« Keuf… Vous avez des Marines établis ici mon brave ? »
«Hel ! Des Marines ? T’serais pas un gringo des fois ? Ya bien l’bureau d’el Shérif à une dizaine d’minutes d’marches ! Hel ! »
Les mains terreuses du bonhomme pointaient une fumée grise qui s’échappait d’entre deux des 9 rochers monstrueux qui composaient l’île. Après un rapide coup d’œil sur l’énorme escargot qui secondait Jinx dans ses déplacements, le cutéreux se remit au travail en gémissant dans largo Banaroien.
La compagnie s’en alla donc en quête du fameux bureau fédéral en empruntant l’unique chemin encore visible parmi les immensités de champs calcinés et jonchés de souches.
« Il semblerait que cette île ait été le théâtre d’un combat entre deux grands acteurs de l’ancien temps mes amis… Et qu'elle ait gardé des marques de la représentation... »
Acquiesçant du chef, les cinq membres regardaient silencieusement les alentours noircis de charbons où la nature se faisait piétiner par les décombres d’une civilisation ancienne. Malgré quelques croassements de corbeaux, on n’entendait que le tintement constant du chaudron métallique de la sorcière et le bruit des fioles de Jinx qui s’entrechoquaient contre son poitrail. Après quelques minutes, les premières bâtisses en bois de la ville firent leur apparition face aux retraités.
Banaro Town : Population 2031 âmes.
Town fourmillait d’activité, les carrioles s’entrecroisaient dans un raffut du tonnerre, ils s’insultaient dans le patois local, se disputaient la moindre bouteille de whisky ou le plus petit guignon de pain et au loin les portes du saloon battaient la mesure.
« En voilà une triste ville mes z’amis ! Zahaha ! »
La petite troupe s’engagea dans l’avenue principale en sifflotant et crachotant, une brochette de vieux qui avait le mérite de stopper le brouhaha quotidien de la city et laisser une mine perplexe sur la trogne des bouseux locaux. A gauche, c’était l’épicier local et ses trois pauvres tomates à vingt milles Berrys pièce, à droite le teinturier aux yeux bridés qui retirait avec difficulté le noir des linges de ces dames et au fond la banque aux coffres très certainement vides. Entre autres d’autres bâtiments aux allures de westerns des années 1520, c’était devant le bureau du Shérif que les Chats Noirs s’alignèrent. Le bruit de sabots qui battaient la terre fit tourner la trogne du professeur et c’est deux gusses en chapeautés qui firent plisser le regard de Donor.
- Spoiler:
- « Hep ! Gringo ou … »
« …ou Desperados ? Hep ! »
« Je me prénomme Donor Jinx, je travaille pour le gouvernement et voici le reste de ma compagnie. Nous sommes à la poursuite de dangereux trouffions, est-il possible de voir votre Shérif ? »
«Hep ! L’Shérif O’Malley ? C’est qu’il est… »
« … En rendez-vous ! Hep !»
La porte du bureau fédéral claqua dans le dos de Scoumoune et la clique se retourna pour observer un homme à la silhouette démoniaque.- Spoiler:
- «Bam Bam Bam ! Shérif O’Malley, garant de la sécurité de Banaro. Que puis-je pour vous ? Balaaam ! »