Posté Jeu 11 Oct - 9:45 par Rafaelo
Pourquoi l'attaquait-elle la bougresse ? Elle avait tenté d'endormir sa méfiance et repartait de plus belle, toutes griffes dehors. Rafael para son premier coup, mais se prit une gifle qui claque fort en retour. Crochetant sa jambe, il la fit tomber à terre et roula par dessus elle. Il se remit debout dans le même mouvement et observa rapidement son environnement. Ils ne pouvaient se permettre de se battre si proches de leur cible, les risques d'attirer l'attention étaient maximaux. Mettant ses bras en croix, il les porta devant son visage pour se protéger d'un violent coup de massue, et il en profita pour s'emparer du poignet de la donzelle. Il l'attira à lui et frappa son flan du tranchant de la main. Elle se dégagea et recula, puis revint à l'assaut. Ils roulèrent à terre, ensemble, puis s'arrêtèrent quelques instants, au son du cliquetis de la poignée de la porte. L'assassin darda un regard paniqué vers l'entrée de la pièce, tout en maintenant le poignet droit de la drôlesse. Il la lâcha brusquement, se redressa quasiment au même instant où la lumière se fit une place dans leur combat. Rafael resta interdit une fraction de seconde, juste assez pour que le garde hurle l'alerte. Il bascula la jeune femme sur le côté, roula sur son épaule et se mit debout dans le même geste. Il frappa le garde au plexus, mais une giclée de sang macula son visage. L'assassin eut un mouvement de recul, et la tête du garde roula à terre, dans un geyser carmin. Il ramena le corps qui s'agitait à terre, dirigeant le flot de sang vers l'intérieur de la pièce. Ce n'était pas ainsi qu'ils passeraient inaperçus ! La capuche de l'assassin bascula en arrière alors qu'il s'essuyait le visage. Il darda un regard incandescent sur la jeune femme, puis se détourna. Son visage n'avait été visible qu'une fraction de seconde, mais juste assez pour qu'elle puisse y lire la fureur qui habitait ses traits. Coinçant le tissus entre son index et son pouce, il ramena la capuche sur son front et avança d'un pas. Deval avait du se réveiller à présent. La discrétion importait peu : tout devait avoir l'air d'un règlement de compte et elle allait faire foirer la mission ! Jamais il n'aurait du s'interposer. La meilleure solution aurait été de la laisser faire puis de s'arranger pour qu'elle se fasse coincer, mais l'assassin n'était pas certain que c'était là le meilleur choix. D'ailleurs, c'était intriguant. Deux assassins pour une même cible. Etait-ce le hasard, ou une sordide coïncidence. Et il y avait longtemps qu'il ne croyait plus aux coïncidences. Il s'échappa de la pièce en ouvrant grand la porte et avisa au loin deux gardes qui dégainaient leurs armes en avançant dans sa direction. L'assassin grogna et attrapa l'étole qui enserrait les épaules de la jeune femme. Il la poussa devant lui et usant d'une clef de bras, il l'envoya en direction des deux imbéciles. Voilà qui l'occuperait le temps de faire son oeuvre. Elle pouvait le suivre, et offrir son dos aux gardes, ou s'en occuper et ainsi lui laisser quelques secondes de champ libre.
Tournant le dos à a scène, Rafael se faufila jusqu'à la porte de sa cible. Il dégaina une dague de sa ceinture et l'appliqua contre la serrure. Puis, il l'enfonça entre la plaque de métal chargée de maintenir la cohésion du mécanisme, sous la poignée, et imprima un mouvement de levier pour la dégager. La gaine tomba à terre, alors qu'un étrange bruit sourd se faisait entendre à l'intérieur de la pièce. L'assassin fit tourner sa dague dans sa main et frappa un coup sur ce qu'il restait de la serrure, envoyant voler de l'autre côté une partie du mécanisme, puis il se recula. Il tourna sur lui même et frappa un coup sec juste en dessous de la poignée. Avec un horrible grincement, la porte s'enfonça puis la serrure céda, s'ouvrant en grand sur une pièce plongée dans la pénombre, exceptée la timide lueur d'une chandelle. Un homme se tenait là, une lueur mauvaise dans le regard. La flamme faisait se refléter son sourire malsain, et le canon rutilant de son mousquet. L'assassin ouvrit grand les yeux, et se laissa tomber en arrière, se cambrant de son mieux pour se rattraper avec les mains, mais la détonation le prit de court. Au lieu d'exécuter un parfait saut de main, Rafael fut projeté face contre terre, le tir le cueillant à l'épaule gauche. Il se releva, tournant sur son autre côté. Il porta sa main droite à sa blessure, et grimaça en la retirant maculée de sang. La balle l'avait éraflé, ripant sur la protection métallique qui enserrait le haut de son corps. Il tira alors deux dagues de sa ceinture et les envoya voler vers sa cible, frappant d'un geste chandelle et mousquet. Les deux tombèrent à terre, prenant de court Deval qui recula en se prenant les pieds dans les dalles inégales du carrelage. Il s'étala de tout son long, tandis que l'assassin s'avançait vers lui, tenant son épaule blessée avec douleur. Du pied, il referma la porte derrière lui, et attrapa une chaise pour la bloquer de l'intérieur, cherchant à retenir la jeune femme, histoire de faire les choses à sa manière. Une fois celle-ci en place, il s'avança vers sa cible, écartant du pied son mousquet. Il s'accroupit au dessus de lui. Comme toujours, les malfrats n'étaient que des petites frappes maintenues à flot par leur argent et les pattes qu'ils graissaient. Mais face à leur destin, ils restaient des hommes pathétiques. Rafael fit saillir de sous son bracelet droit une lame secrète et la plaça sous sa gorge, chatouillant sa pomme d'Adam.
"Tu sais qui m'envoie, Deval. Tu sais qu'au nom du peuple, cette lame va faire taire tes crimes et t'apporter la paix pour toutes les souffrances que tu as causé. L'Umbra veille et protège. L'Umbra juge et applique la sentence. Il est temps pour toi de rejoindre les ombres que tu chéris et de libérer le monde de âme corrompue. Puisses-tu reposer en paix." lâcha l'assassin, s'apprêtant à enfoncer sa dague profondément dans sa jugulaire.
"Resquiescat in pace." conclut-t-il, relevant légèrement le bras.
Tout crime méritait sentence. Le sort en était jeté.