Le soleil se levait à présent sur le rivage calme de l'îlot Givy. Une douce brise balayait le port désert, alors que le ciel se couvrait déjà de quelques nuages. Contrairement aux us des environs, tous les bateaux de pêches étaient restés à quai mettant ainsi en suspension l'activité principale du village. Suite aux blessures des habitants ayant combattu, les hommes indemnes étaient restés à terre. Le tout afin de pouvoir s'occuper des blesser, ou encore remettre en état les maisons effondrées. L'organisation des tâches, dirigée par William Carman, avait été rapide et efficace, si bien que peu importe où vous posiez les yeux tout homme ou femme était à l'ouvrage. Les plus forts et adroits s'occupait de la charpente, les plus fragiles et minutieux des soins. Quartes enfants accompagnés d'une cuisinière s'attelait à préparer le petit déjeuner pour tout le monde, apportant chaleur et courage dans les cœurs meurtris par la tristesse de la bataille. Heureusement, aucun mort n'était à compter, bien que deux personnes soient dans un état assez critique. L'une d'elle était le fameux Prince, cet inconnu qui les avait aidés…
L'hôpital improvisé s'était installé dans la maison du Docteur, à deux pas du Repos des Marins. En plus de la salle d'osculation, quatre autres pièces étaient disponibles pour accueillir les patients. Donnant des ordres à gauche et à droite, le médecin n'avait pour le moment toujours pas eut de pause… La cuisine s'était également transformée en infirmerie, où l'on pouvait observer trois lits de camps entassés les uns à coté des autres. La place restante était tout juste suffisante pour faire le thé et y installer une chaise. C'est sur cette dernière que veillait Alan depuis la veille, assit tête baissé vers son nouvel ami. Enfin… Veiller est un bien grand mot pour un enfant, car durant la nuit il s'était assoupi sans même pouvoir lutter. On pouvait maintenant entendre sa respiration régulière, ponctuée de quelques crises de ronflement. Tous les patients de la pièce dormaient également, laissant naitre dans cet endroit une sensation de repos mérité, une certaine quiétude. Le vieux Bob choisit ce moment opportun pour rejoindre son neveu, et par là même le réveiller. Sans prendre le temps de frapper, il ouvrit brusquement la porte. Puis, se dirigeant en slalomant entre les lits vers lui, le réveilla d'une petite frappe sur la tête.
"-Hmmm…"
Le biologiste entrouvrit légèrement un œil encore accaparé par son sommeil. Voyant que le Prince ne s'était toujours pas éveillé, son esprit estima sans doute qu'il s'agissait d'une fausse alerte. Laissant échapper un long bâillement, le gamin se permit de rejoindre Morphée à nouveau. Le manque d'intérêt émanant de cette réaction eut le don d'énerver quelque peu le vieillard qui, afin de corriger son insolent de neveu, lui frappa de nouveau le crâne avec force. Cette fois, la douleur eut raison de tout. Se levant dans un sursaut, le regard vert se posa de gauche à droite, puis de droite à gauche, cherchant l'origine de cette bosse. Il ne tarda pas à stopper net sur le nouvel arrivant. Le teint joyeux habituel se décolora soudainement, passant de rosé à blanchâtre. Lentement, Alan déglutit. L'appréhension l'avait déjà envahit. Une de ses oreilles fut saisie et tirée vers le haut. Sans prendre garde aux "Aie aie aie aieuuuh" qui envahirent la pièce, le barman se mit à crier.
"- Alors comme ça on s'amuse à détruire mon bar?! Hein? T'as intérêt à v'nir au Repos avant 10h pour réparer tes conn'ries! Compris? Si j'te vois pas arriver à l'heure mon p'tit, tu t'prendras une dérouillée dès que je t'aurais attrapé!"
Sans plus de cérémonie, l'oncle le reposa violemment sur sa chaise avant de se mettre à siffloter Mon p'tit garçon (♪). Il s'en alla alors tranquillement jusqu'à la gazinière à quelques pas de lui. Ses mains se mirent au travail, remplissant une grande casserole d'eau tiède. Une fois le robinet fermé, ce fut au tour du feu de s'actionner.
Le gamin ne l'avait pas quitté du regard une seule seconde, tenant dans sa main la pauvre oreille meurtrie. Le regard sombre, il observait son tortionnaire réaliser chacune ses actions, prêt à reprendre une position de protection. Ce fut seulement après avoir vérifié la flamme sous l'eau que le barman reprit sa route vers le Repos des Marins. Cependant, ses pas s'arrêtèrent un instant sur le pas de la porte. Une réflexion profonde se lisait sur ses rides, alors qu'il poussa un long soupire. Tournant la tête en sa direction, il regarda une dernière fois le pirate alité. Haussant alors les épaules, il réactiva ses jambes.
Alan observa un long moment la sortie après le départ de son oncle, maudissant intérieurement ce vieillard sans scrupule. Ce barman avait beau être un homme qu'il appréciait, sa manie de le rappelé à l'ordre devenait bien pesante... Ce fut à son tour d'expirer longuement avant de se retourner vers le malade. Son humeur maussade eut pour accueil une bonne surprise, les yeux de l'étranger s'étaient ouverts.
L'hôpital improvisé s'était installé dans la maison du Docteur, à deux pas du Repos des Marins. En plus de la salle d'osculation, quatre autres pièces étaient disponibles pour accueillir les patients. Donnant des ordres à gauche et à droite, le médecin n'avait pour le moment toujours pas eut de pause… La cuisine s'était également transformée en infirmerie, où l'on pouvait observer trois lits de camps entassés les uns à coté des autres. La place restante était tout juste suffisante pour faire le thé et y installer une chaise. C'est sur cette dernière que veillait Alan depuis la veille, assit tête baissé vers son nouvel ami. Enfin… Veiller est un bien grand mot pour un enfant, car durant la nuit il s'était assoupi sans même pouvoir lutter. On pouvait maintenant entendre sa respiration régulière, ponctuée de quelques crises de ronflement. Tous les patients de la pièce dormaient également, laissant naitre dans cet endroit une sensation de repos mérité, une certaine quiétude. Le vieux Bob choisit ce moment opportun pour rejoindre son neveu, et par là même le réveiller. Sans prendre le temps de frapper, il ouvrit brusquement la porte. Puis, se dirigeant en slalomant entre les lits vers lui, le réveilla d'une petite frappe sur la tête.
"-Hmmm…"
Le biologiste entrouvrit légèrement un œil encore accaparé par son sommeil. Voyant que le Prince ne s'était toujours pas éveillé, son esprit estima sans doute qu'il s'agissait d'une fausse alerte. Laissant échapper un long bâillement, le gamin se permit de rejoindre Morphée à nouveau. Le manque d'intérêt émanant de cette réaction eut le don d'énerver quelque peu le vieillard qui, afin de corriger son insolent de neveu, lui frappa de nouveau le crâne avec force. Cette fois, la douleur eut raison de tout. Se levant dans un sursaut, le regard vert se posa de gauche à droite, puis de droite à gauche, cherchant l'origine de cette bosse. Il ne tarda pas à stopper net sur le nouvel arrivant. Le teint joyeux habituel se décolora soudainement, passant de rosé à blanchâtre. Lentement, Alan déglutit. L'appréhension l'avait déjà envahit. Une de ses oreilles fut saisie et tirée vers le haut. Sans prendre garde aux "Aie aie aie aieuuuh" qui envahirent la pièce, le barman se mit à crier.
"- Alors comme ça on s'amuse à détruire mon bar?! Hein? T'as intérêt à v'nir au Repos avant 10h pour réparer tes conn'ries! Compris? Si j'te vois pas arriver à l'heure mon p'tit, tu t'prendras une dérouillée dès que je t'aurais attrapé!"
Sans plus de cérémonie, l'oncle le reposa violemment sur sa chaise avant de se mettre à siffloter Mon p'tit garçon (♪). Il s'en alla alors tranquillement jusqu'à la gazinière à quelques pas de lui. Ses mains se mirent au travail, remplissant une grande casserole d'eau tiède. Une fois le robinet fermé, ce fut au tour du feu de s'actionner.
Le gamin ne l'avait pas quitté du regard une seule seconde, tenant dans sa main la pauvre oreille meurtrie. Le regard sombre, il observait son tortionnaire réaliser chacune ses actions, prêt à reprendre une position de protection. Ce fut seulement après avoir vérifié la flamme sous l'eau que le barman reprit sa route vers le Repos des Marins. Cependant, ses pas s'arrêtèrent un instant sur le pas de la porte. Une réflexion profonde se lisait sur ses rides, alors qu'il poussa un long soupire. Tournant la tête en sa direction, il regarda une dernière fois le pirate alité. Haussant alors les épaules, il réactiva ses jambes.
Alan observa un long moment la sortie après le départ de son oncle, maudissant intérieurement ce vieillard sans scrupule. Ce barman avait beau être un homme qu'il appréciait, sa manie de le rappelé à l'ordre devenait bien pesante... Ce fut à son tour d'expirer longuement avant de se retourner vers le malade. Son humeur maussade eut pour accueil une bonne surprise, les yeux de l'étranger s'étaient ouverts.
Dernière édition par Alan Carman le Jeu 18 Oct 2012 - 11:25, édité 1 fois