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Des dunes, des monstres et des coups de soleils...

Des dunes de sable, un espace infini de chaleur dénudé de végétaux. Du caillou, quelques palmiers desséchés par-ci, par-là, le seul pays où je n'aurais jamais dû mettre les pieds. Et pourtant, j’ai réussi à y aller. Hinu Town. Grande zone désertique avec 40°Celsius à l’ombre en journée. La nuit ce n’est pas mieux, les températures peuvent aller sous zéro.

Je monte sur un rocher brûlé par le soleil pour regarder cette fournaise, les mains en visière tellement la lumière me fait mal aux yeux. Yeah : Rien devant ! Rien derrière ! Et rien non plus à droite et à gauche !

A part bronzer ou mourir, pourquoi suis-je venue ici ? Ah oui ! Pour attraper un dangereux criminel primé. Ils n’ont qu’à garder l'argent. S’ils pouvaient me donner un tonneau rempli d’eau, je serais comblée !

Ça fait à peine deux jours que j’ai quitté mon île inconnue de West Blue et je suis déjà en danger de mort. La sueur ruisselle de mon front, coule dans mon dos. Je me suis déjà mise en sous-vêtements et si je n’arrive pas rapidement à l’unique ville d’Hinu Town, je risque d’enlever plus que ça si vous voyez ce que je veux dire ! C’est donc avec mon kimono dans une main et mes deux sabres dans l’autre que j’avance péniblement dans cet enfer sablonneux.

On m’a pourtant prévenue. Prévoir de l’eau. Sauf que ma gourde est maintenant vide. Je ne peux plus m’hydrater. Et ce soleil qui ne veut pas partir griller un autre coin du globe… Quelle idée pourrie, j’ai eu de venir ici ! Il fait trop chaud, beaucoup trop chaud !

Malgré ce temps étouffant, je dois continuer. Sinon, c’est onze ans de ma vie et de mon entraînement qui partent en fumée. Je descends de mon perchoir pour marcher, encore et encore, et cette immensité, cette mer de sable, s’étend toujours. Aucune ville au loin, aucune oasis. Ça m’étonnerait beaucoup de trouver ne serait-ce qu’une flaque d’eau ici. Il me faudrait vraiment de la chance pour sortir de ce guêpier.

Mes genoux lâchent soudainement et je tombe sur le sol brûlant. J’ai la tête qui tourne et je me sens mal. Pas un malaise, pas maintenant ! Il faut que je continue de voyager pour réaliser mon rêve ! J’essaie de me relever mais n’y arrive pas. J’ai dépassé mes limites. Foutu désert ! Pourquoi est-ce qu'Hinu Town n’est pas une île printanière ou automnale ? La chaleur et le froid, c’est les seuls temps que je ne supporte pas !

Je lève ma tête vers le ciel bleu sans aucun nuage. Qu’est-ce que j’attends ? Qu’un ange tombe du ciel ? Ahaha… Je suis encore plus folle que ce que je pensais. Le désespoir commence sérieusement à me gagner, remplaçant ma détermination à ne pas mourir bêtement ici.

-Mais flûte ! Qu’est-ce que j’ai fait à Dieu pour mériter une fin aussi naze ? Hurlai-je en frappant le sable d’un poing.

Mes sabres ne me servent à rien ici. Punaise… Pourquoi je ne suis pas restée tranquillement dans mon petit village ? En plus, je commence à m’enfoncer dans le sol… M’en… M’enfoncer ?... Des sables mouvants ? Je rêve ou quoi ? Des sables mouvants, du sable mouillé dans un désert ?

Un cliquetis de mâchoire qui n’est pas fait pour rassurer retentit dans mon dos.
Oh non. Je ne préfère même pas me retourner. La bestiole continua à faire ce bruit horripilant.

Et je vis une longue carapace avec un dard qui commençait à s'avancer au-dessus de moi. Puis ma semi-noyade dans la mer de sable s'arrêta. Le monstre énorme se retourna pour me faire face. Ses mandibules cliquetèrent encore quelques secondes et il se mit enfin en position d'attaque.
Le sable m'arrivait jusqu'à la poitrine et mes sabres étaient hors de portée pour que je puisse les attraper. Je suis coincée dans ce piège mortel qu'est le scorpion géant qui s'apprête à me dévorer.

En plus, je haïs les insectes.


Dernière édition par Honaka Suzuke le Mer 7 Aoû 2013 - 18:39, édité 6 fois
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Journal de bord : 23 janvier 1924
Euh…j’étais où là ? Sans déconner, j’en avais pas la moindre idée, un mec m’avait dit de monter à bord de son bateau et sans rien comprendre, j’ai été victime d’un maléfice, c’était sur et certain ! Ma tête s’était mise à tourner, mes pieds ne me soutenaient plus, je m’étais sentis perdre l’équilibre, chuter, pris de nausées, vomissements, sueurs froides… C’était de la magie noire, à n’en pas douter ! Et en plus, il m’a fait payer pour ça, le salaud ! Autant vous dire que j’avais atterris sur cette île en roulant comme un sac le long du ponton pour finir la tête dans le sable, déjà à bout de force. Me relevant difficilement, je vis un port, avec quelques baraquements et des boutiques, puis au delà de cette limite, rien. Absolument rien à part cette poudre jaune qui se trouve sur toutes les plages. Mais là, c’était carrément plus grand. Y en avait jusqu’à perte de vue, on aurait cru que cela ne s’arrêtait jamais. J’avais demandé à cet abruti de capitaine de me ramener à Tanuki, mais il s’était gouré ce con ! Ca ressemblait pas du tout à l’île où j’avais débarqué !

Sans attendre, je fonçais vers une boutique pour trouver de quoi boire et de quoi manger, car à force de me vider les tripes, je m’étais choppé une fringale dévastatrice ! Agressant presque la serveuse, je commandai tous les plats que je voyais sur la carte et bu des litres et des litres de ce qu’il appelaient « du vin » qui eurent tôt fait de me faire tourner la tête. Encore une malédiction ? Je le crois bien, car les nausées revinrent rapidement. Décidément, cette île n’était pas faîtes pour me plaire, je ne crains pas grand chose, du moment que je peux le frapper à coup de batte. Mais là, j’étais impuissant, c’était mon propre corps qui se rebellait.

-Hey, va falloir payer toute la nourriture maintenant !

Je me retournai vers la serveuse et en vit deux, exactement pareilles. C’était étrange, elles bougeaient en même temps, parlaient en même temps et étaient habillées et coiffées exactement pareil, c’est à dire très mal. Je retins un rot et fut pris d’un fou rire. Je n’avais pas du tout d’argent, je l’avais laissé à Tanuki, avec Sören, et le capitaine du bateau m’avait soutiré tout le peu que j’avais sur moi. Mais cela ne les fit pas rire, les jumelles et elle me jeta un verre d’eau à la figure. Soudain, elle était redevenue toute seule. Elle claqua des doigts et trois gros mecs arrivèrent, l’air méchant. Je voulus prendre ma batte pour me défendre et cinq autres arrivèrent, plus gros encore et l’air bien plus méchants. Je fis alors mine de regarder quelque chose avec attention derrière eux, avant de prendre la fuite, en emportant toutes les vivres que je pus. Mes jambes avaient du mal à suivre, mais lorsque je pris la direction de l’étendue de poudre jaune, ils cessèrent de me suivre.

-Haha ! C’est ça, allez-vous en, bandes de tapettes !

Héhéhé, ils avaient eu peur de moi, c’était évident ! Sinon, pourquoi aurait-ils cessés de me suivre ? Bon, allons explorer cette grande étendue, qui sait ce que l’avenir me réserve ?

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Enfoiré d’avenir, je m’en souviendrais de celle-là ! Ca fait plus de dix heures que je marche et il n’y a absolument rien à l’horizon, et ce sur trois cent soixante degrés ! Je saurais même plus dire d’où je viens exactement. Surement par-là, mais de toute façon, tout se ressemblait dans le coin… J’avais bien tapé dans mon stock de provision surtout la boisson car il faisait une chaleur étonnante pour la Terre. Bien qu’étant habitué au soleil, il faisait chaud. Quand j’étais encore à Skypiea, il y avait le soleil qui tapait tous les jours de l’année. Quand on vit au dessus des nuages, le temps est toujours au beau fixe. J’avais donc simplement retiré ma chemise et je me ventilais avec mes ailes. Cela me faisait une petite brise qui suffisait à me rafraîchir de manière supportable.

Le véritable problème, c’est que je ne savais pas où j’allais en marchant comme ça. Sören allait finir par se demander où j’étais passé ! Jetant un coup d’œil dans mon sac, je vis qu’il me restait un peu d’eau et beaucoup de vin. Je n’avais plus vraiment envie de boire cette boisson qui avait des effets aussi imprévisibles. Mais la chaleur commençait à faire des vapeurs qui suffisaient à réveiller les anciens effets. Dégouté, je fermai mon sac et continuai à avancer droit devant moi, me ventilant pour me rafraîchir.

Soudain, à ma grande surprise, j’entendis un cri, à quelques centaines de mètres de moi. C’était loin, mais j’étais certain que c’était pas le vent.

-…merde ! ….Dieu… mériter… fin… naze !

Quel blasphème ! A Skypiea, rien que de tels propos auraient été sanctionnés par la mort il y a encore quelque dizaines d’années. Dans les îles célestes, on raconte que Dieu entend tout ce qu’on dit et qu’il foudroie ceux qui ne sont pas irréprochables. C’est une ancienne légende, mais cela reste encré dans beaucoup d’esprits. Je me dirigeais vers cette personne, après tout, c’était la première que je pouvais croiser dans le coin, et peut-être la dernière. J’avais peut-être mal compris ses propos.

Après quelques minutes, j’entendis à nouveaux des cris, mais plus stridents cette fois, plus aigus et paniqués. J’accélérai le pas et vit une humaine en train de se débattre dans la poudre jaune, face à un…truc ! J’avais jamais vu un truc comme ça, c’était tout blindé avec des pinces, des piques, ça se tordait dans tous les sens… Surement une machine fabriquée par des humains militaires ! Et ils s’en prenaient à une fille, donc une faible, et en plus déjà bloquée, sans défense ? C’était lâche !

-Hey, par ici ! Laisse donc cette faible femme tranquille ! Je m’ennuie depuis des heures dans cet endroit.

Je pris une balle de base-ball et la frappa de ma batte avec force. La balle rebondit sur la tête sans provoquer le moindre dégât. Mais au moins, il se retourna vers moi. Mais… maintenant, je fais quoi… Oh putain, il vient vers moi ! Je me mis à courir, attendant qu’il soit juste derrière moi et sautai alors en arrière. Je vins m’asseoir juste derrière le sommet de son crâne et tentai désespérément de tenir dessus. Après quelques secondes, je me mis à trouver ça vachement drôle ! Il essayait de me pincer, mais ne pouvait pas, sa morphologie ne le lui permettait pas. Et Il ne pouvait pas se planter le dos avec le pique au bout de sa queue, il se blesserait tout seul ! C’était mal foutu comme machine.

Je me mis à le frapper avec ma batte sur la tête, de toutes mes forces, encore et encore. Après une dizaine de coup, il émit un son strident et ralentit. Sa carapace s’était fissurée et je vis du liquide noir couler. Je ne m’arrêtai pas et continuai à le frapper jusqu’à entendre un réel craquement. Je sautai alors du truc qui s’effondra. Ni une, ni deux, je m’avançai vers la femme qui avait toujours les jambes cachées dans le sol. Ou alors qui n’en avait pas. C’était une possibilité. Mais alors que j’allais lui tendre la main, je sentis mon pied s’enfoncer, lui aussi. Je reculai vivement d’un pas et sentis que je m’enfonçai plus. Ha ouais, ok, c’était un piège en fait !

-T’inquiète, attrape ça ! La déchire pas, hein !

Je sortis ma chemise de mon sac et la lui tendis pour qu’elle en attrape le bout.


Dernière édition par James Fermal le Mar 10 Juil 2012 - 17:57, édité 2 fois
    La fin de ma vie se rapprochait aussi inexorablement. Et soudain une voix masculine retentit derrière moi :

    -Hey, par ici ! Laisse donc cette faible femme tranquille ! Je m’ennuie depuis des heures dans cet endroit.

    Juste après une balle de base-ball fila comme l’éclair sur la carapace de l’insecte géant. Ça n’eut presque aucun effet à part énerver le monstre… Je regardais mon « merveilleux » sauveur en espérant qu’il aurait assez d’intelligence pour s’enfuir avec moi après avoir vu l’effet minable de ses coups. Ce n’est pas comme si je m’embêtais, mais être à demi-coincée dans du sable, ce n’est pas particulièrement agréable. Alors, il a intérêt à se magner tout de suite !

    C’était un jeune homme torse nu avec des… Ailes ? J’avais entendu parler d’ange mais c’est la première fois que j’en voyais un. Ses cheveux blonds lui tombaient devant ses yeux verts et flottaient au vent… Est-ce que le narrateur peut arrêter ces effets spéciaux pourris ? Parce que je ne risque pas de tomber amoureuse d’un homme durant ma vie. C’est juste un signe de faiblesse. Bon c’est sûr qu’il ressemble à un demi-dieu. Mais là ça devient énervant… Et vas-y qu’il va rouler ses muscles juste pour se la péter…

    Revenons-en plutôt au gars qui vient de me sauver la mise et envers qui j’ai à présent une grosse dette. J’ai dû le sous-estimer un peu parce qu’il vient de se mettre à courir en voyant le scorpion s’approcher de lui. Heureusement qu’il a un minimum d’intelligence. Je ne supporte pas les hommes qui se pensent supérieurs.

    Ce qui me plaisait moins c’est qu’il ait dit que je suis faible. Faible ? Moi ? Juste un peu… Coincée… Hum… Bon d’accord, j’ai vraiment besoin d’aide parce qu’une sale bestiole du désert veut faire de moi son quatre heure ! Mais attention hein ! Ça ne veut pas dire que je n’aurais pas pu battre cet insecte sans être piégée dans tout ce sable ! J’espérais simplement qu’il allait me passer mes sabres en réussissant à s’approcher de moi plutôt que de faire ce manège ridicule avec le scorpion... Ah ben non…

    Oh non ! Mais quel idiot ! Attaquer ce truc tout en sachant que sa queue est empoisonnée ! Mais viens m’aider ! Je ne peux pas sortir toute seule ! Et en plus il a un sourire benêt qui se dessine sur ses lèvres ! S’il croit que ça m’amuse de le voir massacrer cette chose… Il se fout le doigt dans l’œil… Il a quand même bien du courage d’être monté sur son dos. J’en connais des moins braves qui se seraient enfuis en courant en me laissant crever face à cette bestiole…

    Hééé ! Ce monstre c’est moi qui dois le tuer ! Raté… Plusieurs coups de batte sur la tête et il l’a explosé… Heurk… Dégoûtant… Un liquide noir qui doit être le sang de la bestiole s’échappe du corps inanimé. Ça y est, il arrive pour m’aider à me sortir de là… Non, ne mets pas ton pied là ! Ouf… Un peu plus et on était deux crétins à être coincés…
    Il sort alors une chemise de son sac et me la tend, visiblement déterminé à me sortir de là.

    -T’inquiète, attrape ça ! La déchire pas, hein !

    La déchirer ? Mais qu’est-ce qu’il croit ? Que je veux le tuer ? Ce serait possible seulement si j’avais mes sabres mais pour l’instant, ils sont hors de portée de mes mains. Je vais avoir une dette de plus envers lui. Mais bon… Je n’ai plus vraiment le choix. Je prends un bout de la chemise entre mes deux mains et je tire de toutes mes forces pour me rapprocher de lui.

    Mff. Je n’ai pas beaucoup bougé. Mister Angel, ça te dérangerait de faire un miracle ? Comme par exemple, tirer sur la chemise toi aussi ?

    -Allez, bouge ton cul bon sang ! Lui dis-je.

    Je sais, je ne suis pas aimable. Mais désolée, là, je fais le maximum pour paraître sympathique.
    Les sables mouvants m’avaient particulièrement excédée, alors il avait intérêt à me dégager de ce piège et vite !


    Dernière édition par Honaka Suzuke le Mer 7 Aoû 2013 - 18:46, édité 1 fois
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    Elle a réussi à l’attraper, le bout de ma chemise. Ouais, elle l’a attrapé. Mais encore faudrait-il qu’elle se hisse maintenant, parce qu’on va pas rester là à se regarder comme deux chèvres ailées devant un nuage ! Si elle veut y rester dans son truc, pas de problème, mais moi j’ai d’autres choses à faire, comme par exemple trouver la sortie de cette mer jaune.

    -Allez, bouge ton cul bon sang !
    -Nan mais ça va, faut que je tue la bestiole, faut que je te jette un truc pour t’accrocher et en plus faut que ce soit moi qui tire ? C’est bien une gonzesse ça, tiens !

    Je fis faire à la manche un tour autour de mon poignet et rassemblait mes forces tandis que je cherchai des appuis. Avec cette poudre instable, c’était pas évident. Je me mis alors à tirer, m’aidant de mes bras, mes jambes et même de mes ailes. Enfin ça, c’était plutôt pour me rafraîchir. Après quelques minutes d’efforts, elle était enfin sortie de ce piège. Ce n’est qu’alors que je me rendis compte qu’elle était en sous-vêtements. Qu’est ce qui a bien pu arriver à cette file pour qu’elle se retrouve à combattre une créature dangereuse, en sous-vêtements, sans arme, à moitié enfoncée au beau milieu d’un endroit complètement désert ? C’est quand même pas une situation qui arrive tous les jours, si ? En tout cas, il y avait pas à dire, les humaines, c'était vraiment pas mon truc...

    -C’est bon, tu vas réussir à te rhabiller toute seule ?

    Mince quoi, je l’aide, je lui sauve probablement la vie, et elle ose râler en prime ! Bon, oublions, j’ai pas envie de m’engueuler… Je posai mes fesses dans le sable pour reprendre mon souffle. J’avais beau être habitué à la chaleur, je transpirais pas mal. C’est qu’elle était solidement engluée là dedans. Je sais pas si c’est l’effet ventouse où bien son poids tout simplement, mais on peut dire que j’en ai chié ! Haletant, je la vis ramasser ses affaires, notamment deux sabres, plutôt jolis. Avec un sourire, je lui lançai.

    -Pas terrible comme endroit pour se prélasser ! Moi, c’est James. Je suppose que tu as aucune idée de « où est la sortie » ? Tiens, attrape, tu peux finir.

    Cherchant dans mon sac, je pris ma gourde d’eau, en but une gorgée et la lançai à la demoiselle. Même si elle ne l’avait pas demandé, cela se voyait qu’elle était à bout de force. En plus, elle n’avait même pas d’aile pour se faire un petit vent. Qu’est ce que ca devait être nul d’être un humain ! Déjà qu’à Skypiea, on se moquait tout le temps des anges qui n’avaient pas d’ailes, mais au moins, ils avaient le statut d’ange ! Et puis des fois des antennes ! Humm… C’était tellement attirant les antennes ! Alors que les humaines, comme elle, elles avaient vraiment rien pour elles.

    Après m’être un peu reposé, je me relevai et pris ma batte de base-ball. Je l’essuyai rapidement sur la poudre pour virer le sang noir qui commençait à coller et je la fis tourner à toute vitesse sur mon doigt. Elle s’immobilisa dans une direction et je décidai de la suivre. Quand on a rien à qui se fier, faire confiance à ce qu’on a de plus cher. Et pour moi, c’était ma batte, je savais que, elle au moins, elle ne me trahirait pas.

    -Si tu veux venir avec moi, pas de soucis. Mais je vais par là ! dis-je en pointant mon doigt dans la direction indiquée.

    Je balançai mon sac sur l’épaule et me mis à marcher. Au loin, proche de l’horizon, je voyais un gros nuage jaune. Ca ne me disait rien qui vaille, mais j’avais décidé d’aller là-bas, je ne changerais pas d’avis.
      Apparemment, il n’avait pas apprécié ce que je lui avais dit et il me répondit ceci :

      -Nan mais ça va, faut que je tue la bestiole, faut que je te jette un truc pour t’accrocher et en plus faut que ce soit moi qui tire ? C’est bien une gonzesse ça, tiens !

      -Parce que tu crois sérieusement que je peux bouger dans ce truc ? Tu ne t’es jamais retrouvé piégé dans des sables mouvants à mon avis !

      Une gonzesse ! Il m’a bien regardé ? S’il me sort une autre expression de ce genre, je jure que je vais l’étriper ! Je lui jetai un regard noir pendant qu’il me sortait des sables mouvants. Il faisait toujours aussi chaud mais au moins, j’étais sortie de ce piège dangereux. Je n’ose même pas imaginer ce qui serait advenu si cet « ange » n’avait été là… J’avais peut-être été un peu dure avec lui, mais faut dire que j’ai les nerfs en boule depuis ce matin. Ça finit toujours par éclater sur quelqu’un quand je suis comme ça !
      Je me rappelais alors que j’étais en sous-vêtements. Je rougis un peu avant de chercher du regard mes affaires. Mon honneur est encore plus entaché maintenant… Ce n’est vraiment pas ma journée aujourd’hui…

      Et l’autre pendant ce temps, il agite ses ailes. Je ne comprends pas tout de suite. Puis je vois qu’il est ruisselant de sueur et haletant. Je regarde mes fesses. Je ne suis pas si grosse que ça quand même ? Mais bon, ce n’est pas rien ce qu’il a fait. Il doit être sûrement épuisé après ça. D’ailleurs, je me demande ce que fiche un ange dans un désert… Il veut se faire bronzer ? Cependant, je suis à moitié nue devant un homme, alors je ferai mieux de me dépêcher de me rhabiller.

      -C’est bon, tu vas réussir à te rhabiller toute seule ?

      Il venait de dire ça tranquillement. Cool… Honaka, reste calme, il vient de te sauver la vie, ce n’est pas le moment de le tuer !... Tu n'as qu'à l'ignorer tranquillement, fais comme si tu n'avais rien entendu... Je m’efforce de ravaler ma langue bien pendue et ma colère pendant que j’enfile sans un mot mon kimono. Maintenant j’ai encore plus chaud. Mais c’est soit passer pour une dévergondée, soit dégouliner de sueur ! Mon esprit bouillonne d’une irrésistible envie de lui faire sa fête… Seulement j’ai deux dettes à rembourser et le tuer ne mènera à rien ! Peut-être qu’en le suivant j’arriverais à me rapprocher un peu plus de Grand Line… Pour l’instant, le mieux était de nous présenter. Je m’assis en réfléchissant intensément à ce que j’allais décider. Le choix était assez crucial et seules les compétences de cet ange pourraient m’aider à prendre une décision

      -Pas terrible comme endroit pour se prélasser ! Moi, c’est James. Je suppose que tu as aucune idée de « où est la sortie » ? Tiens, attrape, tu peux finir.

      Il a l’air plutôt confiant. James… Original comme nom, et puis, beaucoup plus courant qu’Honaka.
      Il cherchait quelque chose dans son sac, et je le vis sortir une gourde d’eau. Il but avant de me la lancer. Je lui fis un de mes rares sourires de gratitude avant de lui rendre et de répondre à sa question en soupirant :
      -C’est certain qu’une fournaise en plein soleil n’est pas l’idéal… Et en parlant de sortie, il y en a sûrement une dans longtemps… Contente de rencontrer quelqu’un dans ce désert. Mon nom est Honaka Suzuke et je suis une manieuse de sabres, comme tu peux le constater. Et puisque tu m’as sauvée, je t'en suis redevable, parole de samouraï !

      Je grimace en moi-même d’avoir dit ça… Il m’a sauvé, et le seul problème, c’est que je n’aime pas son côté macho… Hmm... Que c’est rageant de ne pas savoir ce que l’on peut faire tout de suite ! L’heure n’est pas aux regrets et pour l’instant, je vais devoir observer si « Mister James » est… Un superbe crétin. Ou un type normal et très intelligent
      Je soupire à nouveau, me demandant comment j’ai pu être aussi idiote de débarquer sur une île balayée par des vents chauds avec une unique ville qu’on ne peut atteindre qu’après trois heures de marche ? Je devais être complètement bourrée alors !

      Je finis sa gourde d’eau pour lui repasser. James nettoyait sa batte et commença alors une chose des plus étonnantes. Il la fit tournoyer jusqu’à ce qu’elle s’immobilise. Je clignai des yeux sans comprendre. Pourquoi avait-il fait ça ?

      Il prit ensuite son sac et se leva en montrant du doigt la direction qu’avait indiquée son arme.
      -Si tu veux venir avec moi, pas de soucis. Mais je vais par là !

      Je suivais du regard ce qu’il montrait. Hmmm… Cela ne me disait rien qui vaille ce gros nuage jaune… Je ne m’y connais qu’un peu en navigation et en phénomènes météorologiques mais tout le monde sait qu’un horizon comme ça dans une zone désertique est annonciateur de tempête…

      Mais James avait l’air bien décidé à y aller et commençait déjà à s’éloigner. J’étais quand même un peu inquiète pour lui. Je lui étais redevable, pourtant, ce n’était pas une raison pour le suivre n’importe où ! Je ne sais peut-être pas où se trouve la sortie, mais, en tout cas, il y a sûrement une échappatoire !
      Je le hélai de loin avant qu’il ne puisse plus m’entendre :
      -Merci encore, je n’oublierais pas ce que tu as fait ! Mais si t’es suicidaire, ce n’est pas mon problème ! Je suis désolée, mais je ne vais pas te suivre si t'es là pour mourir !

      Je ne suis pas obligée de le suivre de toute façon. Et, puis, personne n’a pu me voir dans cette situation avec le scorpion et les sables mouvants. J’aurais juste sa mort sur la conscience. Je secouais la tête en soupirant. Qu’est-ce qui m’arrivait pour me sentir coupable d’un prochain mort ? Je n’ai pas à donner de sentiments aux hommes, ce sont eux qui ont détruit ma vie !

      J’allais partir dans la direction opposée quand je vis une forme sombre arriver dans le dos de James. Sans rien dire, je dégainais deux de mes sabres. On dirait que la famille du scorpion géant n'avait pas aimé qu'on le trucide...


      Dernière édition par Honaka Suzuke le Mer 7 Aoû 2013 - 18:52, édité 1 fois
      • https://www.onepiece-requiem.net/t5199-honaka-suzuke
      Ralala ! Les femmes du ciel étaient insupportables, mais au moins, elles étaient belles ! Les humaines étaient tout aussi égoïstes, égocentriques, ingrates et prétentieuses, mais en plus elles n’étaient pas très attirantes. Aucun magnifique visage, aucune paire de seins ou courbure de fesses ne pourra compenser le manque d’ailes qui les défigure fatalement. Je l’entendis derrière moi me crier qu’elle m’était reconnaissante mais qu’elle voulait aller dans une autre direction. Comme quoi elle avait peur de mourir si elle me suivait. Haha ! En attendant, si j’avais pas été la elle serait morte trois fois déjà, découpée par une norme bestiole avec des pinces, ensevelie sous le « sable mouvant », comme elle avait dit et desséchée par manque d’eau. Mais oui, elle serait surement plus en sécurité en se reperdant une seconde fois, à nouveau toute seule. Je lui répondis en criant par-dessus mon épaule.

      -Comme tu veux, mais il y aura pas toujours un ange qui arrivera pour te sauver. Tu sais pas profiter des faveurs que t’offre le destin !

      J’avais raison, non ? Elle est en difficulté, elle a la chance de voir quelqu’un arriver à temps pour l’aider et après, elle repart toute seule dans son coin. Autant dire qu’elle cherche à retomber dans un autre sable mouvant. Enfin bon, tant pis, j'allais pas passer ma vie à lui sauver la sienne, moi aussi je devais sortir de cette immense étendue de sable non-mouvant. Et ce nuage face à moi se rapprochait rapidement. J’ignorais ce que c’était, si je devais y foncer ou plutôt attendre qu’il soit passé, bien à l’abri. Bof, on verra bien. Bizarre, il avançait vers nous et pourtant, il y avait pas un pet de vent. Il avançait comment alors ? Avançons et on verra bien.

      Je sentis soudain qu’on me retenait au niveau de la cheville, en me serrant vachement fort. Je me retournai vivement et vis qu’une autre grosse bestiole venait de resserrer sa pince sur ma jambe. Putain, mais il y en avait pas qu’un en plus, rien que face à moi, j’en voyais au moins quatre et j’étais sur que ces saloperies pouvaient s’enfouir sous le sable. D’un coup de batte, je lui fis me lâcher et me préparait à me défendre. Honaka était toujours là, les sabres à la main et ne semblait pas si pressée de partir que ça. Le truc m’avait entaillé le mollet et ça commençait à saigner. Fait chier...

      Je fis quelques pas en arrière pour me tenir hors de portée de la queue pointue et me tenais sur mes gardes. Honnêtement, en affronter autant avec pour soutien une simple fillette, ça sentait vraiment pas bon.

      -Hey Honaka, j’espère que tu sais utiliser tes sabres pour autre chose que découper du pain et du pâté, sinon, on est vraiment mal barrés là !

      Je frappai la carapace du monstre mais la batte rebondit et me revint d’un coup dans la tronche. Il était plus solide que le précédent celui-là ! Ça devait être son papa, ou sa maman. Ma batte était pas assez solide pour la briser ! J’allais devoir trouver autre chose.
        Tss... Les hommes, mais quels crétins, je vous jure ! J'essaie simplement de lui expliquer que nous ne sommes pas obligés de nous suivre ! Je ne suis pas tombée amoureuse raide dingue de lui pour le suivre, qu'est-ce qu'il croit ! Et je n'ai pas l'impression qu'il comprenne qu'un sable mouvant en désert, c'est plutôt anormal. Mais j'ai entendu ce que je voulais entendre et je sais maintenant le quotient intellectuel de Mister Angel. Quasiment à zéro. Fonçant droit sur une tempête de sable et osant dire que je n'ai pas profité de ses services. Mais justement ! Moins il réglera mes soucis et mieux je me porterai !

        Maintenant c'est lui qui est en difficulté. Quatre énormes scorpions étaient sortis à leur tour du sable et avaient l'air décidés à hacher menu James. L'un d'eux le tenait par la cheville et un autre l'immobilisait complètement. Ils étaient beaucoup plus gros que celui que l'ange avait affronté pour me sauver. Plus gros veut sûrement dire, plus forts et plus résistants. Ce n'est sûrement pas avec mes simples sabres et sa batte de base-ball qu'on allait s'en débarrasser...

        Et si jamais aucun de nous deux n'arrivait à les abattre, on allait devoir faire une chose qui ne me plaît pas du tout. Rien que de penser à ça, j'ai envie de vomir. Une alliance avec un macho. Un homme qui ne daigne même pas à montrer ne serait-ce qu'un peu de respect à une femme. Heurk... Plutôt crever que de le faire ! J'ai un honneur à préserver et avec ce type c'est déjà mal barré pour qu'il me respecte. Mais d'un autre côté, je vais pouvoir rembourser mes dettes et faire taire sa grande gueule. Penser un seul instant à une alliance... Je n'aurais jamais cru ça de ma part... Cependant, cette situation urgente le nécessitait quelque peu.

        De son côté, James se défendait difficilement. Sa batte avait rebondi et lui était revenu dans la tronche. Charmant. J'espère qu'il va me supplier de l'aider même si j'en doute fort. J'avais déjà sorti Yoshizui de son fourreau. Ces bestioles avaient sûrement un autre point faible que leur dos. Il allait falloir le trouver, quitte à ce que l'un de nous deux se fasse rétamer. Je me rapprochais un peu plus des quatre scorpions déchaînés. De plus près, on pouvait observer que leurs pics de poisons étaient plus rapides que ce que l'on pouvait imaginer. Ils pouvaient partir d'un coup pour fendre l'air et essayer d'embrocher James qui esquivait habilement malgré le sang qu'il perdait. Ses mollets étaient salement amochés et sa main écorchée. Sales blessures qui prouvaient que le combat n'allait pas être de la tarte.

        -Hey Honaka, j’espère que tu sais utiliser tes sabres pour autre chose que découper du pain et du pâté, sinon, on est vraiment mal barrés là !

        Est-ce que ça lui arrivait à lui aussi d'être aimable avec une femme, même s'il ne pense pas la revoir un jour ? Parce que là, j'en avais plus qu'assez qu'il me sorte des trucs aussi idiots et irrespectueux. Ma langue se délia brutalement tandis que j'évitais une pince en reculant vers lui.

        -Tu me prends pour qui ? Un amateur qui parcoure les mers en quête d'argent ? Un jour, tu entendras parler de moi ! Crois-moi que si nous nous revoyons, je ne pense pas qu'on se retrouvera dans une situation aussi improbable que celle-là !


        Je le poussais sur le côté pour empêcher qu'une pince ne nous décapite. Mon regard se plongea dans le sien et je déclarai avec une pointe d'amertume :

        -Ce n'est pas parce que tu es un homme que tu es plus fort que moi ! J'ai aussi des qualités comme l'intelligence, ce dont tu as l'air dépourvu ! Alors maintenant ferme-là et laisse-moi te montrer ce qu'on peut faire avec des armes comme les miennes !


        Un simple coup sur la carapace du monstre n'allait pas faire grand-chose. Mais si j'arrive à concentrer mes coups sur un point précis, peut-être qu'il y a une chance de blesser cette sale bestiole ?... J'ai la technique parfaite pour ça. Je me demande d'ailleurs, quel effet ont mes coups sur des monstres de cette taille. Cela pouvait apporter des informations sur l'intensité et la puissance avec laquelle je devrai frapper. Je fonctionne toujours comme ça. Évaluer, régler et mater la menace.

        Je pris un deuxième sabre dans ma main et je jetai un regard aux quatre insectes qui nous encerclaient. Tous en position d'attaque. Leurs dards bien pointés au-dessus de leurs pinces énormes et noires. La meilleure défense est l'attaque... Proverbe répété inlassablement par mon vieux fou de maître. Maintenant il n'y a plus qu'à voir si c'est vrai. Je m'approchai rapidement de la bestiole la plus proche de moi en évitant une pince. Un caillou caché dans le sable me fit trébucher et je me rattrapai de justesse avant d'observer le corps du monstre sous lequel je me trouvais. Le ventre était aussi blindé que le dos. Je regardais la patte juste à côté de moi et la frappais à la base. Une minuscule goutte de sang noir coula le long de ma lame. Apparemment, la carapace ne leur conférait pas une totale défense contre le tranchant d'un sabre... Mais je n'étais pas assez forte pour percer complètement leur armure d'insecte.

        Une idée germa soudainement mon esprit. Je me tournai vers James et lui dit avec autorité :

        -Hé ! Tu peux venir frapper la bestiole sur la petite entaille qu'el... Huompf !


        Je ne finis pas ma phrase qu'un coup m'envoya valdinguer de l'autre côté. Je rebondis plusieurs fois sur le sable chaud avant de m'immobiliser. Du sang coulait de ma bouche et mon épaule était à moitié déchiquetée par le coup du scorpion. Tout tournait autour de ma tête et je jurai en moi-même de n'avoir pas plus surveillé ces maudites choses.

        Oooh, la vache... Quel mal de chien, ça fait, j'imagine même pas la douleur que doit ressentir James avec ses mollets. J'espère qu'il a compris ce qu'on peut essayer. Si j'arrivais à me remettre sur pied et à créer une faille dans les carapaces, ce crétin d'ange pourrait les fracasser avec sa batte. J'haletai un peu avant de lever la tête vers lui pour voir s'il avait compris.

        Alors ? On se met au boulot direct ou tu veux mourir en t'engueulant avec moi ? Je suis ouverte à toutes les propositions, maintenant qu'on est dans de beaux draps, je vois pas trop pourquoi j'aurais peur de mourir... Surtout qu'on peut p'têt' s'en sortir et surpasser nos limites.

        Un sourire se dessina sur mes lèvres. Je devais avoir l'air bête mais je m'en fichais un peu. Surpasser... C'est pour ça que j'avais quitté Wano. Pour surpasser ces abrutis d'hommes... Ce combat contre des scorpions du désert devenait de plus en plus intéressant.


        Dernière édition par Honaka Suzuke le Mer 7 Aoû 2013 - 19:01, édité 1 fois
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        Ça s’annonçait plutôt mal finalement. Je me retrouvais sous un caniard d’enfer, face à quatre monstres énormes avec des pinces, des piques, du poison et tout le tralala, une carapace hyper solide et pour seule alliée, une totale inconnue qui faisait que de crier et de se plaindre. En plus, cet enfoiré de gros cafard m’avait profondément entaillé les deux mollets et ça me faisait un mal de chien ! Franchement, je vois mal comment ça aurait pu être pire !? Humm... Si, tout bien réfléchit, il y aurait pu y avoir un orage, des démons ou un concert de Justine Bierbiere... Finalement, il fallait positiver, tout n’allait pas si mal ! Après tout c’était que des insectes ! Honaka se mit à nouveau à geindre comme quoi elle était exceptionnelle, que plus tard, on entendrait son nom à travers le monde entier et qu’elle était géniale. Et blablabla... Décidément, la réputation de pipelette des humaines n’était pas une légende. Mais il fallait avouer qu’elle évitait les pinces acérées avec une certaine grâce, même si son expression du visage cassait tout le peu de charme qu’elle aurait pu avoir. Elle était tellement concentrée et énervée que la peau de son visage était toute tendue. Trop occupé à la regarder se démener, je ne vis pas une pince qui me fonçait dessus. Elle me poussa et je sentis alors la pince me frôler, en claquant au dessus de moi. Elle me regarda dans les yeux avec un peu de fierté.

        -Ce n'est pas parce que tu es un homme que tu es plus fort que moi ! J'ai aussi des qualités comme l'intelligence, ce dont tu as l'air dépourvu ! Alors maintenant ferme-là et laisse-moi te montrer ce qu'on peut faire avec des armes comme les miennes !
        -Hein ? Ba non, c’est pas parce que je suis un homme que je suis plus fort que toi... J’ai jamais dit ça... C’est parce que je suis un ange ! Je m'en fous que tu sois une femme!

        C’était quoi cette obsession de montrer qu’elle était plus forte que les hommes ? Elle faisait un complexe ou quoi ? Apparemment, elle était vexée. Boarf, tant pis ! Elle venait de me sauver, mais ça ne faisait que nous rendre quitte l’un envers l’autre après tout. Je ne lui était redevable en rien. Un pique me passa à quelques centimètres du visage et j’eus un réflêxe, frappant de toutes mes forces la queue de ma batte. Celle-ci partit dans les airs sans se briser et alla se planter dans le sol, faisant basculer le scorpion sur le coté. Héhéhé ! Trop fort ! Environ une demi-seconde plus tard, il s’était remis debout, à l’aide de ses six pattes. Bon, ok, ça avait servit à rien, mais c’était beau ! Du coin de l’œil, je surveillais la combattante. Je la vis tomber au sol et se faire recouvrir par une créature géante. Putain ! Les trois autres scorpions l’avaient repéré aussi et fonçaient vers elle. Ils voulaient la prendre au piège, ces enfoirés !

        -Hey ! C’est moi qu’ai buté votre pote ! Venez par là !

        Sans réfléchir, je fonçai face à la première bête et utilisai ma batte pour retenir le pieu empoisonné qui fonçait déjà vers la demoiselle bloquée. Me dégageant, je me plaçai sur le coté, mis un pied sur la tête du blindé et frappai violement par au dessus le dard vénéneux. Décuplé par l’adrénaline, ma frappe fut si violente que le pieu fonça directement dans le crâne du scorpion qui s’empala lui-même la cervelle avant de répandre son venin mortel. Je me demandais d’ailleurs s’il pouvait craindre son propre poison ? Faudrait que je me renseigne... Sans perdre de temps, je fonçai devant le deuxième et me mis à faire de grands signes pour lui détourner l’attention. Ses pinces claquèrent à quelques centimètres de mes bijoux de famille et... changement de technique de toute urgence !!! Je reculai et me mis à lui envoyer des balles de base-ball en essayant de viser les yeux, mais... franchement, pour les trouver dans tout ce bordel de carapace superposée, fallait être balèze ! Au moins, le choc des balles rebondissant contre la carapace semblait profondément désorienter la bestiole qui se mettait à claquer des pinces dans tous les sens en se tortillant. Ça devait surement résonner dans sa tête. Honaka était toujours couchée sous celui qui semblait être le chef, et le troisième insecte se rapprochait dangereusement.

        Je la vis trancher d’un coup sur la patte de son agresseur et un filet de sang en jaillir. Enfin de sang... De liquide noir tout du moins.

        -Hé ! Tu peux venir frapper la bestiole sur la petite entaille qu'el...

        Mais l’autre lui planta l’épaule et la souleva comme un vulgaire sac d’aroma-dials avant de la balancer rouler quelques dizaines de mètres plus loin. Je me précipitai vers elle pour l’aider à se relever. Elle avait salement dégusté. Tout ça par fierté, c’était plus que ridicule à ce niveau là ! Mes mollets me faisaient un mal de chien, pourtant je parvins à la rejoindre rapidement. Le chef commençait à se rapprocher, mais je lui prépara ma technique spéciale contre les ennemis résistants. Je pris une balle, la frappa sur le coté pour la faire tourner à toute vitesse et la frappai violement en direction de la patte blessée. La balle frappa au niveau de l’entaille et en tournant sur elle-même, creusa la carapace comme une perceuse ! La patte se brisa en deux et le scorpion chuta sur le coté avant de se relever lentement. Les deux autres s’étaient arrêtés au niveau du premier, preuve que celui-ci était le chef. Je me retournai alors vers la bretteuse.

        -Putain! Tu compte vraiment y rester juste pour essayer de me montrer que t’es forte ? Tu trouves que ça vaut le coup ? Moi je m’en fous, tu sais. Je te connais même pas ! Donc sois gentille et arrête de prendre des risques juste pour faire ta fière, t’es ridicule ! Et après ça se vante d’être intelligente. En attendant t’es blessée et tu peux plus vraiment esquiver ! Et vu la cicatrice que t’as, c’est pas la première fois que tu te mets en danger...

        J’allais pas pouvoir la protéger et combattre en même temps. Ils étaient trois et beaucoup trop grands. Je pris de la poudre jaune et la jetai en l’air. Le temps que la visibilité retombe, j’allais avoir le temps de boire un coup, je commençai à fatiguer. Je posai mon sac et sortit tranquillement ma gourde de vin avant d’en prendre une grande lampée. Et puis une deuxième pour le plaisir. Putain ! Y avait de la poudre jaune qui était retombée dedans et ca croquait sous la dent ! C’était dégelasse ! Je la tendis alors à la blessée.

        -Tiens, utilise le reste pour nettoyer ta plaie. Moi je vais essayer de gagner du temps et d’attirer leur attention. Toi, tu vas essayer de faire le tour et d’ouvrir des entailles dans leur armure, apparemment tu y arrives ! Ça te va ? Ou tu veux encore râler un petit peu pour le plaisir ?

        Je lui souris et lui fit un clin d’œil avant de l’aider à se relever. J’allais pas réellement engueuler une blessée quand même.
          Je ne comprenais plus rien. Tout à l'heure, il a parlé de « faible femme ». Mais en fait, c'est mon espèce qu'il méprise ? Rien à voir avec le fait que je suis une femme ? Putain, il aurait dû le dire avant ! Je me serais montrée plus aimable ou du moins, j'aurais paru plus sympathique... Je dois avoir une tête misérable. Le goût métallique du sang a empli ma bouche et je dois laisser mon épaule tomber misérablement pour ne pas hurler de douleur.

          Il s'approcha de moi pour voir si j'allais bien. Je lui fis signe que c'était bon, mais je savais qu'un poison mortel commençait déjà à s'insinuer dans mes veines et mes organes vitaux. Et dans peut-être une demi-heure, selon l'effet du poison, je serais morte. Pendant mes dix années passées Las Camp, la ville que j'ai quittée pour arriver dans ce foutu pays, je me suis posée une question. Une question qui m'a rongé l'âme comme un termite ferait avec du bois. J'ai eu la chance de pouvoir partir de Wano vivante. Mais mon coeur et mon corps étaient tellement détruits en arrivant à West Blue que ma dernière volonté était de vivre. J'ai été un pantin triste et froid pendant longtemps. J'ai fini par commencer à cuver et c'est en posant un jour mon regard sur mes sabres que j'ai pu faire mon choix.

          Perfectionner mon art est simplement mon existence même. Sans ça, je ne serais pas ce que je suis aujourd'hui. Je m'assis en jetant un regard désolé à l'ange tout en gardant une mine impassible. Il n'avait pas vraiment l'air content. Pour une certaine raison que je ne connaîtrais pas ou qu'il formulera dans quelques minutes :

          -Putain! Tu compte vraiment y rester juste pour essayer de me montrer que t’es forte ? Tu trouves que ça vaut le coup ? Moi je m’en fous, tu sais. Je te connais même pas ! Donc sois gentille et arrête de prendre des risques juste pour faire ta fière, t’es ridicule ! Et après ça se vante d’être intelligente. En attendant t’es blessée et tu peux plus vraiment esquiver ! Et vu la cicatrice que t’as, c’est pas la première fois que tu te mets en danger...

          Mon expression se transforma rapidement. On m'a déjà répété ça. Une fois. On m'a déjà dit que mettre ma vie pour prouver ma force et mon honneur n'était pas utile si je n'étais capable de rien. Mon vieux croûton de maître me l'a dit. Parce que malgré tout, je gardais en moi les principes des samouraïs de Wano. En dix ans, ce vieux fou a pas réussi à me changer. Toujours la même. Mais qu'est-ce que j'y gagne au fond.

          Le ciel tournait autour de moi et je sentais mon équilibre vaciller. C'était juste des mots. Mais leur sens était tout autre.

          Comme la menace était toujours là, il lança un peu de sable pour rendre la visibilité plutôt mauvaise. Puis il sortit une autre gourde. Je ne savais pas qu'il avait encore de l'eau. Mais en voyant la couleur du liquide, je compris qu'il s'agissait en fait de vin. Pour se motiver sûrement, l'ivresse est le plus doux des bonheurs contre les soucis. Et moi j'ai l'impression que je ne fais qu'en créer.

          Après l'eau, James va me proposer une lampée d'alcool ? En fait, ce qu'il dit ensuite me surprit plus que tout :

          -Tiens, utilise le reste pour nettoyer ta plaie. Moi je vais essayer de gagner du temps et d’attirer leur attention. Toi, tu vas essayer de faire le tour et d’ouvrir des entailles dans leur armure, apparemment tu y arrives ! Ça te va ? Ou tu veux encore râler un petit peu pour le plaisir ?

          Bon, je l'accorde, le vin, c'est de l'alcool... Mais je ne crois pas qu'on soigne ses plaies avec ça ou alors, je suis vraiment une inculte...Va falloir que j'apprenne à James ce qu'on fait vraiment avec ça. C'est-à-dire se bourrer la gueule avec un copain pour ensuite aller régurgiter ses tripes en allant aux toilettes. Je préfère le saké, mais j'imagine qu'il n'en possède pas...

          Je pris malgré moi sa gourde. Boarf, et pis, une gorgée cul-sec, ça va pas me tuer non plus ! Le liquide rouge foncé coule dans ma gorge. Les relents d'alcool me revigorent, comme du sang neuf. Y'avait un peu de sable aussi mais je n'y fait pas attention. J'espère que l'ivresse m'aidera à surmonter le coup.

          James me fait un grand sourire avant de me tendre la main. Je la prends avant de me relever en grimaçant. La bestiole m'a pas ratée. Et dire qu'y en a trois comme ça... Ce n'est pas pour autant que je vais baisser les bras.. J'ai la chance d'avoir un crétin d'ange qui peut trouer une carapace affaiblie.

          Comme j'ai un bras inutilisable, je vais devoir me débrouiller avec un sabre. Je remets Hadetsu dans son fourreau et prends Yoshizui. Je dis à James avec sang-froid :

          -Il n'y a pas de problème pour trancher quoi ce soit. Par contre va falloir que tu renforces leurs dégâts en utilisant ta batte. Ils sont trop gros pour que je les tranche en un coup. Je peux juste leur faire des coupures. Ce n'est pas énorme mais bon, je pense que tu vas devoir te contenter de ça. Ah et pour râler, je te préviens que dans une demi-heure, je vais pousser des hurlements d'agonie. Donc, il vaut mieux pour toi que tu me ramènes le plus vite possible à la ville la plus proche. Et un dernier conseil avant ma mort. Evite le nuage jaune. Tu n'y trouveras que la mort là-bas.


          Sur ces mots, je m'éloignai un peu pour pouvoir sauter sur le dos de l'un des scorpions. Plus vite on en sera débarrassé et moins nous aurons de problèmes ! Alors autant commencer tout de suite.

          Je plantais mon sabre d'une main dans la carapace d'un des trois insectes pris au hasard. Puis je me hissai avec effort sur son dos. J'haletai un peu avant d'inspecter son armure. Tout aussi noire et dure apparemment. Mais cette fois-ci j'allais mettre toute ma force dans les coups. Mon doigt caressa lentement la lame de Yoshizui. Cette lame effilée comme un rasoir et pourtant si douce au toucher. Le métal froid avait été forgé avec soin pour créer une arme, certes, pas aussi belle et solide comme un Meitou, mais de bonne qualité néanmoins.

          Un bon sabre en somme, qui allait causer la perte de ces sales scorpions. Je me concentrais pendant quelques secondes pour rassembler mes forces. Puis je commençai à frapper sa carapace avec une averse de coups. Je soufflai dans un murmure pour moi-même :

          -Technique à un sabre : L'averse d'été...


          Le sang noir gicla un peu de partout, sans pour autant que je l'atteigne gravement. Je mis quand même plusieurs minutes pour entailler sérieusement sa carapace. Elle devait sûrement être plus dure à cet endroit. Je lançai un regard à James avant de sauter pour faire diversion. Il allait devoir essayer d'atteindre l'insecte avec une balle pour faire en sorte qu'il ne puisse pas se relever.

          Je titillais de mon arme les deux autres qui n'avaient pas l'air contents que j'ai commencé à dépecer le plus gros. Je dus éviter plusieurs fois des pinces. Je sentis mon malaise s'accélerer. Les images devenaient floues et ma perception des mouvements s'altérait de plus en plus. Sûrement le venin. Je m'agenouillai sur le sol en respirant calmement. Il fallait que je blesse suffisamment les deux autres pour qu'on soit tranquilles. Une des deux bêtes noires abattit une de ses pinces pour m'écraser. Je fis un effort surhumain pour lever Yoshizui et arrêter son coup. Le choc fut terrible et mon bras tremblotait de fatigue tandis que je grimaçais de douleur. Mon épaule me lançait et et ne cessait de saigner.

          Saleté ! Si j'avais fait plus attention ! Mais le mal était fait et je ne pouvais qu'admirer le deuxième scorpion s'approcher pour lancer une autre attaque qui me mettrait dans un état proche de la mort. Allez James ! Si tu es si puissant que ça, alors massacre celui qui est blessé et viens m'aider !


          Dernière édition par Honaka Suzuke le Mer 7 Aoû 2013 - 19:13, édité 1 fois
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          Je savais que les humains n’étaient pas très intelligents, mais elle, elle battait tous les records ! Je lui file le peu d’alcool que j’ai sur moi, chose déjà inespéré dans un endroit pareil, pour nettoyer sa plaie, je le lui dis en plus ! Et ba non, elle le boit comme si c’était le moment de se bourrer la gueule. Même moi qui n’ai découvert l’alcool qu’il n’y a peu de temps je savais que ca empêchait les saloperies de se foutre dans notre corps et que ça empêchait de… enfin que ça limitait les… que c’était bon pour la santé, quoi ! Enfin bref, elle avait finit la gourde et le poison continuait de se répandre dans ses veines. Bon, au moins, la boisson lui ferait moins sentir la douleur et moins penser à la mort atroce et affreusement douloureuse qui l’attendrait dans moins d’une heure.

          Elle prit ma main et se releva avec un élan de motivation venu d’on ne sait où. Son autre bras était hors d’usage. C’était chiant pour une fille qui se bat avec des sabres. L’image d’elle en train de se battre en tenant son sabre entre ses doigts de pieds me traversa l’esprit et je ne pus m’empêcher de ricaner tout seul. Elle était d’accord avec la tactique à suivre. Tant mieux d’ailleurs parce que j’avais déjà une pince de scorpion géant qui me passa entre les jambes, m’arrachant un cri de frayeur.
          Ils avançaient plus vite que je ne le pensai ces cons ! Je sautai en avant pour éviter de perdre un membre important de mon anatomie et me retournai. Ils avaient pas l’air content… Honaka continua en reculant.

          -Ah et pour râler, je te préviens que dans une demi-heure, je vais pousser des hurlements d'agonie. Donc, il vaut mieux pour toi que tu me ramènes le plus vite possible à la ville la plus proche. Et un dernier conseil avant ma mort. Evite le nuage jaune. Tu n'y trouveras que la mort là-bas.
          -Ouais, ouais, si tu veux, on verra ça après ta mort! Pour l'instant faut se bouger!

          Il vaudrait mieux pour moi ? N'importe quoi... C’était elle qui allait mourir, pas moi. Je m’en foutais un peu à la limite, moi. Mais bon, disons que c’était le poison qui commençait à la faire délirer. Soudain, je fus pris d’une sorte de vertige. Je crois que c’est à cause du sang que je perdais depuis un petit moment maintenant. Mes mollets étaient profondément entaillés et comme je les sollicitai en permanence, ils ne pouvaient pas cicatriser. Ma vision était devenue un peu floue, mais il me semblait voir l’humaine donner des coups rapides et puissants sur le dos d’un des scorpions. Le plus éloigné de moi, évidemment… Lorsqu’elle en fut descendue, je portai ma balle à ma cartouchière pour prendre une balle et l’achever, mais ma main se referma sur mon torse sans rien attraper. Je n’avais plus de balles. J’avais tout envoyé sur l’autre con tout à l’heure pour le retenir et maintenant, j’avais plus rien ! Il fallait que je me ressaisisse ! Je secouai la tête, me frottai les yeux et esquivai un coup de dard empoisonné juste à temps.

          -Dégage, toi !

          D’un coup de batte, je déviai la queue derrière moi et fonçai devant. Enfin, fonçai… Comme je pouvais, entre mes jambes blessées et cette putain de poudre dans laquelle on ne peut pas vraiment prendre appui. Arrivé face au scorpion blessé, je cherchai une balle aux alentours mais n’en trouvait pas. De toute façon, les nombreuses entailles que l’on pouvait y voir avaient fortement fragilisé la carapace. Suffisamment pour moi en tout cas. J’attendis en vacillant qu’il attaque, déviai l’attaque et montai au contact. Je m’assis avec soulagement sur le dos du scorpion. Ici, j’étais à l’abri des pinces et de la queue, pas assez souple pour se replier jusqu’à ce point. Enfin je l’espérais en tout cas. Je pris ma batte à deux mains et me mis à frapper comme un déjanté sur la carapace noire et brillante. Les entailles se transformèrent vite en fissures et des morceaux se détachèrent, laissant apparaître la chaire blanchâtre du monstre. Je tentai tant bien que mal de me maintenir en place sur la bête qui se tortillait pour essayer de me faire tomber.

          Les morceaux de carapace tombaient au sol et je voyais l’intérieur sanguinolent juste au dessous de moi. J’enfonçai mon poing dedans, serrai pour attraper un bon morceau et l’arrachai d’un coup sec. La bestiole se cambra encore plus. Donc je recommençai évidemment, héhé ! Je jetai ma batte au sol et me mis à alterner mes mains pour lui arracher le plus de chair possible. Après quelques minutes, le scorpion abdiqua, s’effondra sur le sol et cessa de bouger. Un de moins, il fallait vite en finir parce que ni Honaka ni moi ne pourrions continuer longtemps à ce rythme. Je descendis en vitesse, ramassai ma batte et courus vers la bretteuse qui se débattait face aux deux autres. Je m’accrochai à la queue de son agresseur en le serrant de toutes mes forces. L’animal abattit sa queue contre le sol, ce qui m’écrasa carrément dans le sol, avant de la relever et de recommencer.

          Je saurais pas dire combien de fois il m’a planté dans la poudre, mais c’était pas agréable. En plus j’en avais dans les yeux, les oreilles et entre les dents. C’était chiant ! Ce serait pas arrivé sur un nuage toute cette merde ! Un bon coup sur la tête me sonna pendant quelques instants où je vis des petits oiseaux me tourner autour. Je tentai d’en attraper un, complètement dans les vapes et, du coup, lâchai la queue. J’atterris sur les fesses, la tête en face d’un cul de scorpion, spectacle unique dans une vie. Je regardai autour de moi, trouvai une balle et l’envoyai de toutes mes forces dans l’orifice. Si ça ca lui détournai pas l’attention de l’humaine, je n’avais vraiment plus d’idée !
            Paf. Paf. Un coup à gauche, un coup à droite. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il est bien ridicule dans cette situation. Le sale monstre le frappe sur le sol avec sa queue. J'évite de justesse la pince du deuxième. Rapides ces scorpions. Heureusement qu'ils ne sont pas invincibles ! Je n'ose pas reposer le regard sur celui qu'a étripé James. Je fronce le nez de dégoût en pensant à la chair blanche déchiquetée à mains nues par l'ange. Répugnant ! Mais le principal est que l'insecte ne se relèvera pas à moins d'être un mort-vivant.

            Mon sabre tourna entre mes doigts et je tranchai une des pattes du scorpion qui me faisait face. Pas nettement. J'étais tellement épuisée par ce rythme en plus du poison qui s'insinuait dans mes cellules et mes veines, que la puissance de mes coups en étaient sérieusement réduite. J'avais à peine entamé la chair. La tête me tournait de plus en plus, et mon malaise s'accentuait au fil des minutes. Finalement, boire, ce n'était pas une bonne idée. Je ne sentais plus cette douleur qui me lacérait le corps, mais mes sens étaient brouillés par l'alcool et je dus lâcher ma lame pour porter ma main à ma bouche. Une irrépressible envie de vomir me prenait. Ce n'était pas le vin qui en était la raison. Je tiens plutôt bien l'alcool. Normalement. Même si ça fait deux ans que j'ai arrêté mon addiction après une dépression.

            Ce n'était pas normal. Je sentais que quelque chose cherchait à s'extraire de mon corps. Une chose qui venait de je-ne-sais-où. Je vis un éclair noir passer juste à côté de moi. La pince du scorpion. A deux millimètres de moi. Pas passé loin ça. Je pris en tremblant de tout mon corps mon sabre pour le planter dans un dernier effort. Pile poil sur l'arme de l'insecte. Il cliqueta avec un bruit effroyable, on aurait dit qu'il hurlait d'agonie. Mais il était coincé et allait me foutre la paix pour un bon moment.

            Un dernier renvoi de mon estomac me fit régurgiter mon repas. Je m'éloignai un peu en titubant. Ça n'en a pas l'air, mais qu'est-ce que c'est revigorant d'avoir fait ça. J'ai l'impression de m'être enlevé un poids lourd de l'estomac. Je regarde une minuscule chose blanche se débattre dans le sable. Gluante, avec la forme d'un scorpion en plus petit. Mais c'était quand même reconnaissable. Je me sentis défaillir en comprenant et éloignait le regard cette chose carrément répugnante.

            Je gémis entre mes dents :
            -Oh putain...

            Ce que m'avait injecté l'insecte, ce n''était pas du poison. C'était un de ses petits qui m'aurait bouffée de l'intérieur si j'avais pas régurgité mes tripes... Oooh, mon dieu, j'ai envie de jeter des jurons à Dieu. C'est dégueulasse, je n'aurais jamais cru qu'il y ait des monstres aussi dangereux à West Blue. Je ne savais même pas que les scorpions puissent mettre ce genre de choses dans le corps d'un humain, de donner un parasite qui aurait fini par me manger entière jusqu'à ce que je meure soudainement. J'espérais que James ne verrait pas ça. Ma main tremblait encore un peu, cette... Révélation m'avait fait en quelque sorte un gros choc. Mais au moins, ça voulait dire que j'allais survivre si jamais je restais éveillée.

            La bestiole qu'affrontait James fit un soudain sprint sans aucune raison. Il disparut à l'horizon et je tournai automatiquement la tête vers lui.

            Je regardais l'ange bouche bée. Je ne sais pas ce qu'il lui avait fait mais en tout cas c'était efficace. Il ne restait plus que celui qui était coincé. Je pris mon deuxième sabre. Je scrutai tout son corps, encore à la recherche d'une simple faille dans sa carapace. Mes yeux dorés s'arrêtèrent sur ses mandibules cliquetantes. Une bave verte en sortait et on pouvait voir la chair blanche de l'intérieur de sa bouche, en tout cas, si on peut définir ça comme telle ! Le scorpion se cabrait violemment pour se dégager. Mais ma lame était assez solide pour tenir un moment. Je pris de l'élan en ignorant la douleur qui rongeait mon être, pour arriver sur sa tête et frapper sa (bouche ?) pleine de bave. Là, il y eut carrément une fontaine de sang noir. Comme s'il vomissait lui aussi ses tripes. Il finit par basculer en avant et je me retrouvai le cul dans le sable. Son corps s'agita de quelques spasmes avant qu'il essaie de m'embrocher à nouveau avec sa pince libre. Mais je fus un peu plus rapide et visais précisément son point faible dégoulinant de bave mêlée à du sang.

            -Deuxième pluie de l'averse d'été !

            Les coups vifs que je lui portais firent mouche et une deuxième vague noire éclaboussa tout.
            Nouveau pseudo-cri de douleur du monstre. Toute cette masse de carapace cessa de bouger et retomba inerte sur le sol chaud.

            Mon visage devait-être d'une pâleur mortelle. Régurgiter un bébé scorpion qui se nourrit de son hôte et ensuite tuer un modèle dix fois plus gros, c'est assez épuisant. Le ciel chaud tourna une dernière fois autour de moi. Mon corps était couvert de bleus et d'entailles sanguinolentes. Hé bien... J'étais dans un bel état maintenant... Je levai un pouce en l'air :

            -Joli coup... On est quittes à présent. T'es libre de choisir de me laisser ici ou de m'emmener. Mais si j'étais toi, je laisserais cette emmerdeuse de sabreuse mourir ici, comme tu dois le penser.

            Puis je m'étalai de tout mon long dans le sable. Je n'avais été qu'une idiote aujourd'hui. Mais je suis tellement têtue que je ne vois que ce que je souhaite voir. Le regard levé vers ce ciel désertique de nuages, illuminé par ce soleil ardent, le vide et le noir m'emmènent dans une douce inconscience. J'aurais voulu juste faire une seule chose, dire un seul mot. Sourire et prononcer ces cinq lettres qui se coincent souvent dans ma gorge. « Merci ». Pour rien du tout.


            Dernière édition par Honaka Suzuke le Mer 7 Aoû 2013 - 19:30, édité 1 fois
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            Sur le papier, envoyer une balle dans le cul d’un scorpion ne sonne pas forcément comme la meilleure idée que l’on puisse trouver. Et ben en pratique en tout cas, c’était ultra efficace. La bestiole se courba en arrière en poussant un hurlement suraigu qui me vrilla les tympans avant de s’enfuir droit devant elle en boitant de l’arrière-train et en poussant des petits Kaï, kaï, kaï ! ridicules. Elle finit par disparaître à l’horizon, en direction du grand nuage jaune qui avait beaucoup grossis depuis la dernière fois que j’y avais jeté un coup d’œil.

            Honaka était en train de se démener avec le dernier scorpion qu’elle avait réussi à immobiliser en lui transperçant une pince de son sabre et en en plantant l’extrémité dans la poudre, suffisamment profondément pour être stable. C’était vraiment pas con comme truc. Je remarquai alors une grosse trace de vomi sur ses vêtements, autour de ses lèvres et une véritable flaque un peu derrière elle. Répugnant ! Après une simple rasade de vin ? Non ais franchement, qu’est ce que j’avais fait au bon dieu pour me retrouver avec elle comme partenaire de combat, là, maintenant ?

            Fort heureusement, elle savait tout de même se battre pour une humaine. Ses sabres déchirèrent une bonne partie de l’intérieur de la bouche du scorpion en s’y plantant avec force. Assis sur mes fesses, les jambes douloureuses, je regardai la scène sans esquisser le moindre mouvement. Elle voulait faire ses preuves ? Et bien qu’elle les fasse ! J’allais pas me taper tout le boulot non plus… Mais dans ma grande gentillesse, je lui servis de soutien moral, en l’encourageant comme les petites pétasses sur le bord du terrain pendant les matchs de base-ball angéliques.

            -Allez Honaka ! Allez frappe plus fort, plus vite, ta garde ! Baisse-toi ! Allez maintenant attaques !

            Elle me surprit alors agréablement en effectuant une série de coups de sabres au niveau de la plaie qu’elle venait tout juste d’ouvrir. Le sang noir gicla comme un geyser, recouvrant la sabreuse de sang, de bave, de bile et de divers déchets organiques répugnants. Au cas où le vomi ne suffisait pas à la rendre totalement repoussante, voyez-vous…

            Je me relevai pour la féliciter, vacillant sur mes jambes en carton pâte, lorsque je la vis s’effondrer, dos au sol, le regard perdu vers le ciel bleu. Ca y était ? Le poison avait eu raison d’elle ? Elle allait pourrir au soleil et son cadavre se ferait déchiqueter en morceau par d’autres créatures du même genre que celles qu’on venait d’abattre. J’essayais de m’imaginer la scène, mais mon imagination ne pouvait pas imaginer de scène plus navrante et immonde que ce que j’avais sous les yeux à ce moment là. Une femme, humaine, avec un morceau d’épaule en moins, toute pâle, recouverte de gerbe de sang et de bave en train de crever sur le sol… Je la poussai du bout du pied pour voir si elle réagissait. Honaka leva le pouce en l’air. J’eus beau regarder en direction de ce que montrai le pouce, je ne voyais rien… Elle pétait les plombs ? C’était pas le moment…

            -Joli coup... On est quittes à présent. T'es libre de choisir de me laisser ici ou de m'emmener. Mais si j'étais toi, je laisserais cette emmerdeuse de sabreuse mourir ici, comme tu dois le penser.
            -On est quitte ??? Tu rêves ma vieille ! Je t’ai sortit du piège ou t’étais enfoncée et je nous ai débarrassé de quatre scorpions. Toi t’en a buté un seul ! Non, non, on est pas quitte du tout, tu vas venir avec moi, que ça te plaise ou non !

            Non mais franchement, elle était gonflée là ! Elle avait tué un seul scorpion, en plus pour protéger sa vie, pas la mienne ! Moi je l’avais sauver trois fois et elle considérait que c’était équivalent ? On croit rêver. Décidément, c’était pas un cadeau que je venais de ramasser. Et en plus, qu’est ce que je faisais là ? Je la sauvais ! Encore une fois ! Je connaissais cette humaine depuis à peine une heure et je lui avais déjà sauvé la vie quatre fois !!! Fallait pas que ca devienne une habitude parce qu’à ce rythme là, j’allais battre tous les records de « sauvetage de demoiselle en détresse avec style et classe proches de la perfection ». J’avais un record personnel de huit fois en dix-sept minutes. Difficile à battre je sais. Je pris Honaka par le pied droit, une des seules parties de son anatomie qui n’était pas complètement dégelasse, et me mis à la trainer comme je le pouvais avec mes jambes douloureuses.

            Après des heures et des heures à tirer la demoiselle à demi-inconsciente comme un sac de patate, j’étais vraiment à bout de force. Je faisais des pas de 3 centimètres en vitesse de croisière. Je parvins à l’emmener jusqu’à un roche avant de m’effondrer. Sous ce rocher, au moins, on était à l’ombre. Je n’avais plus aucune force et la nuit était en train de tomber. Je sortis ma chemise de mon sac pour l’enfiler, il ne faisait plus si chaud que ça, heureusement.

            -Réveilles toi Honaka ! J’ai de la bouffe qui me reste dans mon sac. On va tout bouffer, reprendre des forces et sortir de cet endroit demain. Mais pour ça, il faut que tu manges !

            Je sortis tout ce que j’avais et nous nous mîmes à manger, la nuit glaciale tombant petit à petit… Ca irait mieux demain.
              Mes yeux s'ouvrirent sur une grande allée de sable et une belle maison. Le monument que je voyais m'arracha un cri de frayeur. Je les connaissais bien, ces portes coulissantes, ces murs blancs, et ce toit en ardoise courbé. Le jardin était resté le même, rien n'avait changé, comme si le temps n'existait pas à Wano. Je me demandais comment j'étais arrivée là. La dernière chose dont je me souvenais c'était un scorpion énorme. Peut-être étais-je morte ? Mais la personne qui arriva devant moi ne me le confirma pas. Parce que je ne savais pas si cet homme était mort et pourtant, je le connaissais, bien !

              Il était grand, son visage était plutôt maigre et ses cheveux noirs comme l'ébène rassemblés en un catogan. Quelques poils blancs parsemaient sa tignasse et sa barbe mal rasée. Ses yeux tous aussi sombres me fixaient. Après un silence il me désigna du doigt.

              -Tu n'avais pas le droit de revenir ici. Dois-je te rappeler ta sentence ? Tu es bannie de séjour dans ton pays. Les filles et les épouses doivent écouter ce que dit le maître de la maison. Les femmes doivent écouter les hommes. J'ai eu la malchance d'en avoir trois infidèles. Mais toi, toi, tu as survécu malgré tout... La seule chose qui t'attend c'est la mort.

              Un scorpion apparut derrière lui, il déchiquetait le corps d'un malheureux. Le pauvre homme dont je n'ignorais pas l'identité. James. Un ange qui avait combattu avec moi et se croyait plus fort que ma race. Je poussai un hurlement perçant quand j’entraperçus dans l'encadrement de la porte, les corps de ma mère et de ma sœur, inanimées comme des pantins de bois.

              Je sentis qu'on me secouait un peu et je revins dans la réalité. J'ouvris les yeux brusquement sur cette nuit de désert.

              Mon corps douloureux se souleva. J'haletai, terrifiée par la vision qui m'avait été donnée. Je regardai mes mains et mes vêtement souillés par la crasse. Dans le ciel, les étoiles brillaient comme un présage. Mon coeur battait la chamade et je tentai de me calmer. Je levai la tête vers celui qui me faisait face. Une tête blonde, des lunettes de soleil et une chemise blanche. James. Vivant. Et moi aussi.

              Je regardai le paysage en quête d'une éventuelle trace des scorpions. Mais ils avaient disparus et je dus me masser la tête pour comprendre ce qui s'était passé. On avait battu les insectes et je m'étais évanouie. Fort bien. Mais la partie où j'étais la plus interloquée, c'est que j'étais avec l'ange. Il ne m'avait pas laissé là-bas ? Après toutes les emmerdes que je lui ai faites ? Eh bien, y'a très peu de gens qui savent me supporter. Il avait du courage à revendre et je le regardais silencieusement. Je compris qu'il m'avait réveillée pour manger.

              Je repensais en frissonnant à ce cauchemar. Si horrible et pourtant si réaliste que mes mains en tremblaient encore. Mon père. Cela faisait onze ans que je ne l'avais pas revu. C'était la seule personne que je craignais mais aussi la seule que je brûlais d'envie de dépasser. Même s'il était comptable à la cour royale de Wano, il possédait un très bon niveau dans le maniement du sabre. Je frôlai de mes doigts la cicatrice qui me barrait le dos. Souvenir d'un coup rapide, précis, mortel et très douloureux. J'avais moi-même été surprise qu'il m'attaque. Quel père irait essayer de tuer son deuxième enfant ? Un maniaque sûrement, mais ses manières restaient floues après onze longues années. Était-il toujours vivant ? Je l'ignorais, je me souvenais de si peu de choses après ma fuite. Obligée de passer par South Blue avec des pirates après Calm Belt. Ce n'est que quelques mois plus tard qu'ils me laissèrent à West Blue sur la petite île de Las Camp.

              Je regardai James qui avait déjà commencé à manger. Je ne sais pas dire merci. Enfin, je sais pas le dire sincèrement. Après ce qu’il avait fait c’était la seule chose que je pouvais lui dire. J’inspirai profondément avant de dire super rapidement et en détournant la tête :

              -Heu... Je sais que ce n'est pas grand-chose et que je peux paraître un peu bizarre mais...Merci... De m’avoir sauvé, de m’avoir traité de pauvre folle, d’idiote et tout ça. Mais sache que ce n’est pas ici que je mourrais. Après mon bannissement de Wano, ce n’est pas un scorpion qui va me faire la peau et encore moins un ange ! Et garde ta nourriture. Après ce qui est arrivé avec ce « soi-disant poison », ça m’a vraiment coupé l’appétit.

              Mon honneur s’entache beaucoup trop vite avec lui. J’espérais qu’on atteindrait la ville demain. Mais quand mon regard fut attiré par cette masse sombre qui se déplaçait assez vite, je compris que notre départ allait être précipité. Je jette un regard sensé être impassible à James alors qu'en fait, je suis vraiment inquiète et un peu apeurée. Je n'avais jamais été confrontée à ce genre de confrontation. Moi têtue et idiote ? Je crois qu’y en a un qui bat des records...

              -En voyant le nuage de poussière là-bas, je constate que tu n’as pas écouté ce dont je t’ai prévenu. Mais bon sang, d’où tu sors toi ! Tu n’as jamais vu de tempête de sable ? Ces trucs, c’est hyper dangereux, t’as plus d’air et t’as que du sable qui te rentre dans les narines et la bouche ! On doit partir et vite mon vieux ! A moins que tu ne veuilles mourir à cause d’un simple phénomène de désert !


              J’allai me lever pour rassembler ses « bagages », mais j’étais encore un peu faible et je titubai un peu sur mes pieds. Je m’appuyai contre le rocher qui nous abritait. Je serre mes dents, furieuse de mes blessures et contre moi-même. Il fallait qu’on parte et rapidement. Je me fis pressante auprès de lui :
              -Ecoute, peut-être que mon ton ne te plaît pas mais je ne rigole pas en te disant qu’il faut s’enfuir maintenant !


              Dernière édition par Honaka Suzuke le Mer 7 Aoû 2013 - 19:36, édité 1 fois
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              Elle avait vraiment l’air d’être dans les vapes la petite. Surement sa piqure qui faisait encore effet. Le regard perdu dans le vide, elle avait la lèvre qui bougeait toute seule, comme si elle parlait tout doucement alors qu’à part moi, il n’y avait personne et que si c’était à moi qu’elle parlait, il allait falloir monter le volume de pas mal de décibels. Après un temps de réflexion hyper long, elle se mit enfin à parler de manière audible. Audible, mais pas forcément compréhensible pour autant.

              Elle me remercia de l’avoir traité de folle... D’idiote... C’était quelque chose d’agréable chez les humains ? Cool, j’allais pouvoir insulter les gens sans qu’on m’emmerde ! Ce monde était cool, décidément. Elle m’apprit qu’elle n’allait pas être tuée par un scorpion. Logique, puisqu’on les avait déjà tous abattus. Elle n’allait pas être non plus tuée par un ange... Logique, j’étais le seul ange dans le coin et je n’avais aucune hostilité envers elle. Décidément, Honaka était en train de nous battre un record mondial du nombre de conneries déballées à la minute par une seule personne. J’allais mettre ça sur le compte du soleil, du poison, de la fatigue et de toutes ces choses qui pouvaient faire dire n’importe quoi à quelqu’un ; lorsqu’une de ses phrases retint mon attention.

              -Et garde ta nourriture. Dfzgh gijssla pettism*//......

              Mon esprit ne fit absolument pas attention aux mots qui vinrent après. J’étais absolument affamé et ce n’était que par politesse pure que je lui en avait proposé. Je me jetai sur la nourriture et me mit à ingurgiter tout ce qui me tombait sous la main, le plus vite possible avant qu’elle ne change d’avis. De toute façon, il n’y avait pas grand-chose à manger, un peu de viande, de poisson et des fruits. Hummm... Le ventre plein, la bouche encore pleine d’un morceau de viande, je me jetai en arrière, les coudes dans le sol et je me mis à profiter de la fraîcheur du soir. Après tant de chaleur, cela faisait un bien fou. Si j’avais pu être seul, ça aurait vraiment été le pied. Mais l’autre pipelette revint à la charge. Punaise, même dans cet état, elle parle constamment ! C’était donc impossible qu’elle se taise et qu’elle profite un peu de ce décor super cool ?

              Quand j’étais sur Skypiea, je me faisais chier, partout à l’horizon, il n’y avait que du blanc, où que l’on regarde ! Là, c’était un véritable plaisir que de se retrouver ici, chaque île était différente, d’autre vies, d’autres endroits, d’autres manières... Certes, il y avait bien d’autres îles célestes que la mienne, mais cela restait tout de même assez similaire. On parlait notamment d’îles célestes assez éloignées, que l’on ne pouvait pas atteindre depuis Skypiea, mais c’était des légendes. Mais bon, depuis que la légende du « monde bleu sous-nuagain » je me méfiais des légendes.

              Mon esprit fut ramené à la réalité par la voix nasillarde d’Honaka qui pointait son doigt dans une direction derrière moi. Je retirais l’os que me sortait de la bouche en en raclant la moindre petite pièce de viande et me retournai. Ha ouais ! La grosse masse sombre de tout à l’heure avait vachement grossit depuis tout à l’heure.

              -Mais bon sang, d’où tu sors toi ! Tu n’as jamais vu de tempête de sable ? Ces trucs, c’est hyper dangereux, t’as plus d’air et t’as que du sable qui te rentre dans les narines et la bouche !
              -Ba non, justement, je n’ai jamais vu de tempête de sable. Je savais même pas que ca s’appelait du sable d’ailleurs... Cool, j’en avait marre de parler de « poudre jaune ». Mais sinon, avoir du sable dans le nez et les oreilles, j’ai déjà résisté à des menaces plus terrifiantes, hein... On s’en remettra je pense.

              Je me rallongeai et vit qu’elle voulait se lever et partir, mais qu’elle était trop faible pour bouger. Ralala... Et après, ça venait faire sa fière... Je me redressai en râlant et me tient prêt à la retenir au cas où elle se mette à vaciller. Elle était en train de gâcher ses dernières forces comme une idiote. Ho ! Mais pourquoi me fatiguer à le penser alors qu’elle me disait merci quand je le lui disais !

              -Bon pauvre débile ! Pose tes fesses là, que ce truc soit dangereux ou pas, il le sera pas moins ailleurs qu’ici, malade mentale ! De toute façon, quoi qu’on fasse, on va être sur le chemin de cette fameuse tempête, abrutie ! Donc arrête d’être idiote, pose-toi près de ce rocher et admire le spectacle ! C’est pas tout les jours qu’on à l’occasion de voir un truc pareil de ses propres yeux, si, mongolito ?

              Hahaha, c’était tellement drôle d’insulter les gens sans répercussions ! Je sentais que j’allais adorer cet aspect de la nature humaine. Il faudrait que j’essaye avec Sören un de ces quatre. Peut-être que cela ne marchait qu’avec les filles... Boarf, on verra bien. En attendant, on allait rester près de ce rocher, seul obstacle au vent à des kilomètres à la ronde, et attendre que ce soit passé. Dommage que je n’ai pas eu de visio-dials pour immortaliser cet instant. Je pris Honaka par les épaules et la conduisit près du rocher où je la fis s’asseoir. C’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Je m’accroupis devant elle, la regardant droit dans les yeux.

              -Dans ton état, tu ne pourrais pas faire cent mètres sans t’effondrer de toute façon.

              La tenant toujours pas les épaules, je m’approchais doucement. Mon visage frôla le sien. Quand nos joues se touchèrent, je plaçai mes lèvres près de son oreille.

              -GROSSE DÉBILE !!!!!

              Mouahaha, c’était rigolo !
                -Bon pauvre débile ! Pose tes fesses là, que ce truc soit dangereux ou pas, il le sera pas moins ailleurs qu’ici, malade mentale ! De toute façon, quoi qu’on fasse, on va être sur le chemin de cette fameuse tempête, abrutie ! Donc arrête d’être idiote, pose-toi près de ce rocher et admire le spectacle ! C’est pas tout les jours qu’on à l’occasion de voir un truc pareil de ses propres yeux, si, mongolito ?


                Il ajouta ensuite avec la même nonchalance :

                -Dans ton état, tu ne pourrais pas faire cent mètres sans t’effondrer de toute façon.


                Je restai bouche bée devant ses propos. Ce qu'il disait m'effrayait et en même temps, je me demandais pourquoi il commençait à me lancer des insultes plus horribles les unes que les autres. Je lui ai sauté dessus pour lui arracher la gorge ? Non. J'ai joué aux prostituées ? Non. Je me suis moquée de lui ? Non. Alors pourquoi cet imbécile heureux disait des choses pour lesquelles je l'aurais tué sans l'ombre d'un remord ? C'était incompréhensible. Je crois bien que je n'avais jamais rencontré quelqu'un d'aussi téméraire et inconscient du danger. Bon, j'admets qu'il a fait beaucoup et qu'il a souvent raison mais là, j'en étais muette d'étonnement.

                James s'approcha de moi pour faire je-ne-sais-quoi. Quand nos joues s'effleurèrent un peu, je m'empourprai et je levais ma main pour le repousser. Mes tympans furent vrillés par ce cri grotesque et impoli :

                -GROSSE DÉBILE !!!!!

                Soit j'allais péter un câble, soit j'allais le tuer direct. Malgré ma forte colère, j'essayais de me contenir. Ok c'est un ange qui vient de tomber dans notre monde et qui n'y connaît pas grand-chose. ça ne lui donne pas pour autant le droit de m'insulter. J'ai peut-être dit quelque chose qu'il n'a pas compris ? En tout cas, lui, il est toujours tranquille à manger. Et pour me traiter de mongole, je pense que je vais mettre les choses au clair. Ma main tremblait sous la fureur, mais je réussis quand même à sortir un sabre sans essayer de trancher James directement. Je me suis ensuite levée pour le planter à côté de lui et le fixer droit dans les yeux.

                -J'ai l'impression que t'as pas tout compris. Alors je vais te l'expliquer une bonne fois pour toutes. Tu n'es pas chez toi ici. D'accord, tu ne connais pas grand-chose des coutumes de notre monde. Mais je préfère te prévenir. J'ai horreur qu'un homme m'insulte et se foute de moi, même s'il ne s'en rend pas compte. Je suis comme ça, je risque pas de changer et si tu veux mon avis, tu devrais plutôt te fondre dans la masse avant que des médecins ne viennent pour te déclarer comme étant fou ! J'aimerais bien que ça rentre dans ta petite tête. Tu me respectes et t'assumes ce que t'a fait, et tout roule !

                Je reprenais mon souffle après avoir dit ça d'un coup. Si ça ne lui nettoyait pas les oreilles, je ne voyais pas trop comment j'allais faire pour lui expliquer. J'étais tendue et je sentais que mes nerfs n'allaient pas tarder à lâcher. Mon esprit s'efforçait à rester au calme et je repris :

                -De plus, j'essaie de t'expliquer depuis un moment que ce ne sera pas de cette façon qu'on se repère dans un désert ! C'est rempli de trucs dangereux comme tu as pu l'observer avec ces scorpions géants il y a quelques heures ! Et ensuite pour que je sois sûr que tu es plus intelligent que tes phrases ne veulent le montrer...


                Ma voix s'était brisée. Je m'étais soudainement arrêtée de parler en repensant à ce que James avait dit. Débile, idiote, abrutie, malade mentale, mongolito. Mon rêve sur mon père n'avait pas soulagé la douleur qui m'était revenue après tant d'années. Combien de fois m'avait-on traitée d'imbécile à Wano ? Oh, bien plus qu'il n'aurait fallu le faire. Je fermais mes yeux pour reprendre à nouveau ma tranquillité. Je ne voulais plus penser à ce qui s'était passé, des années auparavant. Mais sans que je le veuille, de grosses larmes coulèrent sur mes joues alors que je voulais m'acharner sur ce crétin d'ange.

                C'était douloureux. D'y repenser. J'avais fait une cure il y a deux ans, je faisais que boire et une grosse dépression m'accablait depuis cinq ans. Et encore aujourd'hui, je me demande si je dois continuer. Pour toutes ces femmes qui sont dénigrées par leurs maris, leurs frères, leur famille.

                -Excuse-moi... Un instant... Réfléchis à ce que je viens de dire... Hoquetai-je dans un sanglot.

                N'y pouvant plus, je m'éloignai de lui pour m'asseoir sur un rocher. J'avais voulu me suicider. Et la même envie me prenait à la gorge cette fois-ci. Je me baffais en moi-même pour mon idiotie. Idiote, idiote, idiote ! Pourquoi est-ce que je me suis lâchée maintenant ? Il ya une saleté de tempête de sable qui arrive et tout ce que je trouve à faire, c'est m’apitoyer sur mon sort ? Je n'ai qu'à crever là tiens ! Ce monde est trop cruel pour une femme.


                Dernière édition par Honaka Suzuke le Mer 7 Aoû 2013 - 19:41, édité 1 fois
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                Arggghh !!!! Cette fille était tout bonnement insupportable ! J’espérais du fond de mon âme que toutes les humaines n’étaient pas pareilles que ce spécimen parce que je risquais de me lancer dans le génocide de masse dans le cas contraire. Je ne la traite pas d’idiote, elle me remercie de le faire et quand je le fais vraiment, elle vient s’énerver comme si j’étais complètement taré ! Jamais contente, illogique, incompréhensible. Peut-être était-ce son fameux poison qui lui faisait perdre la tête. Et cette volonté d’aller au devant d’un truc soi-disant dangereux alors que ce dernier venait de lui-même vers nous, ça sortait d’où ? Quand un orage approche, sur Skypiea, on évite de se foutre au beau milieu d’un cumulonimbus pour augmenter ses chances de se prendre un éclair dans la mouille. J’avais supposé qu’en bas, c’était pareil, mais visiblement non. Ou en tout cas, pas avec Honaka.

                Elle continuait de s’exciter, debout à présent, comme quoi le désert était un endroit dangereux, qu’il fallait pas rester là, tout ça, tout ça. Un débit de parole impressionnant en tout cas, une véritable pipelette celle-là.

                -Et ensuite pour que je sois sûr que tu es plus intelligent que tes phrases ne veulent le montrer...
                -…oui ?

                Une larme se mit à couler le long de sa joue ce qui me fit un véritable frisson d’horreur dans le dos. Oh non putain, elle allait pas pleurer ! Je ne savais pas du tout comment réagir dans ce genre de situation, moi ! J’y comprenais jamais rien à toutes ces histoires de sentiments, de tristesse, d’émotions.. Brrrr… Rien que d’en reparler… Vraiment pourrie, cette situation. Ca me rappelait une ancienne conquête qui était venue me voir avec les yeux remplis de larmes parce que sa mère était morte. Comme si je pouvais y faire quelque chose ! Et puis c’est bon, des gens meurent tout les jours, si je devais lâcher ma larmichette à chaque fois, je serais mort desséché !

                -Excuse-moi... Un instant... Réfléchis à ce que je viens de dire...
                -Humm… Ce serait plus simple si tu finissais ta phrase avant, non ?

                Mais elle avait vraiment pas l’air d’humeur à continuer à causer. Elle alla s’asseoir sur un rocher un peu plus loin. Bonjour l’ambiance ! Mauvaises vibrations par là bas. Je me levais en rouspétant intérieurement et jetai un œil par-dessus le grand rocher. Enfin plutôt derrière parce que j’étais trop petit pour voir au dessus. Le nuage de sable était vachement près maintenant ! Il serait bientôt sur nous, d’ici quelques minutes à peine.

                Il fallait surtout pas s’éloigner si elle ne voulait réellement pas être dans son chemin au moment où elle passerait, cette fameuse tempête. Je m’approchais d’elle prudemment, sachant qu’une créature blessée pouvait se montrer dangereuse. Mais elle n’avait pas l’air agressive. Plutôt… triste. Je comprenais vraiment rien ! Une chose était sûre, je devais absolument faire quelque chose pour la convaincre de venir se mettre à l’abri derrière le gros obstacle. La seule chose qui pouvait nous protéger en fait ! J’étais pas expert en tempête de sable, mais mon instinct me disait que rester au milieu du sable, c’était pas le meilleur plan qui soit.

                -Ecoute Honaka... Je..

                Un bon coup de batte à l’arrière de la tête ! Haha ! Mon plan avait fonctionné ! Honaka était tombée comme une masse sur le sol, inconsciente. Comme ça, elle ferait pas de conneries au moins. Je la traînai par les pieds sur le sol, et la collai le plus près possible du caillou. Le vent commençait déjà à souffler et je reçut un grain en plein dans l’œil !!! La vache, je commençais à comprendre le danger et la douleur que pouvait provoquer une tempête de sable. C’était horrible !

                Honaka avait peur d’avoir du sable partout alors je pris ma veste, ainsi que son manteau et je la recouvris pour qu’elle n’en reçoive pas trop dans la gueule. Sinon ça allait encore brailler à son réveil. Je me roulais en boule, dos au mur, toujours en me frottant les yeux comme un malade pour virer ce p****n de grain de sable à la c*n, b****l de m***e, fais c***r !! La tempête était maintenant sur nous, le sable griffait, soufflait, et voletait un peu partout. C’était vraiment désagréable. Heureusement que le rocher nous empêchait de tout nous prendre directement dans la face ! Mais il y avait un autre truc de chiant en fait… J’aurais pas su dire pourquoi, mais… c’était chiant de devoir respirer autant ! J’aspirais, encore et encore mais j’étais toujours pas rassasié en oxygène.

                Ho et puis merde, j’étais vraiment trop fatigué, je m’allongeai au sol et fermai les yeux. Un bon petit somme ne me ferait pas de mal au point où j’en étais. On verra bien quand ce serait passé.

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                J'ouvris une paupière et écoutai attentivement. Il régnait un silence de mort autour de nous! Je soulevai nos vestes et me retrouvai face à un décor totalement différent de la veille. Nous n'étions plus collé à un rocher, mais au sommet d'une dune. Chaque vallée et chaque colline avaient été déplacés. Plus rien n'était à la même place. Mais de notre emplacement surélevé, je pus apercevoir la mer au loin. Nous n'étions pas si loi de la mer, finalement.

                La gonzesse roupillait encore. J'avais du y aller un peu fort. D'un geste habile et gracieux, je la foutai par dessus mon épaule et pris la direction de la mer bleue au loin. Ce fut long, mais j'atteignis la côte à la tomée de la nuit. Ce n'est qu'à ce moment précis qu'elle se réveilla. Je la lâchai alors sur le sol qu'elle percuta avec force.

                -Ha ba quand même! Je sens plus mon dos!
                -Punaise, quel brute... Enfin tu m'as quand même bien aidé. Merci.

                Elle se dressa sur ses pointes de pied et posa ses lèvres sur ma joue. Hey! Mais que... Pourquoi?? Pourquoi elle faisait ça? Je fis un pas en arrière. Je me sentais un peu bizarre... Il faisait chaud.

                -Heu... ben. De rien. Je... euh... Allez salut!

                Je partis sans ma retourner. Je devais partir de cette île avant qu'une autre humaine en détresse n'ait à nouveau besoin d'un héros.