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Die Hard - Piège de Cristal [FB 1612]

Un vase, juste un péripatéticien de vase.

Dix millions. Dix millions le péripatéticien de vase. Dix mois de salaire qui partent en fumée à cause d’un péripatéticien de coup de coude mal placé dans une péripatéticienne de soirée organisé par ce péripatéticien de gratin de cette gouge de Saint-Urea. Coup de coude mal placé à cause de cette… fillette incapable de marcher avec une robe de soirée et des talons de moins de huit pouces. Mais qu’est-ce qu’on leur apprend à l’école des prostiputes bordel, point d’exclamation puis d’interrogation puis d’exclamation à nouveau, c’est en substance ce que pense et repense et rerepense le lieutenant-colonel Tahgel tandis que la Stanhope lui remonte les bretelles. Et aucun sous-entendu salace impliquant coucherie d’une quelconque sorte entre la géronte et le presque trentenaire ici.

Ce serait à proprement parler dégueulasse. D’ailleurs, Tahar vomit.

Pas qu’il soit spécialement content, mais le jus d’orange du matin remonte alphazédiquement et finit sur les dalles jusque-là sans tache de la salle d’audience de la noble maison qu’elle est noble. La preuve, y a un banc en granit marin là et du bois d’Adam là. Outrée autant que l’importun est en colère contre le monde entier pour lui avoir bien, mais bien, hein, pas du petit pourrissage de lopette, pour lui avoir bien pourri son début d’année 1612 qui s’annonce décidément une glorieuse année, la dame plisse son sourcil de pierre en une moue qui veut tout dire comme seules savent le faire les donzelles bien élevées, et s’ellipse comme une époque trop longue pour être contée, disparaissant dans les méandres de la grande bâtisse qu’elle est grande. Pas un mot, rien.

Z’avez eu de la chance, elle aurait pu demander v

J’ai une gueule à avoir de la chance ?

Non mon colonel.

Dévoûté par le rejet et la sensation de légèreté subséquente, l’étalon piaffe et toise de son poitrail galonné le sous-fifre qui lui tient lieu d’aide de camp. Je dis étalon pour être à la hauteur du clinquant exubérant de l’endroit qui, sous couvert d’austère sobriété, est quand même censé écraser du poids de sa richesse le péon moyen qui viendrait à pénétrer dans ces lieux. Piaffe et toise, réduit au silence et s’en va à son tour, laissant la mare aux canards (canard, orange, jus d’orange) là où elle, les poules sont bien gardées. Le sous-gradé se cale derrière lui pour lui polir l’ego et tous deux traversent la cité haute comme si de rien n’était. Et rien n’est, en vérité. Autour d’eux au moins. La routine quotidienne, sans insurrection à mater, sans chasseur de primes fantasque et moulé à encadrer, sans cellule anarchiste à étouffer dans l’œuf. Sans cellule anarchiste ? Tout n’est pas si rose peut-être.

Mais dans la rue Waterdespair, Tahar Tahgel n’a pas encore ces soucis, pourtant bien légitimes et que tout représentant de la force des ordres devrait avoir en permanence à l’esprit, n’a pas encore ces soucis en tête. Pour l’instant il se remémore les derniers évènements et fait un rapide plan de carrière, jugeant le pour et le contre, jugeant les culs léchés qui ne sont pas foule et les broyats d’ego laissés derrière lui, espérant qu’un supérieur bienveillant d’antan saura lui éviter la rétrogradation qui s’impose à lui comme la seule issue possible à toute cette succession de malfortunes. Le salut à Dionysos, passe encore après tout. Mais le calice, ah ce bougre de fumisterie de calice à mille plaques… elle avait l’air de sacrément y tenir mine de rien. Un bijou de famille ? Une relique sainte ?

Autant de concepts étrangers à l’étalon redevenu simple chien pas trop fou maintenant que son bras gauche s’est barré direction l’hôtel pour y accomplir une bricole administrative en ses lieu et place à lui, mais dont il a pu se forger au fil des années l’idée que pour certains ça peut être important. Alors quoi. Le gibet ? Non, quand même pas. La rétrogradation ? Mouais. La suppression de solde ? Plausible. La corvée de pluches ? Boarf… Hm. Le détachement à la position spécialement créée pour lui de garde-chiourme pour les deux adorables petits rejetons du rejeton de la brave dame ? Oh oui, en voilà une projection qu’elle est bonne, tiens… Ces deux mignons garçons au crâne encore aussi chauve que leur cul béni et le buste en marbre de papa dans le hall d’entrée se feront sans doute un plaisir de lui rappeler pendant toute la durée que sa sérenissime altesse jugera nécessaire, ou jusqu’à ce qu’ils aient toutes leurs dents c’est-à-dire dans putain de longtemps, qu’on ne dispose du droit de jouer avec la nourriture et la vaisselle que quand on est descendants d’une famille de ploucs.

Colonel ? Un gars du palais m’attendait à la réception, je suis revenu aussi vite que j’ai p

Laisse-moi deviner : on y retourne ? Eh merde…


Die Hard - Piège de Cristal [FB 1612] 661875SignTahar


Dernière édition par Tahar Tahgel le Mer 10 Oct 2012 - 22:08, édité 1 fois
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    -Je reprends, vous allez entrer en contact avec le colonel Tahar pour l'envoyer sur une mission gouvernementale de la plus haute importance et ce toutes affaires cessantes...
    -D'accord...
    -Mission qui consiste en un aller retour naval entre son post de Saint Uréa et l'ile de Bliss ou se trouve le plus important de nos chantiers de construction. Chantier ou il devra prendre livraison d'une grosse tête du secteur scientifique, travaillant sous contrat avec la marine et qui se trouve à l'origine d'innovations technologiques majeures dans le domaine de la construction de nos cuirassés.
    -Jusque la je vous suis...
    -Une fois le colis récupéré, il devra l'escorter sous bonne garde jusqu’à Saint Uréa ou il le confiera aux bons soins des militaires locaux. Escorte potentiellement dangereuse puisque les projets de notre grosse tête sont arrivés dans des mains révo qui brulent d'en savoir plus et qu'on le change de place pour éviter qu'il ne se fasse kidnapper la bas...
    -Je vois très bien...
    -Et pendant ce temps la, vos ordres sont de monter une équipe révolutionnaire pour attaquer l'escorte, kidnapper l'ingénieur, et le ramener séance tenante à saint Uréa ou vous le remettrez aux hommes de la dame de pierre... C'est enfantin, vous avez compris ?
    -Euh non chef... Désolé... Y'a comme un détail qui m'échappe.
    -Un détail ?
    -Ben, c'est une question d'optimisation des ressources chef, si Tahar ramène déjà le type, pourquoi ne pas simplement lui demander de nous le donner à l'arrivée? Ou carrément aller le chercher nous même ?
    -Agent Red, vous savez ce qu'on dit... Dans le métier avoir des réflexes c'est bien. Mais avoir aussi des idées, c'est dangereux...
    -Je voulais pas vous manquer de respect chef. Mais avouez que c'est un peu cousu de fil blanc quand même non? Sérieusement, je serais vachement plus efficace si vous me laissiez les ficelles du truc. Croyez pas ?
    -Je dois dire que je n'en suis pas tout à fait convaincu agent Red...
    -Vous avez mon dossier sous les yeux non? J'ai le meilleur pourcentage de missions réussis de ma tranche d'ancienneté, je peux devenir votre meilleur agent, et vous le savez !
    -Très bien, je vous mets au parfum. Mais attention aux faux pas, vous venez de monter d'un cran et tomber de plus haut fait toujours plus mal... Comme vous l'avez remarqué cette mission d'escorte c'est quasiment du vent. La seule chose importante dans cette histoire c'est la présence et l'échec du Colonel Tahgel. Comme vous l'avez surement remarqué, depuis que la dame de pierre à la main mise sur Saint Uréa, notre influence la bas est tombé en flèche. La dame ne nous aime pas du tout et a utilisé tout l'arsenal légal lié aux accords avec le Gouvernement Mondial pour nous empêcher d'aller jouer sur ses terres sous peine d'incident diplomatique majeur. Mais c'est sur le point de changer. Parce que nous avons enfin une monnaie d'échange qui l’intéresse, et pour laquelle elle est prête à nous autoriser à nouveau à opérer chez elle.
    -Nous ?
    -Nous, le Cipher Pol 5. On tient la une occasion unique de redorer un peu le blason de l'unité et de passer devant ces crétins du 8 qui ne ratent pas une occasion de nous enfoncer dans la boue...
    -Héhé, je vous suis chef...
    -Notre chère dame de pierre à pris en grippe le sieur Tahar, une sombre histoire de vase sans importance, mais elle a décidé qu'elle voulait sa tête plus que tout et elle a bien compris que la marine ne coulerait pas le colonel juste pour ses beaux yeux. Alors elle a fait appel à nous...
    -Je vois, donc en lui pourrissant sa mission on s'assure que même la marine le lâche...
    -Vous avez compris l'essentiel. Mais ce n'est pas tout. Le type que va convoyer Tahar est lui tout à fait vrai. Il fait partie d'un accord de coopération entre la marine et les forces navales de Saint Uréa. Il est censé superviser chez eux la construction d'une flotte de cuirassés d'ancienne génération. Il doit lancer le projet, le surveiller un peu, puis retourner bosser pour nos chers militaires. En mettant la main dessus sous couvert révolutionnaire nous permettons à Stanhope de le récupérer en douce et si elle se démerde bien, de le garder pour ses bateaux...
    -C'est presque de la trahison ça non ?
    -La trahison c'est quand on choisit désobéir à son supérieur agent Red...
    -Ah oui c'est ça... Pas de soucis pour moi chef. J'envoie le Tahar au turbin, je le chope en mer, je lui vole le colis, et je l'emballe proprement pour en faire un joli cadeau pour la Stanhope...
    -Le Cipher Pol 5 compte sur vous agent Red. Je suppose qu'il est inutile que je fasse un rappel de ce qui se passera si vous échouez ?
    -J'entends et j'optempére chef. Et je n’échoue jamais !


    [...]


    Saint Uréa, dans le quartier du vieux port. Dans un phare en ruine...

    -Bon les gars, c'est clair pour tout le monde ? Gilles, à toi la phase contact, Tahar doit étre en train de se murger sévére pour noyer son engueulade, mais son aide de camp est du genre service service et ne décolle pas son cul de la permanence que Tahar est censé occuper. T'as tout les papiers qu'il faut pour l'obliger à bouger à toute vitesse. Tu sais ce que tu as à faire, leur laisse pas le temps de souffler... Y'a urgence...
    -Pas de soucis Red, je gére le relationnel avec la marine...
    -Pour les autres, vous savez ce qu'on vise. On vient de recevoir le matos, on entasse tout ce soir dans le bateau et on file les attendre sur Bliss ou on se colle ne embuscade comme de parfaits petits guérilleros révolutionnaire. Commencez à réviser vos classiques, slogans, cris de guerre tout ça tout ça, faudra que ça ait l'air vrai... Essayez vos costumes tout de suite qu'on soit sur que tout le monde à la bonne taille. Et répartissez vous les armes, y'en à pour tout le monde.... Oui Loulou des questions ?
    -Euh Red, on va vraimet porter ça ?
    -Alors la les gars, je suis désolé. Mais dans l'urgence comme ça, un kit de déguisement coordonné pour tout le monde, j'ai pas eu le choix. C'était ça ou clown...Alors ?
    -Ouais c'est sur que clown c'est naze...
    -Alors on est d'accord. Et c'est pour ça que nous appellerons cette opération l'opération... NINJA !
    -O Shi Mu Taka sho !
    -Voila, ça c'est un mec qui sait se mettre dans son role... Allez au boulot. Dispersion !