Previously on…
Hey bambina, j’sais pas ben si tu t’souviens, mais avant qu’on s’comme qui dirait acoquine toi et moi, surtout toi, j’en étais au moment où j’partions pour Impel Down à bord del navire du bon gars Hadoc, fervent défenseur des libertés individuelles devant l’éternel, surtout les siennes ou celle du people des basses vies et en tout cas jamais les miennes vu qu’j’ai direct commencé dans les geôles de c’tas d’voilures infâmes qu’était le Passeur. Jdis "était", s’ça s’trouve il roule encore les flots, le bougre de quilleux. M’fin donc, ça t’diroit-y que j’continue ma gamberge sur le sujet l’temps qu’on r’tourne te faire des bâtards ? De quoi m’flatter l’ego et l’tien aussi au passage, vu qu’c’est une histoire qui prouve même si t’en as plus ben b’soin qu’mes balloches c’est pas des prunes…Oui t’aimes ça les gestes zéroïques ? Jte crois, t’as les bougies des innocentes dans les mires. File-moi un truc à damer pour récup ma vigueur de barde hors-pair et range donc ta mamelle, ça m’distrait. Allez, partis.
Donc, suis monté un peu à bord du Charon juste après … C’est "Charon" que t’as pas compris ? Pas grave, accroche-toi à mes muscles virils pour suivre. Donc, suis grimpé à bord avec les chaînes qui vont bien, tu sais celles en granit marin des fois que j’sois dangereux. Haha, procédure, procédure, elle a la belle vie la procédure avec des gars comme le bon captain Hadoc. Commodore Hadoc, j’te prie. Les grands honneurs et tout, ça m’a fait plaiz. Par contre tout Goa a vu ma tronche au moment du transfert, le temps qu’les instances compétentes décident que fallait mieux m’envoyer chez DoDown que me laisser en liberté dans les cages locales. Et vu qu’au sein, pas l’tien c’ui d’la populace, vu qu’au sein des loqu’teux donc on m’tenait responsable au même titre que ce sale môme de Timmy des explosions qu’avaient ravagé l’endroit, personne m’a remercié, les encu. Les ingrats.
Putain, quand même, alors que quinze ans auparavant j’avais sauvé les caisses de pinard de leur architrouduc des viles pensées mesquines de ce tripatouilleur de… merde, v’là qu’j’ai oublié son nom, tiens, à l’autre zigue avé ses binocles en couleur. J’me fais vieux poulette, et tes caresses langoureuses sur mon torse velu de vrai mâle y pourront rien changer, mais continue quand même, va, c’est pas perdu. Et donc ingratitude des pouilleux locaux, ces connards auraient quand même pu faire un effort, et on est partis sous les tomates même pas mûres. Vu que c’était des tomates… Non laisse tomber. Passeur et hop, j’ai pas fait trois pas sur l’pont qu’on m’a envoyé direct au premier sous-sol, dans les cales tout juste. Des cales de luxe, attention, ça avait été spécialement briqué pour moi, jcrois, et ça sentait encore l’encaustique. Pas d’traitements inhumains, qu’il avait dû susurrer, le commodore à barbe. Et puis on est partis, j’ai entendu la mer sous la cale.
C’était une chouette compagnie, le samouraï. Tout l’temps à se la péter façon gros chien bien dressé alors que moi, bon, jsuis plutôt du côté des bâtards qui survivent en r’ssortant les instincts du padre lupesque, mais sympa. Pas trop prompt à la blague facile, mais rusé et vif d’esprit. L’est v’nu m’voir deux trois fois dans ma cave, voir si j’allais bien. Même, il a voulu m’filer d’la lecture jcrois bien, une fois. Un truc écrit par un bridé de l’est, mais j’ai craché sur le sol pour marquer mon point et il est plus r’venu qu’avec un peu d’saké et du pisse-pépé. J’ai fait avec, dur’ment mais j’ai fait avec. Fallait m’voir la gueule sèche de trop boire théiné. Et puis après on s’est quittés. Ouais, c’est con mais bon, c’est la vraie vie. On s’est quittés pour une de ces raisons comme la mouette en chie deux par jour et par mer, à savoir qu’on requérait les services du bon sieur capitaine en l’endroit machin, et urgemment, alors la fin de mon transfert y pouvait se la foutre derrière l’oreille, c’était un autre qui prenait l’relais.
L’autre, c’fut un vrai con. Tu vois, "con" ? Ben prends encore plus con, et encore encore plus con, et t’auras une idée. Ce mec, j’en aurais pas voulu pour me trouver les puces. Je sais pas comment il a fait pour finir commandant, sérieux. Et je sais pas comment on a cru bon d’me refiler entre ses pattes, je te jure. Persifalle, il s’appellait. Persifalle le Galeux. Un galeux, donc. Un galeux d’première et son navire était à l’av’nant. On était déjà pas loin d’Calm Belt quand y m’ont changé d’cellule, et je t’avoue, j’ai quarante ans passés, hein, jsuis un grand, mais je t’avoue qu’quand j’ai vu dans quel crasse je retombais, j’ai eu un blanc. Un blanc pis j’ai ri. Putain, c’était une porcherie, le machin. Non mais une vraie, t’sais, avec des poulets vivants dedans pour assurer les vivres pendant les traversées. Je crois que j’ai écopé du seul navire de guerre pas conçu pour traverser Calm. Sisi, c’est possible. Je l’ai pas cru, hein, mais c’est possible. On y allait en touristes complets. Complets touristes.
J’ai atterri dans la fange des bouffeurs de merde et on m’a laissé croupir là pendant bien deux bonnes semaines avant qu’on appareille. La bouffe arrivait en même temps qu’celle des bêtes, ce qui me dérangeait pas spécialement rapport à c’que sans être un poreux, j’ai eu mes années d’misère, et. Et puis, quand les trompettes du départ ont sonné, quand l’ancre s’est relevée parc’que le vent était favorable, j’ai ricané. Ricané du feu de dieu, t’aurais dû voir ma tête et celles de mes voisins d’chambrée, on était copains comme cochons dis donc. Hinhin. Sauf qu’eux c’était because on venait de leur taper les rognons d’barbaque de leurs congénères délaissés par le boucher et faisandés par les mouches depuis lors. Hardi, moussaillonne, te v’là partie pour Calm Belt avec tonton ! T’es prête ?
Hey bambina, j’sais pas ben si tu t’souviens, mais avant qu’on s’comme qui dirait acoquine toi et moi, surtout toi, j’en étais au moment où j’partions pour Impel Down à bord del navire du bon gars Hadoc, fervent défenseur des libertés individuelles devant l’éternel, surtout les siennes ou celle du people des basses vies et en tout cas jamais les miennes vu qu’j’ai direct commencé dans les geôles de c’tas d’voilures infâmes qu’était le Passeur. Jdis "était", s’ça s’trouve il roule encore les flots, le bougre de quilleux. M’fin donc, ça t’diroit-y que j’continue ma gamberge sur le sujet l’temps qu’on r’tourne te faire des bâtards ? De quoi m’flatter l’ego et l’tien aussi au passage, vu qu’c’est une histoire qui prouve même si t’en as plus ben b’soin qu’mes balloches c’est pas des prunes…Oui t’aimes ça les gestes zéroïques ? Jte crois, t’as les bougies des innocentes dans les mires. File-moi un truc à damer pour récup ma vigueur de barde hors-pair et range donc ta mamelle, ça m’distrait. Allez, partis.
Donc, suis monté un peu à bord du Charon juste après … C’est "Charon" que t’as pas compris ? Pas grave, accroche-toi à mes muscles virils pour suivre. Donc, suis grimpé à bord avec les chaînes qui vont bien, tu sais celles en granit marin des fois que j’sois dangereux. Haha, procédure, procédure, elle a la belle vie la procédure avec des gars comme le bon captain Hadoc. Commodore Hadoc, j’te prie. Les grands honneurs et tout, ça m’a fait plaiz. Par contre tout Goa a vu ma tronche au moment du transfert, le temps qu’les instances compétentes décident que fallait mieux m’envoyer chez DoDown que me laisser en liberté dans les cages locales. Et vu qu’au sein, pas l’tien c’ui d’la populace, vu qu’au sein des loqu’teux donc on m’tenait responsable au même titre que ce sale môme de Timmy des explosions qu’avaient ravagé l’endroit, personne m’a remercié, les encu. Les ingrats.
Putain, quand même, alors que quinze ans auparavant j’avais sauvé les caisses de pinard de leur architrouduc des viles pensées mesquines de ce tripatouilleur de… merde, v’là qu’j’ai oublié son nom, tiens, à l’autre zigue avé ses binocles en couleur. J’me fais vieux poulette, et tes caresses langoureuses sur mon torse velu de vrai mâle y pourront rien changer, mais continue quand même, va, c’est pas perdu. Et donc ingratitude des pouilleux locaux, ces connards auraient quand même pu faire un effort, et on est partis sous les tomates même pas mûres. Vu que c’était des tomates… Non laisse tomber. Passeur et hop, j’ai pas fait trois pas sur l’pont qu’on m’a envoyé direct au premier sous-sol, dans les cales tout juste. Des cales de luxe, attention, ça avait été spécialement briqué pour moi, jcrois, et ça sentait encore l’encaustique. Pas d’traitements inhumains, qu’il avait dû susurrer, le commodore à barbe. Et puis on est partis, j’ai entendu la mer sous la cale.
C’était une chouette compagnie, le samouraï. Tout l’temps à se la péter façon gros chien bien dressé alors que moi, bon, jsuis plutôt du côté des bâtards qui survivent en r’ssortant les instincts du padre lupesque, mais sympa. Pas trop prompt à la blague facile, mais rusé et vif d’esprit. L’est v’nu m’voir deux trois fois dans ma cave, voir si j’allais bien. Même, il a voulu m’filer d’la lecture jcrois bien, une fois. Un truc écrit par un bridé de l’est, mais j’ai craché sur le sol pour marquer mon point et il est plus r’venu qu’avec un peu d’saké et du pisse-pépé. J’ai fait avec, dur’ment mais j’ai fait avec. Fallait m’voir la gueule sèche de trop boire théiné. Et puis après on s’est quittés. Ouais, c’est con mais bon, c’est la vraie vie. On s’est quittés pour une de ces raisons comme la mouette en chie deux par jour et par mer, à savoir qu’on requérait les services du bon sieur capitaine en l’endroit machin, et urgemment, alors la fin de mon transfert y pouvait se la foutre derrière l’oreille, c’était un autre qui prenait l’relais.
L’autre, c’fut un vrai con. Tu vois, "con" ? Ben prends encore plus con, et encore encore plus con, et t’auras une idée. Ce mec, j’en aurais pas voulu pour me trouver les puces. Je sais pas comment il a fait pour finir commandant, sérieux. Et je sais pas comment on a cru bon d’me refiler entre ses pattes, je te jure. Persifalle, il s’appellait. Persifalle le Galeux. Un galeux, donc. Un galeux d’première et son navire était à l’av’nant. On était déjà pas loin d’Calm Belt quand y m’ont changé d’cellule, et je t’avoue, j’ai quarante ans passés, hein, jsuis un grand, mais je t’avoue qu’quand j’ai vu dans quel crasse je retombais, j’ai eu un blanc. Un blanc pis j’ai ri. Putain, c’était une porcherie, le machin. Non mais une vraie, t’sais, avec des poulets vivants dedans pour assurer les vivres pendant les traversées. Je crois que j’ai écopé du seul navire de guerre pas conçu pour traverser Calm. Sisi, c’est possible. Je l’ai pas cru, hein, mais c’est possible. On y allait en touristes complets. Complets touristes.
J’ai atterri dans la fange des bouffeurs de merde et on m’a laissé croupir là pendant bien deux bonnes semaines avant qu’on appareille. La bouffe arrivait en même temps qu’celle des bêtes, ce qui me dérangeait pas spécialement rapport à c’que sans être un poreux, j’ai eu mes années d’misère, et. Et puis, quand les trompettes du départ ont sonné, quand l’ancre s’est relevée parc’que le vent était favorable, j’ai ricané. Ricané du feu de dieu, t’aurais dû voir ma tête et celles de mes voisins d’chambrée, on était copains comme cochons dis donc. Hinhin. Sauf qu’eux c’était because on venait de leur taper les rognons d’barbaque de leurs congénères délaissés par le boucher et faisandés par les mouches depuis lors. Hardi, moussaillonne, te v’là partie pour Calm Belt avec tonton ! T’es prête ?