Dzing dzing.
Courant d’air, bruit de fond urbain, rai de lumière.
Poussières qui volent dans l’interstice éclairé.
Dzing dzing, la porte se referme, l’air s’apaise et la pénombre revient dans le silence.
Du fond de sa petite boutique, comme lui en fin de course, le vieux Ouik rehausse ses lunettes d’un doigt aux phalanges gonflées par l’arthrite. Personne n’est donc rentré ? Est-ce que c’était le vent ? Les binocles retombent sur l’arête grasse d’un nez relié par une bouche qui bave un peu au menton qui fait de même. Respiration qui s’adoucit, s’approfondit. Dos qui se détend, bras qui retombe le long de la chaise. Si on penchait une oreille attentive on entendrait même des ronflements.
Peydilla & fils ?
Un ange trépasse. Des étagères en tout genre proviennent des petits bruits de choses qu’on dérange, on farfouille, on regarde, on ne cherche rien et on ne trouve pas.
Mh.
Dzing dzGNEUHU ?!
Ah ben quand même.
Reste donc étranger, reste donc ! Et excuse ma somnolence, j’ai bien peu de clients depuis quelques années… Allez, ne t’enfuie pas, reviens et dis-moi en quoi je puis t’aid-Oh.
Oui, c’est moi, non je n’ai pas changé. T’as vu, les affiches me font pas bien justice, hein ?
Silence. ing. La porte se referme. Des bottes sur la pierre du sol. Des jambes qui s’arrêtent derrière un comptoir, un visage qui s’est dessiné, facilement reconnaissable et reconnu. Célèbre et de plus en plus. Connexions qui se font, la prudence convie à laisser la poursuite de la conversation à l’indésiré.
C’est toi, le vieux dont on m’a parlé ?
Si… Si on t’a parlé du vieux Ouik Peydilla, c’est moi en effet.
Isidore ?
Ah, non, c’était le père, ça. Mort dans son lit il y a deux ans après son siècle…
Et ton petit nom à toi, c’est ?
Ignace. Dernier I. depuis que mon petit-fils est mort sur Dead End… La boutique fermera avec moi…
Triste.
Merci de ta compassion Tahar Tahgel. Tu viens avancer l’heure du baisser de rideau ?
Ca peut s’arranger si c’est dans tes désirs, je sais me montrer charitable…
Laisser glisser. Prier le ciel et laisser glisser.
On m’avait parlé de toi, ou de ton père, quand je suis arrivé sur Grand Line il y a dix ans…
Puis-je demander qui nous avait recommandés ?
… Céléno. Ton père lui avait fourni un fourreau dont elle était contente.
Céléno, Céléno… Oh ! Céléno ! Oui bien sûr, je remets. Rouquine, jolie, effrayante ? Oui oui bien sûr ! Céléno… Elle repasse tous les deux ou trois ans pour l’entretien. Et c’est moi qui m’occupe d’elle désormais… Nidai Kitetsu, bien sûr que je me souviens…
Depuis qu’il a répondu à la question qui lui était posée l’atmosphère s’est comme détendue. Un peu comme si parler de cette époque où il avait accédé à la route de tous les périls et où tout se passait encore bien, d’une personne connue de beaucoup et d’évènements qui l’ancrent dans une certaine histoire du monde, avec quelqu’un au passé commun sur ces éléments même s’il ne l’avait jamais rencontré, un peu comme si tout ça le ramenait à une relative quiétude psychologique.
Pour la première fois depuis le passage du cap des jumeaux, et même depuis plus longtemps que cela, Tahar se sent… posé. D’humeur bonhomme. Presque tranquille. Est-ce le fait d’avoir planté là les Saigneurs et de se retrouver simple solitaire comme avant ? Est-ce de parler à un ancien qui, comprenant peu à peu qu’il ne mourra que s’il commet une erreur monumentale, reprend à mesure de sa contenance et lui parle calmement ? Peu importe, c’est appréciable et il apprécie.
Regards qui se perdent dans les souvenirs d’un temps révolu. Silence qui retombe, une fillette pleure dans la rue devant l’échoppe. Son squelette craque quand le vieux marchand se redresse.
Que puis-je pour toi, donc ?
Courant d’air, bruit de fond urbain, rai de lumière.
Poussières qui volent dans l’interstice éclairé.
Dzing dzing, la porte se referme, l’air s’apaise et la pénombre revient dans le silence.
Du fond de sa petite boutique, comme lui en fin de course, le vieux Ouik rehausse ses lunettes d’un doigt aux phalanges gonflées par l’arthrite. Personne n’est donc rentré ? Est-ce que c’était le vent ? Les binocles retombent sur l’arête grasse d’un nez relié par une bouche qui bave un peu au menton qui fait de même. Respiration qui s’adoucit, s’approfondit. Dos qui se détend, bras qui retombe le long de la chaise. Si on penchait une oreille attentive on entendrait même des ronflements.
Peydilla & fils ?
Un ange trépasse. Des étagères en tout genre proviennent des petits bruits de choses qu’on dérange, on farfouille, on regarde, on ne cherche rien et on ne trouve pas.
Mh.
Dzing dzGNEUHU ?!
Ah ben quand même.
Reste donc étranger, reste donc ! Et excuse ma somnolence, j’ai bien peu de clients depuis quelques années… Allez, ne t’enfuie pas, reviens et dis-moi en quoi je puis t’aid-Oh.
Oui, c’est moi, non je n’ai pas changé. T’as vu, les affiches me font pas bien justice, hein ?
Silence. ing. La porte se referme. Des bottes sur la pierre du sol. Des jambes qui s’arrêtent derrière un comptoir, un visage qui s’est dessiné, facilement reconnaissable et reconnu. Célèbre et de plus en plus. Connexions qui se font, la prudence convie à laisser la poursuite de la conversation à l’indésiré.
C’est toi, le vieux dont on m’a parlé ?
Si… Si on t’a parlé du vieux Ouik Peydilla, c’est moi en effet.
Isidore ?
Ah, non, c’était le père, ça. Mort dans son lit il y a deux ans après son siècle…
Et ton petit nom à toi, c’est ?
Ignace. Dernier I. depuis que mon petit-fils est mort sur Dead End… La boutique fermera avec moi…
Triste.
Merci de ta compassion Tahar Tahgel. Tu viens avancer l’heure du baisser de rideau ?
Ca peut s’arranger si c’est dans tes désirs, je sais me montrer charitable…
Laisser glisser. Prier le ciel et laisser glisser.
On m’avait parlé de toi, ou de ton père, quand je suis arrivé sur Grand Line il y a dix ans…
Puis-je demander qui nous avait recommandés ?
… Céléno. Ton père lui avait fourni un fourreau dont elle était contente.
Céléno, Céléno… Oh ! Céléno ! Oui bien sûr, je remets. Rouquine, jolie, effrayante ? Oui oui bien sûr ! Céléno… Elle repasse tous les deux ou trois ans pour l’entretien. Et c’est moi qui m’occupe d’elle désormais… Nidai Kitetsu, bien sûr que je me souviens…
Depuis qu’il a répondu à la question qui lui était posée l’atmosphère s’est comme détendue. Un peu comme si parler de cette époque où il avait accédé à la route de tous les périls et où tout se passait encore bien, d’une personne connue de beaucoup et d’évènements qui l’ancrent dans une certaine histoire du monde, avec quelqu’un au passé commun sur ces éléments même s’il ne l’avait jamais rencontré, un peu comme si tout ça le ramenait à une relative quiétude psychologique.
Pour la première fois depuis le passage du cap des jumeaux, et même depuis plus longtemps que cela, Tahar se sent… posé. D’humeur bonhomme. Presque tranquille. Est-ce le fait d’avoir planté là les Saigneurs et de se retrouver simple solitaire comme avant ? Est-ce de parler à un ancien qui, comprenant peu à peu qu’il ne mourra que s’il commet une erreur monumentale, reprend à mesure de sa contenance et lui parle calmement ? Peu importe, c’est appréciable et il apprécie.
Regards qui se perdent dans les souvenirs d’un temps révolu. Silence qui retombe, une fillette pleure dans la rue devant l’échoppe. Son squelette craque quand le vieux marchand se redresse.
Que puis-je pour toi, donc ?