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« Allez chérie, l’est temps de partir. J’en connais qui seront très contents de te revoir, là où tu vas. »

Petin Port, c’était fini pour nous. On en avait assez, assez vu. On avait assez cassé de trucs, assez fait de bêtises pour se permettre de rester. J’étais à peine tirer de mes rêveries que j’étais en forme, prête à affronter le monde. On pouvait appeler ça une nuit revigorante, mais après deux nuits blanches, difficile de pas se remettre d’aplomb avec un bon moment et dix heures d’un bon sommeil comme il fallait. Ouais, parce qu’en plus d’être complètement détendue et comblée, j’étais aussi de très bonne humeur. Oh, bien sûr, encore de vagues douleurs par-ci par-là, mais rien qui ne pourrait entacher ma bonne humeur. Finalement, les choses s’annonçaient drôlement bien.
Le Tahar avait mis les voiles le matin-même, prenant au moins la peine de pas me réveiller. Fuite en avant ou bonne intention, peu importait. Maintenant, j’étais en sécurité et je ne risquais pas de représailles s’il venait à apprendre que je lui avais lâché un vilain mensonge. J’aurais pourtant payé cher pour voir la tête qu’il allait faire en apprenant que je l’avais entubé en beauté. J’imaginai déjà les gros titres : « Viper, remise entre les mains du gouvernement », « direction Impel Down pour l’ex-agent du Cipher Pol » ou « Tahar Tahgel n’a plus sa bienfaitrice pour le tirer d’affaire ». Haha, c’était ça, le bonheur. Je ne me savais pas aussi vicieuse, ni aussi chanceuse. Fallait croire que la faculté de faire des coups tordus, c’était dans les gênes.
J’avais, en plus de tout ça, les informations qu’il me fallait pour retrouver le paternel. Un tour sur North Blue s’imposait pour mettre la main sur celui que je visais à la base, mais seulement après avoir livré la demoiselle. Ouvrant la porte du placard ou elle avait passé les deux derniers jours, je demandai à Bee et l’en sortir et de la porter jusqu’à notre embarcation. Je sortis une enveloppe de ma poche, dans laquelle étaient glissés les mille berries promis au gamin qui m’avait généreusement gardé ma proie. Le dit gamin dormait encore paisiblement dans sa chambre. Je posai donc sa prime sur le meuble de la cuisine, demandant à Bee de me suivre.

Petin Port n’était pas l’île qu’il nous fallait pour trouver un con qui pourrait nous aider. Les chasseurs de primes ne couraient pas les rues, dans le coin, même si sur ce week end, ils auraient pu faire un sacré paquet. A chacun sa chance, pensais-je en souriant, allant jusqu’au port pour voler une embarcation. Bee chargea Viper, il grimpa à bord, tandis que j’allumai le moteur du petit zodiac à notre disposition.
La roue de la fortune faisait son œuvre : Shell « Punk » Phillip n’avait qu’à bien se tenir, j’arrivai pour lui botter les miches, et comme il fallait.

Il nous fallut une journée entière pour ramer jusqu’à l’île suivante. Un bled, pas forcément très fréquentables, ni bien fréquentés, ou s’amassaient des gens aux allures patibulaires. Nous débarquâmes avec une pointe d’anxiété, posant pied à terre en regardant autour de nous. Il me semblait que la menace pouvait venir d’absolument partout, et qu’une fille comme moi ne pouvait survivre que quelques minutes avant de se faire traquer. C’était au moins l’endroit qu’il me fallait pour tomber sur un type qui allait probablement essayé de m’arnaquer, mais qui pourrait empocher pour moi la prime de Viper.
L’île n’était pas bien grande et les marines n’étaient pas bien nombreux. Mais il y avait une base, retranchée dans les terres. Il y vivait en majorité des pirates, des brigands, et autres fripouilles de la trempe d’un mini-Tahar. Pour résumer brièvement, ce bout de terre était le paradis de la vermine, pas au niveau de Las Camp, assurément, mais pas vivable pour une modeste famille qui souhaiterait s’installer pour éduquer sa ribambelle de gamins. Bee, sous sa forme d’hybride, couvrait mes arrières, tandis que j’avançai d’un pas décidé vers le centre des terres.
Je connaissais la loi, je savais comment la Marine allait m’accueillir si je me pointai en réclamant mon dû avec Viper sous le bras. Si je devais trouver un chasseur, c’était parce que son diplôme me serait utile pour empocher l’argent qui devait me revenir. Je n’étais pas du genre radine, et je savais qu’il me faudrait faire preuve de générosité pour amadouer le premier connard qui me semblerait assez fiable pour lui confier ma prise.

Mes pas me menèrent très vite jusqu’à un bar miteux, ou il y avait du monde et de l’ambiance. Ouvrant la porte à grand coup de pied, beuglant à l’intention de tous dans la pièce, j’avais tout l’air d’une putain de tête brulée, du genre à pas avoir froid aux yeux dans un patelin complètement perdu et mal habité :

« Hey, les connards ! »

Tous se retournèrent vers moi, d’un seul homme, me regardant de haut en bas. Bee était juste derrière, tenant dans son immense main d’acier le tapis toujours enroulé contenant le corps de la futur prisonnière. Un sourire provocateur, l’air assuré, je m’adressai de nouveau à l’assemblée :

« Y’a un chasseur de prime dans le coin ? »

Silence. Dans un coin comme ça, si on chassait sérieusement le gibier, ce n’était pas bien malin de faire sauter sa couverture. Mais j’avais un argument de poids dans mon sac, qui allait sûrement faire réagir :

« J’ai cinq millions à offrir au premier couillon qui me file un coup de main. »

Nous on est la base. Le ciment. Et le ciment ça pense pas. Ça colmate.

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Parce qu’il faut bien se rencarder quand on débarque dans une nouvelle île, je me suis retrouvé dans un bouge infâme avec les pires connards du périmètre. Là, on est au con de niveau mondial, celui qui ne sait même pas aligner deux mots. Mais bon, je ne vais pas faire ma marquise, il me faut des infos, ils en ont. Alors, je me tape sans moufter leur vomi verbal.

Il y en a un qui parle d’un truc intéressant, une grosse prime qui aurait été vu dans le périmètre, mais c’est trop vague. Je le cuisine depuis une demi-heure et je n’en tire rien. Faut dire que le gars n’a plus rien dans le ciboulot. Il a l’air d’un poisson mort, il en a même l’odeur. C’est quand même un exploit de puer autant.

« - Mec, je lui ai dit… Qu’est-ce que je lui ai dit ?
- J’en sais foutre rien, mon gars. C’est toi qui racontes.
- Ah bon ? Mais je parle de quoi, là ?
- D’un pirate qui traîne ici.
- T’as un tuyau sur lui ?
- Putain de bordel de merde, tu me fous les boules !
- Hé, mais j’ai dit quoi ?
- Rien, ducon, tu parles et tu me sors que d’la merde. »

Autant dire que l’ambiance est géniale. Déjà que les locaux ne sont pas des flèches, avec autant de verre dans le pif, ça rase le sol. Qu’il aille chier, je perds mon temps avec lui, si ça se trouve, il n’a rien à me dire. D’ailleurs, cette ville ne m’est aucun intérêt, c’est le moment de tracer.

Et au moment où je vais pour ouvrir la porte, une gonzesse m’éclate le nez. On dirait qu’elle a appris à taper avant d’entrer et elle cogne fort. Bon, ce n’est pas si grave, de toute façon, mon pif a reçu tellement de coups que je ne connais même plus sa forme d’origine.

Sinon, questions manières, elle n’est pas douée. Mais ça, je ne peux pas lui en vouloir, j’n’ai jamais été poli. Par contre, je ne suis pas aussi stupide qu’elle. Venir gueuler au connard en disant à haute voix qu’elle a cinq millions à offrir, c’n’est pas très malin.

Forcément, tout le monde se bloque et regarde, sauf moi, moi, je suis encore derrière la porte. Je fais le tour et je vois qu’elle est pas mal jeune, rousse même. Comme elle rappelle ma môme, je file un pain dans la gueule du mec qui lui postillonne dessus de lui passer le blé sans faire d’histoires. Les autres commencent à se chauffer entre eux et y en a même un ou deux qui glissent leurs pattes sur leurs armes.

Bref, ça pue, sévère.

Du coup, je ne sais pas ce qui me prend, mais je lui fais :

« Hélène ! Ça fait un bail ! Comment va ton père, le vice-amiral ? Il te fait encore surveiller par ses hommes ? »

Je ne sais pas si ça marche parce que je l’entraîne à bout de bras dans plusieurs ruelles pour l’éloigner du boui-boui. Je la regarde encore une fois, elle a suivi le rythme sans se plaindre et je remarque qu’un truc en métal la suit.

« Hé, fais gaffe, y a une sale bête qui te file le train ? Et puis d’abord, t’es pas un peu conne de te foutre une cible en plein dans le front ? Tu sais ce qu’ils font à des gonzesses comme toi ? »

Puis, forcé de constater qu’elle n’a rien à branler de ce que je dis, j’ajoute que je suis chasseur de prime et que je veux bien lui donner un coup de pouce. J’ajoute aussi la condition de ne pas me faire un truc illégal. Parce que je me méfie des nanas aux seins pointus.
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Et ça parlait, et ça parlait. Pour dire plein de trucs. Mon père le vice-amiral te saluait, ouais ouais. Un petit sourire, rien qu’en imaginant mon père du bon côté de la loi. Ça sonnait tellement faux, ces conneries. Oh, et mon copain qui me filait au train aussi, il te saluait, mais avec moins d’amitié. Bon, t’as pas fini, ouais ?

« Et tu sais ce que je fais à des types comme eux ? »

Oui d’accord, vieux, merci de m’avoir tiré d’affaire d’une façon fort habile. Ça me confortait dans l’idée que malgré ta tête du gars qui s’était pris des coups, t’avais l’air réglos. Je n’étais pas du genre très difficile à convaincre, mais y’avait un minimum syndical à avoir pour mériter le joli cadeau que je laissais derrière. Oui, j’étais un peu conne, mais il fallait ce qu’il fallait pour attirer le bon gars dans un patelin ignoble. Et la méthode avait payé, parce que le bon gars m’avait même sorti de la « merde » avec les formes et assez d’intelligence pour mériter mon intérêt. Bee attrapa le tapis dans sa caisse (située dans son torse) et le posa juste à côté de nous :

« Ok le vieux, je n’ai pas envie de m’éterniser, mais si t’es en effet ce que tu dis que t’es, tu pourras me filer un coup de main en empochant un bon petit paquet au passage. Tu vois ce tapis ? Même aveugle, difficile de le manquer. Et tu sais qui y’a là-dedans ? »

Difficile de deviner, même avec la tignasse rousse qui sortait d’une des extrémités. Pas la peine de laisser trainer et grimper le suspense inutilement, nous étions tous deux pressés par l’envie de nous tirer :

« Viper. »

Voilà, y’avait plus qu’à la remettre dans son contexte. La rousse, la déserteuse, la grognasse qui m’arracha, la veille même, des cheveux par dizaines. La fameuse copine du Tahgel. Mais pas la peine de me demander si j’avais croisé l’autre loustic, je ne pourrais pas répondre. Un sourire, le temps de lui laisser comprendre que j’étais sérieuse, et que j’avais plus ou moins hâte de m’en débarrasser, je repris la parole, mettant en avant les avantages (non négligeables) d’avoir croisé ma route :

« Et puisque t’as l’air de capter que ça fait un joli paquet, je te propose un marché : un quart de la récompense. Soit, cinq millions de berries pour un travail à la con. Tu n’aimes pas l’illégal, ça l’est pas. Figure-toi que la petite dame est toujours en vie dans son tapis. Mais j’ai aussi des conditions : Si t’essayes de me voler, de m’entuber, de rogner sur ta part, ou juste de contester, je te montrerai ce que je fais à des types qui essayent de me baiser. Et crois-moi que ça ne va pas être joli. »

Enfin, pas seulement les avantages. La mine sérieuse, pour lui montrer que sous mes traits de Gamine de vingt ans et quelques patates, je n’étais pas du genre à rigoler avec les entourloupes et les mauvais coups. Et qu’en fait, les mauvais coups, je les connaissais tellement bien qu’un simple coup d’œil vers Bee et la vision du canon caché derrière sa grosse mimine suffisait à éclaircir toutes les zones d’ombres sur l’authenticité de ma menace. S’il s’était pris d’affection pour mon mignon petit visage de rouquine chétive, le pauvre gars avait dû rapidement déchanter. Restait à voir si ça lui allait, et s’il était prêt à suivre. Sinon, faire avec les autres gus, un peu moins honnête et probablement moins serviable, n’était pas pour me gêner. Je savais me montrer persuasive.

« Tu me montres ta licence et on y va ? »

Que j’arrête de baver des conneries et qu’on en finisse ?
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Là, elle parle, là aussi. Elle parle encore. Deuxième, troisième couche et c’est le jackpot. Félicitations ! Vous venez de décrocher le prix de la pipelette d’élevage et pourtant, y a du monde au concours. Vous pouvez passer prendre votre prix à l’accueil, celui-ci consiste en un unique :

« Mais t’es pas crédible, gamine. »

Bon, pendant qu’elle m’a frit la tête avec ses conneries, j’ai cru voir un gars qui nous filait le train. Pas très discret, le mec, il faut dire. Il ne bouge pas tellement, alors je sors ma dague pour lui sectionner la gueule.

Mais non, c’est con, il me voit. Hum, il faut que je réfléchisse à un plan.



Pourquoi elle jacte encore cette grognasse ? Je ne peux même pas trouver le truc pour me le faire, ce trouduc. Dans le doute, je jette mon couteau vers là où je l’ai vu en dernier. J’entends un couinement et il sort de derrière un tonneau. Il ne devait pas être bien grand.

M’enfin, ça fait un emmerdeur en moins. La voici, ma carte. Elle est belle, hein ? Je regarde quand même le périmètre, autour, il n’y a que des rues sans intérêt et des maisons pas au top du luxe. Une planche, deux crottes de nez et ça fait une villa, ici. Autant dire que les vingt millions de biftecks qu’agite la donzelle vont faire le tour de la ville.

Qu’est-ce que je peux y faire ? Il s’est taillé le minus, à mi-chemin entre le furet et la mouche, on a une certaine habilité dans l’esquive. Il s’est taillé un gosse devant un cureton.

De toute façon, il suffit de se magner le fion pour encaisser mes biffetons et larguer la gonzesse.

« Faut qu’on s’magne. »

De l’autre côté, le larbin finit son troisième litre de flotte avant de faire son rapport : ça y est, ils l’ont trouvée, la fille idéale.

Parce qu’il faut de tout pour faire un monde, il y a un gars plein aux burnes qui veut se cogner une rousse d’une vingtaine d’années qui se promène toujours avec un robot et qui est bien gueularde. Forcément, ça n’court pas les rues. Forcément, c’est moi qui suis dans le périmètre quand ce genre de merdes arrive.
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« … Et c’est pour ça que je lui ai dit que le rouge n’allait vraiment pas avec sa couleur, qu’on ne pouvait pas porter du vermillon avec du orange, que c’était contre nature et qu’elle méritait que je la fouette avec des orties. Cette grognasse a essayé de me crêper les cheveux, mais enrouler dans un tapis, c’est tout de suite beaucoup moins pratique. Non mais franchement… Quoi ? Tu crois que j’y suis allée un peu fort ? Noooon ? Si ? Oh, je devrais m’excuser ? Je veux dire, on discutait juste chiffon, je ne pense pas que ça soit une raison pour vouloir m’arracher la jugulaire avec les dents. Là-dessus, je lâcherai rien : non seulement elle est excessive, mais en plus elle n’a pas de gout. Ça me rappelle une autre histoire qui s’est passée y’a un moment en compagnie d’une…

… C’est pour ça qu’on a choisi de le faire braiser plutôt que rôtir. Quoi qui ça ? Bah le mouton ! Oh, tu m’écoutes ? Rah, t’as rien suivi, t’es bien un mec ! Vraiment tous les mêmes, incapable de prêter une oreille attentive plus de dix secondes, comme si les connexions se faisaient plus au-delà d’une phrase de quinze mots. Après vous vous étonnez qu’on râle après vous avec des « tu ne m’écoutes jamais, tu remarques rien chez moi, tu ne m’aimes plus, et blahblahblah », ça me rappelle une relation avec…

… Je lui avais bien dit que l’écrou ne passerait pas, mais Môsieur n’en a fait qu’à sa tête. ET BAM. Oui. BAM ! Comme ça que ça a fait. T’imagine bien le bordel après dans la maison. Et qui a dut se ranger tout ? Qui ? Bah oui, c’est Bibi. Comme d’hab’ ! Comme s’il y avait marqué « femme à tout faire » sur ma tête. Y’a marqué ça sur ma tête ? Non ! Tu vois bien ! Regarde… Alors ? Tu vois, j’ai raison. Et après, on s’étonne que je fasse la gueule, mais forcément, quand on prend les gens pour des buses, tout de suite, ça fâche ! ça t’ai déjà arrivé ? Qu’est-ce que je raconte, tu ne dois pas faire un métier facile tous les jours, forcément qu’on a dut te prendre pour un con. Moi, j’ai promis. Et une promesse, c’est une promesse, on ne m’enlèvera pas ça. T’as de la chance que je sois dans mes bons jours, parce que j’ai déjà été plus pénible que ça, tiens.

Ah bah tiens, en parlant de métier.

- Monsieur, mademoiselle…
- Oui oui oui, ce grand gaillard vient déposer un petit colis, là tout de suite. Ça vous ferait bien plaisir de savoir qu’il a attrapé une fille que vous recherchez depuis… pfffou, dix ans au moins !
- Oh ?
- Ah oui. Attendez… Bee, tu déposes la demoiselle ?
- Kwak !
- Merci bien mon brave. Donc voilà !
- Mais… c’est un tapis.
- Bien vu l’aveugle. Bon, tu lui montres ta licence, qu’on… que tu empoches et qu’on se tire d’ici ?
- Euh… Merci Monsieur. Mais je ne comprends pas… Ce tapis est-il recherché ?
- … Probablement, regardez bien. Non mais… Mieux que ça. Vous allez le reconnaitre. Mais si je vous dis, regardez… Tiens, je vais même vous suggérez de le mettre en prison et de le dérouler…
- Oui, je… je vais faire ça… Oh bah dites donc, il est lourd votre tapis !…
- Il n’est pas un peu con, lui ? « Le tapis est-il recherché ? »… « Il est lourd votre tapis ! »… et lui, il est pas lourd, non ?
- OH !
- Ah bah tiens, il a compris.
- Mais y’a une femme dedans !
- Surprise !
- Kwakwak !
- OH !
- Il a compris, hé.
- Mais c’est Viper ! Mais ça fait longtemps qu’elle est recherchée celle-là… Oh bah merci, monsieur ! Grâce à vous, le monde tourne plus rond.
- Il est mignon…
- Merci mademoiselle, vous n’êtes pas mal non plus…
- Kwaa…
- Euh ? Ouais, ok. Il est mignon, mais il n’oublie rien ?
- Euh ?
-
- La prime ?
- OH, bah oui, tiens !
- Kwak…
- J’y vais tout de suite !… Alors, voilà pour vous. Y’a des nouvelles lois en vigueur, vous ne toucherez qu’un quart de sa prime.
- Oui oui, bon, faites vite, qu’on y aille.
- Voilà, monsieur. Mademoiselle…
- Oui, bye bye hein… Ah bah. Il était bien brave celui-là. Bon, met ça là-dedans qu’on en finisse. Et tiens, garde ça. C’était chouette, t’es de loin le meilleur chasseur de prime avec qui j’ai collaboré. Pas très bavard, mais franchement sympa. Si jamais j’ai un autre coup comme ça, je peux te joindre quelque part ? Non parce que comme t’es un chic type, autant t’en faire profiter plutôt que d’aller voir des pauvres gars qui pourraient m’entuber plus salement… ça me rappelle la fois où j’ai eu à faire avec un chasseur de prime, un vrai fumier, jamais vu un type comme lui, tiens. Misogyne au possible, un peu limité et salement grossier. T’imagine bien qu’on s’est pas très bien entendu, lui et…

… Et c’est pour ça qu’on a préféré la chambre qui donnait sur la mer plutôt que celle qui donnait sur la ville. Enfin, choix plutôt évident dit comme ça, mais ce n’était pas si simple quand on y était à l’époque. Enfin, je parle, je parle, mais ce n’est pas tout ça… Oh, qu’est-ce que tu regardes ? Y’a un sougrmuuuuiifffmh.
»



« Kwak ? »

HRP : Voilà pour toi. S'il y a le moindre problème à la compréhension, n'hésite pas à venir m'en parler sur la chatbox. Dans l'état des choses, à la fin de mon post, Lilou se fait enlevé, Bee reste à côté de toi et tu peux en faire ce que tu veux (tu peux même te référer à ma fiche technique/présentation si besoin). A toi !
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Au fond, je savais qu’un truc allait mal. J’ai juste fermé les yeux, j’n’ai pas écouté mes tripes quand elles m’ont dit que cette histoire puait du cul. Je m’rends compte que je suis couvert de boue et que j’ai mal au coin du ciboulot. Quelqu’un m’a mis un gros coup sur la tête.

Il faut dire que j'l’ai bien cherché, j’n’ai pas suivi mon instinct. Mais bon, difficile d’être concentré avec une telle pipelette à côté. Elle a tellement bavé de conneries que je suis entré dans un état second ; je n’ai vu le danger que trop tard.

J’ai beau me dire qu’il y a mille raisons qui me disculpent, je me sens coupable de tout ça. J’n’ai pas décidé de changer pour laisser ce genre de saloperies se produire.

Plus jamais, j’me suis dit.

Ils vont savoir pourquoi on m’a appelé le boucher, à l’époque.

Je regarde autour de moi, personne à part le robot qui s’promène encore avec le tapis. Vide, désormais. Sinon, tout le monde nous évite. Je suis allongé dans une place où les gens me contournent, le canard aussi.

Bee et Lilou, j’ai quand même un peu suivi. Je n’en sais pas plus. Je fouille le sol. Dehors, la pluie se prend pour une douche modèle géant et le sol est détrempé. Je brasse la boue en quête de quoi que ce soit qui me dise où les retrouver, ces connards.

Sauf qu’il n’y a rien, je regarde mon avant-bras entièrement recouvert de l’amorphe gélatine marron-vert du sol. Pas l’temps pour faire ma marquise, il faut que je trace.

« Viens, Bee, on va trouver Lilou. »

Le brave gars, y m’suit parce j’dis Lilou. J’me demande quelle relation ils ont ces deux-là. Il faut que sache ce qu’il sait faire. J’ai vu un canon, mais ce n’est pas assez. Alors, je vais pour reparler à l’autre vipère. La fille habillée en vert mignon sur rouge ou rose, comme m’a dit l’autre.

Le gars de l’accueil se souvient de moi, mais il garde surtout en mémoire la paire de nibards qui est venue dans le lot. C’est donc un peu à contrecœur qu’il me laisse tailler le bout de gras avec la nouvelle pensionnaire.

Elle n’est pas très causante, rapport au fait que j’ai aidé à la foutre en taule. Il n’y a que la vengeance qu’elle veut prendre sur ma petite rousse qui la fait jacter. Elle m’explique en quelques mots ce dont Bee est capable. J’me dis que finalement, je l’ai sous-estimé. Si ça se trouve, d’autres ont fait cette même erreur et l’ont payée cher.

Tout ça, me fait perdre une demi-heure, elle file déjà bien loin sauf que j’n’ai pas le choix. Plus j’en sais, plus je suis efficace. Cette fois, je vais changer de méthode, je vais soigner mon coup comme ils ont fait la pire chose qui soit : s’en prendre à une jeune fille.

Je reviens sur nos pas en espérant trouver un élément qui m’indique quoi faire, où aller. Les murs à moitié déglingués et les rues barbouillées de terre glaise se ressemblent tous.

C’n’est pas passionnant une recherche où l’on ne trouve rien, c’est même frustrant, mais je prends mon mal en patience, c’est le secret d’une bonne chasse. Parce que, ouais, je suis le chasseur et ils sont la proie. Comme je suis particulièrement motivé, il va s’en passer du pas beau. Fermez les yeux les morveux, ça va gicler de partout.

Le petit gars de tout à l’heure, celui de la dague et du tonneau, apparaît dans un coin de la rue. Il ne me voit pas, mais je le regarde, je le suis des mirettes et je m’en approche. J’accélère le pas et je suis à sa portée, je regarde dans les alentours, personne. La flotte a chassé les curieux et les autres sont au taf.

D’un geste bref et fluide, je lui pète le nez contre le mur puis, direction le tapis. Il me semble que l’orage a couvert le bruit que fait Bee en marchant. On s’éloigne de la ville qui n’est pas bien grande, faut s’le dire.

Bien loin de toute oreille indiscrète, je déballe le paquet. Je l’accroche à un arbre. Il est ficelé comme un jambon et devant lui, un trou fraîchement creusé qui ne laisse aucune ambiguïté. Le temps est revenu au beau fixe quand je le réveille de quelques claques dans le pif.

Il panique totalement, j’m’y attendais. Je le laisse gueuler autant qu’il veut, et il ne s’en prive pas. Putain, il me casse les couilles. La seule raison qui me pousse à le laisser faire, c’est que ça fait partie du rituel. Il faut qu’il sache que personne ne va venir l’aider pour qu’il perde tout espoir. Je vais le briser et il va me cracher ses secrets.

Pendant ce temps, je sors mon crochet et un couteau. Je les pose en évidence à côté de lui. De toute façon, entravé comme il l’est, je ne risque rien. Puis, je prends ma pierre à aiguiser et je passe ma lame sur elle. Elle grince régulièrement et je fais de mon mieux pour ignorer mon captif. Il supplie, il pleure, il geint puis il s’énerve, il menace et il hurle.

Imperturbable, je continue ma préparation. Enfin, je vérifie le tranchant sur la peau de mon détenu. Sans un mot, je lui tranche la dernière phalange du petit doigt. Il crie à pleins poumons, mais c’est plus la peur qui s’insinue en lui que la douleur. Je le sais, j’ai fait ça trop souvent. Et je le hais pour me pousser à renouer avec ce genre de méthodes.

De toute manière, je n’ai aucune pitié pour les criminels et je me dois de sauver la rousse. J’arrête le saignement avec un chiffon et je reprends le travail de sape en lui enlevant l’autre phalange de la main opposée. Toujours sans un mot, je compresse la plaie jusqu’à la cessation de l’hémorragie.

« Je crois que tu as compris mes intentions, maintenant. Si tu m’dis ce que je veux savoir, je te laisserais repartir, si tu mens ou que tu gardes une seule information, je t’écorcherai vif et t’enterrerai ici. »

Je n’ai pas besoin de poser de questions et il chante comme un geai.

« Écoutez, s’il vous plaît, je vous dirai tout ce que vous voudrez. Ne me faites plus de mal, j’vous en prie. »

Il pleure encore un peu, il renifle vite quand il croise mon regard. Je ne suis pas là pour me farcir son mélo. Alors, il crache tout ce qu’il a, son employeur, un vieil enfoiré a kidnappé la jeune fille pour assouvir ses fantasmes sur elle. Il me file l’adresse puis il se tait.

Je sais qu’il garde encore un atout dans sa manche, alors, je glisse mon couteau contre sa peau et l’en lui arrache un lambeau. La souffrance, je le sais, est insupportable. Il se fond en prières pour que j’arrête, mais je l’épluche comme une patate. J’ai déjà fini son avant-bras gauche et je sectionne ses vêtements pour continuer avec le bras. Il profite de ce moment pour me parler des troupes qu’il possède de l’armement. J’ai eu la chance de tomber sur un titulaire de l'équipe. Il m’explique son trafic d’esclaves sur l’île et les lieux des entrepôts. Maintenant que je vois son regard brisé, je sais qu’il me dit la vérité. J’n’ai plus besoin de continuer. Par contre, je le découpe encore sur le torse pour en sortir quelques bribes de plus et il commence à délirer. Je sais qu’il n’a plus rien à me raconter, je l’égorge et le jette dans la fosse. Finalement, je le recouvre et tasse la terre.

Je monte mon plan, il est simple et se déroule en deux parties : la première consiste à brûler tout ce qui appartient à ce salaud, comme ça, il sera obligé de mobiliser ses larbins. La seconde partie, je vais le tuer personnellement et récupérer la gosse. Mais d’abord, de l’alcool et des mèches. Il en faut assez pour le faire sortir de son trou à rats.
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Se débattre, griffer, s’agiter dans tous les sens, hurler à plein poumon, manquer de s’étouffer. C’était les seuls choses que j’étais capable de faire pour m’extraire de mon problème. Je sentais le tissus de ce qui me draper me rentrer dans la gorge, tissus imprégné de transpiration et d’autres odeurs de parfum assez féminin. L’on me sommait de me taire, avant de me lancer à l’arrière de ce que je présumai être une carriole. J’entendis les bruits des sabots sur la terre, la pluie battant contre le bois de la charrette, bois usé puisque l’eau s’y infiltrait et me gouter dessus. Je tirai sur mes liens, mes mains nouées dans mon dos, les cordes frottant contre ma peau et qui commençaient à m’entamer la chair dangereusement. La douleur m’importait peu, je voulais partir. Je voulais être partout, ailleurs qu’ici. Partout sauf ici.
Il y eut un temps infini, durant lequel je criai de toutes mes forces, à m’épuiser, pour que l’on vienne me sortir de ma cage. Ou étions-nous ? Aucune idée. Privée d’un de mes sens, j’avais l’impression d’être dans un autre monde. Dans un autre enfer. Ce qui m’attendait ? Le diable lui-même, à n’en pas douter. Ne pas savoir était sans doute pire que tout le reste, l’imagination avait ce don d’être fertile, de pousser au moindre son sortant de « l’ordinaire ». Allais-je être revendu ? Allait-on me faire du mal ? Est-ce que c’était pour me torturer ? Tirer quelque chose de moi ? Tout ça à la fois ? L’angoisse montante me poussait à hurler plus fort, au point où je sentais ma gorge se fatiguer, donner tout ce qu’elle avait.
Et puis, l’on s’arrêta. Brusquement. L’un des hommes vint ouvrir la porte arrière et m’attrapai par le poignet. Je ne savais pas ou regarder, je ne savais pas comment faire pour retirer ce sac de ma tête. Je savais que la prise de l’homme me fit très mal à l’épaule, puis chuter en arrière. Je me débattis et tombai brusquement sur le sol boueux. Il pleuvait encore, mes jambes touchèrent la terre mouillée. Etre sale ne me dérangeait absolument pas, il fallait que je m’enfuis. Pensant prendre les jambes à mon cou, même si j’étais vraiment désavantagée pour l’occasion, je glissai quelques mètres plus loin, et l’homme à mes trousses me rattrapa. Il m’assena un coup si violent sur la tête qui je me mis à divaguer. Puis, il me mit sur son épaule.

Et trou noir.

*

Je mis un temps fou à émerger. Des voix me parvenaient sans vraiment me parvenir, effleurant mon oreille sans que je puisse décrypter ce qu’on me disait. Mon cœur se souleva, j’avais mal. Très mal. Une envie de rendre ce que j’avais dans l’estomac, la peur sans doute qui me faisait réagir comme ça. Un rire me ramena soudainement sur terre, mais même en ayant un peu plus possession de mes moyens, j’avais du mal à revenir.

« Retire-lui le sac. »

J’entendis des pas s’approcher. Mon instinct m’hurlait de faire quelque chose. Il me sembla que mon corps réagit en essayant de se relever. Mais rien de bien concret, les mains toujours dans le dos, je sentais mes jambes comme nouées à une barre en bois. Etais-je assise ? Probablement. Mais j’eus très vite ma réponse, car un homme vint m’enlever ce qui me rendait aveugle. Le dit homme avait tout l’air d’un gars bourru, les cheveux coupés courts, l’air patibulaire. Il me regarda, comme moi je le regardai, puis me mit une petite baffe pour me ramener sur terre. Une colère grimpa en moi, une colère si forte que je tentais de lui coller un coup de tête. Mais il s’éloigna, et dévoila une petite pièce vétuste, plutôt misérable et poussiéreuse. Je détaillai l’endroit, les murs en briques, le sol en bois, les quelques meubles datant de mon arrière arrière-grand-père, les quelques araignées ayant pris possession des lieux.
Et puis, l’autre, là, au milieu de tout. Un gros monsieur, pas très beau, frôlant l’obésité morbide, des petits yeux porcins cachés derrière de grosses lunettes en cul de bouteille. Les joues gonflées et rouges par une forme d’excitation qui le faisait transpirer. Et un air étrangement familier qui me fit froid dans le dos, me rappelant quelques souvenirs du passés.

« De Waver ? Chuchotai-je en essayant de me faire entendre. »

Mais ma voix s’étouffa dans ma gorge. J’avais trop crié, j’étais comme épuisée. Et en plus, j’avais faim. Et la ressemblance avec Babar300 était frappante.

Bee ?
Bee n’était pas là. J’étais seule. Seule en compagnie d’un pauvre type et sa milice armée. Seule face à ce gars qui n’avait pas l’air très net. Ce n’était pas mon jour. Je n’aurais pas dut quitter Peutin Port. Je n’aurais pas dut quitter Tahar. Au moins, même si ce dernier était un véritable enfoiré, il aurait fait griller ce mec-là à la broche juste pour le plaisir, et je n’aurais pas eu de problème. Il fit un sourire, qui dévoila des petites dents mal alignés. Un autre frisson, de dégout, me parcourut l’échine. Et puis, il prit la parole avec une petite voix suraigüe.

« Elle est parfaite. Parfaite. C’est ce que je voulais. »

« Parfaite » ? « Ce que je voulais » ? Venait-il de me réduire à un produit d’entretien, un meuble de salon ou, possiblement, une cuisse de poulet ? Je tentais de me relever, encore une fois, pour lui apprendre les bonnes manières, mais je ne réussis pas. Je remarquai cependant que la chaise était fixée au sol, excepté l’un des pieds qui, a bien y regardé, avait été forcé pour faire sortir le clou. A n’en pas douter que je n’étais pas la première à y passer, et que d’autres s’étaient débattues avant moi. Qu’est-ce que je devais faire ? Gagner du temps. Bee était sur ma trace, obligatoirement.

« Disposés ! »

Gagner du temps, hein ? C’était déjà très mal parti. En espérant que Bee était vraiment sur mes traces, il fallait que j’entame une discussion avec lui, que j’essaye de le distraire. Une heure. Ou deux. Ou toute la journée. J’avais bien réussi avec le vieux tout à l’heure. J’avais un don pour la discussion. Je pouvais le faire :

« Mon dieu, c’est toi ! Tu ne te souviens pas du moi ? »

Ses hommes de main sortis, il me dévisagea un instant, m’interrogeant du regard :

« Oh voyons ! Bien sûr que si, tu te souviens ! On s’est retrouvé, tous les trois, sur une île déserte avec le Capitaine Hadoc ! On s’était fait kidnapper par la famille Endemolia, il y a quelques mois. Tu avais même mangé des champignons hallucinogènes et tu as même embrassé le Capitaine ! »

De nouveau, il sembla surpris, puis mal à l’aise. Ce n’était pas De Waver, mais s’il avait payé pour me faire enlever, il avait des moyens. Qui disait moyen, disait haut placé. Et si en plus, il ressemblait à Babar, je pouvais y aller au bluff.

« Tu… tu dois te tromper…
- Ah ça, non ! Roh, mais rappelle-toi… Le Capitaine Hadoc, tu sais ! Un grand samouraï, employé de la marine ! Mon supérieur, maintenant et depuis cette aventure, osai-je doucement avec un sourire.
- Tu… tu… tu es de la marine ? »

J’eus un petit sourire, bluffant à mort :

« Ouiii ! Il m’a engagé dans son équipage juste après notre sortie de l’île, j’ai un rang privilégier avec lui, je suis… euh… Caporal. Oui, voilà ! Et surtout, son membre d’équipage préféré ! Il tuerait pour moi, si on me faisait du mal. Et inversement proportionnel, cet homme est fantastique. Je ne te raconte pas, par contre, la bataille administrative avec son second, Lou Trovahesnik, une vraie plaie, celui-là. Et pas franchement très aimable. Je le suspecte d’être jaloux de ma relation privilégié avec le capitaine, mais ça, c’est bien normal. Quand on est le second, on aime bien être le préféré du grand patron. N’empêche que c’est un petit bonhomme très pénible, qui, par contre, ne supporte pas qu’on puisse s’en prendre à un membre du gouvernement. J’imagine qu’il serait prêt à…

… c’est pour ça qu’on n’était pas franchement content quand on a remarqué qu’il avait commandé des crayons avec une mine grasse et pas une mine normale. Les mines grasses font des grosses traces et sont très difficiles à gommer, alors sur les fiches et autres questionnaires administratifs, ça l’a fout mal quand on fait un pâté pas propre qui peut pas être enlevé ! Je ne te raconte pas la dispute qui a eu lieu juste après, Lou était complètement fou de rage. Heureusement qu’Achilia a réussi à faire dieu sait quoi avec ses cartes, sinon, Trovahesnik nous aurait fait la peau ! Quoi ? Je ne t’ai pas parlé de Rik ? Oh bah, Rik, c’est un mec…

… Mais c’était franchement une chouette rencontre. Je t’avoue que je ne pensais pas qu’un type que j’envisageai comme quelqu’un de monstrueux pouvait se montrer si… si Humain. Oui, voilà, c’est le mot. Et c’est dur à dire, parce que ça reste un monstre, mais en fait, il est si tendre et si mignon… Bon, peut-être pas tant que ça, mais un peu quand même. Je dois le voir avec des yeux de filles un peu naïve, mais franchement… c’était chouette. Et en fait…

- SILENCE !
- Oui ?
- ça fait trois heures que tu parles ! Y’en a marre ! Je ne t’ai pas fait venir ici pour ça !
- Pourquoi m’avoir fait venir alors ?
- Pour… Pour… Gnihihihi… »

Il eut un petit air pervers, tandis que j’essayai toujours de défaire mes liens discrètement. Ça sentait mauvais, il me fallait sortir une autre carte :

« De Waver ? Tu ne vas pas faire ça ? Nous sommes amis !
- Co… Comment tu connais mon nom ?
- Bah… Babar de Waver, c’est bien toi, non ?
- N… Non, c’est mon cousin !
- Oh ! Sérieusement ? C’est génial ! On a un ami en commun alors ! C’est franchement super cool ! Vous vous ressemblez tellement, c’est impressionnant pour deux cousins ! Tu es sûr que ce n’est pas ton frère ? Parce qu’une ressemblance pareille, ça ne peut pas être un hasard ! Et puis ton cousin est tellement gentil ! Un peu bizarre et parfois pénible, mais tellement gentil ! Grace à lui, on a pu s’en sortir face à la famille Endemolia, il a un don pour lire les cartes mieux que les autres, s’il n’avait pas été là, nous serions morts, Hadoc et moi… Et je n’aurais jamais pu revoir Bee. Quoi ? Oh, je ne t’ai pas parlé de Bee… C’est un robot de quatre mètres croisés avec un fruit du démon qui est bien équipé pour péter des gueules et botter des culs. Bon, je disais… Babar. Comment va-t-il ? ça fait tellement longtemps que je n’ai pas eu de ses nouvelles que… »

Le pire, c’est que je pouvais tenir comme ça toute la journée. A force de parler, le cousin de De Waver oubliait pourquoi il était là à la base. Et j’en imposais tellement qu’il n’osait pas passer à l’acte. Tant mieux pour moi, tant que je continuai, je ne risquai rien… Mais si le vieux ou Bee pouvait se bouger, ce n’était pas pour me déranger.
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Une courte pause pour penser, pour réfléchir à tout ça. J’essaye de démêler les fils, de piger ce qui se passe. J’essaye comme un damné.

Mais, la rage, elle me transcende. Elle bouillonne, elle réclame du sang. Et déjà, je sens que je me contrôle de moins en moins. Alors, j’essaye de prolonger ce moment autour du feu où je cuis des morceaux de dinde pour nous deux. Bee me regarde et je ressens comme une angoisse. Il a l’air affecté par le départ de la rouquine. Pas que je sache parler le canard, mais c’est tellement évident que ça saute aux yeux. Il trépigne d’impatience. S’il savait où elle était, il y serait accouru. De toute façon, j’n’ai pas la tête à me caler le bide.

Tant pis pour la stratégie, va pour le bordel.

Cette décision s’accompagne d’un soulagement. Me tourner les pouces en me creusant les méninges ne m’a jamais fait bander. Il faut quand même que je sache où aller. J’crois que je vais commencer par tirer une caisse de tord-boyaux à la discrète. J’vais vers le port et j’en trouve une. Pas difficile d’assommer le gars. Comme on n’est pas des bêtes, je lui laisse du pognon pour le dédommager, migraine comprise.

Après, il ne faut pas être un grand artisan pour foutre un bout de tissu imbibé dans le goulot en le fixant avec une ficelle. C’n’est pas génial, mais y a pas besoin de plus pour que le plan se mette en branle.

Les lieux, les gardes, je les connais tous. La première attaque est la plus facile, l’après-midi est à peine entamé qu’il fait soudain plus chaud dans le périmètre. La panique, j’en profite. Je zigouille les deux gardes dans le feutré et libère la dizaine de clodos dans la remise. Ils se traînent vers le poste de la marine. C’est le vrai coup de départ ; combien de temps avant qu’ils comprennent que je suis à leurs trousses ? Pas assez, certainement.

Du coup, je me magne le fion et j’aligne les opérations commando. J’arrive dans le dos et je sectionne la gueule à tous ces empaffés de gardes. Un tel relâchement est louche. On dirait qu’ils ne sont jamais inquiets de se faire attaquer. Je ne sais pas ce qu’il faut en comprendre, mais je sens que ce n’est pas normal.

Au bout de ma troisième visite, l’information est passée. Je me retrouve vite coincé par deux lascars foutument malins. J’n’ai même pas percuté ce qui s’est produit. Ils ont fait comme si de rien n’était et ils m’ont bien baisé pendant que je fumais un de leurs gars.

Les enfoirés, ils n'ont rien à péter de leurs potes que ç’en est à gerber. C’est là que j’me suis retrouvé encerclé et vite désarmé. C’est là aussi que j’ai reçu une sale blessure au ventre. Un truc bien moche, une taillade qui part d’un flanc vers l’autre. Profonde en plus. Ça pisse le sang comme une putain de cascade. Faut dire que je suis con d’y aller seul sans ce Bee.

D’ailleurs, il débarque comme un malade de la gâchette. Redoutable, il les aligne comme des quilles. Il n’a pas voulu rester à l’écart même si je lui en ai donné l’ordre. À deux, on libère les autres esclaves. Toujours direction le poste de la marine qu’on leur dit. Les jeunes soulèvent les vioques et les sains se coltinent les infirmes.

En un sens, c’est beau. En d’autres, c’est dégueulasse. Ça me fait me remettre de sales souvenirs. Ça fait maintenant des années que j’ai quitté le centre. Pourtant, c’est comme si j’y suis encore. Ce monde de merde est tout aussi déglingué que les enflures qui nous ont élevés.

Bordel, n’y a-t-il rien à garder ici-bas ?

« Merci Bee, soulève-moi, s’il te plaît. On va chercher Lilou, maintenant. »

Il s’exécute, brave canard. L’adresse de son kidnappeur, le gars qui va finir au bout de mon épée, nous emmène en dehors de la ville. On prend un détour pour éviter de voir sa mignonne petite troupe de salopes débarouler dans la cité pour nous tabasser la tronche. Je profite du voyage pour me rafistoler avec quelques herbes qui atténuent la douleur et je me recouds vite fait pour n’pas perdre en mobilité.

Bee, continue, imperturbable, à me convoyer comme si j’n’étais pas plus lourd qu’une orange. Il ponctue ses pas de quelques kwaks, lancés sur un air de menace. J’essaye de lui rappeler de ne pas faire de bruit, mais ça n’sert à rien. La tension est palpable chez nous deux. J’n’aurais jamais cru me rapprocher d’un robot. Mais, quelque part, on regarde dans la même direction. Et ça se suffit comme relation.

On arrive à la maison du gus, il fait déjà nuit. Cela fait des heures que Bee me trimballe sur son dos. Pourtant, je sens que je n’ai pas encore récupéré. Quand il me dépose, j’ai les jambes qui tremblent un peu. J’ai dû perdre beaucoup de sang. Ça ne va pas m’empêcher de faire c’qu’il faut faire.

Personne ne peut s’en prendre à des gosses sans que je lui pète sa face. Je ne peux pas lui permettre de traiter les gens comme des marchandises sans lui faire payer. Il faut que je reprenne des forces donc je me mets à mâcher des racines amères. C’est immonde, mais ça donne du tonus.

Je suis fin prêt à en découdre, la maison semble agitée, elle vomit des larbins par à-coups. Surement que ma fête surprise a fait des émules. Allez, mes mignonnes, cassez-vous que je puisse lui mettre une bonne branlée à cet enfoiré.

Pendant un quart d’heure, il n’est plus sorti personne. Il fait nuit noire, dehors. Je ne sais pas s’il est encore trop tôt pour y aller, mais je suis certain que si j’hésite plus longtemps, le canard va y aller sans moi. En plus, je ne supporte déjà plus l’attente.

Alors, on y va, on débarque. Pas discrètement du tout, on casse tout. Il reste une vingtaine de malabars pas trop mauvais dans le coin, mais on est une bonne équipe. Je fais mon truc, ma lame tranche du gland et le canard explose tout. On les tient en respect avec la force de tir de Bee. D’un autre côté, j’essaye de me concentrer pour repousser les plombs qu’ils n’oublient pas de nous tirer dans la face. Heureusement, il n’y en a pas des masses qui utilisent des pétoires. La plupart sont taillés dans de l’acier avec des muscles à profusion. Ils n’ont aucun style, mais ils arrivent bien à me mettre quelques coups bien sentis qui finissent par me mettre à plat. Le robot finit le dernier et on claque la porte la plus gardée, le chef nous y attend derrière et avec lui, une jeune femme qui n’la ferme apparemment jamais. C’est bien elle.

« - Ne me faites pas de mal, je vous en prie ! Je vous donnerai de l’argent, j’en ai plein, s’il vous plaît !
- Non, merci. »

Un coup sur la tête et il part rejoindre le tapis. Je libère la prisonnière en lui disant :

« Il faut que tu m’aides à trouver des papiers sur son trafic d’esclaves, je ne saurais pas le faire. Je l’emmènerai pour lui poser des questions tout à l’heure. En tout cas, la ville est un peu agitée, évite d’y aller comme une fleur. »

J’ai à peine fini de parler que la fatigue m’oblige à m’assoir par terre. J’ai présumé de mes forces et le calme qui suit la colère me désarçonne totalement. Le teint livide, j’essaye de retrouver mon souffle. Dehors, c’est le calme plat, mais est-ce que ça va durer ?
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« Qu’est-ce que c’est que ce foutoir ?
- Oh… La cavalerie arrive. Je dirais même une sorte de petite révolution pas trop moche, ouais. Ils doivent même être en train de zigouiller les derniers zigs qui te servent de larbins, tiens. Bah… De Waver ? Ça ne va pas ? T’as l’air tout pâle… Forcément, tu t’es attaqué à la mauvaise personne. Pour une fois que t’aurais pu te la mettre derrière les oreilles et continuer à te la couler douce dans ton coin à faire des conneries… Nan, l’a fallu que tu penses avec ta queue et que tu t’en prennes à moi. Ce n’était franchement pas malin. Et le pire, dans tout ça, c’est que je t’ai tellement soulé avec mes conneries que t’as pas pu tirer ton coup. C’est vraiment con. Remarque, moi… ça m’arrange. »

Le gros me jeta un regard qui en disait long. A la fois mauvais et apeuré. Difficile de savoir si je disais vrai ou si je continuai à bluffer. Mais mon air impassible, accompagné d’une assurance naturelle et d’une confiance à toute épreuve lui faisaient froid dans le dos. Avec tout le grabuge à l’extérieur de cette foutue cave, j’étais à peu près certaine qu’on était venu pour me sauver. Et dans mon idée, le vieux et Bee avaient dut faire de sacrés dégâts. Je me sentais importante, c’était plutôt chouette comme idée.
Et enfin, le vieux déboula. Il ouvrit la porte à la volée pour rentrer dans la pièce en regardant. On vit, de l’autre côté de la porte, les quelques corps sans vie à terre de ses hommes de main, sur qui il comptait pour rester en vie et en un seul morceau. Je m’attendais à ce qu’on vienne me chercher. Mais je m’attendais à ce qu’on reste un poil plus discret. Quoique… avec Bee, difficile d’être spécialement discret. Bon, je n’allai pas râler : j’étais en vie, en un seul morceau, et toujours pure. La classe.

« Il faut que tu m’aides à trouver des papiers sur son trafic d’esclaves, je ne saurais pas le faire. Je l’emmènerai pour lui poser des questions tout à l’heure. En tout cas, la ville est un peu agitée, évite d’y aller comme une fleur. »

Il me détacha tout en causant. J’essayai d’assimiler les informations du mieux que je le pus, mais c’était dur de tout saisir dans son ensemble. Je ne savais pas, par exemple, que mon ravisseur avait un petit trafic d’esclave. Ni qu’il avait fait tant de grabuges dans la ville. C’était peut-être une petite île, mais surtout, une île d’enfoirés. Logique que le gros avait posé sa patte dans le coin. Le vieux commença à tituber, puis posa le cul à terre, à moitié essoufflé. Ok, là, ça craignait.

« D’accord, mais Bee reste avec toi. S’il t’arrive quelque chose, je pourrais presque m’en sentir coupable. Et moi, la culpabilité, je ne connais pas trop. Ça m’embêterait de la découvrir, hein. Il te protégera, moi, je vais chercher ces papiers. Ils ne doivent pas être bien loin : m’étonnerait qu’un gus comme lui s’aventure trop loin sans tout son tintouin administratif. Surtout si on commence à causer de trafic d’esclaves, faut les papiers pour dire qu’on a le droit de faire ça. Enfin, tu me dirais, c’est un noble lui. De Waver. De Waver chais-pas-comment. Mais je connais son cousin. Et son copain est quand même plus sympa. Pas que je l’aime, note, mais au moins, il ne kidnappe pas les gens pour les violer et ensuite les revendre. Dire qu’il m’aurait vendue. Et violé. Ah, je suis en colère ! Bon, tu t’en fous aussi, mais j’aime bien causer pour rien. Bon, nous disions ? Ah oui, les papiers. »

Je m’approchai du corps sans vie de l’homme, fouillant ses poches et l’intérieur de sa veste. En quelque secondes, je sortis un trousseau de clef qu’il gardait dans une poche dans son revers. L’agitant sous les yeux de mon camarade, je lui fis un sourire :

« On va probablement trouver notre bonheur là-dedans. Il a probablement un bureau. Moi, si j’avais un bureau, j’irai planquer mes affaires importantes là-dedans. Genre, dans un tiroir. J’arrête de causer, et j’y vais, tiens. »

Le vieux salua l’idée, tandis que je partais au pas de course, sortant de la cave en montant les quelques marches, enjambant les morts et les blessés. La maison était spacieuse, luxueuse, qui étalait la richesse à même les murs et le sol. Le trafic d’esclaves, ça rapportait pas mal, notai-je pour moi-même en avisant une sculpture que j’avais déjà vu dans un bouquin. Luxueux, mais pas à portée du premier malin venu piller l’endroit, car le Sir De Waver avait sa petite milice armée. Levant le nez, je constatai la présence d’un étage. L’étage, c’était toujours plus difficile d’accès. Grimpant les marches, je fonçai dans le couloir et enfonçai la première porte à ma gauche. N’étant pas au bon endroit, j’avisai la seconde en tombant nez-à-nez avec une chambre. Encore trompée. La troisième fut la bonne. Le bureau était grand, rempli de meubles en bois massifs et cirés, un tableau du propriétaire trônant au-dessus d’une cheminée en marbre.
Y’en avait, il se faisait pas chier.
J’arrivai au niveau de la table, tirant les tiroirs. Aucun ne s’ouvrit, je me mis à fouiller le trousseau et à comparer les serrures. Une plus petite clef attira mon attention. J’enfonçai, tournai et ouvrit alors, sortant tous les dossiers qu’il y avait à l’intérieur. Je les feuilletai, tous, cherchant quelque chose qui pouvait correspondre. Rien. Absolument rien. Je retournai tour à tour les meubles de la pièce, étagère, petit mobilier, bureau en lui-même, bibliothèque, avant de trouver dans cette dernière un petit livre, discret, ou quelques feuilles s’échappaient. M’y approchant, je regardai plus attentivement avant de constater que c’était un petit livre de compte, tenant à jour tous les transferts/ventes ayant eu ou sur le point d’avoir lieu, avec l’acquéreur et l’endroit où le marché se faisait. Le vieux serait probablement content d’avoir ça sous la main, pensais-je en l’attrapant.

Je sortis de la pièce à la va-vite, retournant dans le hall principale ou Bee avait transporté le chasseur de prime. Un sourire aux lèvres, je lui tendis le bouquin en ajoutant :

« J’ai rien trouvé d’autres, mais ça t’aidera. Je ne sais pas ce que tu comptes en faire, et ça ne me regarde pas, mais tu trouveras tous ses lieux de trafics, ses acheteurs et ce que ça lui coute. Y’avait rien d’autres de très intéressant, pas fautes d’avoir tout mis à sac. »

Je fis une pause, récupérant mon souffle. M’approchant du gars, je le saisis pour la taille, passant son bras autour de mon épaule pour qu’il prenne appuie sur moi :

« Faudrait partir. Laisse-moi t’aider à sortir, Bee a un dernier truc à faire dans le coin. »

De nouveau, un geste à Bee, qu’il comprit sans peine. Je pris le pas vers la porte principale, le vieux toujours avec moi. Quelques minutes plus tard, alors que nous nous tenions devant la maison de De Waver, l’on entendit un grand fracas à l’intérieur, Bee sortant tout juste en nous retrouvant. Il tenait dans sur son épaule le propriétaire des lieux, De Waver Cousin, et le posa juste à côté du chasseur de prime. Il me confirma alors qu’il avait mis le feu, lorsqu’enfin, les flammes commencèrent à sortir des fenêtres en manger progressivement le bois de la porte principale.

« Au fait, tu comptes faire quoi avec ce livre et le gros ? Et c’est quoi ton nom, hein ? »
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Elle est vive, la petite. Vrai qu’elle fait mal à la caboche avec sa jactance, mais au moins, ça la rend vivante. Plein l’orifice de ces connasses fades et sans intérêt que je m’farcis d’habitude. En même temps, je sens dans cette grande force vitale qui la mène une certaine tristesse.

Peut-être que je me goure, ou peut-être que telles que sont les choses, tout le monde a vu son lot de saloperies. Il n’y qu’à voir ma gosse.

Ma gosse.

Faut pas que je m’égare, je m’sens partir et ça n’sent pas bon. J’regarde ce fumier encore une fois. Il a bien du bide à vendre d’autres types. Ce sont des enfoirés de ce genre qui m’ont foutu en l’air. Il faut que ça s’arrête. Je m’demande quel genre de gars peut vivre avec autant de saloperies sur la conscience.

Moi, déjà, avant.

Elle parle beaucoup donc, mais elle est efficace. Un livre de comptes ? Je pense que ça va me donner une idée sur les connards qui trompent leurs queues dedans. Il va y avoir de la circoncision, les mecs. C’est moi qui vous l’dis.

« Bee, emmène-moi au rez-de-chaussée s’il te plait, j’étouffe ici. »

Il s’exécute, comme un bon soldat. Il faudrait qu’il y en ait deux comme lui dont un avec moi. Mais bon, ça a l’air super compliqué comme technologie. Transformer un canard en robot ou le contraire, j’en sais foutre rien, c’n’est pas à la portée du premier trou d’balle venu.

M’enfin, l’autre môme revient. En attendant, j’ai eu l’occasion de bien observer le plafond. Ce que j’y ai découvert est tout simplement génial. Rien. Lisse comme le cul d’un bébé phoque. Il faut croire que je m’ennuie à m’essouffler comme un porc verruqueux sur une pente escarpée. Elle me fout sur son dos à la manière d'un sac à provisions. J’ai les membres tellement flasques que je me demande comment je peux encore lui répondre.

En fait, je n’peux pas. Ma seule réponse est un ronflement sonore.

Une heure, des heures ou des jours plus tard, je me réveille avec un sacré mal de tête. J’ai tellement la gueule de bois que j’sens que mes yeux vont éclater. Merde, ça risque de tacher ma couverture. J’accroche le regard de la rousse. Elle me tend un verre d’eau et j’arrive à articuler quelques mots malgré ma voix enrouée.

« Dis-moi que tu as gardé ce gros porc en vie. Sans lui, c’est mal parti. Il faut que je l’interroge pour arrêter le trafic d’esclaves à West Blue. Ah, il est là. »

Autour de moi, j’identifie un bivouac en pleine brousse. Je crois que j’ai bien fait de m’évanouir dans le périmètre de la petite. Je vais vers lui, le regard fiévreux. Je n’ai pas le temps à perdre en faiblesse. Scrupuleux, je répète le même schéma que tantôt. Je ne m’occupe aucunement du regard de Lilou. Si je suis un monstre, je l’assume pleinement aujourd’hui.

La séance finie, je lui pique sa chevalière et une dent en or particulièrement louche. En effet, c’est une capsule qui contient une suite de lettres et de chiffres. J’aurai bien le temps de déchiffrer ça, une fois que j’aurais pris congé de la jeune fille.

« Au fait, moi, c’est Julius. Si je survis, peut-être qu’on finira par se revoir. Adieu. »

Adieu, parce que je sais que je m’attaque à trop gros pour moi. Mais, qui a dit que ça devait être facile ?
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« Julius, hein. »

Je le fixai avec un sourire, le saluant d’un signe bref de la main. Le Julius s’attaquait à un gros poisson, et de ce que j’avais deviné et de ce qu’il m’avait dit, ça sentait le roussi pour ce type. S’il y arrivait, et je ne doutais pas qu’il puisse en être capable, il y allait avoir du sacré changement sur West Blue dans les mois à venir. Dans tous les cas, il était bon d’avoir un gars de ce genre dans son camp plutôt que contre soi. Et pour le coup, je me sentais bien loti. La chance était de mon côté et il fallait en profiter, car connaissant ma poisse usuelle, ça risquait de ne pas durer.
Nous nous séparâmes sur ces mots. Rien de plus, rien de moins, puisqu’il n’y avait pas grand-chose à ajouter. Je savais. Je n’allai rien dire. Mais je soutenais sa cause, dans mon coin, à ma façon. Et je me promis de me tenir au courant de son avancée. J’évitai de songer à ce que j’aurais pu subir sans lui, et sans Bee. Je fis main basse sur ces sujets-là, préférant me lover dans cette fortune passagère qui me suivait depuis Peutin port. Je pouvais voir venir, maintenant. Et il était temps pour moi aussi de tirer ma révérence.

Vite fait. Bien fait.
A mon tour de me retrouver sur une barque en direction du QG de North Blue, ou le Capitaine Hadoc m’avait demandé de venir rapidement. Nous avions une mission, une mission d’envergure, qui n’attendait que nous. Il souligna le danger, l’importance de la mission et d’une solide préparation, ainsi que deux trois avantages que j’aurais a tiré si je venais les soutenir. Je n’étais pas du genre à me faire prier lorsque l’on parlait d’un gain à la sortie, et assister le Capitaine Hadoc n’était jamais vraiment de refus. Confiante, je m’installai confortablement sur la barque, étirant mes jambes, pansant mes poignets abimés durant ma séquestration. Et puis, à mon aise, regardant le ciel dégagé de cette fin d’après-midi, je m’enroulai dans la couverture que Tahar m’avait généreusement laissée, me perdant dans l’horizon clair en profitant de la fraicheur ambiante. Puis, je pris la parole, sans m’adresser à personne.

« Moi, je ne l’aurais pas fait. Enfin, je n’aurais pas essayé. Je veux dire, s’en prendre à un pauvre mec qui torture des gens, c’est une chose. Vouloir démanteler un réseau de pourris, c’en est une autre. Moi, ce que j’en dis, c’est qui faut soit une bonne dose de courage, soit une bonne dose de connerie. Et je ne sais pas ce qu’il a le plus, le Julius. Un peu des deux, mais surtout la deuxième si tu veux mon avis. Je ne comprendrais jamais ces bons samaritains qui se sentent obliger de sauver le monde. C’est tellement… bizarre. Bon. Je ne vais pas m’en plaindre, hein. Sans lui, ça n’aurait pas été pareil, même si je ne doute pas que tu m’aurais retrouvé. Je pense que je serais passée à la casserole au moins deux, trois fois. Voir plus. Et il aurait eu le temps de me revendre. Et là, t’aurais débarqué en pétant des gueules, au hasard. C’est toujours comme ça que tu fais, de toute façon.

Mh.

Tu ne comprends rien de ce que je ne te dis, pas vrai ? Ou alors tu t’en fous. Et tu as bien raison : ça n’a aucun intérêt.
»
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