La longue moustache du monstre n'est à cette époque qu'un fin duvet, quant à son oreille meurtrie, elle est encore immondément grosse et intacte. Mais rien n'empêche, le monstre fait déjà peur. Lorsqu'il sort son horrible face des entrailles, les gens s'effraient. Crient. Fuient.
Mais lui, jeune et horrible créature, fait déjà fit. Ses longues et lourdes jambes le promènent là où les regards de haine sont les mêmes pour chaque être. Là où la laideur est partout. Le crime. Le sang. La drogue et le sexe. Mais pas pour lui, oh non. Rien que la violence et le sang. Sa grosse carcasse s'avance lentement dans une ruelle mal éclairée remplie d'une odeur immonde d' excréments, de pourriture, de transpiration et de moisissure. Là, dans un coin, caché entre deux poubelles débordant depuis plusieurs semaines de déchets, un homme se cache. Le visage enfoui sous une casquette, les bras cachés dans de larges poches, le cul sur un carton, l'homme attend. Son vieux haut de laine tout sali vient cacher le revolver six coups bloqué à la ceinture.
Mais ça, le monstre se fiche.
_Hmm... quelque chose pour moi ?
Le monstre a compris. Il a compris qu'ici, chaque mot est un danger, que les phrases courtes sont les préférées. Que les discussions inutiles sont intolérables. Que les preuves sont détruites. Alors lorsque la bête saisit le minuscule papier griffonné tendu vers lui et que ses minuscules yeux finissent de lire l'écriture difforme, l’allumette se frotte. Le feu s'éclaire.
Et la feuille brûle.
La main se retend et l'enveloppe s’empoche. L'avance.
Puis ses pas lui font quitter cet endroit, cette ruelle mal éclairée, protégée du soleil par les immenses bâtiments défraîchis qui la surplombent de chaque côté. Ces immenses murs de pierres qui font qu'à toute heure, ici, c'est la nuit.
Continuant sa route comme si de rien, longeant la longue et étroite allée jusqu'à enfin ré apercevoir la lumière, le monstre bourre sa tête dans son col, replie ses jambes, contorsionne ses épaules comme pour paraître plus petit. Plus homme. Mais rien y fait les gens s'écartent, fuient.
Sa route continue ainsi jusqu'au grand Hôtel Byubay. Sa longue carcasse se plie pour passer entre les deux montants de la porte pourtant loin d'être petie. Son gros nez se rétrousse à enfin sentir du propre et alors que ses pieds s'essuient sur le paillasson tout luisant, c'est sa grosse voix grave qui vient le présenter.
_Hmmm... Yumen ?
_Cha...Chambre 404...
Les étages se montent. Les gens se cachent, et la porte se toque. Pour faire apparaître un homme. Immense. A la carcasse boursouflée de muscle, à la longue tignasse blonde et au regard froid de celui qui frappe avant de parler. Mais le monstre, lui, ne recule pas loin de là, car c'est toujours lui le plus grand. Le plus terrifiant.
_Yumen ? Hmm... Ishii Môsh. Je tiens à vous inviter. Chez moi. Demain soir. Voici mon adresse.
Et le monstre repart. Comme il est venu.
Mais lui, jeune et horrible créature, fait déjà fit. Ses longues et lourdes jambes le promènent là où les regards de haine sont les mêmes pour chaque être. Là où la laideur est partout. Le crime. Le sang. La drogue et le sexe. Mais pas pour lui, oh non. Rien que la violence et le sang. Sa grosse carcasse s'avance lentement dans une ruelle mal éclairée remplie d'une odeur immonde d' excréments, de pourriture, de transpiration et de moisissure. Là, dans un coin, caché entre deux poubelles débordant depuis plusieurs semaines de déchets, un homme se cache. Le visage enfoui sous une casquette, les bras cachés dans de larges poches, le cul sur un carton, l'homme attend. Son vieux haut de laine tout sali vient cacher le revolver six coups bloqué à la ceinture.
Mais ça, le monstre se fiche.
_Hmm... quelque chose pour moi ?
Le monstre a compris. Il a compris qu'ici, chaque mot est un danger, que les phrases courtes sont les préférées. Que les discussions inutiles sont intolérables. Que les preuves sont détruites. Alors lorsque la bête saisit le minuscule papier griffonné tendu vers lui et que ses minuscules yeux finissent de lire l'écriture difforme, l’allumette se frotte. Le feu s'éclaire.
Et la feuille brûle.
La main se retend et l'enveloppe s’empoche. L'avance.
Puis ses pas lui font quitter cet endroit, cette ruelle mal éclairée, protégée du soleil par les immenses bâtiments défraîchis qui la surplombent de chaque côté. Ces immenses murs de pierres qui font qu'à toute heure, ici, c'est la nuit.
Continuant sa route comme si de rien, longeant la longue et étroite allée jusqu'à enfin ré apercevoir la lumière, le monstre bourre sa tête dans son col, replie ses jambes, contorsionne ses épaules comme pour paraître plus petit. Plus homme. Mais rien y fait les gens s'écartent, fuient.
Sa route continue ainsi jusqu'au grand Hôtel Byubay. Sa longue carcasse se plie pour passer entre les deux montants de la porte pourtant loin d'être petie. Son gros nez se rétrousse à enfin sentir du propre et alors que ses pieds s'essuient sur le paillasson tout luisant, c'est sa grosse voix grave qui vient le présenter.
_Hmmm... Yumen ?
_Cha...Chambre 404...
Les étages se montent. Les gens se cachent, et la porte se toque. Pour faire apparaître un homme. Immense. A la carcasse boursouflée de muscle, à la longue tignasse blonde et au regard froid de celui qui frappe avant de parler. Mais le monstre, lui, ne recule pas loin de là, car c'est toujours lui le plus grand. Le plus terrifiant.
_Yumen ? Hmm... Ishii Môsh. Je tiens à vous inviter. Chez moi. Demain soir. Voici mon adresse.
Et le monstre repart. Comme il est venu.